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 Rousse, et alors?! [Pénombre] [97/98]
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  • Clarisse McBrien
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MessageSujet: Rousse, et alors?! [Pénombre] [97/98]   Rousse, et alors?!  [Pénombre] [97/98] EmptyDim 24 Jan - 15:46:35

[hj] Il est de notoriété publique que Clarisse est maladroite et ça faisait longtemps que l'on n'en avait pas entendu parler, je profite donc de ce topic tant désiré pour la mettre en scène. Et puis... ça faisait longtemps aussi qu'elle n'avait plus tenté de se suicider... niarkhéhé [/hj]

Clarisse profitait de son mercredi après-midi de la mi-janvier pour s'avancer dans ses devoirs, tranquillement installée dans la salle commune des aigles. Ses affaires éparpillées autour d'elle sur la grande et large table de travail, elle était concentrée sur son parchemin d'histoire de la magie traitant d'une énième révolution gobeline dont il fallait l'avouer elle se fichait comme de son premier sort. Premièrement elle les confondait toutes ces révolutions à la noix et deuxièmement s'ils avaient eu besoin d'en faire autant c'est qu'elles n'avaient strictement servies à rien. Ils auraient mieux fait de se mettre tous d'accord en même temps et de taper fort un grand coup, comme ça, ça serait passé et les jeunes sorciers quelques siècles plus tard auraient eu beaucoup plus de facilité à apprendre l'histoire au combien passionnante des gobelins. En prime, ils auraient même pu s'extasier devant leur manuel et s'exclamer avec emphase que ces gobelins avaient été très intelligents. Ce qui évidemment et malheureusement pour notre aiglonne n'était pas le cas. Mais me demanderez vous, si elle s'en fiche tellement des révolutions gobelines, pourquoi prendre tant de peine à essayer de les comprendre et les hiérarchiser? Eh bien tout simplement parce que depuis ce fameux cours ou Binns l'avait ridiculisée devant tout le monde, la cinquième année avait décidé plusieurs choses. D'un elle ne participait plus, n'ayant pas envie de réitérer l'expérience et de deux, elle rendrait des devoirs tellement parfaits que le vieux fantôme serait obligé de reconnaître qu'il avait eu tort. Seulement... c'était loin d'être facile. Elle aurait pu abandonner depuis longtemps plutôt que de passer des heures à s'arracher les cheveux sans avancer d'un pouce, mais la fierté de la jeune McBrien étant ce qu'elle était, il était hors de question de baisser les bras.

Après encore une heure de travail acharné à tenter de démêler les faits historiques de la plus haute importance, Clarisse décida qu'il était grand temps de faire une pause. D'ailleurs son estomac lui rappelait depuis quelques minutes déjà qu'elle n'avait presque rien avalé au déjeuner. Une petite expédition aux cuisines semblait incontournable pou^r un goûté amplement mérité. Et puis les aigles commençaient à affluer, ce qui faisait bien trop de bruit pour qu'elle puisse réfléchir efficacement. Elle en profiterait pour faire un crochet par la salle commune des Poufsouffles où il y aurait sûrement une âme assez charitable pour aller lui chercher leur préfète adorée. Comme ça, non seulement elle verrait son amie, mais elle lui demanderait en passant une minuscule précision sur Eargit le Moche, gobelin du XIVème siècle. C'était trois fois rien, un petit détail, mais vous savez comment sont ce genre de détails: ils font toute la différence. Comme June était férue d'histoire, elle semblait toute indiquée pour la renseigner.

