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 De l'art du meurtre, ou de l'âme d'un tueur [Ella]
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  • Valère Araley
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MessageSujet: De l'art du meurtre, ou de l'âme d'un tueur [Ella]   De l'art du meurtre, ou de l'âme d'un tueur [Ella] EmptyMar 17 Nov - 22:46:08

/!\
Attention, ce sujet contient des descriptions de violence. Moins de seize ans minimum et âmes sensibles s'abstenir, s'il-vous-plaît. Merci de bien vouloir respecter cette restriction ou accepter de lire en toute conscience de cette information.



Un Mangemort était seul chez lui, le regard perdu dans la nuit tombante, par delà la fenêtre de son salon. Seul ? Pas complètement. Un enfant aux longs cheveux châtains et lisses jouait en silence à quelques pas de ses pieds, avec une petite poupée enchantée pour répondre aux sollicitations de sa petite maîtresse assise en tailleur sur l’épais tapis oriental. De cette poupée, il n’avait jamais entendu le son de voix. Tout comme celle qui la tenait entre ses petites mains. Pas même pour lui avouer son prénom. Cette enfant était cloitrée ici depuis trois mois déjà, et jamais elle n’avait prononcé un mot en sa présence. Alors, malgré la mission qui l’attendait ce soir, malgré l’invitation cordiale qu’il avait faite à une belle femme dont il voulait mesurer le potentiel, l’essentiel de ses pensées étaient tournées vers la petite fille aux yeux vert et à la peau mordorée. Sa fille.
Sa cape frotta le parquet vernis avec un susurrement de velours tandis qu’il s’approcha d’elle à pas lents, de crainte de l’effrayer. Elle s’était accoutumée à sa présence, le laissait même approcher à présent, mais elle n’avait pas oublié que son ravisseur avait été le meurtrier de sa mère et de celui qu’elle croyait être son père. Les yeux des deux greco-irlandais se rencontrèrent, examinateurs. La poupée enserrée à la taille par la petite main cessa de bouger.
Ces yeux, ces grands yeux entourés d’or mât brillaient d’une intelligence si troublante que même un homme, un homme criminel, ne put s’empêcher de ressentir un nœud d’émotion incontrôlable et enivrant. Que n’aurait-il pas donné pour entendre un mot sortir de ces petites lèvres brunes... Mais elles semblaient scellées à jamais, comme si la fillette n’avait de sa vie jamais prononcé l’ombre d’une syllabe.
Valère baissa le regard ; il craignait que le crime se lise à travers ce dernier. Le crime qu’il préparait ce soir, ordonné par son père, et qui aurait dut être sa seule source de pensées. Serait-il à ce qu’il ferait ce soir ? Seul, il n’en aurait pas été sûr. L’invitation qu’il avait faite à Ella, la seule Mangemort qui connaissait sa situation, avait réellement été une excellente idée : sa présence le forcerait à ne penser à rien d’autre qu’à achever dans l’honneur sa mission.

Au bout de deux longues minutes, le père sortit sa baguette magique qu’il tendit en direction de l’âtre, avant de se raviser. La maison en feu des De Paor venait de reparaître à son esprit et la crainte d’éveiller de mauvais souvenirs chez la fillette l’empêcha de terminer son geste. Alors, au lieu de faire apparaître une gerbe de flammes, il transforma la bûche intacte, prête à se consumer pour réchauffer les hôtes en morceaux de bois incandescents, d’où pas une seule flamme ne s’échapperait.
Souvent, l’enfant tremblait, comme en proie à un froid que rien ne pouvait calmer. Valère savait quel genre de froid cela était. Un froid que l’âtre la plus chaude qui soit ne calmerait pas. C’était la froideur de la mort, et de la terreur. Et du seul homme qui aurait put apaiser cet effroi, elle refusait tout contact. Lui était incapable de l’y forcer, incapable même de parler pour qu’enfin, sa bouche ne se délie. S’il aurait préféré poser sur son petit corps froid sa lourde cape de velours, il ne pouvait que veiller à ce que la pièce soit chaude, faute de pouvoir offrir la chaleur de bras adultes à une enfant.
Retenant un soupir dans ses poumons, l’héritier Araley rangea sa baguette dans la poche de son plastron et se releva, sans plus adresser un regard à la petite.


« Cesair. »

Crac. La petite créature apparut dans un bruit qui fit sursauter la dernière et illégitime Araley, avant que celle-ci, rassurée par l’apparition de l’elfe, fasse un sourire que Valère jalousa. Les seuls sourires qu’elles adressait n’avaient pour destinataire que cette créature insignifiante mais, qui grâce à sa dévotion naturelle, parvenait à rassurer la fille de son maître.

