Just a matter of bad luck... or not for once ?(pv Lynn) [T]

Novembre. Sale mois, sale temps, sale température glacée. En somme, un mois que détestait Alan par dessus tout. Et en plus, la cerise sur le gâteau, il y avait les courses pour les cadeaux de Noël, ou comment ruiner son argent de poche. Même si cela lui faisait plaisir d'offrir des présents à ses proches, cela en faisait un petit nombre, et heureusement que pour sa famille proche, son père et sa mère, c'étaient ses économies moldues qui y passaient et non les sorcières. Bon, il était déjà fixé sur les idées concernant sa meilleure amie Lavande, aussi pour Tomas, restait à trouver pour Sean, Manu, et surtout Ophélia, encore en rétablissement et dont la grossesse approchait très doucement vers sa dernière étape des ultimes mois. Et là, s'il était de sortie cet aprem là, un Vendredi de début Novembre, c'était pour s'occuper des cas de Miss Lavande Brown et de Miss Honor Desoya, les deux ensemble, oui mon général il avait besoin de se changer les idées depuis la sortie entre amis au pire des endroits possibles pour le jeune homme : un café branché pour les couples à Pré Au Lard... ah merci Tomas, vraiment ! Ou pas d'ailleurs... bref ne nous attardons pas sur le sujet, c'était passé, un point c'est tout. Comme il avait nettement clarifié à cette occasion ses relations vis à vis de La Vipère, et avait presque entièrement coupé les liens avec elle après une scène d'engueulade qui resterait dans les annales. Mais il ne se sentait jamais à l'aise, même après cela, quand il voyait par inadvertance Lavande avec Kaelir en échanges amoureux, ou même d'autres couples, cela le rendait autant malade que lorsque des gens comparaient - à tord - sa relation avec Lavande de couple amoureux alors qu'en fait il ne s'agissait juste qu'une profonde et mutuelle amitié, étant l'un pour l'autre les meilleurs amis réciproquement. Il n'était jamais à l'aise avec ces choses là, et dès que le sujet était évoqué directement ou indirectement, il s'énervait plus que de coutume, c'est dire les dégâts...

Bref le Chemin de Traverse était le lieu par excellence pour trouver des idées cadeaux, le paradis donc en cette période pour Alan, si ce n'est que comme toujours - voire pire que jamais - il était bondé en masse humaine, et le pauvre jeune homme n'était pas gâté avec son agoraphobie légère. Il se frayait donc difficilement un chemin, veillant à rester poli en dépit de quelques grommellements habituels de mécontentement - car oui monsieur était un grognon de première quand il se sentait comprimé par la masse humaine - mais sa grande silhouette élancée et plus puissante depuis son rituel l'aidait grandement à ne pas rester coincé à certains passages difficiles. Le temps était fort maussade, il pleuvait de surcroit, et même des cordes, et même que des flaques très trompeuses parsemaient le sol. On pouvait aussi signaler l'aspect glissant des pavés du Chemin, surtout avec des pièges comme les plaques d'égouts. Un vrai parcours de combattant pour le promeneur distrait ! Il était vêtu ce jour là d'un simple gilet noir qui se fermait d'une fermeture éclair masquée par des coutures, se trouvant par dessus un polo noir avec l'écusson des armes de sa formation à l'UMA - Les magico-soins - et avait revêtu son autre jean d'un bleu assez prononcé et profond, confortable et basique par excellence, maintenu par une ceinture noire en cuir, et aux pieds portait des converses assez usées d'un noir délavé, mais encore imperméables et chaudes pour la dure saison qui s'annonçait. En plus d'un manteau imperméable de mi-saison proche du ciré mais de ces modèles sans capuche fournie avec, il avait donc des paquets vides dans une des poches de son éternelle besace restreinte au minima vital dans le contenu, et dans sa main droite un grand parapluie bleu marin de toile hérité de sa mère qui n'en n'avait plus l'usage, dont il se servait actuellement pour se protéger de la pluie - et non il n'y a pas que les filles qui se servent d'un parapluie, regardez plus attentivement dans la rue les jours de pluie autour de vous bande d'ignares à l'esprit étroit si jamais vous en doutez . Pour l'heure, il était d'humeur joyeuse et avait de bonnes raisons de l'être : primo, il était à jour pour une fois dans son boulot ; secondo : il avait presque toutes ses idées de cadeau à portée ; tertio : il n'avait reversé personne à l'arrivée sur le Chemin, lors de la fin de son transplanage depuis sa chambre à l'UMA ou Université de Magie Avancée d'Angleterre. Donc tout allait bien dans le meilleur des...

SBAM !

C'était évidemment trop beau pour que cette veine si rare puisse continuer éternellement, puisque dans un mouvement de foule soudain il se retrouva déplacé sur la gauche, et fit une de ces rencontres percutantes dont il avait le secret inné avec une SPNI - Silhouette de Personne Non Identifiée, ou FNIP, Figure of Non Identified Person en anglais de cité - le mouvement de foule fut tel que les deux jeunes gens se retrouvèrent face à l'autre, mais tous les deux firent une rencontre frappante avec le sol dans un brutal contact de par leur postérieur, séparés uniquement de quelque mètre à peine. Quelques instants sonné, son parapluie tombé par terre à quelques pas seulement, le jeune homme murmura à voix basse :

- "Par Merlin, pas encore... décidément je suis maudit là dessus..."

Les murmures se rassemblaient tout autour d'eux, alors que la jungle humaine, avide et curieuse du malheur des autres, s'était figée un bref instant comme un cocon autour d'eux, ce qui ne mettait pas à son aise le jeune étudiant qui s'apprêtait à les chasser avec humeur quand il se rappela de la personne qui avait connu le malheureux sort en face de lui - c'est à dire être trempé, ridiculisé au possible - et conscient de sa part de responsabilité, le jeune homme redressa son regard alors d'un noir d'encre en raison du peu de lumière vers sa "victime" involontaire, confus et affreusement gêné alors qu'il se remit debout pour tendre une main en direction de la personne dans l'intention de l'aider à se relever - car oui monsieur peut se montrer maniéré quand il le voulait bien :

- "Désolé, vraiment, je ne vous avais pas vue et ce maudit mouvement de foule soudain... vous allez bien ? Rien de cassé j'espère ?"

Une jeune fille apparemment, assez jolie - même célibataire aguerri il gardait quand même des yeux pour remarquer la beauté de la gente féminine quand elle était présente - proche de son âge ou un peu plus jeune. Ah, il était décidément bien gauche et maladroit comme tout quand il s'y mettait, vu que sa malchance légendaire le poursuivait continuellement !

La foule était dense sur le Chemin de Traverse en ce début Novembre. Pour son anniversaire, Lynn avait décidé de s'offrir un petit quelque chose et flânait donc dans les boutiques.
C'était sans compter la cohue du week-end, à quelques semaines de Noël.
Les rues étaient bondées et Lynn s'engouffrait dès que possible dans les boutiques longeant la rue pour échapper au flot de passants. Elle en profita pour s'acheter un peu de matériel pour ses amulettes, un livre ancien de Runes et une étole délicate brodée de fils d'argent, assortie à ses yeux.

Quand elle estima qu'elle avait terminé ses achats pour la journée, elle s'emmitoufla dans sa cape, enroula son écharpe autour de son cou et reprit la direction de Chaudron Baveur où elle espérait boire une bierraubeurre avant de rentrer.

Elle se maudit d'avoir oublié son parapluie lorsqu'une pluie mêlée de neige se mit à tomber et elle accéléra le pas, les yeux rivés vers le sol pour ne pas trop être mouillée.

Puis soudain, sans qu'elle comprenne ce qui lui arrivait, il y eu un gros choc et elle se retrouvé projetée sur le sol, au beau milieu d'une flaque d'eau, ses paquets éparpillés autour d'elle.

Elle grimaça en se redressant, entendant quelqu'un marmonner non loin d'elle. Elle était trempée. Elle se massa l'épaule avant d'essayer de récupérer ses affaires, malheureusement pas en très bon état.

La personne qui lui était rentrée dedans, un jeune homme, à ce qu'elle vit, s'excusa, affreusement gêné. Il lui proposa sa main pour se relever, qu'elle accepta avec gratitude.

- Ce n'est pas votre faute, je ne vous ai pas vu non plus. Ca va, merci, juste un peu secouée.

*Et trempée*

Mais elle n'allait pas en rajouter, il avait l'air déjà suffisamment embêté.

Elle croisa son regard et lui sourit pour le rassurer. Il était mignon.

Alors que le flot de passant avait repris autour d'eux, elle lâcha sa main pour s'agenouiller récupérer ses affaires.

Alors qu'elle pensait qu'il allait simplement la planter au beau milieu de la rue, elle releva les yeux pour constater qu'il était toujours là.

- Ca va aller, ne vous inquiétez pas, ce n'est pas grave.

"Ce n'est pas votre faute, je ne vous ai pas vu non plus. Ça va, merci, juste un peu secouée."

Jolie, et de surcroit sympathique, conciliante et compréhensive, ce qui était plutôt assez rare chez la gente féminine si incompréhensible par moment. Oh, il pouvait bien en parler : son ex meilleure amie la vipère avait eu un caractère exécrable en ce genre de situation. Sans parler de la serdaigle - qui devait maintenant être en sixième année si sa mémoire ne lui faisait pas défaut - cette Clarisse Mc Brien qui avait été son adversaire du tournoi de duels - une manche très serrée d'ailleurs l'année dernière - et qu'il avait croisé en une pareille circonstance peu avant ledit match. Mais la bleue et bronze avait fort mal réagit alors que le jeune homme s'efforçait de réparer sa bourde et d'être poli au possible, et forcément ils n'étaient pas devenus de grands amis, très loin de là : pour être franc, ils se détestaient cordialement et se supportaient assez difficilement en vue de leur caractères assez prononcés, donc Alan avait jugé bon de tout faire pour éviter un nouvel éclat de voix et rester sur des relations aussi neutres que possible. Et il en vivait pas mal du tout, bien au contraire, il avait la paix maintenant. Bon, pas qu'il détestait la serdaigle du moins elle n'était pas encore dans sa liste noire, juste dans la liste rouge mais s'il pouvait se passer de la voir, il ne s'en porterait que mieux - il n'avait guère de bons souvenirs des rares moments de malchance où ils s'étaient croisés et recroisés...

Quoiqu'il en soit, celle qui se trouvait en face de lui n'était vraiment pas du même genre, et c'était déjà un bon point pour elle, afin qu'il ne perde pas sa bonne humeur si rare sous ce temps maussade et frisquet au possible... ah d'ailleurs en parlant de frisquet, elle devait être congelée la pauvre ! Il la releva donc sans trop de mal - légère comme elle était - et répondit avec un léger sourire quand même embarrassé alors qu'elle ramassait ses affaires éparpillées un peu partout avant qu'il ne puisse lui proposer son aide sur la question :

- "Tant mieux, le choc a été un peu brutal... j'aurais quand même du faire un minimum attention. Je vous ai même trempée, décidément je ne fais pas les choses à moitié quand je gaffe.... c'est pourquoi j'ai horreur des jours de pluie, et c'est pire encore les jours d'affluence précédant les fêtes. Parlant de cela, vos commissions n'ont rien ? Rien de fragile j'espère..."

Effectivement, s'il avait été un salopiaud de première, il aurait pu se barrer sur ces derniers mots, mais non, il avait trop bon cœur et pour une fois bien conscience des tords causés par sa légendaire maladresse. Puis mince quoi, il avait quand même un semblant d'éducation et de manières vis à vis des personnes qu'il ne connaissait pas ou pas bien, surtout envers la gente féminine - en même temps, avoir vécu pendant des années sans père avec sa mère et sa cadette favorisée, la tyrannie féminine, il connaissait fallait hélas se plier aux lois de la majorité en nombre en démocratie, sorcière comme moldue...

Mais non, il ne barra pas, il resta là, encore sonné et un peu confus de l'histoire. Merdum, il devait bien avoir un moyen de se racheter quand même ! C'était mal de laisser un tord que l'on a fait à quelqu'un sans la moindre réparation, ou compensation ! En plus - même s'il se méfiait un peu de la gente féminine - elle était plutôt jolie et avait un de ces regards fascinants que l'on ne trouvait pas partout, puis elle ne semblait pas de mauvais caractère. Ah quelqu'un avec un bon caractère dans ce monde de brutes de pressés au début de la saison de la chasse aux cadeaux de Noël, mon Dieu, quelle bénédiction !

"Ça va aller, ne vous inquiétez pas, ce n'est pas grave."

