Le Deal du moment : -20%
Oceanic – Climatiseur monobloc réversible ...
Voir le deal
254.99 €

Partagez
 
 Entretien d'embauche (Margaret)
Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas 
  • William J. Craig
    • Nombre de messages : 1345
    • Age : 105
    • Date d'inscription : 05/01/2007

    • Pensine
      Statut sanguin:
      Baguette magique:
    William J. Craig
MessageSujet: Entretien d'embauche (Margaret)   Entretien d'embauche (Margaret) EmptyLun 4 Juin - 11:39:03

C'était donc le grand jour. William s'était réveillé inhabituellement tôt, après une nuit plutôt agitée ; finalement, la perspective de se rendre au Ministère pour un entretien avec une sous-secrétaire d’État le rendait plus nerveux qu'il ne l'aurait cru. Au départ, il avait envoyé la lettre de motivation sur un coup de tête, sans même s'attendre à une réponse ; après tout, Mrs Bailey devait recevoir des tonnes de courrier, et avoir des gens payés pour le lire à sa place. La missive d'un élève de Poudlard serait très probablement jetée à la poubelle, avec les paperasses les moins importantes, et la sous-secrétaire d’État ne connaîtrait jamais son existence.

Recevoir une réponse avait donc été une première surprise. Le hibou était arrivé à peine trois jours après sa demande, porteur d'une grande enveloppe frappée du sceau du Ministère ; Mrs Bailey était bien aimable d'avoir chargé un de ses nombreux secrétaires de signifier son refus à un adolescent inconnu, avait songé William en hésitant à ouvrir la lettre. Sûr d'essuyer une rebuffade, le roux avait posément terminé son petit déjeuner avant de prendre connaissance du contenu de l'enveloppe... Lorsqu'il s'y était enfin décidé, il avait dû relire trois fois la missive, tant son contenu était incroyable. Non seulement Mrs Bailey avait pris la peine de lui répondre personnellement, mais en plus, elle acceptait de le rencontrer, voire de lui accorder un stage d'un mois si l'entrevue était concluante ! Le cœur battant, William s'était précipité à la table des professeurs pour montrer la lettre au professeur McGonagall. Il fallut donner quelques explications, car il avait envoyé sa candidature sur un coup de tête, sans en avertir ses enseignants ; passablement furieuse, McGonagall avait fini par congédier son préfet-en-chef, non sans garder la lettre de Mrs Bailey. Plus tard dans la journée, elle avait convoqué le Gryffondor pour lui annoncer, de manière inattendue, qu'elle consentait à ce stage, à la condition que le garçon améliorerait ses notes, et rédigerait un rapport de stage complet qu'il lui remettrait.

-Venez dans mon bureau jeudi matin, vous emprunterez ma cheminée pour vous rendre au Ministère, avait-elle conclu en lui rendant la lettre. Et n'oubliez pas votre insigne de préfet-en-chef, pour une fois !

Il était donc invité à se présenter au Ministère en uniforme. Logique, puisqu'il s'y rendait en tant qu'élève de Poudlard... Le jeudi matin, il soigna sa tenue, bien plus qu'il ne le faisait d'ordinaire. Pas de cravate à moitié dénouée, pas de chemise hors du pantalon, pas d'insigne de préfet caché dans sa poche. McGonagall l'observa longuement lorsqu'il vint frapper à sa porte, appréciant visiblement ses chaussures fraîchement cirées, ses efforts pour avoir une coiffure acceptable, et, surtout, l'enthousiasme inhabituel qu'il manifestait. Il eut droit à quelques dernières recommandations, puis le professeur l'invita à prendre une pincée de Poudre de Cheminette.

Le vigile qui analysa sa baguette magique semblait un peu interloqué de voir débarquer un élève de Poudlard en uniforme, mais il lui remit son badge de visiteur sans poser trop de questions. Dûment étiqueté, William se dirigea vers les ascenseurs pour gagner le niveau 1, s'attirant encore quelques regards curieux.

-Niveau 1, Présidence, Bureaux des Sous-Secrétaires d'Etat, annonça une voix féminine lorsque l'ascenseur s'arrêta dans un cahot.

William fut le seul à descendre à cet étage, accompagné de quelques avions en papier qui se dispersèrent aussitôt. Un brin intimidé dans le décor imposant du Ministère, il s'avança vers un employé qui semblait attendre quelque chose, et lui demanda d'une toute petite voix :

-Pardon, Monsieur, pourriez-vous me dire où se trouve le bureau de Mrs Bailey ?
Revenir en haut Aller en bas
  • Margaret Bailey
    • Nombre de messages : 63
    • Age : 28
    • Date d'inscription : 19/05/2012

    • Pensine
      Statut sanguin: Sang mêlé
      Baguette magique: bois de hêtre, crin de licorne, 25,5 cm, souple
    Margaret Bailey
  • Juge du Magenmagot Juge du Magenmagot
MessageSujet: Re: Entretien d'embauche (Margaret)   Entretien d'embauche (Margaret) EmptyJeu 7 Juin - 13:05:45

[HJ : J’ai rebondi (boing boing) sur l’employé qui semble attendre.]

