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 La Guerre ou la Paix [PV Mikhail] [T]
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  • Hugh Murray
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    Hugh Murray
MessageSujet: La Guerre ou la Paix [PV Mikhail] [T]   La Guerre ou la Paix [PV Mikhail] [T] EmptyDim 25 Sep - 14:52:11

Le soir tombait lentement sur l’Angleterre, les derniers rayons du soleil de l’été projetant des reflets orangés douceâtres sur les carreaux des vitres de la pièce, qui se reflétaient sur le parquet ciré. Une fenêtre ouverte laissait entrer une brise fraîche des plus agréable, et faisait entendre les bruits des oiseaux du parcs, ou le ruissellement régulier de l’eau de la fontaine de marbre blanc placée sur la terrasse. Dans la pièce, une lampe de travail dirigeait ses lueurs vers le bureau de chêne, recouvert de papiers, certains présentant des colonnes chiffrées, d’autres des rapports à la plume, d’autres encore des cahiers de notes tracées à l’encre noire. Dans un coin, une enveloppe décachetée, avec une lettre posée dessus, traînait.

Hugh Murray était penché sur ses archives, ses rapports de renseignement, pour ne pas dire d’espionnage, et ses tableaux de comptes. Il avait reçu, il y avait de cela cinq jours, une missive de la part d’un des barons de la mafia depuis quelques temps installé en Angleterre, proposant de poser les termes d’un accord sur le trafic de stupéfiants. Hugh avait depuis fort longtemps le contrôle du monopole de ce marché qu’il gérait, cela étant sous la mainmise d’Armando Leoni. De son côté, le marché des médicaments se développait suffisamment pour que les revenus restent réguliers.

Néanmoins, depuis un an, avec l’émigration de la famille Dmitriev, ses parts du marché avaient été progressivement grignotées sur certains points de vue. Il estimait cependant préférable de conclure un accord et un compromis, plutôt que de déclencher une guerre ouverte, qui nuirait aux deux réseaux, mais coûterait également beaucoup d’argents, et créerait des tensions entre les différents organes de la mafia, chose que Hugh souhaitait éviter. Aussi, lorsqu’il avait reçu la lettre de son rival, il s’était empressé de lui répondre, et d’envoyer par ailleurs à son commanditaire Armando, une copie du message, ainsi qu’un billet mentionnant son intention de conclure un accord. Après tout, ils pouvaient très bien réussir à trouver un terrain d’entente, qui pourrait peut-être mener à une alliance qui se révélerait alors bénéfique. Le marché des stupéfiants était un marché considérable, et en avoir le monopole ne pouvait durer. L’avantage qu’il tirait de cela était que la moitié de ses revenus étaient générés par de ventes spécialisées à la haute société européenne et américaine. Pour l’instant, Mikhail ne le concurrençait que dans l’autre partie du marché, à savoir le petit consommateur, fort présent, mais dont la vente rapportait beaucoup moins par individu. Hugh avait déjà envisagé quelques solutions, mais avait clairement souligné à Armando qu’il ne lâcherait le marché spécialisé, qui prenait de l’ampleur de jour en jour, tant ses produits étaient qualitatifs. A la limite, il estimait que pouvoir se débarrasser d’une partie de la clientèle moyenne lui permettrait de plus se concentrer sur le haute société dans laquelle il avait tissé sa toile.

Lorsque la pendule sonna sept heures et demie, il quitta son bureau et monta se changer. Pour un rendez-vous dans une résidence, il s’habillait avec un soin plus grand, et avec une élégance décuplée, à la fois dans le but de montrer qu’il était quelqu’un d’important et que ses moyens ne manquaient pas, mais aussi par souci d’élégance naturelle. Il descendit vingt minutes plus tard, revêtu d’une robe émeraude ample par dessus laquelle il avait passé une cape noire. L’ensemble tombait en volutes de tissus à ses pieds avec un soin tout particulier. Il avait également ajouté deux bagues de grande manufacture et d’orfèvrerie délicate à ses mains, en plus de son habituelle chevalière. Il emportait avec lui dans une mallette un lingot d’or, ainsi que mille gallions, s’il fallait sceller un règlement financier, mais aussi un parchemin et une plume d’aigle, en vue de pouvoir rédiger un traité. Quelques documents l’accompagnaient, notamment ceux relatifs au marché, pour pouvoir travailler avec des documents afin de mieux partager les bénéfices.

Pour se rendre chez son rival, il choisit d’emprunter sa Rolls, qui se déplaçait néanmoins beaucoup plus vite que s’il avait dû subir les tracasseries des moldus. Matthews l’accompagnerait en tant que chauffeur et resterait à proximité dans la voiture, que ce soit dans la cour intérieure de l’hôtel particulier du Russe, ou dans la rue. A vrai dire, il estimait que les risques étaient absents d’une telle rencontre. Des hommes de leur envergure, s’ils se déclaraient une guerre ouverte, se quitteraient néanmoins avec beaucoup d’élégance avant d’envoyer, dès le lendemain, leur tueur à gage respectif. De toute façon, Dmitriev n’aurait aucun intérêt à s’en prendre à lui, car ce faisant, il risquait de déclencher une véritable salve de répliques meurtrières de la part de la mafia anglaise qui n’allait pas apprécier qu’une étranger vienne s’en prendre à l’un des leurs.

Hugh descendit l’escalier, traversa le couloir recouvert d’une moquette vert sombre brodée de fils d’argent, fit un saut à la cuisine, où il emporta une bouteille soigneusement empaquetée qu’il plaça son sac, ainsi que son homme de main, qu’il avait fait s’habiller en livrée, ajoutant par là une touche de classe et de noblesse supplémentaire. Il ouvrit la porte d’entrée, et descendit les quelques marches de pierre pour monter dans sa limousine, déjà garée, prête à partir. Après un trajet à la durée bien peu habituelle pour un moldu, Hugh se retrouvait devant la maison des Dmitriev, son chauffeur fit tinter la sonnerie d’entrée tandis qu’Hugh attendait qu’un valet vienne ouvrir pour sortir de sa voiture. Si cette entrevue se déroulait bien, il n’aurait plus à craindre pour ses revenus, et une alliance pourrait être définitivement entérinée, bien mieux que s’il avait envoyé son second négocier avec celui de son homonyme.
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  • Mikhaïl Ev. Dmitriev
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MessageSujet: Re: La Guerre ou la Paix [PV Mikhail] [T]   La Guerre ou la Paix [PV Mikhail] [T] EmptyMar 27 Sep - 20:30:52

-Дeрьмо !

