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 Un petit doigt de fée ?
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MessageSujet: Un petit doigt de fée ?    Un petit doigt de fée ?  EmptySam 25 Aoû - 11:16:05

Evangeline s'adossa sur un mur sale de l'allée, une jambe repliée, tout en fermant les yeux et se tenant le front douloureusement. Elle avait passé sa journée au ministère, au second niveau plus précisément. Le ministère avait requis ses services dans une sombre affaire de criminalité. Elle avait donc dû intervenir dans le procès qui s'était tenu aujourd'hui afin d'exposer son avis en tant qu'experte. L'affaire en question était pour le moins curieuse. Un sorcier du nom de Bryan Fink avait été banni du monde magique il y a de cela quelques années, il vivait donc sans baguette magique dans le monde moldu. Il y a un peu plus de 6 mois, cet homme, décidant que sa voisine faisait trop de bruit, à décidé de la rendre muette. N'ayant plus de baguette il ne pût lancer un sort d'isolation phonique. Il eut donc recourt tout naturellement à une potion pour la rendre muette. Le problème avec les potions, c'est qu'il faut être méticuleux. Hors, Bryan ne touchant plus à la magie depuis plusieurs années se trompa dans la composition de la potion, ce qui eut pour résultat d'abîmer de manière durable les cordes vocales de sa voisine tout en lui causant une atroce souffrance. Bref, une belle boulette. Evangeline avait ainsi exposé son avis à la cour :

La potion que monsieur Fink a donné à madame Planle, sa voisine, est basée sur la composition de la potion appelée communément Silencia. Elle était censée rendre madame Planle muette. Il est à noter que même si la potion avait été réalisée correctement, madame Planle serait devenue muette à vie. Monsieur Fink n'a pas mis d'aile de lutin, dans sa mixture mais à préféré mettre une aile de chauve-souris à la place. A priori, il n'a pas dû faire exprès de créer cette potion a effet dévastateur. En effet, personne ne pouvait prédire qu'un tel mélange aurait un tel résultat. Cette potion est bien trop instable. Il apparaît donc que c'est une simple erreur qui a conduit à infliger des lésions définitives à la victime.

Evangeline avait dû travaillé pendant de longue semaine pour arriver à comprendre ce que l'accusé avait bien pû trafiquer. La potion étant le fruit du hasard, elle avait dû expérimenter encore et encore afin de bien comprendre ce qu'il avait créé. Bien que le résultat obtenu ait été inattendu, monsieur Fink allait sans doute être condamné très sévèrement. D'une part, c'était un récidiviste, et d'autre part il avait eu de mauvaise intention pour créer cette potion et la faire boire à sa voisine. Celle-ci quant à elle, était toujours en hôpital moldu. La maître des potions avait été chargé d'essayer de trouver une contre-potion afin de lui faire retrouver sa voix. Mais la tâche n'était pas évidente. Déjà car madame Planle était en hôpital moldu donc elle ne pouvait pas aller la voir et l'examiner à l'aide de la magie. Elle tâtonnait à distance. De plus, la potion créée par erreur était véritablement immonde. Dès qu'Evangeline tentait de créer une potion pour reconstruire les cordes vocales de la femme, celles-ci se consumaient littéralement quelques minutes après causant une souffrance dont la moldue aura bien dû mal à oublier. Elle avait donc expliqué la situation à la cour en ces termes :

Madame Planle est dans un état grave mais sa vie n'est pas en danger. Le problème qui se pose c'est qu'il semble impossible de reconstruire ses cordes vocales durablement. De plus, même quand un traitement fonctionne quelques minutes, la voix de cette femme n'est plus la même, et la diction est difficile. Je ne peux pas affirmer à ce jour pouvoir trouver une contre-potion. Nous sommes actuellement quatre à travailler dessus : 2 médicomages et un autre maître des potions. Nous n'avons pour l'instant aucun embryon d'espoir quant à la réussite de notre entreprise. Cependant, si nous abandonnons l'espoir de réparer les cordes vocales de la victime, nous pourrons sans aucun doute trouver une mixture qui lui permettrait de n'éprouver aucune douleur au quotidien.

Sa condition d'experte en potions pour le ministère l'amenait parfois à travailler avec les services médicaux. Pourtant, c'était bien la première fois qu'un dossier lui prenait autant de temps. Ne pas trouver la contre-potion l'énervait au plus haut point.

Une fois son travail d'experte en potion achevé, Evangeline était directement sortie du ministère pour se trouver ici même, dans l'allée des embrumes. A l'époque du Lord, elle lui servait aussi d'experte. Depuis maintenant plusieurs années la sorcière était une véritable adepte de la magie noire. Celle-ci lui permettait d'explorer une nouvelle face de la magie qui lui paraissait bien plus permissive que celle qu'on enseigne. Pourtant, Ev' ne s'était jamais dévoilée au grand jour, toujours dans l'ombre... Tout d'abord, il faut savoir qu'elle épouse les idées de certains mages noirs pour des raisons tout autre que la pureté du sang. Elle n'aime pas les moldus car elle ne supporte toujours pas l'idée qu'elle ait pu être si faible face à l'un d'eux. Cela étant, elle n'est pas totalement obtus, et si un moldu n'avait a priori rien fait de mal elle n'allait pas lui chercher des noises. Pour les autres sorciers, elle estimait qu'elle n'avait pas à détester quelqu'un d'intéressant, intelligent et utile d'une quelconque façon. Les services de la sorcière avaient donc régulièrement été requis du côté sombre mais avec parcimonie car les mages noirs ont une tendance fâcheuse à se méfier d'elle à cause de son instabilité d'opinion. Son savoir était tout de même bien utile. Elle était très douée dans le domaine des potions mais pas seulement. Elle était aussi connue pour expérimenter de nouvelle forme de magie. Et puis, bien sûr, elle était une véritable bible à sortilège abominable. Juste au cas où, se disait elle...

De toute manière, depuis la chute du Lord, elle ne fréquentait plus ces personnes. En fait plus les années passaient, plus elle restait recluse, retirée de tout. D'ailleurs si elle était dans l'allée des embrumes à cet instant c'était juste pour aller chercher des doigts de fées. Elle n'en avait plu. Seulement, la boutique qu'elle avait l'habitude de fréquenter n'existait plus. Une véritable journée de sinistros... Elle prit une grande inspiration et ouvrit enfin les yeux pour regarder autour d'elle. Avait elle réellement besoin de ses doigts après tout ? Une telle foule lui était insupportable.
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  • William McCarter
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MessageSujet: Re: Un petit doigt de fée ?    Un petit doigt de fée ?  EmptySam 25 Aoû - 14:37:48

Par prudence, William Mc Carter transplana directement dans l’allée des embrumes. Vêtu d’une longue cape d’un rouge tellement sombre qu’elle en était presque noire, un capuchon couvrait sa tête et plongeait ainsi une bonne partie de son visage dans l’ombre propice à l’anonymat. Il venait de quitter l’enceinte de Poudlard où, en tant que professeur de duel, il avait ses appartements. Légèrement énervé par la nuit précédente qu’il avait passée à Azkaban pour remplacer un de ses collègues auror, soi-disant atteint de dépression nerveuse mais en réalité trop fainéant pour sortir du lit, il avait passé la journée à tourner comme un lion en cage après sa ronde nocturne dans la prison. Pour occuper son temps à quelque chose d’utile, il avait corrigé une liasse de devoirs, qui allaient certainement arracher des regards blêmes à la plupart des élèves, tant il avait jugé que ceux-ci étaient des torchons.

Au vu de sa mauvaise humeur augmentant, il avait choisi d’abandonner sa plume et s’était enfermé dans son bureau pour se consacrer à sa seconde passion après la pratique du duel ; l’étude approfondie de la magie noire, en toute illégalité naturellement. C’était donc d’une excellente humeur qu’il avait quitté Poudlard, après avoir étudié dans ses aspects les plus infimes le poison baptisé « lampée du somme perpétuel ». Lorsque la lumière du jour qui baignait la pièce avait commencé à décliner, William avait senti qu’il serait propice d’aller fouiner sur le chemin de traverse. Qui sait, au hasard des ruelles sombres et mal famées, peut-être dénicherait-il une trouvaille inattendue ? Qu’il s’agisse d’un ouvrage interdit, d’artefacts de valeur ou bien d’ingrédients, voire de potions, prohibés, les découvertes se faisaient le plus souvent au hasard de ses déambulations. A moins qu’il ne tombe sur un de ses contacts qui savaient toujours lui proposer quelque marchandise intéressante.

Balayant son regard sombre sur la foule inhabituellement nombreuse qui grouillait dans la sombre allée, il bouscula sans ménagement une vieille harpie. Au vu de son rouge à lèvre outrageux et de son décolleté des plus échancré, il ne faisait aucun doute que la vieille horrible vendait ce qui lui restait de charmes. Jouant des coudes dans la foule un peu trop dense à son goût, il écarta encore de son chemin un petit garçon déjà à moitié édenté, sans aucun doute un de ces traines misères qui essayaient de vider les bourses des distraits. Plus loin, il repoussa sans ménagement un sorcier malodorant manifestement ivre à la démarche titubante. Tournant à l’angle d’une ruelle en face d’un bar dont la clientèle était composée exclusivement de gobelins, il heurta de plein fouet une jeune femme arrêtée au bord de la rue.

