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 Un changement bienvenu [Isaac] [Abandonné]
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  • Nikolaï M. Dmitriev
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MessageSujet: Un changement bienvenu [Isaac] [Abandonné]   Un changement bienvenu [Isaac] [Abandonné] EmptySam 24 Sep - 19:55:32

On y était, la rentrée était là. Le trajet dans le Poudlard Express s’était passé sans encombres. Dès qu’il avait posé un pied dans le train, il avait pris la direction inverse à celle d’Alekseï et s’était retrouvé dans un wagon composé d’un groupe de filles de sixième et septième année de Poufsouffle et Serdaigle. Il avait demandé s’il pouvait s’installer là étant donné que la plupart des wagons étaient déjà remplis, en promettant de ne pas les déranger. Elles lui avaient souri et fait une place avec entrain. Elles avaient d’abord commencé à l’intégrer à leur discussion mais il avait vite été perdu parmi les tous les noms de célébrités qu’elles citaient et il avait fini par s’endormir contre la vitre. Il s’était réveillé peu avant l’arrivée au château en se rendant compte qu’une l’un d’entre elles lui avait posé sa cape sur les épaules pour le réchauffer. Peu habitué à ce genre de gestes affectueux, il avait légèrement rougi en s’en rendant compte ce qui avait grandement amusé ses compagnes. Elles avaient ri en gloussant qu’il était à croquer, puis il était sorti du wagon pour les laisser enfiler leurs robes de sorcières. Personnellement, il portait déjà l'une de ses plus belles robes car ses parents considéraient comme naturel de se présenter dans ses plus beaux atours le jour de la rentrée.

Une fois le train arrêté, il était monté dans une calèche avec trois des filles puis il avait pris congé d'elles en arrivant devant les portes du château pour se diriger vers la table des Verts-et-Argent. La cérémonie de répartition lui avait parue bien moins impressionnante maintenant qu'il était du côté de ceux qui avaient déjà été répartis, mais le festin de début d’année n’avait lui rien perdu de sa saveur exceptionnelle. Il avait même fait la conversation à quelques premières années qui jetaient des regards émerveillés à droite et à gauche toutes les vingt secondes, c'était dire s’il était d’humeur sociable ! Puis, vint le moment fatidique : le retour dans les dortoirs.

Il était certes content de ne pas partager de dortoir avec son frère, mais l’idée de retrouver Fritz et sa bande de débiles congénitaux le déprimait profondément. Parce qu’évidemment, depuis que McGregor les avait collés pour s’en être pris à lui à la fin de l’année précédente, leur rancœur à son égard s’était encore renforcée. Non pas qu’il y porte la moindre attention, surtout depuis qu’il avait commencé à leur rendre la monnaie de leur pièce et avec les intérêts je vous prie, mais l’idée de partager une année de plus son espace vital avec eux le fatiguait d’avance. Néanmoins, il n’avait pas vraiment le choix, il se dirigea donc la mort dans l’âme vers la Salle Commune des Serpents. Il y croisa Alekseï et Willson –oui l’autre Troll des Montagnes avait aussi redoublé, il était maudit- qui s’amusait à traumatiser deux fillettes de première année en leur racontant Merlin seul avait quoi. Heureusement Alix, en bon préfet, s’interposa et prit les gamines sous son aile, au grand déplaisir de Willson qui apparemment n’avait pas oublié la dérouillée que le sixième année lui avait infligé l’année précédente. Nikolaï eut un sourire narquois en observant la scène et son moral remonta légèrement. Puis, il prit la direction des dortoirs des garçons, mais une fois arrivé devant la porte de son ancien dortoir une surprise de taille l’attendait.

Tous les lits étaient déjà occupés ! Surpris, il jeta un coup d’œil au papier indiquant les occupants de la chambre pour s’assurer qu’il ne s’était pas trompé d’endroit, après tout après deux mois d’été, il avait pu se gourer en tournant à un endroit, même si ça lui semblait fort peu probable. Deux … le numéro du dortoir était le bon, le problème semblait venir de lui. Etonné d’avoir été changé de dortoir, il partit à la recherche de son nouveau chez lui, avec un nœud dans le ventre : et si l’administration avait décidé de ne pas séparer une famille unie et l’avait placé avec Alekseï ? L’idée même lui glaça le sang, et lorsqu’il arriva devant le dortoir numéro 4 où résidait son frère et qu’il se mit à lire les noms des occupants, son cœur atteint un record de vitesse jamais égalé. Qui ne s’arrangea nullement lorsqu’il vit que Willson dormait également dans ce dortoir, mais à son grand soulagement son nom n’apparaissait pas sur la liste. Il sentit un poids immense quitter ses épaules et ses jambes se mirent à trembler légèrement sans son accord, preuve de la tension accumulée à son insu.

Il repartit ensuite au plus vite, ne désirant nullement passer plus de temps près des quartiers de son frère et au bout de quelques secondes, il trouva son nouveau dortoir. Et quelle ne fut pas sa surprise en découvrant les noms de certains des garçons avec qui il allait le partager. Déjà, ils étaient quasiment tous plus âgés que lui. Et surtout, ils n’étaient pas n’importe qui ! Pour commencer, il y avait Alix, le préfet. Il aimait bien le métisse, mais depuis leur première rencontre où il avait agi comme un gamin immature, il craignait un peu l’opinion du garçon. Enfin, ce serait l’occasion de faire plus ample connaissance après tout. Il y avait ensuite un septième année qu’il ne connaissait que de nom, un garçon dont le nom ne lui disait rien et pour finir en beauté : Isaac Deniel ! Il n’avait pas revu l’ancien cinquième année depuis leur première rencontre -enfin ils s’étaient croisés dans les couloirs, aux repas et dans la Salle Commune mais sans plus- et ne savait pas vraiment où ils en étaient de leur étrange relation. Il avait grandement apprécié le moment passé avec le garçon mais étant donné le haut taux d’alcoolémie d’Isaac lors de leur discussion, il n’était même pas sûr que le sixième année se souvienne de lui.

Enfin, il s’occuperait de ça plus tard, pour l’instant, il devait déjà poser ses affaires, parce que mine de rien sa valise pesait son poids, surtout que sa mère comme à son habitude y avait rajouté tout un tas de trucs inutiles, depuis un set supplémentaire de cravates en soie aux couleurs de Serpentard jusqu’à un kit de toilette qui aurait fait pâlir n’importe quelle fille au vu de sa taille en passant par une décoration pour balai ou encore un Miroir Remonte-Moral « contre les petits soucis de tous les jours ». Mais lorsqu’il arriva devant son lit, alors qu’il pensait être le premier dans le dortoir, il se rendit que telle n’était pas la réalité. Le propriétaire du lit à sa droite était déjà là et apparemment le sens du mot « armoire » lui était inconnu étant donné le bordel d’affaires disposées sur son lit en un fouillis impressionnant. Sans grande surprise, le dit propriétaire se révéla être Isaac, non pas que Nikolaï ait encore de quelconques préjugés contre son camarade de chambrée, mais il l’imaginait bien bordélique. Ça collait bien à son image de je-m’en-foutiste classe.Ainsi, il ne put retenir un sourire et tandis qu’il posait sa valise à côté de son propre lit, il interrogea son aîné avec humour :


-Tu vas t’en sortir ou t’as besoin d’aide pour contenir l’invasion de fringues ?
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  • Isaac Deniel
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MessageSujet: Re: Un changement bienvenu [Isaac] [Abandonné]   Un changement bienvenu [Isaac] [Abandonné] EmptySam 8 Oct - 18:57:30