« Occupes-toi d’elle jusqu’à mon retour. Fais-la manger, couches-la quand bon lui semblera et ne t’éloigne pas d’elle. Je rentrerais peut-être tard. »

L’elfe s’inclina en acceptant joyeusement la requête du maître des lieux avant que ce dernier ne disparaisse dans un murmure de cape.

Il était vingt-et-une heure. Les pas du sorcier résonnaient dans le village où il avait donné rendez-vous à Ella, précisément à cette heure. La nuit était brumeuse et humide, le portillon de fer du cimetière où Miss Schwarz l’attendait peut-être déjà était à peine visible à deux mètres. Un simple murmure, ombre d’un mouvement, signifia à l’homme qu’elle était déjà là. Il s’approcha en silence et ne s’arrêta qu’à quelques pas de sa silhouette. Un chat noir fila entre eux, une souris en gueule. Annonciateur de malheur ? Oui, mais pas pour eux. Ce soir, c’étaient des moldus qui allaient mourir, toute une famille. Ils allaient payer du sang de leur lignée le crime qu’ils avaient commit : avoir tué un Sang-pur de leur ignobles armes à feu. Si enfants il y avait, la vengeance des sorciers ne les épargneraient pas.
Valère inclina doucement la tête à l’adresse de la jeune femme, avant d’enfin s’approcher.


« Bonsoir, Miss Schwarz. Je suis aise que vous ayez bien voulut répondre à mon appel. »

L’ombre d’un sourire charmant passa sur ses lèvres, puis il fit signe à la Mangemort de suivre ses pas. Il se retourna en direction du village irlandais dans lequel ils se trouvaient et marcha d’un pas mesuré à travers l’unique allée du hameau.

« Cette histoire, comme je vous l’ai signifié dans ma missive, est strictement personnelle, mais le Seigneur des Ténèbres ne voit que juste réplique en la démarche de ma famille. Un de mes lointains cousins a trouvé la mort des mains de ces moldus et de leurs armes mécaniques. Ils doivent payer. »

Araley laissa un silence s’installer derrière cette déclaration prononcée d’une voix détachée, dénuée d’émotion particulière. La mort d’un de ses cousins ne le déchirait guère, tout ce dont il se souciait était de réparer le déshonneur de mourir des mains de la vermine.

« L’homme s’appelle Adrien Hanifin. C’est le dernier qui devra trouver la mort. Comme vous vous en doutez, j’aurais put me charger seul de cette mission qui ne concerne que mon honneur. Mais vous m’intriguez Ella, malgré votre impulsivité qui vous force à lancer un sortilège impardonnable sur une pauvre araignée. »

Une pointe d’ironie s’était glissée à la fin de ses propos mais, tandis qu’il se tournait dans sa direction en ralentissant le pas – il s’était jusqu’alors maintenu un peu en avant d’elle – c’est un regard dénué du moindre sarcasme qu’il lui adressa.

« J’avoue que j’ai le désir tout personnel de vous voir à l'œuvre. »


Dernière édition par Valère Araley le Jeu 18 Fév - 18:17:26, édité 2 fois
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  • Ella Von Königsberg
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MessageSujet: Re: De l'art du meurtre, ou de l'âme d'un tueur [Ella]   De l'art du meurtre, ou de l'âme d'un tueur [Ella] EmptyJeu 19 Nov - 21:18:17

La missive reçue quelques jours plus tôt n'avait pas manqué d'éveiller l'intérêt et la curiosité de l'héritière Schwarz. Le souvenir de leur rencontre précédente ainsi que la façon dont elle s'était achevée était encore bien net dans son esprit y compris l'amertume que les dernières paroles du sorcier avait suscité en elle. Certes, elle avait été à deux doigts de le tuer, mais finalement Valère s'en était sorti indemne, c'était l'essentiel. Ella aurait agit différemment si elle n'avait pas été sure d'elle, mais au fond la peur était un sentiment humain tout comme la colère en résultant et elle ne pouvait pas le lui reprocher. La remarque acerbe sur la maîtrise de soi dont l'avait sermonnée le mangemort pouvait bien lui être retourné mais à quoi bon alimenter les conflits ? La ténébreuse ne nourrissait aucune rancoeur à son égard, mais simplement de l'irritation. Rien de plus compréhensible connaissant la fierté et l'orgueil de l'Allemande en dépit de son sang mêlé. C'est d'ailleurs ce dernier point qui l'avait poussée ce soir à se rendre dans le village désert et attendre à l'entrée du cimetière l'arrivée de son complice.

