La fleur préférée de l'enfant était la valériane. Délicate, fragile, et attirante, cette moqueuse désillusion poussait sur le sang des morts, aux pieds des grises tombes, ou des arbres en linceul, se dressant fièrement dans son orgueil pourpre. Petite fleur rouge... dans le vent des cimetières.

Les fleurs dans la poésie n'avaient pas de sexe. Androgynes existences, elles existaient pour les femmes, se paraient pour les doigts offreurs des hommes, glissant surs les prairies qui se fardaient de leurs arômes. Elles vivaient et mouraient dans le temps, immortelles aux côtés des hommes. Naissaient fanées pour mourir décrépies. Se mouraient dans leurs odeur fétides, assemblage complexe des suaves effluves qui avaient ravis durant leurs éclatantes beautés. Mais renaissaient un jour, plus pâle qu'un ciel d'hiver, méprisante envers les imperfections dont l'avait dôté la Nature, pour n'en devenir que plus belle.

L'image poreuse du livre exhalant ses complaintes silencieuse offrait la courbe gracile des Valérianes. Sensuelles, elles s'étaient regroupées en grappe, comme si dans leurs multitude folle, elles cherchaient à cacher la beauté de leur être. Elles étaient faites en éperon, comme pour rappeler à quel point leur beauté cachait un symbolisme puissant.

« Chaque fleur est prolongée à sa base par un éperon, cette particularité est à l'origine du nom de cette plante car en grec, kentron signifie éperon, et anthos, fleur. »

D'une démarche silencieuse et rapide, le Chaton arpentait les rayons de la Bibliothèque. Labyrinthe tourmenté par des dédales exigües, couloirs étroits porteurs de connaissances, il se retrouvait illuminé par l'éclat miroitant d'un soleil joueur. Taquins, les reflets ne s'en trouvaient qu'intensifiés, auréolant de gloire cette reconstitution locale du savoir universel.

Le Chaton s'y plaisait, l'arôme dompté des livres réveillant en lui une soif insatiable. Le besoin de tout connaître était une léthargie dangereuse, loin de l'oisiveté, certes, mais dont la blessure se révélait plus fatale que celle de l'ignorance.

« Anthos, fleur. »

Ses cheveux de jais, hérissés le poil d'un chat en colère; ses yeux cerclés par le maquillage qui galvanisait l'éther de ses prunelles dangereusement hypnotiseuse étudiaient un vide absolu, ne s'accrochant aucunement aux rangées inlassables de livres défilants à ses cotés. Ses doigts aux ongles peints, griffes innocentes: peintes dans ces mêmes nuances de noir complet. Sa peau, extrême luxure angélique, sans fausses teintes, arborait la pâleur aussi morbide qu'un cadavre que la beauté laiteuse de l'ivoire. Comme une fleur... Chaton se détachant du décor par sa beauté et l'indécision de la Nature à son sujet. Une fleur qui n'avait pas de sexe.

La rythme régulier de ses foulées feutrées se stoppa. Tournant avec toute la délicatesse dont été usuellement capable son cou tendre, le visage vers un rayon droitier, Sullyvane étudia en silence les côtes défraichies des livres. Ses prunelles accrochèrent chaque détail, comme un baiser tendre, son esprit mémorisant les titres l'intéressant. Le grec... les fleurs... la poésie.

« Andros, l'homme. »

Sa voix, souffle fragile entre ses lèvres délicates, rivalisait avec le murmure du silence. Les mots s'enchainaient entre eux, sans rythme excessif, tergiversant à peine sa respiration contrôlée. Tout surplus de bruit se révélait inutile. Tout en son être était maitrisé.

