Nostalgie, renouveau et plus encore! [PV Niko] [Abandonné]

La soirée était jeune, le couvre feu n'était même pas encore passé, mais de toutes les personnes qui pouvaient flâner dans le couloir presque aucun sauf Ara n'était de gryffondor. Car voyez-vous, c'était le dix-septième anniversaire d'un élève très apprécié et tous les gryffy s'étaient joints pour lui organiser une fête digne de ce nom. Bien sûr Ara avait participé un moment, riant, s'amusant avec ses confrères, jusqu'à ce qu'elle et d'anciens compagnons de méfaits se remémorent leur idioties. Ça avait remonté plein de souvenir à la jeune étudiante, qui en ce temps, sortait avec eux le soir et montraient leur rébellion. Ils étaient un peu plus vieux, mais l'enfant en ce temps s'était vite montrée digne d'eux.
Mais cette année elle n'avait pas reprit les pitreries et elle ne savait même pas pourquoi. Depuis son retour à Poudlard, rien, pas une sortie pour faire ch*** Rusard, pas d'exploration nocturne. Rien. Et d'un coup, la nostalgie la frappa. Elle posa son regard vers la sortie qui l'attendait, juste là, prête à s'ouvrir et lui laisser revoir et apprécier le château comme avant. La décision fut prise en deux temps trois mouvements. C'était l'heure du foutage de merde, que diable! Elle avait sourit à ses amis, leur disant qu'elle aimerait bien remettre leur idioties ce soir, mais ils refusèrent gentiment, ayant tous plus la tête à la fête. Elle n'insista pas, leur fit tous la bise, après quoi elle avait prit ses jambes à son cou et avait fuit la foule, en quête de pièces méconnues du château. Elle serait bien allé chercher Ace, son pouffy et jumeau de cœur, mais depuis le début de l'année elle n'avait presque pas pu lui parler, et ainsi, c'était encore trop le "malaise" pour qu'elle ose.
Et c'était donc ainsi qu'elle s'était retrouvée seule avec elle-même, toute jolie, légèrement maquillée et bien habillée, prenant au hasard la direction troisième étage. C'est parti!
Les torches étaient encore allumées, mais les couloirs vides. Qui à part c'te dingue irait à l'étage du cours de sortilèges à une heure pareille de toute façon! Arabella tenta de se souvenir comment elle choisissait ses pièces avant de s'enfoncer plus dans les couloirs. Elle se souvint alors que c'était la méthode la plus simple et imprévisible. Au pif, tout simplement. Se mettant alors à marcher, légèrement recourbée, de peur qu'on la surprenne et sans faire trop de bruit, elle ne savait pas trop l'heure qu'il était et peut-être que maintenant le couvre-feu était passé, espéra-t-elle un peu, mêlée d'appréhension. Les portes défilaient et son instinct n'en trouvait aucune d'intéressante, jusqu'à...
Ah, en voilà une plaisante! La porte avait de sympathique gravures et après un alohomora, elle se rendit bien compte que ça n'était pas dangereux, un peu à sa déception. Elle pénétra dans la pièce, refermant bien la porte derrière elle. Ça dites-donc! Un des "débarras" de flitwick! Plein de vieux livres poussiéreux de sortilèges, d'objets bizarres et surtout, plein de plumes sur le plancher... pourquoi tant de plumes? La lionne s'amusait à penser que c'était peut-être les plumes utilisées pendant les exercices de wingardium Leviosa en première année. Elle parcourait la pièce, feuilletant les livres, se perdant dans les trésors, les vieilleries, se sentant un peu intruse dans tout ce fouillis, mais quelqu'un la ramena bien vite à la réalité. Un rire plutôt.
C'était peeves, la poisse.

- OHHHH mais c'est Petite Waldo! T'étais où, chez les fous?
- Bordel, fous moi la paix, sale fantôme imbécile.
- Waldo petite Waldo, farfouille trop! Waldo petite Waldo finira perdue bientôt! Waldo petite Waldo aux cachots! Avec qui? Avec Carrow! , WALDO...!