L’employé, négligeant de répondre, lui demanda d’entrée de jeu :

« Vous êtes monsieur Craig ? Madame Bailey m’a prié d’attendre que vous arriviez avant de me rendre au département de la justice. Son bureau est la deuxième porte à gauche, vous ne pouvez pas vous tromper. Bonne entrevue. »

Sans attendre de réponse, l’employé se précipita vers un ascenseur qui venait d’arriver, libérant un homme d’âge mûr, une serviette en cuir noir à la main et à l’air hautain. Livré à lui-même, William n’avait plus qu’à aller frapper à la porte.

*****
Un épais classeur frappé du département de la justice magique était posé ouvert sur le bureau de Margaret Bailey. Une pile de documents administratifs était agrafée dans un coin tandis que la Sous-Secrétaire parcourait d’un œil attentif et apparemment peu conciliant un parchemin officiel. La dernière initiative en date du ministre visait à organiser, lors du prochain sommet de la Confédération des Mages et Sorciers, la révision pure et simple du Code du Secret. A l’heure actuelle, l’information restait confidentielle même s’il semblait que la sulfureuse et agitée Elena Pinkstone ait eu vent du projet. Les directeurs d’administrations et tous les hauts-postes du ministère avaient d’ailleurs vu atterrir sur leur bureau des tracts favorables à ce dessein purement utopique.

A en juger par l’air des plus sévères de Margaret Bailey, il n’était pas difficile de se douter qu’elle se dirigeait à nouveau vers un désaccord farouche avec le Ministre. Une fois encore, elle savait que ce projet ne déboucherait sur rien. Ce n’était pas parce que l’Angleterre choisissait de faire des inepties que les autres pays le lui autoriseraient. Et à trop tenter le diable, on risquait de recevoir des sanctions de la communauté internationale si l’on continuait à agir en ce sens. Cependant, Margaret avait déjà décidé ce qu’elle ferait. Si Kingsley partait avec ce but en tête, Margaret ne ferait pas partie de la délégation.

Soudain, la détournant de ses travaux, le premier coup de dix heures sonna à sa pendule. Jetant un coup d’œil rapide à son agenda accroché au mur, elle réalisa qu’elle avait rendez-vous. Non qu’elle ait l’habitude d’oublier ses engagements, loin de là, mais il s’agissait d’une première. Elle avait accepté de rencontrer un étudiant de Poudlard afin d’évaluer la possibilité de lui accorder un stage pour remplacer son secrétaire personnel qui partait pour l’Inde dans trois jours.

Tout en s’empressant de fermer son classeur et de ranger ses documents sur une armoire dans son dos à mesure que les dix coups s’égrenaient, Margaret ne pouvait s’empêcher de penser sans cesse aux raisons qui l’avaient poussée à accepter cet entretien. Bien sûr, la politesse de la demande et l’intérêt que montrait l’étudiant avaient joué leur rôle mais cela ne suffisait pas. En fait, elle avait simplement posé les yeux sur la lettre et avait accepté d’y répondre. Au contraire de nombre de ses collègues, elle prenait la peine de lire l’entièreté de son courrier, tâche qui demandait un courage et une détermination sans faille. Chaque matin, son second secrétaire avait la tâche de trier la trentaine de lettres qui lui étaient destinées, vingt les jours calmes, cinquante en période agitée ou électorale. Si elle ne répondait pas à tous les hiboux, elle lisait quand même chacune des missives qu’elle recevait, tâche hautement fastidieuse mais qui avait sans doute permis à cet étudiant de pouvoir la voir. Sans cela, nul doute que n’importe quel employé aurait jeté sans cérémonie l’enveloppe à la corbeille après avoir vu d’où elle venait.

Néanmoins, la chance avait souri au jeune Craig. Si le jour où elle avait lu sa lettre, elle ne venait pas de recevoir les résultats d’un sondage qui la donnaient en hausse, elle n’aurait sans doute pas été d’assez bonne humeur pour répondre tant les responsabilités de son poste, lorsqu’elle était en désaccord avec la politique du ministre, lui pesaient. Alors que le dernier coup de dix heures retentissait, elle saisit un petit miroir de poche et s’assura qu’elle était bien coiffée. Margaret restait une femme à l’élégance exceptionnelle et entendait le rester. Le temps n’avait d’ailleurs aucune prise sur elle, ce qui la confortait dans son dicton favori : « quand on est jeune dans sa tête, on l’est dans son corps ».

A peine quelques secondes après que les dix heures piles aient sonné, deux discrets coups se firent entendre à la porte. La ponctualité était une valeur essentielle pour elle et arriver à l’heure était déjà un bon point pour l’élève. Restait à savoir qui se tenait derrière cette porte aussi Margaret répondit d’une voix claire :


« Entrez »
Revenir en haut Aller en bas
  • William J. Craig
    • Nombre de messages : 1345
    • Age : 105
    • Date d'inscription : 05/01/2007

    • Pensine
      Statut sanguin:
      Baguette magique:
    William J. Craig
MessageSujet: Re: Entretien d'embauche (Margaret)   Entretien d'embauche (Margaret) EmptySam 9 Juin - 14:55:18

