Même s'il ne venait pas de ce pays, ce n'était pas la première fois que Jay se rendait à Londres. Aussi n'avait-il pas assez fréquenté le barmaid du Chaudron Baveur pour lui transmettre ses amitiés, mais il connaissait l'endroit pour y avoir mis les pieds à plusieurs reprises.

Le pub portait tous les caractéristiques imaginables de l'endroit miteux et intime que les anglo-saxons chérissaient tant. Rien à voir avec un bar japonais. Jay s'était finalement résigné au fait que jamais dans ce pays il ne trouverait un lieu proposant du saké. L'alcool de riz dégoulinant le long de son œsophage lui manquait terriblement. Il aimait la sensation que lui procurait cette boisson. Elle lui promettait une liberté future et sa chaleur venait envelopper son ventre, transmettant ainsi des pensées heureuses et en paix. A cet instant précis, il aurait tout donné ne serait-ce pour une unique gorgée de Junmai-daiginjō-shu, la crème des crèmes. La Bierraubeurre avait ses mérites, l'héritier Hasekawa ne le niait pas, mais la différence était de taille.

Quittant sa table et déposant quelques pièces, Jay prit sa cape de voyage et son sugegasa – sorte de chapeau chinois. L'homme aux yeux verts et sombres avait vite compris que s'il se déplaçait avec une capuche sur la tête afin de ne pas être vu, les gens faisaient au contraire beaucoup plus attention à lui. Probablement parce que les mangemorts et autres personnes louchent se promenaient toujours ainsi lors de la grande guerre. En revanche avec son chapeau triangle il passait simplement pour un asiatique fier de ses origines. Au même titre que le bruyant nordique barbu, près de la cheminée à double foyer, qui était vêtu d'immenses manteaux de fourrure ridicules.

Ignorant totalement les sollicitations d'un demi-squelette animé qui criait à l'injustice sociale et au besoin d'argent, Jay referma derrière lui la porte qui donnait sur l'une des nombreuses rues de Londres. Il avait préalablement pris soin de laisser passer un petit animal qui semblait suivre le moindre de ses mouvements. Là, il plongea sa main dans l'une de ses poches et l'agita pendant un moment. Un court instant passa et il du se rendre à l'évidence. Il ne trouvait pas ce qu'il cherchait parce qu'il les avaient toutes utilisées. Jun Kin détestait ne pas posséder ce dont il avait besoin.

«  Je n'ai plus qu'à y aller maintenant. » dit-il plus à sa propre attention qu'à celle de son furet de compagnie.

N'ayant d'autres choix, l'homme fit demi tour, snobant une nouvelle fois le squelette avec un air supérieur. Traversant le Chaudron Baveur en silence, il disparu à nouveau derrière une seconde porte, celle-ci menant visiblement à un local à poubelle. Jay plaça son chapeau sur sa tête, appuyant avec son majeur sur l'avant de celui-ci afin de le faire glisser au devant de ses yeux, et entama le rituel. Un rituel parfaitement inutile à son goût qui consistait à tapoter avec sa baguette magique les cinq bonne brique pour qu'une ouverture se fasse sur le Chemin de Traverse.

Lorsque l'allée s'ouvrit à lui, Jaaku fit un bon en avant et s'élança dans la foule qui lui faisait fasse. Jay savait que l'animal retrouverait son chemin et avait conscience du problème de kleptomanie dont était victime ce furet narquois. Aussi n'avait-il pas l'intention de l'empêcher de faire quoique ce soit.

* Maintenant, trouvons cette vendeuse...*

Le sorcier, main sur sa baguette au cas où, s'avança à son tour. Il y avait une foule immense, comme à chaque fois, ce qui avait tendance à horripiler. Le surplus de population n'était pas son truc. Ce jour là il y avait un attroupement devant l'Apothicaire Slug et Jiggers pour une raison que l'étranger ignorait totalement. Peut être qu'il y avait des promotions ? Peu importe.

Jay mit du temps à traverser la vague d'individus qui lui faisait fasse et la tentation d'utiliser un sort pour les écarter de son chemin était grande. Mais bientôt, il pu tourner à droite, juste après la boutique de vêtements d'occasions où les plus nécessiteux venaient s'habiller. A première vue cette petite ruelle ne présentait rien de très intéressant : quelques poubelles, une vieille chouette probablement malade et un mur en face qui bouchait tout passage. Pourtant, une femme se tenait là. Elle était plutôt jeune, stressée et pas très net. Le Diable Noir ignorait son prénom et il ne tenait pas à le savoir. Ce qui l'intéressait lui, c'était ce qu'elle vendait.

«  Ohayo¹ ! Toujours dans la même planque, pas vrai ? »

Elle ne lui répondit pas. Jay pensait qu'elle ne l'aimait pas beaucoup. Ce qui lui allait très bien. Elle ne trainait pas dans ses pattes comme ça et il ne pensait pas qu'elle serait du genre à donner son prénom aux autorités si on lui posait des questions.

«  Je vois. Comme d'habitude, vite. »

Pour le prix qu'elle lui demandait, il pouvait se permettre d'être exigeant avec elle et de demander de la qualité. Elle se faisait une bonne marge sur les cigarettes à la poudre de mandragore qu'elle vendait mais c'était la seule en qui il avait confiance.
Le tout fut rapide. Elle lui tendit un paquet, il en prit une, l'alluma avec sa baguette et tira une bouffée. Après avoir expiré la fumée qui venait de lui pourrir un peu plus les poumons, il jeta quelques pièces au sol et fit demi tour.

C'est au carrefour entre l'allée principale et cette petite ruelle que son furet se présenta à lui avec une montre en or et un collier qui devait valoir tout aussi cher. Jay n'avait jamais vraiment comprit comment l'animal faisait pour passer inaperçu lors de ses méfaits.

«  Jaaku...tu vas mal finir, crois-moi. »

C'est avec un sourire et avec douceur qu'il prononça ces mots. Jaaku était bien le seul être vivant avec qui Jay se permettait d'être gentil. Prendre la montre de la gueule de l'animal lui rappela qu'il n'était pas vraiment en avance pour son rendez-vous. Il jeta un regard à gauche, puis à droite, comme s'il vérifiait de ne pas être observé, puis s'élança à nouveau dans la foule en direction de Gringott's.

Seulement, ce ne fut pas à la banque qu'il s'arrêta, mais bien au devant d'une boutique qui semblait abandonnée. Il regarda derrière lui une nouvelle fois, vérifia l'enseigne puis lança un alohomora sur la porte. Un déclic se fit entendre, lui faisant signe qu'il pouvait entrer.

L'intérieur était des plus crasseux. La plus part des meubles étaient recouverts de grands draps, eux même recouverts de poussière. Au centre de la pièce se tenait déjà un homme. Il était de petite taille, à forte corpulence et avait moins de cheveux sur la tête qu'un oiseau mort-né. Si l'on en jugeait par ses mains qu'il n'arrêtait pas de frotter et sa voix tremblotante, il n'était pas très à l'aise.

«  Vous êtes en retard ! Beugla-t-il plein de reproches. J'ai failli partir ! La prochaine fois je n'accepterais plus de traiter avec vous s'il en est ainsi ! »

Jay lui lança un regard froid et répondit presque aussi sèchement que l'homme s'adressait à lui .

«  C'est moi qui décide s'il en sera ainsi ou non. Est-ce que c'est bien clair, McWood ? »

L'homme prit la nouvelle comme un éclair venant le foudroyer et perdit presque un centimètre de hauteur.

«  Votre peur vous mènera à votre perte, cracha Jay, avez-vous ce dont pourquoi nous sommes ici au moins ? »

Hector McWood se retourna et se pencha sur un vieux fauteuil qui trônait derrière lui. Du dossier il en sortit un dossier et un rouleau.

«  Tout est là, les plans des niveaux, la liste des gardiens assignés et... »

«  TOUS les niveaux ? » Coupa Jay.

L'interlocuteur du japonais avala difficilement sa salive, comme s'il avait une nouvelle difficile à annoncer. Il se justifia d'une voix chevrotante :

«  Comprenez bien, monsieur Lee, que pour le département des Mystères il n'existe aucun plan...pas à ma connaissance en tout cas...c'est...voyez-vous..un mystère...je ne peux...je ne peux... »

« Hai², tu ne peux. J'ai compris. »

Jay attrapa les papiers que lui tendait l'homme. Sans eux, son travail aurait été beaucoup plus difficile encore que ce qu'il n'était déjà. Alors que le furet du japonais s'approchait doucement de lui en poussant des cris de mécontentemment, comme s'il avait deviner ce qui allait suivre, Hector murmura.

«  Bon eh bien...je vais...y aller... »

Jay leva les yeux du papier qu'il était en train de lire. Il répliqua.

«  ...Je ne suis pas sûr que ce soit possible. »

Traduction :
1 : Salut. 2 : Oui.

Hector McWood était plus qu'un simple employé du ministère. Ses ancêtres avaient participé à la construction de l'édifice et aujourd'hui il occupait un poste au département des accidents et catastrophes magiques, au bureau des forces des tâches invisibles. Il était chargé notamment de veiller à ce que certain lieu restent cachés aux yeux des moldus. C'était le cas par exemple de Poudlard. Sa ressemblance avec un étourneau était plus que frappant et le peu de cheveux qu'il avait sur la tête le rapprochait des vautours. A le regarder ainsi, on devinait tout de suite qu'il était crapuleux. McWood était la risée de ses collègues, il avait par ailleurs toujours été un souffre douleur lorsqu'il était à serpentard. Il avait rejoins les rangs de Vous-Savez-Qui plus par nécessité de se sentir fort que par envie. Aux ordres du Seigneur des Ténèbres les gens avaient peur de lui et il était beaucoup plus respecté. Mais pas chez ses camarades mangemorts. Après la chute de son maitre, il avait tout renié. Il s'était lui même entaillé le bras pour faire disparaître sa marque et était devenu un vulgaire trafiquant. Hector n'avait jamais eut l'âme d'un grand sorcier. Ses parents eux-même n'avaient jamais cru en lui.

Finir sa vie ici et maintenant, c'était impossible. Il ne pouvait pas terminer comme un médiocre cafard dont le passage sur terre n'avait servit strictement à rien, si ce n'était d'être un pion. Il avala sa salive avec difficulté, manquant de s'étrangler avec celle-ci, une nouvelle fois.
Hector McWood savait pertinemment que le mage dénommé Lee – à supposer qu'il s'appelait vraiment comme cela – n'était pas du genre à plaisanter. Il allait mourir. C'était sa punition pour avoir traité avec les mauvais. Sachant cela, l'homme-oiseau aurait pu choisir de partir avec dignité, mais sa personnalité pleurnicharde était plus forte que tout.

