Lizbeth savait bien que l'eau du lac risquait fort d'être glaciale, mais la jeune fille aimait beaucoup se baigner, que ce soit dans la mer ou en eau douce, quel que soit le temps. Elle était donc sortie, par cet après-midi légèrement ensoleillé, dans le but de trouver un coin désert et au soleil pour faire trempette. En se dirigeant vers le lac, elle croisa plusieurs élèves, mais ne vit personne aller vers le point d'eau. « Tant-mieux » pensa-t-elle. Elle pourrait être au calme et s'installer là où elle le souhaitait. Le lac était bordé de roseaux, et la brise les faisaient s'entrechoquer en un doux murmure qui la rendit toute légère. Elle jeta son dévolu sur un bout d'herbe éclairé par le soleil et abrité par des buissons, elle retira ses chaussures et les posa par terre, puis enleva son pull, et sa jupe, pour se retrouver en culotte et en chemise. Elle s'allongea dans l'herbe et ferma les yeux, le soleil chauffait sa peau et elle voyait des reflets rouges sur ses paupières fermées. Le souffle du vent caressait sa peau, et elle se mit à rêvasser, tombant dans un état de somnolence. Elle en sortit quelques minutes après, prête à faire le grand plongeon dans l'eau froide. Elle retira sa chemise et la posa sur le tas qu'avaient déjà formé ses autres affaires. La jeune fille marcha jusqu'au début des roseaux, puis les écarta pour voir se dérouler la surface lisse du lac sous ses pieds. Les doigts de pieds au dessus de l'eau, les talons sur l'herbe, elle retint son souffle et plongea sans réfléchir plus.

L'eau se referma sur elle tel un étau, et elle dut rassembler son courage pour bouger ses bras et ses jambes pour remonter à la surface. Elle trouvait désagréable la froideur de l'eau, mais elle savait que si elle était patiente, elle se réchaufferait et pourrait nager à son aise. Elle fit quelques brasses pour se dégourdir, et comme prévu, l'eau ne lui sembla plus trop froide, et elle se trouva parfaitement à l'aise. Elle passa plusieurs minutes dans le lac, c'était si agréable de sentir l'eau glisser sur sa peau, et de se mouvoir dans un espace si grand rien que pour elle. Elle ferma les yeux et se mit sur le dos, pour tenir en planche, et rêvasser.

Lizbeth était toujours dans l'eau quand elle perçu un son. Un bruit si léger qu'elle cru d'abord à un bruit qu'elle aurait fait en bougeant dans l'eau, sauf que l'eau ne craquait pas à la manière des branches mortes. Il y avait quelqu'un sur la berge. La jeune fille nagea vers ses affaires, et s'arrêta à quelques mètres des roseaux, pour essayer de voir qui osait se promener ici alors que ses affaires étaient en vue et semblaient dire « Je me baigne, passez votre chemin ! », mais l'importun(e) était invisible.