Ainsi, l'homme planté dans le couloir n'attendait pas un improbable déluge ; il avait été posté là pour accueillir William, et lui indiquer le bureau de Mrs Bailey. Charmante attention de la part de cette dernière, qui devait se douter qu'un gamin de dix-sept ans se repérait sans doute plus facilement dans le labyrinthe de Poudlard qu'au Ministère. L'endroit était pourtant bâti sur un plan bien plus simple que la célèbre école de sorcellerie ; des portes s'alignaient de part et d'autre d'un long couloir orné d'une épaisse moquette bordeaux, avec une plante verte toutes les quatre portes, alternativement à droite et à gauche. Rien que de très banal, finalement, mais en l'absence de plan, il était hasardeux, pour une personne extérieure, de tenter de se repérer seule.
L'employé, malgré sa hâte visible de partir, expliqua au Gryffondor où se trouvait le bureau de la sous-secrétaire d'Etat, et lui souhaita même une bonne entrevue avant de filer vers l'ascenseur. William n'eut même pas le temps de le remercier ; l'homme s'engouffra dans la cabine, l'air affairé. Évitant de justesse d'être bousculé par le sorcier à l'air dédaigneux qui venait de sortir de l'ascenseur, le roux se dirigea vers la deuxième porte à gauche, et toqua doucement à la porte. Une voix ferme lui intima l'ordre d'entrer, ce qu'il fit, la gorge soudain sèche.

Le bureau de Mrs Bailey n'était pas la pièce austère, voire un peu sordide, que William avait imaginée. Bien sûr, comme on pouvait s'y attendre, tout y était parfaitement rangé, mais – peut-être parce que la maîtresse des lieux était une femme – l'endroit n'avait rien de rébarbatif. Une discrète odeur fleurie flottait dans l'air, et les objets disposés sur le bureau avaient un charme tout féminin. La sous-secrétaire d'Etat attendait son visiteur, l'air détendu ; l'adolescent la jugea particulièrement élégante, avec sa coiffure impeccable et sa tenue chic, et bien plus intimidante qu'il n'aurait cru. Ce devait être de même pour toutes les personnalités publiques ; à force de les voir en photographie dans la Gazette, on s'imaginait presque les connaître, tant leur visage devenait familier ; mais, face à face, les gens avaient souvent une autre prestance. William l'avait déjà remarqué lors de la cérémonie durant laquelle les principaux résistants avaient été décorés, après la chute de Voldemort (pourquoi eux et pas lui, d'ailleurs ? Parce qu'ils étaient adultes et que lui n'avait que quinze ans ? Il n'avait pas encore digéré cet outrage). Les personnes qu'il avait rencontrées ce soir-là – le ministre, des aurors, des responsables du Ministère – lui avaient toutes semblé incroyablement grandes, et inaccessibles. Mrs Bailey lui faisait la même impression ; il l'avait imaginée toute petite, sans savoir pourquoi, et il se trouvait face à une femme qui en imposait. Il s'avança néanmoins en souriant, et se permit de parler le premier :

-Bonjour, madame la sous-secrétaire d'Etat. Je suis très honoré que vous ayez accepté de me recevoir. Le professeur McGonagall m'a chargé de vous remettre ceci...

Il ouvrit le petit porte-documents qu'il avait apporté, et en tira une lettre – dont il ignorait le contenu – soigneusement cachetée aux armes de Poudlard. McGonagall avait estimé indispensable de remercier personnellement la sous-secrétaire d'Etat pour l'attention qu'elle portait à la formation professionnelle des jeunes sorciers ; elle la priait également de bien vouloir, si elle acceptait l'élève en stage, rédiger en fin de période un bref rapport pour permettre l'évaluation de cette expérience. Après tout, si William décrochait ce stage, ce serait une première à Poudlard, et il faudrait bien que cela serve à quelque chose...
Revenir en haut Aller en bas
  • Margaret Bailey
    • Nombre de messages : 63
    • Age : 28
    • Date d'inscription : 19/05/2012

    • Pensine
      Statut sanguin: Sang mêlé
      Baguette magique: bois de hêtre, crin de licorne, 25,5 cm, souple
    Margaret Bailey
  • Juge du Magenmagot Juge du Magenmagot
MessageSujet: Re: Entretien d'embauche (Margaret)   Entretien d'embauche (Margaret) EmptyMer 27 Juin - 17:00:29

Lorsque la porte s’ouvrit, Margaret détailla l’étudiant qui entra d’un œil critique. Il avait fait des efforts d’habillement. S’il continuait certes à porter le sempiternel et légendaire uniforme de Poudlard, une attention toute particulière avait évidemment été accordée à l’apparence. D’un œil appréciateur, la Sous-Secrétaire remarqua le nœud de cravate correctement noué, les chaussures cirées et la chemise rentrée dans le pantalon. Elle pratiquait un métier entièrement dépendant de l’image et il importait qu’elle et ses collaborateurs aient, à tout moment, une présentation élégante et sans défaut. La règle numéro un du bon politicien était : la campagne électorale est permanente. Différencier son travail de son programme politique était essentiel mais négliger l'aspect de représentation qu'elle jouait, même au sein du ministère, aurait été une faute capitale.

