Ni sage, ni cultivé.

L'obscurité avait étendu depuis quelques heures son emprise sur la salle commune, seules quelques bougies voletaient d'ici là, signe de la présence de quelques insomniaques. La neige frappait furieusement les carreaux de la tour, la tempête qui sévissait au dehors rendait le panorama d'un blanc immaculé, on ne distinguait qu'avec difficulté la masse sombre de la forêt interdite au loin. L'étreinte glacée des bourrasques au dehors se lovant contre la masse dressée aurait frigorifié les habitants de la tour, sans la cheminée ronflante qui répandait sa chaleur dans la salle commune. Le crépuscule était tombé depuis quelques heures et la plupart des étudiants qui ne révisaient pas, dormaient.

Assis sur le sol dans un angle de la pièce, emmitouflé de la tête au pied dans des couvertures, Gabriel tenait sa baguette levée qui projetait un fin de rayon de lumière au dessus d'un livre. L'enfant paraissait surexcité, comme d'habitude, parcourant les lignes à toute vitesse en murmurant des mots qui sonnaient pour qui pouvait l'entendre comme « trop cool », « wow, super ! », « trop fort ! ». Par moment, il accompagnait ses commentaires d'amples mouvements de sa baguette illuminée qui passait alors pour de rapides éclats de lumière dans le reste de la salle. Tournant une page, il poussa un « ho » de surprise avant de continuer sa lecture sous la lumière tremblotante. Soudain lâchant le livre et se relevant d'un coup en prenant une position qu'il jugeait sans aucun doute de duel, il lança.

« Diffindo ! Ouah, il l'a coupé juste comme ça ! Trop fort ce sorcier ! »

Se rasseyant, il ne semblait même pas avoir entendu le long bruit de déchirure qui avait retentit devant lui, ni même voir qu'un fauteuil venait de recevoir une profonde entaille dans son cuir. Il continua sa lecture effrénée sans regarder autour de lui, le garçon ne semblait ni se rendre compte de l'heure, ni même éprouver le moindre sentiment de fatigue. Soudain, il sortit un morceau de parchemin d'un sac à coté de lui, il plaqua et lissa la feuille froissée sur le livre à la couverture usée représentant un Gilderoy Lockhart faisant un clin d'œil au lecteur. Prenant, une plume, il se mit à écrire se laissant bercer par le son de l'écriture.

« Cher 'pa,

Je t'envoie ma lettre manssuelle, tout ici se passe bien, j'ai eu de bons résultats et je me suis même améliorer en métamorphose, je sais transformer une épingle en allumette ! J'ai essayé d'être sage mais, je suis me fait engu emmer gronder par le préfet de Serpentard et par celle de Gryffondor parce que j'essayais de rentrer dans leur salle commune. Tu pourras dire à maman que je me couche tôt quand elle reviendra d'Allemagne comme elle a demandé, que je lis pas tard tout les soirs, ni rien. Toute fasson, un préfet de Serdaigle m'a déjà surpris à dormir dans la salle commune mais, c'est pas grave, j'ai pas souvent sommeil ! D'ailleurs, on m'a dis que les moldus, ils avaient un nom pour ça, on me l'a montré écrit, ça s'épèle h y p e r a c t i f, je crois que j'ai pas fais de faute. Ça veut dire que j'ai trop d'énerjie mais, ça a pas trop l'air grave alors, je devrais survivre.

Est ce que Gougnoutte va mieux ? Je suis sur que Rose et Sacha lui ont donné trop de laitue, les laissent pas toucher à ma tortue s'il te plait.

Embrasse Rose pour moi mais pas Sacha.

Salut papa.

Gab. »

Contemplant sa lettre qu'il était sur d'avoir écrit sans faute, l'aiglon posa sa plume, se saisit de sa baguette et tapota sur le parchemin pour qu'il s'enroule sur lui même. L'effet escompté ne fut pas au rendez-vous, le morceau de papier s'envola littéralement dans la pièce comme un oiseau, battant d'ailes imaginaires. Se levant et courant après la feuille en lançant des éclairs avec sa baguette, il courut autour de la salle commune, quelques uns de ses tirs venant frapper les étagères et les bougies avant qu'un ultime éclair frappent le parchemin en plein vol. Ce dernier vint s'écraser en piquée sur un élève dormant dans la salle commune qui, bien vite, se mit à remuer.

« Oh merde ... »

(Lol j'adore la fin ^^ Encore bienvenue ^^)

