Le temps prêtait à l'orage au dehors, le ciel surplombait Londres avec ses énormes nuages gris, et vint le moment où un grondement retentit, faisant trembler les vitres du bureau du directeur de la coopération magique. La pluie se libéra de son étreinte ferme, et se déversa en trombe sur la capitale Anglaise, des éclairs striaient le ciel au rythme des tonnerres, et l'obscurité envahissait progressivement le ministère. La pluie fouettait la fenêtre derrière laquelle Xenophius McGregor observait le spectacle de cette douce tempête, le visage plissé par un air de profonde réflexion, tandis qu'il dégageait ce sentiment contrarié, qu'il avait conservé depuis la semaine passée. Ses doutes et inquiétudes n'eurent cependant pas le loisir de le tracasser davantage, puisque sa secrétaire était venue frapper à sa porte, puis était entrée, l'index pointé avec insistance contre sa montre à gousset. La minuscule bonne femme s'approcha de son supérieur, le dos vouté par le temps, ses cheveux blancs noués en un chignon impeccable, elle tenait entre ses mains tremblantes un plateau d'argent sur lequel, était délicatement posé une tasse de café. D'un signe impatient de la main, Xenophius la chassa, il n'avait aucune envie d'une boisson chaude, il désirait simplement la paix.

Le sorcier se laissa choir dans son siège, ne prenant même pas la peine d'éclairer la lumière, il demeura plusieurs longues minutes dans le noir, il entendait peu à peu le cinquième étage se vider, les portes se fermer, et attendait encore, n'ayant d'attention plus que pour le tic-tac régulier des aiguilles de l'imposante horloge, accrochée contre le mur, près de la porte d'entrée de son bureau. Enfin, il était 19 heures 55, et le patriarche se décida enfin à se bouger, il se redressa puis après avoir jeté un dernier regard vers l'extérieur, il attira d'un mouvement de la main presque imperceptible son grand manteau noir, qu'il enfila convenablement, puis d'un second geste, il réceptionna sa canne à pommeau dans sa main droite, et après avoir vérifier rapidement qu'il n'oubliait rien, il transplana.

Enfin, la haute silhouette du mage noir réapparut dans le coin d'une rue, dont le sol était couvert de vieilles affiches collées contre le goudron à cause de la pluie, et qui semblait à première vue déserte. L'homme s'avança doucement, les mains rangées dans ses poches, la main droite s'appuyant sur sa canne, tandis que les doigts de sa main gauche serraient fermement sa baguette. Dans ces coins mal fréquentés, on n'était jamais trop prudent, et Xenophius était prêt à une éventuelle embuscade à tout moment, surtout ces derniers jours, où il ne parvenait même pas à dormir. Si rares étaient les gens qui avaient su un jour intimider le patriarche, Alejandro Bolivar était un de ces mafieux impitoyables, qui avait réussi à étendre son emprise sur tout le continent Américains, et qui seulement en claquant des doigts pouvait faire envahir l'Angleterre, et attaquer ainsi son principal rival. Si le mafieux n'était jamais passé à l'assaut auparavant, c'était sans doute par peur du Seigneur des Ténèbres qui avait établi son siège sur le territoire Britannique, mais désormais, le fourbe n'avait plus d'obstacle. Bien entendu, Xenophius ne se laisserait pas marcher dessus, et surtout pas par ce Colombien de malheur. Pourtant, l'idée que Bolivar s'attaque à lui le frustrer au plus haut point, de tel qu'il ne parvenait plus à fermer les yeux le soir, il avait consigné la plus grosse partie de la famille, toutes branches confondues, au manoir, et il avait fait placer des vigiles à l'entrée du domaine, et sa paranoïa l'avait poussé à déployer davantage de sortilèges de protections autour de la résidence.

Le sorcier arriva enfin devant le pub nommé « La Taverne », un lieu miteux où seuls quelques joyeux fêtards crasseux se tenaient au comptoir, le rire gras, déformé par l'excès de bière, dont l'odeur nauséabonde venait chatouiller désagréablement les narines de Xenophius, qui eut un rictus méprisant. Il traversa la pièce étroite et empestant l'humidité, et s'installa sur une banquette abîmée dans un coin sombre du pub. Le serveur tout aussi vieux et sale que son bâtiment, vint à sa rencontre, lui demandant ce qu'il voulait. Jetant un rapide coup d'œil vers l'étagère derrière le bar, qui soutenait les bouteilles d'alcool, il lui répondit de son habituel ton hautain :

- Un whisky pur feu.

