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 Arracher l'écorce ou perdre un doigt [T]
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  • Isaac Deniel
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MessageSujet: Arracher l'écorce ou perdre un doigt [T]    Arracher l'écorce ou perdre un doigt [T]  EmptyJeu 27 Jan - 23:11:08

Le dernier cours de la journée s’achevait dans un brouhaha de chaises tirées et de papiers froissés. La nuit tombait déjà sur les landes écossaises et les élèves s’en retournaient à leurs rires insouciants. Depuis une semaine, Poudlard avait retrouvé toute sa bonne humeur. Serpentard et Poufsouffle n’étaient pas encore tout à fait descendus de leur nuage, les ragots sur la soirée des cachots allaient bon train et les perdants trouvaient une certaine consolation en écoutant les petites histoires de chacun. Le château vivait la saison des amours en avance. Plusieurs couples se formaient sous la chaleur réconfortante des feux de cheminée. Ça en devenait presque déprimant. Ce n’était pas juste après tout, il n’avait pas de garçon à aimer entre les murs de son école. Son homme était loin, et il se serait probablement inquiété de l’état étrange dans lequel il se trouvait depuis l’ingestion de la potion… Oh, ce n’était pas flagrant. Isaac s’était bien gardé de montrer ses faiblesses. Il devait s’occuper de l’équipe de Serpentard, préparer les matchs à venir, répondre au groupe de pseudo admirateurs qui se formait un peu trop souvent autour de lui. Beaucoup de verts et argents lui réclamaient des auditions sur le terrain. Il avait beau leur souligner, exaspéré, que l’équipe était complète, ces anonymes en quête de gloire demeuraient persuadés de leur talent. Venaient ensuite les pseudo-stratèges qui avaient analysé en détail le jeu des Poufsouffle sur le terrain et avaient dessiné le plan de leur future victoire. Selon une stratégie über-ouf-de-la-mort ils ne pouvaient pas perdre ! Magnifique n’est ce pas ? Ils étaient épuisants. Isaac se demandait de plus en plus souvent quelle folle inspiration l’avait piquée le jour où il avait décidé de prendre les joueurs de Serpentard en main. C’était idiot, il venait de commencer le rituel animagus, et ses rêves, de plus en plus palpables, l’épuisaient.

Le fond de teint discret qu’il s’était appliqué en début de matinée s’estompait. Epuisé par une journée à faire semblant, il retrouvait à travers la vitre de la salle son visage pâle et creusé. Lucy n’avait pas l’air beaucoup plus en forme que lui. Où en étaient ses rêves ? La jeune fille prétendait connaître son animae. Mais il lui avait menti de la même façon pour lui faire croire qu’il était plus avancé qu’elle. A ce jeu, ils mentaient tous les deux. Au fond, c’était une attitude idiote. Il aurait été soulagé de partager son expérience avec quelqu’un d’autre, une personne capable de le comprendre, et peut-être de l’éclairer un peu. Ses visions oniriques demeuraient floues. Il courait beaucoup, tombait parfois, se réveillait épuisé, comme s’il avait passé la nuit à errer dans une forêt. La forêt. Isaac la fixait avec un intérêt de plus en plus marqué. Une chose était certaine, son animae était lié à ce milieu naturel, celui des grandes forêts occidentales, dont le sol disparaissait à la cime des pins et des chênes rouvres. Ces derniers jours, ses rêves lui donnaient quelques absences le jour. La température avait chuté et il n’était pas tranquille. Une inquiétude étrange le tenaillait, celle de ne pas avoir assez de nourriture pour survivre. Pourtant, les cuisines des elfes étaient toujours généreusement garnies. Un animal s’exprimait en lui, et cette aimable créature se laissait guider par l’instinct, par une logique très simple qui lui soufflait que le froid était synonyme de famine. La petite bête murmurait aussi qu’il valait mieux s’économiser et dormir au lieu de se dépenser en attendant le retour d’un climat plus clément. Il aimait beaucoup cette dernière idée. Mais il ne pouvait malheureusement pas passer une semaine de cours à dormir sous prétexte que l’herbe du parc était givrée. Les professeurs feraient des confettis avec ses billets d’excuse.