L'héritier Araley lui avait adressée une demande bien particulière_ plutôt une invitation d'ailleurs_lui proposant de se joindre à lui pour rendre la justice dans une affaire bien personnelle impliquant un moldu coupable du meurtre d'un cousin. L'idée était simple, il fallait éliminer la famille de cette vermine qui avait osé s'en prendre à un sorcier. L'histoire en elle même n'intéressait guère la jeune femme cependant, les moldus ne méritaient à ses yeux que mépris qu'importent leurs actes. En réalité l'étudiante s'interrogeait plutôt sur les motivations qui entourait cette lettre, pourquoi Valère avait il souhaité sa présence alors qu'il aurait pu régler cela lui même sans difficulté ? S'agissait il d'un test ? Pour ce qu'elle avait saisi du personnage, cela ne serait guère étonnant.. Quoi qu'il en soit elle ne se défilerait pas, bien au contraire.. La légilimens éprouvait une sorte de satisfaction malsaine face à cette opportunité, non seulement de montrer ce dont elle capable mais il s'agissait là du meilleur moyen de passer se défouler sur quelques cibles désignées sans la moindre importance.

Ella avait transplané directement au point de rendez-vous, devant le portique métallique qui délimitait l'entrée du cimetière. L'air humide et froid qui s'engouffrait dans ses poumons à chaque respiration était désagréable et la gênait tandis qu'elle patientait immobile dans sa cape noire dissimulée par l'obscurité. Les seuls bruits troublant la nuit silencieuse provenait d'un bosquet un peu plus loin, certainement un animal que sa présence intimidait. Son ouïe attentive capta alors d'autres sons, plus réguliers, des bruits de pas qui se rapprochaient ainsi que des crissements du tissus, issu sans l'ombre d'un doute du frottement d'une cape sur le sol au rythme de la marche. La ténébreuse le regarda approcher sans trahir aucune émotion, ne montrant pas même si elle l'avait reconnu. Elle l'attendait avec une expression polie et indéchiffrable jusqu'à ce qu'il arrive à son niveau et ne frémit même pas lorsque l'animal_ un chat noir_ bondit hors de sa cachette. S'animant alors, la belle s'avança d'un pas, apparaissant dans la lumière diffuse du lampadaire et en retour inclina légèrement la tête à l'intention du sorcier qui prit la parole le premier.


- Bonsoir Monsieur Araley. répondit la ténébreuse de sa voix cristalline et presque chantante qui résonnait dans l'obscurité se répercutant sur les tombes blanches. Une offre comme celle ci ne se refuse pas. Et puis je dois dire que j'ai été poussée par la curiosité..

La mangemort marqua une brève pause, son regard se perdant dans la contemplation de sa baguette d'ébène qui émettait de faibles étincelles dorées lorsqu'elle l'effleurait. Elle écouta d'une oreille distraite les explications de son compagnon, hochant doucement la tête à ses paroles pour témoigner de son assentiment sans toutefois y accordait beaucoup d'importance. Naturellement, le missive l'avait déjà informée de tout ceci. Ayant fini de jouer avec son arme, elle releva enfin le menton, adressant à Valère un sourire amusé et commenta ses paroles d'un air enjoué comme si on ne pouvait imaginer perspective plus réjouissante que ce combat et les meurtres qui allaient s'ensuivre.

- J'ai cru comprendre en effet.. Toute faute se doit d'être punie.
Je me sens l'âme d'une justicière.
titeuple

La mangemort se tut de nouveau, laissant la parole à son compagnon sans l'interrompre. Elle ne chercha pas à dissimuler son amusement lorsqu'Araley lui avoua enfin la raison l'ayant poussé à s'adresser à elle, un simple caprice pour satisfaire sa curiosité, une mise à l'épreuve en quelque sorte, un test comme Ella l'avait immédiatement supposé ou pressenti. Cela n'avait aucune importance et ne changeait rien, pas plus que le rappel de cet incident avec l'araignée. Quoi qu'en dise son vis à vis, cela l'amusait, parce qu'elle savait ce qu'elle faisait_ du moins elle en était certaine_ Pouvait on lui reprocher d'être prête à mettre en jeu la vie de son compère en pariant sur la précision de son sortilège pour éliminer une vulgaire araignée ? Ce n'était pas sa faute si elle n'en avait rien à faire.
Ainsi donc, il voulait la voir à l'oeuvre ? Rien ne pourrait lui faire plus plaisir dans l'immédiat, mais la ténébreuse répondit sur un ton hautain et un brin ironique, conservant toujours un soupçon d'amertume à son égard, alors qu'elle le défiait d'un regard flamboyant.


- Vraiment ? Dans ce cas, j'espère que vous apprécierez le divertissement..