«  Je vous en prie !  »


Bien entendu, Jay ne connaissait rien de la vie de McWood. Cela ne l'intéressait même pas, il était un égoïste sans faille. Il n'y avait que des faibles et des forts dans ce monde et il s'était toujours arrangé pour être parmi les forts. Cela se faisait par une équation toute simple : les forts devaient écraser les faibles. C'est pourquoi Jay en écrasait le plus possible, pour rester le plus fort.

«  Je ne peux t'accorder clémence, McWood, avoua le japonais, vois-tu, comment puis-je être sûr de mener ma mission à bien si je laisse derrière moi un homme qui pourrait tout raconter ? Ce serait une terrible erreur. »

Tremblotant, l'homme du ministère chercha sa baguette en bois d'if mais lorsqu'il l'eu trouvé, il se trouva rapidement désarmé par son nouvel adversaire. Ce dernier avait un regard terrible, un regard froid et déterminé qu'il ne connaissait que trop bien. Le regard d'une personne grignoté par la magie noire, une personne ayant perdue toute valeur de la vie.

Le Diable Noir agita sa baguette et McWood sentit ses pieds se décoller du sol. Flottant quelques centimètre au dessus du sol, il ferma les yeux, la respiration haletante.

«  Un proverbe japonais dit : La vie humaine est une rosée passagère. »

Jay marqua une pose, jetant un rapide coup d'oeil à son furet qui semblait avoir sentit quelque chose, puis rapporta son attention sur sa victime.

«  Et tu sais, une rosée à une fin. J'espère simplement pour toi qu'elle laissera place à du beau temps. »

Un sourire en coin se dessina sur ses lèvres et il termina :

«  Tu saluera Tu-sais-Qui ! »

Le furet poussa un couinement, comme s'il criait à la place de l'homme-oiseau lorsque le jet de lumière vert frappa ce dernier en plein cœur, le renversant sur le sol.

Jay mit les papiers qu'il avait récupéré dans un petit étui qui pouvait visiblement contenir plus de choses que sa taille ne semblait le permettre. Lorsqu'il eut terminé, il regarda le cadavre d'Hector et leva à nouveau sa baguette pour jeter le sort de sa spécialité.

«  Mors draconis incendit ! »

Aussitôt, le corps fut entouré de flammes qui vinrent petit à petit se nourrir de la chair de l'homme dans un crépitement très étrange. Jay observa la scène sans broncher. La feu avait la particularité d'être très rapide et de ne se répandre que sur la cible. Bientôt il ne resta rien d'Hector, si ce n'était la forme d'un dragon japonais, gravé sur le sol.

«  Jaaku, on y va. L'odeur d'un cadavre brûlé n'est jamais très agréable et ne va pas tarder à se répandre dans toute la rue. »

A ces mots, l'héritier Hasekawa se dirigea vers la sortie. Le furet marqua un temps d'arrêt lorsqu'ils furent à nouveau dans la rue et grimpa jusqu'au cou de son maitre comme s'il cherchait à lui chuchoter quelque chose à l'oreille.

* Je sais, Jaaku, je sais... *

Le mage appuya une nouvelle fois sur son chapeau pointu pour cacher un peu plus son visage.

«  On va au numéro 23 à l'allée des Embrumes. » dit-il a voix haute, visiblement pour son furet.

Il jeta un regard à gauche, puis à droite. Plongea une main dans sa poche et en sortit l'une des cigarettes qu'il avait acheté quelques temps auparavant. Il l'alluma et avança au milieu de la foule en direction de l'Allée des Embrumes.

Les rues du Chemin de Traverse s'assombrissaient au fur et à mesure que Jay avançait. C'était comme si l'environnement voulait prévenir toute personne qui se promenait dans le coin que cette direction était dangereuse et le débouché peu recommandable. Mais l'asiatique savait parfaitement où il allait, tout comme il savait parfaitement ce qu'il faisait.

Jay était du genre discret, il n'aimait pas beaucoup se faire remarquer aussi savait-il se faufiler et passer presque inaperçu. Plus qu'une habitude, c'était même dans les gênes. Les japonais avaient plus de facilité à paraître invisibles, à l'image des assassins ninja dans l'ancien temps. Bien sûr, il en existait encore. Beaucoup même, mais les gens le niaient. Quoiqu'il en soit, jamais il n'aurait prononcé tout haut l'endroit où il prévoyait d'aller. Son furet le suivait peu importe où il allait et parler à voix haute pourrait causer sa perte. S'il l'avait fait dans le cas présent cela signifiait qu'il voulait qu'on l'entende.

Lorsqu'il discutait avec le défunt McWood, car l'on peut le dénommer ainsi désormais, il avait remarqué le comportement étrange de son animal domestique. Ce dernier avait repéré quelque chose qui n'allait pas. Une présence. Le jeune Hasekawa n'allait pas le nier car il s'était sentit observé lui aussi. Si cette personne était un minimum dangereuse pour lui, il y avait de forte chance pour qu'elle le suive. Il avait bien l'intention de lui tendre un piège. C'est pour cela que Jay transplana non pas au numéro 23 mais au 24 qui était juste en face. Malheureusement, le propriétaire de la boutique était là et accouru immédiatement.

«  Non, non, et non ! grogna-t-il, On ne transplane pas à l'intérieur de ma boutique ! »

L'asiatique dégaina immédiatement Yami, sa baguette, avant qu'il ne puisse dire autre chose.

«  Silencio ! »

Et par un autre sort, il le projeta contre une vieille armoire ce qui eut pour effet d'assommer le vieil homme. Au moins, le mage allait être tranquille quelques instants. Le furet grimpa sur l'homme et resta le museau face à son visage, poussant un grognement comme s'il cherchait à dire : ne t'inquiète pas maitre, s'il bouge je n'en fais qu'une bouchée.

L'asiatique se tourna vers la vitre du magasin qui donnait sur la ruelle. Il n'eut pas à attendre que déjà une silhouette s'approchait. Il se cacha rapidement derrière une poutre pour ne pas être vu mais dut se rendre à l'évidence : il n'y avait plus personne.

* Voilà qui est bien étrange...pourtant j'aurais juré...*

Le sorcier consommait de la poudre de mandragore régulièrement, mais lorsqu'il avait des hallucinations c'était plutôt des dragons humanoïdes qu'il voyait ou bien des maisons qui se tordaient de douleur. Voir quelqu'un descendre une ruelle et soudainement disparaître ne faisait pas parti d'un quelconque effet psychotrope. Il y avait bien le célèbre Harry Potter qui, selon les rumeurs, possédait une cape qui permettait de rendre invisible.

* Si je suis suivis par ce Harry Potter, cela risque d'être compliqué. Il est défait le Seigneur des Ténèbres, ce n'est pas rien...*

L'héritier des Hasekawa n'avait jamais comprit comment un simple garçon, qui ne semblait pas bien malin, était parvenu à venir à bout du plus grand mage de tous les temps. Cela lui semblait ridicule et pathétique. Le Seigneur des Ténèbres devait avoir d'énormes failles pour que ça puisse arriver. Peut être que sa grandeur était exagérée. Mais d'un autre côté, il ne fallait jamais sous-estimer un adversaire. C'était le meilleur moyen de perdre un combat. C'était peut être cela qui avait mené à sa perte le mage en question.

Jay n'avait qu'un moyen d'en avoir le cœur net. Il leva sa baguette et lança un sort de détection qui lui permetterai d'être fixé :

«  Hominum revelio !  »

Quelques secondes s'écoulèrent et il plissa les yeux. Il y avait effectivement quelqu'un dans cette rue. Mais où était-il ? Soudain, il eut une idée. Fouillant dans son étui, il chercha quelque chose avec ardeur. Il mit enfin la main dessus.

* Très bien.. *

D'un pas assuré, il sortit de la boutique. Son prochain adversaire était là, quelque part proche de lui. Il fit quelque pas, attendant de voir si un sort fusait. Rien ne se produisit. Il était donc face à un adversaire plutôt passif, quelqu'un de curieux, peut être pas quelqu'un qui voulait l'arrêter. Le japonais eut un sourire en coin et s'exclama à voix haute, à l'attention de l'inconnu.

«  Se cacher est lâche. Tu peux te rendre invisible, ça oui, prendre le statut de voyeur ainsi dissimulé et observer. Mais sache-le...il y a une règle de la physique que, à moins d'être un fantôme, tu ne peux défier.  »

Il plongea discrètement sa main de sa poche et en ressorti de la poudre d'Obscurité Instantanée du Pérou. D'un seul coup, il la jeta en l'air ce qui créa un gros nuage de fumée qui s'allongea dans la rue.

« Un humain est un corps solide. Tu corps solide fait obstacle aux autres molécules !  BAKA¹ ! »

Dans l'obscurité naissante se dessinait maintenant un corps, qui pouvait s'apparenté à un corps d'homme. Jay dégaina rapidement sa baguette et lança un Stupéfix en sa direction, espérant le toucher de plein fouet et le projeté à travers la vitrine du 23. S'il en perdrait sa cape il serait de nouveau visible et si ce n'était pas le cas, alors peut être deviendrait-il inconscient et laisserait à Jay le temps de le neutraliser jusqu'à ce que l'invisibilité disparaisse.

Traduction :
1 : Idiot

La réaction de l'individu fut immédiate. Lorsqu'il envoya son stupéfix, espérant qu'il heurtera en pleine poitrine sa cible, cette dernière riposta avec le Maléfice de Retour de Flamme. Cela aurait put lui coûter cher car il pensait que l'effet de surprise surprendrait son adversaire au point qu'il n'aurait pas le temps de riposter avant de comprendre et du coup ne s'attendait pas lui-même à recevoir une riposte. Ce n'est pas en lançant un nouveau sortilège de protection ou en transplanant que Jay parvint à l'éviter, mais en sautant sur le côté, faisant une roulade avant. Une bien vieille méthode. Rapidement, l'asiatique se retrouva aveuglé.

* Kuso¹ !! Moi qui parlait de ne pas sous estimer son adversaire, c'est bel et bien ce que je viens de faire. *

Jay mit sa tête sous son bras, se cachant le visage avec sa cape de voyage et se plaqua contre un mur. Il devait limiter le contact de ses yeux avec cette lumière aveugle tout en faisant attention de ne pas se faire attraper pendant ce moment. Il jeta, toujours à l'aveugle, un maléfice de réfraction de lumière pour que l'atmosphère redevienne comme elle l'était auparavant. La rue était à nouveau déserte. Il regarda à gauche, puis à droite et lança un nouveau sort de détection.

* Il est toujours là, mais plus loin... *

Le sorcier s'avança. Il devait absolument trouver un moyen de le rattraper. Comment? Il aurait facilement pu le faire si celui-ci n'était pas invisible.

