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 On a déjà vécu ça ou presque. [PV Isaac]
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MessageSujet: On a déjà vécu ça ou presque. [PV Isaac]   On a déjà vécu ça ou presque. [PV Isaac] EmptyVen 18 Fév - 15:16:38

Il se fichait de lui, c'était certain! Isaac avait bien dit qu'il n'était pas célibataire de nouveau, alors pourquoi le faire venir en ces lieux où le métisse lui avait demandé de sortir avec lui? C'était vraiment pour s'amuser alors?! Le jeune sorcier était pourtant venu, en grommelant et l'air passablement irrité certes mais curieux et peut-être avide d'en découdre si nécessaire. Le Serpentard n'hésitait pas à se battre, ce dont on doutait fermement en voyant sa gueule d'ange et ses ongles manucurés de mannequin, une erreur à ne pas commettre avec Alix qui pouvait se montrer redoutable malgré son physique fragile. Sa détermination le poussait à outrepasser les limites que dame Nature lui avait imposé et il n'hésiterait pas une seule seconde cette fois à se jeter sur Isaac si ce dernier lui avait tendu un piège. Debout et attentif, le préfet scrutait l'horizon. Il était en plus de mauvaise humeur à cause de la Saint Valentin, cette fête débile que tout ici rappelait... Inutile de sortir au pré au lard malgré la permission parce que les vitrines avec des petits coeurs et tout le reste, non merci pour lui. Imaginer Isaac avec son copain ne le dérangeait pas tant que ça en fait; bon restait un zeste de jalousie de la part de son "soi" froissé qui s'était vu plus ou moins trompé mais guère plus, Alix n'avait plus le béguin pour son camarade... Ils étaient trop différents et trop semblables à la fois pour se plaire. De toutes manières il préférait les filles, c'était décidé et c'était bien plus simple ainsi!

Par contre cette fête stupide l'énervait toujours et voir les couples roucouler lui donnait envie de vomir. Un petit brin de jalousie mais surtout cette mièvrerie dégoûlinante lui donnait le haut le coeur. Même en couple il ne voudrait sûrement plus en entendre parler. Avant ça l'aurait enchanté mais désormais le jeune sorcier avait perdu toute capacité à s'émerveiller devant ce qui était "trop chouuuu". Bon, il le croyait dirons nous... Alix ne pensait qu'au piège. Eliad lui en avait fait voir de toutes les couleurs ici, Isaac avait accepté de sortir avec lui, le jeune homme avait caché ses affaires lors de son extraordinaire escapade de Poudlard, oh oui ce chêne et lui étaient très liés donc. Adossé au tronc comme pour se rassurer et assurer ses arrières en même temps, le mannequin se donnant contenance prit un air neutre et sévère à la fois. ça... Manipuler son visage pour avoir l'air ou ne pas sembler, le métamorphomage savait parfaitement s'y prendre! N'est pas modèle qui veut... Et encore moins ancien résistant ayant survécu grâce à son apprentissage dans le mannequinat qui finalement, lui avait tant apprit pour survivre. Ironie ironie quand tu nous tiens...

Au bout d'un moment, Alix fulminait, il était du genre ponctuel, presque maniaque sur ça et Isaac avait du retard. En fait ce dernier devait être planqué quelque part à se moquer de sa naïveté ou autre, peut-être même avait-il invité des petits camarades à la fête pour voir le jeune éperdu d'amour attendre celui qu'il croyait pouvoir reconquérir. Pourquoi en serait-il autrement? Isaac le provocateur devait sûrement penser qu'Alix ne pouvait pas se défaire de son béguin et en pinçait sérieusement pour lui. Il avait juste bien joué le jeu en faisant mine d'être détaché. Son comparse était comme les autres, il adorait le faire tourner en bourrique mais décidé à ne pas se faire avoir, le Serpentard commença à rentrer, ronchonnant parce qu'il s'était fait avoir comme un débutant et qu'Isaac n'avait jamais eu l'intention de venir. Bon ok, le retard n'était pas énorme, loin de là mais quand même... Le métisse se méfiant depuis le début se sentait trop tendu pour penser à un simple souci d'horaire et puis mince, il n'était pas au service de môssieur non plus et pouvait avoir autre chose à faire! Ok il n'avait rien à faire mais bon... Ce n'était pas une raison!
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  • Isaac Deniel
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MessageSujet: Re: On a déjà vécu ça ou presque. [PV Isaac]   On a déjà vécu ça ou presque. [PV Isaac] EmptyLun 21 Fév - 15:49:24

Ah quelle belle journée ! Le ciel est nuageux, les oiseaux se les pèlent, des flocons de neige tourbillonnent, des corbeaux croassent mais ses yeux brillaient et il chantonnait un air à la mode en jetant toutes ses tenues sur son lit. Owned ! Depuis combien de temps n’avait-il pas acheté de nouveaux vêtements ? Son plus bel ensemble datait de Mathusalem. James l’avait déjà vu le mois dernier avec et il ne supportait pas porter deux fois la même chose, entendre la remarque fatale du « Tu avais déjà ce t-shirt la dernière fois non ? ». Mais il négligeait ces considérations superficielles depuis la rentrée de janvier. Le rituel animagus, les cours et le quidditch le plongeaient dans une réalité de petit sorcier trop sérieux pour sortir ou consulter les revues des derniers créateurs. Maintenant qu’il connaissait la nature de son animae, la partie la plus difficile de l’exercice pouvait commencer, il était prêt à sombrer sous peu dans une joyeuse confusion de caractère qui risquait de le déshumaniser et de l’épuiser jusqu’au printemps, s’il en sortait vivant. Pour la Saint Valentin, ces projets étaient mis en pause. Il avait besoin d’un peu de frivolité avant de frôler la démence, et puis, son amour lui avait fait livrer un magnifique bouquet de mariée, que demander de plus ? Le colis avait créé l’événement dans la Grande Salle. Les bouquets de roses fleurissaient à toutes les tables mais surtout devant les jeunes filles alors, évidemment, Isaac était devenu la cible de tous les regards, des rires moqueurs ou amusés et les « C’est de la part de quiiii ? » « On te demande en mariage ? » « Fais gaffe, tu vas finir par faire de l’ombre à Fowl ! ». Mais que dire ? Il ne s’était pas du tout attendu à ça. D’habitude, James ne répondait pas à ses plaisanteries et il ne pensait pas qu’il entrerait dans son jeu après la lecture de la lettre affreusement niaise qu’il lui avait envoyée la veille. La fierté s’était mêlée à l’embarras. Les réactions des spectateurs étaient particulièrement pénibles. On ne lui laissait même pas le temps de savourer cet instant. Tous les Serpentard bourdonnaient autour de lui en réclamant des détails ou en s’exclamant bêtement « oh c’est trooop mignon comme il rougit ! », ce genre de fausses rumeurs qui vous poursuit jusqu’à la mort ! Enfin, ce n’était peut-être pas tout à fait faux. Mais même Isaac devait reconnaître que devenir le centre de l’attention de cette manière était affreusement embarrassant et James le savait probablement… Qu’importe ! Après avoir quitté les curieux en affirmant que l’expéditeur était sa grand-mère (ce qui ne convainquît personne), le jeune homme s’était retiré dans son dortoir pour profiter de son bonheur en paix. Et s’il se trouvait une robe de mariée pour se venger ? L’idée était amusante mais ce n’était pas de cette façon qu’il obtiendrait son week-end. Après la lettre qu’il lui avait écrite, James resterait sans doute très méfiant. Or, il n’avait pas du tout l’intention de l’emmener dans un restaurant huppé. Non, ce serait bien plus drôle et digne de le marquer pour les semaines devraient les séparer à nouveau. Le rituel animagus ne lui autoriserait plus de distractions s’il voulait le mener à bien le plus rapidement possible.

Pendant ce temps, Aziz le petit chimpmunk bondissait d’un baldaquin à l’autre en se ratant très régulièrement. Le rongeur était trop jeune pour maîtriser les distances à la perfection. Il était plutôt amusant. Isaac l’avait trouvé à Pré-au-Lard le week-end dernier, dans une droguerie qui avait quelques contacts avec l’animalerie du Chemin de Traverse. Il s’agissait de la dernière livraison et il avait trouvé ce cadeau parfait pour Alix. La solitude de son camarade le déprimait un peu. De plus, il n’aimait pas beaucoup la tension qui persistait entre eux. Les blessures mal refermées du préfet le pesaient et arrivaient parfois à lui faire éprouver un relent de culpabilité. La date symbolique de la Saint Valentin serait une bonne occasion de mettre la situation au point et de lui expliquer enfin les raisons de leur éloignement. Il avait trop parlé la dernière fois en mentionnant son copain. Alix avait tiré des conclusions trop hâtives et il n’avait pas cherché à les corriger. En même temps, qu’y pouvait-il ? Il n’allait pas s’excuser d’être enfin heureux en amour. Ces choses là ne se commandaient pas. Et puis la réalité n’était pas aussi belle qu’elle le semblait. Il n’y avait pas que des mots tendres et des bouquets de roses pâles derrière cette relation sulfureuse… Mais l’heure avançait et il ne s’était toujours pas habillé. Alix l’attendait sans doute sous l’arbre qu’il lui avait indiqué, celui qui avait pris leur courte union à témoin. Il s’habilla à la hâte, passa au moins dix minutes devant le miroir pour se rassurer – mais la tenue lui donnait vraiment bonne allure, c’était ce qui avait décidé son achat après tout – et il enroula Aziz dans son écharpe pour l’emporter avec lui jusqu’au parc. L’écureuil se mit en boule aussitôt pour profiter de la chaleur. Ces animaux dormaient facilement lorsqu’on les mettait au chaud. Il n’avait pas très envie de le transporter dans une cage. De toute manière, même dans le parc, Aziz ne s’éloignerait pas de lui. A cause du feeling qu’ils partageaient le petit rongeur voyait encore en lui une sorte de figure maternelle à laquelle il fallait rester attaché.