Ah ah démasqué Alan, elle s'est rendue compte que t'étais resté planté là à réfléchir à toute vitesse pour trouver une solution d'amendement. Même un petit quelque chose, mais au moins pour la symbolique du geste... sans la perdre de vue, son regard bienveillant et chaleureux quoiqu'un peu méfiant, il répliqua tout en se décoiffant encore plus ses cheveux - trempés donc non ébouriffés pour une rarissime fois - et reprenant son parapluie au vol qui avait été abandonné au sol sur le moment :

- "Même si vous dites cela je me sens un peu con là quand même... voyons, qu'est ce que je peux faire pour me rattraper... ? Ah oui ! Êtes vous pressée ? Sinon laissez moi au moins vous offrir une boisson chaude quelque part pour vous réchauffer, ce serait con que vous chopiez une pneumonie après avoir été autant trempée, mieux va aller au sec. C'est le moindre que je puisse faire, en outre, cela ne me dérangerait pas : vu ce sale temps, tout le monde va se réfugier dans les magasins et ça va être proche des enfers pour moi. Vous êtes d'accord ?"

Il y eut un petit moment de silence, avant qu'il ne tilte qu'on pouvait prendre ses propos pour ce qu'ils n'étaient pas selon le mode de pensée de certaines personnes de la gente féminine, et rajouta avec précipitation, une voix chaleureuse et un léger rire gêné lui échappant :

- "C'est... juste pour m'amender un peu, vous comprenez. En plus comme cela, avec votre accord, s'il y a de la casse, je pourrais estimer les dégâts matériels et essayer de les réparer, ou au moins de les rembourser. En tout cas, j'pense que vaut mieux pas qu'on reste plantés là à moins de vouloir devenir des éponges humaines, vous croyez pas ?"

(Mon verbe "détremper" étant source de confusions de sens, je change

)

Lynn sourit en l'écoutant babiller. Cela lui rappelait Lavande qui avait tendance à ne plus pouvoir s'arrêter de parler quand elle était embarrassée.

- Non, non, rien de fragile. Dit-elle en soulevant son livre imbibé et boueux. Rien dont ne puissent venir à bout quelques bons sortilèges.

Elle se releva et sourit alors qu'il lui avouait se sentir très bête et qu'il souhaitait faire amande honorable.
Elle étudia un instant sa proposition tandis qu'il renchérissait en disant qu'il pourrait estimer les dégâts et le cas échéant la rembourser.
Il semblait toujours un peu embarrassé mais ses joues rougies lui allaient bien et il avait un sourire charmant. Elle laissé échapper un petit rire cristallin quand il les compara à des éponges humaines et du avouer qu'il n'avait pas tort, elle s'empressa d'accepter son invitation. Après tout, il ne s'était pas enfui comme un voleur après l'avoir bousculé: il devait avoir bon fond. Si cela pouvait le rassurer, elle n'allait pas le lui refuser :

- J'avais justement l'intention d'aller boire une bierraubeurre, vous n'avez qu'à m'accompagner ! Proposa-t-elle.

Elle en profita pour se glisser sous son parapluie, replaçant inconsciemment une longue mèche de cheveux noir derrière son oreille. Ses vêtements avaient beau déjà être trempés, ses cheveux n'avaient encore pas trop souffert et elle préféra se mettre à l'abri pour le reste du trajet.

- Le Chaudron Baveur, ça vous convient ?

Elle attendit qu'il acquiesce pour se mettre en route. Bizarrement, maintenant qu'ils étaient tout près l'un de l'autre sous le parapluie, la foule ne lui paraissait plus aussi menaçante, presque comme si les passants s'écartaient devant leur passage. Voilà qui était agréable.
Elle échangea un regard avec le jeune homme et lui sourit lorsqu'il lui ouvrit la porte du Pub.

Ils s'installèrent à une table non loin de l'immense cheminée et la jolie Gryffondor enleva sa cape et son écharpe pour les faire sécher. Elle passa une main dans ses longs cheveux noirs pour les discipliner un peu et s'installa face au jeune homme.
En toute autre circonstance, elle aurait porté sa tenue de Poudlard mais de retour à Londres pour le Week-end, elle s'était habillée normalement. En vue de son expédition par ce temps froid et pluvieux, elle avait privilégié des vêtements chauds et confortables. Elle portait un jean bien taillé mais sans prétention ainsi qu'un pull à grosse mails gris, légèrement moulant. Elle portait autour de son cou l'une des amulettes de sa création.

Elle en profita pour faire l'inventaire de ses affaires et les remettre en état. L'étole avait besoin d'un bon sort de nettoyage et il faudrait qu'elle sèche chaque page du livre individuellement si elle ne voulait pas qu'il gondole. Le bois pour ses charmes et amulettes était également mouillé et il faudrait le laisser à l'air libre plusieurs jours avant de pouvoir l'utiliser. Certaines des pierres qu'elle avait acheté s'étaient un peu abîmées en roulant sur le sol, mais elle pourrait les polir. Globalement, il y avait peu de dégât et rien d'irréparable.

- Voilà ! Rien de grave ! Assura-t-elle en remettant le tout dans ses sacs.

Elle se rendit alors compte qu'elle ne s'était pas présentée :

- Au fait, je m'appelle Lynn, dit-elle en lui tendant la main. Je pense qu'on peut se tutoyer ?

Et elle lui offrit son plus beau sourire, espérant qu'il arrêterait enfin de s'en vouloir pour ce malheureux incident.

Autant il se différenciait sur des points majeurs avec sa meilleure amie Lavande Brown, il se rapprochait d'elle sur sa forte propension à la riche verbe, encore plus quand il était exalté dans une idée, ou dans le cas présent, sous l'emprise d'une très forte gêne. Mais les forts liens amicaux avec l'ex griffonne qui était maintenant sa meilleure amie, la jeune inconnue ne pouvait pas les connaître, tout comme lui ne pouvait pas se douter qu'elle connaissait Lavande. Là n'était pas le propos, donc ne nous attardons pas davantage sur d'aussi menus détails diégétiques, historiques, narratifs. Il eut une légère grimace en voyant le libre tout boueux - pauvre victime de l'accident, qu'il plaignait tout en détestant les livres en général, sauf pour les potions avancées et la botanique curieusement - et fut infiniment soulagé en entendant le premier constat des dégâts de la jeune demoiselle :

- "Me voilà quelque peu rassuré ! La magie est vraiment quelque chose de génial en ce genre d'occasions, pas vrai ? Tant mieux, tant mieux ! J'ai tendance à oublier que des sorts comme "reparo" ou "recurvite" existent pour arranger ce genre de situations..."

Punaise il n'aimait pas avoir des soucis avec ces êtres étranges, fascinants et souvent incompréhensibles qu'étaient les membres de la gente féminine, une catégorie de personne si hétérogène en caractères et qui avait bon nombre d'exceptions à la règle qui les définissait du point de vue masculin fortement affirmé ! Mais là... elle confirmait la bonne impression qu'il avait eu d'elle au premier regard, se rapprochant plus du camps des "Lavande" que des "Honor Mac Tansey" ou je ne sais plus quoi comme titre de noblesse.Il fut donc ravi lorsqu'elle vocalisa l'acceptation de sa proposition d'amendement :

"J'avais justement l'intention d'aller boire une bierraubeurre, vous n'avez qu'à m'accompagner !"

Un sourire profondément soulagé et plus à l'aise vint immédiatement fleurir sur son visage, alors qu'il l'attendait pour décider que faire selon la réponse de la jeune fille, et le jeune étudiant, enchanté, répondit avec sa sincérité et chaleur habituelles qui le caractérisaient quand il était dans son humeur normale, celle bonne et joyeuse :

- "J'accepte cet arrangement, et je vous prie dans la foulée de me laisser vous offrir votre bièraubeurre ! Non, pas de mais, j'insiste ! Cela me fera plaisir, je n'aime pas ne pas dédommager les dégâts, c'est un de mes défauts. Va pour le Chaudron Baveur, c'est une valeur sûre !"

Elle avait un regard franc et clair qui n'étaient que si peu communs chez la gente féminine, qu'il apprécia donc à sa juste valeur. Elle grimpait dans son estime, passant rapidement au statut de "simple inconnue" à "personne sympathique" - Rank up ! XD - et apprécia son rire aussi clair et pur que le cristal en réponse de sa petite plaisanterie pour détendre l'atmosphère. Ça c'était quelque chose d'appréciable, qu'elle ne prenne pas la mouche juste pour un petit trait d'humour, c'était très rare aussi. Surpris de la voir se déplacer à l'abri de son parapluie, il eut un léger sourire amical et plaça l'objet imperméable de façon à ce qu'il la garde aussi de la sorte de pluie de fin d'Automne bien humide qui s'abattait sur Londres avec rage en cet instant. Des fois les passants, alors qu'ils s'acheminaient vers leur destination, les regardaient étrangement, auxquels regards le jeune étudiant répondait des regards surpris, ne comprenant pas très bien de quoi il retournait - car non, il n'était pas comme l'ancien Manu ou Sean lui sur ces choses là il était beaucoup plus candide et ignorant depuis... les dégâts des trois dernières années. Il l'observa donc comme une personne normale l'observerait, histoire de faire quelques petites déductions qu'il mettrait à l'épreuve tout à l'heure s'il l'osait. Car oui, il aimait bien faire des déductions sur les personnes qu'il rencontrait, histoire de voir si son sens de l'observation ne s'émoussait pas trop, et en général il se trompait fort peu.

Bien éduqué, il laissa la jeune demoiselle passer en première dans le pub, lui ouvrant la porte - pas de mauvaises interprétations, je vous entend déjà, il faisait la même chose pour sa meilleure amie Lavande comme pour sa petite soeur ou sa mère, c'était juste un zeste survivant de bonne éducation sous la tyrannie féminine à Brighton, au domicile maternel - et en profita pour secouer dehors le parapluie en tissu bien trempé lui aussi en raison des fortes averses saisonnières, le repliant ensuite pour rejoindre la demoiselle, saluant le gérant de l'établissement au passage et commandant, pour la jeune fille la bièraubeurre promise, pour lui un simple thé noir comme celui qu'il prenait toujours, bon anglais de son état, et après avoir prit commande pour qu'on puisse les leur apporter ensuite à leur table, il rejoignit la jeune inconnue, ôtant son manteau à lui détrempé par la flotte de Novembre avant de s'installer en face de la demoiselle, dont les vêtements ne lui donnaient aucun indice sur son identité. Toutefois, quelques petits éléments purent le guider un peu, et écoutant son deuxième constat rassurant sur l'état des affaires de cette dernière, il eut un sourire poli et chaleureux, rassuré, avant qu'elle ne lui tende sa main tout en se présentant brièvement et en demandant le tutoiement. Après un léger rire, comprenant la demande, il répondit tout en serrant la main tendue d'un geste strictement respectueux et chaleureux :

- "Oui, surtout que l'on a presque le même âge, le tutoiement m'ira très bien. Enchanté Lynn, je suis Alan Desoya, mais tu peux m'appeler Alan, je préfère, quand on utilise mon nom de famille c'était rarement bon signe pour ma pomme, surtout de la part des profs !"

Le sourire de la jeune Lynn le mit tout de suite plus à l'aise, retombant naturellement dans son penchant curieux, chaleureux et sociable, alors qu'il reprit avec chaleur :

- "Quel temps de chien, hein ? C'est toujours comme cela en ce moment, quand ce n'est pas le brouillard, qui nous est si fameux à Londres ! Sale temps pour aller faire les commissions de Noël, mais pas le choix, j'ai horreur de la foule, donc j'aimerais éviter le gros rush de Décembre ! Je déteste cette période de l'année, vraiment une sale saison sur tous les points. Ah désolé si parle trop, c'est une de mes mauvaises manies et je suis relativement curieux de nature, dis moi si jamais cela te dérange."

Il rit légèrement, naturellement humble de son état, avant de poursuivre avec un sourire amical après la réponse de la jeune demoiselle :

- "J'imagine que t'avais une satanée bonne raison pour aller faire des courses sous ce temps, y a que des fous qui sortent sous cette pluie diluvienne ! C'est étrange, je ne crois pas t'avoir vue à l'UMA, pourtant j'y connais pas mal de monde... ah, tu es peut-être dans tes dernières années à Poudlard ! Je me trompe ?"

Le jeune homme semblait avoir retrouvé de sa superbe ce qui fit plaisir à la jolie lionne. Elle n'aimait pas intimider les gens. Elle avait trop longtemps été au centre de drames familiaux. Pendant des années, les gens n'avaient pas osé s'approcher d'elle, trop inquiétés par sa famille et ce qu'elle aurait pu leur faire. Ils n'avaient pas eu tort d'ailleurs quand on considérait ce qui était arrivé à ceux qui s'y étaient risqués.

Elle chassa cette pensée de son esprit et reporta son attention sur celui qui se présenta comme étant Alan.

- Alors enchantée, Alan, notre rencontre a pour le moins été percutante ! Il y a des façons plus douces de faire de nouvelles connaissance, mais celle là est pour le moins originale ! Je n'ai pas l'habitude de me faire offrir une bierraubeurre par tous ceux qui me rentrent dedans ! Confessa-t-elle d'une voix amusée.

Elle acquiesça à son commentaire sur le temps. Il avait raison, ils n'étaient vraiment pas gâtés ces temps-ci.

- Je n'aime pas trop la foule non plus, mais j'aime bien les courses de Noël, avoua-t-elle avec un sourire. Même si les miennes sont déjà terminées depuis quelques temps !

