TP Tentacula Vénéneuse. [Nikolaï] -> [TERMINE]

Elle les détestait. Oui, Aely détestait ses parents. Depuis une bonne demi-heure, elle ressassait intérieurement sa rage contre ceux qui l’avait abandonné. Comment des parents aimant pouvaient-ils annoncer dans une lettre à leur fille unique qu’ils avaient décidé de partir vivre en Afrique avec leurs collègues archéologues, qu’ils avaient vendu leur grande maison familiale pour pouvoir subvenir à leurs besoins sur le terrain et que, histoire d’éviter d’être rongés par la culpabilité, ils avaient acheté un grand appartement à Londres et avaient rempli son compte en banque à Gringotts d’un argent dont elle ignorait totalement l’existence ?

La lettre était arrivée juste avant midi, alors qu’Aely se trouvait dans la Volière. Elle se sentait trahie par ceux qu’elle aimait et ne savait comment ils avaient pu faire une chose pareille. D’un côté, elle n’était pas surprise ; depuis longtemps ses parents, tout deux fous d’archéologie rêvaient d’aller exercer leurs talents autre part que dans un laboratoire. Mais dit ainsi, dans une lettre pliée entre quatre et sans une réunion de famille, la jeune fille avait du mal à l’accepter. La Serpentarde avait passer une heure à verser des larmes d’incompréhension se qui arrivait rarement, avant d’essayer de se reprendre et de se diriger vers les serres du parc pour son cours de Botanique.

Le ciel n’était qu’une accumulation de nuages gris et un vent froid faisait voler les cheveux roux de la petite autour d’elle. Serrant contre sa poitrine son sac de cours, elle avançait comme un fantôme sur le chemin de gravier blanc. Le mois de février était particulièrement glaciale cette année et tous les élèves du Château attendaient avec impatience de pouvoir retourner s’allonger sur les pelouses, le soleil leur chauffant le visage… Arrivée devant la serre dans laquelle elle avait rendez-vous pour ce TP, elle poussa la porte et entra.

Sur les tables étaient installées de grosses plantes épineuses rouge foncé et munies de dents que la jeune fille reconnue comme étant des Tentacula vénéneuse. Elle les avait déjà croisé dans ses manuels mais jamais dans la réalité et elle essaya vainement de retrouver un minimum d’entrain à se mesurer à une chose inconnue. Malheureusement pour elle et tous les autres, la bonne humeur ne se trouvait pas dans une plante carnivore. Cela aurait été bien trop facile.

Au fond de la serre, Nikolaï, avec qui elle avait prévu de travailler aujourd’hui était déjà là, à coté de deux filles, l’une de Serdaigle, l’autre de Gryffondor. Elle avança timidement vers eux et, essayant de cacher ses yeux rougis, elle murmura un vague salut avant de se placer à côté de son camarade des serpents et de regarder obstinément le bout de ses chaussures en réfléchissant aux points faibles de la plante rouge.

Alors qu’il observait d’un œil incertain la plante posée sur son établi, il s’interrogea pour la vingtième fois : pourquoi diable avait-il accepté de se mettre en binôme avec Aely déjà ? Parce que quand elle était venue le voir la veille au dîner en lui demandant s’il voulait bien travailler avec elle, il n’avait pas eu le cœur à lui dire non se répondit-il à lui-même. Sauf que sur le coup, il avait oublié un détail primordial : il était mauvais en Botanique. Bon pas aussi catastrophique qu’en Potions certes mais mauvais quand même. Et le pire c’est qu’Aely le savait car il le lui avait dit lorsqu’il avait discuté quelques jours auparavant au petit-déjeuner. Mais alors pourquoi, Sainte Viviane, avait-elle voulu de lui comme partenaire ? Habituellement, avec Akiko, il n’avait pas à s’inquiéter autant car l’aiglonne était loin d’avoir la main verte elle-même alors il ne se sentait pas trop inutile, mais là, travailler avec une première année qui, s’il en croyait ses propres dires, était douée à peu près partout, risquait fortement d’être franchement humiliant. Elle allait bien vite se rendre compte qu’il n’était pas d’une grande aide quand il s’agissait de manipuler des plantes et encore moins vénéneuses comme la Tentacula du cours du jour.

