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| | |  Sujet: [RP] GOLF : Girls Only, Leprechauns Forbiden [April] ![[RP] GOLF : Girls Only, Leprechauns Forbiden [April] Empty](https://2img.net/i/empty.gif) Mar 21 Déc - 19:05:49 | |
| L'air perplexe, Iyla regardait la décoration de son bureau avec un scepticisme bien naturel compte tenu des circonstances. Cela sentait le bricolé et les fêtes d'entreprise sans moyens. Il ne manquait que les assiettes en carton doré et les flutes de champagne en plastique pour donner à la pièce l'ambiance triste et convenue des déjeuners de noël moldus. Ne jamais demander à un elfe de faire un travail de fille. Même lorsque celui-ci paraissait aussi plein d'entrain et de motivation que l'avait été Heibi.
L'elfe, acquisition récente du château regardait le professeur avec deux yeux plein de fierté mêlée d'appréhension. Gênée, le professeur de magie sans baguette la remercia d'un gâteau aux pommes, aux noix et au miel avant de la congédier d'un geste. Un coup de baguette plus tard, la salle de classe avait retrouvé son aspect normal. Les murs craquaient, souvenir du premier cours. Un second geste plus tard et les pièges et distractions destinés à ses élèves disparurent à leur tour. Ce soir, il s'agissait surtout de faire connaissance avec leur nouveau collègue. C'était là que le bas blessait.
L'indienne était une femme du monde. Elle avait hanté les diners d'ambassade, trouvant toujours quelque chose à dire, changé le monde, souvent de force et sans demander l'avis des principaux intéressés. Elle savait se montrer ennuyeuse à mourir quand on la testait, imposer son point de vue à une foule, convaincre une mère de vous vendre sa femme. Mais parler pour ne rien dire n'avait jamais été son point fort. C'était pour ça qu'elle préférait la compagnie des tous jeunes enfants. Elle les écoutait, les manipulait ou les éduquait au besoin. Mais jamais depuis Poudlard elle n'avait eu de compagnie sans qu'il n'y ait de motif plus puissant derrière. C'était une femme du monde. Pas une fille du quotidien.
Nouveau geste de baguette. Les hautes torches se teintèrent d'or et de rouge, symboles de la maison de son invitée. Elle tendit sur les murs de nombreux tissus aux couleurs vives, de l'orange au vert en passant par le rose et le turquoise, le tout brodé d'or dans la plus pur tradition bollywoodienne. Les tables se transformèrent en poufs également colorés sur des tapis de soie et les nombreux plats sucrés allèrent d'eux même se poser sur les tables basses en argent. Elle avait un narguilé qui diffusait une odeur d'encens à la pomme tout en troublant parfois l'eau de rose de quelques bulles. L'ambiance était soudain devenue cosi, féminine, colorée et étrangère. Mais c'était sa vision de chez elle. Aucun animal n'avait d'ailleurs été blessé durant cette préparation. Rien que des fibres naturels et des sorts un peu partout. Elle enseignait la Magie sans Baguette. Elle ne la vivait pas. Idiots étaient ceux qui, par principes, se privaient d'un outil puissant. Mais ça, ses élèves l'apprendraient bien vite.
Dehors, les bruits de bavardages s'éloignaient. La journée devait se terminer. Le Professeur Lightman serait probablement bientôt là. La salle était prête. Le jeune femme, elle, ne l'était absolument pas. Elle n'avait aucune idée de ce dont ils pourraient parler. Peut-être de voyage ? En tant que Professeur de Défense Contre les Forces du Mal dans la conjoncture politique actuelle, elle avait probablement été Auror voire membre de l'Ordre du Phénix. Il n'y avait pas d'autre raison pour donner un post de Directeur de Maison à une femme aussi jeune. Elle devait donc avoir des choses à dire. Finalement, ce ne serait peut-être pas aussi difficile de se trouver des points commun.
Mais pourquoi se donnait-elle tant de mal alors qu'elle n'avait rien à lui demander ? Elle qui ne parlait quasi jamais à ses collègues à moins d'y être obligée par les banalités de conversation aux repas ? Par empathie probablement. Voir un être aussi jeune sauter librement dans la fosse aux lions semblait avoir réveillé chez elle l'envie d'en savoir plus. La curiosité restait l'apanage principal des disciples de Rowena et elle ne cherchait même plus à le cacher.