Où était donc passée l'émotion qui lui vrillait le cœur à quelques jours de la rentrée ? Il avait adoré les premières années à Poudlard mais, depuis ses quatorze ans, quelque chose s'était brisé dans sa relation au château. Isaac gardait d'excellents souvenirs de sa cinquième année. Les folles aventures qu'il avait vécues dans un premier temps, en s'imaginant tantôt mousquetaire, tantôt guerrier pourfendeur de dragon, s'étaient transformées en soirées de plus en plus débauchées. Il avait grandi. Ses jeux n'étaient plus les mêmes, essayait-il de se dire. Pourtant, ce style de vie trop confortable et insouciant ne le satisfaisait pas. Le monde était devenu trop lisse à son goût. Il savait qu'après ce qu'il avait traversé, il aurait dû s'en satisfaire, et James était le premier à manifester son incompréhension face à ce besoin irrépressible qu'il avait de repousser ses limites. Il revoyait désormais les horreurs de la guerre avec une nostalgie difficile à interpréter. Tout ce qui l'avait détruit formait en réalité ce champ de ruine et de feu dans lequel il avait toujours souhaité s'épanouir. Son âme n'était pas faite pour la tranquillité. Faire la fête sans but était vite ennuyeux. Ce type de plaisir ne pouvait devenir une fin en soi. Il avait tué le temps avec le rituel d'animagus. Or, depuis qu'il maîtrisait parfaitement ce pouvoir, il se sentait à nouveau vide. De quelle manière défierait-il la vie cette année ? La locomotive de Poudlard s'étirait comme un train qui ne menait vers nulle part. Il n'y avait plus rien à attendre de l'école ; des cours, des devoirs, des professeurs idiots, des élèves attardés... Il devrait endosser sa peau d'adolescent bête et méchant pour une année de plus. Et attendre... attendre... Il ne savait trop quoi au final. On lui parlait de plus en plus souvent d'avenir et, s'il le voulait, il savait que le sien pouvait être brillant. Parfois, il songeait qu'il était peut-être trop intelligent pour être... brillant, comme ils disaient, et que le seul but de son existence serait s'appliquer à la rater... Comme ils diraient.

Le paysage qui défilait derrière la fenêtre de son wagon lui faisait rêver à d'autres horizons, à une multitude de destins qui ne seraient pas les siens. Des voix l'appelaient, avec une séduction presque satanique, et son cœur se gonflait de regrets. Il y avait tellement de vies qu'il ne connaîtrait jamais... Et la sienne... La sienne, aujourd'hui, n'était rien d'autre que l'histoire d'un imbécile qui avait abandonné sa mélancolie au milieu du voyage pour imaginer avec d'autres idiots les meilleurs moyens de bizuter les premières années. Quoi de plus banal pour un étudiant de seize ans ? Il avait bien ri du badge d'Apollon et avait juré de lui donner du travail pour les mois à venir. Lorsqu'il ne pensait à rien d'autre qu'à faire l'idiot, tout allait pour le mieux. Pendant la cérémonie de répartition, il faisait parti des Serpentard qui riaient des nouvelles recrues qui s'avançaient en zigzagant, le regard vague, vers le choixpeau. Une rumeur disait depuis leur arrivée sur le quai que des friandises du Poudlard Express avaient été empoisonnées. Isaac en était l'instigateur, bien évidemment. Et il n'avait pas été difficile pour lui de trouver d'autres volontaires pour droguer les mioches un peu naïfs du train. McGonagall l'avait fusillé du regard à plusieurs reprises de la table des professeurs. Elle avait des lèvres pincées qui en disaient long sur ses soupçons. Malheureusement, il n'était pas possible de confirmer ses doutes tant le nombre de personnes impliquées dans l'affaire était important. Il supposait que les élèves de dernier cycle auraient droit à un rappel à l'ordre général de la part de leurs directeurs de maison un peu plus tard. On leur servirait le refrain habituel de la discipline, du respect des autres... même s'ils sont stupides... surtout s'ils sont stupides en fait. Il en avait assez.


– Yo 'Zack ! Un Serdaigle qu'il connaissait vaguement à travers quelques soirées avait posé ses doigts blancs sur son épaule alors que les assiettes commençaient à se remplir. Il paraît que tu n'as encore jamais participé à une fête de rentrée. Ça te dirait de te joindre à nous ? Pour une fois qu'il fait beau on se retrouve dans une tour percée, ça va être super !
– Heu... ouais pourqu...
– Non mais il se prend pour qui ce piaff ?? Lança sa voisine de table en plantant ses ongles dans sa cuisse. On a toujours fait les fêtes dans les cachots, Isaac restera avec nous évidemment !
Marrant, comme ces gens qui le fuyaient l'année passée en le traitant de psychopathe voulaient tous l'avoir dans leur groupe d'amis parce qu'il était connu pour mettre l'ambiance. Il était le genre de personnalité qui pouvait décider de la réussite ou non d'une soirée. Comment avait-il fait pour en arriver là ? En bon prince, il envoya un clin d’œil au Serdaigle et déclara :
– Je passerai faire un tour un peu plus tard... Mais c'est bien parce que c'est toi qui me le demande.
Il l'enveloppa d'un regard, d'un sourire et songea qu'il avait trouvé son partenaire pour la nuit... Mouais, trop facile. Là était bien tout le problème. Ces étudiants étaient trop simples à séduire. Il n'y avait aucun intérêt à se la jouer célébrité du château, si ce n'était pour satisfaire son égo. Cependant, il n'avait jamais eu besoin de se rassurer. Evidemment qu'il était supérieur aux autres. Même traîné dans la boue il continuerait à le penser. La confiance qu'il avait en lui était peut-être la seule chose qu'on ne pouvait ébranler. Ce n'était pas qu'il s'aimait et ne jurait que par son reflet, mais sa personnalité ne s'autorisait jamais le doute.

Il avait suivi les Serpentard sans toucher à son entrée et la petite fête s'était ouverte comme toutes les autres, avec des toast, du champagne et les premiers potins de la rentrée. Tout le monde avait bien ri en décrivant les élèves drogués pendant la cérémonie, surtout cette fillette qui s'était assise à côté du tabouret, puis chacun avait essayé d'évoquer les événements les plus marquants de leurs vacances. En général, il s'agissait d'histoires d'amour passionnelles d'une semaine, accompagnées d'une promesse de retrouvailles qui ne serait jamais tenue. Isaac les écoutait sans chercher à s'imposer. Il avait connu tellement plus qu'il ne voyait pas l'intérêt de partager ses aventures avec des personnes qui découvraient la chose et qui passeraient probablement leur vie à la survoler, en ayant l'impression de faire des trucs complètements dingues. De quoi auraient-ils pu parler ? Il se laissa absorber par ses pensées. Non, ce soir il n'était pas encore temps de retrouver sa peau d'adolescent déjanté. Pas avec eux en tout cas. Il les avait suffisamment choqués aux soirées précédentes pour ne plus avoir besoin d'en rajouter. Alors ? Les Serdaigle ? Vers vingt-deux heures il leur annonça qu'il se retirait afin de voir comment la veillée se passait dans les tours pour leur faire un rapport... La curiosité des Serpentard lui permit ainsi de les abandonner sans paraître trop impoli et il se glissa dans son dortoir pour trouver de quoi se changer. Ses vêtements lui collaient à la peau depuis le début de la matinée, il n'en pouvait plus.