Cette fois réellement excédé, les yeux étincelants de colère, il apostropha l’inconnue avec fougue :

« Vous ne pouvez pas faire attention ! Ne restez pas plantée là, voyons ! »

Tandis que ses yeux noirs la fusillaient du regard, il détailla l’inconnue avec un peu plus d’attention et remarqua qu’elle devait avoir une trentaine d’année. Lui-même, bien qu’en ayant cinquante-sept, en faisait à peine quarante-cinq. Jusqu’à présent, aucune ride précoce n’était apparue sur sa peau boucanée de voyageur endurci et ses cheveux poivre et sel n’avaient toujours pas viré au gris ; ils restaient plus noirs que gris. Sa stature athlétique et musclée doublée d’une santé de fer complétait le tableau d’un homme qui paraissait nettement plus jeune que ce qu’il était.

Alors que son regard plongeait dans celui de celle qui lui avait fait obstacle, il nota au fond de celui-ci un air qu’il avait bien souvent vu dans les yeux des criminels internés à Azkaban ou même dans les siens. Cet air était celui qu’il attribuait d’ordinaire à l’empreinte, sinon de la folie, au moins d’un esprit tourmenté. Sans qu’il ne sache pourquoi, à part le fait que l’inconnue l’intriguait, il se prit à se mettre en mode gentleman et ajouta d’un ton nettement plus radouci, quoique méfiant :

« Excusez-moi, mademoiselle, je suis quelque peu agacé. A qui ai-je l’honneur ? »

Même si sa voix avait regagné ses accents subtils et élégants, il n’en restait pas moins sur ses gardes, sa main gauche serrée sur sa baguette dans la poche de sa cape. Après tout, elle se trouvait aussi dans l’allée des embrumes et n’était donc pas une enfant de chœur.
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MessageSujet: Re: Un petit doigt de fée ?    Un petit doigt de fée ?  EmptySam 25 Aoû - 17:23:44

Evangeline, toujours dans ses pensées, se permit de contempler un peu plus la foule l'entourant. Comment se faisait il qu'il y ait autant de monde ? Serait ce les soldes pour les mages noirs ou autre joyeuseté commerciale ? Déjà que sortir était pour elle une véritable épreuve depuis qu'elle en avait perdue l'habitude avec la chute du Lord, mais là, la foule était de trop. Elle avait vraiment besoin de ses doigts de fées, pourtant elle ignorait vers quelle enseigne se diriger. De plus la foule environnante n'aidait pas du tout car elle barrait complètement la vue, empêchant notre sorcière de regarder les boutiques alentours. Rapidement, elle se décida pour tout de même longer la ruelle où elle était située, sait on jamais, pour partir par la suite retrouver sa tranquillité. Elle prit une grande inspiration et... Au moment d'affronter la foule elle fut heurter brutalement par un homme. Avec une rapidité pour le moins déconcertante, la sorcière mit la main sur sa baguette prise d'une panique qu'elle ne connaissait que trop bien. Les contacts physiques étaient pour elle une véritable torture la faisant replonger l'espace d'un instant dans son passée qu'elle aurait aimé faire disparaître. Cependant, la sorcière aguerrie prit rapidement le pas sur la femme paniquée et elle relâcha la pression de sa main qui tenait sa baguette, sans pour autant la lâcher. Elle espérait que son instant d’égarement ne se soit pas aperçu. Elle se composa son visage froid qu'elle arborait quotidiennement.

La froideur émanant de son visage s'accentua encore un petit peu plus quand l'homme qui l'avait bousculé osa l'importuner.


Si vous regardez vos pieds et non devant vous, c'est parce que vous n'avez pas appris à marcher correctement ?

Oui, Ev' est une femme légèrement caractérielle. Ça faisait maintenant plusieurs années qu'elle ne côtoyait personne à part dans le cadre de son métier, et cela restait très formel. Au fil des mois, elle avait appris à répondre de manière neutre ou agressive, ou alors est ce plutôt qu'elle avait oublié la confiance minimum que l'on doit accorder en l'autre ? A vrai dire, la seule personne qui arrivait à percer cette carapace était sa soeur jumelle. Même son autre soeur et ses parents ne la reconnaissaient plus. D'ailleurs elle ne leur donnait pas véritablement l'occasion de la reconnaître vu qu'elle ne les voyait quasiment plus.

Une fois sa pique lancée elle se permit de dévisager l'individu. Un homme à femme, pensa-t-elle tout de suite. Une démarche assurée, un visage carré, sûr de lui et une tenue élégante, bien qu'un peu sombre, de s'habiller. Un petit sourire en coin se dessina sur ses lèvres quand elle vit le changement d'attitude qu'opéra l'homme une fois son regard posé sur elle. Ce sourire n'était pas ce qu'on peut appelé un sourire souriant, mais plutôt un sourire qui avait pour vocation de lui signaler qu'elle n'était pas dupe. Et que de toute façon vu la manière dont leur entrevue avait commencé c'était une très mauvaise chose de la prendre pour une femme accessible. Pourtant, Evangeline pouvait apparaître comme une femme séduisante, de long cheveux couleur ébènes, des yeux bleus foncés presque noirs, un visage fin, une stature sportive et féminine à la fois ainsi qu'une tenue vestimentaire élégante quoique sobre. Elle sortait du tribunal après tout.

Malgré la réplique agressive qu'elle avait laissé échapper, elle n'en avait pas oublié la question de l'homme. Elle fut tentée de lui mentir. A vrai dire c'était l'un des jeux favoris de la jeune femme : Le mensonge. Pourtant, dans ce cas bien précis dire la vérité ne pouvait de toute façon lui attirer aucun ennui. En effet, dans le cadre de son travail elle devait parfois se rendre dans de sombre endroit afin d'acheter ingrédients pour analyser une potion, créer un antidote ou pour en fabriquer une et tout ça aux frais du ministère ! S'il vous plaît !

Sans lâcher sa baguette pour autant, d'ailleurs elle remarqua que lui aussi semblait tenir la sienne fermement, elle lui répondit d'une voix qui se voulait neutre :


Evangeline Herety

Dire la vérité, soit, mais elle ne souhaitait pas non plus étaler sa vie devant un inconnu. Elle regarda un court instant l'étranger. Il y avait très peu de chance qu'il la connaisse, en effet elle ne faisait pas parler d'elle sauf pour les connaisseurs de Potions et pour les adeptes de la recherche expérimentale touchant les magies occultes. Ce bref instant passé elle se permit de dire de son habituelle voix neutre :

Je vous retourne la question
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  • William McCarter
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MessageSujet: Re: Un petit doigt de fée ?    Un petit doigt de fée ?  EmptyDim 26 Aoû - 14:52:07

Il n’était pas d’humeur. Aussi lorsque la femme lui répondit, tout aussi agressive que lui, il résista à l’envie combinée de lui envoyer une réplique brûlante et de la gifler, se contentant d’un regard empreint du plus grand dédain qu’il pouvait faire apparaître. La joute verbale était un sport dont il raffolait mais il fallait reconnaître qu’il n’était pas réellement dans les dispositions adaptées pour commencer à perdre son temps à insulter une inconnue, qui plus était sur l’allée des embrumes. Pendant qu’il dévisageait son obstacle humain, elle fit de même. Relativement apte à déduire ce que ses congénères avaient en tête, un sourire moqueur se peignit sur son visage lorsqu’il fut confronté à l’opinion que la dénommée Evangeline Herety se faisait de lui. Le ton un rien narquois, il s’adressa à la jeune femme en ne laissant passer rien d’autre qu’un soupçon de moquerie.

« Si j’en juge par votre visage, vous me comprenez mal. Je ne cherche pas à vous courtiser, mademoiselle… Croyez bien que ce n’est pas sur l’allée des embrumes qu’on trouve ce qu’il y a de plus fréquentable, quoique. D’ailleurs, cela fait plus de trente ans que j’ai cessé ces pratiques, observa-t-il avec un air lointain, plus pour lui-même que pour son interlocutrice. »

De toute évidence, elle l’avait pris pour un prédateur, un homme qui cherchait les femmes faciles en vue d’aventures. S’il était vrai que son statut de célibataire endurci et ses manières distinguées, lorsqu’il agissait en homme de bonne société, lui donnaient le genre du vieux beau dragueur invétéré, la réalité était tout autre. Depuis qu’il avait, il y avait très longtemps de cela, perdu la seule à laquelle il avait jamais réellement tenu, William n’avait jamais cherché à nouveau le contact avec la gent féminine.

De toute façon, il avait rapidement quitté l’Angleterre après ses études pour une vie de voyage et d’action, ressentant le besoin de s’isoler. Cela faisait déjà longtemps maintenant qu’il souffrait d’un profond dégoût de l’espèce humaine, dégoût qui l’avait incité à travailler pour Gringott’s, le contact des Gobelins étant nettement plus appréciable que celui des hommes. D’ailleurs, ce n’était que depuis deux ans qu’il était revenu parmi les anglais en prenant le poste de professeur de duel, suite à une poussée irrésistible de changer de vie. Cependant, son caractère solitaire et ombrageux qui le poussait à se réfugier en lui-même et à fuir les autres en avait pris un coup. Sans qu’il comprenne pourquoi, il avait été pris du désir de se retrouver face à une bande de mioches pour tenter vainement de leur apprendre les rudiments de l’art du duel.

Ce qu’il croyait depuis toujours acquis et sûr en lui, à savoir qu’il n’avait pas besoin des autres pour vivre, s’était confronté au plaisir qu’il avait eu à partager ses heures auprès des étudiants. Et ce n’était qu’un premier pas vu qu’il était devenu, il y avait de cela bientôt neuf mois, auror pour le ministère. C’était là la seule carrière qu’il avait jamais envisagée mais qu’on lui avait refusée à cause de son attrait pour l’étude de la magie noire. S’il avait enfin pu intégrer le prestigieux bureau, c’était d’ailleurs parce qu’il avait réussi à duper l’ex-directrice, Ophélia Benson, en lui faisant croire qu’il avait abandonné les arts obscurs.