¤ ¤ ¤

Sullyvane leva avec lenteur le visage. La peau grâcile de son cou se tendit en son mouvement, étirant la courbe délicate de sa nuque, tandis qu'il fermait avec douceur ses paupières noires. Les cils recourbés se posèrent, immanquablement sur la peau tendre de ses galbes oculaires. L'androgyne garda le silence, puis sans se retourner, inspira avec délicatesse le parfum des livres. Les gens tournaient comme des satellites à ses côtés, papillons fous rendus excités par son charme étrange. Qui était l'être? Don de Dieu ou malédiction? La magie de l'école n'opérait pas sur son corps, il n'avait rien à voir avec les essences caractérielles de la terre imprégnée. Il était elle. Elle était il, et personne ne pouvait comprendre cela.

Rouvrant les yeux, Sullyvane étudia les environs calmes, comme une eau paisible. Semblable à un phare, il était solitaire, assis à même le bureau, ses jambes balancée dans le vide, marquant de leurs mouvement une cadence cardiaque. Son dos, raidi par la tenue de ses bras bloqués aux coudes, il veillait à ce que personne ne l'approche. Il était un chaton adorable qui veillait à la cage de l'oiseau.

Alix soupira, passant une main dans ses cheveux mi-long d'un noir profond. Il se redressa et sembla regarder tout ce qu'il y avait autour, humains comme objets. Le sorcier écouta les paroles du garçon et haussa un sourcil. De l'allemand? Était-ce bien cette langue qu'il entendait? Toujours est-il que son cadet répondait à l'élégance et la chanson des langues néo-latines par du germanique brutal et sec. Alix n'avait rien contre les allemands, encore heureux mais il n'aimait pas ces consonances violentes alors que l'espagnol, même en pleine colère semblait chanter, les habitants de l'est semblaient fâchés même quand ils étaient calmes... En plus l'adolescent ne comprenait strictement rien, pas de quoi le calmer ou le mettre plus à l'aise. Ethel semblait désormais méfiante et elle avait bien raison. Heureusement la fille semblait le croire lui, pas difficile en même temps si l'on se basait sur les étranges réponses du petit garçon.

-Si... Si tu me ressembles? Je ne comprends pas, c'est quoi ce délire? Où veux-tu en venir?

Fit-il, sans colère cette fois, totalement surpris par l'air énervé de son interlocuteur. Enfin énervé, vraiment? Plutôt défiant non? Comment savoir? Cet individu avait des manières bizarres d'agir et Alix lui ne voyait absolument pas de quoi son camarade parlait. Vrai quoi... Le métisse était grand et avait le teint café au lait alors que l'autre avait la peau très pâle avec un look très pseudo gothique. Enfin quelque chose dans ce goût en tout cas parce que le mannequin ne s'y connaissait absolument pas malgré ses notions de mode. Le garçon était trop jeune pour vraiment comparer son physique avec un adolescent de 15 ans... Et si c'était une comparaison mentale? Impossible... Ils ne se connaissaient pas! Le jeune sorcier soupira en regardant celui qui s'était présenté comme se nommant Sullyvane. On n'avait pas idée de se maquiller ainsi à cet âge, c'était effrayant presque... Non mais ses parents le laissaient réellement être ainsi?

Sullyvane était gothique ou quelque chose approchant alors qu'Alix avait un look plutôt élégant et sobre surtout, tandis que l'autre ne pouvait qu'être remarqué avec son noir violent partout posé sur un visage de gamin. Le préfet lui, c'était les couleurs, la joie de vivre tout en sachant rester discret et raisonnable... Alors que son interlocuteur faisait tout dans l'excès, surtout ces marques de noir si épaisses au goût du mannequin sous ses yeux. Leur seul point commun c'était peut-être le fait qu'ils soient assez minces, et encore Alix l'était proportionnellement plus comparé au garçon vu qu'il était mannequin et que comme beaucoup d'entre eux il était à la limite du maigre. Mais bon, passons, qui était cet étrange gamin? Sur le coup il avait presque oublié son animosité... Attendant la réponse du garçon pour tenter d'y comprendre quelque chose, le sorcier se tourna vers Ethel. Il hocha la tête quand elle promit de se méfier en disant "qu'il n'y parviendrait pas" en signe d'assentissement puis passa à autre chose.

