Amycus déplaça légèrement la poche de glace qu'il tenait pressée contre son front. En sortant du stade, il s'était directement rendu à l'infirmerie et cette satanée Pomfresh avait éclaté de rire en voyant la bosse qui commençait à poindre au dessus de l'oeil du mangemort. Elle l'avait ensuite allongé dans un lit, avait procédé à l'examen de la blessure en appuyant bien fort dessus, ce qui avait été très douloureux. Enfin, elle lui avait donné une poche de glace, affirmant qu'elle ne pouvait rien faire pour empêcher l'hématome d'apparaître. Fichue bonne femme ! Il ne la croyait évidemment pas, puisqu'elle avait fait disparaître ses bleus des dizaines de fois lorsqu'il était étudiant, mais que pouvait il faire. Il avait donc pris le sac gelé et était parti s'enfermer dans sa classe en attendant l'heure fatidique.

Il avait fait son annonce dans la précipitation de l'action et doutait à présent de certaines de ses mesures. Tout d'abord, en imposant un couvre feu à 18h, il privait les élèves de dîner dans la grande salle, puisque celui ci avait généralement lieu aux alentours de 19h. Il avait fait ordonner aux elfes de maison la préparation de centaines de sandwiches très basiques qui seraient distribués dans les salles communes par les préfets. Ces sales mioches ne souffriraient pas de manger quelques tartines aux jambons une fois dans leur vie, d'autant que les sacs de la plupart devaient regorger de friandises envoyées par leurs parents, du moins celles que les membres de la milice ne confisquaient pas. Ensuite, il avait du mobiliser rapidement la milice, justement. Mais l'efficacité de Pénombre Craft n'était plus à démontrer et ils étaient sur le pied de guerre, prêts à patrouiller avec deux fois plus de vigilance qu'à leur habitude.

Enfin, il y avait cette convocation. Si Amycus ne doutait pas de la culpabilité de Rolanda Bibine, en tant qu'instigatrice et arbitre du match, il ne pouvait pas ne pas sanctionner les élèves qui y avaient pris part. Seulement voilà, préfets et même membres de la milice avaient assisté au dit match, voire y avaient participé. Peut être pensaient ils que le match avait été autorisé? Comment leur en vouloir, dans ce cas, d'avoir simplement eu confiance en l'un de leurs professeurs?
Et ce cognard, qu'il avait reçu en pleine figure, qui l'avait envoyé? Et pourquoi la ligue de Quidditch n'autorisait elle toujours pas le recours à l'arbitrage vidéo?

Tant de questions se mêlaient dans la tête du professeur. Assis à son bureau, il entendit l'horloge de l'école commencer à sonner les six coups tant attendus. Des bruits de pas hésitants, accompagnés de murmures, se faisaient entendre par la porte entrouverte de la salle. Quelle serait l'issue de cette confrontation? N'aurait il pas du se faire assister de sa soeur, ou du professeur Rogue?


[HJ : Bienvenue \o/ Sachez que les punitions dépendront essentiellement du comportement durant cet entretien. Ceci dit, si vous avez une idée précise en tête de ce que votre personnage doit ou ne doit pas subir, si vous êtes censé être un récidiviste, si vous avez un parent mangemort, ou quoi que ce soit, on peut en parler en MP pour déterminer votre avenir ^^]

La jeune fille avait perdu toute bonne humeur. Certes son équipe avait gagné mais la fin de match ne s'était pas réellement passée comme elle l'espérait. Après l'arrivée du Carrow sur le terrain, l'enfant s'était faite toute petite. Elle ne souhaitait en aucun cas se faire punir. Sagement, elle avait regagné les vestiaires où rapidement elle s'était changée. La douche lui avait fait un bien fou, lui faisant un instant oublié la terrible convocation. Pendant quelques minutes, l'adolescente avait imaginé par quel moyen elle fuirait cette réunion obligatoire. Elle pouvait prétexter une blessure mais cela avait peu de chance de marcher. Les autres joueurs affirmeraient qu'elle ne s'était pas blessée. Ou alors, elle n'avait qu'à nier en bloc ces accusations. Ce n'était pas non plus la bonne solution, la plupart des élèves pourrait identifier sa célèbre chevelure bleue. Malicia dut se rendre à l'évidence, elle devait se rendre à la convocation et espérer qu'elle ne serait pas punie. Après tout, ce n'était pas sa faute si ce match avait été organisé.

