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 Je ne sais pas. [PV Valky]
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MessageSujet: Je ne sais pas. [PV Valky]   Je ne sais pas. [PV Valky] EmptyDim 3 Avr - 10:21:04

L'aurore n'était pas chantante... fraiche, ensoleillé, mais empreinte d'une léthargie générale, elle avait plongé la totalité du château dans une de ces banales matinées internes et studieuses. Les élèves, marmonnant et furieux, se levaient en ce lundi matin pour se rendre aux cours magistraux auxquels ils n'assisterais que d'un oeil, les premières heures durant. De suite, à midi, la populace se ruerait vers le lieu de festivité pour manger convenablement un repas gargantuesque. Puis, l'estomac plein et l'attention endormie par une digestion longue, les élèves se rendraient de nouveau en cours, les lèvres et les doigts gras, ces derniers enserrant des plumes nerveuses, grattées sur des parchemins qui finiraient au feu.

Sullyvane tira son drap. Aucune impression d'asphyxie, ce genre de cas matinal était rare et précieux. Minutieux, le garçon posa pied à terre, souple dès ses premiers mouvements. Son regard était plus clair qu'a l'habitude. Hier soir, il s'était démaquillé. Ses paupières, d'une blancheur sans pareilles, étaient soulignées d'un fin trait violet. Cernes hideuses qu'il cherchait à cacher chaque jour, ses sommeils étaient lourds mais non réparateurs.

Tremblement incontrôlable de son corps, quand la fraicheur de l'air ambiant ondula sur sa peau comme une main doucereuse, il courut jusqu'à la douche, sans aucun bruit, veillant à ce que ses foulées soit aussi légères que sa respiration faible. Personne ne le vit traverser, à moitié nu, recouvert de sa honte et de la nudité de son corps trop blanc, sans masque fardé ou mascara filtrant. Sans maquillage, il avait l'impression d'être à nu, d'être faible. Horreur.

Colère irrésistible, la main plaquée contre le panneau de bois de la porte, Sullyvane reprit son souffle. La douleur du gêne était encore là, palpitante, dans sa poitrine. Monstre cruel déchirant les tissus de sa myocarde, la douleur psychique explosa dans le silence de la salle de bain encore vide. Chutant au sol mal-aimé de cet endroit détesté, des sanglots emplirent ses yeux, pour d'un mouvement conventionnel ravager ses joues. Il ne se sentait plus, ici. Poudlard était un lieu de torture. Lieu de torture où même le maquillage détruisait ses bâtisses de défenses, le réduisant à l'état de simple première année. Première année, inclus dans un moule scolaire, ce au milieu de la gangrène de sorcières. Au bûcher!

Son poing s'écrasa sur la porte: et il y eut une résonance. Simple constatation. Relevant son regard amer, Sullyvane essuya ses yeux du revers du poignet, feignant d'oublier sa propre déchéance. Ses vêtements étaient tombés au sol, près de son peignoir entrouvert. Un soupir de lassitude glissa entre ses lèvres, et ses doigts arachnéens se tendirent pour attraper la robe sombre à dentelles de soie qu'il portait à ce jour, quand raidis par la crispation des phalanges, ils se stoppèrent à quelques centimètres du tissus. La douleur s'éleva peu à peu, provoquée par l'explosion de ses dermes au niveau des jointures. Les yeux écarquillés, Sullyvane étudia ses yeux blessés, ses propres gestes lui défilant mnésiquement, se souvenant le contact à ses paupières, pour sécher les larmes.

« Non... »

Il se releva, tremblant, et d'une démarche chancelante, s'approcha d'un miroir. Le perfide reflet lui renvoya l'image de ses propres yeux de jais, terrorisés, cerclés par le liquide carmin. Il en avait étalé partout....

« Noooooon!!!! »

Sa longue plainte se noya dans le jet d'eau qu'il activa aussitôt, ses larmes se remettant à strier le long de ses joues, scintillantes, indomptables, furieuses.

Les toilettes des filles étaient silencieuses. Réfugié en ces lieux comme un animal effrayé, Sullyvane, raide face au miroir, agissait à gestes délicats. Son visage était redevenu un masque facial, totalement neutre, ne laissant suinter plus aucune trace de la folie l'ayant agité quelques heures auparavant. Midi sonnerait, mais il ne se rendait pas au Festin. Il avait à faire des choses plus importantes.