-Au fait, tu serais d'accord pour parler à Madame McGonagall des agissements de William Carther? Je chercher plusieurs élèves qui voudraient bien témoigner... Ce qu'il fait est tout sauf correct. Tu en penses quoi?

Rien à voir. Deux réalités différentes, deux conversations totalement contrastées mais bon, tant qu'il l'avait sous la main et si ça pouvait redonner un semblant de normalité à cette discussion bizarre ce ne serait pas plus mal. Enfin quoique le sorcier parlait de Carther qui était aussi taré, dans un autre genre, que ce drôle de gamin... Donc un point commun. Mais voyons ce qu'allait répondre le pseudo gothique. Alix devait-il lui laisser une chance? Tâchant de songer que lui aussi était très différent et mal perçu dans sa maison -mais il ne fixait pas les gens en les appelant non plus.- le mannequin fit un effort extrême, il tira une chaise et s'assit en bout de table et sortit ses devoirs. C'était la dernière chance de Sullyvane de s'expliquer puis d'agir normalement... Enfin.

Les envolées des mots traçaient en leurs essors une plainte sourde dans le coeur de l'enfant. La chaleur du souffle de l'androgyne métis s'estompa en un mouvement de recul, qui comme un serpent se lovant, s'écarta du jeune chat sombre.

Son corps était souple. Plus souple que n'importe quel autre métabolisme masculin. Les yeux de jais voyaient juste. Il ne s'était aucunement trompé. La colère rongeait son ventre, comme un monstre, aux crocs luisants, dont le lissage perforait de balafres sanguines les tissus de son être. La colère...

Non. Réfréner cela un un banal énervement, tandis que ses doigts se crispaient, tendres tueurs sur la feuille peinte du livre, froissant avec une lente torture le papier, sans qu'une seconde ne lui vienne à l'idée de cesser le supplice de l'exquise esquisse. Douce surface qu'il broyait, pour ''un simple énervement.''.

« Si... Si tu me ressembles? Je ne comprends pas, c'est quoi ce délire? Où veux-tu en venir? »

Un cri bref dans sa poitrine, tandis que son visage se détournait de l'autre. Androgyne against androgyne. L'autre ne disait rien. L'autre se nommait, disait son esprit.

Papillon rendu fou par une lumière venue subrepticement hypnotiser son corps meurtri. Puis un cache doucereux dont le martyre fût de détruire tout rêve d'espérance. Valérianes mourantes, dans le flux et le reflux des pensées oubliées, abandonnées par des désespoirs trop profond. Cela lui faisait mal, oui, mais l'androgyne releva la tête bravement, les yeux froids.

Il y eut des échos de paroles, mais Sullyvane n'en tint compte, fermant les yeux dans son lent exercice de voltige; descendre de la table. La semelle qui effleure le sol, délicatesse. L'appuie de sa cheville, équilibre. Le soutient de ses épaules, droiture.

« Quand j'avais huit ans... »

La mâchoire était crispée. Ses yeux entourés de noir s'étaient soudés au visage de l'autre. Presque un lui, seulement, une non reconnaissance blessante, vexante.

« Un garçon m'a ordonné de me mettre nu, parce que je ressemblais à une fille. Il ne croyait pas ce que je disais. Je lui ai répété. Mais il a continuer à chercher à enlever mes vêtements, alors je lui ai obligé à ressentir de manière physique ce qu'il m'infligeait. »

Aucun détail sur les testicules explosant, une au moins, sous la violence précise de son coup. Juste le sentiment de réactivité, la vitesse et la souplesse. Son corps qui pendant une minute, ce jour mémorable durant toute sa jeune vie de pacifiste, s'était transformé en une arme de colère. Simplement parce qu'il avait laissé filtré des ressentis d' ''énervement'' au stade ''colère ''.