Malgré le froid et l’obscurité naissante, Isaac se hasarda dans le parc. Au moins, personne ne s’amuserait à le suivre, il était tranquille pour un moment. La fatigue et son animae à moitié réveillé, en songes du moins – ce qui ne l’empêchait manifestement pas de squatter une partie de sa tête – le faisaient grelotter de tout son corps. Il voulait voir la forêt de plus près. Les rêves lui donnaient peut-être des pistes qu’il devait explorer lui-même pour faciliter la révélation. En tout cas, cette situation ne pouvait pas durer éternellement, elle requérait beaucoup trop d’énergie, et ses réactions devenaient de plus en plus instables. Il commençait à douter un peu. Son entreprise était complètement démesurée. A ce stade, s’il n’y laissait pas sa vie, il abandonnerait son esprit dans les limbes d’un instinct sauvage peu maîtrisé.
Ses pas le conduisirent machinalement à la lisière de la forêt interdite. Il y entra sans la moindre hésitation, comme s’il s’apprêtait à effectuer la ballade la plus ordinaire du monde. Or, sa dernière excursion datait de sa troisième année, et elle était encadrée, loin du fiasco de celle qu’il avait vécu en début de deuxième année. Enfin, son esprit engourdit n’avait plus vraiment de place pour ce type de réminiscences. Il s’arrêta devant les premiers arbres, et, plus particulièrement, face à un conifère imposant. Son regard se figea. Victime d’une autre absence, il posa sa main sur le tronc, au dessus de sa tête. Ses doigts se crispèrent, s’enfoncèrent dans l’écorce et, dans un élan soudain, il essaya de s’élever. La douleur le ramena à sa réalité. Un cri plaintif lui échappa et il contempla sa main droite horrifié, des larmes au coin de ses yeux. Ses doigts étaient tout éraflés, l’ongle de son majeur s’était retourné. Il serra les dents. Comment avait-il pu s’abîmer la main aussi bêtement ? Il souffla dessus sans grand succès pour essayer de faire passer le mal, et la morsure du froid n’arrangeait vraiment pas son cas. Et puis où était-il en plus ? A la lisière de la forêt, rien de grave. Mais s’il s’était avancé davantage ? Ses derniers souvenirs s’étaient évaporés. Quelles étaient les mises en garde de son ouvrage à propos des animagi ? Ne précisait-on pas que beaucoup de sorciers y avaient laissé leur vie ? Les fondements de plus en plus évident de cette « légende » n’avaient vraiment rien de rassurant…



Dernière édition par Isaac Deniel le Jeu 28 Avr - 20:17:24, édité 2 fois
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  • Ethel Perks
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MessageSujet: Re: Arracher l'écorce ou perdre un doigt [T]    Arracher l'écorce ou perdre un doigt [T]  EmptyVen 28 Jan - 10:39:15

Depuis une semaine, on entendait des exclamations de joie dans tous les recoins du château. Chaque fois qu’ils le pouvaient, les élèves de Poufsouffle et de Serpentard exprimaient leur joie d’avoir gagné leur premier match de Quidditch de l’année. Ah ça, on allait le savoir que Gryffondor et Serdaigle s’étaient fait battre à plate couture. Mais, il fallait s’estimer bons joueurs. Chaque maison s’était extrêmement bien battue, jusqu’au bout. Et, malgré les quelques blessures qui résultaient de ces affrontements, les élèves en avaient tiré de bonnes leçons et une satisfaction d’être montée sur un balai. Ethel s’en tirait avec quelques bonnes blessures et une entorse au poignet qui guérissait doucement. Fallait dire qu’elle avait été salement amochée durant le match. Les poursuiveurs adverses s’étaient acharnés sur Page et sur elle, envoyant la préfète à l’infirmerie dès le début des hostilités. Fort heureusement, toute l’équipe était ressortie vivante de ce petit match amical.

Maintenant, il fallait se remettre sérieusement au travail. Et, dès le lendemain, commenceraient les travaux pratiques en cours de Potion et de Botanique. En vérifiant sa réserve, Ethel s’était rendue compte qu’il lui manquait des ingrédients. Malheureusement, la réserve était fermée et, de toute façon, elle était interdite d’accès. Ethel le savait bien. Les ingrédients qu’elle désirait n’étaient dans aucune des serres. Elle avait vérifié un peu plus tôt dans la journée. Une élève plus intrépide de 6e année de Serdaigle lui avait suggéré de se rendre à la lisière de la forêt interdite, en lui assurant qu’elle y trouverait tout ce qu’elle désirait. L’idée n’était pas très maligne. L’endroit était interdit et ça, la galloise le savait depuis son arrivée à Poudlard. Le professeur Dumbledore avait alors récité les endroits interdits dans les périmètres du château à savoir la forêt interdite et le septième étage. Etaient venues s’ajouter d’autres pièces du château suite aux évènements qui s’installèrent ensuite dans l’enceinte de l’école.

La cadette Perks n’était pas du genre téméraire. Mais alors pas du tout. C’était plutôt le contraire. Elle avait peur de beaucoup de choses. Et, si elle se trouvait là, c’était uniquement parce que si elle n’avait pas les ingrédients qu’il lui fallait pour le lendemain, elle ferait perdre des points à sa maison. Et ça, pour l’orgueil des Lions, il n’en était pas question. Elle avait quitté la salle commune en toute discrétion. Après tout, il faisait encore jour quand elle était descendue. Sa cape sur les épaules, elle espérait que personne ne la remarquerait. Elle savait qu’elle aurait peut-être du demander à Page de l’accompagner. La préfète des Lions c’était la meilleure pour ce genre d’expédition dangereuse et imprévue. Mais non ! Ethel avait voulu faire cavalier seul. Tant pis si elle se faisait prendre. Elle irait en retenue, elle laisserait passer et puis tout reviendrait à la normale, non ?!La galloise avisa un petit buisson et s’y arrêta pour couper quelques feuilles. Ce n’était pas vraiment ce dont elle avait besoin pour le cours de potions, mais elle savait que cette plante pouvait lui être utile si elle voulait avoir l’esprit plus clair pour mieux réviser. Ce qu’elle ne voyait pas dans le noir, c’est que les branches étaient recouvertes d’épines. Elle retira vite son doigt ensanglanté et le porta à sa bouche.

