Un nouveau décor se forma dans le champ de vision de Xenophius, celui de son manoir, ils y étaient. Chassant d'un geste rapide une poussière qui s'était collé à sa veste de marque, le sorcier lança un bref regard à James pour lui faire comprendre qu'il devait le suivre. L'homme s'avança d'un pas assuré dans la salle de repas, précédent le jeune Kirkby, où la famille McGregor l'attendait certainement. Ils y étaient tous, ou du moins tous ceux ayant l'honneur de porter ce digne nom, les autres n'étant que beaucoup moins importants de toute manière. Ses deux frères semblaient l'avoir attendu avec impatience, leur air renforgné, et grognon s'affichant clairement sur leur visage dur. Mais qu'importe ? Xenophius se permettait toujours de faire ce que bon lui semblait. Il n'avait que faire de l'avis des autres. Il ne prit pas la peine de saluer les femmes de ces derniers, les ayant toujours considéré comme des moins que rien, des créatures soumises et sans importance, de simples objets faisant partie du décor. Il n'avait de considération que pour sa propre épouse, sa fille, et Megan. Quoique Symétrix et Kate n'avaient que très peu droit à la parôle. Enfin quoiqu'il en fut, l'ancien mangemort s'approcha d'Alix et d'Andrew qu'il salua d'un bonne poignée de main, puis il salua son petit-fils et son neveu d'un signe que très peu visible de la tête. Il s'installa ensuite dans son siège en bout de table, et fit signe à James de s'approcher, lui indiquant la place à côté de son frère Andrew. Ainsi, ils pourraient plus facilement discuter affaire.

D'ailleurs, le chef de clan fronça légèrement les sourcils, pas assez discrètement visiblement, puisque Symétrix et l'elfe de maison s'étaient empressés de lui demander si quelque chose le perturber. Oui, bien entendu que quelque chose l'avait heurté, mais il n'en ferait pas part directement à l'interrésé. Alix.. Il semblait bien trop heureux, affichant une mine plus que fière, et cela avait toujours le don d'agacer le maitre des lieux. Qu'est-ce qui pouvait bien rendre si satisfait son frère ainé ? L'heure n'était pas aux explications, mais aux présentations, et Xenophius ne manquait jamais à son devoir d'homme sans failles dans l'échelon de l'éducation.

- Mes chers frères, voici le nouveau prétendant de ma fille, son nouveau fiancé. James, voici mes deux frères, dont la puissance ne m'égale pas, mais s'y rapproche.

Le directeur du département de la coopération magique prennait un plaisir fou à rappeler à ses deux frères, leur infériorité vis-à-vis de lui. C'était d'une telle satisfaction, qu'il s'en vantait sans cesse. Bien entendu, ce n'était pas toujours au gout de ces messieurs, qui conservaient toujours une certaine rancoeur, et de la jalousie envers le plus jeune des trois frères. Seulement cette fois-ci, ce ne fut pas ceci qui interpella Alix, mais autre chose. Il perdit tout à coup, sa réjouissance inexplicable, et adopta un visage plus scandalisé :

- Enfin Xenophius, tu ne vas pas offrir la main de ta fille à ce vaurien, à ce.. Enfin, tout le monde parmis nous, sait qu'il n'est pas interréssé par les femmes. C'est.. une honte !