Sa voix se perdit dans le silence oppressant de cet endroit lugubre. Le froid et l'humidité s'engouffraient dans sa gorge et lui glaçaient le corps. Elle regretta un court instant de ne pas être davantage couverte, mais elle préférait conserver toute l'aisance de ses mouvements pour les réjouissances à venir. Dans un même mouvement fluide, son corps se mut en avant lorsqu'elle allongeait le pas pour dépasser Valère, puis s'arrêta pour l'attendre, son visage interrogatif tourné vers lui, l'invitant à lui montrer le chemin.

- Alors ? Où se trouve donc la demeure de notre cher ami ? Claironna la légimens avec des intonations si légères et enjouées qu'elle semblait véritablement se rendre à une fête..
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  • Valère Araley
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MessageSujet: Re: De l'art du meurtre, ou de l'âme d'un tueur [Ella]   De l'art du meurtre, ou de l'âme d'un tueur [Ella] EmptyVen 20 Nov - 16:59:14

Lorsque deux prédateurs se rencontraient, irrémédiablement leur instinct dominateur prenait le dessus. Ils se flairaient, sentaient les dispositions de l’autre, ou au contraire, les indispositions. Ces dernières menaient généralement à un combat à mort entre deux créatures qui ne pouvaient souffrir la soumission. Mais quand, par hasard, les choses ne se déroulaient pas de la sorte, il s’instaurait entre eux une sorte de respect mutuel, une reconnaissance implicite de la force de l’autre, dont on se méfiait inconsciemment comme d’un air humide et chargé qui risquait à tout instant de faire éclater de mille feux le ciel. On cohabitait pour ne pas mourir, on traçait des frontières que ni l’un, ni l’autre ne devait un jour dépasser au risque de basculer vers une haine aussi subite qu’apocalyptique.
Valère et Ella était deux prédateurs. Tels des félins, ils s’observaient d’un regard profond, impénétrable, chargé de promesses comme de menaces, la queue fouettant l’air en guise d’avertissement. Méfiance, le tigre préfère se battre jusqu’à l’agonie plutôt que de se soumettre à plus fort que lui. Les gestes implicites, les airs de ne pas toucher trahissant un subtil jeu de force semblaient être le quotidien de Miss Schwarz. Valère, lui, passait directement devant, tel le loup de la meute, implacable et cruel avec qui aurait voulut se jouer de son pouvoir. Les paroles doucereuses de sa complice lui plaisaient, elle répondait à ses sollicitations. Pourtant, son intuition lui soufflait qu’il ne fallait pas se fier à la mélodie douçâtre des paroles de l’allemande. Une hypocrisie désabusée semblait, toujours, filtrer à travers elle. Mais, lui ne l’était-il pas tout aussi profondément ? Il aurait été le premier à trancher la gorge fine et blanche de sa complice s’il avait eu devant les yeux la preuve de son inutilité ou d’une quelconque trahison. Trahison non pas à la cause, mais à son autorité, qu’il jugeait naturellement acquise pour tout sorcier qui gravitait dans son cercle. Une simple effronterie, et le futur maître du sublime O’Araly réclamait sentence de mort. C’était pour lui chose qui allait de soit : il n’y avait pas là âme de criminel, mais bien l’âme de la Justice.

La belle ténébreuse accéléra le pas et le dépassa. Cherchait-elle à le provoquer ? Certainement. A ce niveau du jeu entre deux sorciers de leur trempe, aucun mouvement n’était innocent. Sa langue glissa entre ses lèvres fines et pâles, tandis qu’il observait l’ondulation des hanches de la femme aux cheveux de flammes, esquissées par les flottements sensuels de sa cape. Il prendrait certainement plaisir à tuer une créature comme elle, y mettrait nombre de délicatesses et de subtilités pour honorer ne serait-ce que sa grâce, si cette sang-mêlée ne pouvait se targuer d’autres vertus.
Mais pour le moment, il flattait plutôt sa fierté naturelle, caressait les bords de son orgueil avec un doigt de velours, lui faisant imaginer qu’il voulait du spectacle et qu’il comptait sur elle. Pour l’impressionner ? C’était ce qu’il laissait entendre. Valère voulait observer la cruelle beauté de la vie s’échappant, voulait voir autre chose que les yeux d’émeraude qui hantaient son esprit depuis le début de la soirée. Une chance que la nuit ne permettait pas de deviner l’éclat d’un vert profond des yeux de la belle Mangemort, où tous les efforts de Valère afin de s’extirper de cette pensée fixe auraient été réduit à néant.