Elle haussa les épaules quand il avoua qu'il parlait trop et secoua la tête :

- Non, non ça ne me dérange pas ! C'est assez rafraichissant en fait ! J'aime les gens qui sont naturels ! Et si tu pousses la curiosité un peu trop loin, je te le ferai savoir ! Proposa-t-elle gentiment.

Il lui demanda alors quelle bonne raison l'avait poussé à affronter ce temps détestable et elle rougit légèrement:

- Ho, je ne sais pas si c'était une bonne raison… c'est mon anniversaire, avoua-t-elle d'une voix embarrassée. J'étais sortie pour m'offrir un petit quelque chose.

Elle se sentait un peu mal à l'aise de lui raconter sa vie mais elle n'avait pas voulu lui mentir. Il fit ensuite remarquer qu'il ne l'avait jamais vue à l'UMA et suggéra qu'elle était à Poudlard:

- Gagnée ! Gryffondor Septième année ! Et toi alors, tu étudies quelle branche à l'Uma ?

Le Serveur leur apporta leurs boissons et elle trempa ses lèvres avec délectation dans le breuvage sucrée.

- Humm.. fit-elle en se laissant tomber contre le dossier de sa chaise. Rien n'est plus réconfortant qu'une bonne vieille Bierraubeurre !

En tout cas, elle n'avait déjà presque plus froid !

"Alors enchantée, Alan, notre rencontre a pour le moins été percutante ! Il y a des façons plus douces de faire de nouvelles connaissance, mais celle là est pour le moins originale ! Je n'ai pas l'habitude de me faire offrir une bierraubeurre par tous ceux qui me rentrent dedans !"

On était toujours mieux au chaud quand il pleuvait autant, dans une pièce près d'un bon feu de cheminée, accompagnés mais sans être oppressés par la foule de badauds dehors. Il connaissait bien le Chaudron Baveur, il s'y était rendu un certain nombre de fois puisqu'il faisait la jonction entre le monde sorcier et le monde moldu... son monde natal... mais plus trop son monde actuel. Etait-il un expatrié en ce sens ? Non, car il se savait désormais partie intégrante de la société magique, l'un de ses citoyens alpha qui se perdaient dans la foule des autres personnes. Le bar où ils se trouvaient, en outre sa grande réputation, avait l'avantage d'être raisonnable en prix, et surtout pourvu d'une atmosphère plutôt chaleureuse pour les anciens de Poudlard. Tout de suite plus à son aise que dehors, sous la flotte glacée et compressé par la foule, l'amusement de la jeune Lynn lui arracha un sourire lui-même amusé, et il confia dans une note d'auto dérision humble et franche au possible :

- "Je ne fais pas toujours attention où je vais, donc les rencontres percutantes, je les connais hélas trop bien ! Je suis vraiment maladroit quand je m'y mets, c'est vraiment affreux par moment, pire qu'un dragon dans un magasin de porcelaine. J'avoue être content que tu ne l'ais pas trop mal pris, on trouve pas souvent des personnes comme toi, c'est bien dommage ! C'est surtout aux arrivées des transplanages que je me fais voir, je redeviens presque toujours tangible au mauvais moment et bam, bonjour les dégâts et les hurlements ! Une fois, une vieille désagréable au possible m'a tellement hurlé dessus que je croyais devenir sourd, c'est dire !"

Il eut un sourire conciliant sur la remarque des cadeaux de Noël, tout en gardant un oeil vigilant sur les personnes aux alentours, avant de répondre d'un ton jovial et léger comme d'ordinaire :

- "S'il n'y avait pas la foule, je serais même ravi d'aller faire les courses de Noël, cela représente tant ! Une petite attention pour les amis, les frangins, la famille... cela permet de resserrer les liens parfois, surtout quand on vit loin d'eux. Ce sont toujours de bons moments en perspectives, ces fêtes de fin d'année, cela permet de se retrouver un peu... du moins c'est ce que je crois, on peut penser autrement ! Certains détestent Noël par exemple !"

Il rit avec légèreté sur sa remarque suivante, flatté, avant d'approuver d'un geste de la tête vif et animé la proposition qui lui était faite, avant d'écouter la suite avec attention, lui adressant un grand sourire en apprenant que c'était le jour de son anniversaire avant de commenter avec chaleur :

- "Bon anniversaire alors ! Pas de bol franchement pour le temps, on pourrait rêver de mieux pour son anniv' ! J'espère que tu vas le fêter avec tes amis comme il se doit, à Poudlard en plus c'est le cadre rêvé pour ce genre de trucs ! J'ai toujours pensé qu'il fallait profiter de ces moments là, car le temps file trop vite avant même que l'on n'y pense..."

Il eut un sourire satisfait quand il vit que ses déductions portèrent leur fruit : il ne s'était pas trompé, une fois de plus ! Donc une sang et or en septième année... logiquement elle devait avoir entre 17 et 18 ans, si l'on suivait le système des années à Poudlard. La septième année... une année d'horreur pure pour lui vis à vis de ce qu'il s'était passé... son regard se fit un peu songeur avant qu'il ne revienne brutalement à la réalité, se concentrant deux minutes pour se souvenir de la question posée, avant de rire gentiment et de répondre à la suite d'une voix chaleureuse et posée :

- "Je suis en magico-soins ! Et comme je suis en deuxième année, j'ai choisi ma spécialité, qui est la médicomagie. J'ai longtemps hésité avec la magibiologie, comme j'adore les potions, mais j'avoue que le métier de médicomage m'attire davantage. Je veux me sentir utile à quelque chose et aider le plus possible ceux qui en ont le plus besoin. On n'a jamais assez de médecins, et puis chaque personne, chaque vie que l'on arrache aux dents de la Mort... est une grande victoire à mes yeux... enfin... tu es en septième année donc... tu as une idée de ce que tu veux faire après cette dernière année ? Commencer la vie active ou continuer les études à l'UMA ? Y a une formation qui te brancherait ? Si t'as des questions là dessus, hésite pas, je serais ravi d'y répondre ! Après tout... c'est une année décisive. J'ai fais aussi ma scolarité à Poudlard, j'étais chez les noirs et or par contre, et assez fier de l'avoir été, c'était vraiment une chouette maison avec une ambiance du tonnerre !"

En dépit des années noires et des pertes qu'il avait subi... son regard noir se ternit un bref moment à cette pensée assez sinistre et restée dans les méandres de son esprit... les boissons commandées arrivèrent pile à temps - Alan avait déjà payé pour eux deux - et il prit avec un sourire de remerciement sa propre boisson dès qu'elles furent posées sur la table, un sourire amusé à la remarque de Lynn, alors qu'il souffla sur son propre thé noir pour le refroidir un peu, avant d'en prendre une gorgée, le savourant avec beaucoup d'attention, puis il répondit avec une bonne humeur évidente :

- "J'avoue, mais je préfère me limiter au thé en journée, comme après y a les soirées étudiantes imprévues parfois donc... je pense que tu comprends ! Sinon, tu as des matières préférées à Poudlard ? Des que tu ne peux pas supporter ?"

Lynn s'autorisa un rire, sans moquerie, lorsqu'il avoua être un maladroit pathologique. Lorsqu'il ajouta être soulagé qu'elle ait bien pris la chose, elle haussa les épaules:

- Je ne suis pas du genre colérique, je n'aime pas les conflits, et puis, ce n'est pas ta faute, à ta place, je n'aurais pas non plus aimé qu'on me hurle dessus. Et puis, rien de cassé, ça ne vaut pas la peine de s'énerver !

Elle acquiesça à sa remarque, même si un voile de tristesse passa dans ses yeux quelques secondes. Noël n'avait jamais été une fête familliale chez les Bowers. Et depuis que son plus jeune frère ne lui parlait plus, elle passait les fêtes seule. C'était surtout pour ses amis qu'elle faisait des cadeaux mais c'était tout aussi bien.

- Je n'ai plus beaucoup de famille, alors je ne célèbre pas trop Noël, avoua-t-elle sans rentrer dans les détails. Mais j'aime l'atmosphère de cette fête !

Gentiment, il lui souhaita un bon anniversaire:

- Merci ! Ho on le fêtera peut-être la semaine prochaine mais vu que je suis à Londres pour le Week-end, je vais simplement me faire un peu plaisir et prendre soin de moi.

C'était le premier anniversaire qu'elle fêtait vraiment depuis sa liberté retrouvée. L'année précédente après l'attaque de Poudlard, la fin d'année avait été difficile et elle avait même complètement oublié la date. Elle ne s'en était rendu compte qu'à Noël. Mais cette année-là était sa dernière année à Poudlard et elle comptait bien en profiter comme il se devait
!
Le regard de son interlocuteur se fit lointain et elle se demanda un instant si elle n'avait pas dit quelque chose qu'il ne fallait pas, mais il revint brusquement à la réalité avant de lui répondre.

- C'est un très beau métier, que tu as choisi ! Fit-elle, réellement enthousiaste.

Elle vouait une véritable admiration pour les gens comme lui qui décidaient de passer leur vie à aider les autres. Elle-même, à travers tous ses malheurs, avait eu la chance de rencontrer les aides adéquates, au bon moment. Elle serait sûrement morte depuis des années s'il n'y avait pas eu des gens n'hésitant pas à affronter les pires choses juste pour l'aider.
Un médico-mage avait même réussi à faire disparaître la majorité des cicatrices sur son dos. Elle lui devait beaucoup.

- Ho, je ne sais pas encore trop. Je n'ai pas pris ma décision. Je pense rentrer dans la vie active directement, peut-être avec quelques cours en parallèle à l'UMA. Je m'intéresse énormément aux Runes et aux charmes, raconta-t-elle en tripotant machinalement son amulette. J'ai beaucoup appris toute seule sur leur utilisation, mais je ne dirais pas non à un cour de professionnel !

Elle l'écouta raconter qu'il était un ancien noir et jaune et un sourire éclaira son visage :

- J'ai quelques amis chez Poufsouffle, ce sont des gens supers ! J'imagine que l'ambiance devait être agréable oui !

A nouveau, le regard de l'ancien Blaireau se ternit, mais cela fut si court que Lynn n'était pas certaine d'avoir bien vue.
Elle acquiesça à son commentaire sur l'alcool et les fêtes à l'UMA :

- Je n'ai pas ce problème à Poudlard, avoua-t-elle, et je n'en bois pas souvent, mais là ça me paraissait nécessaire ! Ho, et bien, les runes et les sortilèges restent mes matières préférées, et sinon, non pas vraiment de matière taboue. Je n'aimais pas trop les potions à l'époque où le Professeur Rogue était aux commandes, cela va mieux avec Slughorn. Je n'ai pas non plus vraiment d'affinité avec la botanique mais Mme Chourave est adorable! Je ne suis pas difficile !

"Je ne suis pas du genre colérique, je n'aime pas les conflits, et puis, ce n'est pas ta faute, à ta place, je n'aurais pas non plus aimé qu'on me hurle dessus. Et puis, rien de cassé, ça ne vaut pas la peine de s'énerver !"

Punaise élément très rare de la société féminine : non seulement profiter du fait d'être jolie, elle bénéficiait de surcroit d'un caractère des meilleurs comparé à ceux qu'il croisait dans la vie quotidienne ou à l'UMA, dans un contexte d'études ou de mauvaises rencontres. Il eut un léger sourire amusé - parce qu'il se reconnaissait un peu quand il était de mauvais poil dans la catégorie des "je hurle avant de réfléchir" quand on lui répondait mal lors de ces situation plutôt délicates diplomatiquement parlant. Concernant les conflits, comme tout le monde de sensé, il préférait les éviter au possible, mais comme l'humain normal qu'il était, il n'y réchappait pas toujours et cela lui arrivait de les provoquer involontairement sous un coup de nerfs bien ressenti. Mais il apprécia son rire, même s'il était porté vers sa propre maladresse - bon fallait quand même reconnaître qu'il était le roi des maladroits, s'en référer par exemple à cette nuit où avec un autre étudiant ils se sont retrouvés enfermés dans la Bibliothèque Universitaire en essayant de rendre un bouquin pour éviter le retard - et admit sous le ton de la dérision :

- "Je ne peux pas autant en dire sur moi, je peux être colérique si je me suis senti agressé verbalement, à tord ou à raison d'ailleurs, mais heureusement ce n'est pas si fréquent et j'évite parce que je finis toujours par le regretter ensuite. Et sous l'influence de certains amis proches je progresse là dessus, ma meilleure amie en particulier fait un sacrés bon boulot question influence."

Il fut surpris d'entendre cette lacune en personnes de famille, imaginant les pires scénarios possibles - après tout les Années Noires avaient décimé bien des familles, sorcières comme moldues, que ce soit lors des batailles que lors des traques anti-moldus, durant lesquelles il avait tremblé non pour son existence à lui, mais pour sa cadette et ses parents, heureux qu'aucun des deux ne vivent à Londres même - mais de peur de se tromper il retint un regard compatissant de se montrer sur son visage, et n'insista pas davantage, répondant seulement :

- "Ah, désolé de l'entendre... cela fait des années que je ne l'ai pas fêté en famille, entre trois et plus de dix ans selon certains membres. Cette année j'y vais quand même, surtout pour ma sœur cadette... remarque, tu la connais peut-être de vue, elle est dans la même maison que toi, mais en deuxième année. Une pile électrique brune aux yeux noisette difficile à arrêter, qui répond au nom d'Honor ?"