« Bonjour Monsieur Craig, je suis enchantée de vous rencontrer, dit-elle en tendant la main. »

La poignée de main était un élément révélateur de la personnalité de quelqu’un. Molle ou à peine du bout des doigts, elle dénotait souvent un caractère timide et introverti, tandis que franche et dynamique, elle pouvait révéler une personne vouée à devenir meneuse ou avec une attitude extravertie. Une grande partie de son métier résidait dans une certaine approche comportementale des gens.

« Asseyez-vous donc, invita Margaret en faisant apparaître une chaise d’un coup de baguette. »

Tandis qu’il s’asseyait, elle décacheta la missive qu’elle parcouru en un éclair. Rien de bien étonnant. La création de liens entre le Ministère et Poudlard était dans son programme depuis le début et ne pas accepter la demande aurait été une faute stratégique au niveau électoral. Quant à rédiger un rapport, il fallait pour cela qu’elle accepte l’élève en stage... Levant les yeux du courrier, elle le posa soigneusement sur son bureau. Elle aurait tout le loisir de répondre au professeur McGonagall plus tard ; ce serait l’occasion de préparer le terrain en vue d’une collaboration avec la directrice. Il fallait toujours ménager des alliés ou des clefs potentiels pour s'assurer la réussite. Jaugeant l’élève quelques secondes, elle prit la parole.

« Je me permettrai de vous appeler William, si vous ne voyez pas d’inconvénient à cela… J’ai pour habitude d’appeler mes employés par leur prénom, j’estime que c’est plus convivial et vu que cela ne nuit en rien aux relations professionnelles, je procède toujours ainsi. Je dois avouer que j’ai été extrêmement surprise et positivement étonnée en lisant votre première lettre. C’est la première fois qu’un étudiant de Poudlard me contacte ainsi pour une telle démarche et je trouve cela très bien. J’ai toujours estimé qu’il fallait sensibiliser les jeunes le plus tôt possible aux aspects de notre pays et à la dimension internationale que revêt la communauté sorcière mondiale. Bien souvent, nous restons centré sur notre propre univers, ce qui est dommage. Le ministère est un excellent lieu pour acquérir une compétence professionnelle toujours utile mais surtout une ouverture d’esprit. Vous comprendrez bien que je ne chercherai pas, durant cet entretien, à évaluer vos compétences. Celles que je demande sont limitées : maitrise de quelques sortilèges simples pour l’administration, compréhension rapide, pouvoir gérer le langage officiel parfois employé dans les documents, savoir faire des recherches et, enfin, avoir un esprit d’initiative. En effet, si je consens à vous prendre à mon service pour un mois, vous aurez le rôle de secrétaire. J’en ai trois attachés à mon bureau, vous prendrez la place de l’un d’eux. Votre rôle sera donc de me seconder dans mon travail tant administrativement que sur les lieux où je me rends pour m’assister, suivre mes réunions… Je vais donc vous poser deux questions fondamentales. Quel est votre parcours d’études et qu’envisagez-vous comme suite après Poudlard ? Par ailleurs, quelles sont vos motivations et pourquoi avez-vous visé si haut ? Après tout, je suis la deuxième personne du ministère après le ministre en terme d’importance. »
Revenir en haut Aller en bas
  • William J. Craig
    • Nombre de messages : 1345
    • Age : 105
    • Date d'inscription : 05/01/2007

    • Pensine
      Statut sanguin:
      Baguette magique:
    William J. Craig
MessageSujet: Re: Entretien d'embauche (Margaret)   Entretien d'embauche (Margaret) EmptyMer 18 Juil - 14:28:34

Finalement, on était toujours mieux là qu'en classe, songeait William en détaillant le bureau dans lequel il venait d'entrer. Au moins, pour ce jour-là, il aurait rompu avec la routine de l'école qui lui pesait tant... Ces journées toutes pareilles, entre cours, devoirs et rondes de surveillance, il n'en pouvait tout simplement plus. La septième année au collège était terriblement longue, et les responsabilités de préfet-en-chef n'arrangeaient rien... C'était cela, en grande partie, qui l'avait décidé à écrire à Mrs Bailey : l'envie de ne plus s'ennuyer, de ne plus subir ce quotidien tristounet. Il aurait fait n'importe quoi, pour briser le train-train ; écrire à Mrs Bailey avait été un moyen de passer un moment, mais il n'avait pas réellement pesé les conséquences de ce coup de tête. Il n'avait pas imaginé recevoir une réponse et être convoqué à un entretien ; la lettre de la sous-secrétaire d'Etat lui avait ouvert de nouvelles possibilités, et il s'était, finalement, pris à y songer sérieusement. Et si le stage lui était accordé ? Cela signifierait un mois sans cours, avec seulement les devoirs à rendre... McGonagall avait trouvé un arrangement pour permettre à son préfet-en-chef de s'absenter : de toute façon, elle devait bien se rendre compte qu'un stage à l'extérieur lui serait aussi profitable que des cours durant lesquels, de l'avis général, il ne fichait pas grand-chose. Si au moins le séjour au Ministère pouvait lui rendre le goût des études, et lui donner quelques idées pour l'après Poudlard ! Le découragement de William devait être contagieux, car McGonagall semblait se laisser aller à une mansuétude inhabituelle. Elle avait donc donné son accord pour l'entrevue, et pour le stage le cas échéant, consciente que son élève avait besoin d'air si on voulait qu'il fasse quelque chose le jour des ASPIC.