Mais le cri qu’elle réprima ne fût rien en comparaison avec le bruit qu’elle entendit un peu plus loin. Cela lui glaça le sang et aussitôt elle réalisa qu’elle était seule, dans un endroit interdit, infesté de créatures dangereuses, que la nuit tombait, que ce soir c’était certainement la pleine lune et qu’elle allait certainement se faire bouffer toute crue si elle ne prenait pas ses jambes à son cou tout de suite, maintenant. Fort heureusement, une sorcière pleine de jugeote ne se déplaçait jamais sans sa baguette. Ethel serra, avec le peu d’assurance qu’elle pouvait trouver au fon d’elle, la brindille de bois censée lui servir de protection.

Les hurlements qu’elle avait entendus n’avaient rien d’humains. Mais, en même temps, la gamine ne connaissait pas beaucoup d’animaux qui faisaient un bruit pareil. Même en épluchant son manuel des créatures magiques_quand elle parvenait à l’ouvrir sans risquer d’y perdre un doigt_elle était sûre de ne pas trouver la bestiole à qui pouvait bien appartenir un tel cri. D’autres bruits, eux provenant de la nuit, vinrent rejoindre le concert aussitôt créée.


« Tu es une gryffondor, ma fille ! Tu n’as peur de rien ! Le courage est maitre mot de ta maison, tu n’as rien à craindre. Sans doute est-ce un petit animal blessé devenu la proie d’un plus gros. C’est la loi de la nature non ?! »


Ceci bien sûr c’était plus pour s’auto-convaincre que pure réalité, bien entendu. Ethel avait peur et, on ne pouvait lui ôter cela. Après tout, la peur c’était une preuve d’intelligence, non ? Si elle avait peur, la jeune fille n’irait pas plus loin, pas vrai ? Ou alors, elle n’aurait qu’à aller voir. Si ça se trouve, il y avait quelque chose, voire quelqu’un, en danger non loin d’elle. Certes, elle n’avait aucune raison d’être là et même si son acte se révèlerait brave, au final, ce ne serait qu’acte de bêtise et d’absence de réflexion. Bref, digne d’un Gryffondor quoi. Le courage remplace la réflexion et si on réussit c’était du coup de bol plutôt qu’autre chose. Mais, les Lions s’en étaient toujours sortis comme ça, non ? Et puis, si elle se débrouillait toute seule, la galloise pourrait en tirer une certaine fierté. Elle pourrait affirmer qu’aucun de ses ainés ne lui serait venu en aide, qu’elle avait agit toute seule comme une grande et non comme une assistée qu’elle se trouvait être depuis qu’elle était toute petite.

Baguette pointée devant elle, un Lumos éclairant au mieux sa trajectoire, Ethel s’enfonça un peu plus dans la forêt. Les hurlements n’avaient cessé. Et, plus l’adolescente s’approchait, plus ils lui semblaient humains. Elle leva la tête pour apercevoir la lune parmi les branches feuillues des arbres. Il n’était pas encore très tard, elle ne pouvait pas déjà être pleine. Et puis, était-on un soir de pleine lune ? Ethel aurait dû mieux consulter son calendrier d’astronomie, elle aurait été fixée. Si ça se trouve, un autre élève plus idiot plus téméraire qu’elle s’était enfoncé dans la forêt et se retrouvait, à présent, dans une mauvaise posture. La main qui serrait son instrument de défense tremblait. Son pas se voulait assuré, mais c’était plus pour ne pas se prendre les pieds dans des racines qui s’extrayaient du sol. Pour l’instant, elle n’avait rien à craindre. Tant qu’elle n’allait pas plus au fond dans la forêt, elle ne ferait pas de mauvaise rencontre. Il y avait déjà matière à paniquer rien qu’en entendant les bruits profonds.

Elle intensifia la luminosité de sa baguette avant d’avancer d’avantage. Les hurlements semblaient se transformer en plaintes. Sans doute, quelque chose ou quelqu’un (rayer la mention inutile) était blessé, voire à l’agonie. Ethel était sur ses gardes. Pas question de prononcer un « y a quelqu’un ? ». De toute façon, on ne lui répondrait certainement pas. Et puis, en se rapprochant plus à chacun de ses pas, ses yeux commençaient à s’habituer à l’obscurité naissante des lieux. Elle distinguait une forme. Quelque chose qui se trémoussait sur le sol. Un petit souffle glacé rappela à la jeune fille qu’on était en hiver et qu’elle serait bien mieux auprès du feu. L’adolescente resserra les pans de sa cape. Pas question d’attraper mal ici. Elle se voyait mal avouer à l’infirmière que son rhume était dû à une petite expédition nocturne dans la forêt interdite. Elle serra les poings.


« Arme-toi de courage, ma fille, si ça se trouve, ce n’est rien qu’une mauvaise blague ! »

Il lui semblait entendre des bruits de claquettes. Etaient-ce ses dents et ses genoux qui jouaient de la musique ou bien ce bruit provenait-il des mandibules acérées d’une bestiole encore plus grosse qu’elle ? C’est alors que son attention se porta sur la masse sombre qu’il lui semblait avoir aperçu en se rapprochant. Elle semblait appuyée contre un tronc d’arbre et non ratatinée à même le sol. Et si c’était un piège ? Et si cela n’avait été qu’une ruse pour qu’elle devienne la proie d’un monstre affamé ? Genre le petit chaperon rouge perdu dans la forêt qui devient le casse-croûte du loup, d’après un conte moldu.