Pour se calmer, elle se servit un verre de Lassi à la pêche et reposa le pichet enchanté pour aromatiser le lait fermenté au goût de celui qui se servait. La clepsydre gouttait dix-sept heures. Il était l'heure de souhaiter la bienvenue à sa nouvelle collègue. Et déjà la porte s'ouvrait.
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| | | | | | Sujet: Re: [RP] GOLF : Girls Only, Leprechauns Forbiden [April] Mer 22 Déc - 13:37:34 | |
| « Dites, vous allez venir vous présenter aux lions madame Lightman ? »
April hésita, sourit et acquiesça. La gamine en face d’elle, une petite Rouge et Or, sembla ravie de sa réponse et fila rejoindre ses amis, laissant l’enseignante se perdre dans ses pensées. Elle avait failli à tous ses devoirs. Elle avait beaucoup de choses à faire pour être une bonne enseignante, mais elle avait l’impression que quoi qu’elle fasse, tout disparaissait en trente secondes. Et elle ne parvenait pas à surmonter la masse de travail qui s’accumulait encore sous ses yeux effrayés. Etre Professeur, c’était beaucoup plus dur qu’être auror. April avait toujours suivi les ordres, marché sur les pas de David sans se poser de questions. Bien sûr, elle était entrée au ministère parce qu’elle voulait vraiment combattre les mages noirs, pour elle et pour sa famille mais… Jamais elle n’avait eu autant de décisions à prendre seule, et avec autant d’influence.
Même en Roumanie, elle avait eu derrière elle William, et quelques autres supérieurs du bureau des aurors, ou référents de l’Ordre à qui elle devait des comptes et qui l’aidaient pour les choix les plus complexes. Mais là, elle était toute seule, face à une horde de gamins qui examinaient tout chez elle. Si elle adorait ça, elle était aussi terrifiée. Elle ne voulait pas faire d’erreur, pas les décevoir. Et elle s’était tellement concentrée sur ses cours qu’elle en avait oublié ses obligations de directrice de maison. Maintenant, elle allait passer une soirée détendue avec une autre enseignante, passer un peu de temps seule avec une adulte, sans lutin pour lui poser de questions, et elle laissait de côté ses élèves. Elle était minable.
Traînant des pieds comme une enfant flemmarde, elle monta au quatrième étage pour retrouver sa collègue, triturant le bout de parchemin que celle-ci lui avait envoyé pour l’inviter tout en réfléchissant à une solution pour contenter les Rouge et Or et faire bonne impression. Elle devait absolument passer les voir. Pas ce soir, puisqu’elle était avec Iyla. Vendredi ? Elle pourrait… faire une fête ? Non, c’était trop enfantin. Elle n’était pas leur préfète, elle était leur directrice. Elle était grande, responsable, et arrosait ses victoires avec du firewhiskey, pas du jus de citrouille. Alors elle ne pouvait pas faire la bringue avec eux comme une septième année.
Enfin, quoi qu’elle décide, ça attendrait le lendemain, après le cours des grands. Là, elle avait enfin faire la connaissance de quelqu’un d’à peu près son âge, à une décennie près, et elle était bien déterminée à en profiter. Et à faire bonne impression, encore. Pile à l’heure, la jeune enseignante se présenta devant la porte. Elle prit une grande impression, et vérifia que tout était bien, qu’elle n’avait l’air ni trop jeune, ni trop formelle pour miss Shodako. Il fallait vraiment qu’elle cesse de paniquer pour rien.
Elle ouvrit la porte, oubliant même de frapper tant le stress l’étouffait, et se figea.
« Wow ! »
Pour ce qui était de ne pas paraître trop jeune, c’était manqué. Mais April était émerveillée. La décoration, tout ça faisait qu’elles n’étaient plus dans une salle de classe. On aurait un peu dit la salle sur demande. Hors du temps, unique. Les draperies séduisaient la jeune femme et les parfums l’enivraient. C’était plutôt fort, comme accueil. Tout n’était que tissu, couleur et rêve. April n’était jamais allée en Inde, mais elle avait vu quelques productions bollywoodiennes, et aucune dont la décoration n’égalait celle de la salle de magie sans baguette.
« Je crois que si vous donnez vos cours dans cet environnement, vous devez être adulée par vos élèves… »
Sa phrase était un peu maladroite, mais peu importait. Sa nervosité s’était évaporée à la seconde même ou elle avait posé les yeux sur les poufs. April rit. C’était vraiment splendide. Et c’était au moins la dixième fois qu’elle pensait cela depuis son arrivée, elle commençait à tourner en boucle.