Maintenant qu'il entrevoyait la possibilité d'échapper au collège durant un mois – un mois ! Quatre longues semaines sans cours, autant dire le paradis ! - le roux estimait qu'il devait tout faire pour obtenir ce fameux stage. Faire bonne impression, tout d'abord, et c'était la raison pour laquelle il avait soigné sa tenue ; jamais il n'avait porté l'uniforme avec autant de classe. Comme il avait hâte de pouvoir abandonner définitivement cette tenue ! McGonagall avait insisté pour qu'il se présente à l'entretien en uniforme, mais elle avait également accepté qu'il porte une tenue civile s'il était accepté. Raison de plus pour essayer de décrocher ce stage. L'adolescent serra fermement la main de la sous-secrétaire d'Etat, inclinant légèrement le buste comme son papa le lui avait appris :

-Tout le plaisir est pour moi, Madame.

C'est qu'il pouvait se comporter en vrai jeune gentleman quand il voulait... Il s'assit sur la chaise qu'elle venait de faire apparaître, le dos très droit, et garda le silence tandis qu'elle prenait connaissance de la lettre de McGonagall. Lorsqu'elle eut terminé, elle prit la parole, et entra directement dans le vif du sujet. L'adolescent écouta attentivement, et ne put réprimer une légère moue lorsqu'elle posa sa première question. Ce qu'il envisageait après Poudlard ? Rien de précis, à vrai dire ; il avait eu droit à tous les conseils possibles et imaginables, mais cela ne l'avait pas vraiment aidé. À vrai dire, il ne se voyait pas tellement travailler parmi les sorciers, mais sa place n'était plus chez les Moldus... Sa situation était précaire, et, de fait, il laissait venir au lieu de faire des projets. Il répondit donc très franchement :

-Je suis actuellement en septième année à Poudlard, mais je ne sais pas encore vers quelle carrière me diriger après mes ASPIC. Je suis issu d'une famille moldue et je pensais peut-être travailler dans les relations entre sorciers et moldus...

Il avait vaguement envisagé cette carrière, pour laquelle ses origines lui donnaient des atouts non négligeables, mais sans en faire un projet ferme pour son avenir. D'autres idées l'effleuraient parfois – Auror, homme politique, journaliste, des choses sans rapport les unes avec les autres... Cette question évacuée, il poursuivit :

-Je vous ai écrit parce que j'ai entendu parler de vous dans plusieurs articles concernant les débats actuels, et que cela m'a intéressé. Ce sont des questions qui me concernent tout particulièrement, et j'ai suivi avec attention les prises de position des personnages les plus en vue du monde magique... Je me suis alors rendu compte que finalement, je connaissais assez mal le fonctionnement des institutions magiques. La politique m'intéresse, que ce soit chez les sorciers ou chez les Moldus, et c'est pour cela que je vous ai contactée. J'aimerais savoir comment c'est d'être au sommet du système, au cœur des débats. J'étais conscient de viser haut, mais pour tout vous dire, je n'ai pas vraiment réfléchi à cela lorsque je vous ai envoyé la lettre. J'ai pensé à la personne plus qu'à la fonction, en réalité.

Margaret Bailey avait attiré son attention par ses prises de position, et il ne s'était pas embarrassé de considérations protocolaires en lui écrivant : en fait, il s'intéressait plus à la chef de parti qu'à la sous-secrétaire d'Etat, mais un stage dans un parti politique aurait été inacceptable pour McGonagall, alors que placer un de ses élèves au Ministère était un excellent calcul. Lui aussi avait dû faire preuve de persuasion pour gagner la directrice à sa cause, et il n'avait pas été mauvais à cet exercice : peut-être avait-il l'étoffe d'un futur politicien ?
Revenir en haut Aller en bas
  • Margaret Bailey
    • Nombre de messages : 63
    • Age : 28
    • Date d'inscription : 19/05/2012

    • Pensine
      Statut sanguin: Sang mêlé
      Baguette magique: bois de hêtre, crin de licorne, 25,5 cm, souple
    Margaret Bailey
  • Juge du Magenmagot Juge du Magenmagot
MessageSujet: Re: Entretien d'embauche (Margaret)   Entretien d'embauche (Margaret) EmptyVen 20 Juil - 10:10:18

Margaret ne put s’empêcher de laisser glisser un regard appréciateur en constatant l’excellent maintien du jeune Craig. De l’avis général, la bonne tenue se les manières données par une bonne éducation se perdaient. Si Margaret n’appartenait pas à la frange des vieux grigous radoteurs qui passaient le plus clair de leur temps à se plaindre d’une jeunesse sans foi ni loi, elle pouvait cependant remarquer lorsque l’un d’entre eux sortait du lot. En tant que femme politique et visionnaire, elle martelait perpétuellement que l’avenir se trouvait dans la génération suivante et demandait constamment le renforcement des liens entre Poudlard, l’Uma et le Ministère de la Magie. William Craig était la preuve en chair et en os de ce qu’elle défendait. Poussant le bouchon encore plus loin, Margaret savait que la réussite de son entreprise politique tenait son succès auprès des jeunes. C’étaient eux qui allaient faire pencher la balance, le moment venu, en faveur de son projet politique, lorsqu’ils auraient compris que la fusion totale moldus-sorciers n’était pas envisageable.

