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 Protection (très) rapprochée [PV James] [1999/2000]
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  • Talyn Lawford
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MessageSujet: Protection (très) rapprochée [PV James] [1999/2000]   Protection (très) rapprochée [PV James] [1999/2000] EmptyMer 8 Aoû - 14:23:55

Cinq heures du matin!

Putain, mais qu'est-ce qu'il foutait là, en pleine cambrousse, à se geler les miches dans sa cape d'hiver, au lieu d'être bien au chaud dans son lit comme toute personne saine d'esprit le ferait en ce samedi matin. Même le soleil n'était pas encore levé. Tous ce que cette fichue vallée comptait de Moldus devait dormir du sommeil du juste dans leurs maisons confortables. Pas une lueur n'était visible à des kilomètres à la ronde, même pas les phares d'une voiture venue se paumer dans ce coin reculé de la campagne anglaise. Cet endroit ce n'était peut-être pas le trou du cul du monde, mais s'en était pas loin.

Mais qu'est-ce qu'il foutait là? ... Ah oui, il attendait le type qu'il devait se charger d'escorter. Il était tranquillement installé chez lui, la veille, sirotant un verre de brandy en écoutant une incroyable interprétation de Gisèle par une jeune cantatrice moldue qui avait visiblement un bel avenir devant elle, quand un hiboux importun était venu frapper à sa fenêtre. Il apportait un message urgent de la part de Dereck McGregor lui ordonnant d'emballer quelques affaires et de se rendre dans le Yorkshire ou un portoloin devait l'emmener en Chine en compagnie d'un employé de Xenophius qu'il était chargé de protéger. L'escorte du type avait un empêchement de dernière minute et Talyn était le parfait remplaçant pour ce rôle.

Voilà comment il était arrivé là, dans ce trou perdu, à attendre qu'un putain de comptable se décide à se pointer pour pouvoir partir. Lui qui pensait pouvoir passer le week-end tranquillement chez lui à se reposer après la semaine de fou qu'il avait passé. Il aurait volontiers distribué quelques doloris à ces imbéciles d'étudiants qui avaient eu la géniale idée de libérer un dragon au dessus de Londres. La journée la plus longue de sa vie, s'il en fallait. Il avait passé des heures à courir dans tous les sens pour soumettre des dizaines de Moldus choqués au sortilège d'amnésie afin de protéger le secret magique sérieusement ébranlé. Tous les jours après ça, ils avaient retrouvé des témoins ayant réussi à passer entre les mailles du filet, dont il fallait s'occuper de toute urgence. Sans parler des Moldus admis à Ste Mangouste qui devaient subir le sortilège d'amnésie avant leur sortie.

Bref, une semaine de merde.

Et voilà qu'il marchait de long en large sur la colline où il devait rencontrer sa charge sans que personne ne daigne se présenter. Jetant un coup d'oeil à la montre qu'il portait au poignet droit, il constata que le type avait déjà cinq minutes de retard. Talyn espéra que le portoloin n'était pas programmé pour se déclencher à cinq heure du matin tapante sinon, le type se trouvait déjà en Chine et il y était seul. D'ailleurs Talyn préférait ne pas imaginer quel genre de type il allait devoir se farcir durant le Week-end. Il le voyait déjà. Petit et maigrichon, à force de passer son temps dans les livres de compte des McGregor. Avec des lunettes aux verres épais, en cul de bouteille. La peau pâle presque transparente, forcément, ce genre de type ne voit pas le soleil tout les jours. Et des longs doigts agiles pratiques pour compter les tas de pièce. Et certainement incapable de se rendre compte qu'il y a une vie en dehors de ses comptes. Pourquoi ça? Oh deux raisons: il avait besoin d'une escorte et il était en retard.

Talyn laissa échapper un grognement mécontent tout en donnant un coup de pied dans un cailloux. Ils se remit à faire les cents pas pour se réchauffer quand une idée s'imposa à lui. Pourvu que sa charge ne soit pas une de ses bonnes femmes futiles et bavardes qui peuplait la haute société sorcière. Bon sang, il détestait les bonnes femmes et leur façon de croire qu'en remuant du croupion elles pouvaient tout obtenir des hommes. Talyn avait passé toute son enfance en compagnie d'une mère qui ne savait que séduire les hommes, pour obtenir ce qu'elle voulait, et les faire disparaître rapidement quand elle avait eu ce qu'elle attendait d'eux: un testament en sa faveur. Le reste n'avait aucune importance pour elle, à commencer par son propre fils.