Mais la Serdaigle avait un problème plus grave à résoudre. Comment allait-elle annoncer à son père la future punition ? Elle s'était engagée à ne faire aucune vague cette année. Jusqu'à présent, elle avait parfaitement rempli sa mission, se fondant dans la masse. Mais là, elle allait se faire punir et les conséquences pouvaient être désastreuses dans sa relation avec son paternel. Même si elle ne lui annonçait pas elle-même, sa pourriture de demi-frère enverrait à sa place une lettre. Oh ! Non, même si elle n'était qu'une bâtarde, elle avait encore un peu d'honneur. Comme tous les lundis, elle écrirait son rapport à son père et tant pis pour les conséquences. La septième année était bien assez grande pour savoir ce qu'elle faisait. Après tout, elle s'en était sortie jusque là et sans l'aide de son mangemort de père. D'ailleurs peut-être celui-ci pourrait intervenir auprès d'Amycus et atténuer la punition de sa fille. Malicia pouvait toujours espérer un geste de la part du chef de famille. Après tout, son père ne voulait pas qu'elle nuise à l'image des Fowl. Il n'avait plus qu'à croire en la chance et la bonté de son géniteur.

Durant ces sombres spéculations, la jeune fille était restée dans les vestiaires faisant peu attention aux autres joueurs. Perdue dans ses pensées, la rêveuse avait laissé le temps s'échapper. Quand elle se décida enfin à se rendre au château, l'heure de la convocation était arrivée. Faisant contre mauvaise fortune bon coeur, elle prit le chemin de la salle de cours. Que faisait les autres joueurs ? Elle n'en savait rien n'y ayant pas fait attention. Elle arriva bien trop tôt, à son goût, devant la porte. Devait-elle attendre ou se risquer seule à l'intérieur? Son choix fut vite arrêté. Après tout peut-être que ses camarades étaient déjà arrivés. Elle franchit finalement la porte et entra. D'une voix hésitante, elle prit la parole.

« Bonsoir Monsieur. Je suis vraiment désolée »

Elle aurait peut-être pu s'enquérir de sa santé mais cette façon de faire était étrangère à la jeune fille. Elle laissait ça aux Serpentards. Un pâle sourire s'accrocha à son visage. Au moment, où elle parla, elle s'aperçut d'un détail pour le moins gênant. Elle avait oublié de laisser sa batte au vestiaire. Quand on vous disait que Malicia pouvait être distraite. Elle tenta maladroitement de cacher sa batte derrière sa robe. Il ne fallait pas que le professeur la voit sinon il risquait de penser les pires choses sur son compte. Baissant les yeux, elle se mit à prier tout dieux. Pour une fois, l'hypocrisie des serpents allaient peut-être l'aider s'ils détournaient l'attention du professeur. Ils pouvaient dire tout ce qu'ils voulaient tant qu'ils la laissaient tranquille.

Ah oups!

William Faith attrapa le vif d'or et redressa son balai, lui faisant changer de direction. Le cognard envoyé par Clarisse passa à quelques centimètres à peine mais ne le toucha pas et continua sa course vers le sol. Machinalement, la jeune fille le suivit des yeux. C'est avec surprise qu'elle le vit se diriger droit vers deux personnes à terre, dont l'une bien reconnaissable de par ses vêtements: Bibine, et l'autre... Eh Bien l'autre se prit le cognard en pleine face. Quelque chose lui disait que tout ça était très, mais alors très mauvais pour elle. Effectivement, dès qu'elle entendit la voix de l'accidenté, elle reconnut sans peine son cher et tendre professeur de Forces du Mal, le très estimé Amycus Carrow. Quelle déveine! L'adolescente allait se faire réduire en bouillie, surtout qu'avec le nombre de spectateurs présents dans les tribunes et les quelques serpentards appartenant à l'une ou l'autre des équipes... quelqu'un allait forcément la dénoncer. L'aiglonne jura entre ses dents tout en se posant à côté de ses coéquipiers. Sa malchance légendaire était de retour, plus impressionnante que jamais, comme si une altercation avec Pénombre Craft n'était pas suffisante. Non il fallait qu'un mois ou deux plus tard elle se mette à dos un mangemort chevronné, sans oublier la Milice Pourpre. Arrivée dans les vestiaires, elle se doucha puis se changea en silence, ne prêtant même pas attention aux autres.

