Ethel regarda la jolie plante aux fleurs bleues se tortiller de plaisir alors qu’elle recouvrait ses racines de terre. Ce petit mouvement la fit sourire. Ah qu’elle pouvait aimer les plantes ! Peu d’élèves, excepté Akiko, savaient qu’elle venait ici après les cours. Pas même les élèves de sa propre maison. Oh, elle ne faisait rien de mal. Elle n’était pas du genre à comploter quoi que ce soit. Enfin ça, Rusard ne se poserait même pas la question s’il la trouvait ici. Ce serait une retenue et puis c’est tout. Et, elle ne l’aurait certainement pas volé. Enfin ça, ce serait ce que penserait l’abominable concierge. La galloise haussa les épaules. Le vieux bougre finirait bien par trépasser un jour où l’autre. Ca, ce n’était pas si sûr. A en juger par le nombre de rides et de pustules qui se bousculaient sur le visage du cracmol, il avait l’air de braver les échelles du temps. Pouah ! Répugnant !

La galloise n’eut pas le temps de réfléchir d’avantage à propos du sujet « Rusard » qu’une petite voix se fit entendre derrière elle. Damned ! Voilà qu’on la chopait la main dans le sac ! Enfin, plutôt les doigts dans le terreau, dans un cas comme celui-ci. Et, à en juger par l’état de sa robe de sorcier, Ethel devait être jolie à regarder, couverte de terre des mains au visage. Après tout, quand on aime ce qu’on fait, on n’hésite pas à se salir les mains, n’est-ce pas ?!

Elle se retourna pour détailler la nouvelle arrivante. A en juger par le blason de sa cape, la jeune fille était chez Serpentard. Ethel énuméra dans sa tête les différentes choses qui pouvaient rendre un vert & argent désagréable : prétentieux, arrogants, fier … Si la gamine était aussi cruche et sotte que Bluenn, la cadette Perks aurait tôt fait de s’en débarasser. Mais pour l’heure, étudier l’ennemi potentiel en entrant dans son camp. Si ça se trouve, elle ne serait pas aussi mauvaise que ses condisciples. Et, à en juger par son visage encore enfantin, elle devait avoir rejoint Poudlard cette année seulement. Il y aurait sans doute moyen de sauver une âme en perdition, qui sait !

« Bonjour ! », lui répondit-elle, dans un sourire.

Après tout, qu’elle ait été rejointe n’était peut-être pas une mauvaise chose. Une compagnie quelle qu’elle soit était toujours bomme à prendre.

Apparemment son ton était amical. Les épaules de la galloise étaient détendues. Elle regarda les plantes qui les entouraient. Aucune n’était agressive, si on se fiait à ce qui était écrit sur le petit écriteau à l’entrée de la serre. Au moins, on ne pourrait les accuser de rien si elles se faisaient prendre.

« Non, tu ne me déranges pas ! Je viens souvent par ici. Je me doutais bien que l’endroit ne resterait pas désert très longtemps ! »

Pas une seule seconde, elle n’avait prêté attention à ses joues tâchées par la terre. Mais, si la petite fille était aussi vipère que les autres garces de sa maison, elle aurait tôt fait de lui faire remarquer. Ou pas.

D’un geste de la main, elle lui fit signe de se rapprocher. Elle pourrait ainsi mieux voir à qui elle avait à faire.

Pendant quelques instant, la galloise avait quitté des yeux la plante qu’elle rempotait afin de mieux se concentrer sur la jeune fille qui venait d’entrer dans la serre. Mis à part le blason de Serpentard, la jeune fille ne semblait pas aussi sournoise en apparence comme le suggérait sa maison. Mais, on n’était jamais trop prudent. Car, comme on dit, les apparences sont parfois trompeuses. Toujours est-il que quand elle prit place à ses côtés, Ethel pût ainsi mieux détailler sa soit-disant ennemie. A première vue, elle semblait avoir onze ou douze ans, donc en première année surement. Qu’avait-elle donc à craindre d’elle ? Généralement, à cet âge, on était encore très malléable. Elle-même, à quatorze ans, pouvait être très influençable. Et puis, taisons les « a priori ». Il n’y avait certainement pas que des « langues de vipères » ou des apprentis mages noirs chez les vert & bronze. Tyler était un exemple de gentillesse. Sans doute que l’autre jeune fille se posait les mêmes questions qu’elle. Après tout, toutes deux étaient chez les deux maisons les plus rivales de Poudlard, dont les prises de bec et les conflits étaient légendaires.