Agacé, le jeune homme plongea la main dans la poche de son jeans et en sortit sa baguette avant d'aller chercher son paquet de cigarette dans sa cape. Bien qu'il ne portât pas les Moldus dans son coeur, Talyn n'avait jamais réussi à se résoudre à s'habiller à la mode sorcière. Les robes noires et informes, très peu pour lui, merci! Sous sa cape, il portait un jean noir moulant, qui mettait en valeur ses jambes et ses fesses, ainsi qu'une chemise blanche et une veste, noire elle aussi. Ses chaussures de cuir étaient déjà souillées de boue, ce qui n'arrangeait pas l'humeur du jeune homme.

Il alluma une cigarette de sa baguette magique et en tira une longue bouffée avant de remettre sa baguette dans sa poche en exhalant un nuage de fumée par le nez. Un instant, son regard erra sur les formes floues de la campagne plongée dans les ténèbres de la nuit. Il tirait une nouvelle bouffée de sa cigarette quand il entendit le "plop!" familier d'un transplanage. Se vissant la clope au coin des lèvres, il se tourna vers le nouvel arrivant, portant discrètement sa main à sa baguette, au cas où, et s'avança de quelques pas.

- C'est pas trop tôt, grogna-t-il entre ses dents.
Il se planta face au nouveau venu, qui inspectait les alentours pour vérifier qu'il était au bon endroit, et, sans prendre la peine de se retirer la clope du bec, il lança:

- Hé, t'es en retard, princesse!
Les sourcils froncés, il regarda sa charge se tourner vers lui.


Dernière édition par Talyn Lawford le Dim 28 Oct - 19:44:21, édité 1 fois
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  • James Kirkby
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MessageSujet: Re: Protection (très) rapprochée [PV James] [1999/2000]   Protection (très) rapprochée [PV James] [1999/2000] EmptyDim 12 Aoû - 15:29:52

Portoloin : check. Documents : check. Baguette magique : check. Bagages – le minimum, dans un sac réduit par un sort : check. Il était cinq heures moins quelque chose, et James était fin prêt pour son énième déplacement en Chine. Debout dans la cuisine de sa maison, il avalait une tasse de café fort, en songeant que décidément, Xenophius abusait avec ses consignes. Portoloin à cinq heures trente, pour une arrivée dans le pays à la mi-journée, et ordre d'expédier les diverses tâches le plus vite possible... Le chef de clan était devenu encore plus exigeant depuis que son filleul était entré à plein temps à son service. Tant qu'il était employé chez Ollivander, McGregor avait été relativement modéré ; il lui avait épargné, sauf cas exceptionnel, les horaires délirants, mais, depuis quelques semaines, il se rattrapait. James était de service en permanence, comme, du reste, tous les employés du clan. Xenophius avait besoin d'un personnel disponible, et il estimait – à juste titre – que le salaire qu'il consentait à son filleul l'autorisait à exiger une disponibilité totale. James était bien conscient de cela ; aussi, s'il avait intérieurement pesté contre son parrain, n'avait-il osé rien dire en recevant ses ordres, la veille au soir. McGregor se fichait pas mal de savoir que son filleul préféré aimait traîner au lit jusqu'à neuf ou dix heures, le matin. Il voulait que son employé soit à pied d’œuvre en Chine à la mi-journée, pour un rendez-vous à deux heures de l'après-midi, et il donnait ses ordres en conséquence. Il avait averti James qu'une escorte – un seul homme, de confiance, pour plus de discrétion – serait mise à sa disposition pour la durée du séjour ; le jeune Kirkby devait récupérer ladite escorte le lendemain matin dans un coin de campagne perdu, et le Portoloin se déclencherait à cinq heures trente pétantes.