Elle dirigea sa baguette sur la silhouette. D’après ce qu’elle pouvait en voir, c’était un être-humain. Certes, en mauvais état, mais humain tout de même. D’ailleurs, en y réfléchissant bien, elle semblait le reconnaitre. Non pas que tous les visages de l’école lui étaient familiers, mais celui-ci n’était encore jamais passé inaperçu. Comme l’indiquait le blason cousu sur sa chemise, il était à Serpentard.


« Tout va bien ? Tu es blessé ? »

Pas question de faire preuve d’autorité du genre « qu’est-ce que tu fiches ici ? », « t’as pas l’droit, c’est interdit ». D’abord parce qu’il semblait tellement mal en point que cela n’aurait pas été le moment et en plus, il paraissait plus grand qu’elle. Elle se souvenait de son affrontement avec Aleksei, cet élève de septième année à Serpentard. Elle ne voulait pas finir à l’infirmerie. Cette fois, ce n’était pas Bluenn qu’elle avait en face d’elle.

Comme si elle avait en face d’elle un animal chétif et blessé, elle avança doucement. Elle dénoua sa cape et, malgré qu’elle pourrait choper la mort, la tendit vers le jeune homme. Elle ne pouvait prédire ses réactions. Sans doute lui sauterait-il dessus. Peut-être, peut-être pas. Le truc, c’est qu’elle refusait de laisser quelqu’un dans la détresse, « ennemi » ou non. Et puis, il y en avait marre de ces préjugés envers les Serpentards.


« Tu … Tu t’appelles comment ? Isaac, c’est ça ? Tu es blessé ? Fais-moi voir … »

Elle avait remarqué qu’un peu de sang séché était étalé sur l’écorce de l’arbre. Et, à moins qu’il ait chassé puis dévoré à cru un petit animal, ce sang ne pouvait être que le sien. Pas question donc, de le laisser dans cet état.
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  • Isaac Deniel
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MessageSujet: Re: Arracher l'écorce ou perdre un doigt [T]    Arracher l'écorce ou perdre un doigt [T]  EmptyLun 31 Jan - 13:26:49

Son geste était d’une évidence enfantine. Un rêve éveillé lui avait montré les premières branches et une cavité dans le tronc, un peu plus haut, où il serait doux de se lover. Il s’était vu escalader cet arbre comme s’il l’avait toujours fait, à la manière d’un Spiderman perdu au Canada. Hélas, ses mains n’étaient pas adaptées à ce genre d’exercice. Elles pouvaient tout au plus gratter la terre. Mais le sol ne l’attirait pas, au contraire, il l’effrayait et il voulait se réfugier en un lieu surélevé. En soi, la logique se tenait. Les accidents arrivaient vite dans la forêt interdite. Les créatures magiques pouvaient s’aventurer à la lisière, surtout l’hiver, lorsque les proies manquaient. Seulement, il n’avait rien à faire ici. Isaac contempla sa main abîmée en serrant les dents. Ses ongles n’étaient même pas assez longs pour se retourner accidentellement, comme le faisaient parfois ceux des filles à cause d’un faux mouvement. Ici, le choc avait été violent. L’ongle à demi arraché de son majeur venait de libérer un important filet de sang. Il le porta à ses lèves pour en atténuer la douleur mais le fluide métallique qui s’écoulait contre son palais et le contact de sa langue avec la kératine mobile l’écœuraient. Deux de ses doigts avaient la peau arraché sur le dos, à l’endroit même où son teint s’était éclairci, là où Alecto Carrow lui avait infligé un traitement similaire mais plus développé. Il réprima un frisson, puis un sanglot d’effroi. Le jeune homme ne savait pas très bien ce qui, en cet instant lui était le plus douloureux. Ses tempes bourdonnaient, il n’était pas capable de tirer une conclusion de cette pulsion malheureuse, bien qu’il lui semblât avoir touché au but.

Il fallait rentrer, trouver à se soigner et dormir. Mais, alors qu’il rassemblait ses forces pour se décoller de l’arbre contre lequel il s’était appuyé, des brindilles craquèrent sous les pas d’une autre créature, un prédateur. Sa raison l’abandonna aussitôt. Gagné par la panique démesurée d’un petit animal craintif et sans défense il s’accrocha au tronc et tenta de l’escalader à nouveau, ce qui lui arracha un cri beaucoup plus douloureux que les précédents. Au moins, son ongle s’était complètement arraché, ou, du moins, il ne tenait plus que par un mince filament de peau. La chair un peu plus déchirée, giflée par le froid, menacée par les engelures, faisait déborder un torrent de larmes sur ses joues. Evidemment, il avait subi bien pire, mais ce mal là était complètement inattendu. Quelque chose l’acculait contre le conifère, il était terrifié. Il dut se faire violence pour éloigner une nouvelle réaction animale idiote qui l’incitait à fuir aveuglément au fond de la forêt. Eh, il n’avait aucune raison de trembler, sa baguette était à portée de main, il était tout à fait capable de se défendre contre un monstre de la forêt, même si l’obscurité ne lui donnait absolument aucune idée de l’adversaire à affronter.
Heureusement, la sale bête annoncé n’avait rien de très menaçant. Ce n’était qu’une jeune fille, qui, comme lui, n’avait rien à faire ici. Il soupira, d’abord soulagé, puis ennuyé. Quelle plaie… Cette virée en forêt était censée passer inaperçue. Maintenant, il allait devoir justifier sa blessure et prier pour qu’aucune réaction douteuse ne le trahisse en la présence de sa comparse. Il ne s’était pas trompé en misant sur la forêt, ce milieu naturel le mettait dans tous ses états.