Le bruit du végétal ronronnant ramena la galloise à la réalité. Elle sourit, en direction que sa camarade des verts & bronzes et plongea la plante dans un pot préalablement rempli de terreau.

« C’est un voltiflor ! On la confond généralement avec un Filet du Diable, mais celle-ci est inoffensive ! »

Elle regardait la plante avec une attention certaine. Elle était une vraie encyclopédie sur pattes en ce qui concernait les plantes. Elle aimait ça, que voulez-vous !

Enfin … La jeune fille de Serpentard n’avait certainement pas envie de l’entendre philosopher à propos des plantes diverses de la serre. Malheureusement, l’apparence de la galloise n’était pas à son avantage.

« Enchanté, Ellana. Moi c’est Ethel. Ethel Perks. Et, à Gryffondor, comme tu l’auras sans doute remarqué ».

Elle lui souriait. Et son sourire n’avait rien d’agressif. Elle n’avait rien contre les gens qui ne lui voulaient pas de mal et se demandait bien ce que pouvaient raconter les serpentards sur le dos des Gryffondors pour alimenter les incendies qui les séparaient depuis tant d’années.

« Mais ne t’inquiètes pas, je ne suis pas une plante vénéneuse. Les seules qu’il y a ici sont en pot et tu ne risques rien tant que tu ne fais pas de geste brusque ».

La galloise s’exprimait toujours avec calme. A première vue, Ellana ne paraissait pas lui vouloir de mal. Normalement, tout se passerait bien.

Ethel baissa les yeux pour inspecter sa tenue et partit dans un doux rire.

« Je le savais ! J’aurais du mettre un tablier ! Tant pis, je suis bonne pour me changer en rentrant ! »

Surtout si elle croisait Billy dans les couloirs. Enfin ce ne serait qu’une revanche pour le jeune homme. N’oublions pas que lors de leur première rencontre, c’était lui qui était maculé de boue de la tête aux pieds.

A la perche qu’Ethel lui avait lancée, la jeune fille de Serpentard répondit sur le même ton léger qu’elle tâcherait de ne pas oublier qu’elle n’était pas de ces plantes vénéneuses, même avec un peu de terre et de terreau sur les vêtements. Venant d’un disciple de Salazard, on se serait attendu à bien plus méchant.

Rappelez-vous l’épisode avec Bluenn. Tiens d’ailleurs, je me demande si elle a réussi à courir jusqu’au château sans salir ses jolies dentelles … Pardonnez-moi, ceci n’est pas en rapport avec notre sujet actuel. Revenons à nos hyppogriffes je vous prie !

La galloise estima alors qu’elle n’avait que peu à craindre d’Ellana. Après tout, si la jeune fille avait voulu l’humilier, elle s’y serait prise un peu plus tôt, non ? Ou alors attendait-elle simplement le moment propice pour lancer les hostilités. Elle regardait la fillette se mettre à rire, les yeux remplis de malice. Croyez-vous qu’un être rempli de mauvaises intentions ait pu avoir ce regard-là ? A moins d’être un beau manipulateur, la galloise ne courrait donc aucun risque.

« Tant pis, de toute manière, cela devait partir au lavage à un moment ou un autre alors ».

Elle se mit à rire dans un rire doux et cristallin.

« Ce ne sont pas les tenues qui manquent dans mes malles ! »

C’était drôle, c’était bien la première fois qu’elle discutait aussi aisément avec quelqu’un depuis son retour à Poudlard. Ah oui, parce qu’il faut préciser qu’elle n’était pas à l’école l’année précédente. A son grand regret d’ailleurs.

La cadette Perks avança un peu dans le rayonnage avant de se saisir d’une petite plante aux couleurs vives et d’en humer le parfum.