Marmonant dans son coin, Andrew semblait approuver totalement son frère, tandis que Kate qui était tout de même la principale interréssée, ne parlait pas. Ceci ne lui était pas autorisé en effet. Alors elle se contentait d'attendre.. Xenophius ne répondit pas à Alix, ignorant celui-ci, magnifiquement bien, le rendant furieusement vexé par l'occasion. Il devait réfléchir. Y avait-il une meilleure solution ? Sachant qu'il avait déjà donné parôle à James, qu'il assurerait sa sécurité par ses propres moyens, ainsi qu'un passeport et une nouvelle identité ? C'était totalement impensable de briser sa promesse. Sa parôle, son honneu était en jeu. Et puis, rien que le fait qu'il en ait décidé ainsi devait faire qu'il en soit ainsi. Alors que faire ? Eliminer James et ainsi plus aucune question d'honneur ne serait remis en question ? Le livrer à sa famille et négliger complètement ce point ? Ou bien.. Tenir sa promesse de le protéger, et le garder sous main autrement ? Il lui fallait bien un assistant pour ses recherches en magie noire, pourquoi pas lui ? Il était suffisament intelligent, avait étroitement travaillé avec Grim Wolkof sur la matière, selon certains dires. Xenophius pourrait lui enseigner certaines choses, il pourrait lui laisser le sale boulot.. et ainsi l'avoir sous la main pour le surveiller. Enfin, serait-ce une réelle punition ? Plus réellement, mais tant pis. Le seul point qui le chagriner c'était qu'il souhaitait que James donne un fils à Kate, et ainsi un héritier au trône des McGregor pour Xenophius, ce qui chasserait Dylan de cette idée de se l'approprier. Pourquoi James plusu'un autre ? Parceque le sorcier le savait puissant, pur, et beau. Chez les McGregor c'était important. La pureté avant tout, la puissance ensuite, mais le physique importait réellement à Xenophius.Tout était calculé, et il fallait que Kate mette au monde un nouvel enfant, qui porterait légalement le nom des McGregor et qui soit un véritable pur. Même si Xenophius voulait voir son petit-fils James (l'autre ^^) accéder au trône ce ne serait possible, puisque personne ne sait réellement s'il est vraiment pur. Et comme les anciennes lois de leur ancêtre Galimé interdisait l'accès au trone à un impur, il ne le saurait permis. C'était donc pour l'instant Dylan, le petit-fils d'Alix, qui était le digne successeur de Xenophius..

Serrant les poings, à en faire ressortir ses veines, le patriarche était dans une impasse. Il était vrai qu'il serait totalement désaprouvé qu'un traitre à son sang, à la cause épouse une fille de la noblesse, même si celle-ci n'était plus très neuve.

- James, dans mon bureau.

Le chef de clan se leva brusquement, renversa son verre de vin sans y porter attention, et se dirigea jusqu'à son bureau, avec le jeune Kirkby. Il ferma ensuite la porte, qu'il verrouilla, et s'installa derrière son bureau, autorisant le jeune homme à s'assoir.

- Que dis-tu de toute cette histoire mon garçon ?

Ses yeux d'un bleu profond fixaient James, à qui il avait été permis de parler, et qui usait de son droit, non sans une certaine arrogance. Ignorant complètement la remarque de ce dernier, Xénophius se perdait avec ses songes, réfléchissant à une solution, qu'il lui fallait de toute façon, rapidement. Alors il retournait le problème dans tous les sens, l'analysait, mais rien n'y faisait. Il était pourtant hors de question qu'il laisse James s'en sortir indemne. Il laissa celui-ci parler, sans réellement l'écouter, et, abandonnant ses soucis, il releva, s'avança vers une vieille armoire qu'un de ses ancêtre avait ramené d'Alexandrie, de la Bibliothèque même, peu avant sa destruction, cadeau de l'empereur Alexandre en personne, et qui servait désormais de garde-alcool personnel de Xénophius. Ici y étaient entreposés des bouteilles de chaque grands vins, le reste étant précieusement rangé dans la cave. Le sorcier en sortit un Tavel, rosé d'exception, qu'il appréciait comme apéritif, tous les soirs, dans son bureau, le savourant en terminant son travail. Puis il prit deux verres à pied, et en déposa un devant James, qu'il servit, sans attendre son avis, enfin il se servit et retourna s'assoir. Portant le verre à ses lèvres, il ne cessa de fixer le garçon, ayant laisser un silence morbide régner depuis déjà dix bonnes minutes. Il savait à quel point l'absence de parôles pouvait faire angoisser certaines personnes, et pour sa part, c'était extrêmement plaisant. Il laissa le liquide acide glisser sur sa langue, parfumer toute sa bouche de son goût exquis, pour qu'il termine son voyage dans sa gorge, brûlant agréablement celle-ci pour y laisser toute sa saveur. Le rosé et le vin étaient ses pêchés mignons, il y trouvait là un merveilleux remède. Il connaissait les plus grandes cartes sur le bout des doigts, et se vantait d'être un connaisseur durant des réceptions, où il savait toujours parler du sujet avec assurance.