Vers cinq heures cinq, James quitta son domicile, après avoir vérifié, une nouvelle fois, qu'il n'oubliait rien. Il était en avance, mais mieux valait arriver tranquillement au lieu du rendez-vous pour avoir le temps de préparer le voyage en Portoloin. Le froid de la rue le surprit, et il remonta son col, en songeant que ce serait certainement pire dans le coin paumé du Yorkshire où son escorte l'attendrait. Son escorte... Sans doute l'un des neveux cinglés de Xenophius, qui avaient le don de faire aussi peur à celui qu'ils protégeaient qu'à d'éventuels agresseurs... James soupira en repensant à son dernier déplacement en compagnie d'un de ces fous furieux, et il se décida à transplaner pour aller attendre le taré que son parrain aurait choisi, cette fois-ci, pour veiller sur lui.

Comme prévu, il faisait un froid de chien dans le coin de cambrousse où était fixé le rendez-vous. James venait à peine d'y arriver que déjà, il sentait le vent glacial transpercer ses vêtements... Réprimant un juron, il gravit à pied les quelques mètres qui le séparaient du sommet de la colline, et fut accueilli de fort cavalière façon par une voix qui lui était inconnue. Piqué au vif par cette interpellation peu respectueuse, le jeune homme répliqua :

-C'est à moi que vous parlez ? Vous devriez surveiller un peu votre langage, mon petit pote, ou on ne va pas être copains vous et moi.

Non mais c'est vrai... princesse ! L'autre devait oublier sa place dans la chaîne alimentaire pour se permettre de telles familiarités ! Il fallait le recadrer tout de suite, lui montrer qu'il n'y avait qu'un seul patron et que, malheureusement pour sa pomme, ce n'était pas lui. Toujours sur un ton sec, James poursuivit :

-Et, pour information, je ne suis pas en retard. Le Portoloin est prévu pour la demie, j'ai donc plus de vingt minutes d'avance – et vous aussi, du reste. De toute évidence, les ordres ont été mal transmis, mais ce n'est pas une raison pour être déplaisant.

Bon, ça c'était dit... Mais quel était l'idiot qui avait contacté cet homme de main et n'avait pas été fichu de lui donner l'heure correcte ? C'était le genre de grain de sable qui pouvait venir vous mettre en l'air une organisation millimétrée... James se promit de sonner les cloches au responsable, et reprit, légèrement radouci :

-Bref, inutile d'épiloguer, nous sommes là tous les deux, et plus qu'à l'heure, c'est l'essentiel. Je suppose que Dereck vous a expliqué ce qu'on attend de vous ? J'ai quelques affaires à régler en Chine pour le compte de Xenophius, nous devrions être de retour lundi, mardi au plus tard. D'ici là, je m'en remets à vous pour me protéger moi, et surtout pour protéger les documents que je transporte.

Il avait préféré ne pas évoquer son incapacité à se battre correctement, et désigner les documents comme l'élément essentiel. De toute façon, il ne comptait pas s'en séparer, et l'autre veillerait donc sur sa personne tout en croyant protéger uniquement des paperasses importantes...

-Nous allons donc devoir cohabiter pendant quelques jours, il est donc essentiel que cela se passe le mieux possible, poursuivait James sur un ton qui signifiait qu'il était surtout essentiel que l'autre apprenne à rester à sa place. Je m'appelle James Kirkby, enchanté, conclut-il en lui tendant la main.
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  • Talyn Lawford
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MessageSujet: Re: Protection (très) rapprochée [PV James] [1999/2000]   Protection (très) rapprochée [PV James] [1999/2000] EmptyDim 19 Aoû - 14:56:23

-C'est à moi que vous parlez? Vous devriez surveiller un peu votre langage, mon petit pote, ou on ne va pas être copains vous et moi.
OK! Ca commençait bien, il devait faire équipe avec un roquet mal embouché, le genre à qui il aimait particulièrement mettre son pied au cul pour l'empêcher d'aboyer, histoire de montre qui était le maître. Pourtant Talyn resta muet et immobile, le regard fixé sur le type qui approchait à grands pas. Qu'il le veuille ou non, ce type était son patron pour la durée de sa mission et il valait mieux ne pas se le mettre à dos tout de suite. Talyn savait que face à un supérieur il était de bon ton de fermer son clapet et d'acquiescer même si ça ne lui plaisait pas. Il savait se taire quand il fallait, mais ça ne voulait pas dire qu'il n'en pensait rien. Et tant pis si l'autre était légilimens.