En stratège politique habile, Margaret se demandait déjà si ce stage serait une bonne manière de lui rajouter un adhérent. A chaque instant, en politicienne de premier plan, elle cherchait à renforcer sa position sur l’échiquier. Incontestablement, plus elle avait de jeunes membres de son parti, plus elle pouvait espérer convaincre la jeunesse. Ce n’étaient pas les vieux radicaux de l’ATP ou les membres dépassés de l’AVC, sans vision d’avenir, qui comprenaient cette logique. Une des devises favorites de la Sous-Secrétaire était d’ailleurs : « l’absence de progrès amène la stagnation ; la stagnation entraîne le déclin ». En d’autres termes, quand on n’avance pas, on recule !

Margaret écouta son interlocuteur attentivement, son éternel sourire mi avenant, mi charmeur sur le visage. L’étudiant parlait d’une voix assurée, ce qui était un bon point pour lui. Les personnes assurées avaient toujours plus de chances de réussir à faire bonne impression. Elle l’écouta parler mais ne put s’empêcher de l’interrompre.

« Je suis actuellement en septième année à Poudlard, mais je ne sais pas encore vers quelle carrière me diriger après mes ASPIC. Je suis issu d'une famille moldue et je pensais peut-être travailler dans les relations entre sorciers et moldus... »

« Et vous auriez absolument raison. Beaucoup négligent ce bagage essentiel que représentent les origines. Moi-même, je suis fille d’un sorcier et d’une moldue. Je reste entièrement convaincue que le fait de vivre dans les deux mondes permet réellement de comprendre l’ampleur de la situation et la complexité de la situation. C’est ce qui fait, selon moi, que tant les conservateurs que les partisans de l’ouverture ont des idées fausses. La plupart viennent du monde sorcier uniquement et n’ont pas ou très peu côtoyé le monde moldu. Résultat : les uns pensent qu’une cohabitation est impossible tandis que les autres croient à la fusion et à l’amour fou comme au père noël. »

Et voilà. Elle ne pouvait s’empêcher de faire un petit peu de propagande pour son parti. Bah, après tout, un politicien est toujours en campagne, tant qu’il arrive à distinguer son travail ministériel de ses idées politiques. Lorsqu’il poursuivit, elle ne put se retenir de laisser entrevoir un léger sourire de satisfaction. Savoir qu’il l’avait contactée pour elle plutôt que pour le poste qu’elle occupait la réjouissait.

« Si vous voulez une carte d’adhésion au MCR, n’hésitez pas, William » lui lança-t-elle en plaisantant seulement à moitié. Plus sérieuse, elle continua. Elle ne put s'empêcher de faire un discours en bonne et due forme. Déformation de son métier où la parlote était une activité essentielle, elle inondait toujours ses interlocuteurs sous un flot de paroles qu'elle s'efforçait cependant de modérer. Il ne s'agissait pas de céder aux pratiques de certains de ses homologues qui comblaient la vacuité de leurs arguments en les répétant plusieurs fois de manières différentes.

« Comprenez bien que je suis au cœur des débats en tant que membre du congrès et porte-parole interne du ministère. Pour le reste, les débats, je ne les vis pas grâce à mon poste, car après tout cela n’est guère que du travail de bureau, si j’ose dire. Cette fonction est une conséquence de mon engagement politique, dirais-je. Par ailleurs, vous vous rendrez vite compte que la politique et les institutions magiques en soi ne sont pas compliquées. Il suffit d’un minimum de cervelle pour en comprendre les rouages mécaniques. Néanmoins, c’est son univers qui est, lui, complexe. Chaque homme ayant un projet politique à défendre cherche à se mettre en valeur et à défendre ses alliés. Il s’agit parfois d’être conciliant avec certains ou d’organiser une réception en choisissant bien ses invités. C’est un monde où l’on ne cesse de tenter de tisser un réseau d’influence et de propagande pour réussir à être élu. Moi-même, pour être franche, je profite de votre initiative. Grâce à vous, je vais pouvoir contacter personnellement votre directrice et préparer le terrain en vue d’une collaboration possible si mon projet se mène à bien. »

Elle attendit encore un peu, avant de poursuivre. La part la plus belle avait été faite. On pouvait continuer avec la moins sympathique.

« Toutefois, cela reste honnête et, à mon sens, la politique ne doit pas s’étendre à d’autres moyens d’accroissement d’influence. Néanmoins, ce milieu est source importante de corruption, menace, inimitié et parfois même de haine. Je serai franche avec vous en vous disant que mes relations avec le ministre ne sont pas au beau fixe. Nos désaccords se multiplient mais nous tentons de continuer dans le respect d’autrui. Malheureusement, ce n’est pas toujours le cas. Il se pourrait que ce milieu vous dégoute, comme il en a dégouté tant d’autres ; auquel cas je vous demande de me le dire, si vous souhaitez mettre un terme à votre stage. Je dirais qu’il y a deux manières d’être en politique : soit on est intègre et droit en tentant d’être au-dessus du reste, soit on cède à la tentation de la corruption, la menace, les attaques ad hominem, les bassesses sur la vie privée de ses adversaires et j’en passe. J’estime appartenir à la première catégorie. »