Délaissant quelque peu ses pensées, il reporta son attention sur le jeune Kirkby, qui allait finir par s'endormir sinon. Il posa sa coupe lentement sur son bureau de chêne, et après s'être raclé la gorge, il éleva la voix, calme et presque douce :

- En effet, ce mariage semble déplaire à mes frères. Quoi de plus normal après tout ? Tu es un traitre... Néanmoins, j'ai toujours eu de l'estime pour toi, et t'ayant vu grandir, je sais de quoi tu es capable, James. Tu es un sorcier doué, et j'ai besoin d'un héritier puissant...

Le message devait être clair ? Oui, Xénophius voulait que James féconde sa fille, une demande toute naturelle voyons ! Enfin, lorsqu'on s'appelle Xénophius McGregor, il est naturel de faire une telle demande. Il ne lui demandait plus de se marier à Kate, ni d'élever le futur enfant, simplement de prêter ses gênes. Ce serait d'un égoisme sans pareil s'il refusait. Le directeur du département de la Coopération Magique Internationnale ne voulait pas d'un des frère de James, ils n'avaient pas son expérience, son vêcu, lui avait servi aux côtés du Lord, et qu'il le veuille ou non, il conserverait à jamais des manières et des habitudes de mangemort. Cet héritier était d'une importance primordiale pour Xénophius, et l'avenir de leur famille. Il avait toute confiance en son neveu Dylan, mais le simple fait qu'il ne soit pas son propre petit-fils était humiliant pour lui. Il avait déjà songé à laisser sa place à Megan, mais les lois anciennes de Galimé l'interdisaient. Une femme selon lui ne pouvait diriger une famille. Alors c'était non sans regret qu'il avait annonçé à sa chère petite fille qu'elle serait un jour soumise aux volontés de son cousin. La gamine, comme l'avait éduqué Xenophius, ne savait pas recevoir d'ordres, la petite avait un caractère de feu, et pourtant une grande maturité dans ses parôles; elle n'était pas la préférée du Seigneur McGregor pour rien. Il songeait d'ailleurs à lui faire passer l'année prochaine au manoir, pour participer à son éducation plus amplement.
Enfin, l'heure n'était pas aux projets futurs concernant Megan, mais plutôt James...

- Tes frères n'ont pas été formés par Voldemort, eux. Alors ne te fais pas de soucis, je trouverai chaussure à son pied -de ma fille, entendons-nous bien- C'est de toi qu'il faut s'interrésser... Alors je t'ai promis une protection, un passeport et tout ce qui s'en suit, et je tiendrai parôle. Mais je veux te garder sous la main. Alors voici mes conditions : Je veux un héritier, je veux un homme de main, je te veux sous mon toit tous les soirs, et enfin, je veux que tu sois le "garde du corps" de Megan, si je puis m'exprimer ainsi.

Oui, ces derniers temps, les affaires allaient plutôt bien, trop bien pour le vieil homme, et lorsque l'on amassait autant d'argent, on attirait par la même occasion l'attention de voyous en quête de trois gallions, capables de s'attaquer à de grosses têtes fortunées, puisqu'ils n'ont de toute manière, rien à perdre. Et puis il y avait également une autre sorte de danger, les plus redoutables, les autres puissances économiques et sociales. Les riches étaient soit amis, alliés, soit ennemis, et là, tous les coups étaient permis. On enlevait le gosse du rival pour user du chantage, on tuait un membre de sa famille, on les écrasait socialement, il n'y avait que l'embarras du choix. Et ces derniers-temps, Xénophius s'était fait quelques ennemis, des sorciers de la mafia Russe, qu'il s'était mis à dos, et il craignait pour sa tendre petite-fille.
Le sorcier attendit calmement la réponse de James, pour qu'il puisse ensuite, sceller leurs accords, en écrivant un contrat.