A peine le serveur eut-il le temps de se retourner, que la porte du pub s'ouvrit, laissant apparaître une femme dans son encadrement, qui semblait bien trop classe pour trainer dans ce coin infâme, si ce n'était pas pour les affaires. Ne prenant pas la peine de hausser la voix, il laissa la fameuse dame rouge venir à lui.

La dame rouge. C'était donc ainsi qu'on la nommait, reprenant le pseudonyme qu'un journaliste lui avait attribué en raison de sa signature. Cela lui plaisait bien. C'était une appellation noble et emplie de mystère, inquiétante aussi dans un certain aspect, le pourpre évoquant immanquablement le sang qu'elle faisait couler. Oh, Ella répugnait à se salir les mains par des boucheries inutiles et barbares, mais ce nom inspirait la crainte et elle ne pouvait rêver mieux pour parfaire sa réputation de tueuse implacable.

Comment en était-elle arrivée là ? Elle se le demandait parfois. Elle se délectait de voir la peur dans le regard des autres, elle souhaitait que le nom de la dame rouge soit redouté, que les faibles tremblent en sa présence. Etait ce si mal d'aimer le pouvoir que la crainte inspirée chez les autres lui procurait ? Etait elle aussi mauvaise que le Seigneur des Ténèbres ? Non cela ne se pouvait pas. Après tout, l'habit de la dame rouge n'était que la face qu'elle avait choisi de montrer au monde, l'identité sous laquelle elle se cachait. Au fond, ce n'était qu'une comédie de plus, un masque, celui d'une tueuse que rien ne pouvait atteindre. Ce rôle lui permettait d'échapper à la faible femme au coeur déchiré et sans volonté qu'Arsène avait fait d'elle.

La ténébreuse rejeta ses sombres pensées à la seconde ou elle enfila son dernier vêtement, entrant dans le personnage. Se prêtant au jeu, elle avait revêtue une longue cape pourpre pour mieux se fondre dans l'image que l'on pouvait se faire de la dame rouge. Un moyen efficace de nourrir et encourager les rumeurs. Le potentiel client qu'elle devait rencontrer ce soir, était un homme influent. Il s'agissait du directeur de la coopération magique internationale en personne, Xénophius McGregor, que pourtant le mystérieux Shadow avait désigné comme un « intermédiaire ».. Quel genre d'homme pouvait ainsi faire plier le patriarche de la dynastie McGregor lui même ? Qui était-il donc ? Elle ne le saurait probablement jamais..

Il était presque l'heure. La mystérieuse lady recouvrit son visage par la capuche de son vêtement et saisit sa baguette pour se préparer à transplaner avec une ponctualité exemplaire. Naturellement, ce n'était point sa véritable apparence qu'elle dissimulait sous le rabat tissu, ce détail n'était que pour la mise en scène. Des cheveux bruns et des yeux sombres, voilà tout ce que l'on distinguait sous la cape.

Elle repéra immédiatement son homme dès l'instant ou elle poussa la porte du pub, s'attirant les regards intrigués des habitués des lieux. Néanmoins sa démarche reptilienne et son regard dur dissuadèrent rapidement les curieux. Elle n'était pas une personne à importuner et cela devait être palpable dans l'aura qu'elle dégageait. La ténébreuse se glissa à la table du sexagénaire, se plaçant sur la banquette d'en face.

« Monsieur McGregor. » Souffla-t-elle en guise de salut pour qu'il ne puisse y avoir de doute sur sa propre identité avant de tendre une délicate main gantée. « Enchantée. »

Sa voix onctueuse avait la douceur d'une caresse, aussi légère qu'une étole de soie glissant sur la peau. La future duchesse qu'elle était, ne pouvait faire que dans le raffinement et c'était là une plaisante manière d'entamer le dialogue.

