Jusqu'au bout de la nuit [Tous les pouffys !]

Cinesra entra dans la salle commune, un mélange d'euphorie et de crainte le portant entre le cri de joie et le cri de terreur. Il n'avait pas encore tout à fait enregistré l'information qu'il avait reçu quelques heures auparavant. Mais le temps avançant rapidement, il lui fallait passer « à l'action ».

C'était en soit un privilège qui lui avait été accordé. L'année scolaire touchait à sa fin, avant les derniers examens. L'ambiance de la salle commune était quelque peu tendue, studieuse, irritée également. Les Poufsouffles n'étaient certes pas connus pour leur grande intelligence, mais l'ardeur au travail était bien un point de caractère partagé par bon nombre d'entre eux. Mais Cinesra l'avait perçu également. Trop de travail tue le travail, et certains étaient à bout. Ils leur fallait se changer les idées, ne serai-ce qu'une fois, pour repartir du bon pied. Et c'était à ce moment précis que Ambrine , la préfète, lui était tombée dessus.

Lui, simple élève de première année, s'était vu confié la tache, et non des moindres, de prévenir le plus de monde possible de la tenue d'une soirée, ici, ce soir. Tache d'autant plus difficile qu'il ne savait pas du tout par où commencer. Il avait passé cette année quelque peu à l'écart des autres élèves. Non pas par aversion pour les autres, mais plutôt par manque évident de capacité à s'ouvrir aux autres et se faire des nouveaux amis. Ceci était en grande partie dû au fait qu'il n'avait jamais eu besoin, dans sa jeunesse, de se faire d'amis, déjà bien entouré par ses frères. Mais ici, loin de sa famille, le manque de sociabilité commençait à se faire ressentir. Alors cette soirée allait être l'occasion rêvée de franchir enfin le pas.

Quelques élèves étaient présent dans la salle. Il s'avança donc, prenant son rôle à cœur, et informa les personnes de l'évènement. Celui ci fut accueilli tantôt chaleureusement, tantôt par un simple haussement d'épaule ou bien des protestations, rapidement atténuées lorsqu'il les informait de la présence plus que probable de bierraubeurres, voir de whisky-pur-feu, introduit pas tout à fait légalement.

Faire le tour du château afin de prévenir tout le monde allait lui prendre des heures. Il se dit alors qu'il y avait un moyen plus simple de tenir au courant les autres élèves, en espérant que tout le monde pense à le regarder ! Il sorti un bout de parchemin et sa plume, écrivant du mieux qu'il pu

Soirée « fin de révision »
Ce soir, 20h, dans la salle commune.
Bonne ambiance, et quelques surprises au menu !

Il relu son annonce, semblant incroyablement fade à ses yeux, mais ayant au moins l'avantage de donner l'ensemble des informations. Il l'accrocha sur le panneau, le plus en évidence possible, entre les informations pour le Quidditch ou les emplois du temps. Il espérait bien que cette soirée se passerait pour le mieux, et qu'un maximum de personne se prendrait au jeu. Mais après tout, dans la mesure où la fête allait se dérouler dans la salle commune, avaient ils vraiment le choix ?

*Okay, c'est la fête maintenant! Cal' le moment est venu d'assurer et pourquoi pas repartir dans les couloirs sombres avec une jeune fille à embrasser jusqu'au bout de la nuit*. Telles étaient les pensées du jeune Caillou a l'approche de cette fiesta des jaunes, qui se passait en salle commune évidemment. Il avait vu les affiches fort bien écrites et se sentait complètement d'attaque. Mais d'abord, pour ne pas paraitre ringard, il fallait trouver des fringues appropriées qui ne feraient pas fuir les demoiselles en détresse. Le Pouffy avait bien un smoking mais il était trop petit pour lui et les manches lui arrivaient presque aux coudes. Il n'avait pas les sous pour s'en racheter un, tout le monde ne peut pas être riche à millions! Tant pis, il fallait aviser.