James s'était attendu à beaucoup de choses, mais pas à ce silence prolongé. Le vieil homme n'avait même pas relevé l'insolence calculée de ses propos ; il ne semblait pas avoir entendu la réponse de son invité, plongé qu'il était dans ses pensées. Ou peut-être réservait-il sa riposte pour plus tard – car, après tout, on ne parle pas sur ce ton à Xenophius McGregor. C'était la même chose avec Lord Kirkby, on était comptable de chaque mot, de chaque expression prononcée en sa présence, et lorsque le patriarche jugeait qu'on lui avait manqué de respect, le châtiment était inévitable. Ces vieux tyrans étaient exaspérants à force de principes ; la vie à leur côté se résumait à une soumission de chaque instant, et c'est précisément ce que le jeune Kirkby cherchait à éviter. On ne parle pas comme ci, on ne prend pas la parole sans permission, on baisse les yeux devant le maître, on rampe, on témoigne son profond respect, on obéit... Pas de place pour autre chose, dans ce monde, que pour l'obéissance aveugle. James avait été élevé dans ces idées, mais il les trouvait de plus en plus abjectes. C'était au nom de ces principes idiots que sa mère se faisait rosser par son père au moindre prétexte, au nom de la nécessaire soumission qui devait prévaloir dans la famille... Et McGregor prétendait le faire rentrer dans le rang, alors qu'il venait à peine de conquérir sa liberté ! Il avait beau parler d'estime, son discours masquait mal la réalité ; il entendait faire de James son serviteur, tout simplement. Le jeune homme ne toucha pas au verre de vin que Xenophius avait posé devant lui, et il était parfaitement conscient que c'était déjà une offense, selon les principes éculés de ce monde. Mais ce n'était encore rien. Il écouta avec attention les exigences de son hôte, fit mine de réfléchir quelques instants, puis répliqua :

-Nous sommes face à une grave difficulté, monsieur McGregor. Il faut d'abord que vous sachiez que je ne peux plus me battre en duel, ou utiliser de sorts de torture. Un serment inviolable m'a lié les mains. Je ne pourrais donc pas protéger votre petite-fille.

Premier point. Et ce n'était pas fini. James inspira profondément avant de poursuivre :

-Vous prétendez me garder sous votre toit, autre difficulté. Je n'ai rien contre le fait de vous rendre service de temps à autre, dans la mesure de mes capacités... mais je pense, très franchement, que m'assigner à résidence serait contraire à vos intérêts. Savez-vous pourquoi j'ai trahi ma famille, mon sang, tous les principes qu'on m'avait inculqués ? Tout simplement parce que l'autorité de mon grand-père pesait trop lourd. Je ne supportais plus d'être constamment à sa disposition... Je l'aurais tué, vous savez, si je n'étais pas parti... Et je vous connais assez pour savoir que vous êtes de la même trempe, monsieur. De toute façon, vous n'aurez aucun mal à me retrouver, si vous avez besoin de moi.

L'ancien Mangemort marqua une brève pause, le temps de renifler son verre de vin qu'il reposa sans avoir goûté le breuvage, et acheva :

-Quant à l'héritier que vous souhaitez que je vous donne, je ne vois guère d'objection... mais je tiens à vous faire remarquer que je n'ai aucune puissance particulière, et que n'importe quel homme vous donnerait certainement un petit-fils à votre convenance... Mais enfin, si vous tenez à ce que ce soit moi... je m'incline.

Il ne pouvait pas tout refuser, et il espérait qu'en cédant sur l'héritier, le reste passerait. Désireux, malgré tout, de ne pas braquer le vieux sorcier par une attitude ouvertement hostile, il reprit son verre de vin, et en avala une longue gorgée.