« La mort n’est pas un divertissement, elle est la source de notre puissance. Ce n’est point non plus un outil, mais un don qui peut, à chaque instant, se retourner contre nous si nous ne nous en montrons pas digne. Mais j’ai espoir de ne pas être déçu par votre savoir faire. »

Valère reprit la tête de leur duo de son pas pesé. Il semblait avoir tout son temps, et pas la moindre inquiétude concernant son rôle vis-à-vis d’Ella, qu’elle s’entête ou non à rester à sa hauteur ou en avant de lui. Il n’y avait rien de plus aisé au monde que de le convaincre d’avoir un ascendant sur une femme, quelle qu’elle soit, veuve noire ou pucelle, femme maîtresse ou femme soumise.

« La demeure familiale se trouve à quelques mètres de notre position, en retrait du groupement de maisons. Un avantage pour nous, d’ailleurs. »

Tandis que l’ombre de la bâtisse s’agrandissait au fur et à mesure qu’ils s’approchaient, les enjambées du Mangemort s’agrandissaient, comme s’il semblait de plus en plus pressé d’entamer la besogne tandis qu’elle se faisait un profil plus réel dans son esprit, se transformait de projet à action véritable.
En quelques minutes, les deux Mangemorts arrivèrent à destination. Devant le portique du jardin avant, Valère sortit sa baguette magique et incanta mentalement un sortilège d’insonorisation sur l’ensemble de la demeure. Sa main blafarde attrapa ensuite la poignée du petit portique. Il était fermé. Il posa sa baguette contre la serrure, qui cliqueta aussitôt. Les portes leur étaient ouvertes, à présent.


« Je vous en prie... »

Murmura-t-il d’une voix feutrée tandis qu’il s’écartait du passage afin de laisser assez d’espace à Ella pour lui permettre d’entrer la première. A peine furent-ils dans la cour qu’un grondement s’éleva dans la nuit, bientôt succédé par un bruit significatif. Un chien courait dans leur direction. Une ombre noire, énorme, était à un mètre d’eux lorsqu’un sort sortit de la baguette d’Araley. Le sortilège de stupéfix fusa dans une lumière incarnat droit sur la bête qui s’écroula dans un couinement.
A l’étage, une faible lueur perçait à travers les rideaux d’une fenêtre. Le rez-de-chaussée baignait dans la lumière. Valère traversa l’espace entre le portillon et la porte d’entrée à pas feutrés, puis ouvrit à sa complice. Cette fois, cependant, ce fut lui qui entra le premier.
Les sorciers se trouvaient à présent dans un couloir seulement illuminé par des faibles éclats de couleurs changeantes qui émanaient de ce qui devait être le salon. La porte était d’ailleurs ouverte sur ce dernier, et l’on pouvait apercevoir un écran où des images s’animaient et parlaient de façon ininterrompue. Une de ces misérables inventions moldues qui avaient le pouvoir, paraissait-il, de les hypnotiser complètement durant des heures et des heures, comme si leur vie n’avait d’autres buts que celui d’observer indéfiniment des centaines de vies défiler dans cet étrange carré alors que la leur s’usait dans la monotonie, induite par leur condition d’abjectes erreurs de la nature. Une haine profonde s'insinua dans les veines de l'héritier, qui se mit à longer le couloir à la manière d'un chat, une main caressant le mur lisse que son flanc effleurait. D'un mouvement de son arme de bois, il fit apparaître le masque de mangemort sur son visage.

Ils étaient quatre. Deux enfants se tenait l'un contre l'autre sur le canapé. Un petit garçon et une petite fille. Leur parents, une grande femme bien en chair et un homme maigre au visage blafard et au crâne dégarni se disputait bruyamment dans l'indifférence la plus totale. Un rictus glissa sur les lèvres du mage noir, qui pointa sa baguette en direction des deux silhouettes. Une fine chaîne s'élança en direction de leur proie et se divisa en deux pour enserrer le couple et les ligoter des chevilles jusqu'à la gorge.
A présent, ils étaient totalement à la merci des Mangemorts.
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  • Ella Von Königsberg
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MessageSujet: Re: De l'art du meurtre, ou de l'âme d'un tueur [Ella]   De l'art du meurtre, ou de l'âme d'un tueur [Ella] EmptySam 21 Nov - 0:08:52