Non seulement ce petit con de mes deux venait lui taper sur le système nerveux à coup d'massue, mais fallait qu'il parle de Carrow? C'était bas ça, petit peeves, très TRÈS bas. Elle venait de lui balancer un bouquin et alors qu'il s'apprêtait à rétorquer avec son putain de rire diabolique d'emmerdeur de... respire Ara... elle prit la poudre d'escampette et partit en courant. Non sans rire. Peeves était du style parasite, mais ça lui avait manqué de le fuir ainsi. Et elle savait qu'il marcherait. Il n'avait de cesse d'emmerder les "Waldo", Lewis, elle, leur père et il en continuerait surement ainsi. Bien sûr ils n'étaient peut-être pas les "favoris" sur la liste de Peeves, mais ils étaient assez hauts dans la liste, avec leur caractère impétueux et pas gênés pour un sou.
Alors elle parcouru le labyrinthe de la cage d'escaliers à la course, Peeves lui collant au train, lançant tout plein d'insanités en continuant de rire comme une vraie tête de gl*** et elle se surprenant à rire aussi, retombée en enfance, qui était il y avait à peine deux ans. Triste de se dire que l'enfance est peut-être finie à seulement 13 ans, mais les soirs comme ça lui rappelait que non, c'était pas fini.
Elle pensa à plusieurs choses en courant – on prend l'habitude d'avoir Peeves au cul ou on la prend pas

– à plusieurs personnes, et après quelque minutes seulement, elle se surprit à penser à Nikolaï, avec qui elle serait sûrement en potion le lendemain. Bien sûr il restait évident que Niko aurait préféré être avec Akiko - aux yeux d'Arabella, ce l'était - mais elle était heureuse qu'il soit resté à côté d'elle. Elle aimait bien lui apprendre ses petits trucs, il était gentil et à quelque part, elle avait le sentiment qu'ils n'étaient pas SI différents que ça. Ça rendait toujours les journées plus sympas. En plus, à force, elle s'était mise à le trouver mignon, quoi... mais juste un peu, presque pas. Son orgueil de Gryffone en prendrait pour son grade s'il fallait qu'elle ait un béguin. Comme il en avait prit pour Terrecendres, ce Serpy de deuxième année dans le temps.
Quinze minutes de coursage – avec tous ces putains d'escaliers qui refusaient de rester tranquilles, pas étonnant – et enfin, elle était à deux mètre du hall. Elle se retournait une dernière fois pour voir si ce sale fantôme était encore à ses trousses et oui il l'était assidument.
Ne jamais tourner sa tête quand vous passez près de changer de salle et ce, pour une simple raison, vous pourriez rater la sortie. Non seulement Ara rata la sortie, mais se prit aussi une armure en pleine gueule. Ding Ding Ding Ding! K.O par tas de ferraille!

- AÏEUH MERDOUILLE!

La pauvre était sur le derrière, sonnée, confuse et avait le rire insupportable de Peeves dans les oreilles. Bien, tout commençait parfaitement pour un retour aux sources. Elle et les armures, c'était comme avant, vraiment. Elle resta assise sur la pierre, se remettant des évènements pendant que Peeves foutait le camp. Il avait au moins comprit que c'était fini. Pour ce soir au moins. Le visage de Nikolaï lui revint en tête et elle le balaya d'un coup de main. C'était l'armure... oui, l'armure C'était ce gros truc de fer, exactement comme la fois où elle avait embrassé Terrecendres dans les salles de douches, ouais. L'armure lui faisait penser à des trucs hors contexte et ce sans raisons. Simplement. Ou sinon, faudrait qu'elle trouve une potion, parce que même si ça n'avait pas l'ombre d'un béguin encore, fallait pas que ça commence... aller à l'infirmerie peut-être... mais pourquoi? Prévention d'un coup de foudre non voulu? Non. Aller au dodo? Beh... encore trop tôt, l'élève voulait continuer son expédition.
Reste plus à attendre que ça passe. Parce que oui, Par merlin, ça va lui passer, bon! Après tout, ça faisait même pas une minute qu'elle était sur le cul, Arabella pouvait prendre son temps... c'est fou ce que les pensées vont vite quand vous paniquez.

[HJ :bienvenue en novembre ]
[HJ2 : Je m'excuse si ça sonne rapide, mais crois moi, elle va faire taire et dormir ça autant de temps qu'elle en sera capable et pour ça, elle est forte la petite. Donc voilà, j'veux pas faire croire que ça a à devenir plus important maintenant, même si je leur ai donné une petite base, juste, vala, si on commençait à 0, Ara pourrait faire durer ça des siècles. Déjà que l'idée soit assez implanté pour que ça se montre à elle sans son accord, ça aurait pu prendre plusieurs rp sinon xD Si ça ne te plait pas, y'a qu'a dire, je change! Aussi, ça sera peut-être pas otujours si long x)]

-Jeune homme, c’est votre dernier avertissement. Ou bien vous quittez les lieux dans les secondes qui suivent ou bien je n’hésiterai pas à me servir de ma baguette pour vous mettre dehors séance tenante ! Si cette bibliothèque a des horaires, c’est pour qu’ils soient respectés, vous m’entendez ?