Il sortit dans le parc d’un pas léger. Alix s’impatientait au loin. Quelle idée d’être aussi ponctuel ! Il ne s’agissait pas d’un entretient professionnel, juste d’une discussion entre deux élèves de Poudlard. A quoi s’attendait-il franchement ? A des révélations fracassantes peut-être ? Isaac songea un instant qu’il pourrait être très amusant de faire un peu marcher son ex en lui faisant croire qu’il avait toujours des sentiments pour lui mais, connaissant la susceptibilité d’Alix, il irait au devant d’une crise irrécupérable. Le préfet de Serpentard était agaçant et c’était bien pour cela qu’il préférait mettre un terme à ses lamentations. Il s’approcha an gardant les bras croisés autour de son écharpe et décocha un grand sourire à son camarade qui affichait d’avance un air bougon.


- C’est bon, fais pas la tête, alors que tu ne sais même pas pourquoi je t’ai fait venir ! Qui te dis que tu as envie d’avoir cette discussion après tout… ?

Il lança à Alix un regard espiègle. Son humeur excellente donnait cependant peu de crédit à ses menaces. Il était suffisamment désagréable la moitié du temps pour le rester en affichant une mine heureuse.


- Joyeuse Saint Valentin !
s’exclama-t-il soudain en tendant son écharpe. J’aurais tout aussi bien pu te souhaiter un joyeux Noël mais il parait que ce n’est plus vraiment la période. Et je sais que l’emballage laisse à désirer mais c’est pas le genre de cadeau qui s’emballe…

Non, il ne se moquait pas d’Alix. En même temps, il se voyait mal enfermer un pauvre chimpmunk dans une boîte en carton pour faire plaisir aux conventions. C’était un coup à rendre l’animal fou avant la livraison.
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MessageSujet: Re: On a déjà vécu ça ou presque. [PV Isaac]   On a déjà vécu ça ou presque. [PV Isaac] EmptyLun 21 Fév - 17:58:24

Alix préféra ne rien répondre, à vrai dire la mine joyeuse d'Isaac accaparait son attention. Depuis longtemps le jeune sorcier n'avait vu son camarade sourire, à se demander s'il savait encore le faire. Lui non plus remarque ne semblait pas avoir apprit à étirer les muscles de ses lèvres ou tout du moins paraissait l'avoir oublié. Le métisse se demandait en effet pourquoi le Serpentard l'avait emmené ici et d'où lui venait cette tête absolument resplendissante de joie. Bon, il allait retrouver son "marié" d'ici peu, c'était normal après tout pour un amoureux d'être joyeux un jour de saint valentin mais aucune malice ne perçait dans ses yeux noirs. Isaac ne semblait pas vouloir lui faire du mal comme les autres ou comme lui-même l'avait fait. Impatient de connaître la réponse, le mannequin opta sagement pour le mutisme, ainsi la conversation irait plus vite et Isaac en viendrait au fait. Se pouvait-il qu'une mauvaise blague en préparation irradie son visage d'une telle façon? Dans le même temps, une partie à peine inconsciente d'Alix lui chuchotait que l'âge des enfantillages était passée entre eux. Ils étaient si mûrs désormais sur certaines choses, trop sans doute qu'ils ne pouvaient se chamailler que sous l'emprise de l'alcool. En effet Isaac avait raison, pourquoi vouloir cette discussion absurde sur leur amourette? C'était du passé et ce n'était rien comparé à leur vécu. Pourquoi revenir en arrière comme un gosse alors qu'il avait sauté l'étape de l'adolescence et le jeune sorcier savait que dans un combat de réparties il avait perdu d'avance, plus fragile qu'Isaac car n'ayant aucun soutien, couper entièrement les ponts serait stupide. Le préfet était un brin calculateur sur le coup mais avait-il réellement le choix? S'isoler totalement en piquant sa crise de petit copain trompé un an après des faits horribles alors que ce n'était en plus qu'une amourette le condamnait au ridicule et à la solitude. Isaac lui n'en subirait aucune conséquence puisqu'il pouvait chercher ailleurs l'amitié voir même l'amour le vrai apparemment, inutile de se faire du mal.

L'air fermé pour la forme, le jeune sorcier se contenta de hocher la tête assez vivement, demandant implicitement à Isaac d'en venir aux faits. Ce que découvrit Alix ne fut pas uniquement un petit écureuil rayé encore tout jeune mais aussi qu'il ne connaissait pas son camarade. Ce dernier s'y était prit maladroitement pour faire sa demande pendant le cours mais c'était pour une bien douce intention. Avait-il retenu que le mannequin avait souvent mentionné qu'il aimerait avoir un animal mais n'en avait eu jusque là, ni les moyens, ni le temps? Ou était-ce un drôle de hasard touchant? Le sorcier contempla la bébête enfouie dans l'écharpe de son camarade, ne sachant ni comment le prendre, ni si le déranger dans sa sieste était une bonne chose, comme si la scène pouvait éclater en mille morceaux à cause d'un geste de trop et se révéler être un rêve. Isaac ne lui proposait pas une amourette ou même le grand amour mais une amitié... Quelque chose de solide sans doute après tout leur vécu en commun. La fin de sa solitude, et sa dignité bafouée de petit copain ridicule ne pouvait pas tout gâcher.

Alix essaya de se souvenir de la soirée, n'étant pas de ceux qui oublient totalement avec l'alcool et aidé par le lien que fournissait la bestiole, le jeune sorcier tenta de rétablir le contact en touchant à un terrain neutre... Ou plutôt à quelque chose qui intéressait fortement son camarade, sachant presque d'instinct que son compagnon n'avait pas dit "ça" sous l'effet de l'alcool car c'était une volonté trop profonde, trop recherchée pour n'être qu'une ineptie d'ivrogne.

-Merci, c'est gentil. C'est un écureuil c'est ça? Au fait... ça avance ton projet? Tu sais, tu m'en as parlé-De ça et de monsieur "yeux bleus", au final, ironie du sort, Alix serait-il le confident de son ex? Sans qu'eux deux ne s'en rendent réellement compte?- Animagus. Alors, tu as réussi? Je veux dire, déjà? Car ça marchera, je le sais.

Acheva-t-il confiant. Alix savait que lorsqu'Isaac se lançait dans quelque chose, en général il parvenait à l'obtenir, surtout quand ça touchait la métamorphose. Le sorcier se rappela vaguement d'un gros bouquin envoyé chez Isaac, trouvé après une course poursuite dans les librairies. Ah il l'avait cherché ce bouquin pour lui l'offrir! Se rappelant que son camarade n'aimait pas trop les "pourquoi" inutiles, le mannequin ne se décida pas à lui demander "pourquoi" ce cadeau et se contenta d'attraper la bestiole, décidant finalement de prendre le risque de casser le "rêve". Il l'enveloppa dans sa propre écharpe.

-Il a un nom?

Demanda-t-il finalement en retournant s'appuyer contre le tronc de l'arbre, l'air presque tranquille comme si tout animosité avait su le quitter à la vue de la petite bouille rousse qui venait d'ouvrir un oeil et regardait curieux, ce changement dont il était l'auteur principal.

-Euh... Il ne va pas s'enfuir hein?

Fit Alix en voyant l'écureuil-enfin ce qu'il croyait en être un.- se lever et commencer à fouiner un peu partout dans les replis de son écharpe puis à lui monter sur l'épaule et finalement sur le sommet de son crâne. Le sorcier surprit eut le droit à un changement de couleur de cheveux discret, ceux-ci ayant désormais quelques reflets plus clairs, hésitant pour un passage au blond ou au blanc, exprimant une surprise certaine
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  • Isaac Deniel
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MessageSujet: Re: On a déjà vécu ça ou presque. [PV Isaac]   On a déjà vécu ça ou presque. [PV Isaac] EmptyJeu 24 Fév - 21:51:52