Ses pas la menèrent ensuite aux abords du lac, cette étendue d'eau si calme qui parvenait toujours à l'apaiser. Elle n'avait qu'une envie à ce moment-là: laisser le Rouge-Gorge reprendre les reines. Se transformer et disparaître loin de Poudlard, loin de la douloureuse punition que son professeur allait lui infliger. Elle qui voulait par-dessus tout rester neutre pour survivre quel que soit le vainqueur de cette guerre venait de tout foutre en l'air. Et Sayannel... il serait tellement déçu par son comportement. Les larmes lui montèrent aux yeux. Elle n'avait pas pensé en s'inscrivant à ce fichu match que les choses pourraient tourner comme ça. Quelle idiote! Jamais plus elle n'oserait regarder son oncle dans les yeux après ça. Elle ignorait quel degré d'affinité existait entre les deux mangemorts mais après tout Amycus était un «camarade de jeu » de l'historien. Elle pensa un instant courir jusqu'à la bibliothèque ou il se trouvait certainement et tout lui raconter, puis renonça. Elle n'était pas du genre à aller pleurer dans les jupes de ses aînés. Ce qui était fait était fait, il n'y avait plus qu'à assumer maintenant. D'ailleurs, ce devait bientôt être l'heure de se rendre à la convocation et arriver en retard serait du plus mauvais effet.

La rousse s'arrêta à un couloir de la salle de classe et vérifia sa mise. Elle avait revêtu l'uniforme de Poudlard et lissa sa jupe, par habitude. Son chignon semblait tenir, ne restait qu'à se composer un masque neutre et à se jeter dans la gueule du loup. Elle parcourut les derniers mètres à la vitesse de l'escargot, pas pressée pour deux sous de se faire crier dessus. Elle avait vaguement entendu certains joueurs dire qu'ils allaient tous se serrer les coudes, mais bon... la jeune fille ne se faisait pas d'illusion et ne doutait pas que quelqu'un finirait par la dénoncer tôt ou tard. Le moment était peut être venu de montrer son côté serpentard. Si elle était capable du meilleure, elle pouvait aussi farire le pire.

Stephen Cornfoot attendait adossé contre le mur près de la salle de classe et l'interpella. Serdaigle et Préfet en Chef, il était convoqué à la petite réunion au même titre que les autres. L'Écossaise ne lui avait jamais vraiment parlé aussi fut-elle un peu étonnée lorsqu'il lui assura qu'il ferait son possible pour atténuer la sanction. Elle sourit et remercia d'un signe de tête. C'était toujours bon à savoir, d'autant qu'il y en aurait assez pour l'enfoncer davantage. Au moment de passer le pas de la porte, elle se souvint brusquement de cette rumeur stupide qui affirmait qu'elle était l'enfant cachée de Sayannel. Avec un peu de chance, Carrow serait assez crédule pour y croire. Il y avait là une carte à jouer. Ce lien de parenté ne pouvait jouer qu'en sa faveur et ils se ressemblaient suffisamment pour que le doute soit permis.

«Monsieur. » Salua-t-elle poliment.

Elle avait parlé de son éternel ton neutre qu'on lui connaissait si bien en cours. Même si intérieurement l'adolescente était stressée, il ne fallait absolument pas qu'elle laisse paraître ses émotions. Elle devait agir comme d'habitude. Depuis l'arrivée d'Alecto et Amycus à Poudlard, Clarisse s'était toujours montrée une élève sérieuse, disciplinée et avec dans l'ensemble d'assez bons résultats, ne donnant ainsi aucun prétexte aux deux affreux pour s'en prendre à elle. Ça jouerait peut être en sa faveur...

Quelques élèves étaient déjà arrivés, dont Seymour, Parkinson et Dawster, tous les trois postés devant le bureau de l'enseignant tandis que la mégère, Fowl et Faith étaient plus en retrait. La Serdaigle quand à elle décida d'imiter ces derniers et resta debout, attendant que l'entretien commence tout en réfléchissant à ce qu'elle allait répondre aux questions...