**Encore un morveux qui pète plus haut que son cul! Pensa-t-il en se retenant de lever les yeux au ciel. Bon sang, ce putain de week-end promet d'être long! **
Pourtant, Talyn ne pouvait s'empêcher de trouver quelque chose d'amusant dans cette situation. Ce gamin voulait le prendre de haut alors que l'Oubliator le dépassait d'environ un demi pied? 1

**Faudrait songer à mettre des talonnettes pour ça, Tom Pouce!** pensa-t-il non sans une certaine ironie.
Sans vraiment être indiscipliné, Talyn aimait titiller l'autorité de ses supérieurs afin de savoir jusqu'où il pouvait aller sans se faire taper sur les doigt. Ce n'était pas par révolte envers les institutions, comme il l'avait déjà entendu dire, mais par simple jeu.

Enfant, les coups de ceintures de son beau père s'assuraient de le garder bien en ligne, et il lui avait fallut des années pour s'affranchir de la peur des châtiments corporel. A Poudlard, il avait passé ses premières années à essayer de se fondre dans le décor afin d'échapper à d'éventuelles punitions, et Rusard, le concierge, lui flanquait une frousse de tous les diables. Ce n'est que vers l'âge de quinze ou seize ans que sa phase rebelle le prit pour finir par s'atténuer peu après sa sortie de l'école. Mais cette habitude de jouer avec l'autorité lui était restée. Cependant, Talyn était loin d'être un inconscient, il savait parfaitement quand jouer et quand être sérieux et son second emploi ne lui permettait guère de s'amuser de la sorte.

Au ministère, tout ce qu'il risquait était les remontrances de son supérieur et pour pénible que ce soit, ce n'était ni douloureux, ni mortel. Là, c'était beaucoup plus dangereux et il n'avait pas envie de se prendre un Doloris pour commencer cette belle journée radieuse. Car, même s'il ne l'avait jamais expérimenté lui même, Talyn savait parfaitement que son autre patron ne goûtait pas la plaisanterie et qu'il avait la main leste en ce qui concernait les punitions. Ce type qui se tenait devant lui avait certainement l'autorisation de le lui mettre un où deux Doloris pour le faire obéir ou même de l'éliminer purement et simplement s'il l'estimait nécessaire. Ce qui expliquait certainement pourquoi Talyn ne plaisantait pratiquement jamais avec ses activités de l'ombre.

- Désolé, j'ai été trop loin, vous avez raison, répondit-il en se forçant à être poli, ce qui n'était pas vraiment naturel chez lui. Mais comprenez que je me les gèle ici depuis près d'une demi-heure. Je suis sûr que vous seriez un peu grognon aussi, si vous étiez à ma place.
Mais le jeune homme avait une nouvelle dans sa manche qui avait vraiment de quoi rendre Talyn durablement grognon.

- Vous vous foutez de moi? Cinq heure et demie? Putain mais quel ...
L'Oubliator interrompit la bordée de juron avant qu'elle ne puisse franchir ses lèvres.

- Belle coordination entre les différents groupes, on se croirait au Ministère, finit-il par lâcher en adressant à son interlocuteur un sourire en coin.
Le jeune homme coupa court à toute discussion à ce sujet en enchaînant sur les termes de leur mission. Bien sûr, Talyn en connaissait les grandes lignes. Il savait ce qu'il avait à faire: protéger ce type et ses documents, mais on n'avait pas trouvé utile de lui dire pourquoi il avait besoin de protection, ni quelles étaient les affaires qu'il avait à régler en Chine. Talyn avait accepté la mission sans poser de questions, sachant ce qui arrivait à ceux qui se montraient trop curieux. Du reste, il n'avait pas envie de se compliquer la vie avec des détails qui ne lui servait à rien. Sa mission était de protéger ce jeune homme et ses documents, il n'avait pas envie de savoir de quel genre de papiers il s'agissait. Pour lui peu importait que ce soit un relevé de compte, une lettre d'amour ou une déclaration de guerre, ça ne le regardait pas. Tous ce qui lui importait était de remplir sa tâche.