Tout en rangeant ses affaires, la bleue ronchonnait, parce qu'avec un nom pareil, comment voulez-vous aboutir à quoi que ce soit? Eargit le Moche. Il fallait le faire quand même. Elle secoua la tête de dépit tandis qu'elle déposait ses affaires dans son dortoir. Non seulement il fallait avoir un sacré grain pour donner un nom pareil à son fils, bien qu'elle ait beaucoup de mal à imaginer une femme gobelin et un enfant gobelin, enfin passons. Mais il fallait être encore plus marteau pour passer sa vie à enseigner ce genre de choses à des sorciers qui s'endorment d'ennui devant ces hauts faits. Alors, imaginez: passer sa mort à le faire... et puis d'ailleurs, puisque Binns était un fantôme il n'avait par conséquent pas de substance. Donc, il ne pouvait pas corriger lui-même les copies. Donc il y avait un sacré illogisme là-dessous. Or il y avait forcément quelqu'un qui corrigeait leurs copies toutes plus mauvaises les unes que les autres (si l'on exceptait June et sûrement Craft). La question était de savoir qui pouvait bien seconder leur cher professeur. Non elle était en train de dérailler complètement. Si Peeves arrivait bien à balancer toutes sortes de choses sur les élèves, c'est qu'il était capable de "toucher" la matière sans forcément passer au travers. Ce devait être la même chose pour Binns, bien que ça ne semblait vraiment, mais alors vraiment pas logique à notre moineau. Comment pouvait-on être un fantôme, c'est-à-dire passer à travers les murs et pouvoir en même temps tenir des objets en mains?

C'est dingue ça, jamais ils n'avaient eu de cours à ce sujet qui pourtant, cela sautait aux yeux, était plus qu'intéressant. Bizarrement, l'aiglonne ne s'était jamais posé la question avant ce jour et s'étonnait d'une part de n'y avoir jamais songé et d'autre part de n'avoir rien lu là-dessus. Elle en toucherait un mot à June un peu plus tard, lorsqu'elle aurait fait le plein de pâtisseries aux cuisines, même si à son humble avis, la jaune et noire n'en saurait pas plus qu'elle. Bien sûr le plus simple aurait été de poser directement la question à un fantôme, seulement elle se voyait mal en aborder un. Et puis.. c'était sans doute trop personnel comme information. Encore aurait-il fallut qu'elle en voit un dans les immenses couloirs de Poudlard et qu'elle parvienne à l'apostropher poliment, ce qui n'était pas évident.

La jeune fille tout en réfléchissant à cette énigme autrement plus passionnante que les révoltes sus-citées, avait parcouru nombre de couloirs sans regarder où elle mettait les pieds. Jusque là, ça lui avait plutôt bien réussi puisqu'elle n'avait heurté personne. Les premières et deuxièmes années la contournaient, probablement suite à des accrochages avec certains Serdaigles dans la salle commune et qui avaient fait passer le mot à leurs camarades. Tant mieux, ça lui évitait ainsi des bleus inutiles. Comme vous vous en doutez, tout c'était trop calme pour durer. C'est donc sans surprise que des témoins assistèrent impuissants au retour fracassant de Miss Catastrophe en haut des escaliers du premier étage. Maladroite comme personne, Clarisse se prit les pieds dans ses lacets défaits et il en résulta une magnifique chute dans les escaliers. La jeune fille effectua contre sa volonté un grand nombre de roulades, se blessant au contact dur et saillant des marches, manquant de peu de se rompre le cou ou de se briser un membre. Naturellement son sac lui échappa dans ce périple fou et c'est avec une grâce inégalable qu'elle s'étala (enfin!) de tout son long au rez-de-chaussée. Naturellement, sa pose était plus que ridicule et comme si ça ne suffisait pas, elle remarqua après avoir poussé un grognement de douleur fort distingué, qu'elle s'était vautrée jusqu'aux pieds ... de quelqu'un. Pieds revêtus de chaussures en cuir noir. Chaussures visiblement très chères et appartenant probablement à une personne qu'elle aurait préféré ne pas voir en ce si merveilleux instant. Elle commença donc à se redresser tout en se massant le crâne, jusqu'à ce que ses yeux reconnaissent les traits familiers de..


-...Craft.

Le nom lui échappa dans un murmure inaudible aux oreilles si peu sensibles des humains, mais qui traduisait parfaitement son envie de disparaître à des lieues de cette figure mécontente. Elle grimaça intérieurement tout en finissant de se relever, le corps douloureux.