L'interjection de dépit qui exprimait toute la mauvaise humeur de Mikhaïl fut suivie d’un coup de poing rageur sur son secrétaire Louis XV qui fit s’envoler une pile de papiers qui tenait en équilibre instable sur un des rebords. Le vieil homme jeta un regard noir au rapport qui venait de lui être transmis par son fidèle second, Lev. A cause de l’inattention de quelques idiots de bas étage, toute sa cargaison d’œufs argentés d’Occamy était perdue ! Ces Trolls des montagnes avaient-ils la moindre idée de la perte financière qu’un tel désastre allait engendrer ? Réussir à obtenir des œufs d’Occamy était une tâche longue et ardue, sans compter extrêmement onéreuse. Etant donné la nature violente et surprotectrice de la mère Occamy, seuls quelques rares braconniers se risquaient à la récolte des œufs et pour compenser la dangerosité de leur travail, ils demandaient des honoraires faramineux. Honoraires qui étaient complètement remboursés et avec un retour sur investissement plus qu’acceptable une fois que les œufs étaient vendus à des collectionneurs privés, mais cette fois-ci, rien de tout cela n’aurait lieu.

En y repensant, le vieil homme eut des envies de meurtre et un vase de l’époque Ming qui trônait fièrement sur une étagère en fit les frais alors qu’il l’explosa sur le sol. Il n’arrivait pas à croire que ses propres hommes aient pu faire une telle erreur de débutant : oublier de protéger la cargaison avec des sortilèges anti-choc ! Les œufs étaient des marchandises extrêmement fragiles, même un enfant de cinq ans savait cela et maintenant à cause de foutus idiots, sa précieuse cargaison était en morceaux car le transport depuis l’Inde l’avait brisée ! Et bien entendu, un simple Reparo n’y changerait rien, impossible de vendre une marchandise ayant subi un tel dommage.

Voyant rouge, le patriarche Dmitriev se versa un verre entier de vodka et l’avala d’un trait, avant de s’en enfiler un deuxième puis un troisième. Il avait besoin de se calmer, il avait rendez-vous avec Murray dans quelques heures et il ne pouvait pas se permettre de laisser ce contretemps ruiner ses chances d’obtenir un accord sous prétexte qu’il serait d’humeur massacrante. Une fois qu’il eut ne restât plus qu’un fond d’alcool dans la bouteille, il se rassit dans son fauteuil et sonna Lev. Le géant arriva au bout de quelques secondes et attendit en silence que son patron lui donne ses ordres.


-Retrouve-moi les responsables de ce fiasco et assure-toi que ça ne se reproduise plus jamais. Fais un exemple, je veux que tout le monde apprenne ce qu’il en coûte de me faire perdre mon argent. Que leurs cadavres mutilés servent d’avertissement à quiconque se sentirait d’humeur à se foutre de ma gueule de nouveau.

Le géant acquiesça en silence mais la lueur froide dans son regard en disait plus long que n’importe quelle parole. Les hommes qui avaient oublié le sortilège anti-choc n’allaient définitivement pas apprécier leur rencontre avec l’assassin. Peut-être vaudrait-il mieux pour eux qu’ils se suicident avant l’arrivée du géant. Mais, tout cela n’était plus du ressort du vieux Dmitriev. Lev s’occuperait de régler ce désastre, quant à lui, il pouvait désormais se concentrer sur son rendez-vous de fin de soirée. Il se plongea donc dans les papiers décrivant la situation actuelle du marché de la drogue en Grande-Bretagne pour avoir une idée claire d’où en était la répartition du marché avant que ne se conclue (ou pas, rien n’était encore fait) un accord avec Murray.

Quelques heures plus tard, il se faisait une idée assez claire du panorama actuel de la situation. Il ne lui restait donc plus qu’à se changer dans ses plus beaux atours histoire de faire honneur à son hôte. Il se rendit donc dans sa chambre à coucher où il sortit de son dressing une robe noire avec les armoiries de la famille Dmitriev brodées au fil d’or sur la poitrine. Il rajouta une broche représentant un dragon dessus et enfila sa chevalière préférée puis il se rendit de nouveau dans son bureau où le vase Ming avait retrouvé ses forme et positions originales grâce à un elfe de maison quelconque. Il jeta un coup d’œil critique à la pièce puis lorsqu’il fut satisfait de l’aspect de celle-ci, il sortit une de ses meilleures bouteilles de vodka de l’étagère où il les rangeait et la posa sur la table. Récemment, il en sortait souvent mais les réunions d’affaires qu’il enchaînait le demandait, on ne traitait pas les huiles de la mafia d’un pays où l’on vient tout juste de s’installer comme n’importe qui si l’on veut faire fructifier ses affaires. N’empêche qu’il devrait penser à renouveler son stock. Il le nota donc sur une note enchantée et envoya le papier dans les quartiers des domestiques pour qu’un des préposés aux cuisines s’en occupe. Il remplit ensuite un verre pour lui et un pour Murray qu’il déposa devant le fauteuil vide placé devant son bureau et attendit l’arrivée de l’Anglais.

Ce qui ne tarda point. L’homme arriva précédé d’un des majordomes de la maisonnée qui, après avoir frappé et annoncé le mafieux à Mikhaïl, quitta la pièce en silence. Mikhaïl se leva donc de son fauteuil et se dirigea vers son hôte d’un pas décidé. Il lui serra alors la main en signe de premier contact puis le dirigea vers le fauteuil qui lui était dédié. Il lui tendit le verre qu’il avait précédemment préparé à son intention et entama les pourparlers en ces termes :


-Monsieur Murray, je suis ravi que vous ayez accepté de vous déplacer jusque dans ma demeure pour discuter affaires avec moi. Je dois avouer que je considère qu’étant donné nos spécialités, un accord me semble vital si l’on ne veut pas marcher impunément sur les plates-bandes de l’autre, au risque de créer des tensions inutiles.

Droit au but. Le Russe avait horreur de tourner autour du pot lorsqu’on parlait affaires. De son point de vue, plus vite on en arrivait au sujet réel de la discussion, mieux on était à même d’arriver à conclure une alliance profitable au plus grand nombre. Mais, cela ne l’empêchait pas de tenir compte des desiderata de ses partenaires, il continua donc ainsi.

-Néanmoins, je ne sais pas vraiment quelles sont vos conditions, je vais donc vous laisser la parole pour que vous m’exposiez votre point de vue. Après tout, nous sommes dans votre pays et tout le monde connaît la loi du « premier arrivé, premier servi », il me semble donc légitime que vous soyez prioritaire au moment d’exposer vos besoins et demandes. Cela ne veut pas dire que je les accepterais toutes sans discussion préalable, mais il me semble que c’est là la moindre des courtoisies, alors que je me suis installé sur votre territoire sans rien vous demander.