Une nouvelle gorgée. Sa bouche le brûla, d'une douleur agréablement alléchante. Décidément, ce rosé le surprenait toujours, sa saveur d'un acide fruité lui arrachait à chaque fois le même sourire satisfait. Oui, Xenophius McGregor était un grand amateur de vin, mais également de gastronomie, il savait apprécier la bonne nourriture, y trouvait là un véritable plaisir. Son chef cuisinier le savait, et veillait à ce que tout soit parfait, car, pour le sorcier, pour qu'un repas soit digne d'être savouré, il fallait qu'une présentation d'attente royale soit faite. Maniaque. Il l'était aussi. La table était toujours mise dans les règles, et si par malheur un couvert était disposé de travers, les assiettes valsaient dans les airs, élancées par la fureur d'un chef de clan intolérant. Et tous recevaient les foudres du maître, les elfes comme Symétrix, son épouse. La malheureuse n'avait pas droit au repos permanent, Xenophius ne tolérait pas les femmes paresseuses, Symétrix devait être bonne cuisinière, bonne hôte, bonne mère, belle femme, et surtout soumise aux volontés de son mari. Aucune initiative ne devait être prise par elle, aucune décision, elle devait rester dans l'ombre du Chef McGregor, ou bien se brûlait à la lumière. L'inégalité des sexes était fréquente chez les vieilles familles traditionnelles de Sang Pur, à la naissance lorsqu'une fille voyait le jour, elle était déjà destinée à une vie entière de servitude et de soumission à l'encontre des mâles de la famille. Pourtant, elles étaient choyées, et aimées, bien que sous-estimées. Dans la famille, seule Megan avait échappé à cette règle immorale, et ce, juste grâce à un élément particulier, qui marqua d'ailleurs la jeune fille toute sa vie, et qui obligea son grand-père à admettre le fait qu'elle sortait du lot. Le jour où Xénophius avait puni sa petite-fille, en marquant d'une flétrissure son cou fragile, elle était restée stoïque, dissimulant avec honneur et dignité sa douleur. Ses quelques larmes n'avaient pas échappé au sorcier, et il s'était bien douté que l'enfant avait souffert, mais cette capacité à rester placide, l'avait profondément impressionné. Enfin tout le monde au manoir, savait que depuis sa naissance Megan était la préférée du vieil homme, et qu'elle n'avait jamais été traitée comme sa mère ou les autres femelles du clan. D'ailleurs, le sorcier songeait à l'enlever de Poudlard pour une année au manoir, d'éducation particulière, mêlant magie noire et autres spécialités étrangères, afin de prendre part à sa formation en tant que future sbire de la Triade.

L'homme passa une main flétrie sur son menton, adoptant une moue songeuse. Il avait tant à lui apprendre. Il pouvait tant faire avec elle. Son esprit demeurait encore ouvert, pur et fidèle à sa famille, elle n'hésiterait pas un seul instant à écouter son grand-père, et suivrait chacune de ses directives sans se poser la moindre question. Chassant d'un raclement de gorge ses projets futurs, l'ancien mangemort qui avait écouté parallèlement James, émit un rire moqueur. Comme s'il était un homme à qui l'on se permettait de refuser quelque chose. La stupidité de ce garçon allait l'encontre de son imagination. Il avait du se prendre un sacré coup sur la tête, à moins que ce rosé d'exception ne lui fasse tord. Petite nature. Toisant le repenti d'un regard moqueur, Xénophius lui cracha, avec son ton hautain habituel :

- Pour commencer, ne t'avises plus jamais de comparer mes manières et mon caractère à celui de ton grand-père, James. Sache que dans ma famille, on me respecte, on me craint, et on m'obéit. Il ne viendrait jamais à l'esprit d'un seul de mes descendants de me trahir. Si Peter n'a pas été capable d'assurer une fidélité incassable de la part de son petit-fils, moi si. Je n'ai même plus besoin de lever la main sur Megan pour qu'elle me craigne. Une seule fois, une seule, j'ai usé de grands moyens pour l'asservir, et aujourd'hui je sais qu'elle saura témoigner sa loyauté envers moi toute sa vie.

Rajustant son col avec assurance, le sorcier, observait James avec mépris. Comment un garçon aussi prometteur avait pu aussi mal tourner ? Peter le décevait énormément...

- Si tu veux que ta sécurité soit assurée, tu n'as guère le choix James, tu dois rentrer tous les soirs au manoir. Chaque entrée de ma résidence est gardée par deux agents, les protections magiques ont été renforcées à leur maximum, et aujourd'hui je ne connais pas d'endroit plus sûr, à part peut être Poudlard.