« Tu as déjà des matières que tu préfères, parmi le programme de l’année ? », lui demanda-t-elle curieuse.

Oui, elle était comme ça Ethel. Elle passait du coq à l’âne très facilement. Après tout, c’était mieux que de laisser des blancs s’interposer entre elles deux, non ?!

Si ça se trouve, et si Ellana était assez gentille, Ethel pourrait lui filer quelques tuyaux pour les cours. Oh pas de triche, ne vous inquiétez pas. Quoi que cela n’avait peu d’importance pour Ethel que l’ordre des maisons pour la coupe de fin d’année. Quoi que bien sûr, elle préférait que Gryffondor l’emporte. Parce que, même s’ils n’étaient pas tous aussi travailleurs que chez les Serdaigles, les Lions se donnaient beaucoup de mal pour être au top. Et pour cela, rien de mieux que leur esprit de compétition.

Tout malaise qui était survenu avec la discussion sur les méfaits passés sembla s’évaporer alors qu’Ellana évoqua le soir du bal. Le rouge monta aux joues de la jeune galloise qui tenta, néanmoins, de garder un total self-control. Après tout, la jeune vipère n’avait pas non plus dit « dis donc, tu étais au bras de ton petit-ami, toi, le soir du bal ! ». Beaucoup d’adolescentes avaient paradé au bras d’un cavalier de leur âge, le soir de Noël, et on ne pouvait pas déclarer s’il s’agissait ou non de leur petit-ami. Ethel pouvait donc garder son calme et la maitrise de la situation si elle le souhaitait, tant qu’Ellana n’allait pas plus loin. Enfin, après tout, qu’avait-elle à craindre ? Hormis le fait que la jeune première année était à Serpentard et que sa langue était sans doute fourchue, sa relation avec le jeune attrapeur de sa maison suivait son cours sans embuche et, les deux adolescents ne faisaient rien de mal. Alors, après tout, si cela devait courir par-dessus les toits et les donjons de l’école, soit.

Ethel s’apprêtait à répondre lorsqu’elle vit comme un malaise sur le visage de la demoiselle. Ah ben, ma cocotte, tu t’étais aventurée sur un drôle de chemin ! Mais, Ethel n’était pas méchante. Et, la remarque de la première année ne l’avait pas froissée. Les deux tourtereaux n’avaient rien à cacher. Ils vivaient quelque chose de nouveau pour eux, qu’ils exploitaient en toute innocence. La cadette Perks était une gamine normalement constituée et sans histoire et son petit-ami était l’attrapeur de sa maison qui avait acquis une bonne réputation au sein de l’équipe des Lions (enfin, si on oublie le dernier match, mais ça on ne lui dira pas, parce qu’il parait que ce n’est pas bon de froisser l’ego d’un garçon en pleine adolescence ! xD)

« Ce n’est pas grave, va ! On est surement pas passés inaperçus le soir du bal, mon cavalier et moi ! »

Elle accompagna sa phrase d’un petit rire doux et sans reproche. Intérieurement, elle remerciait Ellana d’avoir changé de sujet. La soirée du bal avait été un évènement fort en émotion pour Ethel, tant par sa nomination en tant que dauphine lors du concours organisé que pour avoir dansé au bras de son amoureux. Ce fameux soir, elle qui n’était pourtant pas une petite gamine gâtée, s’était sentie comme une véritable princesse. Elle avait même eu l’impression de se sentir pousser des ailes lorsque Billy l’avait faite danser. Les images du bal défilaient dans sa tête, à présent, et la galloise se souvenait avoir aperçu une petite demoiselle au bras d’un jeune serdaigle_un MAT lui avait dit Aed_et la rouge et or avait sourit en voyant plus jeunes qu’elle s’abandonner aux émotions de l’amour et du flirt.

« Mais dis-moi, tu étais accompagnée toi aussi, non ? »


[H.J : Désolée pour le temps d’attente et la qualité de réponse. S’il y a besoin, dis-moi que j’édite. Je suis pas encore au mieux de ma forme pour rp]