Néanmoins, sa « sociabilisation » restait très limitée et il préférait cent fois le contact de la nature ou des pages d’un ouvrage à celui d’un crétin de ses congénères. C’était pourquoi il s’efforçait d’agir toujours en utilisant de manière élégantes et distinguées, seule manière pour lui d’éviter que les autres se sentent agressés lorsqu’il s’adressait à eux. Il était donc très normal qu’Herety le prenne pour un homme à femmes, même si son air perpétuellement sombre et taché de la marque d’une certaine folie atténuait cela. La voix tout à fait neutre, il répondit à sa question, tandis qu’il fouillait dans son esprit à la recherche d’où il avait pu entendre parler d’une certaine Evangeline Herety.

« William Mc Carter, professeur de duel à Poudlard et auror pour le ministère… Votre nom m’est familier, j’ai déjà entendu parler de vous. »

C'était une affirmation, pas une question. Soudain, il retomba sur ce qu’il cherchait. Ce nom, il l’avait déjà lu au bas d’un article d’une revue spécialisée dans les potions, revue qu’il avait achetée lorsqu’il faisait des recherches poussées sur les poisons africains. Mais également ailleurs. Le monde des illégaux était trouble et peu étendu, aussi un nom comme le sien passait-il rarement inaperçu. Sans qu’il sache pourquoi, il avait le sentiment qu’elle était liée d’une quelconque manière aux forces du mal, raison qui l’incitait à garder sa main sur sa baguette. Lentement, les yeux tentant de percer la moindre émotion qu’elle laisserait transparaître par manque de contrôle, il ajouta :

« Je crois que vous êtes potionniste, n’est-ce pas ? Mais pas seulement… »

Il laissa sa phrase en suspens avant d’ajouter d’une voix inquisitrice :

« Que venez-vous faire dans l’allée des embrumes ? »


[HJ : j'ai pris la liberté de dire qu'elle avait déjà écrit pour une revue de potions, s'il y a un souci, mp Wink ]
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MessageSujet: Re: Un petit doigt de fée ?    Un petit doigt de fée ?  EmptyDim 26 Aoû - 17:57:53

N'importe quelle femme se serait sentie vexée ou blessée par la phrase du véritable gentleman ici présent. Cela dit, Evangeline n'était pas ce que l'on pouvait appeler "n'importe quelle femme". Et c'est donc naturellement qu'avec un petit sourire bien plus sincère qu'auparavant qu'elle lui répondit :

Certes on ne trouve pas grand chose ou pas grand monde de fréquentable par ici, cela dit c'est pourtant bien ici que l'on trouve ce qui existe de plus intéressant...

Bien sûr en disant cela elle pensait à tout ce qu'on pouvait trouver concernant la magie noire par ici, et pas seulement ! L'allée des embrumes était aussi le coin idéal où un sorcier quelque peu curieux pouvait trouver des artefacts ayant trait à des magies disons... Peu conventionnelles... A dire vrai, si Ev' n'était pas aussi dérangée par la présence d'autrui, elle passerait ses journées ici. Ou en tout cas ses soirées. Rassurée par son interlocuteur quant à l'absence de ses projets de drague, elle comprit avec un peu de retard la révélation qu'il lui avait faite. 30 ans qu'il ne s'adonnait plus au plaisir de la chasse à la femelle ? Mais quelle âge avait il ? L'étonnement passé, la sorcière se dit que finalement avec tous les enchantements et potions existants pour rajeunir ou en tout cas cacher le vieillissement cela n'était pas si étonnant.

Evangeline se dit que les rares fois où elle sortait elle faisait preuve d'un sacré manque de chance. Voilà que la personne qui la bouscule n'est nul autre qu'un professeur de duel et en plus un auror ! Elle avait bien envie de rire tant le hasard faisait mal les choses. De toute façon elle n'avait a priori rien à craindre. Cela faisait maintenant deux ans que le Lord avait échoué et personne n'était venue la soupçonner de l'avoir aidé d'une quelconque façon. En fait les personnes qui, à l'époque, savaient qu'elle travaillait pour le mage noir étaient déjà très rares, mais maintenant que le nettoyage avait été fait par le ministère il ne devait rester plus aucunes de ces personnes en vie. Aujourd'hui elle ne voyait pas comment quelqu'un pourrait la relier à cette époque sombre. Si elle même devait obtenir des preuves de son travail pour le Lord, elle ne pourrait pas.

Ses yeux s'illuminèrent d'une petite lueur propre aux personnes passionnées quand McCarter reconnu son nom. Aux yeux de la maître des potions, cela faisait de lui un homme respectable.

Tout à fait, Miss Herety, experte en Potions pour le ministère, enchanté !

Elle était maintenant clairement plus à l'aise qu'au début de leur entrevue. Elle rencontrait très peu de personne passionnée par le sujet et William devait en être s'il avait lu son nom dans les revues spécialisées dans lesquelles elle avait été publiée. Les rares personnes connaissant les potions qu'elles rencontraient étaient certains de ses confrères dans le cadre de son travail. Or, Ev' avait la particularité de travailler sur tout ce dont les autres sorciers ne veulent pas entendre parler. Du coup, elle était un petit peu vue comme la paria des potions. On venait la trouver quand on avait un problème épineux car elle se fichait éperdument des conséquences de son travail sur son âme ou autre chose de ce genre... Mais ça s'arrêtait là. Elle inspirait bien plus la curiosité, le dégoût ou la frayeur qu'une véritable admiration.

Et là où son interlocuteur devint véritablement intéressant c'est à l'instant où il se permit de sous-entendre les autres domaines de prédilection d'Evangeline. Là par contre c'était plus étonnant qu'il le sache ; En effet, ce genre de recherche plutôt... particulière n'était pas publiée dans de grandes revues mais plutôt dans des grimoires que bien peu de personnes prenaient la peine de lire. La plupart des sorciers préféraient se tenir loin de tout ce savoir, de peur que celui-ci atteigne leur âme. Crainte justifiée ou pur supersistion ? La sorcière, de toute manière, s'en fichait éperdument, et McCarter aussi a priori. Bien qu'apparemment dans le milieu, elle préféra présenter ses autres travaux sous un angle académique.


J'ai mené plusieurs recherches à propos des magies oubliées ou de vieux enchantements. Recherches purement scientifiques, bien entendu...

Bien entendu. Il se trouve qu'il n'y avait rien de plus faux. La sorcière avait écrit dernièrement ses recherches sur la possibilité de ressusciter quelqu'un en payant comme tribu l'Innocence. Malheureusement ce travail qui lui avait prit de longues années fut n'était pas paru car jugé trop irresponsable par tous les éditeurs qu'elle avait contacté. Pour Evangeline il était complètement idiot de refuser d'éditer ses recherches sous prétexte que l'Innocence en question représentait quelques vies humaines.

Ma présence ici-même peut être très facilement expliquée par ma fonction au ministère.

Oui, sa fonction au ministère aurait pu être la raison de sa présence ici. Mais ce n'était pas le cas. En tout cas elle n'avait pas menti. McCarter devait se douter que répondre correctement à sa question serait faire preuve d'aucun instinct de conservation étant donné sa mission d'auror. D'ailleurs :

Et qu'est ce qu'un auror peut venir faire ici ?



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  • William McCarter
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MessageSujet: Re: Un petit doigt de fée ?    Un petit doigt de fée ?  EmptyLun 27 Aoû - 13:47:25

Finalement, contrairement à ce qu’il avait présumé en renversant à moitié la jeune femme, l’entrevue prenait un meilleur tour qu’il n’aurait pu le croire. Il ne faisait aucun doute à ses yeux que tous deux parlaient à demi-mots, chacun restant manifestement sur sa réserve de peur que l’autre ne trempe pas dans le même milieu. De toute évidence, elle ne désirait pas faire étalage de ce qui semblait être une certaine connaissance de la magie obscure – les magies oubliées et les vieux enchantements ne pouvaient désigner que cela. Lui-même, en tant qu’auror, ne pouvait se permettre de révéler à n’importe qui sa passion et son étude approfondie de la magie noire, s’il tenait à conserver son poste, tant à Poudlard qu’au ministère.

Et il y avait pire. Si l’on découvrait qu’il passait son temps à collecter, voire fabriquer, des potions et des artefacts interdits, qu’il pratiquait secrètement des sortilèges de magie noire pour les expérimenter et que sa bibliothèque personnelle comprenait une bonne centaine d’ouvrage classés « publication interdite », il risquait tout bonnement la prison. Si le ministère admettait à la rigueur que sa connaissance théorique d’une partie de la magie noire ou dangereuse pouvait se révéler utile, jamais il n’aurait toléré autre chose qu’une étude académique. Déjà comme cela, il devait faire comme si son intérêt pour les arts sombres appartenait au passé pour éviter de possibles répercussions sur son travail. Dès lors, il n’était pas surprenant, si Herety ne se limitait pas à une étude théorique, qu’elle préfère éviter de mettre en avant cela, et devant un auror par-dessus le marché !

Aussi lorsqu’elle répondit de manière très évasive en abordant ces recherches « purement scientifiques » sur des magies « oubliées », un sourire entendu largement explicite apparut sur le visage de l’auror. Décidé à en savoir un peu plus, il choisit de jouer la carte de la franchise, sans pour autant prendre des risques.

