Confidences et pyjamas [pv Lilou]

Comme tous les soirs depuis des années, le repas du soir avait été des plus copieux. Les élèves, encadrés par les préfets de leurs maisons respectives regagnaient leur salle commune. Les plus crevés d’entre eux iraient se coucher directement, profitant du cocon douillet qu’offraient les dortoirs avec leurs teintes chaleureuses aux couleurs des quatre maisons et le confort des édredons garnis à souhait de plumes, rendant chaud et confortable le sommeil des adolescents. Ethel se perdait dans la masse. La journée l’avait fatiguée, mais elle se sentait encore des forces pour trainer un peu dans le petit salon des lions.

Installée à sa place habituelle, contre une des fenêtres de la tour, elle regardait la lune lui renvoyer ses rayons étincelants. Elle avait ramené ses genoux contre elle et avait, à ses pieds, son carton à dessins. Cependant, pour une fois, elle ne griffonnait pas. Elle s’était munie de sa plume et avait entamé l’écriture d’une lettre à son frère ainé, Emmanuel. Elle lui contait les évènements de ces derniers jours, l’avancée des sentiments pour ce garçon qui l’attirait et puis, ce baiser échangé à Pré-Au-Lard. Elle butait sur les mots. Dans son esprit se disputaient des émotions qui se voulaient adultes et matures, la petite crevette avait bien l’intention de les retranscrire comme tel sur le papier. Mais jusqu’à présent, elle n’avait encore jamais écrit sur le sujet. Pourtant, elle avait promis à Manu de tout lui raconter et le jeune homme était sans doute le seul qui puisse comprendre réellement l’adolescente.

Le brouhaha des élèves regagnant la salle, empêcha Ethel de se concentrer d’avantage. Inutile, dans ce cas, de se plonger dans l’écriture des paroles pour le groupe de musique. Trop d’éléments parasitaient sa concentration, ce ne serait pas bon pour l’écriture. Pour passer à autre chose, elle se muni de sa baguette et commença à enchainer, dans un silence absolu, tous les sorts les plus simples de son manuel d’enchantement. Plus quelques uns enseignés par la fratrie. Un sourire se dessina sur ses lèvres lorsqu’elle parvint à faire apparaitre un paquet de chocogrenouilles sur ses genoux. Que les plus gourmands se servent, ce soir, c’était service d’étage.

Dans son esprit ne revenait qu’un seul et unique visage. Celui de William Faith, l’attrapeur de gryffondor, le garçon qui faisait battre son petit cœur de gamine depuis quelques semaines. Elle n’en avait parlé à personne, dans l’enceinte de Poudlard. Elle rêvait de pouvoir partager ce genre de confidences avec une fille de son âge qui saurait la comprendre. A quatorze ans, Ethel voulait agir comme toutes les filles de son âge. Parce que, même si elle avait la mentalité d’une personne bien plus âgée, la galloise ne rêvait que de profiter de son adolescence tant que la période des innocences subsistait encore. Dans son carton à dessins, elle conservait les quelques croquis qu’elle avait du garçon. Elle en avait donné un à Billy. Celui qu’elle avait fait de lui lors de leur première confrontation.

La salle se vidait peu à peu. Ethel cacha sa bouche entre ses mains quand un bâillement émergea du fon de sa gorge. Elle ne tarderait pas à rejoindre le troupeau. Elle restait encore un peu. Au moins là, les préfets ne les ramenaient pas à l’ordre. Ils étaient sous bonne garde après tout.