Sa baguette en main, il entreprit de donner un mouvement vers le haut à la racine de ses cheveux. Pas mal. Ca lui faisait une mèche à la Tintin et lui donnait un air plutôt sympa et drôle. Le plus important, c'était d'être rigolo. Comme le disait son père, femme qui rit, est bientôt dans ton lit ou une bêtise du genre. Evidemment Caleb n'en était pas la. Mais rien que l'idée de tenir la main d'une de ses camarades de classes lui faisait battre le cœur.
Et pourquoi pas ce soir? Le jeune Pouffy sortit une robe de sorcier verte bouteille qui allait avec ses cheveux tout aussi verts. Ca faisait une belle purée de Serpentard. Un petit coup de baguette pour lisser quelques plis de travers, et hop! Le voila presque prêt.

Ah, la touche finale, la petite eau de Cologne pour ne pas puer des la première danse. En plus, les filles adorent sniffer les mecs qui sentent bon paraitrait-il. Pour plus de sureté, Cal' s'en aspergea les chaussettes. Ses pieds avaient une forte propension à sentir le camembert, mais pas ce soir. Interdiction formelle de puer.

Le Jaune descendit dans la salle commune, toute décorée avec des ballons et des guirlandes. Le buffet trônait près de la cheminée, imposant comme a son habitude chez les Pouffys. Garni de nourriture et d'un choix varié de boissons, il était magnifique. De la musique s'échappait déjà du tourne disque magique et deux filles gloussaient près de l'entrée de leur dortoir. Cal' était l'un des premiers, il espérait qu'il n'allait pas rester trop longtemps tout seul à regarder les petits fours. Il s'approcha du buffet pour se donner une contenance et se servit un verre d'un breuvage étrangement violet.

- Pourvu que tout se passe bien...

L'enfant était inquiète. Cela faisait des semaines qu'elle cogitait, à se demander si son idée était bonne ou non. Elle suait comme un homard avant son ultime plongeon dans l'eau bouillante. Son pouls était beaucoup trop élevé, même pour une fillette qui avait passé son samedi à monter et descendre les nombreux escaliers de Poudlard, à la recherche d'un maximum de Poufsouffles, tout en restant la plus discrète possible. Personne, dans le corps enseignant, ne devait savoir qu'une fête était organisée ce soir même dans la salle commune des Jaunes et Noirs. Le stress était difficile à supporter, et l'enfant avait recruter un jeune première année pour l'aider à faire passer la nouvelle. Cinesra, un blaireau plutôt effacé, qu'elle ne connaissait que très peu. Mais peu importait, elle avait eu besoin de son aide, et lui avait accordé, sans forme d'hésitation, sa confiance.

L'enfant avait de bonnes raisons de s’inquiéter. Parmi ses idées guirlandes, musiques, bonbons et piste de danse pour organiser cette soirée, elle en avait eu une plus mauvaise que les autres : elle avait récolté quelques pièces auprès de ses connaissances et avait confié à des septièmes années la très sérieuse tâche de ramener quelques bierraubeurres et autres spécialités rafraîchissantes de Pré-au-Lard. Quel est le problème ? Et bien, le problème est que, à 17 ans, quand une fête est organisé, on ne pense pas à se coucher tôt et à parler doucement pour ne pas réveiller les autres. Non, quand on a 17 ans, on pense à s'amuser, à faire une nuit blanche, à manger, à danser et surtout, à boire. Sa naïveté sans nom avait poussé Ambrine à croire de tout son être que tous les blaireaux étaient toujours sérieux, peu importe la génération.

Mais cet après-midi là, l'enfant avait eu la surprise de constater qu'il n'y avait pas que du jus de citrouille sur la table des boissons. Oh non, loin s'en fallait... Bière, alcools inconnus et Whisky étaient aussi de la partie. L'enfant avait, bien entendu, caché aussi bien qu'elle le pouvait la bouteille de Whisky Pur Feu, ainsi que les autres bouteilles dont le nom ne lui évoquait rien de bon. Mais les bières étaient bien trop abondantes pour être cachées. Aussi, la petite fille les laissa là, à la vue de tous, espérant que personne n'en abuserait. Quant aux restes des boissons, il y avait un peu de tout, du soda, du jus, du sirop à l'eau... La pièce maîtresse de la table était la citrouille vidée remplie de jus de citrouille et de glace pilée préparée par les elfes de maison. Elle était magnifique. Quant à l'autre table, Ambrine n'était pas sans se demander comment celle-ci arrivait à tenir sous le poids de toutes cette nourriture ! Il y avait tout un tas de mini-bouchées, de canapés, de petits fours. Mais aussi tout un tas de sucreries, tellement qu'on aurait pu croire qu'une des vitrines de chez Zonko s'était retrouvée ici, sur cette table, dans la salle commune des Poufsouffles. Il y en avait tellement que l'enfant se laissa penser qu'inviter quelques personnes extérieure à la maison serait peut-être une bonne idée pour se débarrasser de toute cette nourriture.