Un peu ébloui par son lumos, il n’arriva pas à identifier la jeune fille tout de suite. Il la laissa s’approcher en gardant une main sur son poignet endolori. Son visage lui était vaguement familier, c’était une fille de gryffondor qu’il lui arrivait de croiser en classe. Elle avait aussi intégré l’équipe de Quidditch de Gryffondor au poste de poursuiveuse, Ethel Perks, la sœur de Sally-Ann. Voilà tout ce qu’il pouvait en dire. Cette rouge et or ne faisait pas beaucoup parler d’elle. Contrairement à la plupart de ses camarades, elle était d’une nature plutôt discrète. Il lui semblait avoir entendu quelques Serpentard se moquer d’une relation amoureuse qu’elle entretiendrait avec Faith, mais ce n’était pas son problème. En sommes, il n’avait aucune opinion sur son compte et était plutôt rassuré de tomber sur une personne avec laquelle il n’avait aucune histoire. Il serait plus aisé de lui masquer la vérité.
La jeune fille s’approchait prudemment. Leurs blasons respectifs les partageaient souvent d’un noyau de tensions qui pouvait éclater à tout moment. Mais Isaac se fichait des maisons, il était plutôt agacé par la prévenance qu’elle lui témoignait soudain, allant jusqu’à se découvrir pour lui offrir sa cape. Il était déjà couvert, pas la peine de le traiter comme un accidenté du Quidditch victime d’une chute de dix mètres. Il repoussa le vêtement et se renfrogna sous la pluie de question qui lui tomba dessus. Sa main recula machinalement lorsqu’elle voulu voir la blessure. Ce n’était même pas pour la dérober à sa vue. A vrai dire, la simple idée d’être touché à cet endroit agitait son bras de frissons brûlants.


- ça va aller
, maugréa-t-il. Tu vois bien que je ne suis pas à l’agonie alors tu peux garder ta cape, j’en ai déjà une et j’ai pas envie de te voir tomber en syncope à cause du froid. Je me suis juste blessé à la main en trébuchant, rien de grave…

C’était une explication comme une autre. Après tout, s’il lui disait la vérité, Ethel ne le croirait probablement pas. « Ah oui, tu es entré dans la forêt et tu as essayé d’escalader un arbre ? » oui, oui tout à fait, ça ne ressemblait pas du tout à une excuse mal trouvée. Il lança à la jeune fille un regard hésitant puis lança en se redressant doucement :


- Mes deux pieds sont en état, je trouverai de quoi me soigner à Poudlard. J’allais rentrer, de toute façon je n’ai pas trouvé ce que je cherchais.


Cependant, un détail minuscule le retint lorsqu’il prit appui sur son pied, son genou aussi avait morflé. Moins que la main, évidemment, mais il l’avait cogné deux fois contre le tronc et un bleu épais s’était formé autour de l’articulation. Géniaaal. Blasé, il songea qu’il ne lui restait plus qu’à boiter péniblement jusqu’à l’infirmerie en serrant les dents à tous les pas. Il pourrait peut être se fabriquer une canne. En tout cas, ce n’était vraiment pas la peine d’ennuyer une gyffondor pour si peu.

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MessageSujet: Re: Arracher l'écorce ou perdre un doigt [T]    Arracher l'écorce ou perdre un doigt [T]  EmptyLun 31 Jan - 18:18:27

Ethel restait en retrait, appréhendant la réaction du jeune homme. Elle chercha d’où pouvait venir les traces de sang séché qu’elle avait aperçu sur le tronc d’arbre. Elle n’eut qu’à baisser les yeux pour remarquer la main blessée du jeune serpent. Elle réprima un haut-le-cœur en découvrant que le sang qui coulait à flots provenait du pouce du jeune homme. L’ongle semblait avoir été arraché. Comme si Isaac avait enfoncé sa main dans le bois, en proie à une réaction tout à fait animale.

Elle tenait toujours sa cape à bout de bras, mais Isaac la dénigra. Dans un haussement d’épaule, elle la rattacha autour de son cou. Qu’est-ce que c’était bête un garçon. C’était blessé et ça jouait encore au super héro.


« Comme tu voudras ! Je faisais ça pour t’aider, c’est tout ! »

Elle baissa sa baguette pour ne plus éblouir le vert et argent au même moment où celui-ci affirmait ne pas être à l’agonie. La brindille de bois, encore sous l’effet du Lumos, pointa sur la jambe blessée du jeune homme.

« Pour quelqu’un qui semble aller parfaitement bien, T’as l’air de pas trop tenir sur tes jambes ! »

Elle le dévisagea poliment. C'est-à-dire, sans trop le fixer. Elle ignorait ce qu’il fabriquait à la lisière de la forêt interdite. Et, à vrai dire, elle s’en fichait un peu. Il n’était pas de sa maison et donc, ce ne serait pas à elle qu’il ferait perdre des points. Sauf s’il se servait d’elle pour se couvrir si Rusard leur tombait dessus. Il fallait donc rester sur ses gardes.