Un bruit attira son attention. Il venait de marcher sur un morceau de verre. Il s'agissait d'une fiole. Il avait probablement été éblouit par cette potion. Ou alors l'homme était devenu invisible grâce à celle-ci. Difficile à dire.

" Quel genre de sorcier se bat avec des fioles ? "

Mais il n'avait pas de temps à perdre, il méditerait sur la question plus tard, lorsqu'il aurait intercepté ce témoin gênant. Au fond il ne l'était peut être pas tellement puisque Jay n'était administrativement pas recensé en Angleterre et que des asiatiques il y en avait plusieurs. Seulement, le sorcier ignorait ce que l'homme invisible avait entendu exactement depuis le début, qui il était véritablement et donc il ne pouvait pas juger avec justesse du danger potentiel qu'il représentait.

Heureusement pour lui, la poudre du Pérou, une fois utilisée, se réduisait en petite particule de cendre. Ainsi le sorcier pouvait suivre à la trace celui dont il ignorait encore l'identité. Il fit quelques mètres avant de constater qu'un petit tas mettait fin à toute trace. Le sorcier avait dut se débarrasser de toute la poudre qu'il avait sur lui d'une manière ou d'une autre.

* C'bien ma veine ! *

Jay se mit à courir en direction de la sortie, cherchant à se rapprocher de son adversaire. Il n'avait que très peu de temps pour réfléchir. Si l'homme transplanait, c'était foutu. C'est pourquoi il lançait des stupéfix dans le vide, espérant à un moment ou un autre le toucher et entendre un gémissement. C'était la seule chose qu'il pouvait faire en attendant de trouver mieux. Si au moins il avait eut une mandragore sur lui, il aurait put utiliser son cri pour assommer son adversaire pendant plusieurs heures, cela aurait été la chose idéale. Malheureusement, il ne se promenait pas avec cela sur lui. Heureusement il avait la chance d'avoir hérité des capacités stratégique de son défunt père ce qui lui permettait d'établir des plans assez rapidement. Il fixa son furet qui courait à côté de lui et c'est là qu'il eu une idée.

" Serpent funibus ! "

Sortit alors de sa baguette un serpent de taille moyenne, tout de flammes constitué. Jay était réputé pour sa maitrise du feu au Japon et ce n'était pas pour rien. La plus part de ses sortilèges marchaient par cet élément et il avait inventé de nombreux sorts vis à vis de celui-ci. L'asiatique s'adressa à l'animal, comme si celui-ci pouvait le comprendre :

" Chope le moi ! Hayaku² !"

Le serpent s'élança en avant. Il devança son maitre et très vite se démultiplia en une dizaine de congénères qui descendirent la rue à une vitesse incroyable. L'avantage principal du feu était qu'il était d'une rapidité incroyable en matière de propagation, sans compter son côté dévastateur. Les flammes rampantes forçaient les gens à se précipiter à l'intérieur de la boutique la plus proche. Jay misait sur la mal adresse de l'homme invisible pour l'attraper.

* Invisible oui, insensible au feu surement pas. Il va paniquer et comme ça, fuyant, il va forcément se heurter à quelqu'un qui passe dans la rue et tomber. Là, mes serpents seront là pour le bloquer. Et si vraiment c'est une potion qui le rend invisible, je pense que, avec l'adrénaline et la course son sang va parcourir si vite ses veines que les effets vont se dissiper rapidement... Mais comme on est sûr de rien...je vais m'en assurer...*

A cette pensée, l'homme transplana.

Traduction :
1 : Merde
2: Dépêche-toi !

Alan avait pleinement conscience que de l'Homme Invisible il retombait hélas dans le commun des mortels des hommes visibles. Le passionné des potions savait très bien qu'elles ne duraient guère longtemps et plus on courait, moins elles duraient. Tout en pestant et bousculant sans merçi les gens qu'il croisait, il ne perdait pas de temps, esquivant des "Stupéfix" à la dernière minute quand il vit Honor qui était devant lui. Et les serpents de feu derrière lui. Il les entendait siffler derrière lui. Honor. Honor. Son ancienne amie, désormais sa protégée de misère. Les yeux noirs furent quelque peu paniqués alors qu'il lui hurla en prenant une difficile décision de ne pas se protéger, pointant sa baguette vers elle :

- "Expulso Honor !"

Il la fit aussitôt repousser un peu plus loin contre des caisses pour lui sauver la mise alors que lui se prenait le stupéfix dans le dos, contenant un cri de douleur entre ses dents alors qu'il s'effondra brutalement, se recevant très brutalement sur le sol, les membres totalement paralysés et oscillant entre la conscience et l'inconscience, songeant de toutes ses forces :

"Ne pas s'évanouir... rester éveillé... courir... ne pas s'évanouir... et Meeerdum ! J'avais oublié les bestiasses ! Faaaaait suer !"

Les serpents de feu venaient tranquillement s'enrouler autout de ses poignets, de ses chevilles, de son cou pour le garder au sol avec leur chaleur brûlante et vivante qui lui lacérait la peau à vif, c'était plus que désagréable, à la limite de l'insoutenable, mais il songea alors avant de perdre connaissance temporairement :

"Au moins il ne veut pas me tuer tout de suite... mais qui dit qu'il ne le fera pas après ? C'est un assassin après tout ! Mais tu crois vraiment qu'il se serait donné toute cette peine au lieu de te lancer un Avada Kedavra bien net ? J'en sais rien... je dois... résister... résister..."

Il garda difficilement les yeux entrouverts avec un immense effort de volonté pour retarder l'inévitable, toisant son ennemi avec dignité de ses yeux noirs incernables, vifs et acérés, inquiets et troublés, comme un fier vaincu regarderait un vainqueur, mais il n'avait perdu que la première manche, rien ne disait qu'il avait perdu tout le match.

"Je dois m'économiser... que me veut-il ? Est-il legilimens ? Sait-il que j'ai tout vu involontairement ? Rah Lavande, j'suis désolé, je me retrouve encore enlisé dans des emmerdes jusqu'au cou... pas fait exprès en plus cette fois !"

Il perdit alors connaissance, ne pouvant endurer l'humiliation de la défaite temporaire et la douleur de la brûlure de ses liens, se demandant ce que diable il allait devenir avec tout cela... s'il reverrait l'UMA vivant, si sa tombe ne viendrait pas rejoindre prématurément celle de Patrick si... non, il avait promit à Lavande d'être là pour elle. D'être son ami, son meilleur ami, d'être là quand elle en aurait besoin, surtout, alors il ne pouvait pas se permettre de périr maintenant... pas maintenant...

(HJ : tu peux le déplacer inconscient bien sûr ^^)

Un "plop" significatif signala la réapparition de l'asiatique au dessus du corps inanimé de l'homme. Les serpents avaient fini par l'attrapé, l'individu ayant visiblement succombé à un stupéfix. C'était une chance. Tout comme c'était une chance qu'il n'eut pas l'idée de transplaner plus tôt. Mais transplaner dans la panique n'était pas forcément la première idée qui venait à l'esprit et surtout, c'était un risque de finir désartibulé. Il fallait l'admettre, il avait eut très chaud sur ce coup là. Même si en réalité, le témoignage de cet homme n'était pas si dangereux pour lui : les aurors auraient simplement été prévenus qu'un mage noir asiatique avait élu domicile quelque part à Londres. Cela, qu'il le veuille ou non allait bientôt finir par arriver. Notamment avec le coup qu'il préparait.

" Je te tiens. "

Naturellement, avec toute cette agitation et notamment à cause des flammes qui dévalaient les rues, certains sorciers avaient tout vu. Mais l'Allée des Embrumes était tellement mal famée qu'en général on laissait les gens régler leur petits problèmes entre eux si bien que personne ne venu poser une quelconque question à Jay. Il y avait bien une vieille femme qui restait là , à le regarder jeter un sort sur son prisonnier pour le faire flotter au dessus du sol derrière lui, mais l'asiatique ne perdit pas de temps pour la remettre en place.

" Continuez à me regarder avec cet air de babouin baveux et je vous transforme en civet ! "

La vieille dame haussa les épaules et cracha un liquide noirâtre au sol, pour montrer qu'elle n'était pas impressionnée. Ceci fait, elle fit quand même demi tour pour retourner à ses occupations. L'héritier des Hasekawa lui aurait bien jeté un ou deux maléfices histoire de lui montrer qui il était, mais cette action aurait plus été une perte de temps et des ennuis supplémentaires inutiles qu'autre chose.

Le corps flottant toujours derrière lui, Jay ramassa ce qui semblait être la baguette de son adversaire. A première vue, elle devait mesurer pas moins de 25 bon centimètres et était faite d'un bois assez peu commun, assez peu épais. Du mimosa peut être. En général ce genre de baguette était utilisée par des gens assez proche de la nature. Qui était donc ce voyeur ?

Jay se dirigea vers la boutique numéro 23. Car en définitif, c'était bien là qu'il avait établit son quartier général pour la journée. Cette boutique était abandonnée depuis le début de la deuxième guerre. L'enseigne disait " La brocante de Filius Bergund ". A l'intérieur se tenait encore divers objets de magie noire dont il fallait mieux ne pas en connaitre l'utilité. Comme tout lieu dignement abandonné, et par ailleurs comme toute boutique dans l'allée des embrumes, elle était particulièrement crasseuse. Visiblement, quelques rats avaient été éventrés au sol par une autre créature que le mage soupçonnait n'être autre que son propre animal domestique.

Poussant la lourde porte avec difficulté et laissant son nouvel ami flottant entrer dans la pièce après lui, l'homme aux yeux verts prit soin de verrouiller la porte. Jay balaya la pièce du regard, à la recherche d'un endroit où mettre l'évanouit. Après quelques secondes, il repéra quelque chose. Il utilisa sa baguette magique pour déplacer un vieux fauteuil au centre de la pièce. Il y fit déposer le corps de l'homme. Ce dernier ne semblait pas être beaucoup moins âgé que lui et jamais il ne l'avait vu de sa vie, c'était un parfait inconnu. Il n'avait pas de cape avec lui, ce qui indiquait qu'il avait probablement utilisé une potion pour se rendre invisible. C'était du moins ce que supposait Jay suite aux débris de verre qu'il avait repéré sur les pavés de la rue quelques minutes auparavant.

Le malfaiteur prit soin à ce que les liens de feu entourent non plus seulement l'inconnu, mais l'inconnu et le fauteuil comme une unique chose, de façon à ce qu'il ne puisse plus bouger. S'agissant d'un fauteuil antique qui était plus proche d'un trône que d'un classique mobilier de salon, Jay doutait beaucoup que sa victime eusse la force de le déplacer ainsi noué.