Elle avait été claire. La politique n’était pas un milieu de bisounours. Sans compter l’action de personnes étrangères à la politique qui s’y immisçaient quand même et travaillaient à retirer le meilleur pour leurs intérêts personnels via des méthodes à faire parfois froid dans le dos. Une véritable mafia (hum hum)…
Revenir en haut Aller en bas
  • William J. Craig
    • Nombre de messages : 1345
    • Age : 105
    • Date d'inscription : 05/01/2007

    • Pensine
      Statut sanguin:
      Baguette magique:
    William J. Craig
MessageSujet: Re: Entretien d'embauche (Margaret)   Entretien d'embauche (Margaret) EmptyLun 6 Aoû - 14:23:51

Le problème avec les politiciens, c'est qu'on sait quand ils commencent à parler, mais pas quand ils s'arrêtent. Mrs Bailey était, en ce domaine, en tous points conforme à ce que William avait imaginé : une personne sympathique, mais au bagout infernal. Le roux la laissa l'interrompre sans broncher, mais il était tout de même amusé qu'elle colle aussi bien à l'image de la politicienne intarissable qu'il s'était forgée. Il s'appliqua à garder un visage lisse, hochant la tête aux propos de la Sous-Secrétaire d’État ; finalement, l'idée d'un travail avec les Moldus, qu'il avait lancée un peu au hasard, semblait fortement plaire à Mrs Bailey. Si elle savait qu'il n'avait dit cela que pour ne pas avoir l'air d'un idiot sans la moindre idée de carrière... Mais soit, il y songerait plus sérieusement, puisqu'il s'agissait d'une bonne idée. Il écouta poliment la Sous-Secrétaire d’État lui servir des théories qu'il connaissait déjà, et qu'il approuvait du reste, puis poursuivit. Il avait eu peur de la vexer en expliquant qu'il n'avait pas vraiment pensé à la haute position qu'elle occupait, mais cet élément, au contraire, sembla la combler d'aise, et elle lui proposa, en plaisantant à moitié, une carte du MCR. Sur le même ton, l'adolescent répliqua :

-Je n'hésiterai pas... Enfin, quand je serai majeur !

Bientôt, très bientôt, ce n'était qu'une question de semaines, et cela lui permettait d'esquiver la question sans froisser la politicienne. Car en réalité, il n'avait jamais songé à prendre la carte d'un parti, et c'était bien la première fois qu'il envisageait la chose sérieusement. Pourquoi pas, après tout ? Le monde magique était un microcosme, et entrer dans l'un des grands partis pouvait certainement ouvrir bien des portes. À la différence de ce qui se passait chez les Moldus, il n'était pas rare, chez les sorciers, de connaître des personnes haut placées ; la population étant bien moins nombreuse, cela autorisait des carrières plus faciles... William était précisément à l'âge où les projets les plus ambitieux semblent faciles à réaliser, et une carrière dans la politique était tout à fait envisageable... Pour cela, il fallait commencer jeune à découvrir ce milieu, faire des connaissances utiles, surtout lorsqu'on ne venait pas d'une famille influente – exactement ce qu'il faisait à ce moment

Mrs Bailey se lança dans une longue explication sur le monde de la politique, sur l'intérêt qu'elle trouvait à travailler avec Poudlard, puis, pour finir, sur les aspects les moins reluisants de son métier. Le préfet-en-chef l'avait écoutée avec beaucoup d'attention, sans donner le moindre signe d'impatience ou de perte de concentration. Elle avait tendance à s'écouter parler certes, mais ce qu'elle disait était intéressant, et rejoignait en partie les réflexions que le jeune homme avait pu faire. Il avait souvent entendu son père critiquer les politiciens moldus – qui ne pensaient qu'à leurs intérêts, à se remplir les poches, etc – et s'était demandé si les sorciers étaient pareils, ou si, tout simplement, son père n'exagérait pas un peu... Après tout, le pays tournait depuis des siècles, alors que si les dirigeants avaient été tels qu'il les décrivait, rien n'aurait pu fonctionner... Il réfléchit un instant, puis répondit doucement :

-Madame la Sous-Secrétaire d’État, j'ai conscience que la politique n'est pas un milieu d'enfants de chœur... Le pouvoir peut corrompre, et je sais que certains dirigeants sorciers, comme Moldus du reste, profitent de leur position plus qu'ils ne servent l'intérêt général. Pour tout vous dire, c'est quelque chose qui m'intéresse... À Poudlard, nous sommes... comment dire... loin de tout, dans un cocon. J'ai envie de voir un peu la réalité du monde des adultes... car j'imagine que ce n'est pas propre à la politique.

Bien sûr, à l'école, certains essayaient aussi de tirer parti de leur position pour servir leurs propres intérêts, mais cela n'allait jamais bien loin. Les professeurs n'hésitaient pas à intervenir pour remettre les ambitieux à leur place, de sorte que les conflits ne prenaient pas de proportions trop importantes. Le roux poursuivit :

-Si j'ai choisi de vous écrire, Mrs Bailey, c'est aussi parce que je vous considérais comme une personne intègre.