« Vous avez vraiment fait un excellent travail, avec cette salle, vous avez du vous donner du mal… Merci. »
C’était peut être un peu prétentieux, de la remercier ainsi. Comme si tout cela n’était que pour elle, comme si Iyla avait répondu à un de ses caprices et n’avait souhaité que la satisfaire. Mais elle était ravie de pouvoir évoluer dans un tel décor, et elle tenait à ce que son hôtesse le sache. Avançant vers elle, elle lui tendit un petit coffret qu’elle tenait dans ses deux mains, retrouvant un peu de son anxiété en offrant son cadeau à sa nouvelle collègue. Bien sûr, elle avait fait cela pour ne pas arriver les mains vides, et il lui avait alors semblé que c’était la simple intention d’offrir qui comptait, pas le contenu du coffret. Mais là… Iyla Shodako avait même mis sa maison à l’honneur avec des torches toutes de rouge et d’or. Alors tout semblait très modeste, presque ridicule à côté.
« Ce sont des fondants du chaudron. Je ne savais pas ce que vous aimiez, et des fleurs faisaient trop… cliché. Tout le monde aime les fondants. »
Elle esquissa une moue gênée.
« Mais j’aurais sans doute pu faire mieux que ça. J’espère que ça vous plaira quand même… »
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| | | | | | Sujet: Re: [RP] GOLF : Girls Only, Leprechauns Forbiden [April] Ven 24 Déc - 22:35:23 | |
| [Un très joyeux noël April]
Une silhouette sombre se détacha sur le seuil de la porte, marquant l’arrêt d’usage. Comme ces entrées mongoles calculées exprès pour que le visiteur soit obligé de s’incliner devant les dieux en entrant, la décoration était une sorte de manipulation destinée au salut de la salle. Dans le cas présent, cela semblait fonctionner à merveille. La jeune directrice laissa échapper une exclamation de surprise et d’émerveillement. La décoration semblait l’étonner, à défaut de lui plaire et Iyla se sentit soudain beaucoup plus soulagée. Elle avait réussi à en faire trop sans faire vulgaire. Et de surcroît, son invitée était ponctuelle. Les points à son actif s’accumulaient. C’était rassurant dans un sens.
Amusée, la jeune femme salua d’un sourire doux sa collègue qui se lançait dans un éloge de la déco. Elle voulu lui dire que non, la salle était habituellement beaucoup plus sombre mais elle n’en eut pas le temps. Miss Lightman sautait d'un sujet à l'autre, sans beaucoup plus de suite que ses élèves et il était difficile de savoir quand parler sans lui couper la parole. Alors elle la laissa parler, se contentant de répondre corporellement à ses questions. Une dénégation, un signe de la main pour l'inviter à s'asseoir, un autre de la tête pour accepter les chocolats.
Par habitude, l'ancienne serdaigle si mit aussitôt à lire la liste des ingrédients. Graisse animale. Elle grimaça. Elle ne mangeait pas d'animaux morts. C'était contre ses principes. Prélevée magiquement. Sa grimace se changea aussitôt en sourire soulagé. Aucun enfant du monde n'avait été blessé durant la création de ces friandises. Elle pouvait donc se laisser aller. Elle ouvrit la boite, en prit un puis tendit le reste à son invitée pour qu'elle se serve, priant silencieusement pour que la nourriture l'empêche une seconde d'ouvrir la bouche.
"C'est très gentil à vous, merci beaucoup. Je ne m'y attendais pas, c'est généralement aux hôtes de gâter leurs invités."
Elle marqua une courte pause le temps de servir un thé aux couleurs ambrée dans de hauts verres teints de couleur vive. Elle mélangeait sans aucune honte les influences de divers pays d'orient. La Turquie était au moins aussi représentée dans cette salle que l'Inde mais malgré leurs différences, les deux cultures se mariaient à merveille.
"Je suis contente que mon univers vous plaise. Le style indien peut très facilement devenir criard quand on n'y fait pas attention. Mais je vous arrête tout de suite. En cours, les murs craquent, les torches changent de couleur, la décoration est aussi grise et inquiétante que possible. J'essaie de leur apprendre à se concentrer sans se laisser perturber par l'univers autour d'eux. Du sucre dans votre thé ? Je l'ai déjà sucré mais légèrement, je ne connaissais pas vos gouts. Et prenez des fourrés. C'est une elfe nommée Heiby qui les a fait."