Enfin, si elle avait voulu de lui comme compagnon c’était bien qu’à un moment ou à un autre, elle avait réfléchi à la question et considéré que c’était la meilleure des solutions, non ? Il l’espérait fortement car il n’avait aucune envie de devoir supporter les regards méprisants voire pire, pleins de pitié, d’une gamine deux ans plus jeune que lui. Oui, il savait qu’il était en train d’être injuste en pensant cela, Aely ne lui avait pas donné une seule raison de penser qu’elle pourrait agir ainsi depuis qu’ils se connaissaient, mais il n’y pouvait rien : quand il stressait, ses pensées partaient en freestyle sans lui demander son avis. Enfin, le plus probable c’était que la jeune fille lui ait demandé son aide car il était un des rares qu’elle connaissait, alors il n’allait pas non plus en faire une montagne. Après tout, il avait connu pire comme situation, bien pire. Oh oui, question humiliation, avec Alekseï comme frangin, il était servi pour une vie entière donc il n’allait pas se mettre à paniquer maintenant pour un simple cours.

A peine cette grande décision prise, Akiko arriva, un air assez renfrogné sur le visage. Mais, il n’eut pas le temps de lui demander si tout allait bien car Aely fit son apparition juste après, l’air tout aussi abattue. Un instant, l’adolescent eut même l’impression d’avoir affaire à une personne totalement différente tellement son attitude différait de la gamine provocatrice du petit-déjeuner quelques jours auparavant. Alors que ce jour-là, elle avait été sûre d’elle et pleine de mystères, aujourd’hui, elle avait l’air d’être l’ombre d’elle-même. Et, s’il n’avait eu l’occasion que de jeter un rapide coup d’œil à son visage avant qu’elle ne se mette à fixer intensément ses chaussures, il en aurait néanmoins juré qu’elle avait la tête de quelqu’un qui vient de passer un bon moment en pleurs. Il était par conséquent incertain sur la démarche à suivre. D’un côté, il voulait s’assurer qu’elle allait bien, mais de l’autre, ils se connaissaient à peine et il ne voulait qu’elle le trouve trop intrusif. Après tout, lui-même aurait détesté qu’un étranger se mêle de ses affaires lorsqu’il allait mal.

Il fut sauvé de son dilemme ou du moins ce dernier fut reporté de quelques minutes lorsque la prof leur indiqua à tous d’enfiler leurs gants en peau de dragon avant de leur expliquer le but du TP du jour. Urgh, ça n’allait pas être de la tarte, de ça au moins il était sûr ! Il choisit donc de commencer par observer d’un peu plus près la Tentacula pour voir par quel bout s’y attaquer sans y laisser un œil ou une autre partie de sa précieuse anatomie. Il se tourna néanmoins d’abord vers sa partenaire pour lui expliquer ce qu’il comptait faire.

-Euh, j’propose qu’on commence par chercher ses points faibles, genre un angle mort de ses tentacules ou quelque chose du style, qu’est-ce que t’en penses ? Je pourrais la piquer avec ma baguette et tu observes comment elle réagit, ça te va ?

Il attendit sa réaction un peu anxieux, mais moins de ce qu’elle allait penser de son idée que de son comportement face au fait qu’il ait finalement choisi d’ignorer son mal-être évident. En tous les cas, il ne risquait rien à sortir sa baguette et ça lui donnerait toujours quelque chose avec quoi s’occuper l’esprit en attendant le verdict alors il s’attela à la tâche, plongeant sa main droite dans la poche de son uniforme à la recherche du bout de bois magique.