Les cadeaux avaient parfois une fonction lâche mais pratique. En effet, peu de personne osaient réciter une liste de reproches à une personne qui se montrait soudain attentionnée et généreuse. Ce n’était pas poli. Le présent flattait, il établissait une paix tacite. Mais Isaac n’utilisait pas ce procédé de manière hypocrite. Il avait vraiment envie de faire plaisir à Alix, de lui prouver, par un simple geste, qu’il ne le rejetait plus. Leur histoire appartenait au passé. Seulement, le manque d’explication laissait suppurer les blessures dans le cœur de son compagnon. Son ex lui tenait rancune et, après avoir longuement pesé le pour et le contre, il le comprenait. Les choses n’étaient pas aussi limpides à l’époque. Il ne s’était pas soucié d’Alix, il n’avait jamais envisagé cette relation avec sérieux. Elle ressemblait à toutes les autres, à un couple formé sur un coup de tête, pour le jeu et la provocation. L’avait-il aimé ? Il avait ressenti de l’affection au début, mais elle s’était vite estompée. En juillet, il en restait bien peu de choses. Et puis, ils n’avaient pas vécu grand choses. Alix lui avait proposé une amourette quand il voulait s’aventurer sur les sentiers interdits. Ce qu’il avait découvert en été rendaient ces histoires de « petit ami » affreusement dérisoires. Il n’avait pas compris que le Serpentard pût encore s’accrocher à lui, au point de lui écrire, de penser à son anniversaire, d’espérer son retour à la rentrée. Cet acharnement était absurde, il l’avait oublié, ou, plutôt, il avait compris qu’il valait mieux garder les distances. En septembre dernier, James n’était qu’une rencontre sans avenir, et Alix l’aimait toujours. S’il lui avait parlé, aurait-il pu le quitter pour de bon ? La ségrégation pénible des sang-de-bourbe n’aurait-elle pas eu raison très vite de son besoin de chaleur humaine et de réconfort ? Il aurait pu vampiriser le jeune garçon, d’une certaine façon et ça n’aurait jamais été sincère. Au réveil, Alix aurait vécu une déception atroce. Il était préférable qu’il lui donne d’emblée un rôle de salaud. Et puis, ces motifs louables ne l’excusaient pas. Il n’avait pas réussi à affronter une rupture. Il avait préféré tromper Alix comme s’il n’avait jamais existé, avec la naïveté de croire que l’adolescent allait l’oublier. Son premier raisonnement était celui d’un parfait égoïste. Le souci, c’était qu’Alix lui rappelait tous les jours son attitude détestable et, depuis sa crise de jalousie en novembre, ses reproches muets étaient de plus en plus pesants. Il s’en voulait un peu et cette culpabilité ternissait son bonheur. De plus, Alix avait mal interprété ses propos. Il n’était pas aussi odieux qu’il le pensait !

Alix déroula l’écharpe sans attendre une autorisation. Il le remercia sans effusion, sans doute troublé par cette idée étrange de lui offrir un animal le jour de la Saint Valentin. Evidemment, un écureuil ne remplaçait pas un vrai compagnon, mais c’était toujours mieux que rien… A présent, Alix avait de quoi se changer les idées pour le reste de la journée !


- Oui, confirma-t-il en hochant doucement la tête à la première question du préfet. C’est un écureuil d’Amérique du nord, un chipmunk, comme Tic et Tac ! Enfin… si tu connais…


Mais Alix n’avait pas sa culture moldue et n’avait peut-être pas passé une partie de son enfance à lire le journal de Picsou. D’ailleurs, son sourire s’effaça rapidement. Le préfet enchaîna soudain avec son projet d’animagus… Pardon ? Isaac lui lança un regard à moitié éberlué. Il ne se souvenait pas avoir eu une telle conversation avec lui. La dernière fois, sa décision de commencer le rituel n’était même pas définitive. Mais ses souvenirs nébuleux lui rappelèrent qu’il avait pris à parti Alix en assurant qu’il allait devenir un animagus. A ce moment, il n’était pas vraiment sérieux. Pourquoi fallait-il que son camarade ait gardé cette affirmation stupide en mémoire ? C’était bien gentil de croire en ses capacités mais il n’avait pas très envie de se livrer. Il se méfiait des fuites. Lucy était la seule personne au courant et Ethel avait failli le griller. Il n’était pas question que le secret finisse par s’étendre à l’école toute entière. Le Ministère finirait par lui tomber dessus…


- Attend… tu m’as vraiment cru quand je… Enfin, c’est vrai que ce serait sympa mais tu sais, c’était de la fanfaronnade d’ivrogne la dernière fois…,
bredouilla-t-il, complètement pris au dépourvu.

Heureusement, Alix était une vraie pipelette. Ses cent idées à la seconde le faisaient facilement changer de sujet et il s’intéressa à nouveau à l’écureuil. Le petit rongeur venait de se réveiller. Quel était son nom ? Ahah, excellente question. Isaac avait la fâcheuse habitude d’appeler tous ses animaux sur un coup de tête en leur attribuant le premier prénom qui lui venait à l’esprit. Ainsi, sa fouine s’appelait Raoul et son hibou portait un patronyme plus étrange encore puisqu’il l’avait baptisé Top50. Alors pourquoi ne pas appeler un écureuil Aziz ? Malgré la sonorité fortement musulmane, ce n’était pas pire que Tic ou Tac… sans vouloir offenser les arabes du coin.


- Heu… Aziz…
, marmonna-t-il. Il n’ira pas très loin t’inquiète, il est trop jeune pour fuguer, il a encore besoin de se sentir protégé.

Un sourire léger frôla ses lèvres et il tendit le bout de son index à l’écureuil qui s’approcha pour le renifler avant d’entreprendre l’escalade de sa main puis de son bras.


- Je ne savais pas quoi t’offrir en fait mais quand je l’ai trouvé mignon et en plus il m’a fait les yeux doux derrière ses barreaux. C’est traitre ces trucs tu sais ! Alors bon… je me suis dit que ça pourrait peut-être te faire plaisir…


Ou comment essayer de faire passer pour naturel quelque chose qui ne l’était pas vraiment ? Isaac maîtrisait mal la gentillesse gratuite, ce n’était pas son registre préféré mais, au moins, si tout se passait bien, ses relations avec Alix redeviendraient supportables. Et puis, le préfet avait eu une réaction très honorable en duel la semaine dernière, il fallait aussi qu’il songe à le remercier d’avoir tenu tête à cet imbécile de McCarther.



Dernière édition par Isaac Deniel le Mer 2 Mar - 22:11:33, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: On a déjà vécu ça ou presque. [PV Isaac]   On a déjà vécu ça ou presque. [PV Isaac] EmptyVen 25 Fév - 19:46:33

-Oh... D'accord

Répondit Alix dérouté, cassé dans son élan d'enthousiasme pour le projet d'Isaac. Une petite voix intérieure lui disait que tout ça ne pouvait pas être les simples dires d'un "ivrogne", que c'était bien trop sérieux et que ça correspondait tellement à Isaac mais ce n'était qu'un petit bout de conscience qui "rêvait" d'être dans la confidence, d'être proche de quelqu'un parce que l'on connait son secret et qu'on peut croire en lui... Essayer de l'aider même. Désormais sans trop de sujet de conversation le jeune sorcier ne savait que dire, il laissa l'écureuil, enfin le chipmunk d'après les dires de son ex descendre de sa tête alors que la surprise passée, ses cheveux reprenaient petit à petit leur couleur d'ébène. L'animal couina lorsque Isaac prononça son nom, un nom que le mannequin croyait donné depuis le début. Il haussa un sourcil, surprit de la sonorité arabe qui ressemblait pourtant bel et bien à son patronyme. Néanmoins le sorcier ne fit aucun commentaire, il hocha la tête, ne sachant que faire d'autre, se sentant encore stupide de s'être ainsi emporté par l'idée qu'Isaac fomentait un coup comme celui de devenir Animagus. C'était une expérience qu'Alix avait toujours voulu essayer dès l'instant où le professeur McGonagall leur en avait parlé, mais ô rage, ô désespoir son ADN de Métamorphomage était trop instable pour le permettre, sans compter sa santé fragile... Toujours là pour le réfréner elle!

-Je ne connais pas non... Euh mais tu sais que je n'ai pas de nourriture pour lui, que je ne sais pas comment ça s'élève et que je n'ai pas de cage ni rien?

Le jeune sorcier se trouvait bien embêté avec le cadeau. C'était mignon certes mais il n'était pas sûr de faire l'affaire. Le métisse était depuis longtemps habitué à déambuler dans les couloirs comme une âme en peine, à faire ses devoirs seul ou tout simplement à rester dans son dortoir à rêvasser, s'endormant la plupart du temps à cause de tout ce manque de sommeil et cette santé minable pour lesquels il payait lourdement cette année. Du coup Alix ne se voyait pas trop gérer un animal, l'idée l'enchantait mais saurait-il le faire? Aucune idée... Toujours est-il que l'écureuil, après avoir reniflé ses mains sauta maladroitement sur Isaac, se rattrapant à l'écharpe de ce dernier et allant de mettre sur l'épaule du garçon.

-Bah, je crois qu'il préfère rester avec toi...

Constata Alix d'une voix hésitante, ses yeux se posant sur la petite créature qui continuait de le regarder avec curiosité mais semblait toutefois favoriser Isaac, après tout ce dernier l'avait élevé pendant un certain temps. Combien de temps au fait?

-Et tu l'as depuis longtemps? Enfin, je n'ai rien vu dans le dortoir, tout ça...

Le jeune sorcier trouva sa conversation banale et dénué de sens, comment pouvait-il jeter des mots aussi peu intéressants à Isaac? Mais d'un autre sens c'était plutôt rassurant, c'était comme si la vie reprenait un cours normal et que leur amitié tentait de se resserrer en n'ayant aucune référence à un sujet qui puisse les gêner. Toutefois Alix se demandait si Aziz ne devrait pas rester avec son ex maintenant, parce que le chipmunk en personne semblait préférer la compagnie d'Isaac. Oh le préfet n'était pas jaloux pour ça, manquerait plus que ça tiens, quel gamin serait-il pour réagir de la sorte?! Non en fait il était plutôt gêné d'intervenir entre la petite bête et le maître qu'il s'était choisi, surtout que s'occuper de lui impliquait beaucoup d'autres choses. La cage ça se trouvait, et encore en avait-il vraiment besoin? La nourriture pareil, mais depuis combien de temps Alix n'avait-il pas eu d'affection ou de compagnie? Il était décalé par rapport à ces choses simples de la vie et reprendre contact avec en prenant Aziz lui paraissait compliqué; quelque part, ça l'obligeait à faire comme si le cours reprenait, que tout était normal, qu'il était un ado normal... Et assez responsable pour s'occuper d'autre chose que lui même ou des victimes de dictature. s'opposer à un prof qui avait tort, ok, résister ok... Dépasser ses limites, accepter la possible mort, ok... Mais là, s'occuper de "quelqu'un" qui n'avait pas besoin d'aide d'urgence, juste s'en occuper comme ça, parce que c'était un animal qui avait besoin d'affection... Comment faire? Le dilemme paraissait stupide et pourtant c'était un grand pas qui lui était demandé. Il lui fallait sortir de sa litanie, de sa vie entre parenthèses pour ça.