La silhouette encapuchonnée s'approcha d'une démarche sensuelle qui ne pouvait appartenir qu'à une sulfureuse jeune femme. Elle se glissa sur la banquette d'en face, saluant tout d'abord l'homme à qui elle avait affaire, puis lui tendit un charmante main, soigneusement vêtue d'un gant tissé avec une matière de luxe, que le vieil homme reconnut immédiatement. Il s'empara délicatement de la main fragile d'apparence, de la mystérieuse jeune femme, et y dépose un baiser de galanterie. Xenophius scruta avec attention son interlocutrice, chaque détail était important, et pour le moment, il pouvait assurer avec conviction, qu'il avait devant lui une dame de bonne famille. Son regard glacial se posa ensuite sur son visage à peine visible, abrité par une cape aussi sombre que les mèches qui dépassaient. Il ne la connaissait pas, et était quasiment certain de ne l'avoir jamais vu, même parmi les mangemorts, il ne se souvenait pas d'elle. Tant pis, il n'avait pas besoin de connaître son identité de toute façon. Caressant machinalement sa chevalière d'or, il observa un moment la jeune femme, silencieux, jusqu'à ce que le serveur ne revienne, un verre de whisky à la main, qu'il déposa devant le chef McGregor. Celui-ci se retourna pour filer vers le comptoir, mais Xenophius claqua impérialement des doigts, lui ordonnant de revenir. L'homme à la piètre allure, pivota sur ses talons, faisant face au directeur de la coopération magique, d'un air mauvais, sûrement vexé d'être traité de cette manière. Cependant, il ne fut pas assez fou pour revendiquer son misérable droit au respect, et se tut, visiblement bien vite réceptif quant au danger que devaient représentaient ses deux nouveaux clients. Il arqua un sourcil broussailleux, et attendit. Toutefois, la vieil homme n'avait pas même tourner la tête pour le regarder, il n'avait pas cessé de fixer la mystérieuse inconnue d'un regard perçant, il lui demanda calmement, un sourire presque aimable étirant ses lèvres :

- Puis-je vous offrir quelque chose à boire très chère ?

Si ils étaient dans ce pub infecte pour affaire, Xenophius n'en perdait pas ses bonnes manières, et en tout bon homme de la noblesse, la galanterie bien que agaçante, était une preuve de savoir-vivre indispensable pour un homme tel que lui. Il laissa la Dame Rouge passait sa commande (je me permet de dire qu'elle accepte, mais si ça va pas j'édite), et toisa avec mépris le misérable sorcier s'éloigner. Un elfe de maison et cet incapable, n'avaient que très peu de différence, l'elfe était peut être même plus intelligent. Bon, ils n'allaient pas non plus s'éterniser, le sorcier avait hâte de rentrer chez lui, où un excellent diner l'attendait certainement. Il porta tranquillement son verra d'alcool à ses lèvres, puis après avalé une légère gorgée, il le reposa. Il avait connu bien meilleur comme whisky, mais de toute évidence, cet endroit n'était pas fait pour les personnes de son rang. Il se redressa un peu, et s'avança, posant ses avants-bras sur le bord de la table, et commença :

- Bien alors, je vais faire au plus court, voulez-vous ? Il se trouve que j'ai besoin de quelqu'un d'efficace et discret, malheureusement, mon employée ne correspond pas tout à fait au profil que je recherche pour cette mission.

Non Coleen n'était pas du tout discrète, elle aimait même faire de ses meurtres de véritables oeuvres d'arts, nuancer les mutilations, varier les techniques, et s'amusait pleinement à disséquer ses victimes. C'était la façon toute particulière de sa nièce de se faire remarquer, mais pour cet assassinat, il faudrait beaucoup de discrétion, et surtout, que ce soit bref, et simple. Il était certain que cette sorcière était celle qu'il lui faudrait, l'article avait su convaincre Xenophius, de ses talents.

- Il s'agit de Monsieur Fisher, représentant Anglais qui travaille au Ministère Colombien. Vous vous doutez que c'est un homme suffisamment important pour se permettre une garde rapprochée ? Je ne vous cache pas que c'est une mission délicate, qui requiert d'un véritable spécialiste. Bien sûr, si vous ne vous en sentez pas capable, je le comprendrais.

Il s'arrêta un instant, le temps parfait pour laisser la Dame Rouge lui répondre, elle accepterait la mission, par simple orgueil, et il en était certain. Le serveur réapparut avec le verre de la jeune femme dans les mains.

[Encore une fois, pardon pour l'attente ]

La jeune femme avait demandé un verre de vin rouge, le serveur s'exécuta immédiatement, traînant sa pitoyable carcasse jusque derrière le comptoir, en grommelant, mais Xenophius ignora ses remarques à peines audibles, continuant de détailler les gestes et paroles de son interlocutrice avec attention. Il se plaisait à prendre la position d'inquisiteur durant ce genre de rendez-vous, et se plaisait à user de son pouvoir et de son charisme pour intimider les autres. Dans ce cas présent, la brune se prêta à son inspection tout en demeurant détachée de tout sentiment qui puisse trahir son émotion. Intéressant. Le vieil homme savait apprécier les personnes qui avaient de la poigne et du caractère, et cette bonne femme n'avait pas cillé, c'était la sorcière idéale pour cette mission, dont il jouissait d'avance. Il n'avait pu confier cette mission à Coleen, elle demandait trop de précaution, de discrétion, et la blonde hystérique n'était pas vraiment familière à ces mots, qui sonnaient dans ses oreilles comme des sons faux et incompréhensibles. Autrement dit, l'aisance de sa nièce avec la finesse et la propreté était bien trop médiocre pour que Xenophius ne prenne le risque de l'y essayer. Mieux valait engager une personne d'assurance, dont les exploits certifiaient son talent, et qui ne risquerait pas de laisser des pistes remontaient jusqu'à lui.