- Surtout les documents? Répéta-t-il en haussant un sourcil.
Puis un sourire en coin se dessina sur ses lèvre, tandis qu'il lançait à sa charge un regard goguenard, venant apparemment de trouver un moyen de secouer gentiment le jeune homme:

- Ca veut dire que si je dois choisir entre vous protéger ou sauver la paperasserie, c'est les papelards que je dois sauver?
Cette réflexion moqueuse expliqua certainement le ton raide du jeune homme lorsqu'il reprit la parole. Talyn comprit sans mal que sous la formule "il est donc essentiel que cela se passe le mieux possible" sous entendait clairement: "reste à ta place sous-fifre" et rien que ça suffisait pour inciter le jeune homme à faire enrager sa charge encore d'avantage. Pourtant, il se retint de répliquer et se contenta de hocher la tête d'un air entendu.

- J'ai connu un Kirkby quand j'étais à Poudlard, remarqua-t-il pensivement quand l'autre se fut présenté. Un garçon plutôt sombre, qui passait son temps tout seul. Pas que j'étais un monstre de sociabilité non plus, d'ailleurs.
Ca le fit rire, un rire franc et sincère, cette fois.

- Talyn Lawford. Content de faire ce petit tour à l'autre bout du monde avec vous, James. A moins que vous ne préfériez Monsieur Kirkby? J'ai tendance à être un peut trop familier parfois, comme vous avez pu vous en rendre compte.
Et pour aller avec cette petite pique, un vrai petit sourire espiègle fut adressé à James.

**Peut-être que ce week-end ne sera pas une entière perte de temps après tout!**


* * *


1 Environ 15 cm.
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  • James Kirkby
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MessageSujet: Re: Protection (très) rapprochée [PV James] [1999/2000]   Protection (très) rapprochée [PV James] [1999/2000] EmptyDim 26 Aoû - 11:04:53

Malgré ses airs de petit monsieur arrogant, James n'était pas du tout un type autoritaire, et il était ennuyé de devoir commencer cette mission par un rapport de force. Il savait montrer les dents lorsque c'était nécessaire, mais préférait de loin les rapports apaisés, dans lesquels chacun, à commencer par lui, acceptait sa place. Lorsqu'on appartenait à une organisation telle que le clan McGregor, il fallait savoir s'écraser pour la bonne marche des affaires, et c'est ce qu'il avait voulu montrer à son interlocuteur. Bien sûr, l'homme de main n'avait pas dû apprécier ce petit rappel à l'ordre. Il n'était jamais amusant d'avoir des personnes au-dessus de soi dans la hiérarchie et de devoir leur obéir, mais c'était comme ça que cela fonctionnait ; s'il avait un problème avec l'autorité, il n'avait pas sa place dans une organisation mafieuse, tout simplement. Il y avait trop d'intérêts en jeu pour qu'on puisse se permettre de plaisanter avec le personnel. Quoi qu'il lui en coûtât, James continua donc d'afficher une mine revêche, très petit-chef-offusqué, à même de convaincre son accompagnateur de ne plus se laisser aller à de telles familiarités.

Mais l'autre, il s'en aperçut en s'approchant, n'avait pas l'air impressionné pour deux sous par son air pincé. Il se taisait, mais il était évident qu'il n'en pensait pas moins, et même qu'il cherchait une nouvelle occasion pour ouvrir son clapet. Il mourait d'envie de ramener sa fraise, cela se voyait comme le nez au milieu de la figure... James l'aurait bien baffé pour lui montrer qui était le patron, mais ce n'était pas une méthode acceptable, surtout avec un type plus grand que lui, et il préféra essayer de le réduire au silence par un regard flamboyant. L'homme de main s'excusa pour sa familiarité, preuve que la prestance de son « patron » avait fait son effet, et James, magnanime, classa l'affaire d'un :

-N'en parlons plus, je vous en prie.

Mal lui en prit, car lorsqu'il révéla que le Portoloin était prévu pour la demie, l'homme lui demanda de but en blanc s'il se foutait de lui. Agacé, le jeune homme répliqua vivement :

-Est-ce que j'ai l'air de me foutre de vous ? Je vous ai dit qu'il y avait eu une mauvaise transmission des ordres, voilà ! Maintenant, vous calmez vos écarts de langage, ou je m'en occupe. Je n'aime pas voyager avec des personnes malpolies, ça me met de très mauvaise humeur.