Si se faire servir par des elfes ne dérangeait pas spécialement Iyla, elle tenait tout de même à connaître les noms de ceux qui suaient sang et magie pour rendre son quotidien plus agréable. Dans le concept, elle était contre l'esclavage, cela allait de soi. Mais dans les faits, il s'agissait d'une cause dans laquelle elle n'avait pas le temps de se lancer. Quand le métier de Professeur aurait perdu de son intérêt peut-être.
"Et bienvenue, donc, au sein de l'équipe enseignante de Poudlard. J'espère que vous vous ferez vite à vos nouvelles fonctions. Le siège d'Hubert ne doit pas être facile à occuper."
Surtout par une femme aussi jeune et visiblement aussi enthousiaste que celle-ci. Le professeur Farrow, pour ce qu'elle avait pu apprendre de lui, avait été un mastermind, un génie de l'échec dont les décisions étaient prises plusieurs coups à l'avance. April à côté, c'était le printemps après l'hiver, sans mauvais jeu de mot. Iyla espérait réellement que personne n'allait se servir de cette toute nouvelle douceur pour en profiter. Certains élèves étaient sortis totalement dérangés de la guerre et lâcher la jeune femme au milieu de ces êtres étranges inquiétait un petit peu l'indienne. La nouvelle réveillait l'instinct maternel de sa collègue. Ce qui mit immédiatement celle-ci un peu plus sur ses gardes. Malgré son apparente douceur, la directrice des Gryffondor avait été décorée de l'Ordre de Merlin après la guerre. Ce n'était donc en aucun cas la poupée fragile qu'elle paraissait être.
"Qu'est ce qui vous a conduit à l'enseignement ? D'après ce que j'ai entendu dire, vous aviez pourtant une belle carrière devant vous."
Laquelle était la vraie April ? La douce jeune femme qui avait peur d'offrir des chocolats ou l'auror décorée ? Pour le vivre tous les jours, Iyla savait très bien que pouvoir changer le monde pouvait conduire tout naturellement à l'enseignement. Etre revenue sur ses gardes ne la rendait pas non plus paranoïaque, elle se savait psychologiquement équilibrée dans l'ensemble. Elle était juste curieuse d'entendre la réponse de sa collègue. Pour en savoir plus puisque c'était là la raison de la "petite fête".
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| | | | | | Sujet: Re: [RP] GOLF : Girls Only, Leprechauns Forbiden [April] Jeu 30 Déc - 20:59:55 | |
| April s’était imaginée une Iyla un peu stricte, un peu réservée, un peu distante. Quelqu’un de respectable et peut être un peu prétentieux après ce qu’elle avait fait pour les petites sorcières hindoues. Mais non. La prof de Magie sans Baguette n’était pas plus suffisante qu’April était conventionnelle, et la jeune enseignante était ravie. Oh, bien sûr, Miss Shodako était terriblement courtoise, et April se surprit à se demander si ses sourires étaient réellement naturels, mais elle oublia rapidement ses doutes et ses idées un peu médisantes. Elles étaient un peu pareil, toutes les deux. Plongées dans un monde qu’elles ne connaissaient que peu, arrachées à des habitudes pour s’enfermer dans une salle de classe. Car quels que soit les sentiments qui se dégageaient de la décoration, ça n’en était pas moins une salle de Poudlard, et aucune des deux n’appartenait vraiment à ce monde.
April sourit, refusant poliment les chocolats que lui tendait son hôte. Elle n’allait quand même pas accepter le présent de son propre cadeau. C’était aimable de partager, mais elle voulait simplement faire plaisir à l’hindoue. Une seconde, elle se demanda si Iyla se sentait à l’aise, ici. De tous ceux qui constituaient l’équipe enseignante, elle semblait être celle avec qui elle avait le plus de points communs. Toutes deux étaient des femmes d’aventures, d’actions. Et toutes deux avaient tout abandonné pour un bureau et une estrade, face à une mare d’adolescents plus ou moins coopératif. Nul doute que la soirée serait criblée d’hésitations maladroites. Mais au moins, personne d’autre qu’Iyla ne pouvait vraiment comprendre sa situation, et la jeune femme pourrait sans doute même l’aider à s’y retrouver. A garder un équilibre entre sa vie personnelle, tout en se consacrant à son boulot. Il lui fallait définitivement l’avis de quelqu’un de plus expérimenté.