« J’ignore comment tu t’es fait ça et, à vrai dire, je m’en fiche un peu. Mais, tu devrais passer à l’infirmerie. Ce n’est pas très beau et ça pourrait s’affecter. En plus, t’as l’air blessé au genou. Fin bon, tu l’as fait remarquer, ce ne sont pas mes oignons … »

Elle haussa les épaules. Elle pourrait très bien le laisser là, tout seul et rebrousser chemin. Mais, ce n’était vraiment pas son genre. Serpentard ou non, Isaac était un élève de l’école. Et, même s’il était plus âgé qu’elle, tout le monde sait qu’un garçon c’est moins malin qu’une fille. Donc qu’il avait forcément besoin d’elle au fond.

« Si tu veux, je t’accompagne à l’infirmerie et on invente une excuse à ta blessure. Faudrait pas qu’on apprenne que tu te trouvais près de la forêt interdite ».

Voilà qu’elle devenait raisonnable à présent. Dans sa tête se remuaient tout un tas d’idées. Elle n’était pas machiavélique au point de se servir d’Isaac. C’était un vert après tout. D’habitude, ça marchait en sens inverse.

Mais qu’est-ce qu’elle fichait là, à une heure presque trop tardive. Certes, ce n’était pas encore l’heure de diner. Mais depuis les récents évènements, malgré que toute menace soit effacée, les élèves avaient pour ordre d’être prudent et d’éviter de se promener seul hors des murs de Poudlard, quand la nuit tombait. Et, qu’est-ce qu’il fichait là, lui aussi ?

Une petite voix, au fond d’elle, l’encourageait au chantage voire aux menaces. Mais, ce n’était pas une attitude pleine de courage et la gamine refusait de s’abaisser à ça.

« Allez va, appuie-toi sur moi. J’ai peut-être froid mais je suis assez solide pour te soutenir jusqu’au château ».

Elle s’était rapprochée de lui, prudemment. Elle ne lui voulait pas de mal. Elle espérait juste qu’il ne lui ferait rien. Enfin, dans l’état dans lequel il était, il risquait plus de s’effondrer que de pointer sa baguette sur elle. Et puis s’il se rebellait, elle pourrait toujours le menacer de l’abandonner là. Il avait beau bomber le torse, il semblait fortement affaibli.
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  • Isaac Deniel
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    Isaac Deniel
MessageSujet: Re: Arracher l'écorce ou perdre un doigt [T]    Arracher l'écorce ou perdre un doigt [T]  EmptyMer 2 Fév - 21:40:06

Une grimace horrifiée tira le visage de la jeune fille. Curieusement, sa main couverte de sang n’éveillait pas ses instincts cannibales. Les écorchures n’étaient pas très graves. De son point de vue, les plaies avaient même quelque chose de fascinant. Mais cet ongle tourné lui posait problème, comme une dent à moitié délogée de la gencive. Ces choses là n’étaient pas seulement douloureuses, elles éveillaient un dégoût intense. Isaac chassa ces images d’un mouvement las de la tête. Ethel semblait du genre collant. Elle avait, comme beaucoup de Gryffondor, tendance à se croire indispensable à la survie d’autrui. Pourtant, elle n’était pas la femme de situation. Il n’avait pas besoin d’elle pour rentrer au château. Il boitait, et alors ? Sa rotule n’était pas brisée. Combien de gamelles s’était-il pris à la maternelle ? Son genou avait vécu des collisions plus douloureuses, de superbes dérapages sur le gravier qui ne l’avaient jamais empêché de courir comme un fou la seconde suivante. Et puis, un garçon, ça ne pleurait pas, ça jouait à la guerre en rêvant de dominer tous ses camarades par sa force et son autorité. Même pas mal, t’as vu ! Oui, Isaac avait été cet enfant, il détestait avouer sa faiblesse, minimisait chaque blessure tant qu’il le pouvait. Et, en l’occurrence, il n’avait aucune raison d’invoquer l’aide d’une tierce personne. Ainsi, il répondit à la remarque de la jeune fille par un regard torve et fit quelques pas en avant. Il avait l’impression de marcher comme un vieux retraité, la classe.

La fille ne le lâcherait pas. Au lieu de le laisser partir, elle lui servit un discours dégoulinant de bonnes intentions. Au moins, elle n’était pas curieuse, seule sa blessure la préoccupait. Cependant, Isaac comprenait encore moins ce comportement. Ils ne se connaissaient pas. Elle n’avait pas à le couver comme une mère pour une écorchure aussi bénigne. C’était ridicule. De toute manière, il venait de lui confirmer son aller direct pour l’infirmerie, que voulait-elle de plus ? L’accompagner ? L’aider à trouver une excuse ? Sans blague. Il se retourna et la fixa d’un air à moitié consterné.

- C’est ça oui, accompagne moi, on ne sait jamais que je choppe une gangrène en chemin !
répliqua-t-il caustique. Il soupira. Je viens te dire que je suis tombé, mon genou est encore sous le choc mais ça va lui passer, je ne me suis pas tordu la cheville bien heureusement. Mes blessures portent les symptômes d’une mauvaise chute, je ne vois pas ce que je pourrais inventer de plus pour madame Pomfresh, aucune morsure de plante carnivore ni de créature louche en vue.