Cela ne coûtait rien de menacer ; après tout, l'homme ignorait qu'il était à l'abri de tout désagrément avec James, il fallait en profiter... Les consignes semblèrent amuser le sorcier, mais Kirkby confirma très sérieusement :

-Je me débrouillerai en cas de problème, mais s'il faut choisir, vous sauvez les papiers, en effet. Cela dit, je m'arrangerai pour que vous n'ayez pas à choisir, mais autant prévoir tous les cas.

Les documents contenaient assez d'éléments pour envoyer Xenophius, Dmitriev et Murray en prison pour six cents ans minimum, et s'ils tombaient entre des mains indélicates, ce serait une catastrophe. Au pire, la consigne était de les détruire si la situation tournait vraiment au vinaigre.

L'attention de James fut un instant distraite des questions essentielles par la réflexion de l'homme, qui disait avoir connu un Kirkby à Poudlard. Il n'était guère plus âgé que lui, il pouvait avoir connu n'importe lequel des trois frères, même si la description semblait s'appliquer au benjamin...

-Serpentard ou Serdaigle ? demanda James négligemment avant de reprendre : Enchanté, Talyn. Inutile de me donner du « monsieur Kirkby », James suffira, mais évitez les princesse et autres petits noms déplacés, vous serez gentil.

Ultime piqûre de rappel, mais son caractère plutôt arrangeant s'exprimait. Il n'avait aucune envie d'être en conflit ouvert avec son escorte, et préférait arrondir les angles. Sans sacrifier l'essentiel, tout de même... Pas question que ce grand bellâtre se croie autorisé à lui parler familièrement !

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  • Talyn Lawford
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MessageSujet: Re: Protection (très) rapprochée [PV James] [1999/2000]   Protection (très) rapprochée [PV James] [1999/2000] EmptyJeu 6 Sep - 21:16:23

Ah lala, ce jeune homme n’avait décidément pas d’humour. C’était bien sa chance, écoper d’une mission de plusieurs jours avec un jeune blanc-bec qui se prenait au sérieux. Mais ça n’en rendait que le jeu plus amusant. Craquera, craquera pas? Talyn en était presque prêt à risquer un Doloris pour voir jusqu’où la patience de son supérieur pouvait aller. Parfois le jeu en valait la chandelle. Mais pour l’heure mieux valait la mettre en veilleuse et se concentrer sur la mission. Les occasions de faire plus ample connaissance avec James ne manqueraient certainement pas au cours de leur voyage.

- Ne vous en faites pas, James, je ferai en sorte que ça n’arrive pas, assura-t-il comme l’autre confirmait que les papiers étaient plus important que lui.
Certes, il n’avait rien d’un Auror, et même s’il n’était pas un as en duel, il se défendait plutôt bien. En tout cas assez bien pour se débarrasser de la plupart des adversaires. Cependant, face à un duelliste chevronné, il risquait de se faire méchamment rosser. Mais après tout, la vie était plus amusante avec quelques défis à relever, pas vrai?

Et le principal défi à l’heure actuelle s’appelait James Kirkby.

Maintenant qu’il était plus proche, Talyn pouvait l’observer à loisir. Et le moins qu’il pouvait dire c’était que la vue lui plaisait. Plutôt bien fait de sa personne, séduisant, pourvu d’un certain charisme et avec une paire de fesses à damner un saint, ce qui ne gâchait rien, James avait tout pour attirer l’attention. Talyn se surprit d’ailleurs à le reluquer sans la moindre pudeur. Un long frisson lui remonta le long de la colonne vertébrale. Il se serait volontiers laissé aller à une tentative de drague en bonne et due forme s’il n’y avait pas cette satanée mission en attente.

Et puis, il y avait fort à parier que James était tout à fait hétéro, comme tous ces imbéciles de sang-purs devaient l’être. D’ailleurs, le Kirkby dont il se souvenait n’avait-il pas eu une petite amie à Poudlard? C’était bien a première fois que sa mémoire lui faisait défaut. Justement, James semblait lui même curieux après cette évocation de Poudlard.

- Oh, c’était à Serdaigle, confirma Talyn. Je préférais rester le plus loin possible de ces tarés de Serpentards, à l’époque.
Son adorable de cousin et sa délicieuse cousine n’y étaient pas étrangers. Sale engeance que celle là!