« Intéressant… Quels types de magies et enchantements en particulier ? Je me suis moi-même, il y a déjà longtemps de cela, intéressé à l’étude de certaines magies moins… conventionnelles, dirons-nous. J’ai même rédigé un livre qui traite de l’utilité et des avantages à recourir à certaines formes de magies… dangereuses ou instables pour obtenir certains résultats. J’y mentionnais d’ailleurs une liste de sortilèges qui, à mon sens, auraient pu être légalisés. Malheureusement le ministère ne l’entendait pas de cette oreille et mon livre a rapidement été interdit ; après, il a fallu… qu’oubli se fasse. »

C’était là un résumé plus ou moins correct de la cause du refus du ministère de l’embaucher en tant qu’auror après ses études. Sa défense de la magie noire avait été jugée potentiellement à risque. Heureusement, les Gobelins de Gringott’s ne l’entendaient pas de cette oreille et lui avaient même offert un travail qui lui avait permis de voyager aux quatre coins du globe pour y dénicher, à l’occasion, d’intéressantes trouvailles que l’on aurait jamais pu se procurer en Angleterre. La première fois que le ministère avait consenti à l’embaucher, c’était lors de la première guerre contre Voldemort, lorsque Bartémius Croupton avait estimé, à juste titre d’ailleurs, que la fin justifiait les moyens. Malheureusement, après le premier échec du mage noir, Croupton avait entrainé William dans sa chute et le ministère était revenu sur sa position initiale. Il avait fallu attendre l’an passé pour qu’enfin, après la guerre, le pardon étant de mise et ses tendances ayant depuis été oubliées, on accepte de l’embaucher comme auror.

De toute évidence, avec la femme, c’était du donnant-donnant. Il n’obtiendrait aucune information sans en donner une en retour. Et la carte de la prudence restait de mise. Choisissant le conditionnel avec dessein, Mc Carter répondit d’un ton tranquille :

« Ma présence en ces lieux, il est vrai peu recommandables, pourrait également être justifiée par ma mission auprès du ministère… Cela étant, d’autres motifs peuvent m’inciter à venir par ici. »

Il hésita avant de poursuivre, sachant pertinemment bien qu’il outrepassait ses droits et qu’une réponse négative était à craindre. Poussant donc les limites de la curiosité un peu plus loin, il continua.

« Et que venez-vous faire aujourd’hui en particulier ? Si je ne m’abuse, je crois avoir lu votre nom en bas d’autres travaux que ceux de potionniste… des travaux d’un intérêt tout particulier malgré leur très faible retentissement, si je me souviens bien. »

Il avait ajouté la seconde remarque, car il était maintenant persuadé que s’il cherchait attentivement dans sa bibliothèque personnelle, il trouverait un document portant le nom d’auteur d’Evangeline Herety. Dans sa bibliothèque personnelle secrète, naturellement, celle qui conservait les ouvrages et rapports de recherches prohibés… A coup sûr, cela était, sinon un aveu, au moins une mise en confiance. En effet, il avait beau porter le titre d’auror, jamais il n’arrêterait un illégal pour travaux de magie noire, même si le ministère soulignait régulièrement que la lutte contre elle devait être poursuivie. Son jugement personnel passait bien avant celui de la justice magique…
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MessageSujet: Re: Un petit doigt de fée ?    Un petit doigt de fée ?  EmptyLun 27 Aoû - 16:35:52

La situation était sans doute autant cocasse pour l'un que pour l'autre. Chacun savait que l'autre était a priori dans le milieu mais aucun ne l'avouait clairement. Les sourires entendus et les regards explicites faisaient tout le travail. A la révélation de son interlocuteur sur un livre qu'il aurait écrit à propos de l'utilisation de la magie noire, son visage se fit plus penseur. Evangeline avait lu et continuait de lire beaucoup d'ouvrage et il ne lui sembla pas se souvenir d'un livre écrit par un certain William McCarter. Le problème avec la lecture c'est que même si elle appréciait énormément la documentation il n'était pas humainement possible de tout lire. A moins bien sûr d'avoir recours à un retourneur de temps. Dans tous les cas, elle se promit de rechercher ce fameux ouvrage sitôt leur entrevue terminée.

Elle finit par lui répondre d'une voix légèrement indignée :


Je n'ai jamais compris ce refus catégorique de la magie noire. Il me semble qu'il serait bien plus cohérent de sanctionner les crimes en eux mêmes plutôt que les sortilèges. L'usage de la magie noire n'est pas forcément limitée au crime. On pourrait l'utiliser au profit de tous. A l'inverse, il est possible de tuer quelqu'un en usant de la magie dite blanche. Quant à votre ouvrage, j'apparente ça à de la censure, tout simplement.

Étant donné que la magie noire était proscrite et que la sorcière ne comptait pas l'abandonner, elle s'était toujours dit que tant qu'à être dans l'illégalité, autant en faire usage à de mauvaises fins. Et c'était ainsi qu'elle en était arrivée là, à chercher des doigts de fées en arpentant l'allée des embrumes. La logique d'Evangeline était bien entendu teinté de mauvaise foi. L'usage de la magie noire était majoritairement destiné à un public criminel et bien qu'il soit possible d'en faire un autre usage, on ne pouvait tout de même pas conclure à la non dangerosité d'une telle magie. Le problème avec des sorciers tels qu'Evangeline, assoiffés de savoirs et de recherches, c'est qu'ils finissaient par avoir du mal à garder une certaine éthique tant ils étaient passionnés. Elle réfléchit à ce qu'elle pouvait bien lui dire à propos de ses recherches. Après tout, si celles-ci avaient été publiées, même dans des ouvrages bien peu édités, elle pouvait lui dire sans risque aucun.


Il y a déjà quelques temps j'ai publié le résultat de mes recherches sur un enchantement qui permet à un sorcier de devenir plus puissant en absorbant la magie d'un autre. Cette procédure donnant lieu à la mort du dit sorcier.... Puis rapidement elle ajouta, enfin sans doute, je ne l'ai bien entendu pas testé sur un sorcier, je me suis contentée de créatures magiques. Cet enchantement pourrait par exemple permettre à un cracmol d'obtenir un semblant de pouvoir en le prélevant sur des créatures magiques.

Ou alors tout simplement permettre à un sorcier d'en tuer un autre en devenant plus puissant au passage.


Malheureusement, mes recherches ont reçus de vives critiques et je n'ai pas pu débloquer les fonds nécessaires à la poursuite de celles-ci. Elle marqua une pause avant d'ajouter avec une étincelle de folie dans le regard, je pense que les moldus ont une certaine essence magique et j'aimerais pouvoir le prouver grâce à cet enchantement. Puis elle grimaça, seulement il semble que je ne sois pas en mesure de le prouver de manière officiel étant donné qu'il faudrait porter atteinte à un moldu...

Cet enchantement faisait parti de ses grands travaux encore en chantier. Bien sûr il en existait d'autres mais celui-ci lui paraissait le plus controversé. Après tout, il pourrait rendre service à des milliers de cracmols ou de sorciers ayant perdus leurs pouvoirs suite à un traumatisme, aux détraqueurs ou encore à cause d'une potion ou d'un sortilège. Les détraqueurs étaient le moyen le plus connu pour enlever tout pouvoir à un sorcier, mais il en existait d'autre. C'était sans doute l'une des plus grandes frayeurs d'un sorcier : perdre ses pouvoirs. Cependant, là où les travaux de la potionniste était vraiment innovant, c'est qu'il semblait impossible jusqu'alors de transférer ses pouvoirs. Elle pourrait poursuive son travail dans de multiples directions seulement pour cela il fallait de l'argent, beaucoup d'argent, et aussi des accords officiels du ministère. Ce qu'elle n'était pas prête d'obtenir. Elle se contentait donc de continuer ses recherches avec les moyens du bord, sans aucune autorisation.

Avant de poursuivre la discussion elle sortit sa baguette d'un ton brusque, regardant la réaction de l'auror et du duelliste d'un œil clairement amusé. Elle jeta silencieusement un sort d'isolation phonique. Le procès auquel elle avait assisté un peu plus tôt lui revient en mémoire. Il aurait été si facile à ce monsieur Fink de lancer un tel sort plutôt que d'empoisonner sa voisine...

Je ne sais pas vous, mais personnellement j'accorde une certaine importance à ma discrétion et à mon intimité. Et puis c'est bien plus agréable de parler sans les bruits de la foule.

Effectivement, le silence était maintenant particulièrement délectable. Finalement elle se décida à parler de sa venue ici. Il n'était pas véritablement interdit d'acheter des doigts de fées, sinon cela ferait bien longtemps que les échoppes de cette allée auraient été fermées par le ministère de la magie. Il était par contre interdit d'en faire usage. Une loi stupide de plus.

Je suis désespérément à la recherche de quelques doigts de fées... De bonne facture bien évidemment.


Cet ingrédient était utile dans de nombreuses potions dont la plupart avaient un rapport avec la mutilation. Mais si elle était tant à la recherche de ces doigts ce n'était pas pour priver quelqu'un de ses mains ou de ses jambes avec une potion. Non. Si elle voulait mutiler quelqu'un elle préférait le faire à l'ancienne, c'était bien plus divertissant et bien moins cher. Elle voulait en obtenir pour tenter de créer une potion faisant disparaître toute culpabilité et tout remord. S'il y avait bien une chose de douloureux pour un Homme c'était bien cela et particulièrement pour Evangeline. Dans sa recherche désespérée d'effacer son passé elle en était là : tenter au moins de diminuer sa peine en faisant disparaître ces sentiments qui la torturaient. Cette potion pouvait paraître anodine mais il n'y avait rien de plus ancré dans les mémoires d'un homme que les remords et la culpabilité. D'ailleurs la recette qu'elle avait trouvé n'était qu'expérimentale mais cela lui importait. Son sourire se fit bien plus triste une seconde avant de retrouver son air fidèle à cette discussion. Puis elle jeta un regard curieux à l'auror, en espérant que lui aussi lui fasse part de sa raison de sa venue ici. Elle ne posa pas la question directement sachant trop bien à quel point on pouvait accorder de l'importance à ses secrets.