Bla bla bla, continues à parler, tu m’intéresses. Poussant un soupir exagérément bruyant dans le seul but d’exaspérer encore un peu plus l’exécrable Mrs Pince, Nikolaï entreprit de ranger ses affaires avec une lenteur délibérée. Il était franchement agacé que la vieille peau l’ait interrompu alors qu’il arrivait juste au dénouement du livre dans lequel il était plongé depuis le début de l’après-midi. En effet, profitant du fait que le cours d’astronomie avait été annulé cette semaine, il s’était rendu à la bibliothèque dans l’intention de se détendre avec un bon roman tout l’après-midi car il était impossible de lire dans son dortoir avec le va-et-vient incessant de ses camarades, inconvénient majeur de partager un dortoir avec des garçons n’ayant pas le même emploi du temps que lui, mais qui était largement compensé par le fait qu’ils étaient bien plus intéressants que les crétins de son âge.

Ayant plusieurs heures devant lui, il avait choisi le plus gros des pavés qu’il avait emprunté à la bibliothèque la semaine précédente et s’était installé dans le coin le plus éloigné de la porte pour avoir la paix. Cela faisait donc plusieurs heures qu’il avait déconnecté de la réalité et était plongé dans les déboires du jeune Huckleberry Finn lorsque la bibliothécaire était venu interrompre sa lecture. Autant dire qu’il avait peu apprécié être ainsi coupé à quelques pages du dénouement, mais puisqu’il semblait peu probable que la Pince le laisse terminer son bouquin avant d’employer les grands moyens, il dut se faire à l’idée de se lever et ranger ses affaires, ce qu’il fit avec une lenteur calculée comme expliqué ci-dessus.

Une fois sortie de l’antre du démon, il jet un coup d’œil à sa montre et décida que quitte à être frustré, il ne serait pas également affamé. Il se dirigea donc vers la Grande Salle pour dîner en avance. Trois quarts d’heure plus tard, rassasié, il se mit à la recherche d’un coin tranquille pour terminer sa lecture. Son dortoir était toujours hors concours surtout si près de l’heure du dîner. La Salle Commune n’était même pas envisageable, trop de risques d’y croiser par ordre de malchance : Fritz et sa bande de loosers, Willson et sa face de troll ou pire que tout son frère. Il caressa quelques instants l’idée de se poser dans le Parc, mais outre le froid persistant, le fait qu’il fasse nuit noire -ce qui compromettait sérieusement ses projets de lecture- le fit rapidement changer d’avis. Il finit enfin par décider de se mettre à la recherche d’une salle vide où on lui ficherait la paix jusqu’à l’heure du couvre-feu, voire peut-être même après s’il la choisissait suffisamment bien.

Après une dizaine de minutes de recherches au rez-de-chaussée, il finit par tomber sur son bonheur. Une tapisserie était légèrement décrochée et, intrigué, il remarqua qu’elle cachait en réalité une petite porte qui ne résista nullement à un Alohomora dans les règles de l’art. Satisfait, il entra et repoussa le verrou derrière lui, histoire d’être sûr d’avoir la paix. La pièce n’avait rien de spectaculaire et il n’y prêta pas plus attention que ça, il avait compris depuis longtemps que le château était bourré de pièces inconnues dont l’utilité était au jour d’aujourd’hui rarement connue et que c'était très bien comme ça. Il se contenta donc de s’assoir, le dos contre un mur, et retourna aux côtés d’Huck et de ses amis. Au bout d’une demi-heure, il refermait définitivement le livre avec une admiration renouvelée pour Mark Twain. Il avait déjà lu "Les aventure de Tom Sawyer" mais celles d’Huckleberry Finn n’avaient rien à leur envier. Twain maniait l’art de l’aventure à la perfection.

Il jeta ensuite un regard à sa montre et constata qu’il était 21h30, encore une heure avant que le couvre-feu n’entre en rigueur, ce qui lui laissait largement le temps de commencer un autre bouquin. Il farfouilla donc dans sa sacoche, certain qu’il y avait casé un bouquin pour ados en russe. Parce qu'il avait beau adoré les classiques, il aimait aussi lire des choses plus légères de temps à autres, et puis surtout, il avait envie de lire en russe. Mais, alors qu’il avait enfin mis la main sur ce qu’il cherchait un fracas monumental se fit entendre de l’autre côté du mur. Surpris, il rangea de nouveau son bouquin, ouvrit la porte et souleva prudemment la tapisserie pour voir ce qu’il se passait. Il n’avait nullement l’intention de se mêler de ce qui ne le regardait pas, mais si quelqu’un avait besoin d’aide il se voyait mal ignorer la situation.