Lilou avait monté difficilement la petite centaine d'escaliers qui séparaient la Grande salle de la salle commune des Griffondors. Elle était certaine d'y être allé un peu fort sur la bièreaubeurre, la gamine voyait flou et se posait des questions absurdes sur tous les élèves qu'elle croisait. * Oh ! Tu crois qu'il est bourré lui aussi ? * S'était-elle dit en rencontrant un Serdaigle de 6ème année qui plaisantait avec un de ses camarade Bleu et Argent. Elle se tenait fermement aux rampes, et elle se rendit compte qu'elle avançait en moyenne à deux kilomètres/heure et que tous les Griffondors qui montaient à leur salle commune la doublait. Sans raison particulière, elle pouffa de rire et continua sa course lente vers son dortoir.
La salle commune était pratiquement vide, le feu de bois dans la cheminée achevait de se consumer. Lilou se laissa tomber dans le fauteuil le plus proche et jeta un coup d'oeil à la Gazette du Sorcier, négligeament pliée sur une petite table basse. Toujours ces histoires de mangemorts en fuite et de ces aurors séniles qui les poursuivaient, c'en était lassant.
La brune aux yeux verts repensa à son père et sa soeur qui étaient chez eux, dans leur petite demeure du Sufolk en bord de mer. Lilou se rappella et ferma les yeux. On pouvait entendre les vagues se briser sur les rochers rien qu'en ouvrant la fenêtre. Sur cette fenêtre, la mère de la jeune fille y déposait souvent les gateaux pour qu'ils refroidissent. Partout autour de la maison en bois, s'étendait à perte de vue les prairies vertes et rases, où les bergers venaient faire paitre leurs chèvres et leurs moutons. Dans le Sufolk, il pleuvait tout le temps, le ciel était continuellement gris, le vent dévastateur.
Mais Lilou aimait cet endroit. Elle aimait chez elle. Pourtant, sa mère n'était plus, son père était choqué à vie, et sa soeur déprimée. Quant à elle, elle restait perturbée et traumatisée. La petite Deprunay était faible. Combien de fois avait elle pleuré, combien de fois avait-elle cru rêvé, mais hélas, combien de fois s'était-elle reveillée en se rendant compte que rien n'avait changé. Depuis quelques semaines, aucune larme ne perlait sur ses joues, elle avait épuisé toute l'eau de son corps.
A présent, elle patientait. Elle attendait de pouvoir prendre se revanche. Chaque jour elle fulminait, sa haine grandissait, elle n'avait plus qu'une idée en tête: venger sa mère.
Il se faisait tard, et Lilou monta les escaliers jusqu'à son dortoir. Elle se jeta sur son lit en baldaquin, et se congna volontairement la tête contre le mur, en ponctuant chaque coup d'une syllabe:

-Mais-quelle-vie-de-mer-deuh !!

Elle tourna la tête juste à temps pour appercevoir Ethel Perks, son amie musicienne, assise près de la fenêtre. Honteuse de s'être affalée ainsi, elle se releva d'un bond.

-Oh, Salut Ethel ! Je...je venais juste de monter là...

S'approchant un peu plus de son amie, elle remarqua son visage pensif et nostalgique.

-Hey, ça va pas? T'en fais une de ces têtes, on dirait que t'a percuté un...

Lilou s'arrêta juste à temps de dire une fois de plus une grosse bourde, * My God, mais quelle gaffeuse ! * Lui dit une petite voix dans sa tête.

Entre temps, Ethel avait regagné le dortoir. La clarté des bougies de la salle commune se dissipait. Seul brûlait encore le grand feu de bois qui se consumait dans la cheminée en pierre qui portait, elle aussi, l’insigne de l’école de magie. Posée contre la fenêtre, elle observait toujours le paysage qui se cachait, à présent, sous une brume épaisse. Plongée dans ses pensées qui tournaient autour du jeune attrapeur, elle remarqua à peine que le reste des filles avait regagné leur lit et que les bougies seraient bientôt soufflées pour laisser place à l’obscurité la plus totale. Elle brandit sa baguette et murmura un « lumos » qui éclaira son visage d’une faible lueur.