Voilà comment on jouait de la carotte et du bâton. Mikhaïl en savait assez sur son adversaire pour savoir que Murray ne se laisserait pas si facilement amadouer mais il considérait qu’il fallait laisser à l’Anglais une marge de manœuvre suffisante pour qu’il ne se sente pas menacé sur son propre territoire ce qui nuirait grandement aux affaires du Russe. Et puis, il était sincère lorsqu’il disait être prêt à faire des concessions, car il savait pertinemment que l’on n’obtient rien sans rien or il comptait bien finir la soirée avec un accord écrit. Il termina ensuite sur une touche plus légère pour détendre une atmosphère qu’il avait dès le début instauré comme sérieuse.

-Mais pour ne pas vous paraître complètement rabat-joie, je me permets tout d’abord, de vous recommander de goûter la vodka que je vous ai servie. Si vous êtes amateur d’alcools forts, elle saura ravir votre palais, elle vient directement d’une des plus prestigieuses distilleries de Russie, on n’en fait pas de meilleures.

Et pour prouver ses dires, il avala une rasade de son propre verre.
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  • Hugh Murray
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MessageSujet: Re: La Guerre ou la Paix [PV Mikhail] [T]   La Guerre ou la Paix [PV Mikhail] [T] EmptyDim 2 Oct - 8:27:32

Lorsque le mafieux anglais eût été introduit dans la pièce au riche mobilier, il rencontra son interlocuteur. En un instant, il sut que cet homme était de la même trempe que lui. Il sut qu’ils n’allaient pas perdre du temps à jouer au chat et à la souris dans de vaines négociations inutiles. Dans son rival se lisaient comme chez lui la dangerosité et la détermination, toujours couplées d’une intelligence et du caractère du stratège habile, ce qui en faisait des hommes extrêmement importants qui, s’ils se faisaient la guerre, risquaient ce créer des remous suffisants pour bousculer toute la mafia anglaise et, s’ils s’alliaient, présenter aux adversaires qui n’auraient pas encore été éliminés un seul et même front empêchant toute tentative de les monter l’un contre l’autre. Hugh serra donc la main de son homologue avec fermeté et prit place dans le confortable fauteuil qui attendait son séant.

Il laissa son adversaire potentiel parler, sans l’interrompre, en analysant la stratégie du vieux russe. Il était clairement évident qu’il voulait également entériner au moins un accord sur le partage du marché aujourd’hui. Et laisser l’occasion à Murray de faire une proposition le premier lui évitait de lui-même avancer sur son terrain et d’entamer les hostilités. Cependant, Hugh était bien conscient qu’il fallait, tout en restant ferme sur certains points, garder de la marche de manœuvre pour un compromis, mais déjà faire quelques concessions. Avant de parler, il trempa ses lèvres dans sa boisson et entama un voyage gustatif qui lui sublima les papilles. La voix claire mais aimable, comparé à son habituel ton rude, il répondit à son interlocuteur.

« Je ne puis que vous croire, jamais jusqu’à présent je n’ai bu quelque chose de tel, en matière d’alcool russe, et pourtant je tends à me procurer ce qu’on trouve de meilleur. Je serais très heureux si vous pouviez m’offrir le moyen de me procurer quelques caisses de cette divine boisson. »

Rien que pour se procurer une vodka d’une telle qualité, il valait la peine de conclure un accord avec le vieux russe. Hugh avait à présent le sentiment qu’ils pouvaient réussir à s’entendre, et ce n’était pas le verre de vodka qui en était la cause. En effet, Hugh étant habitué à boire beaucoup, et son large gabarit aidant, un verre d’une boisson forte ne lui faisait pas tellement plus d’effet qu’un verre de vin. Estimant qu’il ne fallait plus lambiner en terme de bavardages, son ton d’affaires revint à la charge dans un galop martelant et il s’attaqua au problème.

« Bien, je n’irai pas par quatre chemins non plus. A l’heure actuelle, le marché des psychotropes en Grande-Bretagne n’est pas entièrement dominé, il reste, je dirais, environ cinq à dix pour cent exploitable dans le domaine des petits acheteurs, si l’on arrive à créer suffisamment de marché. A l’heure actuelle, je possède pas loin de soixante pour cent du marché total, et vous le reste. Je dois avouer que je suis particulièrement heureux du travail que, chacun de notre côté, nous avons réussi à faire, en éliminant toute autre sorte de concurrence dans ce domaine. Par ailleurs, je tiens à saluer votre astuce, en voyant votre vitesse d’expansion dans notre pays, même s’il se fait quelque peu à mes dépens. »

Un léger rappel de la situation était toujours intéressant, et Hugh pensait que mettre les choses au point avant de commencer à mettre des propositions sur la table était essentiel si l’on voulait trouver un bon compromis. En revanche, la suite directe allait moins lui plaire si ses projets d’expansion étaient dirigés vers elle, car Hugh avait des principes établis, et il avait fait savoir à Leoni qu’il n’abandonnerait pas ce marché, quel que soit le prix proposé. Après tout, Armando lui confiait la gestion de sa branche psychotrope, il ne fallait donc pas faire de bêtises.

« Autant que vous le sachiez tout de suite, étant en possession de quatre-vingt-dix pour cent de la clientèle aisée à très aisée en Angleterre, je ne céderai rien de ce côté-là. Il en va de même en Europe et en Amérique du Nord où j’ai déjà des filiales implantées qui ne demandent qu’à se développer, même si mes parts du marché sont sensiblement plus réduites là-bas – votre vodka est réellement incomparable. Par contre, j’avoue ne pas m’intéresser aux pays de l’est ou à la Russie et l'Asie, sauf la Chine. Je considère même que ce marché vous revient de droit. Quant aux autres endroits du monde potentiellement intéressés, j’avoue ne pas encore avoir de projets d’expansion particuliers, sauf pour l’un d’eux, qui est, je vous l'ai dit, la Chine. »

C’était dit, on éviterait des batailles inutiles ou des braquages qui risquaient de faire capoter toute la discussion. Un sourire léger s’étalant sur son visage, Hugh poursuivit.