-Tu as prévu quoi pour aujourd'hui au fait? Ne t'inquiète pas, je ne cherche pas à m'incruster, ni à t'embêter avec "monsieur yeux bleus"... C'est bien au final que t'es trouvé quelqu'un de bien...

Le jeune sorcier eut un sourire mince mais sincère. Oui finalement c'était une bonne chose, Isaac le méritait et son égo d'ado blessé avait enfin résorbé l'égratignure, sans doute parce que son camarade était revenu à lui et s'était excusé sans même s'en rendre compte... Avec ses gestes, sa normalité, son cadeau "banal" qu'un ami fait à un autre. Oui sans doute, et aussi parce que Alix l'admirait quelque part de s'assumer ainsi, lui préférait encore croire à une jolie fille normale qu'il saurait aimer un jour, guérissant de ce qui avait été en bonne partie, source de ses déboires. Mais bon, déjà, adopter un Chipmunk lui paraissait une épreuve, on était encore loin de ce genre de relation... Aussi comprenait-il que même si Isaac n'avait trouvé personne, jamais il n'aurait pu retourner avec. Premièrement il ne s'assumait plus du tout malgré la bénédiction de son beau père qui l'encourageait même désormais dans cette voie, et deuxièmement, il n'était pas encore tout à fait près à retourner dans le monde "normal" auquel il n'avait pas vraiment eu accès en vérité, même avant guère. Décalé par rapport à ses camarades, Alix n'avait jamais été très bien accepté, alors il avait un peu de mal, un peu plus que les autres encore à remettre le pied à l'étriller; sans compter que sa santé plus que fragile le préoccupait, l'éloignait des autres. Mais comment le confier? Sûrement pas avec des pleurs.

-Si monsieur veut bien de moi, je voudrais juste te demander un service s'il te plaît. Tu pourras t'en occuper quand... Quand je partirai quelques jours comme avant? Enfin, peut-être un peu plus qu'avant...

Acheva-t-il en souriant, l'air malicieux et charmeur comme si c'était pour rencontrer quelqu'un qu'il partait alors que bien souvent c'était pour l'hôpital. Les séquelles à retardement surgissaient maintenant seulement. Le médecin lui avait dit que ça devrait aller, mais Alix devait cesser d'être toujours sur les nerfs et se calmer, déstresser pour ça et déjà que rien que l'idée d'être "faible" l'énervait... ça n'était pas gagné! Mais on verrait bien! Le sorcier bien que n'assumant pas vraiment sa santé très abîmée survivrait, comme toujours, et la bestiole si elle l'acceptait finalement était une chance, une chance de remettre le pied à l'étriller comme avant quand il essayait toujours de s'intégrer. Dernier effort, dernière tentative... Tout n'était pas perdu encore, il pouvait bien jeter son énergie dans ce dernier test non? Cette fois Isaac était là, pas explicitement en l'encourageant mais implicitement, en lui parlant etc avec le chipmunk comme lien, comme excuse pour discuter parfois. C'était finalement une bonne chose oui. Soyons optimiste.

-En tout cas, il en aura des choses à m'apprendre, s'il a réussi à t'attendrir toi, c'est qu'il doit être doué!

Acheva le jeune sorcier avec un sourire plus franc cette fois. Il commençait enfin à trouver la situation normale, même amusante et non oppressante.

Aziz pendant ce temps là avait grimpé sur la main handicapé du garçon et reniflait la cicatrice. Sans lui faire mal car trop petit en taille et sans doute de nature assez "délicate" pour ça, la bestiole pétrissait son pouce avec ses petites griffes, mordillant dans son doigts sans chercher à aller jusqu'au sang non plus avant de se coucher en rond dedans et de commencer à... s'endormir. Incroyable comme bête, ça dormait dans la paume d'une main. Marrant.
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MessageSujet: Re: On a déjà vécu ça ou presque. [PV Isaac]   On a déjà vécu ça ou presque. [PV Isaac] EmptyJeu 3 Mar - 0:46:57

Alix accepta sa dénégation maladroite sans manifester le moindre soupçon. Il le croyait et semblait même gêné de s’être trompé. Les battements de son cœur retrouvèrent un rythme normal. En même temps, il s’en voulait un peu de lui cacher à nouveau quelque chose d’important. Sa vie n’était plus qu’un monde de cachotterie. Il reprochait à James de lui taire des pans entiers de ses affaires mais, de son côté, on ne pouvait pas dire qu’il agissait de manière plus brillante. Ce rituel animagus était un délire complet. Au lieu de se faire assister, il se mettait volontairement en danger. Si la métamorphose tournait mal, personne ne pourrait le secourir. Il redoutait une nouvelle mésaventure dans la forêt interdite. Quelques absences l’entraînaient parfois derrière le château, au fond du parc, là où personne ne s’amuserait à le chercher s’il venait à perdre connaissance. Pourtant, malgré ses inquiétudes, il se taisait. Lucy ne s’était confiée à personne, il refusait de céder à sa place. Cette rivalité idiote finirait par les perdre, il le savait. Pourtant, il était incapable de se raisonner. Sa fierté obstinée devançait les priorités vitales. Mais le chipmunk le trahissait sournoisement. Isaac n’attirait pas les animaux. Ses notes en soin aux créatures magiques étaient catastrophiques et il n’avait jamais été capable de dresser sa fouine. Raoul ne lui obéissait absolument pas et il utilisait son hibou comme un téléphone portable. Les bêtes l’ennuyaient. Il ne savait pas comment se comporter avec. Cependant, le rongeur ne pouvait s’empêcher de revenir vers lui. Une complicité évidente les unissait et leur proximité mettait Alix mal à l’aise.

- Oh ça s’élève tout seul un rongeur tu sais. T’arriveras pas à leur apprendre grand-chose, ils sont complètement bornés, dit-il avec un sourire amusé. Et j’ai pensé à acheter une cage et de la nourriture spéciale, au pire y’a tout ce qu’il faut dans la forêt.

Il caressa la petite tête de l’écureuil du bout de l’index et se laissa distraire au point de ne pas entendre la remarque d’Alix. Ses yeux s’égarèrent un instant sur le sol, et il fit un geste pour s’abaisser lorsque son camarade l’interrogea à nouveau.


- Non, non
, dit-il distraitement. Je l’ai pris la semaine dernière mais j’ai demandé à une deuxième année de Serpentard de s’en occuper pour moi. Les gamines aiment bien ce genre de missions débiles.

Il avait tout d’abord songé à laisser le pauvre petit Aziz au fond d’un cachot jusqu’à la fin de la semaine mais sa seconde nature avait finalement trouvé cette solution cruelle. Trouver une nourrice n’était pas très compliqué. En fait, l’affaire s’était décidée en moins de dix minutes. Il avait suffi d’une balade dans le couloir du dortoir des filles pour provoquer un concert de «iiiiiiiih c’est trop chou !! » « je peux le toucher ? » « Aaaah il me grimpe sur l’épaule, c’est trop rigolo, hihi lol ! ». Les demoiselles étaient donc ravies à l’idée de veiller une semaine entière sur l’adorable bestiole. Elles étaient même tristes de le rendre mais Isaac leur avait donné le numéro de son dortoir pour qu’elles puissent continuer à lui rendre visite si elles le souhaitaient… Encore une chose qu’il se garda de préciser à Alix d’ailleurs.
Le chipmunk essaya de passer sa tête dans le col de sa chemise et il le repoussa doucement. Les rongeurs étaient aussi « un peu cons » mais il préférait ne pas le signaler, c’était un coup à décrédibiliser sa forme future. Alix n’osait pas récupérer sa bestiole. Il n’avait pas l’air très sûr de lui et semblait assez réticent à l’idée d’adopter la boule de poils. Ses raisons lui échappaient un peu. Il ne mesurait absolument pas la violence des traumatismes d’un ex petit ami qu’il n’avait jamais vraiment compris. Et comme ce dernier l’interrogeait soudain sur sa journée, il se perdit dans quelques rêveries au sujet du charmant « Monsieur yeux bleus », au bouquet, à l’annonce du journal, au week-end torride qu’ils allaient passer… Il n’était pas certain de pouvoir affirmer qu’il s’agissait d’un type bien, comme le disait Alix, mais il incarnait, à cet instant même, tout ce qu’il désirait le plus au monde. C’était effrayant, et terriblement agréable à la fois.

Il essaya de lui répondre mais on ne pouvait pas dire qu’Alix fût capable de laisser parler quelqu’un qui employait quelques secondes au silence. Le voilà qui repartait sur le chipmunk pour aborder une fois de plus ses soucis. Après la cage et la nourriture, il avait besoin d’un gardien. Le jeune homme n’avait toujours pas réglé ses problèmes de santé, et Isaac soupçonnait son état moral d’y être pour quelque chose. Sa forme ne serait pas meilleure tant qu’il ne retrouvait pas un bon équilibre dans sa tête. Que dire ? Il n’était pas temps de lui faire la morale là-dessus. La petite bête pourrait peut-être l’aider un peu, et son soutien implicite aussi. Cependant, il n’avait plus le temps ni l’envie – avouons le – de prendre le préfet de sa maison en charge.


