[HJ]C'est pas grave pour l'attente. ^^
Oui, ça se passe en Février.[/HJ]


Izlaya ne bougea pas tout de suite, restant droite et figée face à la vitrine comme si un sort de pétrification l'avait frappée. Pendant une seconde vertigineuse, Griffin craignit qu'elle lui en voulait tellement qu'elle allait simplement partir en l'ignorant. Une vague de déception remonta en lui et il se demanda un instant s'il allait oser insister, quand elle décida de bouger. Le visage habituellement austère de Griffin s'éclaira d'un sourire quand la jeune fille se tourna lentement vers lui. La surprise qui se peignait sur les traits délicats de Izlaya amusa l'Auror et lui fit un instant oublier ses doutes.

- Gr ... Griffin?
Le sourire de l'Auror s'accentua:

- En personne, répondit-il simplement, comme si se présenter ainsi à elle après deux ans de silence était la chose la plus banale du monde.
Izlaya semblait hésiter, ne pouvant visiblement pas décider ce qu'elle devait faire. Griffin se contenta de l'observer, n'osant pas faire le moindre mouvement vers elle, de peur de la déranger. Certaines jeunes femmes n'appréciaient pas qu'on envahisse leur espace vital et les circonstances n'étaient pas en faveur de Griffin non plus. Après tout, il était parti en prenant à peine le soin de prévenir Izlaya et avait été absent pendant près de deux ans, qui sait ce qui avait pu se passer dans la vie de la jeune femme depuis son départ. Elle avait peut-être un fiancé, un mari, voir même un enfant ... Cette seule pensée fit naître une étrange douleur dans la poitrine de l'Auror, mais celui-ci refusa d'y faire attention. Si la jeune femme avait effectivement quelqu'un dans sa vie, Griffin n'allait certainement pas s'imposer.

Pendant un long moment, ils ne dirent ni ne firent rien, se contentant de s'observer mutuellement. Izlaya n'avait rien perdu de son charme un peu rebelle, ses cheveux plus courts mettaient son visage en valeur et son regard était franc et soutenait sans mal celui, glacial, de l'Auror. Ses yeux semblaient avoir perdu ce petit éclat de désespoir qui y brillait auparavant. Elle paraissait plus mûre, plus mâture, ce qui la rendait encore plus désirable. Griffin se demanda un instant pourquoi il ne la prenait pas dans ses bras avant de se rappeler que la jeune femme n'était peut-être plus célibataire, ou qu'elle n'apprécierait peut-être pas l'attention. Il se contenta donc de rester là, les bras ballant, appuyé sur sa canne, sans bouger, se contentant d'embrasser la jeune femme du regard.

Izlaya, de son coté, semblait assez secouée de le voir là s'il en croyait la phrase sans suite qu'elle venait de lui sortir. Il se mordit la lèvre pour ne pas éclater de rire, ça risquait d'être mal pris et il ne voulait pas la faire fuir. Il se contenta donc de répondre avec ce sourire charmeur qu'il avait appris à utiliser à son avantage.

- Ca va très bien, merci, et toi? Qu'est-ce que tu deviens? Tu as quelqu'un dans ta vie?
Bravo Griffin, discrétion niveau 100, on ne peut pas faire mieux! Quel crétin, il ne pouvait donc pas tenir sa langue! Pour une fois que sa bouche allait plus vite que son cerveau, il fallait que ce soit avec Izlaya. Tandis que la jeune femme jouait avec ses cheveux quelque chose attira l'attention de Griffin, un petit éclat juste sous le nez de la demoiselle révéla la présence discrète d'un petit anneau à cet endroit. Habituellement, les sorcières accrochaient leurs anneaux à leurs oreilles, mais Griffin avait passé assez de temps dans le monde moldu, ces derniers temps, pour savoir de quoi il s'agissait. Espérant détourner l'attention de la jeune femme de sa question indiscrète, l'Auror tendit une main vers le visage de Izlaya et frôla sa joue avant de poser un index sur le bout de son nez.

- C'est mignon ce bijou, ça te va bien.
Banalité niveau 100! C'était de pire en pire. Pourquoi ne pouvait-il pas se contenter d'être comme d'habitude? Pourquoi la crainte de voir la jeune femme le fuir lui faisait dire toutes ces choses stupides? C'était tellement éloigné de ce qu'il était habituellement que Izlaya risquait de croire qu'il n'était qu'un imposteur sous polynectar.