Le Diable Noir prit soin de fermer les stores du magasin pour que personne ne puisse voir de l'extérieur ce qui se passait et alluma les nombreuses chandelles présentes dans la pièce. Ensuite, il alla chercher dans un coin un bol de riz et s'assit en tailleur sur une table qui faisait fasse au fauteuil. Sans quitter des yeux son hôte et attendant qu'il se réveille, il commenç à déguster son en-cas. Après tout, cette histoire lui avait creusé l'appétit.

Un silence de mort tomba, si ce n'était Jaaku qui s'amusait avec des mouches.

Finalement, l'attaché commença à manifester les premiers signe d'éveil. Soulagé que ce moment arrive enfin alors qu'il commençait à perdre patience, Jay ne perdit pas une seconde de plus pour commencer à lui poser les questions qui lui brûlaient tant les lèvres.

" Qui es-tu exactement ? Ton nom ? Qui t'envoies ? Depuis quand me suis-tu ? Je serais toi, je dirais tout, si tu veux être épargné. "

Le ton de sa voix était sec et déterminé, comme s'il avait une terrible envie de le frapper. A vrai dire, Jay n'aimait pas trop qu'on lui résiste, comme l'homme avait tenté de faire en s'enfuyant.

" Tu pensais vraiment que tu pourrais filer ? Je t'écoute ? "

Jaaku, le furet, grimpa sur l'accoudoir du fauteuil où l'homme était attaché et le fixa, grognant de façon significatif. Attendant impatiemment les explications de son invité avant de le liquider, Jay hôta son chapeau qu'il posa à côté de la baguette du prisonnier, c'est à dire sur une table sur laquelle il était assis, se demandant pourquoi il ne l'avait pas fait en entrant. Il en profita pour terminer les quelques boulettes de riz qui sombraient encore dans son bol.

L'homme qui lui faisait face mit un à temps avant de répondre à ses questions. Le temps d'émmerger, le temps de comprendre où il était, le temps de rassembler les moindres éléments de cette histoire. Puis, après avoir testé en vain la résistance des liens brûlants qui le retenait, il donna sa réponse d'un ton tellement assuré qu'il ne plut pas vraiment à l'asiatique. Il était tout sauf dans une position confortable et faire preuve d'autant d'assurance était proche de la stupidité. Jay n'aimait pas non plus les peureux, comme ce McWood, mais il y avait un juste milieu. Ou peut être que l'héritier Hasekawa n'était tout bonnement jamais content, peu importe l'attitude des gens.

Alors que le sorcier posa son bol de riz à côté de lui, son furet grimpa sur l'individu et commença à se glisser dans les moindres poches, à la recherche d'un objet brillant et ayant de la valeur. De la valeur à ses yeux de petit animal kleptoman. Jay eut un rictus et dévisagea celui qui venait de lui mentir sans broncher. Car la tournure de la phrase employé par "Alexis" montrait clairement qu'il ne lui donnait qu'un pseudonyme.

" Je te parles de ton vrai nom, Baka¹ ! Je me fou royalement de savoir ce qui t'es commun ou non. "

Il disait n'être envoyé par personne. Jay ne pouvait en avoir la certitude. Un homme capable de mentir sur son propre nom pouvait mentir sur tout. Mentir de A à Z. Un interrogatoire n'allait sûrement déboucher à rien et lui faire perdre son temps.

* Oui...continue à faire la goule comme ça ! Tu feras moins le malin quand je t'aurais tranché la gorge. *

Lui était quasiment certain que son prisonnier avait été envoyé par quelqu'un. Le Diable Noir avait été appelé par un riche mage inconnu. Il avait besoin de lui car les mages vivant dans ce pays étaient des tous des lâches qui se cachaient suite à la guerre et refoulaient leurs convictions. Ce n'étaient plus des mages, mais des vulgaires trafiquants, des cafards mal honnêtes. Il n'y avait aucune gloire dans leur façon d'agir. Et ils se disaient mages noirs ? Ce genre de personne lui donnait envie de vomir.
Quoiqu'il en soit, à son arrivé, il avait été accueillit par un subordonné mais ignorait toujours l'identité de celui qui l'avait fait venir. Jay avait maintenant des doutes. Il n'était pas très aimé au Japon et ailleurs, même pas du tout, et il commençait sérieusement à se demander s'il n'avait pas été envoyé ici pour y être assassiné. On était sûr de rien.

" Meurtrier ? Non. "

Avec un bout de sa cape de voyage, le sorcier commença à nettoyer sa baguette magique, comme s'il voulait absolument qu'elle ait une apparence irréprochable. C'est en faisant cela qu'il expliqua son point de vue.

" Un meurtrier tue par simple goût du meurtre, parce qu'il trouve le crime jouissif. Bien que, je ne te le cache pas, ôter la vie de quelqu'un est un acte qui en général me procure une certaine satisfaction, je tue plus par nécessité. "

Il cessa son activité, passa ses deux jambes par dessus le bord de la table pour les laisser s'agiter dans le vide, et s'appuya sur ses deux mains à plats sur la table.

" Je me qualifierais donc plutôt d'homme censé. Je n'aime pas laisser les traces de mes actions, voilà tout. "

Son regard se planta droit dans les yeux de celui dont il ignorait toujours le réel nom. Il se tut un instant, comme s'il cherchait à lire dans ses pensées, comme s'il voulait capter un geste qui trahirait le témoin gênant. La guerre avait métamorphosé les gens comme lui, ils pensaient avoir tout vécu simplement parce qu'ils avaient combattu et avaient survécu. Il était probable qu'en réalité il s'agisse plus d'une question de chance qu'autre chose.
Jay poussa un léger soupire, comme si cet instant l'ennuyait profondément.

" Il se trouve que justement là, pour le moment, tu es une énorme trace. Dégueulasse et bien baveuse. Alors franchement, arrête de jouer à celui qui n'a pas peur parce que si tu continues comme ça, je te zigouille et c'est réglé, tu vois ? "

Il avait prononcé ses mots sur un ton de désolation, comme s'il s'excusait de devoir écourter le destin de quelqu'un qui n'avait rien demandé, comme si c'était triste. Cela ressemblait fortement à quelqu'un qui aurait dut faire face à un enfant qui venait de faire tomber sa glace.

" Et puis oui, tu as fais la guerre, tu es un héro blablablabla...moi aussi j'en ai connu des mecs comme toi. Vous pensez être capable de tout surmonter parce que vous avez participé à la chute de Tu-Sais-Qui. Mais je vais t'apprendre une nouvelle surprenante : tu peux avoir affronté tout et n'importe quoi dans la vie, la Mort s'en fiche totalement. Tu pourrais être le meilleur sorcier au monde et te prendre un magicobus en sortant. "

Il se remit à nouveau assis en tailleur sur la table, et, alors que son furet venait à lui avec visiblement quelque chose dans sa gueule, il termina sur un ton plus froid, celui qu'il avait utilisé au tout début de l'échange.

" Je n'ai pas de temps à tuer, je n'ai que toi. Au contraire je suis plutôt pressé, j'ai à faire. Alors je te le demande une dernière fois, Alexis Blake, qui es-tu...vraiment ? "

1 - Idiot / Con

Le prisonnier tenta de lui faire remarquer que le traiter d'imbécile n'allait pas facilité l'interrogatoire mais au contraire le braquer encore plus. Jay leva les yeux au ciel. Ou plutôt au plafond. Pourquoi fallait-il toujours que les gens rendent les choses aussi compliquées alors qu'elles étaient d'une simplicité déconcertante ? Il avait eu la gentillesse de ne pas vraiment lui faire de mal mais s'il continuait à s'entêter ainsi alors il n'aurait d'autre choix que de le torturer pour obtenir des aveux. Même les plus courageux finissaient par capituler devant une séance de torture bien menée. C'était le meilleur moyen d'arriver rapidement à ses fins.

Tandis qu'il réfléchissait au meilleur moyen de le faire souffrir, se demandant s'il fallait mieux entailler sa chair ou s'infiltrer dans son esprit, il jeta un nouveau coup d'oeil à son furet. Celui-ci tenait dans sa gueule une montre à gousset dorée qu'il avait déposé au sol et tournait autour comme s'il cherchait désespérément un moyen de l'ouvrir. C'étaient des animaux très curieux les furets, ils voulaient tout comprendre et tout savoir.

Jay était quelqu'un de patient en général. C'était une qualité nécessaire pour mener une guerre à terme. Seulement là, il n'avait vraiment pas de temps à perdre. Il était sur un gros coup et un coup assez risqué. Il venait aujourd'hui de récupérer la dernière pièce du puzzle, celle qui lui permettrait de mener son action avec le moins de difficulté possible. L'asiatique souhaitait profité de la commémoration magique, qui devait bientôt avoir lieu, pour infiltrer le ministère. En effet, les aurors craignaient tellement de voir un attentat lors de la cérémonie à Poudlard de par certain ex-mangemorts nostalgiques qu'ils allaient déployer toutes leurs forces derrière chaque buisson et chaque porte du château. Sans compter qu'ils devaient protéger de hautes personnalités qui devaient se rendre là-bas. Or toute concentration d'aurors dans un endroit signifiait automatiquement une baisse des effectifs dans les autres lieux habituels. L'occasion rêvé d'entrer au ministère.

A cause de cela, lorsque l'individu qui lui faisait face lui signala qu'il avait prévenu des aurors et qu'il ferait mieux d'être vigilant, le jeune Hasekawa éclata de rire. Un rire qui pour une fois semblait de bon coeur.

* Au contraire, plus les aurors ont de la pression, plus ils pensent que cela à un lien avec Poudlard et la cérémonie, et plus cela m'arrange... *

Lorsqu'il eut terminé de rire, il avoua quelques éléments de son passé à celui qui ignorait tout de sa personne.

" Tu plaisantes ? Cela fait de nombreuses années que je suis mes propres idéaux, ma propre voie. Au japon ou ailleurs. Jusque là je n'ai jamais eu à me soucier de ma liberté et je n'ai certainement pas vécu tout cela pour me faire arrêter au moindre témoin qui en aurait vu un peu trop. "

* Ne t'en fais pas pour moi, mes techniques sont au point... *

Jay n'avait pas peur de la prison. Chaque mage devait reconnaitre une défaite et si cela devait arriver un jour, mais il ne pensait réellement pas que cela puisse arriver à cet instant, alors cela arriverait. Il trouverait bien un moyen de sortir ou d'agir de l'endroit où il serait retenu. Même si c'était Azkaban. Il suffisait d'avoir la foi.
D'ailleurs, s'il se souciait réellement de cela, jamais il n'aurait pris le risque de rester au numéro 23. En effet, les aurors avaient du être prévenu et très vite le témoignage du vieil homme que Jay avait assommé allait se raccrocher à celui du désormais prisonnier. Aussi y avait-il de forte probabilité pour qu'à cet instant même un ou deux aurors soient à la boutique d'en face, au numéro 24, en train de prendre la déposition du vieillard.
Le japonais avait pris soin d'isoler les sons de la pièce, pour ne pas que des cris soient entendus à l'extérieur, et là boutique étant abandonnée depuis des mois il n'y avait pas de raison pour que les membres de ministère viennent jeter un coup d'oeil ici : en général un mage noir agit et transplane loin.