Il croisa ses mains devant lui, et attendit patiemment la réaction de la tueuse, dont il devinait son intense réflexion sur le sujet. Encore une fois, leur tête-à-tête professionnel fut interrompu par l'arrivée du serveur, apportant cette fois-ci le verre de vin rouge, que la jeune femme porta presque immédiatement à ses lèvres, avant de reprendre la parole. Pour le coup, elle aurait du continuer de boire, puisque son annonce refroidit le patriarche McGregor, qui reposa ses mains sur la table, jouant avec son verre, les yeux désormais fixés sur son contenu. Il réfléchit quelques instants, ignorant la dame rouge. Il était important que cet homme disparaisse, il nuisait à la tranquillité de Xenophius, et comme si le fait qu'il ne parvienne plus à dormir le soir ne suffisait pas, il se rendait au bureau avec une certain appréhension de trouver dans son bureau Bolivar et et sa clic. Si Fisher était un espion pour le compte de Alejandro, il était urgent de neutraliser cette vermine avant qu'il n'apporte des informations trop précieuses à son ennemi. Il aurait pu s'occuper de faire renvoyer Fisher du Ministère avec ses relations, mais il ne serait tranquille que lorsqu'il l'aurait enterré.

Il releva la tête, et se caressa le menton, puis répondit d'un ton qui trahissait sans doute sa mauvaise humeur :

- Et bien, c'est assez embêtant. Il se trouve que Fisher nuit à ma tranquillité, et qu'il est urgent de s'en débarrasser. Néanmoins, je devrais pouvoir patienter quelques semaines. J'accorde une grande importance à l'efficacité et à la discrétion que requiert cette mission, voyez-vous. Ainsi, je ne vois personne de mieux qualifié pour cette opération que vous ma chère.

Il gratifia cette dernière d'un sourire admirateur. Il tenait à ce que la Dame Rouge liquide l'homme de ses soucis, et personne d'autre. Un choix capricieux peut être, mais le vieil homme avait pour habitude qu'on cède à ses volontés. S'il lui faudrait rester vigilant quelques semaines de plus, il le serait, et veillerait même à laisser Megan à Poudlard pendant les vacances, s'il le fallait, il prendrait ses congés en attendant que l'importun soit réduit à l'état de poussière. Il n'avait aucunement peur de ce pauvre homme, mais plutôt des conséquences que cela engendrerait. En tant que directeur de la coopération magique internationale à la réputation quelque peu douteuse quant à ses positions pro-sang pur, il ne pouvait se permettre un écart. Si Fisher l'attaquait, il n'irait pas de main morte, et Xenophius serait forcé de riposter avec d'autant plus de vigueur, les soupçons concernant son appartenance au Seigneur des Ténèbres s'agiteraient encore plus. Il fallait éviter ce scénario qui nuirait à son rang social, et pour cela, il valait mieux prendre toutes les mesures de sécurité possibles.

Il hocha la tête, puis reprit d'un ton plus neutre cette fois, pénétrant dans le regard sombre de la jeune femme :

- Combien en demandez-vous pour cette mission ?

Le prix n'était pas un problème, il était prêt à déverser ce qu'elle réclamait, à condition d'être assuré de ses bonnes intentions envers lui, en signant un contrat.

[Bah finalement tu vois Terminé pour moi ^^ ]

 Pour toute réponse, il reçut une question. Un jeu habile et calculé, auquel il se prêtait de temps à autre lorsqu'il était d'humeur à ce genre de provocations. Xenophius reprit soigneusement contenance, rajustant son col, et replaçant sa chevalière, tout en réfléchissant rapidement. L'argent n'était pas un problème, et en cet instant il lui était difficile de déterminer l'état du compte en banque de la demoiselle qui lui faisait face. Après tout, ses airs de grande dame pouvaient être un leurre, tout comme ses somptueux cheveux bruns d'ailleurs. Mais de son identité, la patriarche s'en moquait grandement, il n'était pas là pour faire connaissance.