La nouvelle année commençait décidément fort bien pour la petite aiglonne, bien que l'absence de Rupert se fasse douloureusement sentir sur son moral, comme le seul griffon de son coeur et de ses pensées semblait préférer rester auprès de ceux de son âge, et "délaissait" quelque peu la petite deuxième année, qui vivait les moments si rares d'intimité avec le jeune garçon comme de précieux instants dorés à ne pas gâcher et buvait ses paroles comme du petit lait. Toutefois, n'allez pas croire que le couple mythique des jeunes gens allait se rompre, très loin de là, leur amour était toujours au beau fixe et platonique du haut de leurs jeunes années, et ce qu'ils avaient vécu cet été avait fini de les rapprocher, de lier entre eux des liens impossible à briser, une solidarité mutuelle, un besoin de réconfort mutuel "to cope with the situation" comme disent ces chers froggies. Elle écrivait beaucoup à sa grande sœur de coeur, Lavande Brown, ayant renoué depuis Octobre avec la jeune étudiante une très vive affection presque fraternelle, et lui demandait souvent conseils, lui donnait des nouvelles et discutait de tout comme de rien avec la jeune femme. Puis elle n'était pas inoccupée pour autant ! Les entrainements de Quidditch pour l'équipe de Serdaigle dont elle arborait fièrement les couleurs au poste de poursuiveuse avec pour coéquipière au poste Sixtine Andrew avec laquelle elle s'entendait bien, et avait pour capitaine la noble Lucie Duncan, et parmi les autres joueurs on pouvait compter sur des années supérieures comme Ciel Appleby, aussi préfet des bleus et bronze, Fabula Aegis, hélas Clarisse Mac Brien avec qui le courant passait fort mal, et d'autres encore dont les noms lui échappaient sur le moment. Si les aigles n'avaient pas été parmi les finalistes l'an passé, ils étaient bien déterminés à remonter la pente cette année, et les petites demoiselles tout autant ! Puis elle était bien entourée de ses quelques amis, toutes maisons confondues tels que Sandro, James, Sixtine, Alexie, Ethel, Ambrine, Nikolaï et son si cher petit ami depuis l'année dernière, Rupert Turner

La petite demoiselle, une des rares à travailler encore à cette heure avancée dans la Salle Commune des Serdaigles, s'était installée dans l'un des confortables fauteuils au tissu d'un bleu profond adjacent à la cheminée qui abritait un feu de cheminée vif et crépitant, donnant une agréable chaleur dans la salle principale de la Tour, une petite couverture aux couleurs des aiglons sur ses jambes, un chat noir aux yeux d'or qui était le sien confortablement roulé en boule sur ses genoux, ronronnant d'un souffle discret, heureux, c'était Salem, son petit chat rien qu'à elle. Akiko avait entreprit la lecture d'un manuel de métamorphoses - continuant d'étudier la matière par elle-même comme ils manquaient de professeur depuis le début de l'année selon le programme vaguement évoqué l'année dernière par Madame Bataille, l'ancienne enseignante - de son année, mais la théorie était assez complexe, en dépit de l'aisance notoire de la demoiselle dans cette matière et du vif intérêt qu'elle y accordait. Tant c'était compliqué, elle s'était assoupie, assez fatiguée ces derniers temps, et continuerait de dormir paisiblement si un élément perturbateur n'était pas venu perturber cette paix si délicieuse, bercée dans les bras de Morphée...

Un bruit comme de la pétarade qui dérangea le sommeil paisible de la jeune fille, alors que Salem s'était entièrement réveillée, dressant sa tête avant de se redresser et de siffler de menace vers le perturbateur qui osait agresser ainsi sa maîtresse - du point de vue félin bien sûr - les oreilles plaquées contre son crâne, le poil hérissé de colère, la queue tremblante, dents sorties et aurait bondit sur l'impertinent si une douce main n'était pas venue l'apaiser en le caressant, très vite suivie d'un léger bâillement, alors que l'autre main tenant le livre se posait sur le dossier du fauteuil :

- "Là Salem... ouah... ce n'est rien... un papier ? Oucht il est brûlant ! C'est à qui... ?"

La petite demoiselle se redressa, laissant voir son visage d'ange derrière les longs et raides cheveux d'un noir de nuit repoussés dans son dos, encore dans son uniforme d'école avec l'écusson des aigles, les yeux d'un gris argenté un peu terni par le sommeil cherchant le propriétaire du papier tenu dans sa main gauche, avant d'enfin voir une nouvelle tête candidate à la propriété dudit papier. Alors que Salem restait méfiant sur le canapé, elle offrit un léger sourire un peu timide mais gentil vers le garçon et lui tendit le papier :

- "C'est à toi, pas vrai ? Tu devrais faire attention, tu aurais pu le brûler avec la magie ! Tu voulais en faire une note volante peut-être ? je peux te montrer si tu veux comment faire ! Tu es nouveau ?"

[HJ/ J'sais pas si je peux m'incruster donc dites le moi si ca vous gêne^^]

Sixtine était ien au chaud dans son lit en cette soirée. Elle avait une immense pile de livre à ses côtés et elle lisait bien tranquillement son manuel de Potions, avec un air quelque peu concentré. Car depuis l'an dernier, la pette Bleue et Bronze détestait raiment cette matière puisqu'elle ne comprenait vraiment pas du tout comment ce genre de chose marchait.

Durant ses vacances d'été, sa mère lui avait expliqué que cela marchait comme une recette de cuisine. Mais la rouquine détestait la cuisine. Donc elle ne pouvait pas aimer les Potions non plus. Et ça la mettait hors d'elle puisqu'elle espérait être la meilleure dans toutes les matières.

Elle s'était donc prise en main et essayait d'apprendre par elle-même, sans vraiment de succès à vrai dire. Elle allait donc fermer son livre pour dormir lorsque plusieurs bruits sourds lui parvinrent de la Salle Commune. Intriguée, elle se leva alors et descendit les marches qui menaient à la Salle Commune. Elle se retrouva alors devant un première année et Akiko, qui venait très certainement de se faire réveiller par ce même première année. Elle les fixa alors tous les deux avant de remarquer l'origine du bruit sourd qu'elle avait entendu quelques instants plus tôt : une bibliothèque se trouvait à terre, vidée de tout son contenu éparpillé sur le sol.

Sixtine se tourna donc vers le première année, en demandant alors simplement, et sans aucune critique dans sa voix puisque cela pouvait arriver à tout le monde :

-Qu'est-ce-qu'il s'est passé?