Le jeune homme rit gentiment quand elle lui expliqua ses projets pour son anniversaire, approuvant tout à fait le point de devoir des fois profiter de quelques moments pour prendre soin de soi - bien que ce n'était pas vraiment dans ses cordes à lui depuis des années - et commenta avec une bonne humeur évidente :

- "C'est bien de se faire plaisir quelques fois aussi ! Des fois j'aime bien sortir un peu de l'UMA - bien que le campus soit vraiment d'exception - et me balader dans Londres ou sur le Chemin de Traverse, quand il n'est pas aussi bondé bien entendu, et de préférence à la belle saison. Je dis pas que la cafet est infecte, mais des fois ça fait du bien d'aller un peu à l'extérieur prendre l'air. Sinon, j'aime beaucoup Pré-Au-Lard, en dépit de tous les souvenirs qui y sont rassemblés. Le cadre est vraiment chouette, y a toujours quelque chose à y faire au Printemps ou en Eté, et les gens sont plutôt chaleureux. C'est marrant d'y revenir après avoir été à Poudlard. J'y ai emmené un ami allemand récemment, c'était assez amusant de lui montrer les curiosités locales, en particulier la Cabane Hurlante."

Il rit légèrement alors que le souvenir lui revenait tout chaud en mémoire - la tête du pauvre Tomas un peu bourré alors qu'il lui racontait les légendes concernant la cabane décrépite et quand il s'était amusé à l'effrayer un peu pour plaisanter, un délice ! - avant de se reprendre un peu pour écouter la jeune griffonne qui, avec enthousiasme, commentait son choix de profession, et le jeune homme, avec un léger rire de gêne naturelle, répliqua d'une voix chaleureuse :

- "Avant je voulais faire Auror, il y a trois ou quatre ans... mais vu ce qu'il s'est passé, j'ai senti que je n'avais pas le profil, et plus vraiment l'envie. Faut être réaliste des fois. Alors j'ai réfléchi, et je suis revenu vers l'apothicaire ou médicomage, selon les résultats de mon année. Finalement, je suis plutôt content de cette décision, je me sens plus utile, pas comme avant, et je suis d'accord : c'est un métier dur, éprouvant, convoité, mais un beau métier..."

Lui revinrent alors en mémoire les épisodes de cet été en Ecosse, quand il avait du sauver d’extrême urgence deux gosses attaqués par un loup-garou pour une obscure raison, dont l'un qui avait été mordu, ou encore celui du monastère après le bal de Halloween à l'UMA, où avec Lavande il s'était attelé à la rude et éprouvante tâche de tirer une très proche amie auror - comme c'est rare - future mère des griffes de la mort avec des soins urgents. Il avait eu des frissons de peur à ces moments là, mais s'était senti utile. Pas comme à la Bataille de Poudlard, où Patrick était mort, et tant d'autres encore... heureusement la suite des paroles de Lynn le tira bien rapidement de ces pensées, et il l'écouta avec attention, intéressé comme toujours par les récits des autres, avant de commenter avec un sourire amusé :

- "Les runes et les charmes ? Ah, c'est pas courant ! J'les ai jamais détestés, mais disons que c'était trop complexe pour moi, mais je respecte ceux qui aiment. Peut-être dans la recherche ou l'enseignement ? Il y a assez peu de spécialistes dans la matière de nos jours... bon courage en tout cas ! Si jamais tu rentres à l'UMA et que tu as besoin d'une info, hésite pas. Pour la formation en parallèle... y a pas eu trop de cas de ce genre dans ma promo, mais j'pense que c'est négociable si tu avances de bons arguments. En tout cas tu n'as rien à perdre à essayer, à mon avis ! En espérant que tu ne tombes pas sur la secrétaire détestable sur laquelle beaucoup - dont moi - sont tombés lors de leur inscription.""

Quand on en revint sur les aléas de la vie étudiante sorcière, Alan savait très bien de quoi il retournait - bien qu'il fut très loin des pires, même assez raisonnable sur la question d'abord bien qu'il y eut des moments mémorables, il restait le bon fêtard juste joyeux, point barre - sortant régulièrement avec quelques amis étudiants, et il reprit avec bonhommie et bonne humeur mêlées après avoir but une autre gorgée réchauffante du thé noir :

- "C'est un peu le piège de l'université, des horaires faussement plus cools, on comprend dès la deuxième année que faut quand même bosser un minimum, en tout cas dans ma filière et la plupart des autres filières. J'ai faillis me faire surprendre en tout début d'année dernière, heureusement j'ai réalisé assez vite. On est plus libres certes, mais faut pas trop abuser de cette liberté sans quoi on loupe son année. Bah, un peu d'alcool de temps en temps ce n'est pas méchant, mais je n'abuse jamais, surtout que je ne le tiens pas la plupart du temps. Et encore, j'ai du pot, je suis dans la catégorie des "joyeux" fêtards mais je reste conscient de mes gestes, ce qui évite certaines dérives pas sympas du tout que l'on peut voir lors de ces soirées... puis on se surveille réciproquement entre amis, du moins avec ma meilleure amie !"

Oui, on passera une certaine fois mémorable où il avait été très joyeux et s'était découvert une âme de danseur refondant la macarena à l'époque moderne, il n'avait jamais recommencé curieusement après. Il faut dire que Lav' s'était bien fichu de lui et avait veillé à ce que des filles mal intentionnées ne viennent pas lui causer des ennuis, qu'il pourrait juste après regretter à jamais. Il avait des principes, que diable, et il y tenait dur comme fer ! Curieusement, après cette fois là, il s'était toujours surveillé lui-même, surtout en prenant conscience des risques possibles, même pour la santé, d'un excès d'alcool. Poudlard et les matières préférées revinrent rapidement sur le sujet, et il reprit donc avec nonne humeur :

- "Les pouffys étaient assez mal vus lors de ma promo, comme les benêts de service, je suis content de voir que les mentalités changent un peu, vraiment ! Cela fait plaisir de l'entendre ! Ah, moi, j'ai jamais pu supporter Sluglhorn. Pas qu'il était méchant, mais autant je ne pouvais pas supporter le personnage de Rogue que ses cours étaient franchement pas question contenu, mieux que ceux de son remplaçant à mon avis. Mais je comprends ton point de vue, il est vrai que Rogue vous vouait une haine implacable, aux sang et or, et favorisait les serpentards. Je ne dis pas que nous avons été de grands amis - très loin de là, je ne suis pas très obéissant de nature - mais il n'avait rien à redire sur mes préparations. J'étais assez content d'ailleurs de le voir furieux de ne pouvoir m'ôter des points, c'était amusant. En outre, question botanique, la prof était géniale, et comme c'est complémentaire aux potions... Mme Chourave était notre directrice, et franchement c'était une des rares profs que je respectais sans aucun mal. Une perle rare. J'aimais bien les sortilèges aussi, c'était un cours assez amusant et très utile. Par contre..."

Il marqua une pause - histoire de ne pas étouffer son interlocutrice en paroles et pour reprendre son souffle également - avant de conclure sur le sujets des cours :

- "La divination m'est une horreur, ainsi que l'Histoire de la Magie, Binn's m'endormait toujours à ses cours. Pour la DCFM, j'aimais jusqu'en cinquième année, Ombrage m'a découragé avant que je ne m'y force les dernières années. Les duels sont pas mon truc favori, et le Quidd' me manque beaucoup, bien que j'ai peur d'avoir un peu perdu la main depuis le temps - j'étais batteur chez les noirs et or jusqu'en cinquième année après un départ forcé par le Diable Rose. A l'UMA, j'aime beaucoup mes matières principales, les Soins, les potions et les sorts, moyennement le cours d'étude des Moldus, et j'ai en horreur le cours sur la Magie Noire. J'ai jamais pu m'entendre avec le prof qui s'en chargeait... c'est moche, je sais. Contrairement à toi, je suis assez sélectif sur les cours pour ma part, je ne bosse bien que dans ce qui m'intéresse, le reste je fais le service minimum, quand même. Et oui, je ne suis pas une Hermione Granger et je l'assume parfaitement !"

Lynn acquiesça. Elle ne pouvait nier qu'il lui arrivait aussi de s'énerver, mais elle faisait au mieux pour limiter ces moments. De plus, quand la jolie lionne était en colère, elle criait rarement. Elle se contentait généralement de parler sèchement, d'un ton glacial et de prendre congé au plus vite.

- Ca aide d'avoir des amis pour corriger nos défauts ! J'en sais quelque chose !

Elle l'écouta avec attention parler de sa famille. Elle se doutait qu'il aurait souhaité en savoir plus sur la sienne mais il avait eu la délicatesse de ne pas poser de questions. Lynn préférait éviter de parler de sa famille et de ses lourds secrets avec les gens qu'elle venait tout juste de rencontrer. Question de principe. Quand on en savait trop, trop vite, on préférait souvent rayer Lynn de ses fréquentations.

Au nom d'Honor, Lynn sourit:

- Je l'ai déjà croisée dans la salle commune mais je ne la connais pas personnellement. En septième année, les plus jeunes ont tendances à nous fuir ! Sûrement à cause du stress de certains !

Il lui parla de l'UMA et de ses sorties, à quel point il aimait le Chemin de Traverse et Pré-au-Lard, du moins en des temps plus cléments:

- A Poudlard, la question ne se pose pas trop. On est pas censé quitter le collège, même si on peut toujours s'arranger. J'ai dû demander une dérogation pour pouvoir être à Londres ce week-end ! Je n'ai pas beaucoup de temps à moi en ce moment, et tout le monde est aux 400 coups avec l'arrivée des ASPICS, les professeurs nous surchargent de travail alors, même Pré-au-Lard, je n'ai pas encore eu l'occasion d'y retourner depuis la rentrée ! Ho par Merlin, et la cabane Hurlante ! Ca fait des siècles que je ne suis pas passée devant ! Tu me rends presque nostalgique ! Dit-elle en riant.

Il lui parla de son projet d'être Auror qui avait été bouleversé par la guerre. Elle pouvait comprendre, beaucoup de choses avaient changé, et principalement leur regard sur le monde.

- C'est une autre façon, peut-être plus concrète d'aider les autres. Acquiesça-t-elle. Le principal c'est que ça te plaise et que tu te reconnaisses dans ce que tu fais. Il faut être fidèle à ses aspirations. Je n'aurais jamais eu les épaules assez solides pour un tel métier. La souffrance des autres me paralysent. La mienne aussi d'ailleurs. Alors, oui, je finis toujours par agir, mais souvent trop tard.

Comme avec Aïlin, comme avec son père, comme avec Léan, et tant d'autres choses. Elle avait réussir à s'en sortir, mais il lui avait fallu du temps, et elle avait perdu beaucoup en chemin.

- Je n'ai pas encore choisie ! Avoua-t-elle lorsqu'il lui suggéra la recherche ou l'enseignement avant de l'encourager. Mais merci, il m'en faudra !

C'était effectivement des domaines qu'elle avait envisagé, mais elle se reconnaissant plus dans la création. C'était tout un art de créer des charmes utiles et efficaces et elle avait un don certain. Sûrement pourrait-elle aider les autres elle aussi, si elle se lançait la dedans.

- Ho pas d'inquiétudes, je sais y faire avec les vieilles secrétaires acariâtres ! Et puis, de toute façon, j'ai encore quelques relations à faire jouer si jamais je trouve vraiment quelque chose qui me convient ! Mais j'ai le reste de l'année pour y penser ! Merci pour ton offre, en tout cas, je saurai m'en souvenir le cas échéant ! Promit-elle avec un sourire délicieux.

C'était agréable de savoir qu'elle ne serait pas seule si jamais elle devait se retrouver à l'UMA. Même si elle savait que plusieurs de ses amis s'y trouvaient déjà, elle pensa notamment à Lavande et Kael, on était jamais assez entouré.

- C'est vrai qu'on est bien entouré à Poudlard, mais j'habite seule depuis plus d'un an, alors je m'y connais en autonomie et gestion de temps ! Révéla-t-elle, en se demandant au moment même où les mots sortaient pourquoi elle lui racontait ça. Et j'ai déjà plusieurs passe-temps qui occupent à merveille mon temps libre, je doute en avoir pour autre chose ! Ta meilleure amie a l'air d'être une fille géniale ! En tout cas, elle semble avoir une très bonne influence sur toi !

Lynn fronça les sourcils quand il évoqua la mauvaise réputation des poufsouffle et demanda :

- A ton époque ? Se moqua-t-elle gentiment. Mais quel âge tu as ? Ca ne doit pas être si vieux !

Et effectivement, ca ne devait pas remonter à loin car il avait connu Slughorn comme professeur :

- Ho Rogue et moi, c'était un peu particulier. Il connaissait mon père et… enfin c'est une longue histoire, mais disons qu'en plus d'être une Gryffondor, nous avions d'autres différents, ses cours étaient une véritable torture ! Pourtant, c'est une matière dans laquelle j'aurais pu être bonne. Mais heureusement que j'ai eu d'autres alternatives !Et oui, Mme Chourave est adorable ! Ca devait être géniale de l'avoir comme directrice de Maison !