Dernière édition par Clarisse McBrien le Sam 31 Juil - 14:40:34, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Rousse, et alors?! [Pénombre] [97/98]   Rousse, et alors?!  [Pénombre] [97/98] EmptyMar 26 Jan - 21:16:45

[ J'ai beaucoup aimé ton post d'introduction, un vrai régal I love you ! Je te remercie Yeux .]


Le bout sombre de sa baguette magique pécha d’un geste vif, la poignée arquée d’une carafe de jus de citrouilles en cristal incassable, la lançant violemment par-dessus la table des Vert et Argent. La pauvre cible de cet odieux affront évita de justesse, l’encombrant contenant en plein vol mais ne put esquiver son contenu et se trouva impuissante, prise sous le jet coloré, sucré et visqueux du jus de légumes.

« J’espère que cela te rafraichira la mémoire, Polly Mc’Ottills. »


Lâcha Pénombre Craft d’un mépris accablant par-dessus les bruyants éclats de rire moqueurs de ses confrères de maison.

« Les Impurs ne sont pas les bienvenus à cette table. Maintenant, dégage Souillonne. Retourne avec les chiens errants de ta race. »

L’humiliation de la pauvre Gryffondor était totale, elle qui venait simplement remercier le Serpentard de Septième année lui ayant choisi un joli cadeau de Noel lors du grand jeu des présents croisés, organisé par l’école à l’occasion des fêtes de fin d’année, le mois dernier. Elle avait bien mal planifié son moment en s’avançant franchement vers la table des Vert et Argent, à l’heure où les Sang froids s’y rassemblaient en meute pour y cracher allégrement leur venin et comploter ensemble, contre le monde répugnant des impurs, des roux et des cracmols. De quatrième année, la Lionne n’avait su prévoir, de toutes évidences, que celui à qui elle venait audacieusement s’adresser était depuis le début du mois d’octobre, l’un des nouveaux jouets favoris de la Préfète en Chef de Poudlard. La fillette ne côtoyait pas suffisamment le milieu hermétique des années supérieures pour en être avisée et n’avait ainsi pas été en mesure de capter des signes pourtant évidents, qui l’auraient largement dissuadés d’agir de la sorte. Se maudissant intérieurement de toute la naïveté stupide dont elle avait osé faire preuve, la pauvresse se ramassa sur elle-même de honte et d’embarras avant de s’enfuir à toutes jambes dans la foule hilare, sans demander son reste.

Le jeune Serpentard en question, le bel Olaf Kurisikev, était un Septième année de famille riche et puissante, à en juger par l’extravagance de ses ajouts vestimentaires par-dessus son uniforme, ainsi que par la richesse splendides des nombreuses bagues qui paraient ses mains. Il était assez grand pour son âge, bâti tout en finesse, avec des traits pâles et séduisants qu’une courte chevelure brillante, du noir singulier des membres de la lignée Kurisikev, rehaussait avec distinction. Sa sveltesse fut pareille à celle des félins lorsqu’il se leva vivement du banc en ramassant ses affaires qu’il empila avec soin au-dessous de celle Pénombre, d’un geste élégant du bras. Des muscles souples comme la soie et une coordination parfaite avaient fait de lui, un jeune homme aussi beau et mortel qu’une panthère noire. Ses yeux pourtant, d’un hideux gris vitreux demeuraient totalement dépourvus d’expression en toutes circonstances, pareilles aux orbes vides des défunts, de véritables fenêtres ouvertes sur la mort qui provoquaient habituellement gène et nausée chez la plupart de ses interlocuteurs. Des singularités plus qu’intrigantes pour cette personnalité récemment importée de Russie au début de l’année, qui n’avaient fatalement pas manqué d’attirer l’attention de l’ancienne Capitaine de Quidditch. Le pouvoir et le charme de la Belle l’avait convaincue de se plier à ses moindres désirs et, grâce à sa compagnie, il avait rapidement gagné en notoriété, bien plus qu’il n’avait jamais osé en rêver, handicapé par son répugnant regard d’aveugle. Respectueusement, le russe posa la veste sombre de l’héritière des Craft sur son avant-bras et ouvrit le chemin hors de table à ses compagnons de maison, d’un pas décidé.