[Hj : N’hésites pas à me faire agir dans ta réponse pour faire avancer le TP si tu en as besoin]

Pourquoi ? Pourquoi donc n’arrivait-elle pas à passer à autre chose ? Il y avait devant elle une énorme plante carnivore et venimeuse à souhait et Aely restait là, à ressasser ses petits problèmes personnels, alors que Nikolaï essayait d’attirer son attention sur le sujet du cours. La Serpentarde lui était d’ailleurs très reconnaissante de ne pas lui avoir sauté dessus en lui demandant pourquoi elle avait les yeux rouges et bouffis, ce qui aurait été un manque de délicatesse le plus total. Même s’il fallait avouer qu’elle ne voyait absolument pas son camarade lui poser cette question. Matière de tact et de politesse, il avait l’air très doué.

Il fouillait en ce moment dans la poche de sa robe pour trouver sa baguette. Il la sortit d’un air triomphant et se tourna vers elle pour savoir si ce qu’il avait proposé était une bonne idée ou non. Il semblait très peu sûr de lui, contrairement au petit déjeuné qu’ils avaient passé ensemble et la petite vipère se doutait que cette gêne venait de la matière pratiquée. Mais Aely se fichait bien de son niveau lorsqu’elle lui avait demandé de se mettre avec elle. En fait, la Vert-et-Argent n’y avait pas du tout pensé ! Elle souhaitait se mettre avec lui pour apprendre à mieux connaître quelqu’un qui était, à première vue, fort sympathique et non pour gagner un championnat de rempotage de plante. Aely hocha donc la tête pour lui signifier qu’elle n’avait rien contre sa tentative.

Nikolaï s’approcha prudemment de la Tentacula et appuya du bout de sa baguette sur une de ses feuilles. Aucun des deux partenaires ne s’attendait à une telle réaction de la part de la plante. Celle-ci cracha une sorte de liquide jaune et gluant sur la baguette du préfet et fit jaillire une de ses tentacules griffues qui visait la main du garçon. Qui se retira précipitamment en regardent la plante avec l’air de quelqu’un qui venait de se prendre un coup de massue sur la tête. Tête qu’il tourna d’ailleurs vers Aely.

L’intervention, malheureusement peu concluante avait eu don de la faire sortir de son mutisme et de raviver quelques souvenirs théoriques. La plupart des végétaux carnivores repérait leurs proies uniquement avec l’odorat et ne possédait pas d’ouïe. La plante avait donc du sentir Nikolaï…

-Tu vas bien ? demanda Aely d’un air soucieux. Elle ne t’as pas touché ? Je crois que j’ai peut-être une solution. Elle ne se serre que de son odorat, il faut donc trouver l’orifice qui lui serre de nez. Et le boucher. Enfin, en théorie !

La fillette avança un peu pour se trouver pers de la table et regarda attentivement la plante. Voyons ! A onze ans, et presque douze, puisqu’elle était née fin février, on ne devait pas avoir peur d’un vulgaire végétal rougeâtre ! Sur cet encouragement intérieur, elle se rapprocha encore et aperçue, au centre de l’énorme fleur, un petit trou, protégé sous toutes les pétales.

-Là ! Au milieu des pétales ! C’est cet orifice ! Maintenant, il reste plus qu’à le boucher, à prendre la Tentacula et à la mettre dans l’autre pot !

Aely avait à peine terminé sa phrase qu’elle se rendait compte à quel point "le reste" était difficile. Elle se tourna vers Nikolaï avec une petite moue contrite et demanda d’un ton faussement nonchalant.

-Bon, on se débrouille comment maintenant pour boucher un minuscule trou au milieu de centaines d’épines et tentacules, sans oublier le truc jeteur de liquide jaune ?