Pourtant, au plus grand soulagement de l'Auror, la jeune femme ne sembla pas se rendre compte de la bêtise de ses propos. S'il avait été moins accaparé par ses propres sentiments et d'avantage par la situation, il en aurait certainement été un peu irrité, à croire qu'elle n'avait rien appris à ses cotés. Mais pour l'heure, ça ne le dérangea absolument pas. Les seules choses qui comptaient pour le moment, c'était la main de la jeune fille sur son bras, son regard posé sur lui et tout ce qu'elle parvenait à lui transmettre par ce simple geste. C'était comme si une chaleur agréable se déversait en lui. Quand Izlaya retira la main de son bras, un froid qui n'avait rien à voir avec le climat de l'hiver londonien s'empara de Griffin et il eut l'impression d'avoir été réveillé par un seau d'eau glaciale pendant un rêve agréable.

- Non, non, je n'ai rien à faire, assura-t-il en réponse à l'invitation de Izlaya. Je suis parfaitement libre.
Et aller! On continu avec les messages subliminaux.

- Mais je ne t'accompagne que si tu me laisses t'inviter. Je te dois bien ça après être parti comme je l'ai fait.
S'appuyant sur sa canne, il attendit tranquillement la réponse de la jeune femme, sachant parfaitement que même si elle refusait son invitation, il l'accompagnerait tout de même. Ils avaient trop de choses à rattraper pour qu'il abandonne si rapidement.

Quelqu'un dans sa vie? Drôle de question en pleines retrouvailles! Cette question en amenait néanmoins une autre : Que répondre? Que choisir entre s'amuser et laisser le doute planer, question de voir sa réaction ou bien la jouer franc-jeu?
D'un côté, la première option était des plus tentantes du point de vue qu'elle saurait quel était le but réel de cette question pour le moins… non-usuelle. D'un autre côté, cela pourrait le décourager de tenter plus… si plus il y avait d'abord quelque chose de son côté. La deuxième option, c'était rester dans une zone de confort, ne pas trop oser. Ça aurait le don d'être rassurant, mais aussi cela laisserait les questions de la belle sans réponse.
Allons, Izla, pourquoi ne pas encore une fois associer l'utile à l'agréable?

- Hé bien, l'année après la guerre j'ai repris la première année, comme tu sais… maintenant je suis en deuxième, toujours la même filière.Elle replaça rapidement sa longue frange, regard fixé sur son interlocuteur. Sinon tu me connais, j'ai le don d'être toujours là où il ne devrait pas, le pétrin et moi sommes tel larrons en foire!... et non, personne. Il y en a bien quelques-uns qui se sont proposés, mais, trop jeunes d'esprit pour moi, peut-être?

Elle contint de peu un sourire. Ainsi, il y avait juste assez de sous entendus pour que le tout puisse passer sous le compte de son habituelle propension à charmer. Mais bon, c'était Griffin, sauf leur première rencontre, elle ne l'avait jamais charmé dans la seule idée d'un divertissement anodin (quoiqu'il y avait quand même toujours un peu de ça). Il y avait quelque chose qui attirait inexorablement la noiraude à faire ainsi, à tenter de le séduire.

Sans qu'elle n'ait pu remarquer son geste, elle sentit la main de l'auror glisser sur sa joue d'un frôlement avant de finir sa course, doucement appuyé sur le bout de son nez. La douce effusion de chaleur, partant du point de contact entre son visage et la main de son mentor doublée au courant électrique qui lui parcourait l'échine qui en résulta assura au moins une chose à Izlaya : Cet homme lui faisait de l'effet.

- C'est mignon ce bijou, ça te va bien.
Garder contenance Iz, surtout, garder contenance.
- Oh… heu oui, merci. C'est récent, d'ailleurs. Ça me donne plus de chien, m'a-t'on dit.

Elle lui adressa un sourire et un regard dont elle seule avait le secret, puis un léger rire cristallin passa la barrière de ses lèvres, rien qui soit moqueur ou hilare, juste plaisant. Après avoir posé sa main sur le bras de sont mentor et lui avoir proposé un café, demandant tout de même si il n'était pas occupé, Iz eu droit à une première réponse sincèrement plus inattendue qu'elle croyait, car de base, il ne faut pas s'attendre à quelque chose de Griffin Irons, car il saura toujours surprendre.

- Non, non, je n'ai rien à faire. Je suis parfaitement libre.