« Maintenant, je n’ai pas l’intention de vous annoncer que je ne cède rien et que vous vous n’avez qu’à aller ailleurs, ce serait totalement contre-productif, et contraire à toutes les lois d’un accord. Je suis plutôt content en un certain sens de vous céder des parts du marché courant, car le travail de substances psychotropes spécifiques demande du temps. Je vous propose de vous laisser le reste du marché des petits acheteurs pas encore conquis, ce qui représente déjà une certaine somme, et je pourrais également vous céder une partie de ce que je possède actuellement. Mais cela n’est qu’une base, si jamais vous avez des exigences particulières, ou si vous avez d’autres suggestions, je suis prêt à les entendre. Néanmoins, je pense qu’un partage du marché des riches en fonction des pays, et un partage en pourcentage des consommateurs de base de l’Angleterre est une bonne idée. »

Voilà, il faisait déjà des concessions, mais gardait encore quelque chose à céder. Il pensait que finir avec quarante pour cent du marché moyen d’Angleterre lui permettrait aisément de spécialiser ses activités sans se retrouver paralysé, ce qui lui laissait encore vingt pour cent du marché à donner au Russe. Cependant, désormais la balle était dans le camp du Russe, et c’était à lui de poser ses cartes sur la table, même si Hugh n’en doutait pas, il garderait quelques cartes dans sa manche.

[Je sais, il y a des chiffres, mais cela est le caractère mon personnage. Par contre, si tu estimes qu'ils ne sont pas adaptés, je me ferai un plaisir de les modifier Wink ]
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  • Mikhaïl Ev. Dmitriev
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MessageSujet: Re: La Guerre ou la Paix [PV Mikhail] [T]   La Guerre ou la Paix [PV Mikhail] [T] EmptyJeu 6 Oct - 21:05:16

[Hj : J'ai déjà été en meilleure forme, je m'en excuse mais je ne voulais pas te faire attendre indéféniment alors que j'avais du temps pour répondre]

Un homme capable d’apprécier une bonne vodka était forcément un homme digne de respect, du moins jusqu’à un certain point, c’était une vérité que Mikhaïl avait établi il y avait de cela bien des années. Ainsi, lorsque Hugh marqua son appréciation de la boisson raffinée qui lui avait été servie, un sourire sincère vint éclairer le visage déjà bien ridé du Russe. Il souriait rarement lors de réunions d’affaires de cette importance, mais voir l’Anglais apprécier à sa juste valeur le breuvage qui lui était offert lui fit réellement plaisir. Voilà définitivement un homme avec qui il pourrait bien mieux s’entendre que ce que les rumeurs qu’il avait entendues le concernant avaient pu lui faire craindre. Surtout qu’au-delà de son goût pour les bons alcools, sa manière de ne pas tourner autour du pot plut grandement au patriarche Dmitriev.

En effet, un des défauts principaux qu’il avait trouvé jusque-là à ses partenaires britanniques était une faculté impressionnante à s’écouter parler pour ne rien dire. Ils semblaient avoir un ravissement infini à entendre le son de leur voix, car ce n’était certainement pas le contenu de leurs paroles qui valait le déplacement. Mikhaïl avait d’abord été plus amusé qu’agacé par cette particularité insulaire, mais à force il avait fini par en être franchement lassé et laissait désormais Lev régler ce genre de meetings ennuyeux. Lui se contentait de négocier avec les plus hauts gradés tels Murray ou McGregor, qui, eux savaient ce qu’ils voulaient et n’hésitaient pas à le dire clairement. Ainsi, son acolyte pour la soirée ne se priva pas de le complimenter sur la façon dont il s’était emparé progressivement d’une partie substantielle du marché, mais il fut tout aussi ferme lorsqu’il en vint à poser ses conditions. Autrement dit, Murray était un homme de convictions et non de vaines paroles. Un homme de chiffres également, comme le prouvèrent ses précisions statistiques sur l’état précis du marché.

Mikhaïl se mit par conséquent à noter les données chiffrées fournies par son partenaire, ne faisant qu’une confiance limitée à sa mémoire qui commençait parfois à lui faire défaut. La petite remarque placée au passage sur la perfection de la vodka lui tira un nouveau sourire mais il n’en perdit pas pour autant de vue le véritable objectif de la discussion. Il écouta donc l’Anglais jusqu’au bout, notant chaque élément qu’il considérait important dans son discours. Dans l’ensemble, les propositions faites lui semblaient globalement acceptables mais il y avait un point sur lequel il n’était pas d’accord, et puis, de toute façon, par principe, il ne pouvait pas tout accepter sans négocier. Mais avant d’exposer son point de vue, il prit le temps d’avaler une bonne lampée de vodka : il y a des choses qui ne s’oublient pas !


-Vos conditions ne me semblent pas excessives. Je comprends par exemple parfaitement votre désir de conserver le marché de la clientèle aisée, c’est une clientèle difficile à obtenir et encore plus à fidéliser, par conséquent, je n’ai aucune intention de me lancer dans une entreprise pareille. Je me contenterai volontiers du marché des petits consommateurs, cependant vous comprendrez qu’étant donné la différence de rentabilité des deux marchés, j’exige une augmentation de mes parts pour ce dernier. Au minimum, je désire 50% du marché de base, voire 60% si cela vous paraît envisageable.

Il considérait que cette demande n’était pas excessive, il avait toujours été bon en calcul mental et savait pertinemment que Murray ne perdrait pas des revenus substantiels en lui offrant 20% du marché en plus, étant donné ce qu’il gagnait par ailleurs avec la clientèle huppée de la bonne société qui était toujours prête à dépenser des fortunes pour obtenir des produits sur mesure. Par contre, ce qu’il allait exiger ensuite risquait d’être plus problématique, néanmoins il était absolument hors de question de laisser à Murray l’intégralité de l’immense marché chinois. Il envisageait donc une collaboration, surtout qu’étant donné la puissance des triades locales, ils ne seraient pas trop de deux pour tenter de s’infiltrer dans pareil territoire.

-Par ailleurs, en ce qui concerne le reste du monde, je suis effectivement déjà bien implanté en Europe de l’Est et en Russie, vous comprendrez pourquoi. J’ai quelques affaires en cours en Afrique et en Amérique du Sud mais rien de bien consistant, par contre l’Asie est mon territoire d’expansion actuel. Etant donné l’importance numérique de sa population, même si les élites ne sont pas nombreuses, le consommateur de base est une source de profit non négligeable. Et les plus gros marchés sont de loin l’indien et le chinois, je ne vous laisserai donc pas me rafler la mise sous le nez si je puis m’exprimer ainsi. Néanmoins, je ne suis pas assez naïf ni égocentrique pour penser pouvoir m’attaquer seul au dragon chinois, je serai donc on ne peut plus honoré de m’allier à votre empire sur ce sujet.