« Heiby… »
La jeune femme murmura le nom, se jurant de s’en souvenir si elle avait besoin de l’aide d’un des elfes du château et gouta un fourré. Fourré à quoi d’ailleurs ? Elle n’en avait pas la moindre idée. C’était chaud, épicé, la pâte craquait et le cœur fondait. C’était délicieux. Vraiment. En reprenant un autre, même si elle se doutait qu’à ce rythme elle passerait pour une véritable ogresse, April réalisa qu’elle n’avait pas répondu aux questions de sa charmante collègue, pas plus qu’elle n’avait rebondi sur ses explications concernant la décoration. Aussitôt, elle se rattrapa.
« Les fourrés sont délicieux, Heiby est très douée. Et je veux bien du sucre, trois s’il vous plait Iyla. J’aime tout ce qui est sucré. »
Elle hésita, regarda de nouveau les draperies colorées et engloutit son second fourré. Ils étaient délicieux, et il n’aurait pas fallu grand-chose pour qu’elle vide le plat à elle toute seule, sans se poser la moindre question. Mais ça n’était pas une chose à faire, elle devait se montrer grande devant Iyla. L’Hindoue était plus expérimentée qu’elle, et il valait mieux qu’elle ne lui donne pas l’impression qu’elle n’était qu’une adolescente propulsée là par erreur.
« Je suis sûre qu’une telle décoration serait pratique, pour leur apprendre à faire abstraction de ce qui les entoure. Ça doit être encore plus difficile de se concentrer quand il y a beaucoup à voir, non ? »
Rapidement, la conversation dériva sur les politesses d’usage. Quelle que soit la structure, on observait toujours les mêmes idées. On souhaitait la bienvenue, tout naturellement. On encourageait et, pour finir, on compatissait en attribuant au nouveau venu des responsabilités qu’il ne connaissait pas forcément. Comme quand elle était entrée chez les aurors. Mary Holmes l’avait reçu avec un grand sourire, et son discours avait été semblable a celui d’Iyla. ‘Bienvenue au bureau des aurors, April. Tu verras, il y a généralement une bonne ambiance, surtout qu’il y a pas mal de jeunes en ce moment. C’est comment d’arriver ici en connaissant déjà du monde et avec un mentor comme Bill ? Tu dois avoir la pression, non ?’. Toutes les sociétés étaient pareilles.
April sourit, accepta la gentillesse de son hôtesse avec un sourire un peu amusé.
« En effet. Surtout qu’il avait plus de barbe, et beaucoup moins de poitrine… »
Un trait d’humour. Elle espérait qu’Iyla ne le prendrait pas mal et lui sourit plus doucement, moins malicieuse. Pourquoi. C’était une question qui revenait souvent ces temps-ci, et à laquelle l’ancienne auror avait de moins en moins de mal à répondre. Surtout qu’Iyla comprendrait sans doute mieux que ses autres interlocuteurs.
« Le ministère ne me convenait plus. Je me suis battu pour l’Ordre du Phénix, j’étais dans ceux qui tentaient de convaincre le ministère et le gouvernement en place que la menace était réelle. Et ils n’ont rien fait. Par leur faute, tous ces gosses qui suivent nos cours ont du supporter la tyrannie de ces ordures de Carrow. Certains ont été torturés. Ils se sont mieux battus que certains membres du ministère. Je ne sais pas si vous imaginez, mais l’idée que des enfants fassent plus pour sauvegarder leur monde que beaucoup d’adultes… Ils ont besoin qu’on les comprenne, qu’on les encadre. Les laisser seuls est le meilleur moyen de laisser leurs traumas prendre le dessus. »
La révolutionnaire s’estompa et l’enseignante sourit
« Et je veux leur apprendre à grandir. Mais dites moi miss… Pourquoi avez-vous choisi de vous installer ici, et d’enseigner, vous aussi ? Votre vie était plus mouvementée avant. J’ai lu je ne sais plus où que vous étiez en Inde, que vous vous battiez pour les jeunes sorcières là bas. Pourquoi cesser les combats ? »
Elle hésita et fronça les sourcils, baissa les yeux.