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MessageSujet: Re: Un petit doigt de fée ?    Un petit doigt de fée ?  EmptyVen 31 Aoû - 10:47:32

Les quelques soupçons qui auraient pu encore rester se dissipèrent aux paroles d’Evangeline. C’était évident qu’elle pratiquait régulièrement la magie noire. Au vu de cela, il ne risquait pas grand-chose. Si jamais il lui prenait l’envie particulièrement saugrenue de parler au ministère, elle était cuite aussi. En fait, c’était comme ça que le réseau des illégaux tenait. Chacun savait qu’untel était dans l’illégalité et aucun ne pouvait trahir les autres sans être dénoncé à son tour. Et puis, il y avait les représailles… La mafia n’était pas tendre du tout avec les employés délateurs ou peu fiables mais on ne pouvait pas dire que les autres clandestins l’étaient plus. La peine communément utilisée était la mort, un point c’est tout. Et si le ministère était pris de l’envie d’envoyer une taupe, le bureau des aurors ainsi que celui de la brigade magique étaient suffisamment infiltrés pour que l’espion soit renvoyé dans une boîte en sapin au ministère. Il y avait quelques mois, c’était la désagréable surprise qu’avait eue le préposé au courrier lorsqu’il avait découvert la tête d’un des aurors, délicatement posée sur un gâteau à la crème chantilly en ultime provocation. Le corps, quant à lui, n’avait jamais été retrouvé. Depuis, les volontaires manquaient à l’appel…

Toutefois, en observant Herety, on pouvait voir qu’elle était plus qu’une simple sorcière aux penchants pour la magie noire. La lueur de passion, voire de folie, dans son regard de même que son ton enflammé en disaient long sur son attachement aux arts sombres. Sa verve à l’égard de ceux qui refusaient la magie noire était clairement explicite.

« Pour ma part, je suis d’accord en grande partie avec vous… C’est d’ailleurs ce qui justifie mon intérêt pour cette forme de magie. En outre, j’estime que connaître la magie dite blanche sans connaître celle dite noire, c’est comme ne connaître que les consonnes de l’alphabet, sans en avoir les voyelles. Le fait de véritablement connaître la magie noire, plus qu’au sens théorique, donne, à mon sens, une vision bien meilleure de la magie en général et de l’usage qui en est fait, de la manière dont on s’en sert. Par contre, le profit de tous n’étant pas forcément le mien, ni celui d’autrui, je ne crois pas que la magie noire me serve réellement à cela ; toute magie doit, selon moi, être usée en causant le moins de dommages… collatéraux et sans optique intentionnellement néfaste ; il doit toujours y avoir une finalité qui apportera une amélioration à la situation. »

Une vaste réflexion, en vérité, qui permettait à chacun de s’arranger comme il le voulait avec ses principes. Ce qui lui convenait parfaitement. Les dommages collatéraux pouvaient très bien être le décès d’un homme, si Mc Carter jugeait que le bénéfice serait supérieur au fait de tuer un être humain. Ce mode de pensée, il se l’appliquait depuis longtemps et, grâce à cela, sa morale justifiait toujours ses actes. C’était pourquoi le fait de pratiquer la magie noire ne gênait en rien sa conscience professionnelle d’auror, ou même de citoyen « modèle », ce qu’il n’était de toute façon pas.

Quand elle commença à lui expliquer ses recherches actuelles, son esprit se mit littéralement en ébullition. Cela faisait longtemps qu’il n’avait pas eu l’occasion d’être confronté à des recherches magiques aussi intéressantes que celle-ci. Toutefois, il modéra un minimum son enthousiasme, par pure convenance, de même que par prudence ; après tout, certains n’appréciaient pas que l’on empiète sur leurs plates-bandes.

« Voilà qui est vivement intéressant. Certaines personnes paieraient de milliers de Gallions pour voir de telles recherches aboutir… Par contre, cela n’a rien d’étonnant que le ministère refuse de subventionner des travaux, ce serait donner l’outillage à de futurs mages noirs. Cependant, la mort du sorcier en question peut très bien être envisagée comme un but ou, à l’inverse, comme une occasion. Certaines personnes meurent de toute façon, pour diverses raisons, et ne pas profiter du décès pour récupérer la puissance magique semble une aberration. D’autant qu’il serait envisageable d’utiliser la puissance de la magie, via des procédés quasi alchimiques de transmutation d’énergie magique en substance physique, dans la réalisation d’artefacts et de potions. L’objet en question n’aurait plus seulement les enchantements dont son concepteur l’a doté mais serait habité par une véritable puissance magique, ce qui accroitrait incroyablement son pouvoir. De tels objets seraient d’ailleurs certainement interdits par le ministère. Imaginez un sorcier qui réussisse à incorporer la puissance magique d’un autre dans sa baguette. D’autant que le procédé pourrait être répété plusieurs fois. De telles considérations, surtout en considérant la puissance magique d’un sorcier ouvrent des horizons infinis. En appliquant ce procédé à des créatures – des elfes de maison par exemple – l’on pourrait imaginer qu’un sorcier arrive à assimiler la magie d’une de ces créatures et à en utiliser les atouts comme le transplanage sans règle ou la faculté de pratiquer des sortilèges sans passer par le biais d’une baguette… Mais je m’emballe, ce ne sont que des considérations théoriques, après tout… pour l’instant du moins. »

S’emballer était un euphémisme ; le sujet était véritablement passionnant et avait un trait révolutionnaire. William se promit de rechercher, aussitôt qu’il serait chez lui, tout ce qu’il avait comme travaux d’étude ou publication de miss Herety. Il faudrait également qu’il contacte ses informateurs favoris pour essayer d’obtenir le maximum sur lesdits travaux. Après tout, rien ne l’empêchait, de son côté, de réfléchir à la chose. Par contre, il était sûr que si un mafieux venait à entendre parler de tels projets, nul doute qu’il s’y intéresserait. Si un tel atout venait à tomber dans les mains de la mafia, il y avait fort à parier que, d’ici quelques mois, son influence, encore bridée avec peine par le ministère, serait décuplée.

Soudain, elle dégaina brusquement sa baguette. Au même instant, la main de Mc Carter quitta sa poche et il braqua sa baguette droit sur Evangeline, tous les sens en éveil, attendant une demi-seconde un maléfice qui ne vint pas. Observant le sourire amusé de son interlocutrice, il remit sa baguette dans sa cape, tout en gardant sa main dessus.

« Vous ne m’aurez pas à ce petit jeu-là… Cela fait depuis que j’ai quitté Poudlard que je pratique le duel. De plus j’ai une formation d’auror et une longue pratique en club. Sans compter les nombreuses années à Gringott’s ; ce n’est que sur le terrain qu’on s’améliore réellement… Cela dit, vous dégainez rapidement, même si j’aurais été capable de parer votre maléfice si vous m’aviez attaqué. Mais vous avez raison, le silence est infiniment plus propice aux discussions privées. »

Mc Carter avait bien reconnu en elle une pratiquante du duel. Véritable maître en terme de combat de sorciers – de même qu’en combat de moldu, au corps à corps –, il était suffisamment expert pour reconnaître un duelliste averti d’un novice. Lorsqu’elle lui évoqua sans détour le motif de sa venue ici, il décida de pousser un peu plus loin son interrogatoire.

« Des doigts de fées… Je connais un excellent fournisseur ; évidemment, ils sont un peu plus couteux que les ordinaires mais la qualité est sans pareille. J’ai déjà comparé ceux de plusieurs vendeurs et le résultat est sans appel. Pourquoi voulez-vous des doigts de fées, au fait ? Si vous désirez, je peux vous emmener voir mon fournisseur, je profiterais de l’occasion pour voir s’il a deux ou trois ingrédients en lien avec mes recherches actuelles ; j’étudie les poisons, leurs avantages et inconvénients et essaie de voir s’il est possible de créer des combinaisons plus efficaces que celles existantes. C’est passionnant mais demande beaucoup de temps et de moyens… »

Il ne lui mentionna pas qu’il cherchait également à établir un antidote pour chacun des poisons qu’il fabriquait ou étudiait. Son caractère paranoïaque sans aucun doute. Ce même caractère qui le poussait à entourer ses appartements et ses malles d’une multitude d’enchantements de protection, dont certains étaient de son invention.
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MessageSujet: Re: Un petit doigt de fée ?    Un petit doigt de fée ?  EmptyDim 2 Sep - 14:10:01

William était sans nul doute un très bon duelliste vu la manière dont il avait dégainé sa baguette : Rapide, sûr de lui. Bien qu'Evangeline était plutôt douée, elle manquait cruellement d'entraînement et dans un duel, il y avait fort à parier que l'homme aurait eu le dessus sur elle. Fort heureusement, celui-ci était justement doué et donc il ne lui avait lancé aucun sortilège. Cela aurait pu compliquer sérieusement leur entrevue qui était, de l'avis de la sorcière, bien agréable. Elle fit faussement la moue et lui répondit du même air que prendrait une petite fille.

Oh... Pour une fois que le jeu serait intéressant, justement...

Son quotidien manquait d'action et bien qu'Evangeline était beaucoup moins demandeuse que sa soeur, elle avait besoin d'un peu d'exercice pour se sentir prête à toute éventualité. Elle songea donc à rechercher un club de duel. Après tout, sortir un peu ne pourra pas lui faire de mal ! McCarter l'entraîna ensuite dans des recoins de l'allée des embrumes afin de la mener jusqu'à son fournisseur. Elle profita donc de cette petite marche pour revenir sur leur discussion.