Et puis le rôle de l’infirmière était de soigner les élèves, pas de les soumettre à un interrogatoire détaillé. Sa blessure n’était pas assez suspecte pour éveiller ses soupçons. La vie d’un apprenti sorcier était violente. Des élèves arrivaient tous les jours avec des blessures absurdes. Elle n’était pas à un ongle cassé près… Mais Ethel insistait, elle voulait soutenir sa progression. Le pire, c’était qu’à force de refuser il allait passer pour un salaud. Son genou l’élançait. Un peu d’appui ne serait pas de trop cependant. Il n’avait plus assez de force pour se fabriquer une canne en utilisant la magie.


- C’est quoi ton problème ?
lança-t-il finalement avant de se rendre compte que sa question ne voulait pas dire grand-chose. Enfin, je veux dire… T’es quand même pas venue ici pour jouer les infirmières, tu as sans doute plus important à faire que de secourir le premier débile qui se prend un arbre en lisère de forêt…

Ce qu’elle faisait ici ne le regardait pas mais les élèves se rendaient rarement dans la forêt pour une veillée nocturne. Sa chute ne venait pas de donner un but à sa présence. Alors pourquoi s’occuper de lui franchement ? Il la considéra d’un regard soupçonneux en se demandant si l’accompagner à l’infirmerie n’était pas une manière pour elle de rentrer au château en évitant la punition. Sans doute. Il n'y avait pas d'autre motif possible.

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MessageSujet: Re: Arracher l'écorce ou perdre un doigt [T]    Arracher l'écorce ou perdre un doigt [T]  EmptyMar 1 Mar - 17:40:17

Qu’est-ce que ça pouvait être désagréable un serpentard quand ça le voulait ! Cette fois, Ethel en avait la preuve, les gens qui terminaient dans cette maison devaient être dotés d’un ego surdimensionné. D’une main qu’elle glissa derrière son dos, la jeune fille se pinça. Elle ne devait pas avoir de pensées pareilles. Mais bon, il y avait de quoi … Cet Isaac étaient là à la traiter de manière ultra désagréable, tout ça parce qu’elle se voulait gentille avec lui …

Okay mon gars ! La galloise pouvait, elle aussi, jouer la case du dédain total, du genre l’abandonner tout seul dans la forêt et filer fissa au château se réchauffer auprès du feu de sa salle commune. Et quoi encore ? Le vert & argent tenait maintenant des arguments dont il pourrait se servir un jour s’il avait envie de la tourner en ridicule devant ses camarades vipères. Car c’était souvent ça le propre des Serpentards, non ?! Se moquer des gryffondors et de leur esprit à la « superman ». Ne croyez pas ce que disent les journaux, un lion n’est pas toujours un héro ! Y avait qu’à regarder Ethel et son physique presque penaud, tentant de ramener à la raison un garçon plus âgé qu’elle.


« Si tu le prends comme ça, effectivement, je veux bien te laisser tomber. Après tout, t’es bien assez grand pour regagner le château tout seul puisque tu le dis ! »


Mêlant le geste à la parole, elle haussa les épaules.

« Je trouve ça juste débile de fuir et de cacher des choses. Car oui, t’as quelque chose à cacher ! Mais, je m’en fiche, fais ce que tu veux ! Cependant, des fois, des secrets ça devient lourd à porter tout seul ! »

Elle rajusta sa cape sur ses épaules et ramena la capuche sur ses cheveux. Mine de rien, on se les gelait vraiment maintenant.

« J’ai beau être à Gryffondor et avoir mon esprit têtu et tête brûlée qui donne l’impression de sauver le monde, mais toi que tu sois à Serpentard ou ailleurs, t’en restes pas moins un garçon ! Têtu et obstiné qui veut jouer à la guerre et montrer qu’il est plus fort que tout ! »

Si elle y allait un peu fort dans ses propos ? Sans doute. Mais là, la colère commençait à monter. Sans doute qu’Isaac avait vécu beaucoup plus de choses qu’elle et certainement plus terrifiantes_pas sa faute à elle si elle avait été longtemps couvée_mais ce n’était pas la peine de se la jouer soldat désagréable, juste parce qu’elle était une fille, qu’elle n’avait que quatorze ans et qu’elle était à Gryffondor.


« Mais tu ne crois pas qu’on devrait s’aider cette année ? J’sais pas moi … Okay t’as besoin d’être seul et moi je t’enquiquine sans doute parce que t’aurais préféré passer inaperçu … Mais t’es blessé, ou du moins tu sembles l’être et moi je suis là. Tu peux peut-être profiter de l’occasion pour que je t’aide non ? Même si tu n’es pas sur le point de mourir. Mais, j’ai pas envie de rentrer au château en me disant que même si tu n’es pas aux portes de la mort, beh je peux au moins te filer un coup de main … »

Elle croisa les bras devant sa poitrine en attendant une réaction du garçon. Puis par réflexe elle vint attraper sa petite étoile de David qu’elle gardait sans cesse dissimulée sous ses vêtements et la caressa nerveusement. Que ce garçon pouvait la mettre sur les nerfs, quoi !
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MessageSujet: Re: Arracher l'écorce ou perdre un doigt [T]    Arracher l'écorce ou perdre un doigt [T]  EmptyVen 18 Mar - 0:03:57