- Bien sûr, ça ne me dérange pas, sauf si je m’absente le week-end bien sûr…


Il lui envoya un clin d’œil éloquent et laissa Aziz retourner vers son nouveau propriétaire. Ces deux là avaient besoin de faire connaissance, et puis les bébés écureuils n’étaient pas très difficiles. Ils s’habituaient vite à une présence chaude et réconfortante. Alix se faisait du souci pour rien, le chipmunk l’oublierait vite. Cependant, il n’avait toujours pas trouvé ce qu’il cherchait. Ses yeux retournèrent vers le sol et son attention manqua le début de la phrase du préfet. Il s’accroupit pour examiner deux pommes de pin et prendre celle qui lui semblait la plus appétissante… heu… enfin, la plus mûre.

- A un point que tu n’imagines même pas
, dit-il en se relevant, niveau technique surtout, parce que socialement ce n’est pas trop ça…

Son sourire s’effaça lorsqu’il rencontra le regard consterné d’Alix. Cette saleté d’écureuil était en train de réduire à néant toute sa concentration, et ces histoires de saint Valentin ne l’aidaient absolument pas à rassembler des idées cohérentes lorsque la conversation se détournait du seul sujet qui l’intéressait réellement.


- Ah heu… Oui ben en fait les chipmunk sont très faciles à apprivoiser !
s’exclama-t-il penaud. Pas comme les écureuils qu’on trouve ici…

Car l’écureuil roux d’Europe n’était absolument pas du genre à se laisser approcher, un peu comme lui d’ailleurs. Il détacha un bout de la pomme de pain et la tendit à Aziz qui arrêta un instant de mordiller les doigts d’Alix pour prendre la petite écaille entre ses pattes et en rogner le bord tendre. Un peu distraitement, Isaac s’adossa au tronc de l’arbre et détacha une autre graine qu’il mordilla un coup et recracha la seconde suivante en grimaçant. Non, en fait, ce n’était pas franchement comestible. Il valait mieux en retourner à ses rêveries à propos de James… Il était peut-être temps de le présenter un peu plus concrètement à Alix… C’était aussi le but de la manœuvre après tout, faire en sorte qu’il ne passe pas le restant de l’année à le jalouser et à lui lancer des remarques plus ou moins acerbes à son sujet.

- James…
, souffla-t-il, le regard à moitié absent. Puis, il se tourna vers Alix et précisa avec un sourire de connivence : C’est son prénom. A Monsieur yeux bleus je veux dire… Même si j’aime beaucoup ce surnom, ça lui donne une identité mystérieuse, c’est mignon… Et je lui ai dit de me retrouver à Pré-au-Lard tout à l’heure, je nous ai réservé une suite dans un château… - Il valait mieux ne pas en dire davantage quand au programme du week-end. Le cher préfet était trop pur pour comprendre. Un peu plus soucieux, il essaya de dire quelque chose un peu plus sympa : - Et j’espère aussi que tu rencontreras un mec bien pour toi. Je sais que je suis mal placé pour te le dire mais… je le pense. Je sais que j’ai un peu fait le con à l’époque, mais je ne savais pas vraiment ce que je voulais et j’étais aussi une catastrophe en matière de relations humaines… Je ne dis pas que c’est mieux maintenant, mais, au moins, je comprends…

Certes, ce n’était pas d’une éloquence impressionnante. La forme ressemblait plutôt à celle d’un rustre qui s’efforçait de se montrer aimable mais, au moins, il faisait un effort… Et comme il ne supportait pas les silences qui suivaient ce genre de déclarations il tendit la pomme de pain à Alix et lança :

- Tiens, tu veux essayer ? Mais en fait, contrairement aux idées reçues, ça mange un peu de tout ces bêtes là.



Dernière édition par Isaac Deniel le Jeu 24 Mar - 15:04:11, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: On a déjà vécu ça ou presque. [PV Isaac]   On a déjà vécu ça ou presque. [PV Isaac] EmptyMar 8 Mar - 22:34:48

-Oh, c'est gentil de sa part! J'espère qu'elle ne s'y est pas trop attaché

Répondit-il d'un ton légèrement abstrait en regardant Isaac retirer l'écureuil de son col. L'adolescent comprit ensuite à peu près les sous entendu de son ex, mais pas dans leur entièreté non plus. Tout d'abord l'absence de certains Wee-kends signalée ne l'informa guère, et il devina lorsqu'Isaac fit référence au don technique de "Monsieur Yeux bleus"... Par contre allez lui faire saisir que techniquement signifiait "acte sexuel". Alix pensa simplement que cela signifiait que théoriquement cet homme aimait Isaac mais que n'étant pas très social il peinait soit à l'afficher en public, soit carrément à le montrer à Isaac de manière explicite. Et bah ils n'étaient pas sortis de l'auberge ces deux là! Heureusement que le mannequin était éveillé lui (mais bien sûr) et qu'il était doué pour comprendre les sous entendus compliqués à saisir (en fait non mais bon.). Le jeune homme écouta la suite avec intérêt; il n'était pas très friand des ragoûts aux ragots mais quand ça concernait une personne qu'il connaissait et que c'était de bonnes nouvelles, une fois sa jalousie passée, il était tout content pour son comparse. Celui-ci se mit à mastiquer une pomme de pin d'ailleurs, ce qui fit lever un sourcil au métisse et pousser un petit "iiik" à Aziz qui semblait comprendre que ce machin sans poils et tenant debout lui piquait ses friandises habituelles.

-Un château? C'est super romantique, vous allez pouvoir passer le Wee-Kend à visiter et vous promener! C'est ludique et instructif ça! Je suis sûr que cet endroit à un passé historique passionnant!

En réalité Alix avait failli aller à Gryffondor mais le choixpeau avait aussi hésité avec Serdaigle, il était bon pour les trois maisons, retirant défauts et qualités mélangés de ces demeures différentes. Toujours est-il que le garçon avait toujours été curieux, avec un plaisir pour les études qui cassait avec le cliché des mannequins débiles et superficiels. Après tout il était considéré comme professionnel maintenant, même si son but premier dans la vie n'était pas cela, que c'était juste pour rembourrer le porte monnaie, avec l'argent de beau papa qui l'aimait beaucoup désormais, nul besoin de continuer mais il y avait prit goût apparemment. Ces temps ci c'était plus dur de se regarder sur un magazine car son image n'était pas ce qu'il adorait le plus, loin de là mais arrêter lui ferait cesser ses efforts, ce qui serait vraiment tout sauf bon... Et puis Alix avait des tendances involontairement masochiste, il était attiré par tout ce qui testait ses limites et le menait au bout de ses capacités mentales et physique. Quoiqu'il en soit, c'était dans son caractère donc de ne négliger ni l'un ni l'autre, aussi croyait-il naïvement-On ne peut pas tout avoir dans la vie.- que Isaac allait visiter le château avec son amant. Une activité platonique d'un amour de conte de fées qui semblerait lui convenir personnellement. De ce côté là des fois en revanche, il faisait vraiment mannequin avec ses idées de château, de princes et de princesses... Bah, fallait bien garder un peu d'innocence après tout, non?

Les paroles suivantes d'Isaac ramenèrent Alix à la réalité, le métisse se raidit légèrement, arrachant un petit "iik" de mécontentement de la part du Chipmunk qui craignait de se faire écrabouiller. Le jeune homme était aussi gêné par les excuses d'Isaac que ses voeux de bonheur, comme si tout cela n'avait aucun lieu d'être, comme si cette demande de "pardon" était déplacé... Pourtant c'était également appréciable et ça fermait enfin ce chapitre. Décidant que cette partie du message était agréable et rangeait les choses à leur place, le préfet hocha la tête.

-Bah... Moi aussi j'ai pas été malin par la suite, laisse tomber, c'est rien.

Mais son regard semblait toutefois remercier Isaac de lui avoir dit ça, la paix était définitivement signée alors. Ouf, une histoire à ranger dans un dossier puis dans un coin de sa tête voir à passer au broyeur de papiers. ça n'avait plus lieu d'être maintenant, et c'était un soulagement! Le reste en revanche le gênait plus que prévu, ne voulant pas aggraver son cas ni mentir, le jeune sorcier opta pour une réponse vague. Ne rien dire aurait été un aveu et Alix ne voulait pas non plus de ça.

- C'est gentil, j'ai peut-être quelqu'un en vue. On était ensemble pendant la guerre. Je ne sais pas si ça se fera, elle à l'air de bien m'aimer...

Il pensait à sa copine qui était sorti avec lui l'an passé pour lui éviter plus de soucis qu'il n'en avait déjà avec les Carrow. Alix l'aimait bien également, et devinait que la jeune fille le draguait. Au moins en essayant avec elle, le sorcier n'aurait pas de retour cinglant comme avec Angélina qui l'avait planté stupidement. Et puis Julie savait qu'il était sensé être gay, si elle le draguait c'était bien qu'elle pensait pouvoir le "guérir". Quoiqu'il en soit le mannequin pensait accepter, c'était une gentille fille, attentionnée et douce, pourvue d'un caractère qui lui plaisait vraiment beaucoup. Ce serait suffisant non?