Lorsqu’Aely lui fit comprendre d’un signe de tête qu’elle trouvait l’idée bonne, il sortit sa baguette et, légèrement anxieux, l’approcha de la Tentacula posée sur la table, impassible et tentatrice, semblant les provoquer pour voir s’ils oseraient la toucher. Comme elle continuait dans son immobilité totale au fur et à mesure que le bout de sa baguette s’approchait, Nikolaï se sentit suffisamment confiant pour appuyer légèrement sur la feuille la plus facile d’accès et il regretta instantanément son geste !

A peine le bois de sa baguette eut-il effleuré la plante que les mécanismes de défense de celles-ci s’activèrent automatiquement, recouvrant sa baguette d’un liquide jaunâtre visqueux franchement peu ragoûtant et lançant un de ses tentacules en direction de la main au bout de l’objet qui avait si malencontreusement dérangé son sommeil bienheureux. L’adolescent réagit néanmoins à temps pour éviter de se faire toucher, trop habitué à éviter les attaques de son frère pour ne pas laisser ses réflexes de protection instinctifs prendre le dessus sur la partie rationnelle de son cerveau. Partie rationnelle qui tentait encore désespérément de comprendre ce qui venait d’arriver.

Merlin cette saleté de plante portait bien son nom ! Il avait eu de la chance que le pus se soit juste déposé sur sa baguette qui, comme toutes les baguettes made in Gregorovitch -bien qu’il supposât que ce n’était pas une spécialité de ce dernier et qu’il en allait de même pour celle faites par Ollivanders- était protégée contre la plupart des substances provenant d’animaux et/ou plantes magiques et moldues, et non sur sa peau. Certes ses gants en peau de dragon l’auraient protégé du venin de la Tentacula mais il était certain que la sensation n’en aurait pas moins été terriblement désagréable. Il se tourna donc vers Aely, priant pour que, pendant qu’il risquait sa peau, elle ait eu une idée de génie sur comment gérer les sérieux problèmes d’attitude de la plante. Et ses prières furent exaucées.

La plante l’avait « sentie » arriver, au sens premier du terme, bizarrement ça faisait sens. C’était pour ça qu’elle n’avait réagi qu’au dernier instant, lorsqu’elle avait été sûre que sa proie était à portée de main, ou plutôt de tentacule. Ecoutant les indications de sa partenaire, le Serpentard observa ensuite le fameux orifice qui était la cause de tous leurs ennuis et eut une moue mi amusée-mi narquoise lorsqu’Aely annonça qu’il ne leur restait « plus qu’à » reboucher le trou pour pouvoir terminer le TP en paix. Il avait comme un pressentiment que ça ne serait pas aussi simple qu’elle voulait bien le leur faire croire. Mais, après tout, qui ne tente rien n’a rien, n’est-ce pas ? Une idée surgit alors dans le chaos que pouvait être son cerveau de garçon qui se veut plus mature que son âge.

-J’ai peut-être une technique qui nous évitera de finir le cours à l’infirmerie. Ce n’est pas sûr à cent pour cent, je dirais même que ce n’est pas sûr du tout vu que je n’ai jamais testé la méthode avant aujourd’hui, alors si tu as un autre plan sois libre de le proposer, en attendant je t’explique.

Et il se mit alors à lui raconter le plan qu’il venait de mettre en œuvre. Le problème était qu’il était impossible d’approcher la plante sans que celle-ci attaque, alors il suffisait de se protéger de ses attaques. Or, puisqu’un « bouclier » de quelque sorte qu’il soit n’était pas envisageable, il leur restait la deuxième méthode d’une attaque par surprise réussie : user d’une distraction. Autrement dit, envoyer un pion se faire manger pour pouvoir bouger son fou et faire échec et mat à l’adversaire pour prendre une comparaison avec les échecs. Il ne leur restait par conséquent désormais plus qu’à trouver un pion digne de ce nom. Dans le meilleur des mondes, ils auraient eu un bouchon de la taille parfaite pour obstruer l’orifice de la plante, mais évidemment, ils n’étaient pas dans un monde parfait ; pour commencer, ils étaient en cours de Botanique, ça en disait déjà suffisamment long sur les problèmes de leur monde. Mais, il n’était pas l’heure de bougonner sur le sujet du cours, il était question de trouver parmi leurs possessions ou les objets présents dans la serre, un substitut à leur bouchon miraculeux. Il termina donc son petit discours par une question dirigée à sa jeune partenaire.