* Cela dit...plus je m'attarde, plus c'est un risque. Je ne devrais déjà plus être ici. *

Lorsqu'Alexis termina son discours, un discours humble et plein de bon sens, Jay s'inclina devant lui, comme il l'aurait fait fasse à un autre japonais pour le saluer.

" Je dois reconnaitre, dit-il, que ta maturité fasse à la Mort t'honneur. Il n'y a pas plus grande trahison qu'un être humain peut se faire à lui-même que de refuser de mourir en pleurnichant. Et d'ailleurs, j'ai horreur de ça. "

Et il ajouta :

" Et ta parole de blanc-bec est juste. Le lion ne peut égaler le blaireau s'il n'est pas aussi téméraire que lui. "

L'honneur, l'hardiesse, le courage et l'acceptation de la Mort. Des notions faisant partie de la culture du Japon. Chaque enfant, du moins dans les familles nobles, devait apprendre dés son plus jeune âge ce qui relevait de l'honneur et de la loyauté. Des choses que les européens refoulaient souvent par paraisse ou par lâcheté.

Jay fut tiré de ses pensées lorsque quelque chose s'agita sous sa main. En effet, la baguette de son prisonnier, qui était elle-même prisonnière entre sa main gauche et la table, tremblait comme si elle cherchait à s'évader.

" Nani¹ ? "

Avant qu'il n'eut le temps de comprendre, la baguette se libera et tomba dans l'une des mains de son légitime propriétaire. Jay dégaina immédiatement sa baguette lorsque son adversaire tout récemment libéré lança un expelliarmus. Sa baguette tomba au sol. D'un un premier temps surpris, son regard se transforma vite en un sourire. Un sourire qui ne semblait pas très catholique.

" Tu es donc un blaireau, Alan. Bien. "

Un bruit sourd retentit dans la rue, comme si quelque chose de très lourd venait de tomber au sol ou de casser. Jay profita de cette seconde perturbatrice pour sauter au sol sur sa propre baguette et transplana avec une grande rapidité.

Il réapparu immédiatement derrière celui qui venait de dire s'appeler Alan, et lui sauta dessus. L'homme se retrouvant au sol, Jay se remit debout et pointant sa baguette il décida de mettre un terme à tout cela. Il avait perdu trop de temps et avait prit trop de risque.

" Un blaireau a une fin malgré tout. J'ai apprécié cette conversation, Alan. Mais tu as perdu. AVADA KE..."

Soudain, un "clic" se fit entendre. Le furet venait enfin d'ouvrir la montre gousset et à cet instant, du feu s'échappa de celle-ci. Jaaku se mit à courir dans la pièce en couinant, visiblement touché par le maléfice, mais la flamme le suivait, comme si elle se nourrissait de lui. L'incident avait interrompu l'action de l'asiatique et Jay n'eut d'autre choix que de lancer un expelliarmus sur son propre animal qui se retrouva projeté quelques mètres plus loin. Dans un autre sort, il fit disparaitre la bête, comme s'il l'avait fait transplané à distance. Ce ne fut que lorsque l'animal disparu de la pièce que les flammes se turent.

" Stupide animal ! "

Bien sûr, pendant ce temps Alan avait eu le loisir de se relever s'il en avait eu l'envie. Jay restait perplexe fasse à la montre. Une flamme se nourrissant de son assaillant, cela ressemblait fortement à de la magie noire. Est-ce qu'Alan pratiquait cette matière ?

Son regard se tourna vers lui. C'est là qu'il se rendit compte que quelque chose avait changé dans ses yeux. Quelque chose qu'il connaissait que trop bien. Il eut un rictus.


" Tiens donc...tu ressens de la haine, n'est-ce pas ? Une envie folle de me mordre, de me neutraliser une bonne fois pour toute ? Tu te sens puissant, tu sais que tu pourrais le faire. Que dirais-tu de me tuer ? Après tout, je ne mérite que ça, n'est-ce pas ? Vas-y. Tuer n'est pas lâche comme tu semblais le dire, c'est ne pas tuer qui est lâche. "

1 - Quoi ?

L'état psychologique de Jay était très proche de la sociopathie. Il s'agissait d'une maladie mentale qui empêchait la personne atteinte de ressentir la moindre émotion face à la douleur. Que ce soit celle des autres ou la sienne. Le malade ne pouvait ressentir d'émotions et ne faisait qu'imiter les autres pour sembler normal, ordinaire et ne pas attirer l'attention. On pourrait dire que Jay en était proche oui, mais pas atteint. Car s'il n'éprouvait pas grand chose pour les gens en général, il y avait bien une chose qui lui tenait à coeur. Une chose qui lui permettait de se sentir moins seul. La solitude était bénéfique pour réfléchir, mais le plus solitaire des hommes avait besoin d'un minimum de compagnie pour ne pas devenir dingue.
Jaaku était son ami. Le seul être vivant pour qui il avait de la compassion et à qui il tenait. Il ne voulait pas le perdre. Cela pouvait sembler stupide dans son cas mais, il "l'aimait bien". C'était pour cela qu'il avait préféré protéger l'animal en le faisant transplaner plutôt que de se protéger lui-même en terminant de tuer Alan.

Cet homme d'apparence banal était pas aussi inoffensif qu'il n'en avait l'air. Il n'était pas vraiment puissant, du moins Jay ne le trouvait pas, et il n'avait pas une maitrise exceptionnelle de la magie. En réalité, l'asiatique pouvait probablement le terrasser quand il en avait envie. Mais c'était justement cela sa force. On ne le considérait pas vraiment comme un danger et parfois cela créait la surprise. C'était le cas avec ce regard froid et maléfique qui s'illuminait dans ses yeux. Cela plaisait beaucoup à Jay.
Le Diable Noir n'était pas seulement quelqu'un qui savait beaucoup de choses sur le comportement des gens, il allait au dela de ça. Il aimait les tourmenter, les manipuler. Dans le cas présent, il avait envie de s'amuser un peu, de voir jusqu'où Alan pouvait aller dans la haine et la colère. Il avait probablement été psychologiquement touché par cette guerre récemment terminée, il en avait de violentes séquelles. Il venait de montrer une faille, une faille que le sorcier aux yeux verts avait bien l'intention d'exploiter, d'en épuiser les moindres ressources.

" Tu en as envie, qu'attends-tu ? "

Il n'eut pas bien longtemps à attendre. Son adversaire semblait en conflit intérieur, comme s'il tentait de lutter contre quelque chose, comme s'il était possédé. Cet état semblait le rendre plus fort, mais il était tellement instable qu'il en devenait presque plus vulnérable. Il ne fallait qu'une seconde d'hésitation de sa part pour que Jay se glisse derrière lui et lui tranche la gorge. Mais il n'en avait pas l'intention, pas maintenant. Ce retournement de situation avait donné au mage noir plus l'envie de s'amuser avec lui que de le tuer. Il voulait le pousser dans ses retranchements, ce qui ne l'empêcherait pas de mettre fin à son existence un peu plus tard.

Un sortilège fusa.

Le mage ne le connaissait pas et comme tout sortilège qu'on ne connaissait pas il ne fallait mieux pas l'affronter. D'un coup de baguette il émit un bouclier qui dévia le sort vers un vase qui, à son contact, explosa en plusieurs morceaux.

" C'est tout ? "

Cette fois-ci, c'est le fauteuil qui, flottant dans l'air, prit sa direction à vive allure, menaçant de l'écraser. Jay tendis sa baguette loin devant lui. Un faisceau de lumière orange jaillit, enveloppa le fauteuil et émit un son strident. Le fauteuil tomba au sol en plusieurs morceaux alors que le mage sauta derrière un meuble pour s'abriter. Fixant une vieille glace contre le mur qui lui permettait de voir la moitié de son adversaire, il lança :

" C'est quand on est épuisé que notre vraie nature refait surface. Il y a de la colère en toi, je le sens. Pourquoi prends-tu des déviations ? Pourquoi ne vas-tu pas droit au but ? Tu connais le sortilège et il serait beaucoup plus immédiat que toute cette mascarade ! "

Jay se leva brutalement le temps de lancer un sort et se remit accroupi pour se protéger. Ce sort n'avait rien de très très dangereux. Il était simplement extrêmement douloureux. Il ne servait qu'à faire de profondes entailles dans la chair de son adversaire. L'asiatique voulait le couper, encore et encore. Provoquer des plaies brûlantes, insoutenables. Le torturer comme un animal pour qu'il s'énerve encore plus et en perde la raison.

Il transplana, apparut derrière une vieille armoire, dans un autre coin de la pièce et lança à nouveau le même sort. Il refit de même à plusieurs reprises, à plusieurs endroits différents, toujours avec ce même sortilège. Plus il le touchait, plus il le coupait profondément et plus l'étudiant deviendrait haineux contre lui.

" Allez, tu peux le faire ! Toi et moi, sans témoin. Tu pourrais simplement m'éliminer, personne n'en saurait rien. D'ailleurs même si l'inverse était vrai, tu en deviendrais un justicier, un héros. "

Il se mit à rire. Un rire froid et peu sympathique.

Toujours derrière un meuble et sachant pertinemment qu'Alan savait derrière lequel il était, Jay fouilla dans sa poche et en sortie une cigarette qu'il alluma. Tirant une bouffée de fumée il n'en restait pas moins aux aguets. Il aurait été stupide de perdre un duel pour un simple petit moment de plaisir. Très vite, il écrasa le batonnet de la mort sur le sol, comme si une seule fois lui avait suffit à surmonter son addiction. Il regarde autour de lui, voir quels éléments pouvaient l'aider, analysant chacun d'eux.

* Allons mon petit Alan, montre-moi donc ta force. Enerve-toi vas-y...entre dans mon jeu, je t'en prie. *

Jay ajouta, d'un ton presque enjoué :

" Au fait, puisque nous sommes plutôt intimes maintenant, appelle-moi Jay ! "

L'asiatique n'avait pas jugé nécessaire de lui mentir sur son nom puisque de toute façon, d'ici la fin de la journée, son adversaire serait mort et brûlé. Comme s'il n'avait jamais existé. Seul un dragon gravé serait le témoin de son passage sur Terre. A l'image d'Hector McWood.