S'il y avait bien une chose qui ne changerait jamais, c'était le soin qu'il attachait à son apparence. Au fil des années, sa malle s'était agrandie puis, il avait découvert des sortilèges pour résoudre les problèmes de place. Depuis, la quantité de vêtements qu'il jetait à l'intérieur approchait de l'infini. Pour tout dire, il ne savait plus lui-même ce qu'il avait mis, étant donné qu'il était rare de le voir deux fois de suite avec le même t-shirt. Allons, que pouvait-il mettre pour ce soir ? Il se souvenait d'un haut à l'effigie d'une Mary Stuart zombifiée et il avait soudain très envie de le porter. Malheureusement, les chiffons froissés qu'il dépliait lui révélaient des motifs tout à fait différents. Il jetait dans un coin ceux qui ne l'intéressaient pas, et dans l'autre, ceux qui pouvaient s'envisager... Des pantalons se mêlèrent vite aux piles, ainsi que des accessoires qu'il n'avait pas pris la peine de ranger dans des boîtes. Les livres, les magazines, les bouts de parchemins – qu'il gardait parce qu'il y avait des trucs griffonnés dessus... même s'il avait oublié les raisons de ces notes depuis – s'étalaient en vrac à côté, avec des objets complètement hors de propos. Il avait retrouvé des cartouches de jeu vidéo moldus, des figurines en plastique, des cartes à jouer, une flûte oO, des échecs, des chocogrenouilles écrasées, des farces et attrapes, des menottes, un poignard oriental dans un fourreau d'ivoire ciselé... Trop la classe ! Il avait complètement oublié l'existence de cette arme. Fasciné, il s'arrêta pour le contempler, assis en tailleur au milieu de son bazar, et il entendit à peine l'entrée de son camarade de chambrée. Il était occupé à passer la pointe de la lame recourbée sur son bras lorsqu'une voix le troubla.


– Aie..., dit-il sans émotion après avoir pressé un peu trop fort le poignard contre sa peau.

Il leva les yeux pour rencontrer un visage qu'il connaissait approximativement bien. Ce cher Nikolaï ! Quelques bribes de leur conversation au bord du lac lui revinrent aussitôt en mémoire. Il n'était pas certain de s'en souvenir avec précision, mais il savait qu'il avait apprécié cette compagnie. Ce petit gars s'était montré plus intéressant et plus amusant que la moyenne... Une personne rare donc. Si Aleksei cédait la place du dortoir à son petit frère, il en était ravi. Les bons camarades de dortoir lui avaient manqué l'année passée.


- Hey Niko ! S’exclama-t-il avec un grand sourire. Tu tombes à pic ! La chose qui me manque le plus à Poudlard c’est un larbin pour ranger mes vêtements. Tu sais que je ne suis pas fichu de réussir un sortilège pour plier un simple t-shirt correctement ? Une vraie calamité, je te jure ! Par contre, s’il y a un truc que je n’aurais jamais dû réussir dans ma vie, c’est le sortilège qui crée des malles sans fond… Il me faudrait presque un escalier pour comprendre ce qui se passe là-dedans…

Il posa une main sur son front d’un air désespéré et haussa un sourcil en extirpant une passoire en métal de son bric-à-brac. Alors là, il devait y avoir une explication, mais il avait peur de la connaître.
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  • Nikolaï M. Dmitriev
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MessageSujet: Re: Un changement bienvenu [Isaac] [Abandonné]   Un changement bienvenu [Isaac] [Abandonné] EmptyMar 11 Oct - 20:29:33

Qu’est-ce qu’Isaac foutait avec un poignard dans la main ? Est-ce qu’il avait des tendances morbides que le public ne lui connaissait pas ? C’était vrai que Niko avait des souvenirs du torse du sixième année et ce dernier pouvait certainement se mesurer au sien en termes de cicatrices, mais il avait du mal à imaginer Isaac se scarifier. Mais alors quoi ? Quelle que fut la réponse à cette question, l’immense sourire que lui adressa son aîné le rassura : la vipère n’envisageait pas de quitter ce monde. Le troisième année savait mieux que personne à quoi ressemblait un faux sourire fait pour rassurer l’auditoire alors qu’on se sent en réalité atrocement mal pour en reconnaître un authentique quand il en voyait un. Surtout que les paroles qui accompagnèrent le dit sourire finirent de calmer le jeune sorcier. Isaac semblait ne pas avoir perdu son sens de la répartie pendant les vacances et ce malgré le fait que ce soir il était sobre … en tout cas il en avait l’air … Le jeune Russe sourit donc à son tour et répondit, amusé.

-Je dois avouer que le contenu de ta malle est pour le moins … éclectique.

Il lança un regard éloquent en direction de la passoire qu’Isaac venait d’extraire, gardant tout type de commentaire pour lui. De toute façon, qu’aurait-il bien pu dire ? On frisait l’absurdité la plus totale, là, mais c’était bien ce qui faisait tout l’intérêt de traîner avec Isaac. Avec lui, il était si facile d’oublier les vacances de merde qu’il venait de passer pour se sentir comme n’importe quel adolescent discutant avec quelqu’un de son âge. Le jeune Dmitriev se contenta donc de rajouter avec une moue faussement inquiète.

-En tout cas, heureusement que ma mère n’a jamais eu la même idée que toi sinon ma valise serait définitivement intransportable. D’ailleurs, je ne sais pas si je suis qualifié pour faire larbin –même si Alekseï te dirait que j’ai ça dans le sang- mais je suis sûr que je peux te faire concurrence pour ce qui est des trucs inutiles que je me trimballe là-dedans.

Il désigna sa propre valise du doigt.

-Ma mère a tendance à me préparer contre les éventualités les plus improbables, finit-il en levant les yeux au ciel.

Et comme pour prouver ses dires il ouvrit la malle d’un geste de sa baguette et, après avoir fait léviter tous ses vêtements jusqu’à l’armoire la plus proche, commença à en vider le reste du contenu. Il sortit d’abord la trousse de toilette maudite –s’il utilisait ne serait-ce que la moitié des produits contenus là-dedans d’ici à la fin de l’année ce serait un miracle-, puis la déco pour balai, le foutu miroir et finalement tomba sur un des objets qu’il cherchait plus particulièrement et le brandit fièrement devant son camarade.


-Tu vas voir un peu de quoi je parle.

C’était un grimoire à la couverture élimée et qui avait l’air d’avoir connu sa prime jeunesse à l’époque de Mathusalem. En soi, rien de bien surprenant dans la valise d’un jeune sorcier, enfin sauf à savoir à quoi servait le fameux grimoire. Et Niko avait bien l’intention d’en mettre plein la vue à Isaac. Il mit donc son doigt devant sa bouche pour indiquer à son aîné de garder le silence puis se mit à examiner attentivement la silhouette du sixième année, gardant le suspense jusqu’à la fin. Enfin, au bout de quelques secondes de ce petit manège, il ouvrit le grimoire à la première page et dit distinctement.

-Isaac Deniel, jeune homme de seize ans, environ 1m75, cheveux et yeux noirs, populaire et sociable.

Pendant quelques instants le grimoire se tortilla dans tous les sens, puis de l’encre apparut sur la page auparavant vide et Niko tendit le livre à Isaac.

-Lis, c’est on ne peut plus instructif.

Et en effet, le grimoire avait produit un poème d’amour sur Isaac on ne peut plus kitch à partir des informations fournies par Nikolaï. Le jeune Russe attendit que son camarade ait fini de lire, puis, expliqua l’utilité –ou de son point de vu l’inutilité- de l’artefact.