Leurs pas fluides et silencieux foulaient le sol en parfaite coordination comme des loups traquant leur proie alors qu'ils se dirigeaient résolument vers une habitation légèrement isolée des autres. Prudente la ténébreuse laissa l'héritier Araley la devancer légèrement, préférant demeurer dans son sillage telle une ombre. Elle marchait à son côté mais en retrait, le frôlant à chaque mouvement sans jamais vraiment le toucher. S'il était son allié, le rapport de force était clairement perceptible dans ce regard qui la jaugeait et cette attitude prédatrice, un peu comme si l'un et l'autre cherchait à savoir lequel l'emporterait en cas d'affrontement et qui tirerait le premier. Valère ouvrait la marche avec une assurance naturelle, sans doute un peu trop sur de lui. On pouvait parler d'instinct peut être, mais toujours est il qu'Ella n'avait nulle confiance en cet homme quand bien même tous deux étaient dans le même camps. L'envie de l'éliminer pouvait bien le saisir à tout instant dès lors qu'il n'aurait plus besoin d'elle et inversement. Mieux valait donc le laisser passer devant et le suivre, ses yeux verts fixés sur sa nuque pale contrastant avec le noir de ses vêtements et de ses cheveux. L'attaquer en cet instant aurait été bien trop facile et l'idée de manqua pas de traverser son esprit soupçonneux, guettant déjà une éventuelle trahison. Elle était un serpent prêt à frapper, une panthère prête à bondir tout affichant un calme à toute épreuve. Tenant sa baguette dans le prolongement parfait de son bras, la mangemort restait tendue sans cesser de se mouvoir avec une grâce féline. L'attitude du sorcier l'irritait autant qu'elle la fascinait, mais en attendant de pouvoir le percer à jour, elle continuerait à faire patte de velours en sa présence. A quoi bon lui disputer son autorité ? C'était courir le risque inutile de s'exposer, aussi la légilimens choisit de s'effacer... Toutefois on dit on pas qu'il faut se méfier de l'eau qui dort ?

La belle ne réagit pas immédiatement aux propos du mangemort, analysant chaque mot pour y déceler les pensées profondes du sorcier comme s'il s'agissait d'un message crypté. Quoi de plus naturel que le sang pur chérisse ce pouvoir qui lui conférait presque le même statut que le créateur, le droit de vie et de mort sur des êtres inférieurs ? Cela n'aurait guère était surprenant qu'il se sente investi d'une sorte de mission divine, devant rendre la justice et punir ceux qui méritent de l'être. Se prenait il pour une sorte d'ange de la mort ? L'étudiante eut un rictus mis amer, mi amusé. Peut être qu'au fond c'est ce qu'ils étaient, des envoyés de la mort. Ella ne pouvait que le comprendre. Ne partageait elle pas ce désir de puissance et de domination ? Leur pouvoir des mangemorts ne venait il pas de la crainte inspirée par leur magie ? Elle ne percevait que trop bien le sens de ces paroles, tout comme la menace qui perçait derrière. Combien d'infidèles avaient reçu la mort de la main du Seigneur des Ténèbres ? La moindre erreur pouvait être fatale.. Mais qu'entendait il exactement par digne ? N'était ce pas un avertissement voilé ? Son sang mêlé la rendait il indigne d'exercer ce pouvoir à ses yeux ? Mais qu'en était il de lui ? Un homme, si froid et sur de lui, devait sans nul doute accorder une importance capitale à sa précieuse existence..


- Craignez vous la mort Monsieur Araley ?

Susurra la ténébreuse à l'oreille du mangemort de la même manière qu'elle aurait pu lui demander s'il avait froid, mais il ne fallait pas se laisser tromper par l'apparente légèreté de son intonation. Elle ne faisait que lui rendre la réplique.
La marche s'acheva rapidement, il n'avait guère fallut plus de quelques minutes pour atteindre le portail, qu'un simple alohomora suffit à ouvrir. Nul sortilège de protection, nulle barricade, non rien qui puisse ralentir un tant soit peu les tueurs qu'ils étaient. Que pouvait on attendre d'autre venant de moldus ? Cependant la Ténébreuse ne manqua d'éprouver une certaine déception.. Si tout était aussi facile, où était le plaisir ? Alors que Valère s'écarta pour la laisser passer, la légilimens toujours suspicieuse le considéra un instant, plantant son regard de jade dans le sien afin d'y déceler ses intentions. Il n'y avait pas d'hostilité à son égard, elle eut plutôt le sentiment qu'il réservait son jugement avant de décider si oui ou non elle était digne de ce que le statut de mangemort impliquait. C'est en tout cas ce qu'elle crut percevoir dans la brève seconde que dura le contact visuel. Cette attitude l'agaçait prodigieusement car elle n'estimait pas avoir quoi que ce soit à Lui prouvait. Elle occupait dans la hiérarchie le même rang que ce dernier, mais qu'importe; elle passerait sa frustration et son irritation sur les moldus vivant sous ce toit. Valère pouvait bien penser ce qu'il voulait, il ne lui gâcherait pas son plaisir.