[HS: un peu court désolé, mais bon, je ne peux faire trente six mille choses dans un duel sans savoir ce que tu fais ]

" Tu en as envie, qu'attends-tu ? C'est tout ? "

Ces voix.... il perdait de plus en plus le contrôle de la situation, et il le sentait bien. Son ennemi voulait le faire basculer dans la noirceur, le pousser à faire la même erreur que dans le passé. Il ne pouvait pas se le permettre. Il renforca sa volonté de dominer le délire au lieu d'y sombrer. Le rituel disait qu'il fallait se connaitre sur le bout des doigts. Alan connaissait autant ses quelques qualités que ses travers assez conséquents. La colère était l'un de ses plus grands talons d'Achille, l'impulsivité temporaire aussi. Il sentit du sang couler de ses blessures, il avait mal, l'Animae encore en sommeil elle aussi avait mal, ils avaient mal en choeur. Le seul ennui était que la seconde voulait tout casser devant elle et que le premier voulait se casser avant tout du piège... du piège... une idée commenca à poindre dans son esprit. Il devait faire croire qu'il cédait de plus en plus et ruser le temps que sa colère était encore dans le seuil du contrôlable. Il avait beaucoup mieux à l'esprit qu'un Avada Kedavra, beaucoup, beaucoup mieux. Il joua ainsi sur ses talents d'acteur pour duper son adversaire. L'Animae gronda de mécontentement en lui, mais il prit sur lui en repérant que là où s'était finalement tapi son adversaire qui continuait de le provoquer un peu plus, il y avait de quoi aider ses projets :

" C'est quand on est épuisé que notre vraie nature refait surface. Il y a de la colère en toi, je le sens. Pourquoi prends-tu des déviations ? Pourquoi ne vas-tu pas droit au but ? Tu connais le sortilège et il serait beaucoup plus immédiat que toute cette mascarade ! "

"Ouais mais la mascarade, le carnaval, c'est mille fois plus intéressant que le bouquet final mon vieux ! Tu veux connaitre ma vraie nature ? Très bien, tu vas y goûter... à ma nature du présent... que les Impardonnables ne sont pas les outils les plus fiables qu'il soit !"

Il l'écouta baratiner encore un bon moment, retenant son nom, avant de se souvenir du duel contre Clarisse et d'enfin trouver sa stratégie. Il allait sortir le grand jeu en s'inspirant d'une de ses anciennes erreurs du duel amical. Il fit mine de péter un cable avant de sourire tout d'un coup, passant de la grimace de son Animae encore voilée à un sourire malicieux et emplit de détermination. Eurêka ! Il visa avec soin et discrétion un vieux pot maudit qui traînait en haut de l'étagère qui dominait la position révélée de son adversaire, le gravant dans sa mémoire : c'était ce que l'on appelait un "pot maudit", supposé contenir un esprit maléfique qui pourchassait et rendait malchanceux celui qui était le plus proche de lui lors de la rupture du pot. En bref, il contenait pleins de méchants sorts pas beaux du tout de magie noire, et quoi de mieux que de retourner le fer ennemi contre lui ? Puis c'était de la légitime défense pour sa survie ! Sans prévenir, le vasant ayant glissé au ras de l'étagère, Alan relâcha son emprise sur la magie, le laissant tomber vers la cachette de son agresseur jusqu'à lancer avec force un sort sympa quand le point de chute fut au plus près de son ennemi :

- "Confringo !"

L'étudiant profita de la cohue engendrée par le pot maudit pour filer discrètement à l'étage non protégé par la magie et lança tout en pointant avec force le mur donnant sur l'Allée des Embrumes, enfin vers le bas du mur et le sol :

- "Deprimo !"

La partie supérieure du mur explosa bruyamment, surprenant quelques passants et peut être de la sécurité, tandis que l'étudiant se glissa rapidement vers l'ouverture ainsi engendrée pour grimper sur le toit après avoir lancé deux derniers sortilège derrière lui, histoire de retarder son adversaire et avoir une avance agréable sur ce dernier :

- "Flammes bleues ! Flamajor !"

Il laissait une maison en flammes derrière lui, lui étant sanguinolent de partout, avec d'affreuses coupures aux bras, aux jambes... il se doutait bien que son adversaire pourrait s'en sortir avec quelques brûlures bien méritées toutefois, mais il devait reprendre de la distance. Courrir. Ou plutôt... transplaner. Oui, cela semblait une bonne idée... il se concentra de son mieux malgré l'expression horrifiée des passants et songea très fortement à Gringotts. Il n'aurait pas la force d'aller plus loin... mais sa fatigue le reprit plus tôt que prévu, alors il cessa brutalement son sort pour se trouver juste à l'entrée de l'Allée des Embrumes... bien... il serait en sécurité une fois dans la cache... il était épuisé, et tenait debout par sa volonté (HJ il faudra un PNJ tôt ou tard si je veux pas que mon perso meurre XD donc la suite peut te donner des idées si tu veux l'introduire dès maintenant) il se tint avec l'appui d'un mur bien apprécié, avant de murmurer en songeant à l'auror qu'il voyait au loin et ne pourrait rejoindre rapidement, remarquant une chouette blanche qui guidait ce dernier dans sa direction :

- "Cal'... tu auras vraiment droit à un festin de miamhibou si tu me tires de là ! Mais ils sont encore si loin... et ce type doit rôder... je dois défendre ma peau et les infos que je détiens !"

Il reprit un peu de courage, voyant la lumière sortir depuis ce tunnel ténébreux, puant l'obscurité et le danger. S'il échouait là, il serait réduit à commettre l'Irréparable... si des forces étaient encore lui après la série de puissants sorts destructifs qu'il avait lançé dans sa fuite... fiu... il avait eu très chaud au derrière là ! Il resta en position de défense, sur ses gardes, prêt à lever un Protego Formulé au besoin...

(si cela ne te va pas, mp moi ^^)

Si Jay avait observé attentivement l'environnement où il était, cherchant à voir quels objets pourraient lui être utiles, ce n'était pas simplement pour faire bonne mesure. Tout bon stratège sait que plus encore que les actions, le contexte peut modifier l'avenir d'une bataille. Le moindre élément non pris en compte peut se retourner contre lui et le mener à sa perte. Le mage noir aurait été idiot d'ignorer le pot maudit qui trônait non loin de sa tête. Revenons quelques secondes en arrière.

Tout consommateur de cigarettes à la poudre de mandragore sait à quel point ces produits coûtent cher. Il semblait invraisemblable, surtout vu la difficulté qu'il avait de s'en procurer à Londres, que l'asiatique ose en allumer une pour la jeter seulement quelques secondes après. En réalité, l'héritier Hasekawa voulait que son adversaire trouve sa position exacte en voyant la fumée s'échapper de derrière le meuble. Il avait ensuite prononcé une phrase n'ayant aucun intérêt, en l'occurrence celle concernant son prénom, pour lui prouver qu'il était bel et bien là. Mais par la suite, il avait directement transplané dans un autre coin, profitant du bruit provoqué par la bataille.

Ainsi, c'est au dessus du sol que l'étudiant fit éclater le vase. Spectateur de cela, Jay eut un large sourire sur son visage. Encore une fois il avait vu juste. Ses talents pour deviner les actions humaines ne l'avait jamais quitté. Il fut surpris néanmoins du self-controle du jeune homme. Bien sûr il aurait préféré le voir péter les plombs comme il l'avait cru quelques minutes auparavant. Il aurait préféré affronté quelqu'un qui lui lançait des Avada alors qu'il n'était qu'un sorcier banal. Jay adorait pervertir les gens. Mais il ne pouvait pas gagner sur tous les plans. Il venait de s'éviter un bon nombre de maléfice servi dans un pot d'argent et c'était déjà un bon point. La suite en revanche ne fut pas de son goût.

Plutôt que d'attendre de voir si son action avait fait effet, Alan choisit une nouvelle fois la fuite, faisant honneur à son "code du blaireau". En moins de temps pour le dire, il éclata le mur. L'asiatique manqua de transplaner immédiatement, pensant aux aurors qui étaient sûrement dans la boutique d'en face. Mais il n'y en avait guère.

* Voilà qui est surprenant.. Le vieux n'a-t-il rien fait ? Remarque..dans l'allée des embrumes, rien ne peut être surprenant. *



Plus loin, au Chemin de Traverse.

Salem Hedgiff n'était pas le meilleur élément du bureau des aurors mais il avait sa fierté et des raisons de l'être. On l'avait envoyé ce jour-là sur une affaire qui semblait bien être en lien avec ces mangemorts nostalgiques qui refusaient la mort de Vous-Savez-Qui et qui en perdaient la raison. Plusieurs éléments se regroupaient dans cette affaires : tout d'abord des passants dans la rue qui se plaignaient d'une odeur insupportable, une odeur de brûlé mélangé avec autre chose qui était à vomir. Cette odeur avait rapidement été identifié comme provenant de l'une des boutiques abandonnée à l'intérieur de laquelle l'on découvrit de simples traces noirs, témoignant d'un feu, et un dragon gravé sur le sol. Cela aurait dut resté dans les simples fait divers et comme étant un évènement inexpliqué si quelqu'un n'était pas venu directement au bureau des aurors pour signaler un agissement étrange. Un homme avait dit avoir vu un meurtre et l'en avait informé avant de disparaitre à son tour. Le bureau avait répondu l'individu que celui qui avait dit cela avait probablement bu un peu trop et qu'il ne fallait pas s'en inquiéter pour autant. Pourtant, ce témoignage plus l'histoire de l'odeur laissait entrevoir des doutes qui ne furent que confirmer lorsqu'on les informa qu'il y avait du grabuge à l'Allée des Embrumes. Deux hommes avaient été vu se battant en duel.

Une fois sur le terrain, Salem et ses deux collègues avaient commencé à récolter des témoignages. Au Chemin de Traverse on avait rien vu si ce n'était un jeune homme délirant. Ils durent aller à l'allée des embrumes pour avoir plus d'informations. Salem n'aimait pas vraiment ce coin car les gens n'étaient pas vraiment coopératif. Par chance, une vieille dame peu commode et crachant par terre un liquide noir dont l'auror préférait ignorer la consistance avait fini par parler en guise de quelques pièces. Quelques s'était peu dire, elle les avaient quasiment dépouillé. Un homme asiatique avait attrapé un autre homme. Ils avaient tous les deux la vingtaine. Le terme asiatique revenait souvent et pouvait facilement s'associer avec le dragon gravé au sol, qui n'avait rien d'un dragon tel qu'on le dessinait en occident. Après avoir récolté tous les témoignages, les aurors étaient retournés au Chemin de Traverse pour examiner d'un peu plus prés le lieu du potentiel crime. De toute façon les deux hommes avaient probablement transplané ailleurs.

- J'les aime pas les asiatique. Quand ils viennent en europe c'est toujours pour foutre la merde.