« Je me dis souvent que c’est une sorte de planque pour moi, maintenant. Qu’en pensez-vous, vous ? Vous êtes la plus à même de me comprendre. Est-ce que c’est une sorte de retraite ? Est-ce qu’on veut du calme ? Est-ce que l’on veut simplement faire profiter de notre vécu à ces gosses ? »
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| | | | | | Sujet: Re: [RP] GOLF : Girls Only, Leprechauns Forbiden [April] Ven 7 Jan - 13:15:59 | |
| Vraie fille d'Occident, disciple d'Epicure, April s'était perdue dans la dégustation des gâteaux, murmurant le nom de l'elfe comme s'il s'agissait d'une quelconque déesse. C'était un peu gênant mais également attendrissant. Sous cet angle, le Professeur de Défense Contre les Forces du Mal semblait à peine plus âgée que ses élèves. Trop jeune pour ne pas dévorer la vie à pleine dent ou se perdre dans le présent. Iyla se sentit vieille et sage. Face à quelqu'un d'aussi instantané, elle ne pouvait que passer pour un monstre de calcul. Vivre dans l'attente de l'avenir était extrêmement différent de vivre dans le présent. Même si peu nombreux étaient ceux capable de s'en rendre compte. A quel point le comportement de la jeune femme était-il calculé ? Une auror aussi jeune, déjà décorée de l'Ordre de Merlin ne pouvait pas se permettre d'être inconséquente. Il s'agissait à n'en pas douter d'une femme à la fois redoutable et extrêmement intelligente. Et pourtant, son appétit d'enfant semblait naturel. Etrange paradoxe. Les enfants de Gryffondor étaient pourtant parmi les premiers à se calmer en règle générale.
Les pensées de l'indienne ayant errées durant cet interlude, la voix de son invitée la surprit un peu. Elle sourit, compta les trois sucres demandés, fit un tour de cuillère rapide pour le principe et tendit sa tasse à la jeune femme. De son côté, le breuvage était déjà préparé selon ses goûts et elle s'autorisa une gorgée pour cacher son sourire. L'amour du sucre était à la fois peu étonnant et très révélateur. Sur bien des points, Miss Lightman n'avait jamais grandit.
"Je préfère ne pas présumer de leurs forces. Ils sont déjà facilement distraits par trois effets pyrotechniques ou sonores, je ne voudrais pas les soumettre à de trop nombreux stimuli pour le moment. Peut-être plus tard, quand ils auront acquit les bases mais pour être franche, il y a beaucoup de travail."
Elle laissa échapper un soupir. Elle était venue pour sauver l'esprit des jeunes mis à mal par la guerre et leur rôle d'otage l'année passée mais finissait surtout par essayer simplement d'organiser ces esprits. Les Enfants de la Guerre étaient solides mais ne semblaient pas avoir eu d'éducation tout court. Dès que l'on grattait le verni, l'on ne retrouvait que du désordre et de la douleur. Aussi, le professeur avait-elle revu ses objectifs à la baisse et s'occupait surtout pour le moment d'en faire des adultes potable. Une bonne éducation commençait surtout par une base solide. Afin de pouvoir reconstruire lorsque tout s'écroulait. Et c'était ce dont les adolescents manquaient le plus. Ils tombaient, reconstruisaient en hâte des remparts de bois et tombaient de nouveau. Les dégats n'étaient minimes que parce qu'il n'y avait rien à détruire. C'était triste dans un sens. Passionnant au quotidien.
Comme pour illustrer ses propres pensées, April plaisanta, arrachant un sourire pensif à Iyla qui, par réflexe, laissa son regard trainer sur la poitrine et le visage de son invitée. Cela, on pouvait le dire. Mais ils revinrent rapidement au sujet principal. Pourquoi était une question qui devait revenir souvent. Et pourtant elle hésitait. Peut-être allait-elle lui offrir une réponse plus réfléchie que pour les autres. Un nouveau sourire éclaira le visage de l'indienne. Elle avait vraiment l'impression de se retrouver face à une élève qu'elle voudrait forcer à se remettre en question. Et même si elle préférait de loin les fillettes aux jeunes adultes, elle se sentait nettement plus à l'aise dans ce genre de rôle.
"Je n'ai pas cessé les combats. A partir du moment où la question était officiellement posée, mon combat était gagné. Quoiqu'ils décident à cette réunion, le précédent existe et les indous pourront se reposer la question. Le pouvoir est maintenant entre les mains du peuple. Moi qui suis étrangère, je ne dois plus intervenir. Parce que si je les influence, alors leur décision ne sera plus celle du peuple. J'aurais remplacé la tyrannie des castes supérieures par celle de la pensée occidentale ce qui était loin d'être mon but. Partir était la seule façon d'aider ces gens. Et il y avait d'autres enfants qui avaient besoin de mon aide. Du moins le croyais-je."
Ses yeux balayèrent la salle tandis que son interlocutrice posait enfin la question qui leur tenait le plus à cœur. Iyla s'accorda un moment de réflexion puis sourit. Si un jour elle devait se retirer, ce ne serait certes pas ici au milieu de la désolation mais dans un lieu à l'écart de la civilisation au milieu de ce que la nature offrait de plus beau. Elle sourit.