Le presque silence qui meublait le dortoir fût bientôt rompu par l’arrivée plutôt bruyante de Lilou Deprunay, seconde année des rouges et or de son état. Parlons-en de son état … A vu de nez, elle avait un peu trop abusé de la Bièraubeure qu’on leur servait au dîner. A forte dose, ça ne pardonnait pas ces machins-là. Encore heureux, cependant, qu’il n’eut pas s’agit de Whisky pur feu. On aurait sans doute ramassé la seconde année dans la grande salle, étalée de tout son long sur les dalles en pierres. Fort heureusement, elle était parvenue à regagner le dortoir en entier et, apparemment, sans qu’aucun préfet ne lui fasse de remarque. C’était surprenant en somme. Mais, ces derniers temps, l’ambiance était à la fête. Aux vues des évènements passés, on ne pouvait pas reprocher aux élèves de s’amuser un peu.

Elle entendit la jeune fille baragouiner avec une voix presqu’inaudible, avant de s’approcher d’elle. Cela eût pour effet de retirer la jeune galloise de ses propres soucis. Elle lui sourit, d’un air un peu préoccupé. Elle connaissait assez bien Lilou pour lui avoir confié certaines choses la première fois où elles s’étaient parlé. De cette fois-là, elle s’en souvenait encore. De leur échange était né un groupe de musique qui prenait forme peu à peu. L’adolescente espérait que tout serait en place pour les festivités de Noël. Cela serait l’occasion de meubler les soirées à Poudlard.

« Si si, ça va … C’est juste que … Je réfléchissais … »

Elle tapota le fauteuil à côté d’elle pour inciter Lilou à prendre place. A première vue, sa camarade ne marchait plus très droit. Espérons seulement qu’elle parvienne à viser correctement le fauteuil si elle cherchait à s’asseoir. Et puis, en cas d’extrème urgence, Ethel connaissait quelques remèdes anti-cuite. Qu’ils soient moldus ou bien sorciers.

« Et toi ? Tu me sembles bien mal en point ? »

Elle lui lança un petit regard complice.

« Besoin d’aide pour éviter la gueule de bois demain matin ? »

Heureusement, demain était un jour sans cours. Les adolescents un peu trop fêtards pourraient donc se reposer un peu. On pensait un peu à eux, tout de même.

Ethel, n’avait pas bu grand-chose au diner. Quelques verres de bièraubeure, mais la boisson quoiqu’un peu forte n’avait plus beaucoup d’effets sur elle, depuis le temps qu’elle en buvait.

Des murmures provenant des lits voisins incitaient les deux adolescentes à baisser d’un ton. Ethel haussa les épaules. Si elle ne parvenait pas à dormir, les autres devraient attendre.

Ethel lui fit signe de venir s'asseoir à côté d'elle. Lilou posa tant bien que mal ses fesses rebondies sur le fauteuil qu'occupait la 4ème année, et lui demanda d'un air enjoué :

-Je pends pas trop de place, j'espère?

*Studip girl...T'en as d'autres des questions à la con comme celle là? *
La gamine lui lança un sourire géné. Elle devait sûrement se dire que Lilou même pas bourrée faisait de grosses gaffes, mais Lilou bourrée disait trois fois plus de conneries. Ethel affirma qu'elle allait bien, ce dont la brunette doutait fortement. Son air pensif et absent était toujours préventif et annoçait un pétage de plombs sous peu. La jeune Deprunay avait apprit à reconnaître les gens qui bluffaient et les autres sincèrent. Or, elle voyait bien que Miss Perks détournait l'attention.

-Ah oui, tu vas bien? Mmh... T'es sûre? Marmona la gamine en soupirant.
Oh, attends, laisse moi deviner ! Tu as perdu quelque chose... Ou plutôt tu as perdu quelqu'un ! Enfin, perdu, il est pas mort, c'pas ça...

Lilou était sûre qu'elle chauffait. Et peut être que son intuitivité était elle aussi multipliée, ou bien peut être que c'était connerie sur connerie et qu'elle s'éloignait du problème d'Ethel au fur et à mesure qu'elle ouvrait la bouche. Tout aussi probable.