Parfaitement libre, hein? Trois sous-entendus de sa part en si peu de temps… on tenait un tour du chapeau que diantre! Mais pas seulement. Griff était capable de s'avérer tout à fait charmeur, mais avec elle, cela avait toujours été plus… plus direct, rien qui fasse se poser des questions, rien qui dépasse le simple amusement, mais cette fois, ça n'avait rien à voir. En plus, ça ne semblait pas aussi voulu, aussi calculé et simple… Allez, arrêtes tes scénario, Izla, c'est barbant. L'heure n'était en effet pas à se poser de telles questions, car on pourrait tout autant juger qu'il y avait du sous-entendu que conclure que l'anglaise souffrait d'hallucinations.

- Mais je ne t'accompagne que si tu me laisses t'inviter. Je te dois bien ça après être parti comme je l'ai fait.
- Habituellement, j'insisterais pour payer, mais je peux bien faire une exception si monsieur désire.

Et voilà qu'un deuxième sourire rayonnant signé Izlaya Cummings. elle détestait se faire payer quoi que ce soit, mais cette petite peur folle – et surement illogique – que Griffin puisse tourner les talons ainsi si elle refusait la gracieuseté offerte l'encouragea à accepter. Mais ce n'était que partie remise et il n'avait pas à en douter. Oui, partie remise, car la sorcière, toute heureuse de le ravoir à ses côtés qu'elle était, ne comptait pas perdre contact après si lui non plus ne le voulait guère. Et cette prochaine fois, c'est elle qui paierait, impérativement.

Ils allèrent donc à ce fameux petit café dont ils étaient si proche. Ça n'était pas l'endroit du siècle, mais ça avait une ambiance chaleureuse, ensoleillée sans avoir besoin de véritable rayon et surtout, très parisien, des tapisseries représentant la ville et des monuments, d'un doux doré foncé, les tables à bistro de chêne mais au pieds de fer forgé contrastaient avec les chaises moelleuse et confortable. Le serveur, comme si il était légilimens, les guida à une petite table, plus en retrait des autres. Izlaya fut la première à commander et ne fit pas dans le flafla, allant pour un très simple café latté et une fois ledit serveur repartit, la jeune femme posa ses avant bras l'un sur l'autre sur la plaque de chêne, fixant Griffin comme un proche disparu, qu'on lui aurait rendu emballé dans un paquet cadeau. Mais elle devait lui dire quelque chose et ça ne pouvait plus attendre, comme la plupart des choses dans la vingtaine ne peuvent jamais attendre trop longtemps.

- Tu sais, Griffin, tu n'as vraiment rien à te faire pardonner. La sorcière prit une grande inspiration, pour ravaler sa nervosité. Je n'ai vraiment pas mieux agit que toi il y a deux ans, en disparaissant comme ça… en étant si froide. Et j'aurais dû te le montrer le jour où tu es partit que je tenais à ne pas perdre contact…

Ces allégations avaient été sincères, spontanées, rien de calculé, rien de prêt, juste la vérité. Mais elle avait retenu ce petit "Et je l'ai regretté" qui vous brûle l'orgueil en travers la gorge, qui est si tentant à dire, mais si effrayant, de peur d'avouer un point faible. Et avouer un point faible pour Izla, c'était outrageusement improbable. mais néanmoins, sa voix avait-elle peut-être au moins trahie quelque chose, que Griffin le sache au moins. Mais il restait quasi impossible qu'il sache qu'à peine un mois après son départ, elle avait cherché à le retrouver, mais le département des aurors ne voulait rien laisser fuir, pas même la minime informations. Les choses en ce temps n'étaient toujours pas à prendre à la légère, malgré que le lord fut défait peu avant et par Merlin, Izlaya le savait, sa balafre se faisant un malin plaisir de le lui rappeler chaque jour.
Tout ça devenait trop lourd en émotion pour la jeune femme. L'heure n'était pas à discuter des choses lourdes, car si Griffin apprenait pour l'halloween maintenant, Izla n'avait pas besoin de l'avoir vu pendant deux ans pour savoir qu'ils ne seraient pas sortis du bois.

- Sinon toi, qu'est-ce que tu deviens? Et d'ailleurs, depuis quand es-tu revenu au pays de la pluie?

L'Angleterre était-elle peut-être plus ensoleillée depuis la mort de Voldemort, mais il ne fallait pas exagérer, c'était encore le pays par excellence où on pouvait soudainement se retrouver sous une averse et être trempé jusqu'aux os. Une idée lui traversa l'esprit après qu'elle eu droit à la réponse de son ami, ajoutant, non sans un clin d'œil à la fin de sa question.

- Oh, et… quelqu'un dans ta vie?




[HJ: Et voilà, enfin! J'espère qu'il te plaira, sincèrement ]