Vous savez, bien que le temps passé sur ses recherches peuvent se compter en mois, je n'en suis encore qu'aux prémices. A vrai dire je rencontre un problème de taille... L'effet n'est pour l'instant que temporaire et d'ailleurs le gain de magie est tellement éphémère qu'il permet dans de rares cas de lancer un sort mais malheureusement, la plupart du temps ce n'est même pas permis. Un petit instant où le sentiment de puissance vous gagne et... Pouf... Plus rien... Ce n'est pas stable. Il me faudrait l'aide de grands sorciers pour arriver à l'aboutissement de ses recherches... Malheureusement le ministère ne les voit pas d'un bon œil et se tourner vers une aide extérieur reviendrait à un suicide...

Son ton s'était fait plus amer au fur et à mesure de son discours. Elle travaillait pour la mafia mais elle ne souhaitait pas faire parler d'elle davantage. La sorcière se contentait de ce qu'on lui demandait sans s'étaler sur ses recherches annexes et pour le moment, personne ne l'avait questionné dessus. Elle savait que si un des mafieux venaient à en entendre parler il serait intéressé par ce projet et alors deux issues se profileraient : Ils lui donneraient tout ce dont elle avait besoin pour faire aboutir ses recherches, et une fois ceci fait ils la tueraient pour en profiter en éloignant le risque de fuite ou alors, ils lui donneraient tout ce dont elle avait besoin pour faire aboutir ses recherches MAIS elle n'y arriverait pas et alors ils la tueraient quand même. Chouette programme ! Donc, Evangeline, méfiante, préférait travailler seule, au risque de ne jamais aboutir. La sorcière fit un geste de la main de sorte à balayer le sujet.

Mes stocks sont épuisés... Et le ministère refuse catégoriquement de me payer un subordonné chargé de faire le ravitaillement !

Elle eut un petit rire. Le ministère lui payait déjà quasiment tous ses ingrédients. Ceux qu'elle devait payer elle-même étaient les ingrédients bien trop rares et chers pour ne pas éveiller la curiosité du comptable. La potionniste aimait son métier mais elle n'était pas très portée sur le shopping, une véritable perte de temps. Enfin, pour le coup ça lui avait permit de rencontrer le sorcier et elle ne le regrettait absolument pas.


Lors d'une affaire toute récente, j'ai dû me familiariser avec les poisons moldus, et bien j'ai été très étonné par leur inventivité... Ils ont un produit qui s'appelle la javel, qui a des effets extraordinaires sur le tube digestif. En fait, ils utilisent beaucoup de produits dangereux et bien souvent méconnus par les sorciers qui préfèrent, quant à eux, des potions élaborées.

Ca l'avait admirablement étonné lors de son enquête. Elle avait eu quelques difficultés d'ailleurs à trouver que le poison utilisé avait été simplement de l'eau de javel.

Vous ne pensez pas que l'on pourrait se tutoyer maintenant ?

Après tout, ils avaient parlés de magie noire, magie expérimentale et maintenant poisons ! Ca méritait peut-être un pas en avant.


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MessageSujet: Re: Un petit doigt de fée ?    Un petit doigt de fée ?  EmptyMer 5 Sep - 17:48:19

William haussa les sourcils d’un air amusé en constatant la moue d’Evangeline. D’un ton légèrement badin, ce qui était rare chez lui, il observa :

« Le jeu serait intéressant, à n’en pas douter. Toutefois, je crains que s’adonner à la pratique du duel de sorcier en plein milieu de l’allée des embrumes soit interdit, d’autant que cela risquerait d’amener des troubles et je n’ai pas forcément envie de déclencher un combat avec de vieilles furies tueuses. Mais lors d’une autre occasion, pourquoi pas ? Les bons adversaires sont rares… »

Il lança un regard appuyé dans la direction d’un groupe de vieilles biques à moitié décrépites qui, en dépit de leur air dépenaillé et misérable, présentaient une allure pour le moins menaçante. L’allée des embrumes n’était pas un lieu propice aux batifolages idiots ou l’on risquait fort d’y laisser quelques membres à soi, voire sa peau. Dans le milieu, certains se plaisaient à dire que le taux de mortalité dans ces sombres ruelles mal famées était plus élevé que dans les lits, où d’ordinaire la majorité de la population décédait.

Tandis qu’il empruntait les ruelles et passerelles presque les yeux fermés, il l’écouta parler de ses recherches. Evidemment, en solitaire, sans collaborateurs, sans autorisation, sans moyens financiers autres que ses revenus professionnels, parvenir à surmonter les obstacles de telles quêtes était un espoir quasiment illusoire compte tenu de la complexité du sujet qu’elle étudiait. Sans vraiment prendre le temps de réfléchir plus qu’il ne fallait, il l’interrogea, comme on propose à quelqu’un une autre part de tarte à la mélasse ou une tasse de thé.

« Pourrais-je me joindre à vos travaux ? Je ne suis sans doute pas un grand sorcier au sens propre du terme mais mes compétences dans cette branche de la magie découlent d’une vie d’étude et de pratique acharnée. Par ailleurs, deux cerveaux valent plus qu’un. Quant à la question financière, sans être riche, je ne vous cache pas que mes très longues années passées à Gringott’s m’ont permis de mettre de côté beaucoup de Gallions ; c’était un travail bien payé, sans nul doute. »

Il était vrai que ne pas s’établir lui avait fait économiser beaucoup d’argent. Une somme très confortable reposait dans son coffre. De toute façon, son travail combiné d’auror et de professeur de duel pourvoyait à plus que ses besoins. Déjà logé et nourri par Poudlard, il n’avait presque aucune dépense, si l’on exceptait celles qu’il consacrait à l’étude de la magie noire – ou pas d’ailleurs, il ne négligeait pas pour autant d’étudier la magie conventionnelle.

Clairement, elle n’allait pas lui confier le motif de son désir de doigts de fées. Et il n’allait pas tenter de lui faire dire. Quand quelqu’un de résolu refusait de partager une information, il n’y avait que la torture pour obtenir ladite information – et encore, parfois la legilimancie ou le veritaserum était nécessaire. Après tout, cela ne le concernait pas, chacun gardait ses secrets. Lui aussi se gardait de révéler les renseignements vitaux à autrui. A vrai dire, il n’avait jamais pris le risque, jusqu’à présent, de révéler quoi que ce soit qui appartienne au domaine privé à qui que ce soit. L’ignorance était une faiblesse, la connaissance une force ; il maintenait donc ses potentiels ennemis dans l’ignorance - la masse humaine au grand complet représentait ces potentiels ennemis.

Lorsque Evangeline mentionna la javel, William eut un petit rire. Ahurissant comme cela semblait toujours étonnant aux sorciers pure souche de découvrir les trouvailles moldues. Pour lui, qui avait dû vivre avec son satané père moldu, étant donné que sa mère, sorcière, était décédée des suites d’une maladie contractée au Brésil, le monde moldu et ses technologies restaient familiers. Cependant, il fallait reconnaître que sa connaissance de ceux-ci remontait à bientôt quarante ans. Alors même s’il fréquentait toujours occasionnellement l’univers non-magique, il devait se l’avouer, il n’en avait plus qu’une vision un peu dépassée. Cela dit, pour des choses de la vie courante comme celle-ci…

« Vous ne m’étonnez pas du tout… Je suis un sang-mêlé et, par les aléas de la vie, j’ai été forcé de vivre ma jeunesse uniquement en monde moldu, sans la présence de la magie. Même si je ne fréquente que très peu ce monde désormais, je puis vous assurer que cela m’est toujours aussi familier… »

La question suivante le fit tiquer. Il pesa avec soin sa réponse avant de lui en faire part. Il se devait d’être clair sur ce point-là. Ses principes étaient bien établis et il ne comptait pas en changer. Son comportement social était très différent de la masse grouillante que composaient ses semblables, tant sa misanthropie influait sur son mode de vie.

« Non, je ne vous tutoierai pas. Pas aujourd’hui, du moins. D’abord, parce que je pourrais être votre père. Ensuite, pour ce que je sais de vous, vous pourriez très bien être une tueuse qui a reçu pour mission de me liquider. La tutoiement étant pour moi une marque de confiance, je ne vous l’accorderai pas aussi facilement ; question de sécurité psychologique, sans doute. Pour l’instant, les gens que je tutoie se comptent sur les doigts d’une main. Par contre, si je devais être amené à vous revoir, j’envisagerai peut-être la chose. »
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MessageSujet: Re: Un petit doigt de fée ?    Un petit doigt de fée ?  EmptySam 8 Sep - 15:09:10

Leurs pas les menèrent devant une boutique qui n'inspirait franchement pas confiance à première vue. Cela dit, dans l'allée des embrumes il était plutôt difficile de trouver une boutique chaleureuse et accueillante. Cependant, la boutique qui se tenait devant eux paraissait encore plus misérable que ses voisines et ce n'était pas peu dire ! D'ailleurs, la devanture était tellement délabrée qu'Evangeline n'arrivait pas à lire le nom du magasin. La seule chose qu'elle arrivait à discerner était "Ingrédients & Artefacts" peint au dessus de la vitrine dans une peinture qui avait du être du bleue, autrefois. La potionniste s'était toujours demandée pourquoi les boutiques dans l'allée des embrumes avaient cet air si misérable, après tout, quelques sorts d'entretien suffiraient à leurs redonner leur splendeur d'antan. Peut-être que c'était juste pour se donner un style. Du point de vue d'Evangeline, la population fréquentant cette allée était amplement effrayante. Sans attendre, elle rendra à l'intérieur de cette boutique au nom inconnu. Elle salua discrètement le marchand.