-Et toi ? Tu me sembles bien mal en point ?

Le sourire narquois de la 2ème année s'évanouit, Ethel semblait, elle, bien savoir de quoi elle parlait.

-Besoin d’aide pour éviter la gueule de bois demain matin ?

* Griiiillée ! *

-Euh...euh ouais si ça te dérange pas hein, parce que demain va y avoir un p'tit problème pour aller en cours...

Lilou lui addressa un faible sourire un peu honteux. Après tout, Ethel avait deux ans de plus qu'elle, c'était peut être pour cela qu'elle lui proposa son aide. Mais consiente qu'elle se rabaissait, la jeune fille se redressa d'un bond et dit à son interlocutrice d'un ton narquois:

-Ouais ouais, je te vois venir, te défile pas ! C'est un garçon, c'est ça? Il te plais bien? Il est comment? Tu l'as embrassé? C'est comment? Allez, merde quoi, raconte!!

Lorsque Lilou entreprit de se faire une petite place sur le fauteuil qu’elle occupait déjà, Ethel lui fit une petite place. Curieusement, alors qu’elle s’était tout d’abord isolée du reste des Gryffondor pour réfléchir au calme, la présence de Lilou lui faisait plutôt du bien. Elle sourit. L’air « pas très net » de sa camarade mettait un peu de paillettes dans ses pensées. Et, qu’importe les bêtises qui sortiraient de la bouche de la seconde année, cela ne pourrait qu’éclairer le visage de la jeune galloise.

Ethel cachait ses soucis derrière une inquiétude et un amusement envers sa camarade. Elle n’était pas du genre à se morfondre sur son propre sort. Mais, il fallait reconnaitre qu’elle était proche de l’explosion. Ses pensées devenaient bien trop imposantes pour sa petite tête d’adolescente. Du moins pour qu’elle les garde pour elle-même.

Cependant, elle avait senti la réponse de sa camarade et l’avait vite détournée par une autre question. Seulement, elle ne pourrait pas faire diversion longtemps.

Elle fût ravie que Lilou accepte son aide. Ethel aimait bien avoir de nouveaux « cobayes » pour tester ses dons en matière de sortilèges et de potions. Elle attrapa son livre de sortilèges avancés et entreprit de chercher la formule qui ôterait à Lilou sa « gueule de bois ».
Mais, elle n’eût pas le temps de se pencher plus longtemps sur le sujet. Sa déviation avait été démasquée. La rouge & or ne lâcherait pas le morceau à son sujet, apparemment. A l’évocation du mot « garçon », Ethel devint aussi rouge qu’une tomate trop mûre. Mon dieu que le sujet était sensible !

Que devait-elle faire ? Pouvait-elle se confier sur le sujet avec sa camarade ? Pouvait-elle être sûre que la discussion ne ferait pas le tour de Poudlard ? D’ailleurs, comment Lilou avait-elle deviné aussi vite pour le garçon ? C’était louche. Ou bien, c’était bien trop visible sur le visage d’Ethel. L’empressement de l’adolescente donnait l’impression à la jeune galloise d’une discussion entre deux gamines. Après tout, c’était ce qu’elles étaient, non ?

Pour seule réponse, elle acquiéça d’un signe de tête. Elle était bien trop rouge, gênée et confuse pour parvenir à s’exprimer correctement.

Comment parvenir à tout raconter à propos de William ? Comment parler de leur rencontre, de leur premier échange de paroles, de leur rapprochement … Jusqu’au premier baiser, sans passer pour une petite idiote ou elle ne savait trop quoi d’autre ? Comment même dire qu’il s’agissait de William, qu’il était dans la même maison qu’elle et qu’il était dans l’équipe de Quidditch ?