Elle se mit à rire quand il évoqua la divination et l'histoire de la magie, s'en plaignant abondamment.

- Comme la majorité des élèves ! Argua-t-elle, amusée. Pour ma part, je n'avais pas divination, et je n'ai réussi à avoir Effort Exceptionnel aux buses d'histoire de la magie que parce que je lisais les livres pendant ses cours au lieu de faire la sieste. Le Quidditch reste un bon divertissement, même si je n'y joue pas moi-même, on a pas besoin d'être excellent pour jouer, pas vrai ? C'est dommage que tu ne t'entendes pas avec ton professeur, la magie noire doit être une matière importante dans ta discipline. Même si les blessures de magie noire devraient nettement diminuer maintenant.

Ce garçon était une véritable pipelette et cela n'ennuyait absolument pas Lynn qui l'écoutait avec intérêt. Il termina d'ailleurs sa tirade en concluant qu'il n'était pas Hermione Granger. Lynn sourit. Elle n'avait pas connu directement la tête pensante du trio légendaire, mais comme à chacun elle connaissait son parcours:

- Dommage pour toi ! C'est sûrement en partie grâce à elle qu'on a vaincu Voldemort ! Une Gryffondor pur-souche ! On a de quoi être fiers !

Lynn utilisait le nom du Seigneur des Ténèbres depuis des années. Sûrement parce que son père et deux de ses frères avaient été Mangemort et que la peur de son nom de les avait jamais atteint. Même si le tabou sur son nom avait disparu depuis la victoire de Harry Potter, beaucoup frissonnaient encore à son évocation et évitaient soigneusement de le prononcer. Elle espéra qu'elle n'avait pas mis mal à l'aise son interlocuteur.

- Et sinon, il te reste quoi comme cadeaux à faire ? J'imagine que notre collision t'a un peu retardé dans tes achats ?

"Ca aide d'avoir des amis pour corriger nos défauts ! J'en sais quelque chose ! Je l'ai déjà croisée dans la salle commune mais je ne la connais pas personnellement. En septième année, les plus jeunes ont tendances à nous fuir ! Sûrement à cause du stress de certains !"

Il ne rajouta pas un mot sur ces remarques, mais eu un léger sourire montrant qu'il partageait le point de vue. La seule et unique fois que sa sister avait vu ses amis de Poudlard - ses ex amis pardon - elle avait réagit un peu pareil, totalement scotchée à lui et se servant de lui comme bouclier social contre ceux qu'elle estimait être des intrus inconnus, mais elle avait quand même un peu changé - heureusement d'ailleurs où il se taperait la honte tout le temps - et puis finalement, pour en revenir question bavardage, elle n'était pas mauvaise non plus dans la catégorie il semblait... tant mieux ! Cela ne rendait sa compagnie que plus agréable ! Il n'était jamais à son aise avec les non bavardes, cela n'abaissait nullement sa méfiance vis à vis de la gente féminine. Amitié va encore, plus intime cela restait encore à voir, il s'était déjà senti trompé une fois, il ne tenait pas vraiment à retomber malheureux aussi rapidement, et mettait un soin tout particulier à garder cette distance amicale avec les quelques personnes féminines avec qui il était lié par une relation sociale quelque qu'elle soit. Il l'écouta avec attention, assez sur la réserve un moment, avant de commenter avec un rire amusé et un brin mélancolique :

- "Oui, pas censés quitter le territoire de l'école, mais comme tout t'as des solutions si tu te donnes la peine de chercher... bien que maintenant je pense que beaucoup des passages secrets ont du être détruits sous les Carrows ou après les conflits, dommage, c'était marrant d'essayer de sortir en douce. Mes amis et moi étions assez doués dans le domaine, les dernières années nous n'avons pas chômé pour essayer de... de s'en tirer un peu mieux tout en gardant notre liberté de décision et de mouvement, c'était un vrai challenge, et des fois on réussissait... ou on se plantait royalement, cela arrivait quelques fois. Rusard était mon meilleur ennemi si on puis le dire... Je connais quelqu'un qui récemment m'a dit que bosser c'est bien mais qu'il fallait aussi se ménager des moments de temps libres, tu devrais suivre son conseil, je peux t'assurer que cela marche très bien !"

Il rit légèrement devant la définition on ne peut plus exacte de la secrétaire principale de l'UMA - personnellement il serait aller jusqu'à l'insulte assez vache et méchante de "vieille pie jacasseuse" ou "vieille peau" mais bon nous parlons d'Alan donc ^^ - et nota malgré tout la référence aux relations qu'elle pourrait mettre en jeu, retenant un froncement de sourcils étonné. Des relations ? Peut-être une puissante famille alors... c'était souvent comme cela, à ce qu'il avait pu retenir de son bref séjour chez les parents de la Vipère, un séjour réellement affreux chez les sangs purs en sa qualité de sang moldu et sorcier de première génération dans sa famille. Il s'était toujours méfié des filles de bonne famille depuis, il avait assez payé comme cela ! Il reprit une légère distance virtuelle - peut-être se comporterait-elle pas aussi chaleureusement si elle savait ses origines "sang de bourbe" selon les dires des fanatiques de sang pur ? Certes, ce n'était plus les années Vous-savez qui, mais il était resté très méfiant depuis les traques qui avaient eu lieu. Elle avait un joli sourire quand elle souriait, force de lui de le constater. Cétait extrèmement dangereux, ce genre de sourires là... ah non, il n'allait pas se souvenir de la vipère pile au moment où il pensait s'en être affranchi depuis des mois ! Et pourtant, il avait beau la haïr de toute son âme depuis, elle le hantait toujours. La bougresse...

"C'est vrai qu'on est bien entouré à Poudlard, mais j'habite seule depuis plus d'un an, alors je m'y connais en autonomie et gestion de temps ! Et j'ai déjà plusieurs passe-temps qui occupent à merveille mon temps libre, je doute en avoir pour autre chose ! Ta meilleure amie a l'air d'être une fille géniale ! En tout cas, elle semble avoir une très bonne influence sur toi ! "

Les premiers mots l'avait un peu fait tiqué - heu pourquoi lui disait-elle cela alors qu'ils étaient encore relativement inconnus les uns aux autres ? - et une ombre étonnée glissa dans son regard d'encre noire, avant qu'il ne se reprenne après un silence des plus étrange et ne relance d'une voix chaleureuse et légèrement rieuse de gêne :

- "Ah heu... c'est pas courant ce genre de situation j'imagine ! Pas beaucoup entendu parler de septième années qui résidaient en dehors de l'école... heu... oui on disait, concernant les hobbys ! Moi aussi j'suis pas mal occupé par eux, comme la concoction de potions diverses ou receuillir des e... esquisses ! J'adore dessiner, c'est comme une deuxième nature ! Cela me fait du bien quand je ressens le besoin de m'isoler un peu, cela arrive des fois. Ah et lire de la littérature policière quand j'ai le temps !"

Bon il avait un troisième hobby pas des plus avouables, mais celui là il tenait pas à en parler à quelqu'un qu'il ne connaissait pas ou à peine ! Sa passion pour Conan Doyle avait d'ailleurs très tôt affuté son esprit de logique et son amour de la Vérité quand il désirait connaître quelque chose. Il se souvint aussi de l'allusion à la meilleur amie, et il rit légèrement avant de reprendre totalement la maîtrise de la conversation :

- "Ah, forcément, c'est quelqu'un de génial ! Tu la connais peut-être remarque, elle était assez connue à Poudlard de ce qu'elle m'a dit, et de la même maison que toi... Lavande Brown, rings a bell ? Je lui dois beaucoup..."

Il rit ouvertement quand elle lui demanda son âge suite à sa remarque sur l'ancienne réputation des noirs et or, et il répliqua le plus naturellement du monde, feignant de réfléchir profondément avec une lueur malicieuse dans le regard en filant la plaisanterie :

- "Heu, quel âge ? J'sais pas... en théorie je suis censé aller sur mes vingt ans, mais possible que j'ai vieillis mentalement plus rapidement que je ne pensais... j'ai vraiment l'air de parler comme un octogénaire ? Mince alors..."

Nouvelle perplexité contenue. Son père... avait connu le prof assez soupçonneux Séverus Rogue ? Le même qui avait prit la tête de Poudlard l'an dernier par un Push avec les Carrows ? Le même que l'on soufflait être lié aux derniers ennuis de l'école dans les années noires ? Il ne savait qu'en penser, mais tout au fond de lui, il eut l'instinct de reléguer la question muette au fin fond de son esprit, cela ne sentait pas très bon et valait mieux qu'il n'y pense pas pour le moment. Il s'efforça d'écouter la suite des propos de la sang et or, de se raccrocher à la discussion tout en reprennant une gorgée de thé, avant de raccrocher au final au fil de la conversation et de commenter avec entrain :

- "Bah, en bachotant, j'ai bien réussi à avoir un A dans sa matière alors que tout le monde s'attendait à un T de ma part. Sinon, ouaip, pour le Quidd' c'est pas mal cette mentalité, on s'amusait vraiment et cela créait des liens entre les gens ! Je n'ai jamais été aussi malheureux que de raccrocher ma batte et mon balai de force. J'pense que si je cherche bien dans mon fouillis, je dois encore avoir mon matos quelque part ! Puis pour le prof de magie noire... j'le sentais vraiment pas... il m'inspirait pas confiance, et j'avais mes raisons pour ne pas lui faire confiance. J'crois qu'il sera bientôt remplacé, alors peut-être que cela changera... bien que la magie noire et devoir l'étudier me répugne sacrément. J'en ai d'affreux souvenirs..."

"Dommage pour toi ! C'est sûrement en partie grâce à elle qu'on a vaincu Voldemort ! Une Gryffondor pur-souche ! On a de quoi être fiers !"

Brutal silence, alors qu'il se figeait à mi chemin de prendre une nouvelle gorgée de thé, choqué d'entendre le nom de l'ancien Magemort. Téméraire qu'il était, il n'avait pourtant jamais réussi à le prononcer sans avoir à ses yeux des visions de cadavres éparpillés, de cris, de douleur, et pis encore, le cadavre blanchâtre de son meilleur ami d'alors comme il l'avait vu. Ses yeux se perdirent un moment dans un néant que personne ne pouvait suivre, celui du deuil et du choc, mais il se gifla mentalement pour se ressaisir au bout de quelques secondes, cherchant comment répondre et dépasser son malaise. Il devenait absent, ne suivait plus bien le reste des paroles de la sang et or. Plus peureux que les gens ne le pensaient. Il finit par retrouver son assurance et son sourire posé et amical, répondant avec calme tout en reposant sa tasse :

- "Ah heu... oui, y a de quoi ! La meilleure élève de la promo, et très douée ! Y a de quoi... c'est grâce aux efforts de tout le monde que certains on put s'en tirer. Il ne faut jamais l'oublier, ce serait une honte pour ceux que l'on ne peut plus revoir sinon. Attends... c'était Churchill pour la guerre mondiale qui disait la liberté c'était "dans le sang et les larmes"... punaise, j'aurais jamais cru qu'il aurait autant raison, le pauvre vieux... rah, laisse tomber ce que je viens de dire ! C'est pas important !"

Il devait se ressaisir... il but précipitemment une autre gorgée de thé encore brûlant pour se secouer un peu - cela faisait mal mais cela avait le mérite de le forcer à reprendre la main de lui-même - avant d'ajouter sur une note plus enjouée, décidé à ne pas laisser ce blanc de sa part ruiner la plaisante discussion et à éviter le sujet encore délicat :

- "Heu question cadeaux... j'cherchais un truc pour Lavande justement, et un truc pour ma frangine... un bijou pour la dernière, la première j'aimerais lui trouver une sorte de gilet qui aille avec le kilt que je lui ai rapporté d'Ecosse cet été. Le truc c'est que je suis jamais à l'aise dans un magasin de... bref, je pense que tu vois bien le truc..."

Lynn acquiesça en se rappelant vaguement cette époque où il était possible de sortir de Poudlard pour peu qu'on s'y connaisse un peu en passage secret. Ce temps-là était révolu. Elle-même n'en avait jamais profité.
Elle remarqua qu'elle l'avait mis mal à l'aise et se maudit intérieurement. Il lui était parfois difficile d'agir comme une adolescente normale et de dire des choses normales. Il devait sûrement se demander quel genre de fille bizarre elle était. Et il avait raison après tout.
Il n'insista pas et elle l'écouta avec surprise parler de ses hobbies.

- C'est vrai ? Tu dessines ? S'étonna-t-elle. Moi aussi ! J'ai des tonnes de carnets de croquis remplis à ras-bord !

Dessiner lui avait permis pendant des années d'exorciser ses démons et les sévices de son père. Elle avait passer des heures à dessiner ses amis.

La coïncidence était étonnante. Et en parlant de coïncidence… Lynn se figea lorsqu'il évoqua le nom de Lavande.