Il conclut enfin, par une touche à même d’amener Hugh à considérer ses propositions avec un œil moins critique en revenant sur le sujet de la divine vodka.

-Sinon, pour ce qui concerne la vodka que nous dégustons, je suis l’actionnaire principal de cette distillerie, il me serait donc tout à fait possible de vous faire parvenir une cargaison des meilleures bouteilles à un prix d’amis, si vous désirez vous allier avec moi, bien entendu, termina-t-il avec un sourire mi amusé-mi sérieux.
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  • Hugh Murray
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    Hugh Murray
MessageSujet: Re: La Guerre ou la Paix [PV Mikhail] [T]   La Guerre ou la Paix [PV Mikhail] [T] EmptyDim 16 Oct - 11:44:07

« Alors vous pouvez dès à présent envoyer un hiboux à cette fabrique, nous ferons affaires, j’en suis persuadé. »

Et pour signifier sa volonté, Hugh leva son verre et trinqua, avant d’achever sa boisson. Il posa ensuite son verre sur la table et regarda son futur allié. Jamais dans sa vie il n’avait eu négociation plus facile à mener. Il se demandait comment il avait pu tant attendre avant de rencontrer ce confrère si intelligent et avec lequel il s’était entendu si vite. Il se promit de faire rosser l’informateur écervelé qui lui avait rapporté que le vieux Mikhaïl – à peine plus âgé que lui, soit dit en passant, était un homme horrible et dénué de toute qualité, qu’il valait mieux éviter de tenter de rallier, et plutôt le briser et l’écraser simplement. Très satisfait d’avoir eu une autre alternative que cette option des plus belliqueuse en le rencontrant personnellement, Hugh était désormais certain qu’il serait passé à côté d’un des plus beaux marchés qu’il ait jamais eu à conclure depuis le début. Non seulement il stabilisait la situation du commerce des psychotropes en Grande-Bretagne et dans le monde, mais en plus il se faisait un allié avec lequel il pourrait entreprendre l’entreprise la plus lucrative et la plus difficile de sa carrière ; la conquête de la Chine. C’était sans doute là le défi le plus ardu qu’il aurait jamais, mais en forgeant une alliance avec le Russe, la partie serait plus aisée à gagner. Il ne doutait pas que ce combat l’occuperait durant certainement les dix prochaines années, mais c’était un jeu que le vieux batteur pratiquait avec plaisir et acharnement : lutter et l’emporter. Un sourire hautement satisfait se peignit sur son visage, et il parla d’un ton qui exprimait également une pleine et entière satisfaction.

« Je ne puis que souscrire à vos demandes. Je me contenterai en ce cas de 40 pour cent du marché anglais des petits consommateurs, et vous aurez le reste. En ce qui concerne la Chine, je serais enchanté de voir se dresser aux côtés de la bannière des Murray, celle des Dmitriev. Ensemble, nous serons les maîtres de la Chine. Ensemble, nous scellerons pour nos longues années à venir et celles de nos descendants une fructueuse et profitable collaboration. Ensemble, nous formerons un seul et indivisible même front qui ne pourra que prendre de l’ampleur et grandir. »

Terminée dans un certain lyrisme, sa réplique n’en reflétait pas moins le véritable fond de ses pensées. Hugh travaillait activement à tisser des liens au sein de la mafia entre les grands barons, persuadé que si elle s’unifiait, son pouvoir ne ferait que croître. Bercé des rèves de grandeur, Hugh n’aspirait qu’à fonder une indivisible et éternelle mafia britannique qui, un jour, pourrait prendre le pouvoir. Dans son incommensurable et démesurée ambition, Hugh se voyait déjà en train de trôner aux côtés des autres chefs mafieux, après s’être emparés du gouvernement, sous la direction de l’un des leurs. Reprenant la parole, il poursuivit d’une manière que l’on aurait pu considérer d’enjouée, faute d’un meilleur terme de qualification.

« Je pense que nous sortons tous deux gagnants de cet accord, sinon il n’en serait pas un ; nous sommes assez intelligents et observateurs que pour pouvoir différencier un juste équilibre d’un coup retors. Quant à la Chine, si nous travaillons ensemble, nous aurons besoin de moyens vraisemblablement considérables, de bases solides de stockage et de fabrication à proximité du pays, sans y être, pour des raisons de sécurité, ainsi que d’un réseau d’informateurs bien conçu. Et nous devrons être en mesure d’avoir autorité sur les revendeurs de petite envergure là-bas, pour les mener à la baguette, si j’ose m’exprimer en ces termes. Je suis plutôt content car je pense qu’il était nécessaire d’entreprendre cette folle mission à deux. Même si Armando sera sans doute disposé à me fournir une bonne partie du financement du projet, il est indéniable que cela coûtera néanmoins encore fort cher. Mais nous parlerons sans doute de ceci dans quelques mois, quand nous serons préparés au mieux, à moins que vous ne souhaitiez déjà établir un plan de bataille. »

Personnellement, Hugh estimait qu’il valait mieux s’attaquer au dragon chinois, comme disait son allié, le plus vite possible. Depuis plusieurs mois déjà, il rassemblait déjà des dizaines de renseignements, et avait déjà amassé plusieurs dizaines de milliers de Gallions en plus dans ses réserves. De même, il avait augmenté ses stocks de matières premières en conséquence. Le marché chinois était un terrain sur lequel, ensemble, chacun pourrait en tirer des bénéfices énormes, et par là accroître leur influence en conséquence. Le soutien du Russe lui serait un bon atout, car ils pourraient s’établir dans son pays natal, à proximité des rois du thé et de l’opium.

« Mais sommes-nous tout d’abord d’accord pour entériner notre répartition et notre alliance ? »

Et sur cette parole, il tendit sa main, attendant que le Russe la serre, pour sceller définitivement leur collaboration par ce geste hautement symbolique et, pour lui, bien plus significatif qu’un accord écrit.

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MessageSujet: Re: La Guerre ou la Paix [PV Mikhail] [T]   La Guerre ou la Paix [PV Mikhail] [T] EmptyVen 21 Oct - 20:18:11

Dès que Murray lui confirma qu’il était partant autant pour l’alliance que pour l’achat d’une réserve de vodka digne de ce nom, Mikhaïl prit les choses en main. Et, comme il l’avait fait juste avant l’arrivée de l’Anglais, il griffonna une note dans laquelle il indiquait de commander une caisse de vodkas Radensky à faire envoyer au manoir Murray, note qu’il envoya immédiatement au service de l’intendance du manoir. Au moins une bonne chose de faite.