« Aujourd'hui, je me retrouve plongé dans un cadre qui n'est pas normal. Je ne comprends pas ce que je fais ici. Non pas que je n'y ai pas ma place, puisque je suis... »

Ses mains, tendres ramures d'ivoires, aux ongles noires, ses griffes. Il replia les phalanges, étudiant les lunules noircies, comme une trainée de nues camouflant l'astre de la nuit. Oui...

« Atteint de magie? Mais cela se révélait génétique, finalement. Je n'ai pas compris, et puis ensuite, je t'ai remarqué. »

Admiration instantanée, envie possessive, surplus d'informations erronées... incompréhension.
Mélange savant de sentiments, un simple regard, une mise en bouche qui l'avait questionné, intérogé sur le pourquoi du comment. Oui, l'être dans toute sa profondeur. Un miroir? Un miroir du désir, révélant ce qu'il espérait depuis sa prise de conscience?

« Un pseudo sorcier comme moi... qui rencontre quelqu'un comme toi. J'ai été si heureux sur le moment, vraiment! »

Un large sourire, lourd de sens, et significateur de tout ce qu'il avait ressenti et voulu exprimé.

« Mais tu te révèles assez méchant. »

Chute. Fin de l'histoire. Terminé.

*Attention, la terreur de la bibliothèque arrive ! *

Lilou bousculait toutes les personnes qui se trouvaient sur son chemin sans s'excuser, qu'il soit grand, petit, jeune, vieux, Gryffondor ou Serpentard. La gamine avait une importante mission: rapporter cette lettre de la part d'Akiko à Ethel saine et sauve. Or, quand il s'agissait de dévaler tous les escaliers et d'arpenter tous les couloirs de Poudlard pour Ethel Perks, c'était bien un job pour la Miss Deprunay. Malgrès qu'elle ne puisse pas encadrer la jeune Serdaigle, Lilou avait su supporter les manières insupportables d'Akiko et finalement lui arracher la lettre des mains pour courrir vers Ethel.
La brunette était maintenant au quatrième étage et arrivait, essouflée, à la bibliothèque. Elle tenta de se redresser, de s'applatir ses longs cheveux noirs et de remonter son jean troué afin de ne pas passer pour une dépravée (qu'elle était, oh que oui). Essayant d'adopter un sourire naturel, elle reprit sa route à pas mesurés (et se rendit compte trop tard que sa chemise à carreaux était mal boutonée) et poussa délicatement la porte. Mme Pince se figea, regarda Lilou de haut en bas et soupira d'un air mauvais. *Suis-je si décoiffée?* La jeune fille tenta de lui renvoyer un sourire aimable, puis chercha son amie du regard. Ethel était là, assise en compagnie de deux Serpentard *Malédiction !* et Lilou lui reprocha de n'avoir pas assez de réserve envers l'ennemi.
La gamine s'avança vers eux et déglutit. Comment cacher son caractère de Strangulot enragé devant sa meilleure amie? Le plus jeune Vert posait des questions étranges, et Lilou haussa légèrement un sourcil devant son incroyable question. M'enfin, il déconnait, c'était sûr.

-Salut Ethel ! Tiens, j'ai ça pour toi, Dis la gamine en lui tendant la lettre.

Elle addressa un sourire un peu crispé aux deux Serpentard. C'était dingue l'effort qu'on devait faire pour ne pas les virer à coup de manche à balais.

-C'était aussi pour me faire pardonner de t'avoir fait perdre six cartes de chocogrenouilles hier. J'ai pas fais exprès.

La gamine ne préféra pas voire une fois de plus l'air mi exaspéré mi ammusé d'Ethel, et détourna le regard. C'était très génant de se faire prendre pour une gamine devant deux fi... euh garçons de Serpentard. Lilou considéra un instant le Serpentard qu'elle connaissait de vue, Alix Ylian, et tenta de relançer la discution.

-Excuse moi, tu parlais bien de McCarter? C'est un vrai abrutit. J'ai été collée au tout début de son premier cour.