Après un coup d’œil aux alentours, il comprit l’origine du boucan qu’il avait entendu, quelqu’un s’était mangé une armure et en beauté qui plus est ! Et quelle ne fut pas sa surprise en reconnaissant la silhouette d’Arabella, relativement échevelée. Cependant, une fois le premier choc passé, il n’hésita nullement à se rendre à ses côtés et s’approcha doucement derrière la jeune fille. Arrivé à sa hauteur, il tapota sur son épaule et avec un sourire hautement amusé déclara:

-Je savais que les griffons étaient d’un courage légendaire mais on ne t’a jamais dit que les armures faisaient de piètres adversaires ? Elles manquent de répondant, rajouta-t-il avec une lueur de malice dans le regard.

Néanmoins, tandis qu’il l’asticotait allègrement, son regard habitué à chercher des blessures sur son propre corps s’assura que la Rouge-et-Or était en un seul morceau. Rassuré sur la question, il se planta devant sa compagne de Potions et lui tendit la main pour l’aider à se relever. Il se surprit alors à penser qu’elle était plutôt pas mal du tout ébouriffée et essoufflée comme ça.

Quelqu'un toucha son épaule. Apparemment, cet incident ne resterait pas seulement son petit secret. Arabella retourna la tête, prête à faire face à un quelconque élève avec fierté, mais... la fierté se dissipa quand elle reconnu les traits de son partenaire de potions. Vous savez, celui dont la vision mentale l'avait troublée 2 minutes plutôt? Oui? Ben c'était lui. Il la regardait, amusé – en même temps, qui ne le serait pas – et lui dit malicieusement.

- Je savais que les griffons étaient d’un courage légendaire mais on ne t’a jamais dit que les armures faisaient de piètres adversaires ? Elles manquent de répondant.
- En effet, on me l'a déjà dit, répondit-elle en jouant le jeu. mais elles doivent être hyper entrainées aux idiotes de mon genre qui lui foncent dedans, parce qu'à ce jour, aucune n'a cillé! Et merlin sait que j'en ai eu des altercations comme ça avec des armures...

Le début de sa phrase s'était faite rieuse, mais la fin était un peu plus honteuse. C'était un peu normal, quand on avoue que c'est pas la première fois qu'on se prend une armure bien pénarde et immobile en pleine gueule. En plus, ce n'est pas comme si elles changeaient de place! Il lui tendit la main, et pendant un instant, court, mais bien là, elle hésita, comme effrayée d'un quelconque choc électrique, ou bien de fondre sur place. En plus, ses yeux plantés dans la siens, ça lui donnait un frisson... pourtant, elle n'était pas effrayée, c'était quoi alors? La lionne préférais ne même pas y penser, et encore moins penser à ce bribe de "il a de fichus de beaux yeux" qui lui avait traversé l'esprit.
Elle avait si, si peur d'attraper la "maladie du béguin"... Si peur qu'elle avait du mal à prendre la main aidante d'un ami? Était-elle bien sérieuse? Non, ça ne se pouvait pas, d'avoir si peur! Pas pour elle, en tout cas. Elle prit l'aide que lui offrait le Russe et sourit, cachant le fait qu'elle avait bel et bien eu un choc électrique qui avait réchauffé sa main jusqu'au bout de son avant-bras. Merde.
Elle replaça un peu ses cheveux. En fait, c'était façon de parler, elle avait juste passé sa main dans sa tignasse brune-rousse ondulante, la gardant aussi ébouriffée, mais moins "je viens de me casser laggle" et tenta de reprendre contenance. Ce qui ne marcha qu'en surface.

- Merci beaucoup.

Quoi dire maintenant? "Désolé, je vais y aller, parce que ce soir, tu me perturbes."? Non, décidément pas... d'autant plus que quelque chose lui disait de ne pas partir maintenant. La raison, la folie? Elle ne savait pas, mais dans un sens, ça pourrait l'aider à arrêter de penser à lui ne serait-ce qu'un peu différemment d'un ami. Ouais, bonne logique, Ara. Bravo.