"J'ignore quelles réelles motivations vous ont conduites ici. Je me permet d'ailleurs de penser que vous l'ignorez vous aussi mais je doute qu'il s'agisse d'une quelconque retraite. Regardez-vous. Vous êtes jeunes, pleine d'entrain et d'allant, vous n'avez pas l'attitude posée de ceux qui ont décidé de passer le reste de leur vie avec leurs souvenirs. Non, vous êtes venue ici avec un but gravé dans le cœur et même si vous ne semblez pas savoir ce dont il s'agit, vous ne partirez pas avant d'avoir gagné bataille. Ce que vous fuyez, c'est la paix. Vous avez quitté un ministère qui ne voulait pas se battre et vous êtes enfuie au cœur des combats. Et lorsque les combats se sont terminés, vous êtes retournée au cœur de l'action. Vous êtes assez intelligente pour savoir comme moi que l'avenir est toujours dans les mains des enfants. Les adultes sont trop pris dans leurs habitudes et leur routine pour oser changer le monde. Dumbledore le savait aussi, c'est pour cela je pense que cet être formidable "gaspillait" son génie à enseigner. Il préparait l'avenir. Continuer le combat de l'Ordre du Phénix, c'est continuer son œuvre je pense."
Elle ne le savait pas avant d'être parvenu à cette conclusion mais cela lui paraissait logique à présent. Tout le monde savait que l'Ordre était un groupe fanatiquement dévoué à l'ancien directeur de Poudlard. Beaucoup devaient souffrir de sa mort.
"Quand à moi, c'est différent. J'ai toujours considéré l'enseignement comme ce qu'il y avait de plus important à faire sur cette terre. Mon travail avec mes fillettes était terminé, les enfants de mon pays d'adoption semblaient avoir besoin d'aide, je suis venue. Je me permet d'ailleurs de vous demander si vous avez déjà eu des contacts avec eux ? Votre opinion sur leur état me serait grandement profitable. J'avoue qu'ils ne cessent de me surprendre. Surtout les plus jeunes d'entre eux, les plus touchés par les conflits."
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| | | | | | Sujet: Re: [RP] GOLF : Girls Only, Leprechauns Forbiden [April] Lun 10 Jan - 13:09:14 | |
| Miss Shodako semblait confrontée au même problème qu’April ce qui, au lieu de la rassurer, l’inquiéta un peu plus. Poudlard semblait tourner au ralenti, en quelque sorte, et elle avait aussi remarqué ce point. Les élèves se désintéressaient des cours, comme s’ils avaient mieux à faire ailleurs. On leur avait trop servi de blabla ridicule et de théorie de propagande, et ils semblaient s’être détournés des manuels, comme si personne ne pouvait plus rien leur apprendre. Du coup, leur suffisance les handicapait et leur concentration en pâtissait. Cette guerre n’était finalement pas tout à fait finie. On ne pouvait pas l’achever comme ça, du jour au lendemain, sans prendre en compte les dégâts psychologiques qu’elle avait causé. April était de ceux qui menaient un combat de longue haleine, contrairement à Iyla qui, si elle comprenait bien ce qu’elle lui expliquait, préférait donner l’impulsion nécessaire pour que l’individu trouve lui-même sa solution.
« Vous le croyiez ? Ce n’est plus le cas ? »
April posa un regard interrogateur sur sa collègue, ne sachant pas trop comment cette ‘révélation’ devait être prise. Dans un sens, elle comprenait Iyla, les élèves de Poudlard semblaient souvent n’avoir pas vécu la guerre que tous connaissaient. Et certains pouvaient se montrer réellement odieux, lorsque leurs attentes d’enfants rois n’étaient pas comblées. Mais c’était la preuve qu’ils étaient blessés, et qu’il fallait leur réapprendre à vivre. Il fallait leur montrer ce qu’était le monde, le vrai, et pas juste dans l’enceinte d’un Poudlard ultra-sécurisé. Mais elle avait peur de saisir du découragement dans les mots d’Iyla. Comme si la sorcière, en quête d’âmes à sauver, avait été déçue par ce qu’elle avait trouvé ici. Comme si elle pensait à quitter le château pour quelque chose qui lui apporterait plus. Peut être que malgré tout ce que l’on pouvait lire dans la gazette, ça n’était pas un combat assez médiatisé, politisé pour celle qui avait offert aux jeunes sorcières d’Inde l’accès à une éducation magique.