- Lavande Brown ? Répéta-t-elle, incrédule. Tu te moque de moi ? Bien sûr que je la connais ! C'est une de mes plus vieilles amies ! Même si on ne s'est pratiquement pas revu depuis qu'elle est à l'Uma, on s'envoi des hiboux régulièrement. J'arrive pas à le croire ! C'est incroyable.. j'imagine oui, elle m'a pratiquement sauvé la vie…

En fait, elle lui avait littéralement sauvé la vie, mais si elle lui expliquait maintenant, il allait définitivement prendre la fuite, et cela aurait été dommage.
Revenant un peu de sa surprise, elle rit avec lui de son discours d'octogénaire :

- Je n'irai pas jusque là, le rassura-t-elle.

Elle acquiesça à ses propos sur les cours, le félicitant pour son A en potion, lui suggérant qu'il devrait peut-être reprendre le Quidditch et tressaillit presque lorsqu'il lui avoua avoir de mauvais souvenirs avec la magie noire. Encore quelque chose qu'ils avaient en commun.

- Je comprends, murmura-t-elle d'un air compatissant.

Elle essaya de le dérider en plaisantant sur Hermione, mais elle regretta ses paroles au moment même ou le nom de Voldemort sortit de sa bouche.

Un silence pesant lui répondit et elle se rendit compte avec horreur qu'elle l'avait fait paniquer. Elle remarqua ses efforts surhumains pour reprendre la conversation et cacher son malaise ce qui ne fit qu'accroitre le sien:

- Ho… je suis vraiment désolée, je n'ai pas réfléchis… je ne voulais pas te…

Il lâcha un commentaire étrange et inquiétant sur le sang et les larmes et Lynn pâlit. Elle l'avait vraiment perturbé. Quelle idiote !

- Vraiment, Alan, je suis désolée. Bafouilla-t-elle à son tour, dépitée. On m'a appris qu'il ne fallait plus avoir peur de son nom, car c'était pour ça qu'on c'était battu.. que c'était renier nos morts que de continuer à perpétrer ce tabou… Je suis navrée…

Il essaya de reprendre la conversation sur le ton amicale qu'elle avait quelques minutes plus tôt, mais c'était peine perdue.

Lynn se mordit la lèvre, véritablement ennuyée que ses propos aient pu faire du mal à ce garçon qu'elle connaissait à peine mais qui avait l'air charmant. Sûrement avait-il de rudes souvenirs de la guerre, alors que pour Lynn, la guerre avait été une délivrance. La plupart de ses malheurs avaient eu lieu bien avant elle, mais s'étaient terminés grâce à tout cela.
Pendant un instant, en voyant le regard d'Alan, Lynn se sentit paniquer, comme si elle avait été projetée des années en arrière et que son frère souffrait uniquement par sa faute.
Elle n'était décidément bonne qu'à blesser les autres, autant ceux qu'elle aimait que ceux qu'elle connaissait à peine. Ça avait toujours été le cas et elle semblait incapable de changer ça

- Ecoute.. je…bonne chance pour ta recherche de cadeau et.. merci pour la boisson… je pense qu'il vaut mieux que je m'en aille…je suis vraiment désolée…

Elle se leva pour ramasser ses affaires et remettre sa cape mais renversa au passage sa bouteille de bierraubeure à peine entamée. Prise dans sa discussion avec le jeune homme elle avait à peine touché à sa boisson.

- Quelle idiote… gémit-elle, les mains tremblantes. Désolée…

Combien de fois venait-elle de s'excuser en l'espace de quelques minutes ? Elle pensait avoir perdue cette déplaisante habitude.

Elle prit une profonde inspiration pour réussir à rassembler son calme et sortit sa baguette pour nettoyer les dégâts sur le sol et sur les vêtements de l'étudiant Medicomage.

Quand elle releva les yeux vers Alan, elle s'étonna presque de voir qu'il était toujours là.
Elle passa une main lasse sur son visage. Elle n'avait plus l'habitude de faire des crises de panique. Cela ne lui était pas arrivé depuis des années.
Mais à cet instant là, il lui avait tant rappelé son frère qu'elle avait eu l'impression d'être poignardée en plein cœur. Elle résista à l'envie de s'excuser une énième fois.
Le souffle encore court, elle se força à sourire malgré son air dépité et passa nerveusement une longue mèche de cheveux noirs derrière son oreille:

- Tu m'as foncé dedans, je t'ai aspergé de bierraubeurre, je pense qu'on peut dire qu'on est quitte…

Essayer de plaisanter était le dernier recours qui lui restait. Il devait déjà la prendre pour une cinglée, elle n'était plus à ça près.
Mais c'était dans des moments comme celui-ci qu'elle se rendait compte qu'elle pouvait bien se raconter tous les mensonges qu'elle voulait sur sa nouvelle vie, elle n'était pas encore tout à fait guérie de la précédente.

"C'est vrai ? Tu dessines ? Moi aussi ! J'ai des tonnes de carnets de croquis remplis à ras-bord !"

Ah enfin un sujet stable sur lequel il pouvait faire rebondir la conversation, cela restait encore dans ses prérogatives et ses possibilités il fallait à tout prix se sortir de ces sujets délicats sur lesquels ils risquaient tous deux de glisser, comme sur une pente affreusement inclinée et surtout aussi glissante que la surface du verglas en Hiver. Tout de suite ragaillardi et réellement enchanté de l'apprendre - des fois les coïncidences faisaient bien les choses ces paresseuses de bougresses - il renchaina avec un vif intérêt et une curiosité tout aussi grande, et aussi spontanée que bien naturelle à son caractère :

- "Je dessine depuis mon plus jeune âge, cela ne m'a pas quitté depuis Poudlard ! J'aime tout particulièrement les crayonnés, c'est ma spécialité et mon petit péché en cours, mes marges de notes en sont remplies quand je m'ennuie, et aucune n'en est exempte au moins d'un ! Tu as une technique de dessin préférée ? Ou plutôt du genre peinture, aquarelle, crayons de couleurs, encre de chine, feutres ou je ne sais quoi encore ? Et... tu as un sujet préféré en dessin ? J'aime bien représenter ce qui m'entoure, ce qu'il se passe et que je juge intéressant, mais ma préférence va vers les caricatures et les portraits. Je ne sais pas pourquoi... sans doute du à ma manie du détail et mon sens de l'observation assez curieux sur les physionomies des gens que je rencontre et leurs expressivité faciale. On peut en apprendre beaucoup, tu sais. Ah d'ailleurs, ma pochette à dessins ne me quitte jamais, toujours dans ma besace ! On sait jamais, l'envie me prend des fois quand je m'y attends le moins..."

Il haussa un sourcil curieux et intrigué quand ils revinrent sur le sujet de leur amie - proche / meilleure amie pour lui - en la personne de Lavande Brown, et il rit avec bon coeur, avant de commenter à la suite avec une perpétuelle malice; mais on pouvait sentir entre ses mots et l'expressivité de son regard une immense bienveillance et reconnaissance pour la demoiselle évoquée, comme un écho de leur profonde amitié en à peine un an et demi :

- "C'est marrant qu'on la connaisse tous les deux, et qu'elle soit une amie proche pour nous deux ! C'est pas le genre de trucs que l'on voit tous les quatre matins et à tous les coins de rues ! Je peux t'assurer qu'elle a la pêche à l'UMA, elle est dans la même section, même année et même spécialité que moi, en magicosoins, médicomagie. J'avoue qu'elle a un peu influencé sur mon choix final entre magibiologie et médicomagie, sa compagnie est des plus agréables et elle m'est une amie vraiment très chère. Aussi... on peut dire qu'elle m'a sauvé la vie à diverses reprises, en même pas deux ans, quand j'ai pas été prudent. Tu vois, quand je ne suis pas seul comme maintenant, les trois quart du temps, je le partage avec elle, pour discuter ou s'entraider pour le taf, quand elle n'est pas occupée bien entendu par un tierce parti."

Il évita soigneusement les détails - du genre dire que les ennuis venaient d'eux mêmes à sa rencontre toujours quand il ne les cherchait pas depuis deux ans ; et que Lavande avait toujours été là pour s'assurer qu'il rentrait en un seul morceau, par la seule action d'une promesse entre eux - ne les jugeant pas nécessaires et surtout, estimant que ce ne serait pas prudent du tout face à quelqu'un qu'il ne connaissait pas encore, encore plus une fille, certes jolie et d'une agréable compagnie, mais la récente et cuisante leçon en deux ans avec La Vipère lui avait suffit et avait attisé sa méfiance et sa prudence envers la gente féminine, parfois au désespoir implicite de Lavande soit dit en passant qui comme meilleure amie n'arrivait pas à comprendre qu'il puisse rester célibataire tout en étant assez populaire dans l'UMA. Il n'y pouvait rien, un mécanisme dans son cerveau du au récent choc moral empêchait de voir ses relations avec des membres féminins autrement qu'en amitié ou en connaissance. Jamais plus. Peut-être qu'un jour il trouverait la personne qui pourra percer l'armure protectrice qu'il s'était avec patience forgé autour de son coeur. Peut-être que oui, peut-être que non... personne ne pouvait savoir, pas même et même encore moins lui-même... puis il éclata franchement de rire devant la plaisanterie filée de la sang et or, avant de ne pas insister non plus sur le sujet de la Magie Noire - Mac Alrich et l'affect qui des fois dévorait sa hanche de l'intérieur à cause de Jay Mac Lee, il préférait pas s'en souvenir ni disserter dessus alors qu'ils le laissaient tranquille pour une fois.

Puis vint le désastre verbal avec Vous-savez qui mentionné par son vrai nom. Et merdum, il pouvait pas reposer dans sa tombe tranquillement lui ? Le laisser tranquille un moment avec ses souvenirs ? Et puis zut quoi ! Combien de temps encore lui faudrait-il pour se dérider sur cet aspect ? Trop, beaucoup trop. Paniqué. Il était paniqué et déstabilise, la conversation prenait une tournure qu'il aurait voulut éviter et courait hélas vers sa fin s'il ne faisait rien, alors qu'il appréciait comme rarement depuis longtemps la compagnie de Lynn, il essaya de relativiser la panique de la demoiselle, rendu inquiet en la sentant en miroir à cause de son satané rituel :

- "Attends ! C'est pas grave, tu n'as rien fais de mal ! C'est juste moi qui suit un peu raide là dessus ! Je te dis que ce n'est pas grave du tout, essaye de reprendre ton calme, ne panique..."

Quelqu'un d'inconnu qui avait captivé son intérêt, même amical. C'était trop rare pour qu'il laisse la perle rare s'enfuir comme cela à cause d'un affreux malentendu, d'un quiproquo monstrueux ! Puis patatra, il se retrouvait imbibé de bièrraubeurre dans la panique de la tentative de repli de Lynn ! Un temps interdit, le temps de réaliser la situation - faut le temps que cela monte là haut et c'est terriblement lent en ce genre d'occasions - il cherchait désespérément ses mots pour se faire comprendre quand elle essaya de réparer l'accident, et il en profita pour rebondir sur la plaisanterie, un franc éclat de rire léger, tout aussi naturel et direct que le sourire rayonnant et un peu gêné qui suivit alors que d'un geste de baguette magique il enleva les tâches qui restaient :

- "Y a pas de mal, on est quittes en effet comme cela ! Faudra juste que je passe dans mon appart' après mes courses pour que Lavande ne se demande pas où est ce que je suis encore allé et ne me prenne pas pour ce que je ne suis pas, c'est à dire un ivrogne ! "

Il eut un sourire rassurant alors qu'il nettoya le reste des dégâts tout en invitant la demoiselle à se rasseoir du regard, lui demandant avec bienveillance et chaleur naturelle :

- "Je te retiendrais pas si tu veux filer, mais si ce n'est pas le cas... vu que t'as peu consommé la bièrraubeurre - à première estimation je dirais entre deux ou trois gorgées vu la quantité de liquide qui est tombé - tu veux que je t'en reprenne une ou autre chose ? Tu sais... je t'en veux pas, vraiment. J'suis désolé, c'est que, je suis toujours un peu mal à l'aise avec cette époque là. T'as pas à t'en vouloir, tu ne m'as rien fait de mal. Rien du tout. Je ne suis pas du tout fâché contre toi, tu ne pouvais pas savoir. Et puis..."

Il eut un léger sourire mi figue mi raison, c'est à dire mi versé dans l'auto dérision mi légèrement gêné dans la situation, se décoiffant dans un tic de nervosité, avant de conclure sur une note plus positive et plaisantin :

- "Je suis un froussard monstrueux face à cette réalité, c'est tout ! Après tout, dans la nature, les blaireaux se cachent du danger où s'ils se sentent menacés, tandis que les griffons font face au danger, n'est ce pas ?"