En raison de ses nombreux conflits du moment, Xenophius avait engagé plusieurs agents de sécurité, avait relégué tous les membres de la Triade au manoir, et n'autorisait aucune femme, aucun enfant à sortir du domaine. Symétrix était accompagnée à Wizard's Paradise par une escorte de gardes du corps, et elle restait la seule ayant droit à sortir, pour des raisons professionnelles bien entendu. Megan était en sécurité à Poudlard, il fallait juste la surveiller lors des sorties. Ce point semblait encore contre-dit par James. Un serment... Autant se couper les deux jambes, ce serait la même chose ! Ne plus se battre en duel, quelle absurdité.

- Pour ce qui est de Megan, ne crois pas que j'ai suffisamment confiance en toi mon garçon, pour laisser sa vie entre tes mains. Simplement, tu lui servirais de compagnie, elle ne supporte pas ses gardes du corps, ils ne sont pas très bavards, et lui font un peu peur avec leurs grands airs. Il lui faut quelqu'un de jeune avec qui elle pourrait s'entendre. Toi. Les gardes du corps vous suivront de près, tout en se faisant le plus discrets possible.



Guettant chacune des réaction du jeune homme, Xenophius savourait pleinement son emprise sur lui, et se délectait du désespoir de celui-ci. C'était tellement jouissif de posséder entièrement un être.
James lui serait également fort utile d'ici peu. La Triade reprenant du service avec un nouvel objectif bien précis, les recrues étaient les bienvenues. La jeune Coleen avait d'ailleurs récemment, rejoint le patriarche McGregor, s'engageant auprès de lui comme tueuse à gage. Cette jeune femme avait beaucoup de talent, flegmatique et impitoyable, elle avait tout d'une loyale sbire. Peu étonnant qu'elle ne soit une membre de sa famille, une nièce éloignée même, de la branche de Darius. Dylan qui avait atteint sa majorité, pouvait également servir avec honneur les intérêts de la famille. Il lui fallait juste une épouse, afin de faire de lui un véritable homme. Xenophius avait prêté parole à Alix qu'il se chargerait de lui trouver une femme à sa convenance. Il attendait juste que Kate soit enceinte, pour assurer un nouvel héritier au trône McGregor, et ainsi chasser le brave Dylan de cette idée de se l'approprier en tant que seule descendant mâle de la branche d'Erish.

- Oh et pour ce qui est de mon petit-fils, disons, que c'est un besoin pressant, je souhaite être assuré que ma fille soit enceinte dans les plus brefs délais pour quelques raisons, qui me sont propres.

Autant lui dire, « bon mon coco, ce soir conception du gamin, hein! » Enfin, Xenophius avait toujours une certaine classe

Xenophius observa attentivement chacun des gestes de James, celui-ci posa son verre de vin sur le bureau, refusant clairement de le boire, montrant ainsi une insolence qui fit rougir de colère le patriarche McGregor. Il n'était guère habitué à ce genre d'attitude, au sein de son manoir, au Ministère, partout où il était, les gens se montraient respectueux, parfois même hypocrites, et il s'en délectait. Le monde ne devait tourner qu'autour de lui, et de ses volontés, il fallait sans cesse se plier à ses désirs. Dans son optique, il était le seul maître, le seul tout puissant, il avait même tendance à se confondre à Dieu. Les autres n'étaient que sous-fifres, constituant le bas peuple, lui servant d'esclaves et d'instruments à ses projets de prise du monde. Cependant, sa famille et quelques-uns de ses amis étaient selon lui un peu plus dignes d'attention, et se différenciaient de cette masse envahissante de larbins. Peter Kirkby avait été un de ces cas exceptionnel, mais finalement, il s'avérait qu'il n'était pas aussi méritant qu'il ne le laissait croire. Il se dissimulait derrière son apparence de grand sorcier de sang-pur, aux principes sévères, mais il n'était qu'un bon à rien, il n'avait rien d'un chef de clan.

Le vieil homme écouta James, non sans une profonde envie de lui jeter son verre à la figure, il s'efforça cependant de demeurer calme, et d'attendre la fin du discours du gamin. Cet arrogant osait le défier, il osait le provoquait ! Il croyait certainement que Xénophius était incapable, ou bien qu'il était comme Peter ! La main flétrie du sorcier fut tout à coup secouée de petits spasmes, tandis que sa lèvre inférieur se retroussait pour afficher un rictus méprisant. Son regard se figea sur James, et une ombre sombre, dansait dans son iris, dans la profondeur du bleu corail de son oeil, souvenir de ses crimes passés, qui venait infliger ses images monstrueuses à leur auteur, comme pour prévenir le repenti du terrible danger que pouvait représenter cet homme, aux cheveux blancs.