Aussi intègre qu'une politicienne puisse l'être, du moins...

-Ce que vous me dites me conforte dans cette opinion. J'apprécie votre franchise et je vous promets, moi aussi, d'être sincère avec vous et de vous parler sans détours si je souhaite mettre un terme à ce stage.

Il marqua une seconde d'arrêt, hésitant à poursuivre, puis, avec un petit sourire, demanda :

-Cette mise en garde signifierait-elle que vous avez pris votre décision, Madame la Sous-Secrétaire d’État ?
Revenir en haut Aller en bas
  • Margaret Bailey
    • Nombre de messages : 63
    • Age : 28
    • Date d'inscription : 19/05/2012

    • Pensine
      Statut sanguin: Sang mêlé
      Baguette magique: bois de hêtre, crin de licorne, 25,5 cm, souple
    Margaret Bailey
  • Juge du Magenmagot Juge du Magenmagot
MessageSujet: Re: Entretien d'embauche (Margaret)   Entretien d'embauche (Margaret) EmptyDim 2 Sep - 13:21:21

Un sourire malicieux se peignit sur le visage de la Sous-Secrétaire en entendant la question de l’étudiant. Cette question, en elle-même, dénotait déjà un esprit habile et prompt à négocier, comme elle les aimait. Savoir tirer profit des paroles de son interlocuteur pour lui faire dire quelque chose était une méthode qui appartenait à la base de l’argumentation politique. Aux yeux de la Sous-Secrétaire, il ne faisait aucun doute que Craig irait loin s'il savait tirer profit des atouts que le destin et la chance lui fournissaient.

« Vous êtes un rusé renard, William. En effet, j’ai fait mon choix, en habile personne de pouvoir, prompte à prendre une décision. Je vous prends en stage, non-rémunéré, cela va de soi, pour un mois. Toutefois, je me réserve le droit de vous renvoyer à Poudlard sans avertissement si votre comportement est déplaisant ou nuisible au bon fonctionnement de l’administration. Et croyez bien qu’en ce cas, le rapport que je rendrais à votre directrice serait sans appel. Dans le cas contraire, soyez assuré que mon compte-rendu sera très favorable et sera un atout indéniable dans votre parcours professionnel. »

Au moins, comme ça, elle rappelait qu’elle n’était pas une gentille et tendre maman qui s’occupait de son cabinet comme on gère une crèche. En meneuse et chef, elle savait se montrer inflexible et sévère quand il le fallait. Le tout était toujours de trouver le juste milieu. Mais il ne fallait pas que le jeune William croie que sa rapide acceptation de sa candidature était un signe de mollesse. Comme tout patron, elle faisait son possible pour trouver l’équilibre quasiment alchimique entre la sévérité et l’affection, entre l’efficacité et la complicité. Margaret tendit le bras vers un papier posé sur son bureau et le tendit à l’étudiant.

« Dans l’immédiat, je vous demande de vous rendre dans le bureau de mes secrétaires, juste en face de ma porte, il y a un poste de travail qui vous est réservé. Vous me compléterez cette fiche signalétique afin de la remettre au responsable des employés du ministère – encore une formalité administrative de plus. Prenez également ceci, c’est un plan du ministère ainsi que ce document qui indique les référents dont vous pourriez avoir besoin. Je vous donne rendez-vous dans une demi-heure environ, le temps que je termine de rédiger mon rapport sur le projet de révision du Code du Secret… Le ministre est pressé de l’avoir ; je me demande bien pourquoi vu qu’il sait bien que je ne suis pas d’accord avec lui… Enfin, soit. Rendez-vous dans une demi-heure, nous avons rendez-vous avec les chefs des départements pour la réunion quotidienne. »

Elle se leva de son fauteuil et raccompagna le jeune poudlardien finissant jusqu’à la porte. Avoir un jeune en stage promettait d’être une expérience enrichissante. Et pas qu’en terme d’expérience humaine. A n’en pas douter, elle parviendrait à utiliser cela dans son action politique. Le caractère proche des gens d’un politique comptait beaucoup et, à cet égard, elle devançait bon nombre de ses adversaires. D’ailleurs, à sa connaissance, elle était la première à accepter une telle expérience. La plupart des dirigeants se contentaient d’avoir recours à des secrétaires qualifiés et ne s’embarrassaient pas d’un jeune freluquet s’ennuyant comme un rat mort durant ses longs mois scolaires. Tout sourire, elle serra la main de son stagiaire en concluant :

« Bienvenue au ministère, donc, William. »
Revenir en haut Aller en bas
  • Contenu sponsorisé
MessageSujet: Re: Entretien d'embauche (Margaret)   Entretien d'embauche (Margaret) Empty

Revenir en haut Aller en bas
 Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 
Page 1 sur 1

 Sujets similaires

-
» Margaret Bailey (sous-secrétaire d'état)
» Rencontre sur fond de secret [PV Margaret Bailey]
» Correspondance entre Hermione Granger & Mrs Margaret Bailey
» Entretien de la BI n°2 [PV Will]
» Entretien d'embauche [Evangeline] [T]

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Le Miroir du Riséd :: Hors-Jeu :: Archives :: 1999-2000-