- Heu... Alors, qu'est-ce que tu faisais dans le hall si tard? Je veux dire... tu n'as pas le profil du parfait cancre...

Décidément pas, et ça le rendait encore plus mignon. Plusieurs Serpy semblaient faits à partir du même moule, mais pas lui. Il avait parfois le parfait style du Serdaigle, ce qui s'agençait bien avec Akiko. Il n'était pas fauteur de trouble. Il n'était pas du genre à faire des stupidités... mais bon sang, pourquoi la lionne se disait-elle ça? Si ça se trouvait, c'était une peste redoutée par les professeurs... elle le connaissait, mais pas tant, et même chose de son côté. Et à ce seul moment, elle se surprit à vouloir le savoir, si il était cancre ou non... à vouloir le connaitre, vraiment... c'était bizarre, mais pas désagréable. Mais comment pourrait-elle faire cela ce soir avec son esprit qui semblait l'avoir prit pour cible d'être le garçon qu'elle trouvait beau?

"Ça tournes plus rond ou quoi? C'est qu'un garçon de mon âge, Russe. C'est pas Jésus, y'a aucune foutue remise en question à se faire ici! Non? Reprend contenance et fiche tout ça au placard Arabella Waldon, c'est un ordre!"
Aussitôt pensé, aussitôt fait. Elle reprit son calme et reposa son attention sur son comparse Serpy.

- Je sais pas pour toi, mais j'ai pas envie de retourner dans ma salle commune ou de continuer à visiter ce château toute seule comme une âme errante. Elle marqua une pause en souriant, pour montrer qu'elle ne disait pas ça de façon à se plaindre. Ça te déranges si on se tient compagnie ou...

Donc, passer une soirée avec Nikolaï Dmitriev... était-ce une mauvaise ou bonne idée étant donné la situation mentale de la jeune fille face à lui, ou juste une excellente occasion de devenir amis? Ara, étant ce qu'elle est, n'avait même pas pensé à la première option et s'était lancée en se disant que c'était malgré tout une bonne occasion. Elle avait même poussé sa propre audace à reposer ses yeux violets directement dans ceux de son compagnon Serpy, non sans en subir la torture mentale inconsciente de devoir refouler – avec succès, c'était au moins ça – toutes ces pensées élogieuses des yeux dudit compagnon. Oui, c'était bien elle, ça.

[HJ : mauvais post, je m'excuse... mon rhume en sera puni sévèrement, je le promets!]

Le répondant d’Arabella lui plut, elle ne se vexait pas et, qui plus est, elle ne se démontait pas non plus sous les piques narquoises. Encore heureux, sinon ils n’auraient pas pu aller bien loin dans leur relation étant donné que l’ironie était comme une seconde nature chez Nikolaï. Il s’y mouvait avec une aisance acquise par des années d’entraînement. L’ironie était sa façon à lui d’appréhender le monde, de dresser une barrière entre lui et les autres pour ne pas être blessé et, si quelqu’un désirait le connaître un peu mieux, il fallait s’habituer à cette particularité. Ce que plusieurs avaient déjà fait depuis deux ans qu’il était en Angleterre donc il ne voyait nulle raison de changer. C’était une façon comme une autre de faire le tri parmi les gens avec qui il valait la peine de traîner et les autres. Et Ara faisait partie de la première catégorie.

Non seulement, elle était une excellente partenaire de Potions, qui avait la patience nécessaire pour gérer son inaptitude chronique dans cette matière, mais en plus il pouvait discuter du pays avec elle. Ainsi, lorsqu’il vit sa gêne se peindre sur ses joues après avoir raconté ses chocs à répétition contre les gardiens de fer du château, il conclut avec un sourire conciliant.

-Et bien toi au moins, tu n’abandonnes pas devant la difficulté. Certains auraient laissé tomber à la première altercation, mais pas toi, la persévérance est une vertu, alors peut-être qu’un jour tu leur mettras la pâtée à ces armures de pacotille, qui sait ?