Lucy était au bout. Elle avait la défaite particulièrement amère, son équipe avait pourtant joué tant bien que mal. Mais ce n'était pas le pire, elle souffrait l'échec en ayant pris du plaisir à jouer comme d'habitude, même si durant cette rencontre elle avait été un peu sur les nerfs. Juste à peine. Ce qui n'allait pas du tout, c'était cette histoire de cognard. Et comme son devoir de captain lui imposait d'avoir des yeux derrière la tête en plus de ceux déjà fixés sur le souaffle, elle avait parfaitement vu qui en était l'auteur, bien que l'action ait été tout à fait involontaire. Clis'. Non seulement elle avait été sa coéquipière, mais elle était en plus sa camarade, et en tant que préfète et capitaine, la blondinette, bien que d'un an sa cadette, était déterminée à la défendre bec et ongles. A peine avaient-ils atterri que Carrow les avait convoqués dans une salle de classe. Le genre d'invitation qu'il valait mieux ne pas refuser. Cela avait ajouté à l'angoisse à l'humeur maussade des zozios et certainement atténué la victoire des renards. Dans les vestiaires des Z'oizeaux, la plupart des joueurs restèrent silencieux, chacun cherchant sans doute un moyen de sauver sa peau, et pour Lucy, celle de Clarisse également.

Malgré la certitude qu'en tant que leader d'une équipe et préfète au courant des règles établies par la direction, elle allait être punie, Pinpin était relativement détendue par rapport à certains de ses camarades. On n'aurait bien sûr, pas pu dire qu'elle était joyeuse, elle n'était pas dupe et savait qu'un rendez-vous avec un des Carrow n'avait rien de romantique et pouvait être assez douloureux. Tout dépendait de son statut sanguin. Une question de hasard, de chance en somme. Après tout, durant ses différents actes de rébellion, la blonde avait risqué bien plus que cela. La caricature de Rogue l'aurait exposée à des représailles bien plus importantes, mais elle ne s'était pas fait attraper. Aujourd'hui, si l'on devait punir les joueurs pour avoir pris part à un évènement illégal, alors il était juste de punir également les spectateurs, qui étaient venus nombreux. Et avoir investi depuis longtemps le pouvoir administratif de l'école depuis longtemps ne signifiait pas moins de temps à prendre pour donner à chaque étudiant présent un souvenir de cette après-midi. La quatrième année comptait surtout sur la flemme des Carrow pour les épargner, ou au moins réduire leur peine. Et certains membres de la milice s'étant trouvés là, quelle justification les mangemorts trouveraient-ils pour ne pas les punir ? En effet, ils avaient besoin de volontaires pour les aider à faire respecter leur régime au sein du château, et seuls certains avantages conséquents pouvaient pousser les plus profiteurs à s'allier à eux, sous les yeux méprisants, bien que discrets, de leurs camarades.

C'était ces arguments là que la Bleue et Bronze commençait à préparer lorsqu'elle vint reposer ses affaires dans le dortoir. La douche avait délassé ses muscles, et son esprit était désormais focalisé sur une seule idée: défendre Clarisse, quoi qu'il lui en coutât. Elle avait déjà écopé plusieurs punitions depuis le début de l'année, quelques insolences, ou propos perçus comme tels, mais jamais on ne l'avait encore prise en flagrant délit majeur comme celui-ci, et elle ne s'était jamais préparée à s'élever aussi clairement, et d'une façon aussi exposée, contre la méthode des Carrow. Il faudrait jouer finement, une chose que Lucy, avait du mal à faire face à la révolte que lui inspiraient les actions commises depuis le mois de septembre. Malgré tout, elle restait une Serdaigle: elle n'avait pas la lâcheté des Serpents, ni le courage du Lion. Il lui arrivait de renier sa loyauté, contrairement aux Blaireaux, mais elle faisait du mieux qu'elle pouvait avec son esprit. Ce qui n'était pas toujours très évident, quand le gène de l'homo-erectus lui commandait de prendre la première batte de quidditch qu'elle trouvait, et de s'en servir comme d'une massue afin d'assommer son ennemi. Et éventuellement de le découper en morceaux afin d'avoir des provisions pour l'hiver rude qui s'annonçait. Hungawa !