Kirkby achevait son monologue, et le chef de clan se leva d'un bond, renversant sa coupe sur le sol de marbre, le bruit de verre cassé résonna dans la vaste pièce, devenue plus sombre et froide depuis que le feu de la cheminée, s'était éteint, au même moment où l'ancien mangemort s'était levé. Un courant d'air glacial fit virevolter des papiers, tandis que l'ambiance devenait plus tendue. La main du vieil homme ne prévint pas, elle fut vive et rapide, et raide lorsqu'elle s'étala de son revers sur la joue du garçon, et claqua le visage de celui-ci violemment.

- Insolent ! Comment oses-tu misérable gamin ?! As-tu oublié qui je suis ? Moi qui t'ai de si nombreuses fois convié à ma table, et hébergé comme mon propre fils ! N'oublie pas tout le respect que tu me dois James.

Xénophius était si proche du jeune homme désormais, que leur nez se touchaient presque. Il se retourna, présentant clairement son dos au traitre, mesurant parfaitement la proportion de son geste, mais n'y prêta aucune attention majeure. La première règle dans les duels, était de ne jamais tourner le dos à son adversaire, pour éviter une attaque par surprise, mais dans ce cas présent, le Maître des lieux savait bien que James ne tenterait rien d'imprudent. Il était bien trop lâche et terrorisé pour essayer de le tuer. Il se rassit donc dans son siège, toisant impérialement celui qui siégeait en face de lui. Sa fureur semblait se dissiper doucement, mais tout risque de nouvel emportement n'était pas exclu.

Trois coups frappèrent la pote de son bureau, et l'interpellèrent. Une fine voix s'éleva, annonçant que Monsieur Andrew en avait assez d'attendre. Il ne faisait aucun doute qu'il s'agissait là de Disty, l'elfe de maison qui venait jouait la messagère pour son frère. Mais le frère cadet des McGregor n'y prêta aucune attention, il se fichait bien du temps que pourraient attendre ses frères en bas, et il savait de toute façon qu'aucun d'eux n'oserait partir. Andrew aimait bien grommelait, pour se donner un brin d'importance, et prouver qu'il avait du caractère, et Xénophius continuait cependant à ignorait ses protestations.

- Bien, alors maintenant, je vais te laisser une ultime solution, vois dans cette chance, toute ma bonté que je n'accorde qu'à très peu de personnes. Sois-en fier. Je m'engage toujours à veiller à ta sécurité, à ta nouvelle identité, et à t'aider en cas de problèmes diverses avec le Ministère, et en retour je ne te demande plus de jouer les nourrices avec Megan, ni de faire un enfant à ma fille, ni bien de venir vivre sous mon toit. Cependant, je vais te donner un travail. Je veux que tu sois mon espion, je te donnerai de temps à autre certaines personnes à suivre, observer, et ceux pendant plusieurs jours parfois. Et à côté de ça, je te joindrai si j'ai besoin de tes services, mais... Ne t'avises pas d'essayer de me duper James, tu sais que je pourrais facilement te retrouver et là... je me demanderai seulement si je te laisse dans une cave te faire dévorer vivant par les rats, ou si je m'amuse un peu en testant sur toi diverses sortilèges de torture...

Un sourire sadique s'afficha sur son visage dur, tandis qu'il présentait déjà un document à James, sur lequel tous les accords étaient inscrit, et où il ne manquait plus que la signature du garçon, pour sceller un contrat diabolique. Xénophius n'avait pas précisé, de quel genre de services il pourrait avoir besoin. Il avait finalement jugé préférable d'éviter à James de vivre au manoir, il n'était pas à l'abris d'une impulsion meurtrière du vieil homme. Et puis il n'avait plus envie de confier Megan à cet arrogant, Merlin seul sait quelles absurdités ce crétin pourrait raconter à sa tendre héritière.

[Normalement, fini pour moi, sauf si il y a encore un soucis, et là on repart pour de nouvelles conditions ]