Mais en atteignant le rez-de-chaussée du bâtiment principal du Château, un fracas inaccoutumé d’exclamations et de cris, de chocs mats et de craquements secs interrompit aussitôt l’avancée tranquille de la bande de Reptiles. Percevant le mouvement chaotique dangereusement proche de sa propre position, Pénombre amorça d’instinct un geste de repli. Mais en tête du convoi, son corps heurta l’un de ses compagnons à l’arrière, lui révélant soudain toute l’ampleur misérable de sa marge de manœuvre. Et c’est ainsi qu’elle ne put l’éviter. Une pauvre petite chose rousse se vomit grossièrement à ses pieds, toute rabougrie et défaite par sa chute, tâchant le cuir vernis de ses bottes par son toucher impur. Ses vêtements d’uniforme s’étaient couverts de poussières et de saletés de toutes sortes lors de sa cascade improvisée et ses cheveux, en bataille, lui donnaient des airs de crasseuse, tout droit sortie des cuisines de l’enfer. Face contre terre cependant, la sorcière n’était pas tout à fait identifiable aux yeux de son Ainée et Pénombre craint un instant qu’il ne s’agisse d’une de ses répugnantes contaminées par la rouquinite aigue qui faisait ravage dans l’enceinte de l’école, depuis quelques semaines déjà. La Sang Pur esquiva un pas de côté en secouant ses bottes d’un geste nerveux tandis que la rousse rassemblait dans un râle, le puzzle épars de son corps. Son ouïe d’animagus, plus développée que la normale humaine, l’entendit à peine marmonner son patronyme dans la misère où l’Aiglonne se trainait. Une voix familière, d’un timbre doux et féminin, habituellement moins rêche que dans le cas présent. Clarisse McBrien. Quelle surprise. Une pensée acide vint aussitôt à Pénombre en la circonstance, qu’elle n’allait guère tarder à concrétiser de paroles lorsque déjà, le charmant éphèbe à ses côtés se pencha en avant pour aider la demoiselle à se relever, lui glissant galamment une solide main secourable. Le claquement sec des doigts de Pénombre à quelques centimètres même de son visage l’en dissuada immédiatement. Et Olaf étouffa un gémissement rauque en réalisant l’erreur terrible qu’il venait de réaliser, une inattention aussi malhabile qu’idiote qui risquait bien de lui coûter les douces faveurs de sa Préfète en Chef.

« Attend-moi dehors. »

Lui ordonna-t-elle, froide et dissuasive. Par pur instinct de survie, Pénombre Craft n’était pas le genre d’individu à qui l’on tenait naturellement tête mais la posture raide et la mine dédaigneuse de son interlocuteur laissaient entendre avec clarté, qu’il était fermement opposé à laisser seule sa belle en compagnie de Clarisse McBrien. Une demoiselle instable et émotive dont il n’ignorait guère la teneur fournie des rumeurs courant à son égard, détaillant et ce, de moult terribles façons, l’irascibilité hystérique du sujet. Le regard des deux élus de Salazar Serpentard se croisa un instant avant que le Sang froid ne s’en détourne, capitulant en silence. Il embrassa délicatement son poignet en signe de soumission, puis se déroba de la scène, emportant dans son sillage la meute de Vipères peu désireuses de se trouver immiscées entre le chasseur et sa proie. La rousse eût le temps de se relever tandis qu’ils s’éloignaient, se répandant en moqueries diverses et variées en disparaissant finalement au détour d’un couloir.

« Est-ce une vengeance personnelle, McBrien ? »

La Ténébreuse hésita en prononçant le nom de famille de la Bleu et Bronze, comme il était habituel d’en manifester l’effet en répétant une infâme obscénité entre gens de bonnes familles.