Perfect Prefect reçut en descendant dans la salle commune, un petit mot de Stephen, lui faisant dire qu'il les soutiendrait, elle et Lellia. Mine de rien, c'était soulageant. Il était tout de même en septième année, Préfet-en-chef, ce qui lui donnait de quoi tenir tête à Pénombre. Car la Craft serait de la partie, impossible d'en douter. Une vraie fouine. Vous l'aurez deviné, Lucy ne l'aimait pas. D'abord parce qu'elle était une fille, et que voir tous les mecs de cette école baver sur elle, jour après jour, saloperies après saloperies, excusez du terme, mais elle ne voyait pas vraiment d'expression plus politiquement correcte à employer. Ah si ! Elle faisait des coups de Vénus de grande surface. Mais allez expliquer ça à un Tout-Jaune moyen... Bref, pour le reste, c'était une Vipère dans l'âme, toujours prête à enfoncer son prochain, que ce soit par l'intermédiaire de la Gazette ou directement auprès des professeurs. Collaboratrice de première, elle ne manquait jamais une occasion de se faire remarquer. Définitivement, c'était une personne fort sympathique, et bien qu'intimidée, Pinpin se gardait bien de baisser la tête auprès de ce genre de fille. Pourtant, elle savait d'avance qu'elle n'aurait pas le dernier mot, et pour toutes ces raisons, elle était ravie de la présence de son aîné.

L'heure de la convocation arriva, et la blondinette, toujours en retard, comme à son habitude - on ne change pas une équipe qui perd - n'eut pas le temps d'informer Clarisse qu'elle s'établirait en tant qu'avocat du diable. Si elle avait su ! Si elle avait su qu'à peine entrée, Parkinson balancerait immédiatement l'Aiglonne ! Elle ignorait totalement ce qui s'était dit quand elle arriva, après avoir salué Stephen, sans avoir cependant l'occasion de discuter avec lui de la tactique à établir. Elle ne manqua pas en revanche, de noter la présence des Serpentards qui s'étaient empressés de s'entasser devant le bureau du Carrow. Déjà en train de faire de la lèche... Voilà la pensée exacte, teintée de dégoût qui lui traversa l'esprit. Elle chercha ensuite du regard ses coéquipiers et camarades, dont elle était responsable. Pour les autres, elle n'était pas non plus assistante sociale, et elle laisserait la Mégère prendre ses responsabilités. Malicia et Clarisse se tenaient un peu en retrait, toutes deux silencieuses. Parkinson avait visiblement choisi de sauver sa peau toute seule, tant mieux, elle n'avait aucune envie de la défendre, encore moins avec l'attitude hypocrite qu'elle semblait adopter. En revanche, il restait deux de ses coéquipiers Gryffondor, qui semblaient avoir besoin d'aide. Le premier, Fred Morwind. Deuxième année, et il se prenait pour un caïd ? Ou du moins c'est comme ça que l'interprèterait sans doute Carrow. Après tout, ça rime avec parano.

- Redresse toi un peu comme si t'étais mal à l'aise, ce n'est pas la peine de te disposer à en prendre plein laggle, on va être suffisamment comme ça..., lui murmura-t-elle.

Elle vint ensuite se placer auprès de Cassandre. Même si celle-ci paraissait gérer tant bien que mal son angoisse, elle savait qu'à sa place, en première année, elle n'en n'aurait pas mené large et aurait eu besoin d'un soutien. Elle posa sa main sur son épaule, et lui adressa un sourire qui se voulait confiant et rassurant. Comment faire comprendre à une gamine de... pardon, une jeune Poudlardienne, qu'elle n'avait rien à craindre ? Oh et puis après tout, peut-être avait-elle entendu parler des hauts faits de la Captain P.P des Bleus et Bronze ? Le tout, c'était de l'exprimer dans un langage jeun's.

- TkT, Pinpin y pète laggle ! TmTc ma b3sTaAah' <3,chuchota-t-elle.

Ouais bon, pas très convainquant "l'humour" à ce moment là. On la refait ? 3...2...1 eeeet cliquez pas sur prévisualiser ACTION !