-Je te présente le « grimoire de l’amûûûûr » comme ma mère aime à l’appeler de manière théâtrale. Selon elle, il n’y a rien de mieux pour capturer le cœur de sa ou son bien-aimé(e). Soi-disant que mon père l’aurait séduite avec ce truc –si c’est vrai, je ne sais pas si ce qui est le plus pitoyable : qu'il ait utilisé un truc pareil ou qu’elle ait aimé- et que ça se transmet de générations en générations chez les Dmitriev. Alekseï y a échappé parce qu’Angelina va l’épouser qu’il lui plaise ou non, donc c’est retombé sur moi. J’ai rarement vu plus cul-cul la praline mais j’ai dans l’idée que ça peut devenir très amusant si on s’en sert pour des buts quelques peu ... pervertis, si tu vois ce que je veux dire. Personnellement je rêve de savoir ce que ce machin arriverait à produire sur Willson. J’imagine très bien un truc du style : « Fort comme un héros grec, grand comme un géant, ô toi à la puissante haleine de fennec, rends-moi mon palpitant ». Enfin, là j’ai sûrement un peu arrangé mais l’idée est là, conclut-il avec une moue narquoise.

Puis, il pointa à nouveau son doigt mais dans la direction de la malle d’Isaac cette fois-ci et demanda, provocateur.


-Alors tu penses que t’as quelque chose là-dedans capable de surpasser ce petit bijou de la culture sorcière ?
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  • Isaac Deniel
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MessageSujet: Re: Un changement bienvenu [Isaac] [Abandonné]   Un changement bienvenu [Isaac] [Abandonné] EmptyMar 18 Oct - 14:25:15

Eclectique n'était pas le mot qu'il aurait employé pour définir le « contenu de sa malle ». Une telle variété d'objets, amassée en tas sans suite ni logique, était tout simplement envahissante. A ce rythme, il était près de rattraper le chaos de la salle sur demande. Pourtant, il avait beau considérer ses affaires, il ne voyait pas comment s'en débarrasser. Chacune pouvait, un jour, trouver son utilité. Dès qu'il jetait quelque chose, il finissait par le regretter. Il y avait ainsi des objets auxquels il ne pensait pas pendant des années qui, soudain, lui revenaient en tête et il désirait ardemment les retrouver. Hélas, s'il ne rangeait rien, ses parents se chargeaient souvent de trier les reliques de son enfance. Des choses disparaissaient avant qu'il n'ait pu leur donner une seconde vie. N'était-ce pas tragique ? Isaac avait hérité du même défaut que son grand-père adoré, il conservait tout et semblait en conflit avec l'ordre. Combien d'heures fabuleuses avait-il passé dans le grenier magique de papy Levi !Dans sa « caverne d'Ali Baba » comme le disait sa grand-mère en roulant des yeux. Isaac n'avait jamais compris le reproche qui se dissimulait derrière cette expression. Lorsque papy Levi l'entendait, il s'empressait de lui raconter l'histoire des quarante voleurs en riant et Isaac n'entrait plus dans la mansarde sans s'imaginer sous les traits d'un pilleur venu déjouer les pièges d'un terrible sanctuaire. Avec toutes les drôles d'antiquités qui reposaient en ces lieux, il n'était pas difficile d'en faire des trésors maudits. Il avait même gardé une amulette en forme de scarabée plusieurs années sous son oreiller parce que son grand-père lui avait fait croire qu'un bon génie y était enfermé. Puis, les contes du vieil homme avaient rejoint la réalité, il était devenu sorcier. Ses parents lui avaient toujours interdit de révéler l'existence de la magie au reste de sa famille. Il s'était plié à cette règle à contre cœur mais son grand-père n'était pas aussi dupe que le pensaient ses géniteurs. La magie était un sujet qui l'avait toujours fasciné. Il faisait parti de ces historiens un peu loufoques qui, face à certaines énigmes du passées, n'évinçaient pas tout à fait la thèse de la sorcellerie. Or, les Mystères qu'il étudiait avec tant de passion s'éclairait dans les cours de Poudlard. Il avait fini par lui faire part des vérités cachées qui, dans le vocabulaire moldu, entraient dans la sphère du haut théorique. Si la comparaison avec Papy Levi l'absorbaient soudain à ce point, c'était que le vieil homme avait retrouvé un rôle important dans sa vie d'adolescent. A force de s'étonner de ses connaissances occultes de plus en plus pointues, il lui avait fait comprendre qu'il ne croyait pas en son intérêt purement académique pour la magie. « Tu ressemble trop à ton père pour mettre tant d'énergie dans un sujet aussi nébuleux que la magie Isaac, lui avait-il dit quelques semaines plus tôt. Vous êtes du genre cartésien. Si tu aimes rêver, tu ne crois jamais que ce que tu vois... Quelles preuves as-tu de l'existence de la magie ? ». Loin de s'étonner, le Serpentard lui avait retourné un grand sourire. C'était à son tour, désormais, de lui raconter des histoires, et ils n'avaient pas eu assez des vacances pour tout expliquer. Cette année, il aurait enfin la possibilité de correspondre avec son grand-père, et c'était une douce consolation pour cette rentrée.

Isaac réalisa qu'il souriait bêtement pendant que son jeune camarade vidait sa valise et il se reprit en se mordillant la lèvre. Ainsi, Nikolaï cherchait à rivaliser avec lui en matière d'objets incongrus. Drôle d'idée ! L'aisance avec laquelle il avait rebondi sur sa réplique le surprenait agréablement. Ce garçon était décidément plein de ressources. Au bord du lac, il avait vu sa gêne maladroite se transformer en malice et il semblait que malgré la parenthèse des vacances, il n'avait pas perdu cet acquis avec lui. C'était amusant. Sa réaction le ramenait à la rentrée de sa troisième année, où chacun racontait ses vacances et exhibait ses nouvelles acquisitions. Ce jour-là, il avait apporté dans ses bagages des livres riches en mauvais tours, quelques farces et attrapes, des jeux, tant de promesses pour passer une folle année. Il regarda les affaires de Nikolaï avec intérêt. Le garçon s'arrêta, satisfait, en brandissant un vieux grimoire. Isaac resta sceptique. S'il admettait que les livres pouvaient de révéler tout à fait fascinant, ils n'avaient rien d'exceptionnel au premier abord et il ne voyait vraiment pas ce que celui-là pouvait lui réserver. Bon public, il attendit, le sourcil levé, en suivant l'étrange manège du petit russe. Tout ce suspens l'agaçait. Il détestait qu'on le prenne à parti dans une combine qu'il ne comprenait pas. Qu'avait-il à le décrire des pieds à la tête ? Populaire et sociable ? Il n'était pas d'accord. S'il fallait choisir deux adjectifs pour le qualifier, il aurait pu mettre largement mieux : exceptionnel, fantastique, renversant, flamboyant, irrésistible, sublime, remarquable, … Et il en passait des meilleurs. Populaire était le synonyme le plus direct de commun, vulgaire. Et sociable ? Allons, c'était une qualité de Poufsouffle. Ce n'était pas tout à faire de cette manière qu'il définirait sa facilité à aller vers les autres. Le troisième année avait-il une vision si niaise de lui ? Il n'eut cependant pas le temps de disserter sur les termes qu'il aurait employé pour se présenter car le grimoire s'agita bizarrement et des mots apparurent sur une page vierge. Nikolaï le lui tendit et il put lire une ode assez honteuse à sa personne. Pour reprendre une référence moldue, c'était tout à fait digne de figurer sur un skyblog dédié à la poésie, les fautes d’orthographes et les chatons scintillants autours de petits cœurs roses en moins.