« Car s’il est bien évident que la nature ne t’ai jamais porté grande attention de grâce, il me semble que lui tenter des représailles en la défiant sur un domaine aussi intraitable que la gravité ne te réussisse guère, ma pauvre enfant. »
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MessageSujet: Re: Rousse, et alors?! [Pénombre] [97/98]   Rousse, et alors?!  [Pénombre] [97/98] EmptyLun 29 Mar - 16:42:57

Craft. Pourquoi diable fallait-il qu'elle se soit étalée aux pieds de la Serpentarde?! C'est vrai, Poudlard comptait quand même plusieurs centaines d'élèves. Mais déjà sans ça, la probabilité qu'elle se retrouve aux pieds de quelqu'un était faible alors celle pour que lesdits pieds soient ceux sus-cités... C'était le fruit d'un manque de chance flagrant ou la punition d'une entité diabolique et supérieure. Pourtant, il ne lui semblait pas avoir fait récemment quoi que ce soit méritant pareil châtiment et quand bien même, elle ne croyait pas à ces idioties. Par Merlin, elle porterait donc la poisse comme deuxième peau toute sa vie! L'avenir n'était pas reluisant, à condition bien sûr qu'elle ait un avenir autre que le cimetière après que la vipère en ait terminé avec elle. Chose fort peu probable. Elle risquait plutôt de se retrouver dans un colis envoyé en guise de cadeau-souvenir à sa mère, en pièces détachées, avec sur l'étiquette un minable "Retour à l'expéditeur" pour seule explication. Charmant. Et tout ça pourquoi? Pour avoir atterri devant les pieds de cette chère Craft, sans même y avoir touché. Y'en a qui ont des réactions un peu disproportionnées des fois! Mais en attendant d'être ballottée entre quatre morceaux de carton par un hibou peu scrupuleux et ployant dangereusement sous le poids, elle avait comme qui dirait un sale quart d'heure à endurer. Tout en se relevant, elle remarqua du coin de l'oeil le jeune homme qui tenta de lui venir en aide. Mal lui en pris visiblement, car la Reine des serpents en avait décidé tout autrement. C'est la mine désolée qu'il s'éloigna avec ses condisciples verts, non sans avoir donné un baise-main parfaitement ridicule à la brune. Si ce n'était pas pitoyable de les voir tous obéir au doigt et à l'oeil! Enfin toujours est-il qu'ils laissèrent l'aiglonne à son triste sort. Pas de témoin... ce n'était probablement pas bon signe.

« Est-ce une vengeance personnelle, McBrien ? »

La voix froide et dédaigneuse de la septième année ramena Clarisse sur terre. De quel droit se permettait-elle de l'insulter et de ne la considérer que comme une tâche disgracieuse sur le cuir précieux de ses bottines hors de prix? D'accord, elle était Pénombre Craft. La Pénombre. Quelqu'un de diaboliquement intelligent, avec beaucoup de prestance allié à un charme ravageur. Elle était riche et le montrait, mais ce n'étaient pas des raisons valables pour tant de suffisance. Elle se croyait supérieure aux autres et le plus fort c'est qu'elle parvenait à le leur faire croire également. Sauf que l'Ecossaise ne se laisserait pas faire. Elle avait longtemps admiré l'élève brillante qui sommeillait dans ce corps quasiment parfait et même si elle ne lui avait jamais adressé la parole avant cet après-midi funeste, Craft aurait certainement fini par obtenir son respect. Seulement elle venait de faire une erreur monumentale. La bleue et bronze n'était pas le genre à se laisser insulter aussi facilement. Elle ne faisait pas le poids contre son aînée au cas ou la conversation dégénérerait un peu et elle en avait conscience, aussi se força-t-elle à rester calme. Remettre Craft à sa place, pour jouissif que ça puisse paraître ne serait pas sans conséquences et il n'en sortirait rien de bon. De ça, elle en était persuadée.