-Des idées sur quoi envoyer en éclaireur subir les foudres de Mme la Tentacula ?

Pfft ! Une chance qu’Aely ait quelques bases d’échecs, parce que sinon, là, elle aurait vraiment été mal. Elle comprenait maintenant pourquoi lorsqu’elle expliquait quelque chose avec des mots directement sortis de sa tête, personne ne pigeait rien ! Avec son histoire de pion et d’adversaire en échec et mat là, il était bien gentils Nikolaï mais elle allait devoir s’acheter un manuel de traduction !

En tous les cas, en y réfléchissant bien, le plan du garçon était simple et efficace – du moins, elle l’espérait -, juste ce qu’ils leur fallait ! Restait a trouver un objet à sacrifier et un autre pour boucher l’orifice… Si seulement elle avait été comme Ange, avec sa trousse de maquillage qu’elle emmenait partout avec elle, elle aurait pu lui envoyer un tube de rouge à lèvre à la Tentacula – bien elle doutait fort qu’Ange accepte de céder ses précieuses affaires à des tentacules griffues…-, mais non ! Aucun objet sans intérêt à jeter en pâture à cette plante sanguinaire !

La petite Serpentarde pensa que la main de Nikolaï pourrait très bien resservir de diversion, mais elle s’abstint de lui faire part de son idée, il fallait vraiment aimer la Botanique pour sacrifier un de ses membres pour la science… Et le garçon n’aimait pas ça ! Fort dommage. Aely prit son sac et farfouilla un moment à l’intérieur jusqu’à trouver une vieille plume usagée, puis elle s’agenouilla sur le sol et dénicha un petit cailloux de forme ronde qui conviendrait sans doute avec la taille du trou.

- Bon. Je te donne la plume, tu sembles avoir une prédisposition pour la diversion et moi je m’occupe de boucher le trou. A mon signal, tu lances le sacrifice !

Ils s’approchèrent ensemble de la plante et au signal, lorsque les tentacules convergèrent vers Nikolaï qui était passé à l’action, Aely prit son inspiration et enfonça d’un grand coup le cailloux dans l’orifice avant de reculer précipitamment. Les feuilles frémirent un instant puis s’arrêtèrent de bouger et la petite poussa un soupir de soulagement avant de se tourner vers son partenaire pour voir dans que état il se trouvait à présent, puisque toute à sa tâche, elle n’y avait pas vraiment prêtée attention.

[Plutôt court, mais je préfère attendre de savoir comment tu t'en es sortit ! Razz

]

Une prédisposition pour la diversion ? Il devait prendre ça comment ? Il choisit de le prendre comme une espèce de compliment même si une petite voix vicieuse à l’arrière de son crâne lui murmurait que c’était loin d’en être un. Sauf qu’il n’avait pas le temps de se préoccuper de savoir si oui ou non une gamine de onze ans se fichait de sa gueule. Et puis, elle aurait pu faire pire dans ses remarques. Elle aurait pu, par exemple, lui dire cash qu’il avait une tête de victime. Ce que, malheureusement, il avait mais il avait horreur qu’on s’y attarde, ce n’était tout de même pas de sa faute si au lieu d’être bâti en carré comme son père et son frère, il avait hérité de la silhouette fine et élancée de sa mère, non ? Enfin, bref, quoiqu’il en soit, il choisit de laisser passer la remarque sans y accorder plus d’attention, cela semblait la solution la plus sage et la moins dérangeante pour son ego.