- Il devait être deux ou trois ans en dessous de moi, si je me souviens bien, ajouta-t-il d’un air songeur.
Quoiqu’il en soit, James enchaîna sur ses dernières instructions avant le départ. Elles étaient simples: pas de familiarités et tous irait bien.

- Je suis désolé pour ça, affirma l’Oubliator avec un nouveau sourire en coin. Je dois avouer que je m’attendait à un vieux croûton tout sec avec des grosses lunettes et un livre de compte plus lourd que lui. Vous savez, le genre bureaucrate tout pâle qui ne met jamais le nez dehors. J’aurais tenu ma langue, si j’avais su que j’avais à faire à un jeune homme aussi séduisant.
Et hop, torpille lancée. Cible en vue, allait-elle manoeuvrer pour esquiver?

Bref, la mission ...

Tandis que James farfouillait dans son sac, Talyn jeta un coup d’oeil à la montre, d’une marque de luxe moldue, qu’il portait au poignet droit. Cinq heures et vingt-huit minutes. L’heure du départ approchait. James exhiba alors le portoloin qui allait les emmener jusqu’à destination. Talyn haussa un sourcil en voyant ce dont il s’agissait.

- Original! Commenta-t-il.
Il tendit alors le bras vers le vieux réveil de grand mère en cuivre qui lançait un "tic-tac" sonore dans la main de James.

Un instant s’écoula pendant lequel Talyn se trouva parfaitement ridicule à tenir par l’autre bout un gros réveil déglingué en compagnie d’une jeune homme dont il aurait volontiers fait son casse-croûte. Puis, à 5h 30 pétante, la sonnerie du réveil se déclencha et, dans le même battement de coeur, Talyn se sentit saisi et soulevé du sol comme si un crochet invisible venait de le happer par le nombril. Un tourbillon de formes et de couleurs l’emporta tandis que le vent sifflait furieusement à ses oreilles. Un instant plus tard, ses pied touchaient le sol avec une certaine rudesse et il dû faire un effort pour garder son équilibre et rester debout. Le vieux réveil, sonnant toujours, tomba sur l’herbe humide. Talyn se redressa et jeta un coup d’oeil à son nouvel environnement. Autour d’eux: la campagne resplendissant au soleil de midi.

- C’est pas si différent de chez nous, commenta-t-il avec son éternel sourire en coin.
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  • James Kirkby
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MessageSujet: Re: Protection (très) rapprochée [PV James] [1999/2000]   Protection (très) rapprochée [PV James] [1999/2000] EmptyVen 14 Sep - 3:58:55

C'était bientôt l'heure du Portoloin. Une dernière fois, James, assez fébrile, vérifia qu'il avait tout ce dont il avait besoin ; tandis qu'il faisait rapidement l'inventaire de ses affaires, Talyn lui assura qu'il ferait en sorte de ne pas avoir à choisir entre les papiers et lui-même. Le jeune homme le remercia d'un sourire ; dans l'absolu, c'était l'idéal : tout ramener intact, les documents et celui qui les transportait. James devait avouer qu'il trouverait particulièrement saumâtre de devoir laisser ses os en Chine pour sauver quelques papelards, même si les ordres avaient été clairs. À regret, il précisa une dernière chose :

-J'oubliais. Si nous étions dans une situation désespérée, et que je ne puisse le faire moi-même... La consigne est de détruire les documents, en dernier recours. Ils ne doivent en aucun cas tomber aux mains de nos adversaires. Enfin, espérons que l'effet de surprise nous garantira un certain calme, conclut-il àmi-voix.

Le déplacement avait été décidé au dernier moment, et il y avait eu peu de préparatifs, pour éviter d'attirer l'attention des Chinois. C'est que les mafias locales étaient à l'affût du moindre élément signalant la présence des Anglais... Ils étaient véritablement haïs, là-bas, surtout depuis qu'ils avaient acheté la police locale et vendu quelques groupes mafieux chinois. Les lois semblaient plus strictes pour les habitants du pays que pour les étrangers, et la répression qui s'était abattue sur la mafia locale n'avait rien eu de clément.