Avant toute chose, elle fouilla dans les poches de son uniforme d’où elle sortie une herbe. Lilou allait la prendre pour une trafiquante de drogues ou autres substances illicites si elle savait ce qu’Ethel avait dans le fond des poches. Mais, la quatrième année avait toujours dans le fond des poches des ingrédients qu’elle ramassait dans le parc et qu’elle expérimentait pour alimenter sa passion pour les potions. Elle la tendit à sa camarade en souriant.

« Tiens, mâche ça, ça fera passer la gueule de bois ! Et promis, après je te raconte tout ! »

Elle tenait au moins un peu de temps entre ses doigts pour préparer ce qu’elle allait raconter à sa camarade. Après tout, c’était un sujet délicat l’amour !

Ethel, qui avait eut l'amabilité de chercher un puissant remède pour l'état de Lilou, devint écarlate quand la deuxième année évoqua le sujet des êtres vivants étranges et si anormalements constitués qu'étaient les garçons. Le sourire de la gamine s'agrandit. Elle regarda Ethel feuilletter fébrilement les pages du livre en lançant des petits ricanements moqueurs. Alors comme ça, la miss Perks avait le beguin, mmh? Interressant!
La 4ème année tendit des sortes d'herbes et de racines, et Lilou la regarda d'un air dégouté.

-Me dis pas que j'dois avaler...ça ?!

Voyant que Ethel lui tendait toujours les ingrédients, elle les prits d'un air irrité et les fourra dans sa bouche. Le goût était atroce, les herbes amères et les racines affreusements salées. Elle se força à sourire tout en machant le remède, et addressa un bref " Mmh, super, merci..." à son amie.
Elle l'avala en clignant des yeux, tellement le sel lui piquait la gorge. Lilou se leva d'un bond, fouilla dans son tiroir et sortit une petite bouteille de jus de citrouille et l'avala d'un trait. Elle se rassit près d'Ethel et murmura un faible: "Désolée..."
Et quelques secondes après, le remède faisait ses preuves: Son mal de tête et son engourdissement disparaissait peu à peu et la gamine se trouva plus légère. Elle respira un bon coup. * Heu...De quoi on parlait déjà? * Mais quelle idiote... Lilou se frappa le front du plat de la main.

-Tu n'essayerai pas de te défiler, j'espère? Dit Lilou, trionphante. Tu ne m'échappera pas!

La brunette pouvait paraître complètement accroc, elle ne s'interressait pas aux garçons. Ils restaient pour elle des copains de jeux, des "potes" qui sont cool et qui ne sont pas chients comme les filles. Mais elle ne comprenait pas quelque chose chez eux. Peut être que c'était du au caractère de son père...Mais en fin de compte, les hommes étaient très peu matures et d'une insensibilité alarmante. Lilou était repoussée par cette façon de fonctionner, c'était pour cela que ses relations amicales masculines n'allaient pas plus loin que : " -Salut. -Salut. -Ca va ? -Ouais, et toi? -Ouais. -J'y vais, salut. -C'est ça, salut. "
Mais comment une jeune fille comme miss Deprunay pouvait envisager une relation amoureuse? C'était incensé, bien sûr.
Toujours en regardant Ethel, Lilou s'impatienta:

-Alors? Et alors! Raconteuuuuuuuuh !!!!

Le visage de Lilou se transforma en grimace à la vue des racines que lui tendait son ainée. Elle avait cru quoi la lionçonne ? Qu’elle avalerait du jus de citrouille pour faire passer tout ça ? Les méthodes d’Ethel étaient certes moins cruelles qu’une bonne vieille gueule de bois du lendemain_elle aurait pu lui dire « allez viens, je t’accompagne aux toilettes des filles, on va aller libérer ton estomac tu te sentiras mieux après », avec tout le trafic des doigts dans l’fond du gosier et tout, et tout, mais non, elle avait au moins la gentillesse de lui éviter ça_mais elles n’étaient pas non plus de tout repos.