- Garde une attitude correcte, ne parle que si on te pose des questions, et tu devrais bien t'en sortir.

Le regard de la quatrième année se posa enfin sur Carrow. Et de nouveau, ce désir viscéral, cette frustration d'être incapable de lui tenir tête en menant des actions conséquentes. C'était rageant.

- Bonsoir professeur, dit-elle d'une voix claire, posée, et qui se voulait neutre.

Dur d'avoir l'air respectueux qu'elle conseillait aux autres.

[HJ : Désolé pour le retard et merci de m'avoir donné plein de nouveaux surnoms !]

Les uns après les autres, les joueurs entraient dans la salle de classe. Il avait également convoqué les préfets en chef, Pénombre pour l'aider, en tant que fidèle milicienne, Stephen pour... bah parce que ça ne faisait jamais de mal d'avoir une autre personne représentant l'autorité à ses côtés, surtout quand on était le seul adulte dans la salle. Encore fallait il que le préfet en chef soit de son côté. Pour le moment, il se tenait à la porte et comptait les élèves qui arrivaient. Certains se contentaient d'aller s'asseoir en silence dans la salle, d'autres parlaient entre eux. Quelques uns, enfin, s'adressèrent directement au professeur.

Pansy Parkinson fut la première à agir de la sorte. Elle se planta devant le bureau et expliqua à Amycus que le professeur Bibine était responsable de ce match, qu'elle ne savait pas qu'il était illégal, qu'elle s'était inscrite en toute bonne foi, bref, qu'elle n'y était pour rien. A la suite de cette petite plaidoirie, elle lâcha négligemment le nom de Clarisse McBrien comme désignée coupable d'avoir envoyé le cognard qui avait provoqué la fureur du professeur. Presque au même moment, Seymour Tienyue lui demandait discrètement s'il pouvait lui parler en privé et Ange Dawster, seconde préfète des Serpentards et membre de la Milice Pourpre affirmait, elle aussi, qu'elle n'y était pour rien dans cette histoire.

Une violente douleur lança Amycus sur le front. La bosse était douloureuse et tous ces pépiements lui donnaient un mal de tête terrible. Peut être aurait-il du remettre la convocation à plus tard, lorsqu'il aurait été guéri. Il aurait ainsi pu écouter les bruits de couloir, se renseigner auprès de ses alliés, de ses agents doubles. Mais maintenant qu'ils étaient tous là, il n'allait pas les renvoyer dans leurs dortoirs... Il reprit sa proche de glace et la passa quelques instants sur son front.

Enfin, Lucy Duncan entra dans la salle et Stephen ferma la porte. Il annonça que tous les élèves convoqués étaient présents et qu'en conséquence la réunion pouvait commencer. Les pépiements ne cessaient pas, les élèves parlant entre eux, lui parlant à lui. Il se leva soudain, plaqua sa poche de glace sur le bureau dans un bruit détonnant et cria:

-Stop ! Taisez vous tous ! L'heure n'est pas aux bavardages. Et je n'ai pas encore posé de question, alors cessez de parler à tort et à travers ! Mademoiselle Parkinson, Mademoiselle Dawster, allez vous asseoir avec les autres et attendez que je vous interroge !

Il se souvint enfin de la demande du plus âgé des Tienyue et, soupirant, se tourna vers lui.

-Vous avez quelque chose à me dire? C'est le moment. Mais faites vite, je n'ai pas envie de laisser traîner cette histoire.


[Post suivant réservé à Seymour et je posterai juste après pour commencer l'interrogatoire. Merci de votre patience]

Amycus s'attendait à tout avec le plus âgé des Tienyue. La dénonciation d'un élève, une demande de protection pour son frère ou pour un autre Serpentard. Il avait totalement oublié qu'il lui avait demandé la liste des joueurs présents sur le terrain et fut surpris lorsque le jeune homme se plaça devant lui et lui remit le morceau de parchemin. Le professeur ne put s'empêcher de remarquer que le préfet avait tout fait pour ne pas que les autres étudiants remarquent son geste. Il le remercia assez sèchement et posa la liste sur son bureau.