Le sexagénaire glissa sa main droite sous sa grande cape et palpa vivement à l'intérieur, pour finalement, en sortir une bourse en cuir, qu'il remua en avant pour en présenter le contenu à son interlocutrice. Le bruit des gallions qui s'entrechoquaient alerta les clients installés un peu plus loin, qui lancèrent quelques regards curieux en leur direction. Après avoir agité la bourse d'argent, il la lâcha sur la table dans un bruit sourd, et la poussa vers sa future employée. Il devait y avoir dans les environs de 1500 gallions, et sachant que ce n'était là que la moitié, il était sous-entendu qu'au total, il payait la mort de Fisher pour 3000 gallions, soit le triple du prix officiel. Même s'il lui avait demandait son prix, Xenophius les connaissait grâce au mystérieux Shadow, mais devant une mission aussi rigoureuse, il lui paraissait nécessaire d'être généreux.

Laissant tout le loisir à la jeune femme de compter les pièces, en admettant qu'elle les compte, après tout, si elle n'avait pas besoin d'argent, peu lui importerait le contenu de la bourse. Un fin sourire vogua sur le visage dur de l'ancien mangemort, et il porta une dernière fois son verre à sa bouche, terminant son whisky d'un trait, puis il reposa brusquement son verre devant lui. Vivement, il se pencha en avant, et déclara plus clairement cette fois-ci, d'un ton lent, comme pour être certain d'être bien comprit :

 - C'est une mission délicate mademoiselle, mais très importante. Je veux voir le nom de Fisher dans les avis de décès le plus rapidement possible.

Le sorcier se redressa ensuite, et reposa lentement son dos sur la banquette, puis, il fit apparaître d'un geste rapide de sa baguette, un parchemin roulé, qu'il tendit ensuite à la tueuse. Le fameux contrat. Il avait prit la liberté de s'en occupé lui-même pour ne pas perdre de temps, sa signature et son sceau étaient déjà gravés en bas du parchemin, et il ne restait à la jeune femme, plus qu'à signer à son tour. Ne souhaitant pas s'attarder davantage, et décidant que de toute manière, ils s'étaient tout dit, Xenophius se leva subitement, et après avoir jeté négligemment deux pièces sur la table pour le serveur, il salua la dame rouge :

- Bien, passez une excellente fin d'année très chère. Oh et si vous souhaitez vous entretenir avec moi, vous savez où me trouver.

Sur ses derniers mots, il gratifia la sorcière d'un sourire encourageant, et sous les regards des clients du pub, il quitta le bar de sa démarche hautaine, avant de transplaner un peu plus loin, à l'angle d'une ruelle. Il n'avait pas proposé à Ella Schwarz de la raccompagner puisque de toute évidence, elle n'avait pas besoin d'une escorte et savait très bien se débrouiller seule. Il ne restait plus qu'à attendre la visite de cette dernière pour son rapport de mission, en espérant qu'elle réussisse, il serait dommage d'avoir donné 1500 gallions dans le vent.

(HS: Navrée, c'est court et nul mais c'était juste pour finir proprement )

Xenophius fit glisser jusqu'à elle une volumineuse bourse de Gallions. 1500 pièces d'or cash versée par avance et la seconde moitié plus tard, lorsque le contrat serait rempli. Voilà ce qui était bien payé. Naturellement l'Allemande n'allait pas vérifier le compte exact mais au poids, elle pouvait affirmer avec certitude qu'il y avait plus de 1000 pièces. La jeune femme accueillit la prime avec un signe de tête appréciateur. Ce simple geste signifiant qu'elle acceptait le contrat. Monsieur McGregor insista alors sur le caractère urgent de la mission, ce à quoi la ténébreuse se contenta de répondre:

« Je ferais au plus vite. »

L'homme fit alors apparaître sur la table un contrat magique, qu'il avait déjà préparé et signer. L'Allemande tendit une main gantée pour attraper le parchemin. Elle ne doutait pas que tout soit en ordre mais une vérification méticuleuse de chaque close était systématiquement de rigueur. Ne faire confiance à personne, telle était la première règle lorsqu'on faisait ce métier. N'ayant nulle plume pour écrire, la tueuse marqua finalement le parchemin à l'aide de sa baguette magique avant de le rendre à l'intéressé. Les lettres D et R s'étaient formées sur le papier comme si celui ci avait été brûlé. Après avoir jeté au serveur quelques gallions, Xenophius se leva pour prendre congé. Il acheva l'entretien en lui souhaitant de bonnes fêtes, ajoutant qu'elle savait comment le contacter.

Ella inclina sensiblement la tête en un salut respectueux, avant de l'imiter et quitter à son tour le pub miteux.