Tandis qu’il s’attelait à cette tâche, Murray avait entrepris de dresser un portrait on ne plus … lyrique de la tâche qui les attendait pour s’emparer du marché chinois. Mais l’emportement de son futur partenaire s’importuna pas le vieux Russe. Au contraire, il avait toujours aimé que l’on flatte son ego et il n’eut aucun mal à s’imaginer tel un ancien chevalier à la tête de son armée, l’étendard des Dmitriev flottant au vent, prêt à s’élancer sur les plaines et vallées chinoises. Certes, il savait pertinemment que la réalité serait toute autre, semée d’embûches venues tant des triades chinoises que des mafieux d’autres pays, sans compter les polices du monde entier, mais il n’avait jamais reculé devant un défi de sa vie lorsque l’enjeu en valait la chandelle, alors il n’allait pas commencer maintenant. Surtout que les quantités d’argent à gagner dépassaient tout ce qu’il avait amassé jusque-là et ce n’était pas peu dire !

Ainsi la façon de Murray d’en venir droit au but et de commencer à parler de stratégie concrète ne put que le conforter dans l’idée que cette alliance était définitivement une bonne chose. Lui qui avait craint cette rencontre se trouvait bien stupide tout d’un coup. Enfin, mieux valait cela que la situation inverse. En effet, Mikhaïl n’avait pas pour habitude de s’attarder sur ce qu’il avait mal fait, ressasser le passé ne générait pas de profits, il fallait apprendre de ses erreurs et continuer d’avancer, c’était là sa maxime de vie. Une parmi les nombreuses qu’il avait bien entendu, car il fallait s’adapter à chaque situation et n’avoir qu’une seule maxime pour diriger ses actions limitait souvent la souplesse d’esprit dont une personne pouvait faire preuve. C’était en tout cas ce dont le vieil homme était convaincu. Il serra donc avec vigueur la main qui lui était tendue et proposa un toast.


-Je n’ai jamais été plus sûr que ce soir Mr Murray. Alors buvons à la santé de cette alliance et de nos empires.

Et il leva son verre et le finit avant de s’en reverser un. Car, c’était vrai, avec cette réunion c’était une nouvelle phase d’expansion de l’empire Dmitriev qui commençait. Sûrement la dernière de son vivant car il se savait mortel, mais s’il réussissait la tâche herculéenne d’infiltrer le marché chinois il pourrait mourir heureux sachant que ses fils hériteraient d’un commerce on ne peut plus florissant et puissant. Cependant pour cela, il était désormais temps de passer à la planification des premières étapes de leur entreprise, car comme l’avait bien fait remarquer Murray, avant d’envisager quelque infiltration que ce fut il fallait d’abord préparer un plan digne de ce nom avec financement et organisation à la clé. Il exposa donc son point de vue sur la question.

-Vous m’excuserez pour mon caractère impatient mais puisque vous le proposez, je préfèrerais établir un plan préliminaire. Je suis quelqu’un qui a besoin de savoir où il va, j’ai d’ailleurs horreur d’avoir l’impression de perdre le contrôle. Ma femme dit que je suis légèrement maniaque sur les bords.

Il rit librement à cette autocritique et avala une nouvelle gorgé de vodka car il savait que Natalia n’avait pas entièrement tort. A cause de son complexe d’infériorité face aux grands esprits que le monde underground possédait, il abhorrait sentir qu’il perdait le contrôle et avait besoin de planifier quasiment le moindre détail de ses opérations commerciales. Voilà pourquoi malgré le fait qu’il savait que cette réunion ne serait que le début d’une longue série d’autres, il voulait tout de même entamer les préparatifs dès le soir même.

-En ce qui concerne le stockage et la fabrication, je connais deux ou trois endroits complètement isolés dans le grand nord sibérien où nous pourrons travailler en paix. Parce que si l’on reste trop près des grandes villes, nous rencontrerons de sérieux problèmes car je ne vous cacherais pas que je suis devenu persona non grata par chez moi. Tout cela à cause d’un misérable fonctionnaire qui a voulu me doubler malgré le chèque conséquent qu’il recevait tous les mois.

Son regard se durcit en repensant à cet incident qui l’avait forcé à quitter sa chère Russie à la hâte avant d’être arrêté pour tout recommencer à zéro en Angleterre. Bien que désormais, il y trouvât son compte, sur le moment, cela avait été fort énervant, voire sérieusement ennuyant. L’homme l’avait d’ailleurs payé de sa vie, chose que Mikhaïl se contenta de préciser par un lapidaire.

-Evidemment, le problème a été réglé depuis mais je reste sur liste rouge. Bien que cela ne m’empêche nullement de faire du business, cela complique définitivement le processus. D’où ma préférence pour la Sibérie qui est de toute façon ma terre natale. En outre, lorsque vous dites qu’Armando serait disposé à financer un tel projet, vous voulez parler de l’homme de Leoni Corporations ? Je n’ai rien contre sa participation mais cela veut forcément dire qu’il voudra sa part de bénéfices or, tant que je ne sais pas précisément ce qu’il désire, je refuse d’accepter ne serait-ce qu’une Mornille, je préfère être clair là-dessus.

Et il serait ferme sur ce point. Il avait pour habitude de ne jamais accepter de faveur dont il ne connaissait pas la contrepartie demandée et ce pour s’éviter les mauvaises surprises au moment de devoir payer ses dettes.
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MessageSujet: Re: La Guerre ou la Paix [PV Mikhail] [T]   La Guerre ou la Paix [PV Mikhail] [T] EmptySam 12 Nov - 17:10:37

Un sourire perça le masque habituellement peu amène du vieux sportif, crispant légèrement sa machoire, et réveillant une ancienne douleur qui, le temps d’un instant, lui rappela le cognard lui fonçant en plein sur la joue, et la douleur qui avait suivi. Sa vie restait parsemée de souvenirs, car les douleurs des blessures qu’il avait reçues restaient, pour une partie, à vie, même si les lésions étaient guéries en général deux jours après les matchs. Il venait un moment où le corps ne sentait plus les petites douleurs, et perdait une partie de sa sensibilité, tellement meurtri par les coups.