Salem ne répondit pas à Sweety qui, visiblement, avait des préjugés plus que douteux sur les gens. Cela n'empêcha pas l'auror blond a lunette de continuer son discours.

- Z'ont des yeux chelou, on sait pas quel âge ils ont et puis ils vendent que de la bouse de dragon. L'autre jour j'ai acheté un sac enchanté à l'un d'eux sur le marché...pfff tu parles, il m'a même pas fait un mois.

Le troisième auror, qui était une femme qui répondait au prénom d'Eliza, semblait elle beaucoup plus concentrée et regardait le sol avec une attention particulière.

- Etrange...on dirait que le feu n'a rien brulé de plus que le soit disant cadavre...a supposer qu'il y en ai vraiment un. On a contacté les ambassades ?

Salem acquiesca. Ils avaient déjà transféré les premières informations en Chine, au Japon, au VietNam et dans quelques autres régions. Ils espéraient ainsi pouvoir, peut être, mettre un nom sur le suspect numéro un. Car selon un témoin "il n'était pas du coin". Bien sûr, cela voulait tout dire. Comme l'avait signalé Sweety "forcément avec une gueule de chine-toc on a pas l'air du coin". Mais ils devaient élargir les pistes au maximum et l'international en faisait partit.

"Allez, on rentre" finit par dire Salem.

Les deux autres approuvèrent d'un signe de la tête, lorsqu'une chouette leur barra le chemin. Sweety poussa un juron bien prononcé et leva sa baguette, mais Eliza le stoppa lorsqu'elle vit que l'animal portait un sac...



Jay marchait sur les pavés de l'Allée des Embrumes de façon discrète. Il avait remit son chapeau et ajusté sa cape de voyage. Son prisonnier était trop faible, il n'avait pas pu aller bien loin et dans son état, impossible d'envisager de transplaner. Le mage savait qu'il devait se presser, c'était désormais une véritable course contre la montre entre qui de lui ou des aurors allaient retrouver le garçon en premier.

* Tu es à moi, Alan. Je te promet que si je te retrouve, je te marquerais à chaud...*

Avec un désir de fuir, la réaction logique de tout être humain serait de se diriger vers la sortie. Alan était donc forcément sur le chemin entre ici et le Chemin de Traverse. Comme il avait tenté de le faire la première fois, sauf que là, il était physiquement moins capable. Il fallait simplement espéré qu'il n'eut réussi à aller TROP loin.

La chouette voulait visiblement les mener à quelque chose de très important. Contrairement à la réticence de son collègue blond, Salem savait qu'il ne fallait pas sous-estimer l'intelligence des animaux de sorciers. Ils s'avéraient souvent bien plus malin et perspicace qu'on ne l'imaginait. Celle-ci était particulièrement vive et nerveuse. Il n'y avait aucun doute quant au fait qu'elle savait parfaitement ce qu'elle faisait et où elle les emmenait. Comme l'avait très justement souligné Eliza, il était fort possible que cette chouette appartienne au jeune homme qui avait disparu après avoir clamé être témoin d'un homicide. Il n'était pas rare qu'un animal de compagnie vienne en aide à son maitre et c'était de plus ce que laissait supposé les papiers d'identité trouvé dans le petit sac qu'elle leur avait apporté. S'ils avaient vu juste, ce Alan Desoya s'était fourré dans un sacré pétrin. On ne le répétait jamais assez mais lorsqu'un sorcier apercevait un homme dangereux il devait prévenir la police magique et non pas s'approcher de l'individu. C'était trop risqué. Le monde était constitué d'êtres dont les intentions ne semblaient pas toujours humaines. Vous-Savez-Qui en était le parfait exemple et même si sa chute avait considérablement réduit le nombre de méfaits et ramené une certaine paix, la magie noire n'avait pas cessée.

" Dépêchez-vous ! " ordonna-t-il à ses deux collègues plus par soucis de faire bonne mesure que par réelle nécessité.

Circuler dans la foule n'était pas d'une si grande facilité que cela. Les gens n'avaient pas encore le réflexe de se pousser à la vue de leur uniforme. Il fallait les pousser, ce qui ralentissait considérablement leur intervention.

- Si c'te chouette nous mène à une boite de miamhibou, je l'étripe.


C'était baguette à la main qu'il avançait désormais. Jay savait qu'au moindre instant il pouvait recevoir un sort. Soit d'Alan qui cherchait à se défendre, soit des aurors qui lui auraient tendu une embuscade, se cachant sur les toits. Les toits que l'héritier Hasekawa ne put s'empêcher d'inspecter à cette pensée. Il n'était pas des plus serein dans ce genre de situation sachant qu'un troupeau d'auror devait se tenir à quelques pas de lui. Et il était seul. Jay n'avait pas d'acolyte pour l'aider au combat, pas de partisan pour se sacrifier, personne. Même son furet n'était plus là et devait l'attendre patiemment à son repère.

Le japonais se remémorait ses entrainements. Dés son plus jeune âge sa famille avait voulu qu'il ait la meilleure éducation magique possible, autant sur le plan de l'intelligence que de la puissance. Il n'était donc pas allé à l'école, comme les plus part des sorciers, mais avait suivit des cours particuliers avec deux enseignants très talentueux. Hatchami-sensei n'était pas des plus faciles mais il avait essayé de lui enseigner le développement de ses sens. Cela pouvait lui permettre de ressentir la présence d'un sorcier qui était caché, de voir spirituellement l'ora magique que dégageait un être. C'était bien de cela dont il avait besoin actuellement : détecter l'endroit où se cachait Alan, à supposer qu'il se cachait.

* J'aurais mieux fait de m'entrainer à la projection astrale, au moins je pourrais le chercher deux fois plus vite...*

La projection astrale était simple à expliquer : il suffisait de séparer momentanément son âme en deux. Une partie restait dans le corps physique de la personne et l'autre se séparait de celui-ci et ne devenait qu'une sorte de clone, un fantôme errant qui pouvait voir et penser. Ce clone avait un déplacement autonome et pouvait servir d'éclaireur à quelqu'un, puisqu'intouchable. Seulement, il n'était pas simple à réaliser et Jay n'avait jamais voulu prendre le temps de s'entrainer à cela. Il se promis à cet instant qu'il le ferait. Tout comme il voulait s'entrainer à la legilimancie.

" Voyons Alan, sors de ta cachette.."

Le mage asiatique avait un avantage de taille : le combat ne l'avait pas vraiment épuisé puisqu'il n'avait pas dépensé tant de force que cela. Mais son combat était contre quatre personnes maintenant, même s'il en ignorait le nombre. Quatre personne et une chouette.

La pluie commençait à tomber. Stupide Angleterre. Pourquoi pleuvait-il tout le temps ? Le temps s'assombrit, comme s'il voulait s'accorder avec les évènements. Jay fixa une nouvelle fois les toits. Mais cette fois-ci, ce n'était pas un regard inquisiteur...

Salem et ses deux collègues avaient enfin réussi à traverser une bonne partie du Chemin de Traverse. Visiblement la chouette se dirigeait vers l'Allée des Embrumes. Le sorcier se dit que c'était idiot de leur part d'être parti aussi vite de cette allée : ils venaient de perdre un temps fou alors que visiblement il se tramait encore quelque chose là-bas.
Ils commençaient tout juste à piétiner les premières dalles des rues mal famée lorsqu'un sort fusa, suivit de plusieurs autres. Ils n'eurent d'autres choix que de se mettre en formation de combat, les uns dos aux autres.

- D'où est-ce que ça vient ? interrogea Eliza.

- Là-bas ! Répliqua Sweety en désignant une vieille boutique aux carreaux explosés.

A l'intérieur, un homme d'environ quarante ans semblait se protéger derrière une poutre porteuse et, lorsqu'il le pouvait, lançait des maléfices en direction des aurors.

" Stupéfix ! " clama Salem, touchant l'homme qui s'écroula.

L'auror pensait en avoir terminé sauf qu'un sortilège le propulsa quelques mètres plus loin. Il venait de la boutique se trouvant en face la première. Tandis que Salem se relevait difficilement, la voix d'un homme inconnu déclara :

- Les aurors ne sont pas les bienvenue ici ! Vous et ce Potter, vous nous avez détruit des familles entières !

Ce combat n'avait donc rien avoir à ce pourquoi ils étaient là ? Il s'agissait simplement de sorciers mécontents. C'était ridicule. Ce n'était pas leur faute à eux, les aurors, si les frères, les soeurs ou les oncles de ces personnes avaient choisi de devenir des criminels et avaient perdu la guerre. Comment osaient-ils s'en prendre aux forces représentant la loi ? Plissant les yeux, Salem reconnu avec difficulté le fils Garalow avec qui les aurors avaient déjà eu de nombreux accrochages. On ne pouvait pas vraiment discuter avec ces personnes. A croire qu'ils manquaient d'éducation.

Un vrai combat éclata, la chouette ne sachant que faire. Tournoyant au dessus des sorts, elle semblait s'interroger, se demander si elle devait continuer son chemin pour secourir son maitre comme elle le pouvait ou si elle devait attendre que les aurors soient à nouveau disponibles.


C'était sur les toits que se déplaçait maintenant le Diable Noir. Cela lui offrait une meilleure vision : il pouvait voir la rue loin devant lui et était sûr de repérer les aurors s'ils s'aventuraient par là. Certaines toitures n'étaient pas faciles d'accès mais l'asiatique avait assez d'agilité pour passer au dela. Cela le fit sourire. Un asiatique tout de noir vêtu courant sur un toit : c'était un peu cliché.

Son regard fut attiré par des éclats de lumière. Un combat avait lieu au loin. A l'entrée de l'Allée. Jay se demandait où était sa proie, car il était bien un prédateur et Alan une proie, lorsqu'il s'aperçu que l'homme en question se trouvait juste en dessous de lui. Le sorcier n'hésita pas un instant et lui lança un maléfice de Bloque-Jambe pour qu'il tombe au sol. Transplanant pour rejoindre celui qui était au sol, il s'approcha de lui et lui mit un poing en pleine figure. Le corps à corps, parfois, faisait du bien.

" On dirait bien que tes aurors ont eu un petit contre-temps. C'est navrant, mais on va pouvoir discuter un peu, toi et moi. "

Il donna un coup de pied dans la main de l'étudiant pour qu'il lache sa baguette, cette dernière qui fut projeté un peu plus loin. Jay le leva ensuite par le col et le poussa contre un mur, pointant la sienne sur sa gorge.

" Je te jetterais bien un sort d'amnésie mais là, j'ai bien peur qu'il soit trop tard. Donne-moi une bonne raison de ne pas mettre fin à ta misérable vie, là maintenant ? "

En réalité, Jay avait déjà fait le choix de ne pas le tuer. D'un point de vue stratégique, ce témoin pouvait lui apporter beaucoup plus d'aide que de mal et ce, sans qu'il ne s'en rende compte. Plus les aurors voyaient une menace réelle et active, plus son plan risquait de fonctionner.