– Rassure-moi..., dit-il en levant un regard plus grave vers le garçon. Ce truc n'est pas en train de... de... Non parce que je t'ai déjà dit que...

Comment on s'expliquait dans ces moments-là ? Ce n'était pas qu'il n'aimait pas Nikolaï mais s'il lui dédiait déjà des poèmes d'amour aussi terrifiants, la cohabitation n'allait pas être possible. Un instant, Isaac craignit de savoir quels étaient les pouvoirs de l'étrange grimoire. Il avait entendu parler de livres capables de transposer certaines pensées à l'écrit. Celui-là écrivait peut-être des portraits en vers en se basant sur les sentiments de la personne qui lui avait soufflé le sujet... Il était cependant étonné que son camarade lui présentât la chose de manière aussi directe. D'autant plus que la situation n'avait pas l'air de lui poser le moindre problème. Quelque chose ne collait pas. Il s'abstint donc de poursuivre sa phrase et laissa Nikolaï s'expliquer. Le grimoire de l'amour, disait-il avec ironie. Un rire soulagé s'échappa de ses lèvres. Ce n'était qu'une ridicule arme de séduction pour jeunes filles très fleur bleues ! Il se sentait tout de même un peu honteux pour les parents de Nikolaï. Dire que son camarade était le fruit d'une rencontre aussi douteuse... Heureusement, le gamin n'avait pas l'intention de l'utiliser à son tour, il préférait s'en servir pour humilier les autres. Isaac l'approuva vivement.

– Ah oui, vu sous cet angle, ça a l'air tout de suite bien mieux ! Sur le coup, je dois dire que ce truc m'a vraiment fait peur. Il y a de quoi foutre la honte pour des semaines à n'importe qui avec un poème de ce calibre. - Son regard étincela, signe qu'une idée maléfique piquait son esprit. - Hum... Willson n'a jamais eu beaucoup de succès auprès des filles. Ses méthodes pour les impressionner sont tellement grossières et inefficaces que je m'étonnes encore qu'il continue en s'imaginant qu'elles finiront par marcher... Tu sais, c'est le genre de mec qui raconte à tout le monde qu'il a plusieurs copines en dehors de Poudlard histoire de ne pas passer pour le gros puceau de service... - Il roula des yeux. - Je suis sûr qu'il pourrait marcher avec ce genre de poème. Je vois bien un truc comme le faire mariner plusieurs semaines en lui livrant plusieurs pages, puis les afficher au vu de tous de manière de ce que tout le monde comprenne qu'il s'est fait entuber. Ça peut être drôle oui...

Il ne poussa pas la machination plus loin car Nikolaï l’avait mis au défi de le surprendre avec un autre artefact magique. S’ils empruntaient cette voie, au vu de la taille de leurs bagages, ils en auraient pour la nuit. Mais cette idée n’était pas pour déplaire au jeune homme. Ce retour à l’enfance le changeait des fêtes alcoolisées. Le rôle qu’il devait jouer aux Serdaigle était aussi clair qu’une partition sur du papier à musique. Or, avec son cadet, beaucoup de choses étaient encore à découvrir.

- Ainsi le jeune héritier de l’éminente famille Dmitriev croit qu’un simple né-moldu comme moi peut avoir des artefacts plus précieux que les siens dans ses bagages ? Souffla-t-il d’un air vipérin qui dénotait complètement avec ses propos. Tu as l’œil ! Il y a des trésors parmi mes vêtements n’est-ce pas ?

Il reprit son poignard et lui fit faire un tour dans les airs avant de le récupérer comme un lanceur de cirque. Voilà des années qu’il s’exerçait à ce genre de tours pour le simple plaisir de crâner un peu. La lame qu’il tenait avait bien quelques pouvoirs mais il n’était pas temps de les exposer. A la place, il souleva un t-shirt et révéla une lampe à huile d’or blanc, véritable bijou du savoir fait oriental. Cette année, il avait pu retourner dans le quartier magique de Jérusalem comme tout sorcier fier de ses origines et il s’était véritablement laissé imprégner par une autre culture magique. Elle exerçait sur lui une attraction de plus en plus forte et les objets qui s’étalaient dans les bazars lui rappelaient les étagères du grenier de son grand-père. Il ne s’y connaissait pas suffisamment pour récupérer autre chose que des gadgets, mais leurs pouvoirs exerçaient néanmoins une grande fascination sur les sorciers occidentaux.

- Tu connais la légende du génie de la lampe ? Demanda-t-il en posant l’objet à plat sur sa main. Beaucoup de touristes pensent que les djinns sont nécessairement liés à ce type de lampe… Alors qu’en réalité, les mages noirs préfèrent, comme nos sorciers occidentaux, utiliser les bijoux pour enfermer ce genre d’esprit maléfique… ou bienveillant, si tu as de la chance. Mais, comme la lampe a un côté plus typique, plus spectaculaire, les arnaques pour étrangers sont monnaie courante sur le marché. Pour les locaux, ce truc n’est rien de plus qu’une farce. Mais perso, je trouve ça plutôt sympa…

Il frotta l’objet et aussitôt une fumée épaisse, d’un bleu violacé, en sorti et les enveloppa. Le dortoir disparut, un ciel étoilé s’ouvrit sur leurs têtes, un sable blanc coula sur le sol de la pièce et les murs s’effacèrent pour étendre un horizon de dunes. Ils ressemblaient désormais à deux égarés, perdus dans un désert sans fin, éclairés à la seule lueur mauve de la lampe. Une bise glacée soulevait le sable autour d’eux et Isaac souriait, avec la sérénité d’un vacancier au bord d’une plage tropicale.
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MessageSujet: Re: Un changement bienvenu [Isaac] [Abandonné]   Un changement bienvenu [Isaac] [Abandonné] EmptyDim 23 Oct - 13:48:01

Lorsqu’Isaac lut le poème et commença à le regarder avec un air effaré, Nikolaï fit un effort surhumain pour ne pas exploser de rire et, toujours digne, se contenta de sourire avec amusement. Il n’avait pas prévu qu’Isaac s’imaginerait que le poème serait une déclaration enflammée –un tel truc ne lui serait jamais venu à l’esprit, premièrement parce qu’Isaac était un mec et qu’il était certain de ne pas pencher de ce côté-là de la barrière, deuxième parce qu’il était d’une timidité maladive concernant ses sentiments et que jamais il n’aurait fait pareille déclaration à qui que ce soit et troisièmement parce que, même dans le cas où il aurait réuni son courage pour déclarer sa flamme à l’élue de son cœur jamais ô grand jamais il n’aurait choisi pareille méthode, il tenait à sa réputation !- mais lorsqu’il comprit ce que le sixième année était en train de penser, la situation prit un tour hautement comique. C’était dingue ce que les élèves plus âgés qu’il côtoyait avait une sérieuse tendance à s’imaginer qu’il leur courrait après, entre Isaac et Lucy il était servi. Quand on savait qu’il était incapable d’avouer ce qu’il pensait sans honte, c’était franchement surprenant, mais bon à force il s’y était habitué. Et puis bon, de toute façon, Isaac semblait avoir une plus grande prise sur la réalité parce qu’il comprit bien vite ce qu’il en était réellement, ce qui n’avait clairement pas été le cas de Miss Duncan. siflote

Le plan machiavélique qu’il proposa plut d’ailleurs grandement au jeune Russe. Imaginer ce benêt magistral de Willson ébahi devant son admiratrice secrète, s’en vantant aux quatre coins du château, attendant impatiemment la prochaine lettre pour finir par se taper une humiliation complète lorsqu’il découvrirait le stratagème concocté par ses camarades de maison amena un sourire sinistre sur les lèvres du jeune sorcier. Surtout que même si le septième année cherchait à se venger, rien n’empêcherait la population de l’école de continuer à se moquer de lui derrière son dos car une fois qu’une rumeur était lancée rien ne pouvait plus l’arrêter.