Il y avait bien des fois où il se demandait pourquoi son Animae était le loup européen, mais bon, devait y avait de bonnes raisons à cela... il se racla légèrement la gorge pour reprendre posément :

- "Bref... si tu as quelque chose à faire dans le coin, on peut continuer cette discussion en chemin comme la pluie semble s'être un peu calmée, à moins que tu ne veuilles pas de ma présence, je ne t'en voudrais pas, c'est normal, nous venons juste de nous connaître ! C'est toi qui décides ! Moi j'ai encore pas mal à faire sur le Chemin, donc m'attarder ici ne me dérangera pas, j'ai pas d'urgence immédiate à l'UMA !"

Il termina son thé rapidement, se dressant pour attraper son parapluie en tissu - sec depuis tout ce temps à discuter - et commença à se diriger vers la sortie du Chaudron Baveur, s'y figeant au pas de la porte avec une question muette dans le regard se rapportant à ce qu'il venait de dire précédemment. Il ne serait pas vexé si elle refusait sa compagnie après la fin en queue de poisson de la discussion, juste déçu de ne pouvoir mieux connaître cette personne qui l'avait intriguée à ce point. Il la laissait choisir, c'était plus correct envers un ou une inconnue, refusant entièrement de s'imposer. Ce n'était pas vraiment de son genre à lui, même d'ailleurs c'était pas du tout son genre...

Lynn n'en revenait pas de se trouver de tels points communs avec un parfait inconnu. Même s'il lui devenait un peu plus familier à mesure qu'ils discutaient. A priori, ils avaient la même approche du dessin, ce qui ravie la jeune femme:

- Et bien il va falloir qu'on compare nos travaux alors ! Dit-elle malicieuse. Je pourrai peut-être apprendre quelques astuces de ta part ! Je suis aussi une grande fan de crayonné, mais j'ai essayé à peu près toutes les techniques imaginables de dessin ! J'aime beaucoup le rendu du fusain mais ce n'est pas des plus pratiques, alors que j'ai toujours un carnet et un crayon dans mon sac. Je me suis spécialisée dans les portraits, mais j'aime aussi les scènes. J'ai un peu arrêté ces derniers temps, je dessine surtout pour mes amulettes maintenant et je créé des bijoux !

La surprise d'avoir une amie en commun les fit sourire tous les deux. Ils semblaient partager un grand respect et une grande bienveillance pour l'ex Gryffondor. C'était, comme il le disait, peu commun. Le monde sorcier était décidément minuscule !
Ainsi, il l'avait suivi en Medicomagie et elle lui avait également sauvé la vie. Finalement, Lavande avait très bien choisi sa formation !

- En tout cas, une chose est certaine, tu ne dois pas t'ennuyer avec elle ! J'arrive pas à le croire… c'est vraiment une drôle de coïncidence !

Lynn passait un bon moment et pendant un instant, elle baissa sa garde, oubliant qu'elle parlait à un garçon qu'elle ne connaissait que depuis une heure à peine et qui ne savait rien de son passé. Elle eut le mot, ou plutôt le nom de trop, et tout deux se retrouvèrent rapidement embarrassé. Elle crut même un instant qu'elle allait faire une crise de panique, mais celle-ci fut rapidement avortée. Si Alan ne s'était pas empressé de la rassurer et d'essayer de minimiser les dégâts, Lynn se serait sûrement enfuie comme un petit animal sauvage effrayé.

L'arrosage à la bierraubeurre fut l'apogée de sa panique mais cela lui permit aussi de reprendre ses esprits. Elle essaya un trait d'humour pour désamorcer la situation et fut soulagée de l'entendre rire, d'un rire franc et léger sui semblait tout aussi naturel que le sourire gêné qu'il lui offrit par la suite. Elle lui rendit son sourire, luttant contre l'envie de s'excuser à nouveau. Il lui affirma qu'ils étaient quitte et dédramatisa en disant qu'il lui faudrait juste aller se changer s'il ne voulait pas passer pour une ivrogne devant sa meilleure amie.

- C'est peut-être mieux, oui. Sourit-elle, encore gênée par la presque crise d'hystérie qu'elle avait faillie faire.

Il nettoya le reste des dégâts et l'invita à se rasseoir ce qu'elle fit docilement. Il lui proposa une nouvelle boisson qu'elle déclina poliment :

- C'est gentil, mais ça ira !

Heureusement que la bierraubeurre était une boisson très peu alcoolisée.
Il lui expliqua ensuite que son malaise n'était pas de sa faute à elle mais dû à ses souvenirs de l'époque. Du moins c'est ce qu'elle en déduisit. Il lui répéta qu'il ne lui en voulait absolument pas et Lynn se détendit un peu. Il était vrai que Lynn avait toujours été entourée d'ennuis. Elle avait toujours fait face à l'adversité, encaissé les coups, affronté les problèmes. Elle avait toujours eu l'impression de ne pas avoir le choix et de devoir continuer à se battre. Il ne lui venait pas naturellement à l'esprit que la fuite était une alternative parfois beaucoup plus simple et bien moins dangereuse. Il lui semblait juste que longtemps elle n'avait pas eu la possibilité de fuir. Bien sur, avec l'aide de Lavande elle avait fui le domicile de son père. Mais elle n'avait pas pu fuir ses démons, fuir sa famille. Elle n'avait fait que repousser l'affrontement qui devait avoir lieu. Et il avait eu lieu.
Elle avait eu son père –son bourreau- à sa merci, mais elle n'avait pas pu et c'était Aïlin qui était devenu un meurtrier pour elle. Peut-être se voilait-elle la face. Peut-être avait-elle finalement passé sa vie à fuir.
Le nom de Voldemort ne la faisait pas trembler. Cette époque ne lui donnait pas de cauchemars. Mais ce n'était pas du courage.

- Je ne crois pas que tu sois un froussard, dit-elle en souriant à l'image du blaireau et du gryffon. Mais je vois ce que tu veux dire.

Repenser à cette époque semblait lui être difficile et elle se promit de ne plus aborder le sujet. Pas tant qu'elle ne le connaîtrait pas un peu mieux.

Alors qu'il terminait sa boisson, il lui proposa de continuer à faire un bout de chemin avec lui.
Après ce qu'il venait de se passer, et malgré sa gentillesse, elle fut surprise de son offre. Elle se leva à son tour et renfila sa cape.

- Et bien, je m'en veux encore un peu de t'avoir fait gaspiller ton argent pour ma bierraubeurre, dit-elle d'un air amusé

Même si elle s'en voulait davantage d'avoir prononcé le nom de Voldemort c'était une bonne excuse:

- Alors, si tu veux bien, je vais t'accompagner. Je pourrai peut-être t'aider pour tes cadeaux de filles ! Proposa-t-elle avec un air enthousiaste. Alors, où est-ce qu'on va en premier ?

Le dessin occupait chez lui aussi une part immense, un besoin quotidien à réaliser, un moyen pas toujours très efficace pour exorciser les démons de toute forme. Il dessinait beaucoup à l'époque de Poudlard, des portraits comme des plans pour s'échapper, là un peu moins, cela restait quand même. Par exemple, pour essayer d'atténuer sa douleur et son amertume, il avait reproduit avec une extrême fidélité quelques jours plus tôt un crayonné du dragon asiatique qui avait été marqué au fer rouge de la magie noire sur sa hanche lors d'une malchance de l'an passé. Il avait beaucoup de portraits de Patrick et de la vipère, datant entre sa troisième année et sa sixième année. Pour lui, le dessin était supérieur à la photographie, pas en fidélité, mais avec une sensibilité accrue quand on retraçait l'objet sous le criterium entre ses doigts. Dessiner était un peu comme la magie en fait, ou la poésie : on composait pour s'évader de la réalité, pour se dédoubler d'une certaine manière, on avait l'impression de s'échapper des fils du temps et, comme Orphée de la légende, pouvoir rappeler à soi le temps d'un éphémère moment son Eurydice ou ses proches, pour se souvenir et repousser un tout petit peu de son chagrin. Garder en mémoire les joies. Garder au souvenir la vie. Le bonheur. La complicité... il rit modestement après sa remarque tout en commentant d'une voix humble :

- "Ne t'attends pas à du grand art, cependant, je ne suis pas Rembrandt non plus, mais pourquoi pas ! Comparer nos productions artistiques et échanger nos avis ne pourra être que productif ! J'penserais à emporter les plus récentes next time, si jamais on se recroise au hasard du Chemin."

Car bon, ils ne se connaissaient qu'à peine, même s'ils se ressemblaient en certains points, il fallait rester réaliste et prudent. Il n'avait jamais cru au "coup de foudre" si français et si à l'eau de rose. Comment cela il n'était pas un grand romantique à la rose ? Bah oui, et il s'assumait après les récents et anciens déboires vis à vis d'une autre personne, préférant son esprit de logique que d'instinct. Moins riche, mais beaucoup plus sûr. Après le désastre Mac Tansey, il commençait un peu à partager une part de l'avis du célèbre détective de fiction anglaise, Sherlock Holmes, de Conan Doyle, vis à vis des femmes et des relations intimes, au moins sur le point amoureux. Comme lors de l'affaire du roman "Scandale en Bohème" du même auteur, avec la si piquante et trompeuse Irène Adler, contre point maléfique au féminin de Holmes, qui l'a si bien mené en bateau dans la seule enquête que le brillant détective eut jamais échoué. Adler et Mc Tansey se ressemblaient en certains points d'ailleurs... il fallait qu'il se tire de ces pensées et vite, la discussion continuait et il allait encore se paumer sinon

La discussion revenait sur Lavande, et il approuva avec vigueur la remarque de Lynn, un sourire amusé aux lèvres. Oh, c'était sûr, ils ne s'ennuyaient jamais, Lavande et lui, que ce soit lui qui s'attirait des ennuis ou elle qui le trimbalait de gauche à droite, qu'il le veuille ou pas. Il ne savait jamais dire "Non" à sa meilleure amie, c'était vraiment affreux des fois surtout qu'elle devenait de plus en plus fine pour lire entre ses humeurs et connaître son véritable moral, même quand il essayait de le dissimuler de son mieux. Mais il aimait la voir rire, sourire, être joyeuse, après tout, elle lui avait rendu l'envie de se battre et de profiter de la vie en dépit de son statut pesant d'unique survivant d'un groupe d'amis. Le statut de ce moment était étrange d'ailleurs, quand il y réfléchit : Lynn et lui se confiait parfois tout en restant soigneusement à distance, comme en miroir, en symétrie. Ils avaient conscience des fois de trop baisser leur garde et se rattrapaient soigneusement après en faisant virtuellement un immense bond en arrière. Etrange, vraiment. Mais pas désagréable non plus, elle respectait son attitude, et lui respectait la sienne. S'ils ne refaisaient pas de gaffes lors de la discussion, ils n'iraient pas jusqu'à s'enfuir tous deux en courant suite à un quiproquo du tonnerre...

Il eut un léger éclat de rire contenu et un peu d'auto dérision quand à sa remarque suivie sur le griffon et le blaireau dans l'état naturel. Elle ne pouvait pas comprendre pourquoi il était si hilare sur la question, et valait mieux d'ailleurs. C'est pourquoi il commenta avec un léger clin d’œil pour esquiver le danger possible de ce fil de discussion :

- "Si, je t'assure, je suis un froussard. Je ne le montre pas, mais c'est vrai ! Je ne peux pas me renier après tout, même pour mes défauts, ce ne serait pas honnête sinon !"

Ils finirent par décider de sortir sur le Chemin, maintenant que la pluie avait décidée de faire une pause pour la journée, et le jeune homme, comme à son habitude, ouvrit la porte pour la demoiselle, avant de refermer, son parapluie toujours dans une main, tout en observant le temps qu'il faisait dehors. Humide. Froid. Couvert. Enfin non, le ciel bleu et les nuages se disputaient les cieux, ce qui donnait un effet tout à fait photogénique et des jeux de lumière absolument délicieux. Tomas aurait sans doute adoré prendre une photo de cette ambiance particulière d'un moment juste après la pluie. Les pavés sentaient justement encore de la fragrance d'une pluie abondante, comme renouvelés, rajeunis. Le Chemin était inhabituellement désert, cela devait juste avoir finit de pleuvoir. Une ombre de sourire se dessina sur son visage. Il fallait profiter de cet instant ! Il écouta avec un entrain tangible la réponse de la sang et or, un sourire immédiatement joyeux aux lèvres, répondant avec une même bonne humeur :

- "J'en serais enchanté ! Très bien, alors c'est décidé ! Je disais donc que fallait que je trouve un truc pour Lavande et un autre pour la cadette... je crois que que les boutiques de vêtements ne sont pas loin. Tu vois, c'était un kilt comme cela que je lui avais offert et du coup je me demandais si je n'aurais pas quelques difficultés à trouver cela chez mme Guipure. Lavande m'avait bien parlé d'une boutique dans laquelle elle allait souvent, mais j'avoue ne pas retrouver son nom. Tu as une idée ? Comme tu connais Lavande depuis plus longtemps que moi !"