Détournant le regard, elle s'avança alors dans la cour, inspectant les lieux d'un oeil critique quand un gros chien noir fonça droit sur eux, crocs sortis. Ses doigts resserrèrent leur prise sur sa baguette, attendant le dernier moment pour frapper mais avant qu'elle n'eut esquisser le moindre geste, le rottweiler s'effondra en plein bond, touché par le sortilège de stupéfixion de son complice. L'héritière Schwarz ne broncha pas, inclinant légèrement la tête sur le côté pour mieux contempler la bête, son regard calculateur fixé sur l'animal désormais inoffensif jusqu'à ce qu'un mince sourire ironique se dessine sur ses lèvres. Levant sa baguette à son tour avec un amusement non dissimulé, la belle soumit le chien de garde à sa volonté au moyen d'un imperium informulé, transformant le redoutable molosse en un brave toutou docile avant de lui rendre sa mobilité. Son partenaire s'était déjà avancé, franchisant le seuil de la maison. Un coup de baguette nonchalant plus tard, elle suivit le mouvement, entrant silencieusement dans la villa accompagnée de son ami à quatre pattes qu'elle fit s'assoir à ses côtés lorsqu'elle eut rejoint Valère. Un sourire ravi sur son visage de porcelaine, la sorcière devait avoir l'air de quelqu'un en train de bien s'amuser quand elle récompensa le Rottweiler d'une gentille tape sur la tête en soufflant:
« Bon chien » aha

L'Allemande jeta un coup d'oeil vaguement intéressé au masque que venait de conjurer le mangemort sans pour autant juger utile de l'imiter_ cette famille était non seulement destinée à mourir mais il s'agissait de moldus_ avant de laisser courir son regard dans le salon. Le petit écran disposé face au canapé semblait captiver totalement l'attention des deux enfants, les rendant indifférent à la conversation animée de leurs géniteurs. La claquement d'un maléfice arracha la belle à sa contemplation et les deux parents se retrouvèrent fermement enchaînés sans avoir même eut le temps de voir leur agresseur et de comprendre ce qui leur arrivait.. Une pointe de déception ne manqua pas de traverser la demoiselle dont le sourire s'effaça aussi vite qu'il était venu, trouvant que tout ceci était presque trop facile pour être amusant... Posant tour à tour son regard sur chaque membre de la petite famille, l'Allemande ne tarda pas à choisir ces préférés.

- Je veux le garçon et la mère.

La belle fit alors un pas en avant, son attention focalisée sur le jeune garçon, parfaitement indifférente aux réactions que leur intrusion entraînait. Le cri étouffé des deux adultes, l'angoisse de la mère pour ses rejetons et les visages décomposés et effrayés des enfants. Ses prunelles flamboyantes fixant le visage blême du gamin, le ténébreuse esquissa un nouveau sourire, cruel cette fois, tandis que l'énorme chien noir s'approcha obéissant à la baguette xD les crocs découverts, grognant à l'intention des enfants, prêt à attaquer et mordre quiconque aurait l'idée saugrenue d'essayer de fuir. Levant son arme au dessus de sa tête dans un mouvement aussi offensif que désinvolte, la jeune mage noir visa le garçonnet_ sans doute à peine plus âge que la fillette_ formulant mentalement un lévicorpus. Il fallait que le gosse soit placé bien en évidence, que les parents assistent à la scène complètement impuissants. Le gosse poussa un cri au milieu de ses sanglots, s'agitant inutilement alors qu'il demeurait suspendu dans les airs au centre de la pièce, comme retenu à la cheville par une corde invisible.

- Allons mon bonhomme, il ne faut pas pleurer pour si peu.. Tu ne voudrais pas passer pour un bébé quand même ? Montre à ta maman que tu es un grand garçon courageux...

- Je vous en prie ne lui faites pas de mal ! Epargnez les enfants..

Le cri de désespoir s'était échappé de la gorge de cette femme, suppliante, résignée. Elle se savait perdue, impuissante, mais il était amusant de voir à quel point son propre sort lui importait peu en cet instant. Seuls comptaient ses misérables enfants.. La légilimens lui adressa un sourire cruel et ironique qui ne laissait que trop bien présager ses intentions tandis que l'animal toujours sous son contrôle tournait autour d'eux jusqu'à ce qu'on lui ordonne d'attaquer..
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MessageSujet: Re: De l'art du meurtre, ou de l'âme d'un tueur [Ella]   De l'art du meurtre, ou de l'âme d'un tueur [Ella] EmptySam 5 Déc - 14:03:45

Craignez-vous la mort ?
Un sourire amusé glissa sur les lèvres du mangemort sans que sa complice ne puisse le voir. Craignait-il la mort ? La mort était une curiosité fascinante, un mystère dont le secret demeure suspendu au bout de nos doigts, toujours prête à se révéler, sans jamais se laisser attraper pour autant. La totale extinction des voies intérieures, un cœur qui cesse tout à coup de s’agiter vainement contre la grande faucheuse, l’âme aspirée dans le néant... Le repos éternel. Ou la toute puissance. Non, il ne la craignait pas. Valère Araley considérait la mort comme le retour à la source de la magie, capable de conférer à son esprit démuni d’entraves matérielles des pouvoirs qu’aucun humain ne peut atteindre.