-Je savais bien que tu étais la bonne personne pour mettre un plan pareil sur pied. Vous êtes diabolique Mister Deniel, complimenta-t-il à son aîné avec un sourire complice.

Il le provoqua ensuite pour découvrir ce que la malle apparemment sans fond du sixième année recelait de merveilles cachées et Isaac mordit immédiatement à l’hameçon en se moquant gentiment de leurs situations familiales respectives. Le sourire de Nikolaï s’élargit en entendant enfin une vipère pour qui le milieu d’origine ne comptait pas, ça faisait du bien d’être traité comme n’importe quel gosse de son âge et pas toujours comme l’héritier des Dmitriev qu’il faut prendre avec des pincettes parce que sinon blablabla … Il répondit donc avec cynisme, ne se leurrant pas du tout sur le fait que prix élevé n’équivalait pas toujours à qualité digne de ce nom.


-Plus précieux ce n’est pas dit, plus intéressants par contre je n’en doute pas une seconde.

Et comme pour faire écho à ses paroles Isaac sortit une lampe de sa valise et entreprit de lui expliquer l’histoire de celle-ci. Le jeune Serpentard ne connaissait à vrai dire pas l’histoire de génie de la lampe mais il comprit assez vite aux paroles de son camarade de chambrée de quoi il retournait. Pas bien compliqué en soi, un génie enfermé dans une lampe. Drôle d’idée de son point de vue mais pas plus étonnante que d’enfermer ledit génie dans un bijou. De toute façon, le problème était hors-sujet puisque la lampe que possédait Isaac n’avait pas de génie enfermé. Ce qui, soi-dit en passant, rassura nettement Nikolaï qui, bien qu’il ne l’admettrait jamais devant témoins, craignait les génies et esprits de toutes sortes depuis les histoires remplies de goules et autres monstres du même calibre que sa mère lui racontait durant son enfance. Non, la lampe d’Isaac avait, elle, une particularité bien différente mais pas moins intrigante pour autant : elle transposait une image de désert là où celui qui l’avait frottée se trouvait.

Lorsqu’il vit le sable d’une finesse infinie s’étendre à perte de vue autour d’eux, formant des dunes de tailles diverses à intervalles irréguliers, dunes sur lequel la bise glacée semblait faire danser des silhouettes ensablées, le tout sous le regard silencieux et bienveillant de la voûte étoilée, le cadet Dmitriev en resta littéralement bouche bée. Hypnotisé par le ballet du sable et du vent que la lumière violacée de la lampe rendait d’autant plus onirique, il était complètement muet d’admiration. Pour un enfant du nord comme lui, le désert exerçait une sorte de fascination inavouée. Il n’avait jamais foulé un seul désert et rêvait de visiter une oasis un jour. Il observa donc la projection magique que la lampe avait produite dans un silence quasi religieux. C’était donc ça le désert … Merlin ce que c’était beau ! Par contre, les rumeurs étaient fondées, il faisait diablement froid le soir. Le passage d’une rafale de vent légèrement plus puissante que les précédentes lui provoqua un frisson et il sortit de sa torpeur. Il siffla alors d’admiration et finit par ouvrir la bouche :


-Whaouh je ne m’étais pas trompé en disant que tu avais des artefacts intéressants. C’est incroyable le réalisme de ce machin. On se croirait vraiment dans le désert ! Enfin, je suppose j’ai pas vraiment d’expérience réelle avec quoi comparer. En tout cas, c’est trop beau. Mais la température ne change pas trop de chez moi, finit-il avec humour en se frottant les avant-bras.

Heureusement, alors qu’il prononçait ces paroles, l’illusion prit fin et le décor oriental disparut pour redonner place au dortoir vipérin. Nikolaï reprit alors complètement ses esprits et se relança corps et âme dans l’espèce de concours de l’objet le plus incongru qu’ils avaient entamé à sa requête. Il farfouilla donc dans ce qui restait encore d’objets divers et variés dans sa valise après qu’il se soit débarrassé de ses vêtements. Il écarta deux ou trois objets sans intérêt ainsi qu’une paire de chaussettes avec l’emblème des Dmitriev –oui le mauvais goût n’avait pas de limites Rolling Eyes- égarée là, probablement à raison vu le motif mais la question n’était pas là, et trouva finalement un objet d’intérêt. Peut-être pas du niveau de la lampe mais sympathique tout de même

Il sortit donc une petite boîte en bois laqué d’une dizaine de centimètres qu’il ouvrit avec précaution. A l’intérieur, on voyait un couple de danseurs en tenue de ballet sur une piste de danse. Il s’agissait bien évidemment d’une boîte à musique mais version sorciers. Nikolaï expliqua donc le fonctionnement de celle-ci à Isaac avant de la mettre en marche.


-Je ne sais pas si ça peut rivaliser avec ta lampe mais personnellement je trouve ça divertissant. La particularité de cette boîte à musique c’est que lorsque tu tapotes dessus avec ta baguette elle se met en marche, mais elle ne joue pas toujours la même mélodie, tout dépend de l’humeur des personnages.

Et comme rien ne valait une bonne démonstration, il tapota le couvercle. Les danseurs prirent alors vie et commencèrent à s’étirer puis, soudain, leurs tenues de scène se transformèrent (à la place d’un tutu et d’un collant, ils portaient désormais des jeans troués et des débardeurs) et le dernier tube des Bizzar Sisters se mit à jouer tandis qu’ils se déhanchaient en rythme. Nikolaï compléta alors son explication.

-Faut croire qu’ils avaient besoin de se défouler depuis le temps que je l’avais pas utilisée. Ce qui est bien c’est que tu peux leur apprendre des nouvelles chansons en les immobilisant avec ta baguette ce qui arrête la chanson sur laquelle ils dansent et en leur faisant écouter une nouvelle chanson. Celle-là, dit-il en parlant de celle qui passait sur le moment, je l’ai mise au début des vacances.
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MessageSujet: Re: Un changement bienvenu [Isaac] [Abandonné]   Un changement bienvenu [Isaac] [Abandonné] EmptyMer 16 Nov - 18:57:38