Il rit gentiment de la dernière remarque, qui était réaliste. Lynn devait connaître Lavande depuis des années, et lui seulement un an et demie, bien qu'il soit très proche de l'ex sang et or. Et si à la suite d'un pari il avait été contraint de le faire, la lecture de "Sorcière Hebdo" n'était pas de ses capacités. Les goûts des filles étaient décidément trop complexes et insaisissables pour lui. Pour sa cadette, il avait trouvé son bonheur, mais la boutique de joaillerie était un peu plus loin. Cela lui reviendrait un peu plus cher, mais il cumulerait comme cela avec l'anniversaire de la petite démone en Février, Honor comprendrait, bien qu'elle aurait un sac de friandises pour ledit jour. Il avait commandé, avec quelques aides de sa mère qui était enchantée par l'idée, un petit pendentif avec une chaîne en or - des bijoux classiques - qui allait avec un pendentif représentant le blason des Gryffondor - il la savait très fière de sa maison - sur le recto et au verso soigneusement fait gravé les initiales de la demoiselle "H D" et un tout aussi petit "de la part de A D". Elle se demanderait d'où venait cet élan de générosité et de sérieux de son aîné, mais sa rencontre dramatique avec Mc Lee et ses conséquences lui avait apprit une leçon importante : c'était de profiter de ses proches autant que possible, rien hélas n'est éternel, et encore moins l'existence humaine qui, sous le moindre souffle de la tempête du destin, pouvait se déchirer, trop fragile roseau...

(voilà voilà, j'ai mis le temps, désolée ! J'ai pris de gros raccourcis alors n'hésite pas à me dire si tu veux que je change quoi que ce soit !Bisous)

Les choses se calmèrent et Lynn pu enfin souffler et reprendre une conversation normale et civilisée.
Heureusement qu'Alan était un garçon charmant et bien trop poli pour l'avoir envoyé au diable, chose qu'il aurait peut-être du faire dès le début.
Après tout, il n'était jamais très bon de faire partie des fréquentations de la jeune femme.
Même si elle essayait de se débarrasser de cette espèce de paranoïa concernant son entourage, elle gardait toujours quelques réserves avant de laisser quelqu'un entrer réellement dans sa vie.

Pourtant, toute menace avait disparue. Son père et ses deux frères aînés étaient morts, Voldemort vaincu, l'horizon semblait complètement dégagé.
Mais l'incident survenu un peu plus tôt montrait bien qu'elle n'était pas totalement guérie de ses vieux démons, qu'il lui faudrait encore lutter longuement avant de se sentir totalement libérée.

Lynn regarda Alan, pensive. Son rapport avec les hommes avait nettement changé en quelques années. Et si elle était capable de reconnaître un bel homme, c'était surtout parce qu'elle avait écouté Lavande pendant des heures en train de jauger chaque élève masculin de Poudlard.

Objectivement, Alan faisait partie de cette catégorie. En plus d'être grand et d'avoir des épaules solides, il avait un sourire charmant et naturel, des yeux que Lynn trouvait très expressifs et de belles mains.
Lynn se promit, en rougissant intérieurement, qu'elle regarderait ses fesses dès qu'elle en aurait l'occasion car c'était un critère que Lavande avait toujours tenu en grande estime !

Elle retint un sourire. En plus de ça, il était bien élevé et avait une conversation intéressante. Il était d'une présence on ne peut plus
agréable et Lynn fut ravie lorsqu'il accepta sa proposition de l'accompagner faire les boutiques.

Elle ne savait pas où cela allait les mener, ni si elle reverrait ce garçon un jour, mais elle voulait profiter de cette après-midi.
Rencontrer quelqu'un comme lui le jour de son anniversaire était comme un petit clin d'œil du destin pour qu'elle se sente moins seule, un joli coup de chance en somme.

Toujours était-il qu'elle le rejoignit à la porte du bar et ils se mirent en route. Il lui parla du cadeau pour Lavande, évoquant une boutique où Lavande se rendait souvent.

- Ho oui !Tissard et Brodette ! C’est un peu plus cher que chez Mme GUIPURE mais Lavande y trouvait souvent son bonheur. C’est un peu plus loin, on peut y faire un tour si tu veux !

Ils se rendirent donc à la boutique et Lynn déploya toute son énergie pour aiguiller Alan dans son choix, s’amusant à essayer de deviner
la réaction de Lavande face à certains articles. Ils finirent par trouver la perle rare au bout de presque une heure et riaient encore en sortant de la boutique.
Il s’était d’ailleurs remis à pleuvoir, mais les passants n’étaient pas nombreux.

- Et maintenant ? Interrogea Lynn. Tu as déjà une idée pour ta sœur ?

Elle acquiesça lorsqu’il lui expliqua avoir déjà commandé. Ils devaient uniquement aller récupérer le bijoux. L’un contre l’autre sous le parapluie ils coururent jusqu’à la bijouterie où ils entrèrent en se secouant.

Le gérant sembla reconnaître Alan et le salua avant d’aller chercher sa commande.

- Il est magnifique ! S’exclama Lynn lorsqu’il sortit le pendentif et la chaîne pour en faire apprécier la qualité à Alan. Tu as vraiment bon goût ! N’importe quel gryffondor serait fier de porter un tel bijou !

Quand ils eurent terminé tous leurs achats, le jour se couchait. Il était temps pour Lynn de rentrer. Elle n’était toujours pas rassurée de se retrouver seule la nuit dans les rues.
Une vieille inquiétude.
Elle se tourna presque à regret vers Alan qui les protégeait toujours de son parapluie.

- Il faut que j’y aille…Je te remercie, j’ai vraiment passé une excellente après-midi !

Elle hésita. Ce serait dommage d’en rester là alors qu’il avait le potentiel pour devenir un très bon ami. Elle farfouilla dans son sac et griffonna quelques mots sur un morceau de parchemin qu’elle plia avant de lui tendre

- Si jamais tu veux m’envoyer un hibou à l’occasion, je me ferai un plaisir de te répondre ! Ne serait-ce que pour me dire comment Lavande a trouvé ton cadeau ! Et puis je veux absolument voir un de tes dessins !

Elle avait préféré noter son nom plutôt que l’écrire. Elle avait toujours du mal à être une Bower. Même si Aïlin tentait de redorer le
blason famillial, il faudrait du temps avant qu’on arrête d’associer les Bowers aux Mangemorts ou à la pratique de la Magie Noire.

Elle espérait donc qu’il ne connaissait pas la réputation de sa famille, ou qu’il parviendrait à en faire abstraction, sinon il se débrouillerait pour ne plus jamais croiser son chemin, et ce serait franchement dommage.

Elle se demanda un instant si elle devait l'embrasser sur la joue pour lui dire au revoir –Lavande n'aurait pas hésité une seconde- mais
elle s'abstint.
Elle ne le connaissait que depuis quelques heures après tout et elle ne voulait pas donner une image d'elle qui ne lui ressemblait pas.

- A bientôt, peut-être !

Elle s'enroula dans son écharpe et lui fit un signe de la main en courant pour se mettre à l'abri avant de pouvoir transplaner jusqu'à son douillet petit appartement.

Oui, elle avait vraiment passé une excellente après-midi.
C'est sûrement la raison pour laquelle, lorsqu'elle arriva chez elle et qu'elle s'installa au coin du feu avec un grand bol de chocolat chaud, elle avait encore le sourire en trempant ses lèvres dans le breuvage doux et sucré.

*Joyeux Anniversaire, Lynn*

D'habitude il n'était pas du genre de mec à apprécier trop longtemps la compagnie féminine, ces êtres bizarres dont seules quelques exceptions permettaient de redresser la barre. S'il adorait aller en boîte avec Manu et Sean, deux Casanovas - enfin un Don Juan et un ex Casanova casé depuis pour le premier - il n'était jamais à son aise avec les filles, en dépit de ses avantages physiques et moraux certains. Il n'était pas à l'aise avec elles, presque elles le dégoûtaient ou lui faisaient peur en général. Il se méfiaient d'elles comme la peste depuis le désastre avec la Vipère, ce qui ne l'empêchait pas d'avoir des relations strictement cordiales avec les étudiantes de sa section ou quelques amitiés ici et là, sans compter Lavande qui bien entendu était en dehors du lot. Il pensait que Lavande serait la seule dont il pourrait soutenir la compagnie aussi longtemps sans en ressentir un désagrément quelconque. Néanmoins, l'aide d'une personnalité féminine pouvait aider grandement pour les bons cadeaux à offrir aux amies, et la compagnie de Lynn ne lui était étrangement pas désagréable. Il n'avait pas envie de fuir en courant à la moindre excuse qui venait. Mieux, il l'écoutait même avec attention et sans le moindre agacement, c'est dire ! Et ses renseignements étaient aussi précieux qu'il était agréable de voir son sourire enchanté qu'ils passent un peu plus de temps au Chemin pour faire les courses avant de devoir chacun reprendre leurs chemins respectifs. Sincèrement ravi de l'indication il s'exclama avec une bonne humeur de plus en plus présente :

- "Ah oui, voilà ! Tissard et Brodette ! Quel nom étrange en même temps... savent pas se simplifier la vie, pas vrai Lynn ? Ok, dans ce cas allons voir ce qu'ils nous proposent, si cela se trouve on va trouver ce que je cherche ou quelque chose d'équivalent... je te laisse me guider, aucun conseil ne saurait être meilleur pour le cadeau d'une fille que l'avis d'une demoiselle, surtout si elle se trouve être l'amie de la concernée... let's go !"

L'après midi passa plus vite qu'il n'en eut vraiment conscience. Jamais il n'était resté aussi longtemps sur le Chemin sans s'ennuyer une seule seconde. L'énergie de Lynn et sa bonne humeur étaient contagieuses et il se laissait emporter par ce tourbillon sans la moindre appréhension. Il riait, plaisantait comme avant, franchement et avec une joie perceptible. Joie de vivre. Limite la pluie ne dérangeait plus, même quand ils devaient affronter le mauvais temps pour aller chercher le cadeau de sa petite soeur. D'ordinaire il aurait été affreusement mal à l'aise d'être aussi proche d'une demoiselle, encore plus d'une jolie et sympathique demoiselle. D'habitude, il aurait mit une distance de sécurité assez conséquente, autant verbalement que physiquement. Et là, ils se connaissaient à peine et déjà le courant passait entre eux. Que lui réservait donc le destin malicieux et facétieux cette fois encore ? Et pourtant, ces inconnues dans les équations ne le gênaient pas pour une fois. Il n'y pensait même pas. Il vivait seulement au présent, un exploit qui ne se réalisait pas tout le temps. Et là, sans le moindre effort, il ne pensait à rien sinon à la joie toute simple des petits bonheurs des journées étudiantes, entre les boutiques et les rires... et tout cela...

Mais les bonnes choses ne savent pas résister aux rouages du temps, et elles ont toujours une fin, même temporaire. Il était temps de se dire au-revoir et de reprendre sa route après une rencontre aussi percutante et riche en émotions chaleureuses. Si étonnante. Si inattendue... il l'écouta avec un sourire chaleureux et amical avant de répondre, presque avec une once de regret de devoir reprendre sa route après une aussi bonne aprem mais qu'il cacha au fond de ses pensées :

- "Ouaip, c'était vraiment une aprem du tonnerre ! Moi aussi faut pas trop que je tarde, j'ai du taf à l'UMA... puis c'est mieux de rentrer avant la tombée du jour, on fait pas de super bonnes rencontres dans ces heures là. C'était sympa en tout cas de te rencontrer et faire ta connaissance !"

Il prit le papier avec un air étonné, avant de prendre une de ses propres notes pour y annoter soigneusement son adresse à l'UMA, et le tendit à sa nouvelle amie avec un sourire amical :

- "Y a pas de problème, je te raconterais tout cela, et je glisserais un dessin au passage ! J'espère que tu m'en enverras aussi, je serais curieux de voir ta technique de dessin ! Puis hésite pas de ton côté, cela me fera plaisir aussi de répondre. T'en fais pas, ma chouette sait me trouver où que je sois. Ah oui ! D'ailleurs... aies du miamhibou sur toi, elle n'a pas toujours bon caractère j'ai jamais pu faire quoique ce soit contre cela... allez file ! Sois prudente sur le retour !"

Il la regarda s'éloigner et disparaître en restant un moment sur place, contemplant le papier qu'elle lui avait remit, abrité de la pluie par son parapluie, rêveur un bon moment sans qu'il ne sut pourquoi. Un sourire finit par naître sur ses lèvres avant qu'il ne replie son parapluie, laissant la fraîcheur de la pluie le laisser reprendre ses idées, et transplaner chez lui, au chaud dans son appart dans le campus. Il alluma la lumière, mit la radio, avant de se défausser de sa veste et du parapluie encore trempé au pas de la porte, encore mouillé, prenant une feuille de son bureau et un crayon. Il avait l'habitude de faire des croquis des gens se détachant du lot qu'il rencontrait. Ce soir là, la danse de son critérium dessina les traits de la jeune femme qu'il avait rencontrée de manière inattendue, il contempla le crayonné un moment, avant de le ranger précipitamment dans sa pochette à dessins, qu'il rangea dans sa besace. Il était resté très songeur ce soir là. Comme s'il avait le pressentiment que ce n'était pas la dernière fois qu'ils se verraient... au hasard des chemins du Chemin de Traverse...

(fini ^^ merci du sujet ^^)