La conversation dériva ensuite sur leurs raisons respectives de se trouver dans un tel endroit à pareille heure de la soirée. Les propos d’Arabella ne laissaient pas grand doute sur son explication : elle venait plus ou moins de déclarer faire partie des « fauteurs de trouble » du château. Très Gryffondorien ne put s’empêcher de penser Nikolaï. Trop tape-à-l’œil à son goût. Il préférait personnellement régler ses problèmes entre quatre murs plutôt qu'à la vue de tous, ce qui risquait de lui attirer des ennuis avec les profs et l’autorité en général. Or, il avait appris depuis tout petit qu’on ne se met pas l’autorité à dos sauf si l’on est prêt à en payer le prix fort, ce qu’il n’était pas. Mais, comme l’épisode avec la gastro de Fritz la semaine précédente l’avait prouvé, cela ne l’empêchait nullement de régler ses comptes avec classe et distinction, sans que personne ne puisse remonter la piste jusqu’à lui. Il fallait avouer aussi qu’il avait appris avec le meilleur, Isaac était un professeur d’exception, bien qu’ayant parfois des vues un peu trop rocambolesques au goût du jeune Russe. Enfin, c’était ce qui faisait son charme aussi, cette aura de je-m’en-foutiste excessif que rien n’atteignait jamais.

-Gagné, je ne cherchais pas à m’attirer les foudres de Rusard, je cherchais juste un endroit tranquille pour bouquiner. Mon dortoir est un peu trop « vivant » à certaines heures, quand à la Salle Commune je ne te fais pas un dessin, « calme » est rarement un bon adjectif pour la décrire. Résultat j’ai trouvé une pièce vide pas loin d’ici et c’est là que j’étais jusqu’à ton apparition … fracassante, termina-t-il en désignant l’armure fautive.
-Je sais pas pour toi, mais j'ai pas envie de retourner dans ma salle commune ou de continuer à visiter ce château toute seule comme une âme errante. Ça te déranges si on se tient compagnie ou...

Non, il avait l’intention de l’abandonner là comme un parfait mufle et de retourner lire en paix. Elle en avait de ces questions ! Evidemment qu’il préférait se balader en sa compagnie que seul, il était solitaire certes mais pas asocial non plus. Disons simplement qu’il choisissait ses fréquentations avec précaution, mais cela ne voulait pas pour autant dire qu’il rejetait toute proposition d’office. D’ailleurs l’idée qu’Ara ait pu imaginer qu’il allait la planter là l’amusa au plus haut point, il lui demanda donc :

-Tu pensais vraiment que j’allais refuser ta compagnie ? Je sais que mon blason me rend difficile à approcher pour certains, mais je ne t’aurais pas casé dans cette catégorie. De plus, je serais idiot de décliner l’invitation d’une jolie fille.

Et voilà ses manières de parfait petit gentleman inculquées de bal en réception durant toute son enfance refaisaient surface ! D’habitude, il arrivait à agir normalement avec les filles de son âge, mais de temps à autres, PAF, une phrase comme celle qu’il venait de sortir lui échappait. Il trouvait que ça lui donnait un style de nobliau pompeux atroce, il chercha donc immédiatement à se rattraper.

-‘Fin je veux dire, c’est l’occasion ou jamais de passer un bon moment en dehors de la salle de Mrs Byrne. Tu es très bonne pédagogue mais franchement les Potions, c’est quand même pas le summum du fun de mon point de vue. Par contre, visiter le château c’est autre chose, surtout qu’on a encore une heure de liberté avant que Rusard et son félin de malheur nous tombent dessus. Tu veux commencer par la salle où j’étais ? Elle n’a rien de particulier sauf son emplacement, derrière une tapisserie. Ça pourra toujours t’être utile pour une prochaine fois où tu devrais te cacher d’une attaque en traître de la part d’un de ces messieurs en armure, qu’est-ce que t’en penses ?, conclut-il en lui lançant un clin d’œil.

Il remarqua alors la couleur atypique de ses iris. Violets, ou plutôt lilas. Une couleur pour le moins inhabituelle mais qui le séduit immédiatement. En effet, paradoxalement, il avait beau être plutôt physionomiste –il reconnaissait une personne qu’il n’avait croisé qu’une seule fois presque à tous les coups- il n’était pas observateur pour un sou et ne retenait jamais la couleur des yeux ou de cheveux des gens. Il s’était d’ailleurs souvent fait la remarque qu’il ferait un témoin atroce dans une enquête : « Il avait les yeux marrons, ou peut-être noirs je ne sais plus, il faisait ... bah environ votre taille. Des lunettes ? J’me souviens plus à vrai dire ». Les Aurors s’en arracheraient les cheveux. Donc, autant dire, que lorsqu’il remarquait les yeux de quelqu’un, ils étaient toujours incroyables. Comme la couleur perlée du regard d’Akiko ou le rouge sang des yeux de Pernelle. Désormais, il ajouterait à sa liste le mauve du regard d’Arabella