« Je ne pense pas que ce soit être maniaque que d’être prévoyant. La réussite, bien souvent, se planifie à l’avance, et peu nombreux sont ceux qui peuvent se vanter d’une réussite sans faille en réagissant à la dernière échéance. »

L’esprit calculateur et financier du mafieux partit ensuite en vrille, et les chiffres commencèrent à s’amonceler dans son esprit, définissant et élaguant déjà les broussailles dans lesquelles les deux aventuriers des psychotropes se lançaient. Il voyait déjà des investissements conséquents, des recrutements, des corruptions et, plus désagréable et coûteux encore, peut-être, l’élimination des opposants, à commencer par les petits patrons locaux, qui refuseront que l’on vienne marcher sur leurs plates-bandes.

« En ce qui concerne la Leoni Corporation, je gère une branche de ses activités, et il se pourrait, je dis bien il se pourrait, encore faut-il que je l’intègre à notre entreprise, qu’il nous aide. Evidemment, je présume que nous devrions lui octroyer un pourcentage de nos revenus en contrepartie. Mais peut-être n’avons-nous pas besoin de ressources supplémentaires. J’ai, personnellement, amassé des réserves conséquentes, et je pourrais aller puiser dans le compte d’argent moldu que j’ai à l’étranger. Tout dépend de nos frais. Il est vrai qu’établir des bases en Sibérie restreindra de manière certaine nos coûts. »

Hugh estimait que la question financière pouvait facilement être évitée, si certaines économies simples étaient réalisées. Il était toujours partant d’économiser de l’argent quand il le pouvait, car il prévoyait, fort justement, qu’il aurait à dépenser cet argent économisé plus tard. De toute façon, et cela il avait pour habitude de le taire, préférant toujours garder des cartes en main, il avait établi un fond spécial en cas de catastrophe ou d’autre événement grave qui était un solide bouclier. Il pensait pouvoir sans problème vider de moitié ce fond, sans pour autant se mettre en difficulté ou risquer des problèmes avec ses succursales européennes. Cela ne restait que temporaire, et s’ils rencontraient un succès, l’argent entrerait rapidement, prêt à être réinvesti. Trempant à nouveau ses lèvres dans le breuvage de roi qui, fluide, louvoyait au fond de son verre, il reprit.

« Quant à la préparation, j’ai déjà collecté quelques renseignements précis sur la manière dont la mafia locale s’organise, et j’ai dans l’intention d’envoyer quelques espions pour dérober les informations les plus confidentielles, et donc les plus vitales pour eux, qui deviendront autant d’armes létales en notre possession. Je pense également soudoyer quelques personnes utiles. Nous devons réussir à démanteler les réseaux locaux pour pouvoir placer les nôtres à la place. »

Hugh jeta un regard à sa montre. S’il avait su, deux heures plus tôt, en se préparant, qu’il allait venir ici pour construire l’alliance la plus solide de son combat, la coalition la plus efficace et le mariage le plus rentable de sa carrière, alors qu’il s’attendait à repartir avec, au mieux, un compromis lui faisant perdre de l’argent, et au pire, une guerre ouverte à le Russe, il aurait tout bonnement déclaré qu’on lui contait des calembredaines. Décidément, il s’agissait là d’une soirée des plus agréable, à marquer dans sa mémoire, pour ne jamais l’oublier.

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MessageSujet: Re: La Guerre ou la Paix [PV Mikhail] [T]   La Guerre ou la Paix [PV Mikhail] [T] EmptyDim 20 Nov - 17:30:12

Alors comme ça Murray travaillait pour Leoni, voilà qui était une information fort intéressante à conserver précieusement dans un compartiment de son esprit. En savoir le plus possible sur les autres chefs mafieux lui avait toujours semblé essentiel et ce d’autant plus maintenant qu’il était en terre étrangère. En Russie, il avait un groupe d’informateurs chargé de surveiller les faits et gestes de ses principaux concurrents de manière à prévenir au maximum les mauvaises surprises, mais depuis qu’il était arrivé en Grande-Bretagne la tâche s’était révélée plus compliquée. Tout d’abord, car il devait gérer plusieurs choses plus urgentes d’abord –s’installer, se faire une place sur le marché local, ne pas se faire remarquer, entamer les bonnes alliances et ainsi de suite- et, deuxièmement, tout aussi important, car ses collègues britanniques étaient plus prudents que ses compatriotes du Nord. On ne filait pas un membre de la Triade McGregor comme un soldat de pied de la mafia russe, les grands pontes de l’île savaient protéger leurs secrets, ce qui les rendait plus dangereux mais également plus intéressants au moment de conclure des alliances.

Néanmoins, après presque un an et demi sur le sol anglais, Mikhaïl avait désormais une idée assez précise des principaux réseaux à l’œuvre sur le territoire de sa très gracieuse Majesté. Et, de son point de vue, le plus dangereux de tous était celui d’Armando Leoni, d’où sa méfiance accrue à son égard. Il n’avait jamais rencontré l’Italien mais ce qu’il avait entendu à son égard ne le rassurait nullement. Il ne faisait pas partie des mafieux sorciers habituels tel McGregor, Murray ou encore lui-même, issus de grandes familles de Sang-Pur et profitant d’héritages faramineux sur lesquels bâtir leurs empires. Non cet inconnu quelques mois auparavant seulement était d’origine modeste, apparemment aussi à l’aise dans le monde moldu qu’une baguette à la main, et était réputé avoir un esprit aussi affuté qu'une lame. Exactement le genre d’hommes que Mikhaïl craignait : ceux qui d’un tour de mot pouvaient l’embrouiller bien plus sûrement qu’avec un sortilège de Confusion. De plus, la connaissance approfondie de Leoni du monde des moldus mettait le vieil homme mal à l’aise. Il avait personnellement toujours considéré, contrairement à bon nombre de ses collègues, que les moldus ne devaient nullement être sous-estimés et avait vécu selon ces principes, mais il n’avait jamais franchi le cap d'intégrer une artillerie moldue à son arsenal et encore moins des moldus à son organisation comme l’avait fait l’Italien. Bref, en un mot comme en cent, plus il pourrait se tenir éloigné de Leoni, mieux il se porterait. Il répondit donc à Murray en ces termes :


-Je préfère effectivement que nous laissions Mr Leoni en dehors de notre accord autant que possible. Maintenant que je suis bien installé dans ce pays, mes finances se sont stabilisées, il pensa en particulier à son accord douanier plus que profitable avec Xenophius, et je pourrais sans grande difficulté investir dans notre futur projet. Je pense donc qu’avec nos deux fortunes, nous devrions partir sur de bonnes bases, nous aurons toujours l’occasion de faire appel à Mr Leoni plus tard si le besoin s’en faisait sentir.

Ils commencèrent ensuite à discuter de détails pratiques et le Russe fut charmé d’entendre que son nouveau partenaire avait déjà pris tant d’avance. Il l’interrogea donc sur les informations qu’il avait recueillies jusque-là.