Les paroles de son adversaire, ou plutôt de sa proie car il n'avait plus grand chose d'un adversaire maintenant, le fit sourire. Il avait raison sur toute la ligne au presque et le fait de souligner l'absurdité de la situation soulignait aussi l'un des défaut du mage noir. Jay avait un goût pour le jeu. Comme nous l'avions signalé auparavant, il aimait pervertir les gens mais aussi s'amuser avec eux, les torturer physiquement ou psychologiquement, les pousser dans leurs retranchements, les pousser à bout, voir comment ils réagiraient. L'asiatique était un maitre marionnettiste qui ne manquait pas d'ajouter une poupée articulée à sa collection. C'était d'ailleurs dans cette optique qu'il réservait à Alan ce qui allait suivre.

Les aurors allaient arriver d'un moment ou l'autre et Jay prenait un risque uniquement pour ce jeu, ce jeu qu'il chérissait tant. Etait-ce censé ? Etait-ce là une bonne idée ? Certainement pas. Ne pas avoir peur de prendre des risques pouvait être une qualité mais à l'excés aussi un vilain défaut.

" Tu parles comme un homme sage. Je t'aime bien tu sais. Pour ton imperturbable volonté de te battre. "

Ces paroles étaient semblables à du venin de la part d'un mage noir, lui qui n'aimait personne. Pourtant, ce n'était pas entièrement faux. Se battre pour quelque chose sans jamais abandonner, c'était le crédo principal du sorcier comme l'en témoignait son tatouage sur le bras droit, un proverbe japonais qui disait "Sept fois à terre, huit fois debout". Alan semblait lui aussi consumé pour cet idéaux. Ils n'étaient peut être pas si différent au fond et la part de rage que le Diable Noir avait perçu chez l'étudiant un peu plus tôt dans la boutique ne faisait qu'appuyer ce point. Alan refusait simplement d'assumer.

" Il est vrai que je perd du temps, mais j'ai une furieuse volonté de jouer. Encore et encore. Car pour moi, tout cela est comme un jeu. Un jeu dont, tu t'en rendra vite compte, je suis le maitre. "

* Et je me doute fortement que pour le moment tu ne puisses pas le réaliser, mais quand le temps passera, tu verras. Je ne suis pas sûr que nos chemin se recroiseront dans si longtemps...Tu verras. *

La comparaison qu'employa Alan, celle de l'enfant, sonnait plutôt juste. Jay était un enfant qui considérait les humains comme des jouets, on pouvait voir les choses de cette manière. Des jouets dangereux qui, dés qu'ils risquaient de le mettre en danger, devait être détruit. Ou lorsqu'ils ne servaient plus à rien. La Terre était peuplée de plus de six milliards d'hommes et de femmes et c'était beaucoup trop pour une si petite planète. Dans un sens, Jay lui rendait service en faisant du tri sélectif. C'était les lois de la nature : être faible ou être fort. Etre le prédateur ou la proie. Il était le prédateur et Alan la proie. Mais la proie avait du potentielle pour devenir prédateur à son tour et chasser à deux était plus amusant.

Jay ne comptait pas s'attarder plus que cela. La première manche du jeu touchait à sa fin. C'était comme une partie de Shogi. Il fallait avancer le bon général au bon moment et savoir se retirer à certains instants pour remporter la bataille finale.


" Tu as raison, Alan le voyeur. Je n'ai plus l'intention de te tuer même si je ne te le cache pas c'était mon projet initial. Il se trouve que tu seras, à mon humble avis, beaucoup plus utile vivant. "

Il ne laissa pas plus d'informations. Au loin, une chouette approchait. Elle était suivie par deux silhouettes. Non, trois. Jay ne voulait pas se risquer à deviner s'il s'agissait ou non des aurors mais il y avait de fortes probabilités que ce soit le cas : un groupe de trois personnes se déplaçant rapidement, à l'allée des embrumes ce n'était tout de même pas courant.

Le mage noir entreprit donc sa dernière action, sa dernière torture. Il s'approcha un peu plus près d'Alan et plaça sa baguette contre son ventre, sur le côté droit. Il chuchota quelques mots en japonais et très vite quelque chose de brûlant commença à meurtrir la peau de sa proie. En réalité, un dragon oriental se dessinait, ou plutôt se gravait comme une cicatrice, dans la chair de l'étudiant. Jay voulait lui laisser un souvenir.

Il s'approcha encore plus, continuant l'action alors que sa proie devait souffrir physiquement et chuchota à son oreille, comme s'il s'agissait d'une confidence :

" Nos chemins se recroiseront, crois-moi. Un jour, quand tu seras prêt, tu chercheras à me retrouver. Et ce jour là, Alan, tu danseras pour moi. Tu danseras pour moi..."

Il s'écarta, le lachant enfin et ajouta.

" Je t'ai laissé cette marque pour que tu t'en souviennes. De ces paroles et de cette rencontre. "


Il resta assez énigmatique quant à la signification de tout cela. Le groupe d'auror était à quelques mètres et pouvait maintenant nettement les distinguer. Jay appuya sur l'avant de son chapeau chinois pour les saluer et clama haut et fort.

" Messieurs, il est à vous ! "

Salem et Sweety, comprenant qu'ils avaient devant leurs yeux le suspect numéro un ne bronchèrent pas face à l'assurance du mage et s'exclamèrent d'une même voix claire et autoritaire :

" STUPEFIX ! "

Mais ils arrivaient trop tard, l'homme avait transplané. Il ne restait plus qu'un second, qui semblait plutôt amoché. Peut être le propriétaire de la chouette.

[ HS: eh bien..on dirait bien que c'est fini pour moi ^^]

" Tu parles comme un homme sage. Je t'aime bien tu sais. Pour ton imperturbable volonté de te battre. "

Au secours, il était aux mains d'un givré du cerveau ! Alan essaya de se détendre malgré la vague de peur et de haine qui le saisissait de nouveau, il avait beaucoup trop bien comprit contre quel type il avait affaire. Un type malade, mais qui pouvait se mettre les doigts dans le... en ce qui concernait le rôle d'Alan comme une marionette manipulée. Alan était têtu et n'obéissait à personne contre sa volonté, hors là il s'opposait nettement à cet asiatique complètement taré, donc il couperait ses fils dès sa propre naissance comme poupée ensorcelée, et jeta un regard noir et froid à son interlocuteur, acéré et vif, se doutant de la lame de Damoclès qui transparaissait derrière le compliment biaisé, sa face claire et sa face sombre. Ce type était fou et ravivait déjà le mépris et la haine d'Alan envers ce dernier, songeant tout au fond de son coeur :

"C'est cela, moque toi de moi tant qu't'y est, cela te fait tant plaisir que de voir tes opposants te hair à chaque mot que tu prononces ?"

" Il est vrai que je perd du temps, mais j'ai une furieuse volonté de jouer. Encore et encore. Car pour moi, tout cela est comme un jeu. Un jeu dont, tu t'en rendra vite compte, je suis le maitre. "

Alan lutta pour rester conscient en dépit de ses blessures et posa son regard de nouveau animé par une flamme sombre et dangeureuse, vivace et déterminée, indomptable dans celui du mage noir, répliquant en détachant bien chaque mot qu'il prononçait d'une voix basse et sourde :

- "Oh non, je ne crois pas qu'il y ait un maitre dans ce jeu, si tant est que jeu il y a. Le seul maitre dans ce jeu pareil à la roulette russe est le hasard. La chance ou la malchance. C'est ce que l'on verra, mage noir... c'est ce que l'on verra... Jay."

Plus le temps passait, plus le type lui paraissait totalement déjanté et très fort candidat pour l'envoie à l'asile psychologique de l'aile de Sainte Mangouste sous de puissants sédatifs, ou à Azkaban entouré de la charmante compagnie de ces jolis gardiens de prison très gentils et très motivants qu'étaient les détraqueurs... pas sérieux, le prendre plutôt en antiphrase ironique bien propre au style Alannien.

" Tu as raison, Alan le voyeur. Je n'ai plus l'intention de te tuer même si je ne te le cache pas c'était mon projet initial. Il se trouve que tu seras, à mon humble avis, beaucoup plus utile vivant. "

"Fou... espèce de malade mental profond ! Troll dégéréné ! T'es encore plus mazo que je le pensais, Jay le taré de service ! Rêve pas coco, c'est pas demain ni dans cent ans que je me soumetterais à quelqu'un comme toi, je suis un esprit libre moi !"

Le malade mental de mangemort s'approcha de lui alors qu'Alan ne pouvait bouger le moindre orteil, posa désagréablement son étrange baguette très remarquable sur la partie de sa chemise malmenée recouvrant son ventre et Alan serra des dents quand une douleur affreuse de sensation de brûlure lui lacéra la peau sur le côté droit de son abdomen ainsi que sa hanche droite, sur une largeur d'une dizaine de centimètres, comme si on lui enfonçait un bout de fer incandescent sur la peau. On dessinait, non, on gravait de force quelque chose dans sa peau, comme un marquage au fer rouge en plus long et plus douloureux, le sang perlait du dessin ainsi réalisé, maculant sa chemise claire alors irrécupérable.

" Nos chemins se recroiseront, crois-moi. Un jour, quand tu seras prêt, tu chercheras à me retrouver. Et ce jour là, Alan, tu danseras pour moi. Tu danseras pour moi..."

Ce chuchotement digne d'un serpent était tout bonnement affreux, aussi affreux que la douleur lancinante sur son coté droit, alors qu'il fut relâché lentement, glissant sans énergie au sol, mais bouillonant de l'intérieur :

"Même pas en rêve ! Quand nos chemins se recroiseront, s'ils se recroisent, je viendrais te péter la gueule comme il se doit pour te rendre la monnaie de ta pièce. Tu souffriras, oh que oui tu souffriras, et pas de la manière où tu veux que je le fasse... oooooh que non... que nenni..."

" Je t'ai laissé cette marque pour que tu t'en souviennes. De ces paroles et de cette rencontre. Messieurs, il est à vous ! "

Les aurors étaient comme la cavalerie de l'Ouest... ils mettaient trois plombes à arriver et le criminel était déjà envolé quand ils arrivaient. Alan ne voyait plus très bien, la tête lui tournait, et il ne souvint guère de la fin de cette sinsitre aventure, sinon un hululement paniqué de chouette, des mouvements autour de lui, beaucoup de questions, et une supplique si rare de sa part :

- "Tout ce que vous voulez, j'répondrais à tout ce que vous voulez... mais par pitié faites taire la douleur ! Supprimez la douleur et je répondrais à touuuuuutes vos questions, promis !"

(Fini )