Isaac proposa à Alix de donner à manger au chipmunk, le mannequin hocha la tête pensivement puis attrapa la pomme de pin, remerciant son ex. Il tendit ensuite une "pétale" à la bestiole qui, trop empressé la fit tomber dans son tee-shirt. Au lieu d'attendre le prochain, celui-ci grimpa très vite sur son épaule pour plonger dans la chemise du préfet qui n'avait lui, pas eu le temps de réagir.

-Hiii... Sors de là! Nan mais qu'est-ce qu'il fouuut?! ¡Ve-te, sal de aquí bicho! [Va-t-en, sort d'ici bestiole]

Le pauvre métisse chatouillé mais aussi griffé de partout plongea sa main dans son pull mais ne parvint pas à récupérer le chipmunk, craignant de l'écraser, le sorcier retira sa cape puis souleva légèrement son tee-shirt, le tirant de son pantalon pour trouver la bestiole dans un équilibre précaire sur ce dernier, heureusement assez serré à sa taille. Alix récupéra le couineur qui mine de rien, remonta sur son épaule, pas du tout choqué par sa ballade et prit entre ses pattes sa "pétale" de pins retrouvé et commença à la grignoter.

-T'sais quoi? Il te ressemble... Tu as du passer chez la seconde année pour lui apprendre des choses toi...

Alix eut un petit sourire malicieux, il était encore un peu gêné mais bon. En tout cas il faisait référence à cette habitude qu'Isaac avait de toujours vouloir aller plus loin dans leurs caresses chastes d'enfants et quand le mannequin repoussait sa main d'une petite tape. Le sorcier n'avait plus honte d'avoir été avec l'ancien préfet, il pensait juste que c'était un passé révolu, un écart à corriger mais au moins, grâce aux excuses peut-être ou les bons souvenirs allez savoir, il avait réussi à y faire référence en riant.
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MessageSujet: Re: On a déjà vécu ça ou presque. [PV Isaac]   On a déjà vécu ça ou presque. [PV Isaac] EmptyJeu 24 Mar - 20:47:05

Avait-il bien dit « romantique » ? Isaac écouta Alix comme s’il était en train de lui raconter son dernier voyage sur la lune. Il faudrait qu’il lui demande le nom de sa planète un jour, car il était à peu près certain de ne pas vivre sur la même. Le passé historique du château lui était complètement inconnu. Il avait simplement privilégié un cadre favorable à des jeux… ludiques et instructifs ! Oui, les termes s’appliquaient aussi dans ce contexte. Mais il fallait être franchement naïf pour imaginer qu’il voyait son mec un week-end sur trois pour des ballades main dans la main, des baisers échangés au crépuscule et des visites de musées. Cette description lui rappelait la lettre ironique qu’il avait envoyée à James quelques jours plus tôt. Nul doute que cette perspectif effrayait autant son amant. Ils avaient mieux à faire. Et puis, disons le clairement, il était affamé, la seule chose qui l’intéressait était de pouvoir baiser, en oubliant au passage ses devoirs d’écolier et tous ces profs qui lui prenaient la tête, McCarter le premier. Il avait hâte de le retrouver, de lui montrer quelle belle surprise il lui avait préparée. Ce serait peut-être étrange au début, mais ils finiraient par apprécier. Le vice s’éployait sur la durée, dans un imaginaire commun et des fantasmes sans cesse renouvelés. La seule chose qui rendait le sexe vulgaire, c’était sa banalité.
Il haussa les épaules et posa finalement un regard navré sur son interlocuteur. Il était grand temps qu’Alix grandisse un peu dans sa tête. Ce n’était pas en cultivant un aveuglement d’enfant qu’il s’imposerait dans ce monde. Isaac abattit ses illusions à demi-mots.


- Heu… peut-être, mais tu sais, je pense qu’on va pas trop déloger de la chambre… L’aspect culturel, je t’avoue que je m’en fous un peu.

Et si cette fois le sous-entendu n’était pas suffisamment clair, il abandonnerait la partie, Alix serait définitivement perdu pour le monde adulte. Mais, au fond, il enviait cette capacité à rêver. Envisager l’amour de cette façon était peut-être beau. Il n’en savait rien. Il n’avait jamais essayé. Une relation intense était forcément violente, brutale, torturée. Elle se vivait dans la chair, la peau devenait tout un univers, un monde qui s’explorait à l’infini, se renouvelait, se polissait, touchait la perfection. Les fleurs, les rochers et les cascades appartenaient à l’idéal, aux amours platoniques, aux sentiments intériorisés. Le romantique était un grand narcissique. S’il fallait retenir une chose de la nature, c’était sa terre, cet organisme gigantesque, ses battements, sa chaleur, son odeur de poussière, de souffre et d’humus. Le reste était fantaisie de l’âme, délire de poètes spirituels. Il aurait pu tenter d’expliquer cette vision à Alix mais celui-ci était incapable de la comprendre. L’expérience ne le détournerait peut-être jamais de cette image préfabriquée. Certaines personnes n’étaient pas faites pour capter l’essence des corps. A côté des aveugles se tenaient ceux qu’on avait privés de sensualité.

Mais il n’était pas temps de débattre sur le sujet, d’opposer Sade aux romantiques et les surréalistes à Bataille, ce dont Isaac se fichait complètement. Les vagues excuses qu’il avait adressées à Alix le détournaient de ces considérations charnelles. Heureusement, le préfet n’en profita pas pour faire l’état de tous ses torts. Il semblait aussi gêné que lui et s’accorda pour ne plus évoquer ces pages sinistres de leur vie. C’était bien. Ils pouvaient tirer un trait définitif sur cette affaire et avancer sans tout ramener aux événements qui les avaient séparés. Qu’il ne pense plus à lui ! Qu’ils vivent chacun de leur côté en maintenant une bonne entente tacite, il n’en demandait pas plus. Isaac ne pensait pas nouer une grande amitié avec ce garçon. Ils étaient trop différents, ça ne marcherait pas. Cependant, ils restaient des soutiens, des alliés.
Il releva les yeux avec plus d’intérêt lorsqu’il affirma qu’il avait peut-être quelqu’un en vue pour soupirer d’exaspération la seconde suivante. Visiblement, certaines choses ne changeraient jamais. Alix était stupide et à moitié handicapé dans sa tête. C’était bien la seule chose qu’il devait travailler à guérir d’ailleurs. Ne rien dire… Surtout ne rien dire et éviter la crise, éviter à tout prix une dispute stérile qu’il n’avait pas envie d’avoir, parce que son camarade répondrait n’importe quoi, parce qu’il allait regretter sa gentillesse. Il le détesterait. Il perdrait patience et ils se quitteraient en colère, comme si rien n’avait changé, comme à chaque fois qu’ils se rencontraient. Mais… C’était quand même incroyable d’être aussi stupide ! Non, vraiment, ça l’énervait. Cette hypocrisie le blessait. N’avait-il donc personne de son côté ? Personne dans cette école pour lui dire « Moi aussi je suis gay et j’emmerde les autres ? ». Rolas et Apollon, au moins, c’était des mecs francs, mais ils étaient hétéro, et le problème des hétéros c’était que, même pour les plus tolérants, l’homosexualité avait un il ne savait quoi de profondément comique ou de délicieusement déplacé… Il explosa en laissant une fois de plus la subtilité au vestiaire :

- T’es vraiment con, et c’est pas en rejetant la faute sur un faux problème que les choses vont s’arranger. Tant qu’à travailler sur toi, fais le bien, ça t’évitera de te payer la honte le jour où ta copine n’arrivera pas à te faire bander.

Alix, avec une fille ? La blague ! Ou alors, ce type était complètement frigide et il ne servait à rien de l’imaginer au pieu avec quelqu’un puisque c’était du domaine de la théorie pure. Il commençait à se poser sérieusement la question. Aziz avait quand à lui trouvé le moment opportun pour explorer le torse de son nouveau maître. Quelle habile transition ! Il suivit la scène avec un vague amusement. Il fallait juste espérer que ce genre de spectacle ne se reproduirait pas trop souvent à l’avenir. Si Alix n’était pas capable de dompter l’écureuil un minimum, il risquait de devenir lassant. Isaac le regarda se débattre et effectuer ce qui ressemblerait peut-être à un strip-tease pour une personne sous acide. L’animal était descendu jusqu’à sa braguette. Amusant. Alix trouva même la situation assez cocasse pour oser une plaisanterie perverse, une première, c’était encourageant. Un sourire franchit ses lèvres. Ah l’impatience de ses treize ans, le lourd fardeau de la virginité… Alix s’était refusé et ce n’était pas plus mal. Il aurait tout de même été dommage que ce garçon fût le premier, surtout qu’il n’avait pas eu besoin d’attendre très longtemps pour « le faire » avec un mec diablement plus attirant. Deux ans avaient passé, et son ex en était toujours au même point. Ils n’évoluaient vraiment pas au même rythme.


- Je dirais juste que l’animal sait par instinct ce qui est bien
, répliqua-t-il en tirant légèrement la langue. Et puis si je lui avais appris des choses, ça ne consisterait certainement pas à sauter dans tous les caleçons qu’il rencontre, même si l’idée à quelque chose de séduisant… Il faudra le cadrer ce petit…

Il s’approcha pour gratter le front du chipmunk qui ferma les yeux de bonheur avant de regarder l’heure. Il avait encore le temps, beaucoup trop de temps, et il ne savait absolument pas comment l’occuper. Au moins, rester avec Alix l’empêchait de tourner en rond. Mais il pouvait aussi faire un tour dans les cachots pour voir si quelques cyniques n’avaient pas organisé une journée dédiée à la beuverie.