Ara se retint d'avoir des yeux ronds comme des soucoupes, mais ne pu garder terré le feu rougeoyant qui montait à ses joues. Enfin, son teint si pâle s'était plus coloré d'un rose éclatant, mais pas vraiment d'un rouge, mais la signification n'en était pas changée, elle était gênée. Elle ne savait plus ou se mettre ni d'ailleurs comment réfléchir. Avait-il vraiment dit jolie? Qu'elle était jolie? Le reste du monde lui fut occulté l'espace d'un instant et l'écho de la fin de cette phrase - dont elle n'avait plus aucun souvenir du début, d'ailleurs - se réverbérait dans son petit crâne d'ado.
Pas de béguin, tu dis?
La lionne commençait à en douter de plus en plus et ce, malgré son orgueil qui ne demandait qu'à s'enfuir loin dans son lit du haut de la tour des Gryffondor. Elle n'arrivait pas à croire que LUI venait de dire qu'elle était jolie. Le pensait-il? Sûrement pas. Arabella n'était pas du style pessimiste, mais jamais on ne lui avait dit comme ça qu'elle était jolie. Non, jamais. Et ça faisait du bien quoi, elle ne pensait jamais à ça mais quelque fois, elle voyait d'autre filles recevoir des compliments et tout et cela avait fini par l'amener à se demander si il n'y avait pas quelque chose, ou si elle n'était pas simplement laide... c'est ce pourquoi l'ado avait très peur qu'il n'ait peut-être pas pensé ce qu'il disait.

- ‘Fin je veux dire, c’est l’occasion ou jamais de passer un bon moment en dehors de la salle de Mrs Byrne. Tu es très bonne pédagogue mais franchement les Potions, c’est quand même pas le summum du fun de mon point de vue. Par contre, visiter le château c’est autre chose, surtout qu’on a encore une heure de liberté avant que Rusard et son félin de malheur nous tombent dessus. Tu veux commencer par la salle où j’étais ? Elle n’a rien de particulier sauf son emplacement, derrière une tapisserie. Ça pourra toujours t’être utile pour une prochaine fois où tu devrais te cacher d’une attaque en traître de la part d’un de ces messieurs en armure, qu’est-ce que t’en penses ?
- Heu... l'enfant reprit contenance. Oui! Bien sûr, ça serait sympa.

Les émotions qui venaient de monter en elle la rendait confuse, mais merci seigneur, on l'avait doté d'un excellent talent d'actrice. Tout d'abord le soulagement qu'il ait changé de sujet, la déception, d'avoir ainsi l'impression qu'il n'avait pas vraiment voulu dire qu'elle était jolie, le malaise d'en être si sensible et de la présence du serpentard et finalement la joie de pouvoir parcourir un peu le château avec lui. Tout cela se contredisait tant que la troisième année ne s'y retrouvait plus du tout. Ça n'était décidément pas facile. Vraiment pas. Toujours était-il qu'il fallait reprendre contenance et faire comme si de rien était. Oui, c'était ça qu'il fallait faire.
Elle le suivit donc jusqu'à la classe, sans vraiment parler, mais une petite toute petite idée riquiqui de rien du tout s’immisça dans son esprit. Celle de le remercier. C'est vrai quoi, on lui avait jamais spontanément dit qu'elle était jolie! Donc la moindre des politesses, c'était qu'elle le remercie, non? Non? Non...

- Heu Nikolaï... elle marqua une pause, le temps comme suspendu dans son visage, puis se reprit. Non... laisse.

Ben voilà. Bravo, beau rattrapage de nulle. Elle rougit une nouvelle fois en détournant un peu le regard. C'était débile, débile, débile. Aurait pu mieux faire était un euphémisme ici, non mais vraiment, autant aller se taper la tête sur un mur jusqu'a l'inconscience. Ou fuir. Mais ce serait lâche et elle n'était pas une lâche. Non. Reste et confronte. Tu peux y arriver! Ou pas. Oh et puis merdouille, pourquoi s'en faire. Elle le fixait, pourquoi devait-il avoir d'aussi beaux yeux, hein? Pourquoi? Soudain un fait la frappa. C'était en partie ça qui empêchait ses jambes de s'activer et qu'elle parte en courant comme une malpolie. Ces yeux la fascinait et oui, devait-elle avouer...
Elle avait envie de le connaitre.

- hem... dis-moi, on pas nos cours de potions ensemble, mais j'me rends compte que j'te connais a peine. Alors heu... l'ado utilisa son sourire le plus amical et fit un regard sympathique. t'aime faire quoi de ta vie, à part être sympa avec les batteuses d'Armures?