Décroisant les bras, l'enfant ferma les yeux. Ses mains glissèrent jusqu'aux épais plis de son vêtements, camouflant dans les ténèbres doucereux ses doigts blancs.

-McCarter n'a pas tort sur tout, c'est vrai qu'apprendre avec sérieux est important, ne pas ménager les élèves pendant les exercices non plus... Mais il y a des limites à tout. Je vais aussi répondre à ta questions suivante.- Il marqua un petit temps, ne se rappelant même plus s'il avait appelé le seigneur noir par son nom auparavant. Ce patronyme s effrayant...- pour compléter mon exemple. Le seigneur des Ténèbres soit... Hum... Voldemort donc-Ouf! il l'avait dit et le mage n'était pas pour autant apparu devant ses yeux pour le châtier. Son nom était prohibé l'an passé, un tabou magique faisait intervenir une patrouille dès que le mot était prononcé, évidemment, le traumatisme était resté.- c'est un peu le sosie d'Hitler-bizarre, le nom de cet être tout aussi abject n'effrayait pas de la même façon, les gens avaient toujours prononcé son patronyme.- comme tu connais le monde moldu, je suppose que c'est la meilleure comparaison possible. Comme Hitler, le mage noir voulait la "pureté", sauf que lui son obsession ce n'était pas les cheveux blonds et les yeux bleus mais le sang... Tu vois, un peu comme Franco pour la religion: "la pureza de sangre", il fallait prouver son statut de chrétien sur plusieurs lignées, là c'était pareil; il fallait être "sang-pur", c'est à dire issu de parents sorciers et de grands parents du même rang. Les nés moldus comme toi, ou tout aussi "grave", les "sang mêlés" comme moi, voir les enfants de cracmols, des enfants issus de parents sorciers mais n'ayant pas de pouvoirs magiques étaient à éliminer. Pareil pour les intellectuels trop vindicatifs, les handicapés, les homosexuels etc... Bref, tu vois le coup des juifs? Et bien tu aurais été vu comme un "juif" pour Hitler en quelque sorte, moi aussi je l'étais. Les Serpentards, ceux de notre maison sont un peu comme les allemands à cette époque, vu comme des meurtriers tous autant qu'ils soient, des futurs "mangemorts", soit les fidèles de Voldemort. Mais comme certains allemands, tous n'étaient pas d'accord avec ce régime dictatorial mis en place jusque dans l'école, laquelle était dirigé par deux de ses sbires... Torture, éducation à la magie noire, culte de la personnalité, tout y était. Nous avons résisté, surtout des Gryffondors, Serdaigles et Poufsouffles mais aussi quelques serpentards car nous ne sommes pas tous sang pur et que même certains d'entre eux, malgré leurs privilèges n'étaient pas d'accord. De plus la dirigeante mangemorte du château me haïssait personnellement pour d'autres raisons, mais inutile d'en parler ici. Sauf pour te dire que lorsque McCarter a répondu a un élève de Serpentard, un de mes camarades contre le régime et surtout très maltraité pour son sang totalement impur et ses tendances... hum... Homosexuelles-sujet ô combien tabou pour lui, mais là il n'impliquait qu'Isaac dans sa définition, pas lui, c'était donc un peu plus facile.- clairement affichées a été plus torturé que quiconque, il lui a simplement dit qu'il n'avait certainement pas à se plaindre vu qu'en tant que Serpentard il devait être un futur pro mangemort. Imagine l'insulte. Nous n'avions plus que ça Sullyvane... Ce garçon, moi et d'autres, la fierté d'avoir résister... C'était comme traiter n'importe quel allemand innocent, non pire, un allemand résistant qui a tout donné ou presque de nazi... C'était inadmissible de la part d'un professeur qui n'est pas sensé prendre part vu que le gouvernement d'aujourd'hui tente de ne pas prendre parti. Les élèves de Serpentards d'aujourd'hui ne doivent pas être l'objet d'un racisme inversé, ce qu'il a fait aurait pu exacerber les désirs de vengeance d'anciennes victimes au lieu de les calmer... Et l'insulte pour quelqu'un qui a été torturé plus que les autres encore pour être ce qu'il ne fallait pas, c'est terrible. Voilà ce que l'on reproche à cet homme, et aussi qui était Voldemort.