Dernière édition par Isaac Deniel le Ven 8 Avr - 22:36:32, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: On a déjà vécu ça ou presque. [PV Isaac]   On a déjà vécu ça ou presque. [PV Isaac] EmptyJeu 31 Mar - 21:11:13

-Ah.

Oui il avait compris... Quoiqu'il en soit, préférant ne pas imaginer comment deux hommes s'y prenaient pour ce genre de choses Alix essaya de penser lui, à l'aspect culturel du château. Malheureusement l'image de Monsieur Yeux bleus avec son cher ex passait dans sa tête de temps à autre pour le narguer et le métisse fut forcé de les voir en train de s'embrasser et de commencer à se dévêtir. L'idée était vraiment gênante mais aussi étrangement... Excitante, pas sexuellement parlant, le jeune sorcier n'était pas un pervers mais plutôt dans le sens "découverte" et exotisme. Mouais, dis comme ça, ça ne le rendait pas plus innocent! En tout cas, loin de trouver la solution, il imagina simplement que les caresses suffisaient et de toutes manières ça ne le concernait pas. Premièrement, avec Julie il n'avait pas de problèmes d'emboîtement naturel... Et puis deuxièmement il était trop jeune. Isaac à propos du premier point ne semblait pas d'accord toutefois. Le métisse se retint pour ne pas se fâcher à son tour, non... Une dispute puérile de plus ne servirait qu'à les faire tourner en rond, hors le Serpentard voulait avoir un peu la paix dans son dortoir, et puis il aimait bien Isaac alors pourquoi se battre sans arrêt? Pour l'honneur, pour son orgueil masculin -oui il en a un -_-' - l'adolescent opposa un vague...

-Tu n'es pas dans mon corps. Enfin... Euh! Je veux dire tu ne peux pas savoir l'effet qu'elle me fait. Enfin je vais pas épiloguer

Dit-il en se fardant de son mimétisme professionnalisme pour dessiner sur son joli minois de mannequin une pose mystérieuse sur commande, tout ça étant savamment étudié afin qu'Isaac imagine ce qu'il veut. Alix était bien plus doué dans les gestes que dans les paroles, normal, on lui avait apprit depuis qu'il était tout jeune à adopter l'air que les gens souhaitaient voir se peindre sur les visages

-Ya pas que lui à cadrer à mon avis...

Acheva Alix avec un froncement de sourcils pour feindre la sévérité. Bien entendu il parlait de ce cher Isaac si-trop- libéré. D'un côté il était évident que le métisse l'enviait. Lui-même côtoyait un monde à part bien particulier dont il aurait pu profiter pour faire ses premières découvertes... Mais Alix n'avait pas été assez empathique au milieu. Déjà il se distinguait pas le fait d'être un des seuls mannequins considéré professionnel qui ne prenait pas ça trop au sérieux et faisait passer ses études en avance. De ce fait, l'adolescent avait peu côtoyé les autres modèles même s'il avait pas mal d'amies -ou plutôt de copines- qui lui demandaient souvent de refermer leurs soutiens gorges ou fermeture éclairs car elles lui faisaient confiance ou encore quelques camarades garçons dans le genre plutôt "viril" qui l'avaient dragué. A croire que le mannequinat était la définition même du cliché! En attendant Isaac lui aurait été comme un poisson dans l'eau à sa place, Alix le pariait volontiers. Lui commençait à se sentir gêné de s'exposer ainsi sous les flash, quand il commençait à prendre du galon... Dommage. Nonchalamment, le métisse prit Aziz dans la paume de sa main et lui caressa le haut de la tête avec un doigt.

-J'ai eu une proposition pour un défilé très important, au niveau mondial... J'hésite, ça ferait pas mal d'argent mais bon, ce n'est pas non plus ma voie et ça m'intimide un peu quand même. Tu ferais quoi toi?

L'adolescent adossé à l'arbre n'aurait jamais pu avouer bien sûr qu'il avait toujours senti cette confusion en lui mais surtout depuis la fin de la guerre... Il n'avait jamais adoré se voir dans une glace, maintenant il détestait presque ça par moments. Comment Isaac le vivait-il? Arrivait-il encore à s'habiller avec goût juste pour le plaisir ou le faisait-il comme lui par obligation, pour avoir l'air "correct"?
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MessageSujet: Re: On a déjà vécu ça ou presque. [PV Isaac]   On a déjà vécu ça ou presque. [PV Isaac] EmptyDim 10 Avr - 10:16:49

Ce que lui disait Alix était d’une mauvaise foi affligeante. Il ne fallait pas grand clerc pour savoir qu’une fille ne faisait aucun effet au jeune homme. Une attirance véritable aurait changé son comportement, accentué sa sensibilité. Mais il n’avait pas évolué. Il montrait simplement l’image d’un garçon frigide et renfermé. Engoncé dans un mensonge auquel il ne croyait pas lui-même, il était incapable de se défendre. Isaac lui renvoya un regard emprunt de pitié. Non, il n’était pas utile de s’énerver. Sa bêtise se passait de commentaire et le bouillonnement intérieur qu’il éprouvait lui donnait tout au plus envie de le secouer. Les mots ne venaient pas. L’idée d’entrer dans un débat sans fin l’exaspérait d’avance. Il regarda Alix en songeant qu’il ne l’estimait pas assez pour essayer de le ramener à la raison. C’était un cas désespéré. Il ne voulait pas souffrir de ses problèmes, de ses questions existentielles ineptes. Pourtant, il se sentit obligé de réagir une dernière fois…

- Le sais-tu toi-même ?
murmura-t-il d’une voix insinuante. Sais-tu ce que c’est que désirer quelqu’un ? Le malaise et la pudeur qu’on éprouve en serrant contre soi un corps qui ne nous plait pas n’ont rien à voir avec de l’amour.

Ses paroles portaient les marques d’une résignation plus sournoise. Il savait que son comparse ne trouverait pas de répartie assez forte pour lui faire face. Il avait raison. Il se trompait rarement lorsqu’il s’agissait de mettre en lumière les faux-semblants de ses fréquentations. Les mots piquaient juste, droit au cœur, au milieu des démons intérieurs. Parfois, ses conclusions instantanées valaient bien une année de thérapie. Le cas était pourtant simple. Le jour où Alix trouverait la réponse à sa question, il serait guéri. Il lui laissait une chance de vivre un peu mieux, à condition de bien vouloir écouter son corps avant d’interroger sa tête.
La plaisanterie à propos de l’écureuil changea vaguement le ton de la conversation. Le préfet tenta de le renvoyer à ses propres vices sans le moindre succès. Au fond, il perdait ses convictions. Isaac lui renvoya un sourire mystérieux. Oh, il savait se tenir. Aucun élève de Poudlard n’avait eu à se plaindre de lui… Ou presque… Mais les soirées trop arrosées ne comptaient pas… Puisqu’on les oubliait toujours à moitié. Et le sujet changea soudain, par le biais d’un procédé très Yliannien qui se caractérisait par une absence absolue de logique. Il se fichait de ses histoires de mannequinat et il ne s’imaginait pas du tout « à sa place »…

- Je ne sais pas, je ne suis pas dans ton corps
, railla-t-il. Mais je suppose que si mon ambition était de poursuivre dans le mannequinat j’accepterais. Si tu préfères rester dans des marques de seconde zone, je te dirais même de quitter tout de suite ce boulot, c’est que tu n’y as pas ta place… Ce qui n’est pas une critique. Moi si on me proposait d’être mannequin, je refuserai parce que ça ne m’intéresse pas.

Toutes les opportunités n’étaient pas bonne à saisir, évidemment. Il trouvait le mannequinat vain. Que faisaient-ils à part vendre leur corps et gonfler leur égo ? Tous ne le faisaient pas par choix, il le savait bien. Pour certains, comme Alix, il s’agissait tout d’abord de profiter de ses avantages physiques pour échapper à la misère. Mais, de son côté, la question ne s’était jamais posée. Il était riche et dans son monde, ceux qui rêvaient de devenir modèles n’étaient que des prétentieux frappés de superficialité. Papa et maman connaissaient les grands créateurs et avaient vanté les splendeurs de leur adorable progéniture… Ils passaient dans le dernier catalogue Dior et ils s’imaginaient qu’ils étaient devenus quelqu’un d’important. C’était atterrant. Isaac voyait son avenir autrement. Il ne deviendrait pas un esclave de l’image, une jolie poupée aux mains de styliste affolement riches mais dont les dernières collections flirtaient souvent avec le mauvais goût. Qu’importe ! Il fallait les porter, les encourager et avoir l’air con. Cependant, il se garda d’exprimer ses pensées profondes. Il n’avait pas à influencer Alix sur ses choix d’avenir. Il n’avait surtout pas de rôle à jouer sur ce plan. Si la vocation du jeune homme était de devenir mannequin professionnel, il ne voyait pas pourquoi il ne détournerait de cette voie. En revanche, il commençait vraiment à avoir froid.