Ohlala, madame était vexée. Il roula des yeux et haussa les épaules. Oui, parfaitement, il était tout à fait capable de rejoindre le château tout seul comme un grand garçon. Après tout, si Ethel ne s’était pas trouvée sur son chemin, il aurait bien fallu trouver une solution. Il ne tenait pas à passer une nuit d’agonie dans une forêt qui grouillait d’acromentules. Se faire dévorer par une colonie d’araignées géantes ne faisait pas franchement parti de ses prévisions. Cette simple perspective avait de quoi faire courir un handicapé moteur. Pendant qu’ils se perdaient dans ce débat stérile, la douleur continuait à l’élancer et il commençait à se les geler sévère. Il n’avait pas spécialement envie de se prendre la tête avec une Gryffondor mais si elle lui fichait la paix, il n’irait pas la rechercher. Ses pensées étaient ailleurs. L’expérience troublante qu’il venait de vivre avait clairement menacé sa vie. De plus, la nature de son animagus était sur le point de lui apparaitre. Elle se dessinait, comme une silhouette floue derrière un bloc de glace à moitié fondu. Que lui parlait-il de fuir ? Il avait le droit de refuser l’aide d’un tiers. Et, même s’il était vrai que ses intrigues solitaires finissaient par lui peser, il ne pouvait pas parler. Une vulgaire inconnue n’avait pas besoin de connaître des secrets qui l’impliqueraient dans sa vie future. Les rituels d’animagus non-encadrés par le Ministère étaient illégaux. En cas de problème, il savait à qui il pouvait se référer, à Lucy ou à James. Il n’était pas question d’ajouter une personne de plus à cette liste très sélective, sauf s’il s’agissait d’Alix, à la limite.

- Oui, c’est comme l’Anneau, un fardeau bien trop lourd à porter pour un seul homme…
, marmonna-t-il en soupirant.

Mais Ethel ne laissait même pas de place à ses moqueries. Elle repartait de plus belle avec un discours idiot et surfait qui, pour le coup, lui donna envie de hurler. Ces oppositions filles/garçons lui semblaient aussi ineptes que celles que l’on s’amusait à faire entre les blancs et les noirs. Depuis quand l’obstination était-elle un défaut de mec ? Il ne fallait pas avoir beaucoup de jugement pour avancer ce type d’absurdités. Les hétéros aimaient bien tracer une barrière entre les sexes, faire des plaisanteries sur le sujet ou élaborer des théories idiotes. A Poudlard, il y avait toujours une pimbêche pour vous expliquer de quelle manière fonctionnait les garçons et toujours un gentil gogol pour mettre en garde les imprudents sur la perfidie des femmes. Ils savaient, ils avaient l’expérience ! Seulement, dans la réalité, les choses ne marchaient pas de cette façon. Isaac en était convaincu. Il ne s’était jamais reconnu dans aucun de ces clichés et se tenait le plus loin possible de ces débats stériles. D’aucun dirait que son homosexualité lui avait simplement donné une nature efféminée. Mais, là encore, la conclusion était profondément stupide. Ses goûts étaient responsables de son ouverture sur la question parce qu’il avait dû s’extraire d’un modèle imposé. D’un point de vue extérieur, ces guerres de sexe étaient induites par un assemblage de préjugés et la place que chacun pensait avoir dans la société. Pour lui, l’histoire était réglée, il n’avait pas de rôle à jouer dans le microcosme puisqu’il était gay.

Il allait réagir lorsque la Gryffondor s’emporta à nouveau parce qu’il refusait son aide. Incroyable. Il avait l’impression d’avoir commis une faute d’une gravité extrême. Ce n’était pas comme s’il avait oublié de l’inviter à son anniversaire/bah mitsva/enterrement (rayez les mentions inutiles) ! Elle était sérieusement pénible. Et il ne pouvait pas la fuir en courant puisqu’il était blessé.


- Ok, c’est bon, t’as raison ! Je vais me comporter comme un parfait Serpentard et profiter de l’occasion pour abuser de ta gentillesse et accepter ton aide
, soupira-t-il. J’avais oublié que les filles étaient sensibles et dévouées, toujours là pour jouer les petites infirmières quand les hommes partent à la guerre…

Il ponctua sa provocation d’un sourire ironique.
La chaînette avec laquelle Ethel se mit à jouer attira vite son attention cependant. Le symbole ressemblait à une étoile de David mais l’obscurité rendait la forme incertaine. Ce pouvait tout aussi bien être une étoile à cinq branches, souvent portée par les sorciers. Il verrait bien plus tard. Ce n’était pas très important.


- C’est ton porte-bonheur ?
demanda-t-il à tout hasard. Je pense qu’on survivra si on arrêtait dix minutes de parler et qu’on quittait cette forêt. C’est pas vraiment le genre d’endroit où j’ouvrirais un salon de thé…

Ses blessures rendaient le froid un peu plus mordant, il n’avait pas envie de s’attarder ici. Surtout que son genou commençait à s’engourdir. Il valait mieux partir avant que la douleur ne devienne réellement intolérable. Sans attendre la réponse d'Ethel, il se retourna et pris la direction du château en boitant légèrement.


[Et ouais, ça se termine comme ça alien]
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