Ses doigts, lentement, enserrèrent les cheveux bleutés. Torsion simple du poignet, de la main droite, tandis que les doigts gauche étirent l'élastique, puis de deux doigts, le passe en travers de la corde capillaire. Revenir avec l'élastique, en tournant ce dernier su lui même, et serrer. Queue de cheval basse, emprisonnant son unique mèche nacrée, et laissant libres et folles quelques fines mèches noires, encadrant sa mâchoire. Doucement, il ramena les deux pointes de ses tempes derrière ses oreilles, pour dégager son visage, et releva les yeux sur le miroir. La trousse de toilette, comme une proie éventrée, était ouverte sur son contenue, révélant les trésors de Sullyvane. Sans même regarder, il plongea trois doigts à l'intérieur de la césarienne toilette, en retirant un mince disque bleu. Rapide pression des doigts activant la détente de la boite qui s'ouvrit en deux coupoles égales, il étudia brièvement l'épaisseur restante de fond de teint, puis déposa les poils fournis d'un pinceau délicat. La poudre fut capturée par la pilosité synthétique, avec masse. Son poignet ammena le pinceau jusqu'à ses joues, et avec douceur, effleura la peau. Simple contact, si banal pour certains... si libérateur pour lui. Avec une soudaine brusquerie, il appliqua lourdement, vivement le fond de teint blanc sur toute la surface faciale, maniaque, appuyant fortement sur les zones sensibles. Des rougeurs naquirent; il appuya d'autant plus. Acharnement, acharnement, acharnement... le pinceau tomba dans le lavabo, avec un cliquetis sonore. Les yeux écarquillés, les cils accrochant des particules blanchâtres de fond de teint, Sullyvane ouvrit la bouche pour respirer. Ca n'allait pas... c'était laid, très laid... Furieux, il enfourna le pinceau dans la trousse, et en retira vivement un eye liner. Ses prunelles furibondes se posèrent sur l'objet, et le feu de son regard s'éteint immédiatement, emportant toute trace de colère.

« Colored liner... Ich mag... »

Petite phrase, presque silencieuse dans le grand espace des toilettes. Le fantôme étrange aux traits de binoclarde n'était pas là, et ses plaintes n'étaient pas venus déranger Sullyvane qui sourit à l'entente de sa propre voix. Anglais et allemand...
D'une pression du pouce, il fit sauter le capuchon, dévoilant la mine feutrée et humide. Il pencha son bassin vers le miroir, sa main gauche rétablissant son équilibre par le contact de l'évier. Son visage était tout proche de son visage. Le miroir face au miroir. Narcisse... Froidement, la mine s'écrasa contre sa paupière, sans aucune délicatesse. Le dessin du contour se fit, lentement, sans véhémence, puis, il souleva la paupière. C'était ridicule. Comme un ovale tracé autour de son oeil. Plissant ses yeux, il tira sur les cils, et doucement colora la peau de noir, appliquant à ne dépasser en aucun cas la limite imposé par les commodités de ses os et arcades sourcilières. Le noir couvrit le derme laiteux, et cillant, il recula doucement son visage pour admirer le résultat primaire. Un sourire étira ses lèvres encore vierges, et il passa à l'autre oeil.

Sa langue glissa sur sa lèvre inférieure. Narcisse l'étudiait, humidifiant ses lèvres, scrutant sa bouche. Sa canine dextre s'enfonça dans un mouvement continu sur le charnu de la lèvre, tandis que le gras rouge à lèvre s'apposait avec une lenteur exquise sur sa commissure. Noir de nuit, noir défense, la pâte, raffinement, s'étalait sur les deux pétales formant ses lèvres. Sourire gratuit, il offrit à son reflet une évolutive constante de la dernière touche esthétique. Le rouge à lèvre, noir aux reflets bleus, cerise sur le gâteau.
Sullyvane recula son visage, en retenant son souffle. Ses yeux coururent, quelques secondes, sur son reflet.
Puis un sourire satisfait. Parfait. Il avait réussi à se faire beau. Il pencha le visage, interrogeant mentalement Narcisse qui lui sourit, confirmant ses idées. Son angoisse quitta son ventre, et il recula, s'éloignant d'un pas de l'évier. Une présence le fit ciller. Présence qu'il n'avait pas décelé, trop occupé à s'étudier. Il se retourna, effrayé, tombant nez-à-nez avec une adolescente, toute jeune, aux longs cheveux blonds. Sullyvane retint son souffle, et entreprit de revenir se coller au lavabo, scrutant le moindre geste suspect de la part de l'enfant blonde.
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