- Dis, c’est pas que je m’ennuie mais le parc en plein mois de février c’est sympa à condition de ne pas s’y attarder trop longtemps. Je crois qu’on serait mieux dans la grande salle… En plus quelque chose me dit qu’il va bientôt se remettre à pleuvoir…


En effet, le ciel s’obscurcissait doucement et, en Ecosse, les accalmies ne duraient jamais très longtemps. De plus, Isaac supportait de moins en moins le froid depuis que sa seconde nature passait la majeure partie de son hiver bien au chaud au cœur d’un arbre. Il réprima un bâillement et chassa une envie soudaine d’aller se rouler en boule dans les couvertures de son lit.
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MessageSujet: Re: On a déjà vécu ça ou presque. [PV Isaac]   On a déjà vécu ça ou presque. [PV Isaac] EmptyMar 19 Avr - 13:10:40

La voix insidieuse d'Isaac fit frémir l'adolescent qui, s'il avait été un animal aurait certainement déjà couché ses oreilles en arrière et hérissé son poil comme s'il se sentait agressé. A vrai dire Alix se sentait attaqué, il n'y avait probablement pas de quoi mais c'était parce que son ex avait touché un point sensible. Il venait de décrire exactement ce que le métisse ressentait en prenant Julie dans ses bras. Les muscles du Serpentard se contractèrent ainsi que sa mâchoire tout comme ses yeux se mirent à briller légèrement, oscillant entre gêne et colère... Mais finalement le jeune mannequin laissa tomber, préférant ne pas répondre, il fit comme si cette vérité ne le touchait pas, comme si elle n'était que mensonge justement. Il valait mieux éviter de retomber dans les affres de la dispute et demeurer en terrain neutre; surtout quand ce n'était pas lui qui avait l'avantage...

Pourquoi lui avoir demandé son avis? Ils étaient trop différents, ce qui permis à Isaac de le railler. Le préfet avait eu un instant de faiblesse, et devant son ex, c'était exactement ce qu'il ne fallait pas avoir. Reprenant ses esprits, le sorcier peu surpris que ce cher Isaac ne lui soit d'aucune aide répondit par un petit sourire. En fait son interlocuteur l'avait un peu aidé... Personne ne pouvait choisir à sa place et soit Alix laissait la peur le faire rester dans son petit trou comme un Cipmunk effrayé, soit il sortait de ce dernier pour profiter de l'opportunité qui ne se représenterait pas deux fois. Certes Alix ne voulait pas devenir une "vedette" dans le milieu mais tout ça représentait pas mal d'argent quand même... Et sans en être dépendant, l'adolescent ne voulait pas manquer de quoique ce soit quand il serait plus âgé. La notion de profiter de la moindre opportunité était dû à son enfance misérable, maintenant son beau père l'appréciait et il avait les moyens mais le mannequin était trop fier encore pour accepter qu'on lui donne de l'argent, il n'avait que 15 ans mais n'avait jamais eu ce rôle d'enfant a qui l'on offre tout sur un plateau d'or, le jeune sorcier voulait être indépendant et montrer qu'il pouvait se débrouiller.

Il faudrait réfléchir alors à la solution mais seul, comme souvent, il était assez grand pour se débrouiller, Isaac n'avait pas tort de ce côté là. Au moins la sincérité de son camarade lui apportait du soutien, que ce soit volontaire ou pas, en montrant que lui-même ne se laisserait pas marcher sur les pieds ou trop guider, son ex lui faisait comprendre qu'Alix devait se bouger, choisir, réfléchir par lui même, ce qu'il avait toujours plus ou moins fait... Pourquoi se laisser mollir dès lors? Parce que la guerre était finie? Parce qu'il n'avait que 15 ans? Non ce n'était pas une excuse...

Isaac parla de nouveau, sortant Alix de ses pensées, le sorcier hocha de la tête, en effet il commençait à frissonner lui aussi; pas étonnant vu sa silhouette si mince. Il regarda une dernière fois l'ancien préfet, inclinant légèrement la tête avant de lui sourire. Ils se quittaient sans se disputer pour une fois même si les deux garçons avaient dû faire des efforts chacun de leur côté. Leurs points de vues, caractères et vécus étaient très différents! Isaac venait d'un milieu aisé alors qu'Alix échappait à un milieu très pauvres; le premier était "libre" et libertin, le second très renfermé et timide sur ce sujet. Ils n'avaient rien à voir ou presque, pourtant ils arrivaient plus ou moins à s'entendre. Le métisse ne savait pas ce que son camarade pensait de lui, comment savoir avec Isaac? Néanmoins il pensait que celui-ci l'appréciait au moins un petit peu; après tout il lui avait offert un écureuil non?

-Au fait, tu sais... A défaut de te faire mannequin... Tu sais là, ton délire d'Animagus comme tu dis, je le verrais bien se réaliser, ce serait marrant et je crois que ça t'irais bien. Je me demande ce que tu serais comme bestiole: un Chipmunk comme Aziz tu crois? Hum nan, pas assez incisif... Disons une panthère à l'affût, ouais, je vois bien ça.

Alix plaisantait, il avait enregistré le fait qu'Isaac ne parlait pas sérieusement même s'il avait eu du mal à y croire. C'était ce qui lui faisait d'autant plus penser que ce pouvoir irait bien à son comparse finalement. Mais bon, lui donner des idées de ce genre était-ce bien raisonnable? Le préfet espérait ne pas se faire dévorer par une panthère un de ces soirs du coup. Il commença à se diriger vers la grande salle, observant les nuages qui envahissaient le ciel.

-T'as raison pour le temps... Vamos...

Le jeune sorcier lui sourit puis commença à marcher rapidement, Aziz caché dans son écharpe, afin de trouver un abri dans le château. Il n'avait rien répondu précédemment parce qu'il n'y avait rien à dire avec la voix... Juste avec des implicites et un sourire.
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MessageSujet: Re: On a déjà vécu ça ou presque. [PV Isaac]   On a déjà vécu ça ou presque. [PV Isaac] EmptyJeu 28 Avr - 23:22:35

[Petite conclusion inutile ^^]

Animagus ? Son regard ennuyé retrouva toute son ardeur. Pourquoi Alix revenait-il sur cette boutade ? Avait-il compris ? Isaac commençait à regretter sa plaisanterie. Son camarade n’en démordait pas et il allait finir par découvrir son secret. S’il réussissait son coup, il ne pourrait plus le lui cacher. Ses réactions risquaient de se calquer parfois sur le comportement du chipmunk, et le préfet n’était pas assez aveugle pour ignorer ces anomalies. Il saurait. S’il ne lui disait rien, il le déduirait tout seul. Pourrait-il alors compter sur son silence ? Il l’ignorait. Alix avait pris de Serpentard un certain nombre de défauts, à commencer par cette fâcheuse tendance à la mesquinerie dès qu’il se sentait offensé. Il ne lui faisait pas assez confiance pour lui avouer la vérité. L’écureuil le mettait sur la piste, évidemment. Alix serait un soutien utile en cas de problème avec ses métamorphoses corporelles, mais il n’était pas pressé de le mettre au courant et la discussion qu’ils venaient d’avoir à propos de sa pseudo-hétérosexualité l’avait dissuadé de lui révéler quoique ce soit. Il lui parlerait un jour, lorsqu’il serait un peu moins stupide, quand l’envie de lui coller une baffe au bout de cinq minutes de discussion lui passerait enfin. Et ce n’était pas gagné… Pourtant, il ne le détestait pas. Il souhaitait même son bonheur. Mais il ne supportait pas de le voir s’enfoncer aussi bêtement dans un chemin qui ne lui était pas destiné, comme s’il était incapable de voir autre chose que son nombril et de comprendre, enfin, qu’il ne faisait que se créer la plupart de ses problèmes. Alix était fatigant, mais Isaac savait que, d’une manière ou d’une autre, il se débrouillerait pour l’aider, à distance et sans trop s’impliquer.

Il réprima un tremblement lorsque le garçon l’envisagea sous les traits d’un animagus chipmunk. Avant-il déjà saisi le message subliminale qu’il lui avait envoyé à travers ce présent ? Non, il plaisantait. Un sourire vaguement amusé frôla ses lèvres. S’il posait la question aux élèves de Poudlard, tous se le représenteraient probablement sous les traits d’un prédateur sournois. Quelques années plus tôt, il s’était constitué une réputation de vipère insupportable qui agaçait autant qu’elle amusait. Aujourd’hui, les plus jeunes l’évitaient et les plus âgés le considéraient avec une méfiance qui forçait le respect. Même s’il fréquentait plus facilement les autres blasons, personne n’oubliait ses couleurs ni la froideur de son regard lorsque la contrariété le surprenait au milieu d’une conversation. Son caractère de plus en plus indomptable décourageait la plupart des enseignants et McCarter en avait d’ailleurs fait les frais, il ne retournerait plus dans son cours. Mais, finalement, l’insoumission lui suffisait. Il n’avait encore jamais fait de mal à personne, ses petites vengeances relevaient davantage de la facétie que du règlement de compte à mort.

Sa nature n’était pas celle d’un prédateur mais d’un être épris de liberté. Il fuyait la tyrannie… Pour imposer la sienne, dirait-on, cependant, il encourageait les autres à l’émancipation. Il ne voulait pas les voir s’écraser, pas complètement en tout cas, juste les inciter à se battre, à fuir tous ces fauves qui se croyaient puissants parce qu’ils étaient grands. Pourtant, du haut de son arbre, l’écureuil vif et insaisissable les dominait tous. Isaac se demanda si Alix comprendrait l’origine de son animae le jour où il le lui montrerait… Car ce jour arriverait. Mais pour l’instant, ils rentraient dans le silence et il retombait doucement dans ses rêveries. La saint Valentin était une fête stupide mais il allait finir par l’aimer. Il n’en pouvait plus d’attendre la sonnerie de quinze heures pour se précipiter à Pré-au-Lard… Qu’allait-il faire en attendant ? Se préparer ? Pendant trois heures ? S’il s’appliquait avec lenteur, ce serait peut-être possible… L’ennui, c’était qu’il n’avait la tête à rien d’autre…

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