Contrairement à ce que les passants pourraient croire, la boutique était plutôt grande cependant elle était tout en longueur et donc très étroite. Des armoires renfermant des centaines de flacons, étaient disposées le long du mur de droite et le reste du magasin était occupé par des étagères supportant de nombreux artefacts. Une véritable caserne d'Ali baba !

Bien qu'à la contemplation du magasin, Evangeline écoutait McCarter et elle passa de la réflexion à la curiosité pour finir par se sentir vexée. Elle n'était pas particulièrement impulsive, bien au contraire, cependant elle était plutôt susceptible, d'autant que cela faisait longtemps qu'elle n'avait pas pris autant de plaisir à parler avec un de ses semblables. Aussi, elle préféra ne rien répondre et prendre le temps de réfléchir plutôt que de laisser s'exprimer son orgueil. Elle s'en alla donc prestement regarder les ingrédients que proposaient le magasin. Elle fut tentée de dilapider sa maigre fortune ici même, elle se demanda d'ailleurs pourquoi donc elle travaillait pour le ministère et non pour Gringott. Si on en croyait McCarter, la banque était généreuse vis à vis de ses employés. Si Evangeline travaillait au ministère c'était surtout parce qu'il lui procurait un équilibre dont elle avait besoin. Elle aidait la justice, ce qui lui permettait de ne pas perdre complètement de vue les notions de Bien et de Mal. De toute manière, elle espérait que que ses finances allaient bientôt s'améliorer étant donné qu'elle œuvrait depuis bientôt 8 mois pour le compte de la mafia.

La vue de ces centaines d'ingrédients lui permit de retrouver un certain calme l'incitant ainsi à réfléchir à la réaction de McCarter. Il ne souhaitait pas la tutoyer et il avait évoqué une sécurité psychologique, après tout, pourquoi pas ? Elle était plutôt bien placée pour comprendre. Chacun avait ses règles et ses limites afin de se protéger des autres. Et puis maintenant qu'elle y réfléchissait, elle avait demandé ce tutoiement sans doute un peu trop rapidement, la discussion avec ses semblables était un art difficile qu'elle ne pratiquait pas assez souvent pour suggérer un tutoiement au moment propice. Ce problème réglé et son orgueil apaisé elle retourna auprès du sorcier. Elle ne s'était pas éloignée longtemps, juste le temps de se mettre au clair.


C'est d'accord. Pour que l'on travaille ensemble.

C'était sans doute irraisonné mais Evangeline était dans une phase de sa vie où elle remettait ses façons de faire en question. Peut être qu'il était temps de sortir un peu de cette solitude qu'elle s'infligeait ? Elle ajouta après un court instant.

Peut-être pourriez-vous en profiter pour m'entraîner au duel ?

Elle avait posé cette question sans véritablement y penser, chose rare quand on connaissait la sorcière. Quand il lui avait poliment indiqué ne pas souhaiter le tutoiement, la sorcière s'était raidit, mais à cet instant elle se détendit afin d'aborder avec une note bien plus légère le pourquoi de leur venue ici.

Vous ne m'aviez pas menti, les ingrédients sont de très bonne qualité ici. En tout cas, apparemment.


Les armoires vitrées ne pouvaient pas être ouvertes par n'importe qui, sous peine de maléfice comme le stipulait un écriteau à l'entrée. Elle retourna devant l'armoire dédiée aux fées. On pouvait y trouver, entre autre, des bocaux remplis de doigts de fées.

Vous devez donc connaître beaucoup de choses sur les poisons moldus... ?

Elle avait elle aussi vécu dans le monde moldu l'espace de quelques mois. Cependant, elle s'occupait des corvées ménagères à l'aide de la magie et donc elle était aussi peu familière de ce monde qu'avant. Elle était tiraillée entre la curiosité que provoquait chez elle ce monde et par l'envie de mettre le plus de distance possible entre elle et les moldus.



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MessageSujet: Re: Un petit doigt de fée ?    Un petit doigt de fée ?  EmptyDim 9 Sep - 16:52:12

William retint sans peine un ricanement. Il avait manqué de vexer la sorcière et, aussi étrange que cela puisse paraître, il était content de lui. Protégé par un véritable rempart psychologique contre autrui, il craignait nettement moins les agressions verbales de ses semblables que les physiques – encore qu’il avait peu à craindre dans ce domaine-là. Aussi n’obéissait-il pas aux mêmes règles que les autres en terme de vexation et frustration. A chaque fois, il ressentait un certain plaisir lorsqu’il réussissait à créer chez quelqu’un une gêne voire une vexation ; certes, cela s’apparentait à un certain sadisme mais cela lui permettait de déceler les faiblesses de ses interlocuteurs. Cela dit, d’ordinaire il évitait ces pratiques en présence de gens dont la compagnie était agréable, comme c’était le cas en ce moment. Il s’agissait ici d’un bon examen de la personnalité d’Evangeline, examen qui amenait une certaine assurance à Mc Carter.

Son accompagnatrice sur ses talons, il pénétra dans la petite boutique, d’apparence miteuse. Nonobstant ses dehors misérables, l’intérieur renfermait des trésors en quantité impressionnante. D’un geste de la tête, il salua le vendeur. Petit, légèrement grassouillet, il dissimulait son regard sournois et son strabisme divergent par d’épaisses lunettes aux verres fumés. Le haut de son crane, presque totalement dégarni, luisait à la lumière de la lampe à pétrole accrochée au plafond. D’un geste sec de la main, Mc Carter dissuada le vendeur d’approcher. Bougon, celui-ci se rassit sur son fauteuil mangé aux mites en se grattant la couenne. Depuis le temps qu’il fréquentait la boutique, William ne savait que trop bien que le marchand avait une très nette propension à l’escroquerie des néophytes, si d’aventures il y en avait qui entraient dans sa boutique. Néanmoins, avec les habitués et les personnages potentiellement dangereux, il pratiquait des tarifs adaptés à la marchandise qu’il vendait.

Le regard habitué de l’auror parcourut les vastes étagères concernant les poisons et antidotes. Peut-être trouverait-il quelque chose d’intéressant, cela valait la peine de chercher, même s’il n’avait pas de but précis. Au bout de quelques secondes, Evangeline répondit, manifestement en ayant réussi à se débarrasser de sa vexation. Un bon point pour lui.

« Merci, je suis sûr que nous serons d’excellents collaborateurs », dit-il à voix basse, sincèrement impressionné par la facilité déconcertante avec laquelle le courant semblait passer entre lui et Evangeline. Qu’il s’entende aussi bien avec un de ses semblables n’était plus arrivé depuis une longue période.

Lorsqu’elle posa inopinément sa demande en retour, le professeur de duel sut qu’il avait à accepter. Cela aurait été malavisé de refuser d’accéder à la proposition de la demoiselle alors qu’elle venait d’accepter la sienne. Et puis, quel intérêt aurait-il eu à refuser ?


« D’accord. Vous semblez déjà une duelliste de qualité, je suis sûr que nous en tirerons tous les deux un bénéfice… »

Il se demandait toutefois pourquoi la sorcière recherchait à s’entraîner au duel, vu son niveau. Il était facile de voir qu’elle était très douée et il fallait être convaincu de sa supériorité pour vouloir lui chercher des noises. Comme lui, à n’en pas douter, elle cultivait un certain nombre de secrets, plus ou moins avouables. A son commentaire plus détendu sur la boutique, William répondit d’un ton mi sérieux, mi plaisantant.

« Je ne prends jamais le risque de produire un mensonge qu’on peut facilement mettre au jour, ce serait faire preuve d’une grande imprudence, savez-vous… »

Sa dernière question sur les poisons moldus le conseilla de rester sur ses gardes. Ce milieu-là était glissant. Son passé renfermait suffisamment de taches d’obscurité pour l’inciter à la prudence. Cependant, il se contenta de quelques banals commentaires sans risque pour lui. Partager les secrets qu’il conservait n’était pas une chose à faire lors d’une première entrevue, à moins d’être doué d’un sens inné du manque de clairvoyance.

« En effet, j’en connais un certain rayon. Le plus impressionnant reste la quantité de produits toxiques qu’ils utilisent au quotidien, surtout pour les tâches ménagères. La plupart sont dangereux voire mortels. Si un sorcier absorbe un peu de « Nettoie-tout de la mère Grattesec », il s’en tirera avec une légère nausée, tout au plus. Les moldus ont plus de poisons dans leurs armoires à produits nettoyant que dans n’importe quel autre endroit… »

Il se dirigea ensuite vers le vendeur, auquel il désigna sa commande. Tandis que l’homme à la voix légèrement grasseyante lui demandait d’un air cupide les quarante Gallions nécessaire pour payer ses acquisitions, William sortit sa bourse de sa cape et tendit la monnaie au vendeur. Prestement, celui-ci glissa les pièces d’or dans son tiroir-caisse alors que lui-même glissait les petits flacons dans une poche interne de sa robe de sorcier. Sous l’œil menaçant de l’auror, le commerçant se tourna vers sa compagne pour s’enquérir de ce qu’elle désirait acheter. Ainsi, il ne tenterait pas de la duper sur les prix et c’était préférable. William ne doutait pas une seconde qu’Evangeline soit parfaitement capable de s’en prendre au fournisseur si celui-ci essayait de l’escroquer. Pour leur sécurité à eux deux, c’était mieux comme ça.
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MessageSujet: Re: Un petit doigt de fée ?    Un petit doigt de fée ?  EmptyMar 11 Sep - 21:03:00