Elle acquiéça d’un signe de tête et la regarda mettre, non sans un certain dégout, la racine dans sa bouche et mâcher longuement. Au moins, elle s’évitait la lourde tâche de lui tenir les cheveux au dessus de la cuvette. Ca valait le coup, non ?

Elle tapota doucement dans son dos alors que sa camarade ingurgitait le remède express.

Quoi ? Oui, elle gagnait du temps et alors ? De toute façon, Lilou bourrée n’aurait certainement pas tout compris à son histoire. Valait mieux qu’elle soit sobre.

Elle se désigna d’un air innocent.

« Qui ça ? Moi ? Ben non voyons ! »

Elle attendit que Lilou soit complètement lucide puis, voyant son empressement, elle abdiqua.

« Bon, tu veux savoir quoi exactement ? »

Elle avait attrapé une mèche de cheveux qu’elle tortillait entre ses doigts.

« Tout ce que je peux te dire déjà, c’est qu’il n’est pas à Serpentard ! »

Oh oui ! Le jeu des indices ! Ca c’est bien ! Et puis si Lilou se mettait à lui poser des questions, ça l’aiderait à mieux s’exprimer. Ben quoi ? C’est un sujet délicat les garçons, tout de même !

Lilou explosa d'un rire incontenable, qui sucita l'agacement de tout le dortoir, et la jeune fille se baissa à tant et évita un chausson qui vola en sa direction.
Lançant un regard noir à la peste qui avait fait ça, elle continua de sourire à Ethel en la regardant avec tendresse.

-Ce que je veux savoir?! Eh bien, ma foi...TOUT !!!

La gamine se leva et commença à faire les cents pas. Tout en regardant Ethel avec insistance pour qu'elle se décide enfin à balancer la sauce, Lilou passa les doigts dans ses cheveux noirs qui lui atterrissaient jusqu'aux fesses et les attacha en une sorte de chignon.
La deuxième année soupira de soulagement quand Ethel lui avoua qu'il n'était pas à Serpentard!

-Eh ben, c'est déjà ça!

Puis perdant patience, elle prit le chausson qu'elle avait faillit se prendre en pleine face et le renvoya argneusement à sa garce de propriétaire, et quelques secondes après, on entendait déjà un cri de rage et de douleur au fond du dortoir. Lilou esquissa un sourire espiègle et se retourna vers Ethel.

-Bah mince! Ca veut pas sortir! T'es timide? niarkhéhé

Allez quoi ! Il s'appelle comment? Il a quel age?

Puis, baissant la voix et se raprochant un peu plus du visage de son amie, Lilou souffla avec un regard malin:

-Il est beau? siflote

Ethel fût à la fois surprise et amusée par ce rire si bruyant mais plaisant qui sortit d’un coup de la bouche de sa camarade de dortoir et elle se baissa en même temps que la lionne pour éviter l’attaque du chausson volant. YATAAAA planquez-vous ! Avaient-elles parlé un peu trop fort ?

Mais Ethel n’eut pas plus le temps de se pencher d’avantage sur la question que Lilou revenait à la charge au sujet de l’amoureux secret de la jeune galloise. Sous la quasi-menace digne de la dictature allemande, Ethel avoua que son cher et tendre n’était pas à Serpentard. Voilà qui devrait faire patienter un peu l’impétueuse jeune fille … Mais non ! Lilou revenait à la charge de plus belle.

Entre temps, une de leur camarade de chambre avait manifesté son mécontentement. Mais, à tout bien comprendre, Lilou n’était pas du genre à se laisser faire.

Ethel ne se laisserait pas faire. Mais tiendrait-elle longtemps ? Allez ma fille, aies-confiance en la Gryffondor qui dort en toi, tu peux le faire !

Enfin, pas si courageuse que ça, la Perks. Il ne lui fallut pas quelques secondes de plus pour éclater de rire à s’en rouler par terre. Mais elle ne parlerait pas pour autant.