Diabolique. Oh le vilain mot qui sonnait si doux à son oreille ! Il préférait qu’on le définisse ainsi, par le négatif. Sa réputation tenait à ses plus mauvais traits. Sans ses vices, privé de sa logique tortueuse, Isaac Deniel n’était qu’un fêtard comme un autre. Un sourire aiguisé sur les lèvres il approuva les paroles de Nikolaï. Sa fourberie reprendrait du service. Il ne voulait pas s’ennuyer au château une année de plus. Les souvenirs les plus marquants d’une scolarité se rapportaient le plus souvent aux méchants tours qu’on avait pu imaginer. Depuis l’école primaire, le jeune Serpentard se piquait de nostalgie pour tous ces moments où une idée mauvaise mais brillante lui avait fait gagner le respect de ses camarades. De l’autre côté se trouvaient les souffre-douleur, les victimes de service, ceux qui avaient la tête de l’emploi. Avec le recul, il regrettait certaines de ses attaques. Enfant, il avait souvent choisi la facilité en tournant en ridicule des cassos dont la seule évocation provoquait déjà l’hilarité. Il avait enfoncé des élèves exclus du cercle social, sans chercher à savoir s’ils le méritaient. Certains événements lui avaient appris à nuancer. Il ne supportait plus aujourd’hui l’acharnement réservé à ces têtes de turc juste bonnes à pleurnicher ou à lancer des regards noirs dans la direction de ceux qui les abordaient « pour rire ». Ces derniers, ce genre réservé qui s’habillait souvent en noir lorsqu’il abandonnait l’uniforme, avaient essayé de l’approcher au cours de l’année. Isaac ne pensait pas s’en faire des amis – sérieusement, ils restaient super louches ! – mais la souffrance indéfinissable qui perçait leurs regards, en contraste troublant avec la douceur de leurs voix, lui avaient fait comprendre qu’ils étaient sans doute plus sensibles, et mieux placés pour le comprendre que n’importe qui. Ces gens étaient peut-être déjà des fantômes… Mais ils avaient gagné le pouvoir de sonder les âmes. Voilà ce qui, au fond, effrayait tant ses camarades. Le cas de Willson, évidemment, était très différent. Maintenant qu’il avait grandi, il pouvait s’occuper librement de ces pseudos caïds qui faisaient la loi. Il n’allait pas s’en priver. Un peu rêveur, il se vit un instant avec une banderole « la loi c’est moi ! » parader dans les couloirs en imposant un régime de terreur à tous ceux dont la tête ne lui revenait pas. Ça, c’était un chouette projet à investir dans les deux années qu’il lui restait !

Mais ils avaient assez parlé de Willson. Après avoir découvert les propriétés suspectes du grimoire des Dmitrev, Isaac étonna Nikolaï avec sa lampe magique. Le garçon ne paniqua pas un seul instant, au contraire. Il semblait ébahi par le paysage qui s’étirait devant ses yeux. Les dunes étaient aussi douces qu’un voile de soie. Isaac les caressa du bout des doigts. La réalité du sortilège ne se laissait pas de le fasciner. En un simple frottement du doigt, il avait gagné un voyage pour le Sahara. N’était-ce pas merveilleux ? La terre de sable et de poussière de ses ancêtres lui manquait de plus en plus souvent. Il n’arrivait pas à expliquer ce besoin de retourner vers l’Ailleurs, ce mal d’un pays qu’il n’avait connu qu’en périodes de vacances… C’était peut-être que l’Angleterre avait cessé de l’intéresser. Au final, il n’était pas certain d’avoir aussi bien récupéré de la guerre qu’il le pensait. Les souvenirs du monde en ruine demeuraient.

- C’est un mirage très réuss
i, assura-t-il à son compagnon. Je te le ferai voir aussi de jour si tu veux. Sous le soleil, les dunes sont orangées, c’est vraiment magnifique. S’il n’y faisait pas aussi chaud, ce serait un véritable paradis pour s’abandonner à la méditation. Mais en fait, je peux te dire que ce genre d’illusion ne fait pas le même effet quand on déclenche l’artefact sur place. Elle est là pour donner l’impression à ceux qui utilisent la lampe d’avoir été transplanés de force au beau milieu d’un désert… De quoi donner de belles terreurs pas vrai ?!

Il éclata de rire en songeant à tous les imbéciles qui s’étaient fait prendre. La première fois, il devait avouer qu’il avait été assez déçu. En bon petit moldu, il avait eu l’espoir de rencontrer le génie bleu d’Aladin en frottant l’une de ses lampes, et on lui avait expliqué – comme il parlait la langue locale – qu’il ne verrait rien d’autre qu’un désert dans une épaisse fumée violette. Youhou ! En Angleterre, c’est la grande classe, mais sur place, ça pue l’arnaque. Au moins, les tapis volants étaient plus faciles à trouver et ça, c’était un moyen de transport absolument génial. Il se demandait même s’il ne préférait pas les tapis aux balais, après réflexion… Malheureusement, l’occident avait interdit son utilisation et, même si son côté rebelle l’avait incité à prendre l’une de ces marchandises interdites dans ses bagages, il savait qu’il n’avait à peu près aucune chance de pouvoir s’amuser avec. Ce serait un coup à se retrouver avec le ministère de la magie sur le dos et un renvoi immédiat de Poudlard.
Parti sur sa lancée Nikolaï lui montra autre chose en retour, une petite boîte à musique qui ressemblait à celles qu’il piquait à sa grand-mère dans ses jeunes années. Il n’avait jamais très bien saisi le concept du petit couple en plastique qui tournait en rond sur une musique à vous arracher les tympans, mais, à trois ou quatre ans, c’était un spectacle unique… Cette fois, cependant, les deux personnages étaient habillés comme des stars du rock’n’roll. Ils se déchaînèrent dans le coffret sous le regard consterné d’Isaac. Nikolaï précisa qu’on pouvait leur faire apprendre n’importe quoi. Ça c’était un gadget inutile comme il les aimait ! Chaque son leur donnerait sans doute un look inédit. Il fallait donc leur faire écouter les musiques les plus surprenantes afin de les forcer à changer le plus souvent possible ! Des étoiles dans les yeux, il lui demanda :

- Tu me laisseras leur apprendre des trucs dits ? Je veux jouer aveec !
– Puis, reprenant soudain le poignard dans sa main, il demanda : - en fait, ça t’intéresse de savoir ce que c’est ? Mais essaye juste de ne pas en parler autour de toi. Ce truc-là, ce n’est pas un gadget du tout. Et tu vois l’écriture sur la lame ? C’est de l’araméen. Il est vieux et… bon je ne vais pas t’expliquer comment il est arrivé entre mes mains mais je peux t’assurer que ça vaut une petite fortune. Surtout, ne t’inquiète pas, et regarde bien…

Il tourna la lame vers le cœur de Nikolaï et les écritures s’éclairèrent d’une intense lumière blanche.
- Côté bonté, souffla-t-il.
Puis il retourna la lame et les écritures à l’opposé rougeoyèrent.
- Côté écorché… Tu connais l’expression toucher droit au cœur ? Si je lâche la lame, elle se plantera toute seule dans ton cœur, mais elle ne t’affectera pas physiquement. Le côté blanc peut rendre n’importe quel monstre aussi doux qu’un agneau en réveillant un moment émouvant de sa vie, et l’autre, c’est celui qui réveille les blessures les plus profondes d’une âme. En gros, il peut apaiser comme détruire. Flippant hein ? Je t’avouerai que je le garde sans savoir si je l’utiliserai un jour. Quand on y pense, c’est quand même dingue tout ce qu’on peut faire avec la magie… - Il rangea le poignard dans son fourreau. – Quand je pense que selon les savants nous n’avons pas encore découvert 50% des possibles… Et avec tout ça je n’ai toujours pas retrouvé mon t-shirt ! Par contre j’ai une bouteille de téquila…, dit-il en tirant l’alcool de sa valise. Je suis sûr qu’en continuant les fouilles j’aurais de quoi ouvrir un mini bar… - Il la posa entre Nikolaï et lui. – Si tu veux goûter… elle est bonne. Je suis invité à la fête de rentrée des Serdaigle. Je pourrais la ramener à la limite… Mais j’hésite à y aller… Eh dis, t’as encore faim ?