-Je suis ravi d’entendre que vous êtes si prévoyant cher ami, je suis donc tout ouïe pour que vous me révéliez ce que vous déjà découvert sur nos futurs concurrents. A moins que vous n’ayez pas les informations sur vous, auquel cas, je ne voudrais pas vous importuner plus longtemps, nous pouvons parfaitement décider d’une date pour une prochaine réunion lorsque nous aurons tous deux fait nos « devoirs », finit-il avec une légère pointe d’humour, après tout ce n’était pas parce qu’on parlait business qu’on ne pouvait pas se laissait aller à un peu de bonne humeur de temps à autres.

Quoiqu’il en soit, il pensait ce qu’il disait, si Murray n’avait pas d’informations plus précises à lui fournir, il considérait qu’ils s’étaient dit l’essentiel, pas la peine donc de s’éterniser plus longtemps, ils avaient sûrement tous deux des affaires plus pressantes à régler. Non pas qu’il trouvât la présence de l’Anglais désagréable, au contraire il l’avait trouvé bien plus réceptif que prévu, mais il fallait aussi savoir mettre un terme à un rendez-vous lorsque tout avait été dit, sinon on finissait juste par en arriver à des conversations futiles ou des silences pesants et Mikhaïl n’était pas homme à ce genre de niaiseries. Il se leva donc pour congédier en bonne et due forme son invité lorsqu’il se souvint qu’il avait oublié d’aborder un point essentiel à leur future entente. Il se rassit donc et rajouta :


-Ah veuillez m’excuser j’allais oublier un détail d’une certaine importance. Je voudrais que nous discutions du cas du jeune Bower. J’ai eu le plaisir de rencontrer ce jeune homme après avoir découvert que vous l’aviez recruté, et ne voulant pas être distancé je lui ai proposé de travailler pour mon compte également. Il ne s’agissait nullement de le débaucher, mais simplement de profiter également de ses talents peu courants. Or, il m’a répondu que sans votre accord, il ne pouvait me donner une réponse définitive, je lui ai donc promis que j’en discuterais avec vous lorsque je vous verrais, voici donc qui est fait. Quelle est votre opinion sur la question ? Puisque nous sommes désormais partenaires, nous pouvons bien partager un si grand atout étant donné qu’il est clair que le garçon sait compartimenter et ne mélangera pas nos différentes commandes. Qu’en pensez-vous ?
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  • Hugh Murray
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MessageSujet: Re: La Guerre ou la Paix [PV Mikhail] [T]   La Guerre ou la Paix [PV Mikhail] [T] EmptySam 21 Jan - 10:41:11

Hugh, s’il était jadis peu apte à discerner les sentiments des autres membres du genre humain, avait depuis appris à affiner son sens de perception et était en mesure d’en savoir plus désormais. Outre plus, même s’il était un fervent défenseur du code du secret magique, il n’était pas extrémiste au point de négliger les apports de la culture moldue. Ainsi, il avait accordé une attention toute particulière à la psychanalyse freudienne et, s’il n’exposait pas l’ouvrage dans sa bibliothèque, il le gardait précieusement, utilisant toutes ses ressources pour percer à jour ses semblables. Il ne lui fut pas difficile de constater que le Russe semblait avoir quelques réticences quant à une intervention de Leoni. C'était compréhensible ; la surpuissance de cet homme d'origine modeste arrivé au sommet avait le don de provoquer des dérangements dans les vieilles familles qui tenaient les rênes depuis plusieurs générations.

« Ainsi ferons-nous en ce cas ! Il est vrai que nos deux fortunes seront suffisantes si nous planifions bien tout cela… Toutefois, je suggère que cela ne traîne pas de trop. Nous devrions entrer en action, je pense, dans un délai maximum de trois mois si nous voulons prendre nos adversaires de vitesse. Avec les McGregor déjà installés en Chine, les jaunes seront méfiants et ils risquent de se préparer en vue d’autres venues étrangères… Nous devons les devancer ! »

Homme pratique, Hugh n’allait pas perdre de temps et savait que, en ce qui le concernait, il ne lui faudrait pas plus d’un mois pour préparer son côté. Mais en dépit de cette célérité, l’avancée serait ralentie par la collaboration nécessaire entre les deux clans.

« J’ai effectivement déjà quelques dossiers consacrés à la Chines dans mes armoires ; les principaux barons, les corruptibles, les dangereux, ceux à éliminer, les zones propices à l’épanchement ainsi que quelques documents volés à la mafia locale ou dupliqués… Je préfère que nous nous voyions une fois que chacun sera prêt, disons dans un mois environ. A ce moment, nous pourrons définir notre stratégie et les pas à faire. En attendant, faisons nos devoirs de bons écoliers. »

L’entretien arrivant à son terme, n’étant pas homme à s’épancher en logorrhée niaise et sans intérêt, il laissa le soin à son hôte de mettre fin à l’entrevue mais celui-ci poursuivit plus loin, abordant un sujet loin d’être négligeable.

« Bower ? Je suis de votre avis. Nous sommes parfaitement en mesure de partager un atout si grand et, maintenant que notre alliance est scellée, nous pouvons sans aucun problème partager certains éléments de nos réseaux, pour autant que nous ne nous concurrencions pas. Le jeune Bower nous apportera à tous les deux, j’en suis sûr, des bénéfices conséquents. Je ne pourrais avoir la prétention d’en réclamer l’exclusivité car si on me faisait un coup si retors, je déclarerais immédiatement la guerre à celui qui aurait osé me priver de mes Gallions. Sur ce, mon cher Mikhail, je crois que je vais vous quitter. Je vous enverrai un de mes hommes bientôt. Bonne soirée et que vos entreprises rencontrent un franc succès. »

Il tendit la main au Russe, en vue d’une poignée de main énergique et hautement symbolique puis, raccompagné par le domestique de son collaborateur, il prit le chemin de la sortie, où Matthews l’attendait dans la voiture moldue magiquement améliorée.

Tandis qu’il regagnait ses pénates, assis à l’arrière sur la banquette de cuir, il se fit la réflexion de ce jour était à marquer d’une pierre blanche comme l’un de ceux qui influenceraient le plus les années à venir. Ce qu’il avait construit ce soir, c’était non seulement un pas de plus vers l’unification de la mafia, mais aussi une des plus grandes entreprises de sa vie, qui l’emporterait peut-être sur la durée d’ancienneté terrestre que le destin voudrait bien lui accorder.

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