Enfin, quelle que soit la réponse de mademoiselle Shodako, April devrait comprendre. Se montrer compréhensive avait toujours fait partie de son éducation. Et après s’être heurtée à certains de ses nouveaux élèves, elle commençait à admettre qu’on puisse ne pas se sentir à l’aise dans un tel environnement. C’était un véritable champ de bataille. C’était l’endroit où elle s’était réfugiée, son retour aux sources un peu bâtard. Les eaux originelles semblaient avoir croupi dans la Fontaine de Jouvence et l’ancienne auror, malgré son amour pour le Château et son dévouement pour Albus Dumbledore, commençait à douter sous les questions que sa collègue avait fait germer dans son esprit. C’était ridicule. Elle était ici pour une bonne raison. Elle connaissait les moindres recoins du château et s’y plaisait toujours autant qu’avant. Elle n’était juste pas habituée à son tout nouveau poste, cela viendrait.
Finalement, la réponse d’Iyla à ses interrogations acheva de la rassurer. L’enseignante n’avait pas tout à fait tort, Dumbledore aurait aimé que ceux qui se battait pour l’Ordre viennent ‘prêcher la bonne parole’ au sein du château, profitant de leur connaissance des conflits pour panser les blessures psychologiques de ces adolescents. Il avait passé des années à protéger Potter, à tenter de l’enfermer dans un cocon imaginaire aussi longtemps qu’il l’avait pu pour lui éviter d’affronter les menaces qui pesaient sur ce monde. Il l’avait compris lui, rien n’était plus important que de préserver ces adultes en devenir. April sourit et remercia son aînée.
« Donc en gros, ce que je fais c’est continuer le combat que j’ai commencé en intégrant l’ordre. Je m’y suis dévouée corps et âme et même après la dissolution de notre groupe je continue d’œuvrer pour nos idéaux, mh ? »
Elle hocha doucement la tête, assimilant les idées, puis soupira. C’était bien beau tout ça, toutes ces idées, mais étrangement, il restait un vide, un blanc à combler. Quelque chose qu’elle avait ignoré et qu’elle ne parvenait pas à faire disparaître. Un manque.
« Je me sens un peu coupable quand je repense à mon boulot d’auror et que ça me manque vraiment, ou que je commence à penser que j’ai fait une erreur. Pour connaître la nouvelle directrice du Bureau, je sais qu’elle fera un excellent travail et que j’aurais pu être un très bon élément, sous ses ordres. Est-ce que vous ne pensez pas qu’il faut parfois laisser l’enseignement à ceux qui sont qualifiés au lieu de vouloir tenter l’expérience certes pour une noble cause, mais sans la moindre expérience ? Protéger ceux qui seront le plus à même d’apporter leur dose de connaissance à ces enfants ? »
Une moue, tandis que dans son esprit d’imaginaires engrenages se mettaient en route. Elle posait les questions, et trouvaient certaines réponses seules. Pas forcément les bonnes, mais des réponses tout de même. Si elle avait continué de travailler pour le ministère, elle aurait laissé la place à un rat de bibliothèque et les adolescents n’auraient soupé que de la théorie. Ils n’auraient rien su sur le vrai monde, rien partagé. Elle leur apportait l’expérience de la vie, et c’était déjà bien, non ? Mais elle ne pouvait pas s’empêcher de se dire que son job était un emploi de planqué. Ils étaient bien loin d’elle les impardonnables et les mages noirs fanatiques… La soirée de bienvenue festive pour laquelle la talentueuse Heiby s’était mise aux fourneaux se transformait peu à peu en sorte de café philo. Elle haussa les épaules.
« J’ai surtout parlé avec eux pour les cours. Enfin avec les premières années, je n’ai pas encore vu les plus grand, leur cours est demain matin. Ils semblent étrangement… blasés, je crois. Ils sont un peu dans leur monde, et certains m’ont semblé agressifs, presque comme s’ils regrettaient ce climat de tension qui leur permettait de faire ce que bon leur semblait. Les lois ont manqué, et ils sont un peu trop revanchards à mon goût. Mais j’avoue que c’est l’opinion des plus grands qui attire ma curiosité. »
Elle resta songeuse un moment, puis reprit la parole.
« J’ai prévu un cours théorique pour demain, surtout pour faire le lien avec le programme de leur ancien professeur et me faire une petite idée de leur état psychologique. Mais le contact que j’ai avec eux est encore un peu particulier. Il y a eu beaucoup de professeurs de DCFM qui se sont succédés, et la matière est mise à mal par ce défilé. »
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