Une poche à l’extérieur de sa valise contenait quelques gâteaux qu’il avait ramenés de chez ses grands-parents avant la rentrée. Il y avait de quoi tenir une semaine seulement – les gâteaux faits-maison séchaient vite – mais il les avait emporté avec l’idée d’en faire goûter à Megan. Seulement, sa meilleure amie n’était plus là cette année, chose qu’il avait vaguement oubliée et qui minait beaucoup sa rentrée. Il ouvrit une boîte en métal garnie de pâtisseries orientales et la présenta à Nikolaï

- J’adore ces trucs alors ma grand-mère m’en fait toujours un tas quand je vais la voir. J’en ai pris plus que je ne pourrais en manger, alors si tu en veux… A part peut-être Alix, il y a peu de chances pour que j’en propose à quelqu’un d’autre que toi. Et ce n’est pas une déclaration !
ajouta-t-il avec un clin d’œil.
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MessageSujet: Re: Un changement bienvenu [Isaac] [Abandonné]   Un changement bienvenu [Isaac] [Abandonné] EmptySam 26 Nov - 19:16:22

-Tu me laisseras leur apprendre des trucs dits ? Je veux jouer aveec !

L’attitude on ne peut plus gamine d’Isaac tira un sourire amusé à Nikolaï qui acquiesça à sa demande. Certes laisser un tel artefact entre les mains du sixième année impliquait de ne plus jamais ouvrir la boîte devant ses parents sous peine de leur expliquer pourquoi il avait appris « Suzie la petite cochonne » ou encore « J’aime les pistolets à clous » à ses personnages, mais le jeu en valait la chandelle. Il avait hâte de voir quelle sorte de musique déjantée Isaac irait trouver. Puis la conversation revint sur le poignard avec lequel le sixième année jouait quand Niko était entré.

Le troisième année écouta les explications avec une curiosité grandissante. Tous les mystères qui entouraient l’objet ne le rendait que d’autant plus attrayant aux yeux de l’adolescent trop habitué à ce qu’on lui interdise telle chose ou telle autre sous prétexte que ce n’était pas correct pour un garçon de son statut. Néanmoins, malgré les paroles rassurantes d’Isaac quelques instants auparavant, lorsque ce dernier pointa la lame sur son cœur, il ne put retenir un mouvement de recul instinctif. Il se détendit légèrement lorsqu’Isaac continua à parler, mais pas complètement. Des années à subir les sautes d’humeur de son frère avaient gravé la prudence au fer rouge dans son esprit. Certes, Isaac ne s’était jamais montré violent à son égard, mais que savait-il vraiment sur lui ? Pas suffisamment pour ne pas se méfier de lui alors qu’il tenait une arme contre son cœur.


-Si je lâche la lame, elle se plantera toute seule dans ton cœur.

Là, il faillit avoir une crise cardiaque. Si c’était la définition de son aîné d’une blague, il la trouvait d’extrêmement mauvais goût. Il avait pourtant cru qu’Isaac n’était pas comme tous ceux qui s’amusaient à jouer avec lui, gagnant sa confiance pour mieux la piétiner juste après. Voilà ce qu’il gagnait à faire confiance trop rapidement, ce n’était pourtant pas faute d’avoir été prévenu. Mais, voilà, lorsqu’un type comme Isaac s’intéressait à vous, c’était difficile de ne pas être charmé.

-Mais elle ne t’affectera pas physiquement.

Pardon ? Mais alors il s’était fait des films une fois de plus. Il lâcha un soupir de soulagement à l’écoute de ces paroles, se trouvant on ne peut plus idiot de s’être imaginé des choses pour rien. Cependant, les paroles qui suivirent ravivèrent ses inquiétudes et un frisson le parcourut en entendant les propriétés particulières de la dague. Flippant ? Il trouvait que c’était un mot bien trop faible pour décrire l’objet, terrifiant serait bien plus approprié. Un poignard capable de raviver les blessures les plus enfouies, c’était une arme redoutable. L’expression remuer le couteau dans la plaie prenant soudain un tout autre sens. Et le jeune Russe possédant une belle collection de plaies fut on ne peut plus soulagé lorsque son camarade rangea la dague dans son fourreau. Il n’avait nullement besoin qu’on ravive ses souffrances, Poudlard était censé être son havre de paix.

D’ailleurs, lorsqu’Isaac lui présenta la bouteille de tequila, il était encore tellement sous le choc des révélations précédentes qu’il l'attrapa automatiquement et en avala une gorgée. L’alcool lui brûla le gosier mais il se sentit étrangement revigoré. C’était donc pour ça que son père était si addict à la vodka ? Il pouvait comprendre, même si le goût de l’alcool pur était difficile à faire passer. Il accepta donc avec joie l’offre de gâteaux et en attrapa un qui avait une forme de fin croissant. Un goût de miel submergea alors ses papilles pour son plus grand plaisir et il fit part de son appréciation.


-Ch’est drôlement bon. Mes félichitations à ta grand-mère.

Il avala ce qu’il restait du gâteau d’un seul coup et répondit à la pique du sixième année avec un sourire provocateur.

-Pas une déclaration ? Dommage, si sortir avec toi m’avait permis de manger ces petites merveilles régulièrement, je crois que j’aurais pu envisager de virer gay.

Et, comme si de rien n’était, il attrapa une autre pâtisserie et l’avala avec un sourire satisfait. Puis, de manière tout à fait naturelle, il enchaîna.

-Alors comme ça, à peine de retour que tu es déjà sollicité pour une fête et dans une autre maison qui plus est. La vie de célébrité a l’air compliquée, je ne t’envie pas.

Et là il était sincère. Si la compagnie d’Isaac lui permettait de développer la partie la plus rebelle de sa personnalité, en temps normal précautionneusement cachée sous un masque de garçon bien, et il en était fortement reconnaissant au Serpentard pour cela, il ne désirait pas vivre la vie du sixième année. Outre qu’il ne pourrait jamais être aussi expansif en société, l’idée que tout le monde le sollicite lui déplaisait fortement. Il préférait trier les personnes dignes de son intérêt et avec qui il voulait partager des choses. Non pas qu’Isaac ne le fasse pas, il était évident que la façade qu’il présentait au monde était à des années-lumière de la personne qu’il montrait à ses amis intimes, mais n’empêche que la plupart des gens le jugeaient sur la première et non la seconde. Or, si Niko n’irait pas jusqu’à ressentir de la pitié pour lui -il avait choisi de vivre ainsi- il ne l’enviait pas non plus, contrairement à tous ces gens qui rêvaient d’obtenir un peu de la célébrité du sulfureux Vert-et-Argent. Enfin, le troisième année ne désirait pas plomber l’ambiance d’une soirée qui avait si bien commencée, il rajouta donc.

-En même temps, ton statut te permet de les envoyer paître avec dignité et ils ne s’en vexeront probablement même pas bien longtemps, trop impatients que tu leur accordes à nouveau un peu d’attention. Ce n’est finalement pas une si mauvaise position que cela non ?

Car si le cadet Dmitriev était peu doué pour les relations sociales, il était passé maître dans l’art de comprendre la manière dont fonctionnait l’esprit des gens. A force de passer son enfance dans des soirées mondaines à observer les adultes pour tenter de contrer l’ennui, il avait acquis une connaissance des ressorts du besoin de reconnaissance pathologique des êtres humains fort développée.
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