Il se reconcentra donc sur la tâche qu’il avait à accomplir. En soi, la plus simple de leur attaque combinée : détourner l’attention de la Tentacula suffisamment longtemps pour qu’Aely puisse boucher son si embêtant orifice et qu’ils puissent rempoter la plante en paix. Il avait donc juste à faire attention à ne pas se faire toucher par les dents de la plante ni par le pus empoisonné qu’elle éjectait si elle se sentait en danger. Il vérifia que ses gants n’avaient pas de trou qui pourraient lui coûter énormément si quelque chose venait à mal tourner mais, même lorsqu’il fut satisfait de la situation, il choisit de ne pas s’approcher trop de la plante et, d’à la place, lui lancer un sort mineur. Il avait toujours été partisan du moindre risque : question blessures il donnait déjà assez quand son frère était d’humeur « joueuse ». Il lança donc un simple Rictusempra. C’était un sort qu’il maîtrisait à la perfection et qui dérangerait suffisamment la plante pour qu’Aely puisse agir.

La plante se mit ainsi donc à se tortiller dans tous les sens et un jet d’acide particulièrement puissant s’échappa en direction de l’avant-bras de Niko L’adolescent eut juste le temps de se reculer pour que le pus atterrisse sur le cuir de son gant et non sur le tissu de son uniforme. Poussant un soupir de soulagement en voyant le cuir et non sa chair fondre légèrement sous l’effet du poison, il fut rassuré de voir qu’au moins Aely avait réussi sa tâche. Il n’avait pas risqué d’avoir un trou dans le bras pour des prunes, c’était déjà ça ! Il choisit alors de ne pas perdre de temps -allez savoir si la plante n’allait pas brusquement trouver un moyen de contourner leur subterfuge !-, s’approcha avec une certaine appréhension du corps de la Tentacula et l’attrapa des deux mains. Quand il constata qu’il n’était la victime d’aucune attaque, il la souleva et demanda à Aely qu’elle lui rapproche le deuxième pot.

Lorsque ce fut fait, il transvasa la plante avec un certain effort -c’est que ça pesait plus que ça en avait l’air cette saleté !- et se rassit ensuite en soufflant. Il se tourna alors vers Aely et conclut avec un sourire.

-Te reste plus qu’à rajouter de la terre et je pense qu’on peut définitivement considérer ce TP comme achevé. On fait une bonne équipe finalement, tu trouves pas ?

[Hj : Je pense qu’on peut conclure là, je te laisse répondre si tu veux, moi je considère que c’est ma dernière réponse ^^]

Nikolaï n'avait apparemment pas l'intention de s'arrêter ni de s'extasier sur le fait qu'Aely ai réussi à boucher l'orifice car il empoigna la plante à deux mains. La petite s'attendait un peu a ce qu'il se fasse déchiqueter les bras et après un léger temps de réaction, elle lui passa avec soulagement le deuxième pot et commença à le remplir de terre grasse. Son camarade déclara qu'ils faisaient une bonne équipe et la fillette releva le tête en souriant.

-Oui, c'était plutôt pas mal ! Peut-être qu'on aura l'occasion de refaire quelque chose ensemble !, puis après un instant d'hésitation, elle ajouta, à condition qu'on ne nous demande pas de nous attaquer à un truc plus dangereux !

Aely tapota la terre et se frotta les mains avec satisfaction. Ils l'avaient fait ! Ils avaient battu cette monstrueuse plante ! Et même si finalement, ce n'était pas si périlleux que ça, puisqu'on leur avait demandé de le faire, la serpentarde triomphait. Elle contourna la table d'un pas dansant et lança son sac sur son épaule.

-Bon. J'y vais !, déclara-t-elle à Nikolaï. Si un jour, je dois de nouveau affronter une plante épineuse, cracheuse de venin et tentaculaire, je penserais à toi !

Puis, sur ce, elle poussa la porte et dans un dernier signe de la main derrière elle, elle repartit sur le chemin de gravier, en direction du château.

[ HJ : Finich' ! ]