« Car s’il est bien évident que la nature ne t’ai jamais porté grande attention de grâce, il me semble que lui tenter des représailles en la défiant sur un domaine aussi intraitable que la gravité ne te réussisse guère, ma pauvre enfant. »

Visiblement la préfète en chef n'était pas de cet avis et cherchait ostensiblement la confrontation. Elle se savait en position de force et en profitait pour humilier la Serdaigle qui n'avait rien demandé à personne. Clarisse détestait ce genre de situation et si elle n'avait jusque là rien répondu, elle se retenait de plus en plus difficilement, hésitant sur la conduite à tenir. L'envie de faire dégonfler les chevilles de cette fille la titillait dangereusement mais d'un autre côté la perspective d'une retenue avec l'un des Carrow ne l'enchantait guère. Et puis contrairement à son interlocutrice, elle n'était pas maître en la matière. Restait la fuite. Continuer son chemin le plus dignement possible, ce qui serait un exercice assez difficile, mais lui apporterait beaucoup moins d'ennuis. C'est après plusieurs secondes de silence que la rousse ouvrit finalement la bouche devant les mines curieuses des quelques spectateurs, qui par mesure de sécurité s'étaient cantonnés dans le couloir en haut des escaliers.

"Bien le bonjour à toi aussi Craft."

Les élèves présents au moment du drame étaient allés chercher leurs camarades qui affluaient en chuchotant et se pressaient contre la balustrade pour être certain qu'aucun mot de cet échange incongru ne leur échappe. Désolant. Clarisse pourtant n'y prêtait pas attention. C'est à peine si elle avait conscience que le monde s'était arrêté de tourner le temps du spectacle. Le temps que Craft n'use de son inégalable talent pour réduire en charpie une pauvre élève parmi tant d'autre. Spectacle dont se délectaient par avance Poufsouffles, Serdaigles, Serpentards et Gryffondors, comme on attend avec impatience la mise à mort du taureau lors d'une corrida. Ou étaient passées les valeurs que Poudlard se targuait d'inculquer aux jeunes? Envolées! Et s'ils retenaient leur souffle en attendant bien à l'abri que la tempête se déchaîne, s'ils appréciaient et se réjouissaient de voir l'une d'entre eux mordre la poussière, ils priaient au fond pour qu'un tel sort ne leur soit jamais réservé. Encore une fois inconsciente du vis humain, notre rouge-gorge ne laissa pas le temps à la Serpentarde de répondre quoi que ce soit et continua, comme si de rien n'était, faisant passer cette conversation pour une discussion parfaitement normale entre deux êtres humains civilisés.

"Comme tu ne le sais surement pas, il arrive aux gens normaux de tomber dans les escaliers. Ce n'est donc pas, et je suis désolée de te décevoir à ce sujet, une tentative d'ateinte à ma propre personne."

Elle s'arrêta quelques secondes avant d'ajouter quelques mots toujours sur le ton de la conversation et pour clore l'entretien.

"Bien je suis navrée d'avoir interrompu le programme de ta journée. Crois bien que ce n'était pas intentionnel. Je ne vais donc pas t'ennuyer plus longuement et comme nous avons chacune des choses beaucoup plus intéressantes à faire, nous nous reverrons demain en classe."

En fait elle n'était absolument pas navrée pour Pénombre, mais plutôt pour elle-même de s'infliger la réponse désagréable de la verte et argent. Parce qu'il ne fallait pas s'attendre à ce que le chasseur laisse fuir sa proie aussi facilement. Clarisse soupira intérieurement tout en faisant mine de tourner les talons, direction la salle commune des Poufsouffles. Techniquement on ne pouvait pas lui reprocher de ne pas avoir été polie et bien élevée, même s'il n'était pas difficile de voir qu'elle n'en pensait pas un mot. Elle aurait au moins essayé d'éviter le pire. Avec un peu de chance, peut être que Craft avait vraiment quelque chose de prévu, quelque chose d'autrement plus divertissant que d'ennuyer la première venue. Seulement ayant eu vent du sadisme du sujet, cette hypothèse semblait peu viable. Malheureusement. Et comme de toute façon la cinquième année n'avait PAS de chance... autant se préparer mentalement à la suite des opérations...
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