Tout en continuant de bavarder avec William, Evangeline guida le vendeur vers l'armoire où était entreposée les fameux doigts de fée. Elle lui en avait demandé cinq et le vendeur avait crû pouvoir s'en tirer rapidement en lui emballant les cinq premiers. Evangeline exigea de pouvoir les regarder sous toutes les coutures avant de se décider, et c'est ainsi que plusieurs minutes furent nécessaires au choix. D'ailleurs, tout au long de cette opération le vendeur avait l'air de moins en moins disposé à adopter l'attitude qu'on pouvait attendre de lui. Cependant, au moment de passer à la caisse, un air ravi se dessina sur son visage, particulièrement au moment de prononcer le prix : 280 gallions. Son sourire monta encore d'un cran quand Evangeline s'acquitta de la somme dû. Il lui fallu faire preuve d'un grand sang froid pour ne pas lancer un maléfice au propriétaire de la boutique car pour elle, cette somme représentait quasiment la totalité d'une paie du ministère. Elle ne put donc réprimer une légère grimace au moment de ranger sa bourse. Certes, elle savait que les doigts de fée était chers et elle s'était attendue à devoir se délester d'une telle somme, pourtant elle ne pouvait pas rester indifférente aux quelques coupes budgétaires qu'elle allait devoir faire ce mois-ci. D'un coup, elle était très contente de travailler pour McGregor et d'avoir quelques missions annexes. Ca lui permettait au moins de pouvoir se nourrir. Elle n'avait jamais cherché à être riche, non. Mais elle avait tout de même besoin d'un minimum. Elle n'était pas spécialement bonne comptable et donc elle aimait avoir une petite marge, au cas ou elle croiserait par hasard dans une boutique un oeuf de dragon ou quelque chose de ce genre, quelque chose qu'elle ne pourrait pas se permettre de ne pas acheter.

Cependant, elle se reprit bien vite et avant de partir elle lança un regard glacial à l'homme qui se tenait derrière le comptoir. Elle continua de le fixer quelques secondes le temps que son sourire ravit s'efface complètement de son répugnant visage. On était dans l'allée des embrumes, ce genre de boutiques et ce genre de vendeurs représentaient un petit peu le folklore du coin ! Pour autant, la sorcière n'y était toujours pas habituée. Peut être qu'elle ne s'y ferait jamais... Elle avait beau tremper dans des affaires plus ou moins louche, elle essayait d'être professionnelle en toute circonstance et attendait la même chose des autres. Grave erreur.

Et c'est sur ce dernier échange de regard que les deux sorciers sortirent de la boutique. Malgré sa grosse dépense, Evangeline était tout de même ravie, elle avait enfin ses doigts de fées ! Elle imaginait déjà tout ce qu'elle allait pouvoir faire avec. C'était merveilleux. C'était noël avant l'heure. A la différence près que le père Noël ne nous faisait pas payer les cadeaux...


« En effet, j’en connais un certain rayon. Le plus impressionnant reste la quantité de produits toxiques qu’ils utilisent au quotidien, surtout pour les tâches ménagères. La plupart sont dangereux voire mortels. Si un sorcier absorbe un peu de « Nettoie-tout de la mère Grattesec », il s’en tirera avec une légère nausée, tout au plus. Les moldus ont plus de poisons dans leurs armoires à produits nettoyant que dans n’importe quel autre endroit… »


Il y avait encore quelques années de cela, Evangeline avait été persuadée que les moldus n'étaient pas bien différents qu'eux, elle avait aimé leur culture au point d'aimer un des leurs. Aujourd'hui, les informations que lui donnaient McCarter provoqua un petit sourire moqueur. Il ne fallait tout de même pas être très intelligent pour fabriquer des nettoyants qui peuvent aussi faire office de poison. De toute façon, les moldus passaient leur temps à concevoir des trucs qui leur faisaient plus de mal que de bien. Les sorciers n'étaient pas assez stupides pour inventer un enchantement ou un artefact assez puissant pour avada kedavriser toutes leur communauté. Elle se retint de rebondir afin de ne pas prononcer des paroles trop acides à l'encontre des sans-pouvoirs afin de ne pas froisser William. Après tout, il avait vécu parmi eux et vu sa délicatesse légendaire, elle serait capable de faire une grosse gaffe. Il ne la connaissait pas assez pour connaître sa relation ambigu avec le monde moldu, et elle ne le connaissait pas assez pour savoir qu'il en fallait bien plus au sorcier pour être vexé. Elle préféra donc plutôt aborder un sujet pratique.


Que dites vous de se retrouver chez moi ce samedi afin que je puisse vous expliquer mes recherches en détails afin que nous puissions y réfléchir ?

Il fallait l'avouer, la potionniste avait grande hâte de pouvoir lui en parler et qu'il puisse lui faire part de ses idées. Elle était persuadée qu'il arriverait rapidement à soulever des problèmes et peut être mêm des solutions. Vu qu'il découvrira tout juste le "dossier" il aura sans doute plus de facilité à en voir l'essentiel alors qu'Evangeline elle, travaillait déjà depuis plusieurs semaines dessus ce qui pouvait l'empêcher d'y discerner l'évident.

Elle sortit un bout de pachemin sur lequel elle fit écrire avec sa baguette son adresse et lui tendit.


Je dois vous prévenir, je suis dans un quartier moldu. Cela dit, c'est un quartier très étonnant, ils s'y habillent d'une étonnante façon alors vous pourrez venir en habit sorcier.


Effectivement, elle habitait Camden. D'ailleurs elle y habitait pour cette particularité, ça facilitait grandement la vie de ses visiteurs parfois peu habitués au monde moldu.


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MessageSujet: Re: Un petit doigt de fée ?    Un petit doigt de fée ?  EmptySam 22 Sep - 16:21:01

William ayant payé ses achats, il resta en retrait pendant que la sorcière passait à son tour au comptoir du vendeur. Lorsque le marchand annonça le prix à sa compagne, il retint un léger sursaut. Certes, il savait que les doigts de fées n’étaient pas donnés, mais de là à ce qu’ils soient à ce point hors de prix… Pourtant, on ne pouvait pas dire qu'il soit un inhabitué des lieux vu qu'il passait là une fois par semaine environ. A coup sûr, Evangeline ne devait pas vivre avec un coffre bien rempli. De telles dépenses amputaient certainement largement son salaire. Le ministère, en ces temps de crise où les dettes datant de l’ère voldemortienne devaient être remboursées, n’était pas connu pour sa générosité. Lui-même, en tant qu’auror, ne gagnait pas beaucoup d’argent et était content de donner des cours à Poudlard pour compenser. Au moins, là, il était logé et blanchi en plus de son salaire.

Cependant, comparé aux gages qu’il recevait lorsqu’il effectuait ses missions pour Gringott’s, cela représentait une fameuse différence. Les Gobelins, malgré leur amour de l’or, avaient besoin de sorciers pour effectuer les tâches qu’eux-mêmes étaient incapables de faire. En cela, William avait su se rendre indispensable pour la banque, au point de recevoir un traitement que beaucoup auraient envié. Bien sûr, il devait accepter de mourir dans l’exercice de ses fonctions, parfois extraordinairement dangereuses, mais le goût de l’aventure l’emportait sur la raison.

En sortant de la petite boutique, la sorcière se tourna vers lui et lui proposa d’emblée d’entamer leur collaboration qui serait, espérait-il, fructueuse. Le sujet était si passionnant et si tentant que ne pas se plonger immédiatement dans de telles recherches était déjà, de l’avis du professeur de duel, un déchirement. Lorsqu’elle lui indiqua un lieu et une date de rendez-vous, Mc Carter répondit d’un ton qu’on lui connaissait peu et qui se rapprochait sans doute assez de l’engouement.

« C’est d’accord, mais certainement pas samedi. Je suis de garde toute la journée à Azkaban et j’ai un rendez-vous le soir que je ne peux absolument pas manquer. Dimanche serait plus convenable. »

En effet, samedi il rencontrait un de ses contacts de l’étranger qui venait spécialement en Angleterre. Cela faisait longtemps qu’il était à la recherche d’un ouvrage extrêmement rare dont on ne connaissait que peu d’éditions. Vendu en peu d’exemplaires, ceux-ci avaient immédiatement été interdits après la sortie de l’ouvrage. Les connaisseurs s’accordaient à dire qu’il devait rester environ une centaine d’exemplaires du livre qui n’avaient pas été repris et brûlés. Et vu que ce livre, comme bien d’autres, était protégé par un enchantement anti-copie, les possesseurs de celui-ci pouvaient s’estimer avoir un trésor, s’ils savaient en évaluer la valeur intellectuelle. Acheter cet ouvrage lui coutait les yeux de la tête mais il ne pouvait pas se permettre de passer à côté d’un tel puits de savoir.

Avançant au hasard des ruelles pour éviter d’être à l’arrêt et d’attirer de potentiels malfrats, voleurs et autres personnes particulièrement malintentionnées, William attendit de recevoir la confirmation d’Evangeline avant de prendre congé. Aussitôt qu’il eut terminé la conversation d’une manière aussi élégante et rapide que possible, deux antithèses habituellement difficilement conciliables par le commun des mortels, il la salua une dernière fois du chef avant de se retourner et de transplaner deux secondes plus tard, tandis qu’elle faisait sûrement pareil.

Jamais, depuis qu’il avait décidé de limiter la fréquentation de ses semblables au strict nécessaire, il n’avait eu un échange aussi productif relationnellement parlant avec quelqu’un. Cette journée représentait en elle-même une révolution, au même titre que celle qui avait vu la naissance d’un certain monsieur nommé Jésus Christ.
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