« Il est beau ouais ! »

Ah ça pour être beau, Billy était loin d’être moche. Même avec un peu trop de boue.

-Je vois, je vois... Mais dis donc, tu s'rai pas un peu coincée des fesses? Rolling Eyes

Lilou se baissa une fois de plus pour éviter la deuxième paire de chausson, balancé par la même garce. Cette fille, ne devait pas savoir ce qu'elle faisait, pour s'en prendre à Lilou Winona Sharleen McFire Deprunay.
Cette dernière attrappa la paire de chausson, et une fois qu'elle l'eut rebalancée à sa propriétaire, s'avança vers l'ignorante. Il y eut d'abord une voix agacée qui prononça je ne sais quelle formule magique puis un cri d'horreur qui aurait pu reveiller toute l'Angleterre.
La fille visée se mit à courrir dans le dortoir comme une folle, dont les sourcils et les cheveux poussaient démesurément. Lilou la considéra une seconde, puis elle la poussa à la porte.

-Tu devrai aller à l'infirmerie, je crois que t'es plus moche que d'habitude...

Se retournant vers Ethel, elle s'excusa comme une toute petite fille qui venait de faire une bêtise et qui s'addressait à sa mère. Puis, secouant sa tête comme si de rien était, elle dit:

-J'en étais où? Ah mais oui! Alors? Comment s'appelle-t-il? En quelle année-est-il?

Lilou s'assit par terre, et plus personne dans le dortoir n'osait se plaindre de la hauteur de sa voix. Puis levant les yeux vers son sac, elle apperçu sa robe de bal qui en dépassait (http://www.campuscreole.com/shop/images/soiree/sido-rouge.jpg ). La jeune fille la sortit, et pétillante, la voix tremblante, la montra à son amie.

-C'est mon père qui a claqué tout son argent pour m'acheter cette robe... Murmura-t-elle, les yeux brillants. Il n'avait prèsque plus d'argent depuis son retour de Russie...Je lui ai promis d'être la plus heureuse pour ce bal...

Lilou laissait nettement entrevoir qu'elle n'était pas la dure à cuire qu'elle montrait, mais qu'elle était au fond sensible, affaiblie et dépitée depuis prèsque 1 an.

-Et toi? Tu me montres ta robe?

A la suite de la provocation balancée par sa cadette, Ethel sentit le rouge lui monter aux joues. Mais cette fois, elle avait été piquée au vif par la colère. Profitant de ses camarades qui, indignée par le vacarme, visaient Lilou, Ethel en profita pour ôter son propre chaussons et frapper avec la petite garce. Tout en gardant le sourire, bien entendu.

« Dis donc, je ne te permet pas ! »

Puis, elle attendit un peu que le calme revienne et récupéra ses mules. Le sol était froid à cette heure-ci.

« Il est en troisième année, chez les gryffondor ! »

Voilà un indice supplémentaire qui pourrait aider notre détective Lilou D. à pousser un peu plus ses recherches. C’est qu’elle était tenace, miss Perks.

Enfin bon, Lilou trouverait vite. Il n’y avait pas tant de garçons que ça en troisième année.

Sa cadette sembla passer à autre chose l’espace de quelques secondes. Ethel la vit se pencher sous son lit pour en retirer un carton qu’elle ouvrit avant d’en sortir une belle robe de soirée.

« Ben dis donc, elle est superbe ta robe ! »

Ethel la détailla un peu, posant ses mains sur le tissu. Lilou serait jolie dedans.

Elle avait sourit en voyant le minois de Lilou se transformer lorsqu’elle parlait de son père. Elle n’était pas si chipie qu’elle voulait le faire croire, finalement.

Puis, elle repensa à sa propre robe, achetée lors de la sortie à Pré-au-Lard lorsqu’elle était sortie avec Billy. Lui non plus ne l’avait pas encore vue. Et, il devrait attendre le soir du bal.