Le temps que le garçon se recule, Amycus parcourut la liste du regard. Il faisait l'appel mentalement et constata qu'aucun des joueurs inscrits ne manquaient à l'appel. Seymour avait pris soin de noter les postes auxquels avaient joué chacun des membres de l'assemblée. Voilà qui lui faciliterait la tâche quand viendrait la question du responsable du cognard assassin. Morwind, McBrien, Hart et Fowl. Ils avaient intérêt à se montrer coopératifs ou ils prendraient tous les quatre la plus grosse punition de leur vie. A cette seule pensée, la bosse se rappela à son souvenir. Il porta sa main à sa blessure et fit une petite grimace. Enfin, il allait pouvoir commencer.

Son regard noir balaya l'assemblée. Il devait trouver le meilleur moyen de les faire parler, et presque seul contre quatorze joueurs, ça s'avérait assez difficile. Surtout quand on s'interdisait d'utiliser la torture tout de suite. Il s'éclaircit la voix et commença son discours.

-Je crois que vous avez compris que le match que vous venez de jouer n'était pas autorisé. Mes premières questions seront donc très simples. Qui a initié le match? Et qui parmi vous a entraîné les autres à participer à cette manifestation illégale? Je vous conseille de ne pas me mentir, à la moindre incohérence je vous renvoie tous!

Il scruta à nouveau l'assemblée. Certains d'entre eux étaient connus pour leurs activités révolutionnaires, et avaient déjà assez souffert de leurs exactions. Pour d'autres, il s'agissait d'un coup d'essai, et ils ne prendraient peut être pas les menaces assez au sérieux. Il décida d'être réellement intransigeant.


[HJ : Essayez de tenir compte de ce qu'ont dit vos prédécesseurs, d'être cohérents, donc (même si vous mentez ^^) et pas de dénonciations sur le cognard, ça viendra après, merci !]

[Puisque personne ne poste... Pansy, à toi de voir si tu veux prendre le sortilège de Confusion ou pas, sachant qu'il n'est normalement accessible qu'à partir de la sixième année, et que Lucy est loin de briller en sortilèges.
De même pour les autres, si vous avez aperçu Pinpin ou non... à vous de décider.]

Stephen referma la porte sur Lucette, qui était visiblement la dernière arrivée. Gloups. Maintenant, la fête allait pouvoir commencer. Carrow s'empressa de donner le ton en glaçant l'ambiance de la salle un bon coup, histoire de bien démarrer. Les deux Serpentard qui s'étaient précipitées devant son bureau pour clamer leur innocence furent renvoyées dans leurs pénates aussitôt, et elle ne put retenir un petit sourire satisfait devant leur mine déconfite. Prenez ça dans les dents ! La Parkinson ne fit transparaître aucune de ses émotions, mais elle devait l'avoir bien mauvaise. Quant à Ange, elle ne pouvait pas apercevoir son visage. Mais la deuxième année avait sans doute beaucoup moins d'expérience lorsqu'il s'agissait de composer avec la déception pour mimer l'indifférence. La quatrième année croisa à la fois ses bras et ses jambes, totalement fermée à la détresse passagère des deux Vertes et Argents qui se découvraient traitées au même régime que les autres. Alors, quel goût le stress, si ce n'était la peur, répandait-elle dans leurs bouches asséchées par le suspens, tandis que seul leur préfet demeurait devant le bureau de Carotte ? Leur coeur cognait-il plus fort contre leurs côtes ? Leurs respirations s'accéléraient-elles ?

Une chose demeurait certaine: l'angoisse ne réduisait en rien leur capacité à mentir, et révélait leur talent inné pour l'hypocrisie. Pansy, juste devant elle, s'était levée pour prendre la parole après qu'Amycus leur ait demandé de jouer les dénonciateurs. Elle affirma que Mme Bibine avait eu l'idée d'organiser le match, et qu'elle-même n'avait en aucun cas été informée du fait qu'il allait à l'encontre des règles imposées par les mangemorts au château. Notre blondinette fronça les sourcils, révoltée et profondément contrariée. Elle se retrouvait face à un dilemme de taille. Elle pouvait dénoncer la Park' en affirmant avoir elle-même rappelé à son équipe les risques qu'ils encourraient, et tous les entraîner dans la chute de la septième année, ou bien sauver leurs fesses en n'intervenant d'aucune façon que ce soit. Coincée dans sa manche, sa baguette la démangeait, non sans lui rappeler le plaisir qu'elle avait éprouvé à lancer le crache-limace sur Précieuse, deux ans auparavant. Mais ce n'était pas de ça dont elle avait besoin dans l'immédiat. C'était d'un sortilège beaucoup plus discret. Auquel elle s'était essayée plusieurs fois, mais son jeune âge et son don inné - aHEM - pour les sortilèges, lui permettraient-ils de réussir son coup ? Elle se leva, juste derrière la septième année. Elle avait un millième de seconde pour agir.