[HJ : Salut! Je m'excuse pour ce retard abjecte et ce retour très faible. Vraiment, mon inspiration ne me revient que très lentement, mais au moins, elle reviens! Donc mes excuses, j'espère qu'au moins il te va!]

Elle accepta sa proposition et ils se mirent en route vers la fameuse salle cachée par la tapisserie, une endroit en soi inintéressant au possible mais utile à connaître en cas de fuite intempestive, si on avait Rusard aux trousses par exemple pour en donner un parmi d’autres. Et il lui semblait que la jolie griffonne avait déjà connue cette situation plus d’une fois et qu’elle risquait fort de renouveler l’expérience dans un futur pas trop lointain. Il s’imagina d’ailleurs mentalement la scène et dut retenir un sourire d’amusement qu’elle n’aurait probablement pas correctement interprété. Mais, de toute façon, il fut bien vite tiré de ses pensées par sa voix, alors qu’il lui tenait la porte pour rentrer dans la pièce.

-Heu Nikolaï...

Il se tourna vers elle, tenant toujours le chambranle, attendant de savoir ce qu’elle avait à lui dire mais la suite le laissa sur sa faim. Il n’insista pas, trop bien élevé pour cela, mais il n’en fut néanmoins pas moins décontenancé. Que pouvait-elle bien avoir voulu dire pour se reprendre à la dernière minute et préférer passer si rapidement à autre chose ? Il ne le saurait probablement jamais, donc mieux valait ne pas s’y attarder. Il s’apprêtait donc à s’aventurer plus en avant dans la pièce et à lancer un Lumos pour pouvoir faire visiter les lieux à sa compagne de soirée avant de partir pour des destinations plus palpitantes lorsqu’elle reprit la parole.

-Hem... dis-moi, on passe nos cours de potions ensemble, mais j'me rends compte que j'te connais à peine. Alors heu... t’aime faire quoi de ta vie, à part être sympa avec les batteuses d'armures?

La dernière remarque lui valut un sourire amusé, voilà qu’elle remettait ça avec l’autodérision qu’il avait déjà pu apprécier chez elle depuis le début de l’année. Il l’invita donc à entrer et illumina l’endroit d’un Lumos Maxima, ils s’assirent ensuite à même le sol -il aurait bien fait apparaître des coussins s’il avait su mais c’était au-dessus de ses connaissances magiques actuelles, donc ils se contentèrent du parquet- et il commença à lui exposer ses goûts.

-Ecoute, avant tout j’aime les livres d’aventure. Qu’ils soient en russe ou en anglais, je les avale littéralement. Et attention, pas forcément des bouquins pour ados, les grands classiques me plaisent tout autant. Tant que l’histoire est intéressante, ça me suffit. Sinon …

Il s’arrêta une seconde car, mine de rien, ce n’était pas une question à laquelle il avait vraiment réfléchi avant ce soir-là. Il se contentait habituellement de faire les choses qui lui plaisaient de façon naturelle, et puisqu’aucune connaissance ne lui avait posé la question jusque-là, il ne s’était pas spécialement attardé dessus. Il reprit néanmoins assez vite.

-J’aime voler. Pas le Quidditch, je n’ai pas assez l’esprit d’équipe et je trouve ça beaucoup trop violent à mon goût. Par contre j’adore la sensation procurée par la vitesse sur un balai. Mon truc c’est les acrobaties aériennes, même si je ne m’entraîne pas des masses. Je fais plus ça pour le plaisir, quoique un de ces quatre, je postulerais bien pour le poste d’attrapeur de Serpentard maintenant que Megan est aux abonnées absentes. C’est le seul poste où je n’aurais pas à jouer avec les autres et où mes goûts pour le vol seront vraiment utiles.

Il n’avait pas osé dire mes compétences parce que ça faisait prétentieux, surtout comp aré à certains génies du balai que comptait le château, et qu’il avait horreur de donner cette impression aux gens. Il finit donc par, logiquement, retourner la question à sa destinataire.

-Et toi, c’est quoi ce qui te fait vibrer dans la vie ? A part bien évidemment mettre une bonne dérouillée aux armures du château j’entends.

OK, c’était facile comme remarque, mais il n’avait pas pu s’en empêcher. Il espérait qu’elle ne le prendrait pas mal mais il ne le pensait pas, elle avait montré tous les signes de savoir comprendre un blague jusqu’ici, il n’y avait donc aucune raison que ça change brusquement.