Elle sauta du lit de sa camarade et se dirigea à tâtons vers le sien. Relevant la tête un peu trop tôt, elle se cogna à un des pieds du lit. Elle dut se mordre les lèvres pour réprimer un cri de douleur. Glissant ses mains sous le lit, elle en extirpa un carton qu’elle prit sous son bras avant de revenir vers Lilou. Ethel remonta sur le matelas, faisant se secouer un peu les ressors et entreprit de déplier sa jolie robe (ici).

Elle s’était trouvée jolie dedans. Et pourtant, ces derniers temps, Miss Perks devenait difficile en essayage. Elle commençait à avoir de jolies formes féminines qu’elle voulait mettre en valeur et elle devenait de plus en plus soucieuse du regard des autres. Surtout des garçons. Elle espérait qu’on la trouverait assez belle, même si elle ne voulait pas non plus être sous le feu des projecteurs.

Après s'être faite "taper" par Ethel, Lilou resta par terre en train de se plier de rire.
Elle s'approcha un peu plus de son amie et inspecta toutes les moindres coutures et détails.

-Elle est superbe... Ton mysterieux cavalier va tomber à tes pieds en te voyant niarkhéhé

Puis se rasseyant sur son lit à elle, Lilou se balança d'avant en arrière.

-En troisième année, tu dis? Oh, bah ça va pas être difficile à trouver!

Puis, se laissant tomber en arrière, elle regarda la plafond en jouant avec une longue mèche de cheveux noirs. Le nombre de garçons à Griffondor en troisième année était restreind. Bien sûr, il y en avait que deux.

-Ha ha! Dans l'panneau poulette! S'exclama vivement Lilou. SOIT, c'est Fred Mordwind, ce qui m'étonnerai grandement, SOIT, c'est William Faith!! Nom de Merlin! Perks et Faith!

Lilou tomba de l'autre côté du lit, se roulant par terre en s'étouffant de rire.

-Tu...tu sort avec Faith ! Parvint à articuler Lilou entre ses hoquets de rire. Mouhahaha !!

La brunette n'en pouvait plus à présent, elle cru bien que ses côtes allaient craquer tellement elle n'arrivait plus a reprendre son serieux. Alors comme ça, Ethel sortait avec Billou, ce joueur de quiddich à temps perdu? Voilà qui pourrait faire la une de la Gazette de Poudlard!

Lilou en pleine crise de rire … Ethel eut du mal à garder son sérieux à la regarder. Elle avait une envie irrésistible de rire à son tour tellement sa camarade était bidonnante.

Puis la seconde année des lions se concentra sur la robe de bal de Miss Perks. Elle rougit légèrement sous le compliment de l’adolescente. Elle espérait que sa tenue aurait l’effet escompté sur Billy Faith.

Tiens, parlons en de William Faith, justement. Mademoiselle Deprunay était repartie dans la recherche du nom du petit ami secret et ne semblait pas prête à renoncer. C’était bien une gryffondor, elle était bornée, têtue et acharnée. Elle mit rapidement son doigt dessus. En même temps, vu le nombre de garçons chez les gryffondor … Vu qu’elle avait prononcé son nom, un seul signe d’Ethel et Lilou se révèlerait triomphante pour la série de devinette.

Elle n’en eut pas besoin. Ethel regarda Lilou s’effondrer dans une crise de rire. Voilà, elle le savait. Et ça la faisait marrer en plus. Bon sang, c’était vraiment une gamine ! En même temps, Ethel était un tout petit peu plus âgée. Et pas de beaucoup.

« Voilà t’as trouvé. T’es contente ? »

Ethel était un peu vexée que sa camarade se moque. C’était du sérieux cette affaire là, Nom de Merlin ! On ne plaisantait pas avec ces choses-là. Surtout que la galloise avait vraiment l’impression d’être très amoureuse de l’attrapeur.

« Je t’interdis de te moquer ! »

Pour appuyer son mécontentement, elle la menaça une nouvelle fois de son chausson.