Évidemment, il en était hors de question, et à peine cette idée fantaisiste lui avait traversé l'esprit qu'aussitôt sa raison la balaya. Jamais un lion, un serpent ou un aigle n'avait passé la porte secrète de la salle commune des Blaireaux. Du moins, l'enfant n'en avait absolument jamais entendu parlé. Et elle ne souhaitait pas que cet événement arrive maintenant, alors qu'elle était préfète.

***

Ambrine s'était méticuleusement préparée. Après avoir vu Cinesra accrocher une affiche sur le tableau de la salle commune, bien en vue de tous, pour prévenir les gens qu'une fête avait lieu ce soir, elle s'était sentie rassurée, et s'était alors mise à se pouponner, telle une veille de noël, pour ce grand soir. Une robe volante jaune accessoirisée d'un large tissu noir noué en un joli nœud en rôle de ceinture. Un collier pour tout bijou, et une simple pince, jaune aussi, pour dresser la longue frange de ses cheveux noirs lissés par une grande de son dortoir. Des petites ballerines noires à perles finissaient sa tenue. Elle portait l'emblème de sa maison du pied à la tête. Et le résultat n'était pas trop raté. Ambrine se trouvait plutôt jolie dans le miroir, chose plutôt rare, puisqu'elle ne faisait jamais attention à elle. Elle paraissait même un petit peu plus âgée, d'un an ou deux. Une touche de parfum à la vanille acheva sa préparation. Et dès qu'elle fut un peu plus détendue, elle descendit dans la salle commune.

Peu de gens étaient là. Une dizaine, tout au plus. 'Brine salua ceux qu'elle connaissait d'un signe de main accompagné d'un sourire, plus prononcé pour Caleb et ses cheveux verts que l'enfant appréciait particulièrement. Il fallait osé. Mais en l'observant bien, l'enfant se rendit compte que le quatrième année allait porter à ses lèvres un verre d'un alcool qu'elle n'avait pas vu et donc pas caché.

- Je te le déconseille, y'a des boissons ... Étranges sur cette table.

Dit-elle au garçon une fois postée juste à côté de lui. Elle s'approcha de son oreille et, faiblement, comme une confidence, ajouta :

- En fait, y'a quelques bouteilles d'alcool et autre machin à éviter absolument si tu veux pas te retrouver en train de faire le canard sur la piste de danse... J'pensais les avoir toutes retirer pourtant.

Elle se recula et sourit timidement à Caleb, comme pour s'excuser du dérangement. Il était légèrement plus grand qu'elle, pas beaucoup plus, comme la plupart des autres années supérieures, et cela n'en était que plus agréable pour parler. Il sentait bon, mais peut-être un peu trop fort, comme s'il avait prit une douche de parfum. Mais l'enfant était bien trop gentille et polie pour lui en toucher un mot. Et puis, l'odeur finirait bien par s'estomper au fur et à mesure de la soirée !

- Sinon... Bon, y'a pas encore beaucoup de personne, mais pour l'instant, tout va bien ?

L'enfant ne savait pas trop comment entamer une conversation. De toute façon, Caleb n'avait sans doute pas envie de rester planter là, à lui parler... Il préférait peut-être aller fêter avec les autres, bien que ceux-ci n'étaient pas encore très nombreux. Combien répondraient présents à cette fête spéciale blaireaux ? Bien plus que cela, espérait l'enfant.

[Edit : J'ai ajouté un peu d'action. j'ai profité du fait que personne n'ai répondu Wink

]