Voldemort...
Le nom prenait désormais une consistance, un visage au masque effroyable. Toutes les informations qui se collaient aux mots et aux traits, dessinant une fabuleuse âme noire. Une histoire intéressante qu'il avait envie de découvrir, d'explorer, de caresser, d'approfondir. Sombres connaissances d'une chose qu'il ne savait pas encore... qui était, qu'avait il fait. La comparaison était certes dangereuses, si non vérifié. Ensuite... que pouvait il se permettre de dire sur les faits qu'avaient subis son camarade?
Pourtant, il ne pouvait rien dire. La cruauté du monde... le besoin de grandir...
Secouant ses longs cheveux, l'androgynes jeta un coup d'oeil rapide sur la fille qui venait d'arriver. La teinte d'une peau satinée, aux yeux emplis d'une teinte tellement prononcée que les iris en étaient tachées. Totalement indélébile. Un tendre sourire étira ses lèvres, lorsque la main tiède d'Alix heurta la sienne. Contact rapide, prunelles vrillées, Sullyvane nota une mince cicatrice, en circonvolution circulaire, sa peau cicatrisée plus claire que la nuance métisse recouvrant le corps entier d'Ylian. A ce détail, les lèvres de Sullyvane s'entrouvrirent pour laisser une canine tendre la membrane sanguine de sa lèvre inférieure. Il releva lentement la tête sur la Bibliothèque qui semblait se concentrer sur leur petit groupe.

-Désolé, je suis nul en botanique... J'ai rien compris à ce qu'il demande, la dernière fois j'ai failli me faire manger par une de ses chères plantes... On peut essayer ensemble si tu veux, je crois avoir dénicher un ou deux livres pas mal. Oups, désolé Sullyvane, tu permets? C'est juste pour lui écrire les références.

Au "oups; désolé Sullyvane", l'androgyne retint un rire. L'adolescent de quatre son ainé semblait tellement bizarre... plus âgé que lui, mais si joyeux, si... naïf. Comme si les souffrances qu'il étalait à peine,e t ce d'une voix assurée, ne lui avaient aucunement attaché à la peau. Comme s'il ne voulait y accorder aucune importance. Pourquoi? La souffrance aidait à rendre plus fort. La solitude, en fort, d'une moquerie constante. Pourquoi Alix était il comme ça? Combien d'élève de l'âge du métis avait dût subir la torture physique ou psychique? Qu'est ce... en quoi consistait le mal de Voldemort? Le mal de la magie, de la sorcellerie? Pourquoi Hitler existait il ici aussi?
Ses doigts se serrèrent avec violence, ses ongles marquant la peau laiteuse. Les yeux plissés, Sullyvane ravala un juron acerbe.

-Ne t'excuse pas... Ce n'est rien. Après ça dépend, ne confondons pas tout, pourquoi t'a-t-il collé? Faut voir si c'était "justifié" ou pas. Je comprends que ça t'énerve mais on ne peut pas l'accuser de tout.

Relevant le menton, d'un mouvement vif et méprisant qui fit valser ses mèches brune,s Sullyvane se redressa. Il était l'un des plus petit ici. Petite et frêle carrure, cachant son coeur sombre. Sans le moindre mot, il contourna le groupe, les laissant à leurs discutions.
Pas rapides, pas félins, il était rentré ici inconscient. Il en sortait avec un savoir presque absolu. Carnassier, son sourire fendit son visage angélique, ses pensées concentrés sur de ténébreux désirs. Une phrase souriantes: ne vous fiez pas aux apparences. Sa silhouette disparut entre les hautes porte de la Bibliothèque.



_________________________________