En attendant l'heure du Portoloin, les deux jeunes hommes poursuivirent la conversation entamée un peu plus tôt à l'initiative de Talyn – à savoir un Kirkby de Poudlard, ancien condisciple de Lawford et décrit comme presque asocial. Il était à Serdaigle, précisa l'homme de main songeur.

-Serdaigle ? C'était soit mon frère aîné, qui a été préfet, soit moi. Quel âge avez-vous, que je vous situe un peu ? Pour ma part, j'ai vingt-trois ans.

Il se doutait un peu de qui Talyn voulait parler : lui seul correspondait à la définition, son frère George ayant toujours été plus sociable que lui. Mais il préférait ne pas donner tout de suite confirmation à ce type qui – il s'en rendait compte à présent – le dévorait littéralement du regard. Que lui voulait-il ? Machinalement, le jeune homme passa une main sur ses vêtements pour s'assurer que tout était en ordre ; pour une fois, il avait opté pour une tenue pratique et décontractée, jean, pull et blouson chaud, et rien dans sa tenue ne justifiait les regards insistants de Talyn. À moins que... Non, impossible. Pas dans la mafia, pas dans le clan McGregor, repaire de traditionalistes de la pire espèce. Ils ne pouvaient pas être deux...

Et pourtant, la phrase suivante confirma ce que James avait supposé. L'homme de main se laissa carrément aller, sous prétexte d'excuses, à une tentative de drague ; il expliqua qu'il s'était attendu à voir arriver un avorton ployant sous son livre de comptes, pas « un jeune homme aussi séduisant ». James bloqua un instant sur cette fin de phrase ; c'était extrêmement flatteur, mais aussi extrêmement déstabilisant. Il ne s'était pas attendu à cela, surtout venant d'un homme de main, et, pour la première fois, il posa un autre regard sur Talyn. Le garçon semblait plutôt pas mal, bien bâti, et s'il voulait agrémenter un peu ce putain de voyage en Chine, ce serait dommage de l'en empêcher... James réserva toutefois sa décision finale pour après le Portoloin, lorsqu'il aurait vu son accompagnateur au grand jour. Pas de précipitation... Il ne répondit donc pas à l'invitation pourtant explicite, et la drague s'arrêta là.

Presque la demie. Le jeune homme fouilla dans son sac, et en retira le vieux réveil qu'on lui avait remis. Lawford comprit de quoi il s'agissait et, faisant un commentaire qui tira un sourire à son acolyte, posa la main sur l'objet. Les deux jeunes hommes furent entraînés dans un tourbillon de couleurs, durant quelques secondes qui semblèrent à James durer une éternité. Lorsque leurs pieds touchèrent le sol, ils lâchèrent le réveil qui avait cessé de cliqueter, et Kirkby fit quelques pas, une main sur l'estomac, respirant profondément, pour dissiper la nausée. Plus le temps passait, moins il supportait les longs voyages par Portoloin. Le commentaire de Talyn le fit sourire, et il répondit en ramassant le réveil :

-Pour le moment seulement. Attendez qu'ils se rendent compte qu'on est là, vous regretterez le calme de la campagne anglaise.

Il remit le réveil dans son sac – ne pas laisser de traces, quelles qu'elles soient, telle était la consigne – et détailla un peu son compagnon à la lumière du jour. Pas mal du tout, plutôt joli garçon et – chose appréciable lorsqu'on avait l'habitude des neveux de Xenophius – semblant plutôt équilibré dans sa tête. Pour la peine, James lui adressa un sourire complice, comme pour l'autoriser à poursuivre ses efforts en vue de le draguer. Son garde du corps serait certainement plus efficace si, justement, il espérait profiter de ce corps... et l'envoyé de Xenophius ne voyait aucun inconvénient à cela. Il suffisait que son parrain n'en sache rien, mais qui irait le lui raconter ? Sans perdre de temps, James tira sa baguette magique et tendit le bras à son compagnon :

-Venez, Talyn... Nous devons transplaner jusqu'à la ville où se trouvent nos entrepôts, maintenant. Prenez mon bras, je vais nous y conduire...

Le regard qui accompagna cette invitation à transplaner était peut-être un peu trop insistant, mais les yeux de l'homme de main avaient quelque chose d'envoûtant. Pour une fois, Xenophius avait bien choisi l'escorte de son filleul...
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