- AhConfundoHem ! masqua-t-elle au travers d'une quinte de toux simulée.

Le coeur de Pinpin battait la chamade, elle qui n'avait d'ordinaire peur de rien - ou presque - venait d'oser ce qu'elle aurait cru impensable: agir juste sous le nez de son ennemi, et à découvert. Il ne lui restait plus qu'à espérer que sa manche avait dissimulé le minuscule rayon de lumière qui était venu frapper la Parkinson, et surtout, que celui-ci avait fonctionné. Le but était que la Vipère s'emmêle les pinceaux dans ses mensonges, suffisamment pour ne plus être crédible aux yeux de Carrow. Il ne voulait pas d'incohérences entre leurs propos respectifs, mais si une seule personne était en elle-même incohérente ? La Serdaigle croisait les doigts pour qu'elle se prenne tout dans laggle. Mais c'était probablement beaucoup espérer. Elle reprit contenance. Maintenant qu'elle était debout, il fallait bien qu'elle trouve quelque chose à dire. Sourire profondément navré et gêné, regard implorant. Elle aussi pouvait mentir, non ?

- Désolée, un chat dans la gorge . J'ai du attraper froid là-haut, dans l'excitation de l'affrontement, on ne se couvre pas assez. Hemhem. Navrée pour votre blessure, ça ferait sans doute très mal à un homme ordinaire . Sinon, c'est tout de ma faute. J'étais tellement contente que j'ai oublié de prévenir mon équipe que le match était pas vraiment autorisé, ça arrive m'sieur, faut pas les punir . Et Bibine non plus m'sieur, vous savez, depuis le temps que je fais du forcing pour qu'on organise ça... En aucun cas pour vous défier inh , mais bon, on s'entraînait tous dans notre coin comme ça, par hasard, régulièrement, et puis l'idée est venue de nulle part, de personne, de faire un petit match ... Histoire de rappeler la supériorité des sangs-purs sur les sangs-de-bourbe, y compris en-dehors des domaines dans lesquels y faut agiter une baguette .

La Bleue et Bronze avait sorti les violons, s'était appliquée à jouer le leitmotiv favori des mangemorts en la mineur, et après tout, pourquoi pas ? S'ils n'étaient que quelques uns au courant à savoir que le match était interdit, alors ils n'étaient que quelques uns à en connaître l'instigateur et à pouvoir l'affubler d'intentions toutes plus louables les unes que les autres vis-à-vis des deux intendants du château, qui réparaient les nez pots cassés tandis que Rogue se trouvait certainement sur une plage lointaine, les pieds en éventail, à se graisser encore plus à l'aide d'huiles dans l'espoir de troquer son teint blafard contre quelques couleurs réchauffantes. Ou alors, il était en train d'assassiner et de torturer plein de gens. Malheureusement, c'était la seconde solution qui était la plus probable. Sa manche trop longue recouvrait sa main, dont elle croisait toujours les doigts à un point que c'en était douloureux. On l'avait laissée débiter son petit speech sans l'interrompre, cela signifiait-il que personne ne l'avait vue ? Que quelque soit l'effet de son sort, personne ne pourrait l'accuser ?

Une fois de plus, son impulsivité, que l'on ne pouvait nommé courage, l'avait emporté sur la prudence et la raison. Perfect Prefect avait beau être angoissée à l'idée d'avoir été aperçue, il n'en demeurait pas moins qu'elle ressentait une fierté qui la soulageait. Elle n'était pas lâche. Elle avait finalement osé prendre un risque, aussi stupide qu'il soit, au nez et à la barbe de Carrow.