« Pourquoi craindre ce qui est inéluctable ? S’effrayer de ce que l’on ignore n’est bon que pour les petits esprits... Notre héritage, d’ailleurs, lui est éternel, tout comme notre âme. Cette enveloppe de chair dont nous sommes parés n’est qu’une entrave à notre puissance. »

Répondit-il d’une voix susurrée, où l’amusement transparaissait clairement. Pour Valère, l’éternité se trouvait derrière la mort, elle n’était point la légende d’un Eden promis aux enfants sages, non, mais l’ouverture des portes vers un monde qu’ils connaissaient déjà, sans le savoir. Un monde qui n’attendait plus que ces misérables criminels, où les moldus n’étaient certainement guère plus que de tristes âmes errantes, asservies par la Magie Maîtresse. Que pouvait être d’autre qu’un éther vide un esprit dénué de magie ? Debout au milieu de la pièce à vivre, observant les deux adultes gémissant sans saisir la moindre explication à leur situation, c’était ce que s’imaginait le mangemort masqué.
Malgré lui, il ne pouvait s’empêcher d’apporter une touche théâtrale à la scène atroce qui se déroulait. Il s’avançait d’un pas lourd, prenant tout son temps, fixant à travers les noires orbites de son masque les yeux terrifiés de la femme. Le masque n’avait d’autre but que d’instiller la terreur dans les cœurs des créatures impuissantes. L’homme observait le chien qu’Ella avait soumit à l’imperium avec un mélange d’incompréhension et d’effroi, incapable de saisir la raison pour laquelle le gardien docile de leur demeure se retournait contre eux. Il suffisait de si peu, pour réduire à néant la moindre protection des moldus. Ella avait très bien sut faire ressortir cette fatalité à la maisonnée grâce à ce sortilège habilement lancé. Sans tarder, elle choisit ses victimes comme une enfant un peu capricieuse choisit la peluche qui lui est la plus attrayante. Valère se contenta d’acquiescer vaguement, totalement indifférent. Tous ces êtres devaient de toute façon mourir, aucun moldu n’était pour lui plus intéressant que l’autre. Il ne choisissait pas, il n’était aucunement question d’épargner qui que se soit.

Tandis que le garçon s’envolait dans les airs, comme suspendu par un lien invisible, la fillette sauta vivement par dessus le dossier du canapé et tenta de courir vers la sortie, prête à abandonner lâchement tout un chacun pour peu que la vie lui reste. Un gloussement s’extirpa de la gorge du mangemort, déformé par la distorsion du masque. Un écho guttural résonna dans le salon tandis que la porte se refermait vivement au nez de l’enfant et que sa serrure cliqueta, signifiant qu’ils étaient tous enfermés, quoi qu’il arrive. La seule échappatoire demeurait être la fenêtre, mais d’un mouvement ample du bras, Valère ordonna aux volets de fermer cette issue. À présent, il faisait face à la petite fille, qui s’était retournée dans sa direction, le souffle haletant et le dos collé contre le cadre de bois.


« La cruauté des enfants... Voyez, vous craignez plus pour leur existence que pour la votre, mais ils sont prêt à vous laisser mourir dans l’agonie la plus atroce plutôt que de se risquer à rester à vos côtés. Et qui sait, peut-être vous sauver. Mais, après tout... Si vous étiez libres, n’en feriez vous pas autant ? Que peut-on attendre d’autres de criminels seulement capable de tirer dans le dos d’un des nôtres... »

Murmura le sorcier d’une voix douce, profonde. Derrière son dos, le patriarche se débattit contre ses liens, avant de s’écrier d’une voix sourde :

« On a rien fait ! Vous vous trompez, on est pas des criminels ! »

La familiarité et la fadeur des propos irritèrent l’héritier Araley, il se retourna vivement en direction du moldu qui avait prit la parole.

« Il y a bien un criminel parmi vous. N’êtes-vous pas une famille ? La faute incombe à tous. Vous avez osé assassiner un sorcier. Dans notre monde, nous ne laissons pas les crimes impunis... »

Un craquement retentit derrière une porte, qui s’ouvrit tout à coup à la volée. Dans un geste instinctif, Valère leva sa baguette en direction du trou béant que cette dernière avait libéré. Tout juste eut-il le temps de voir la petite le dépasser et courir en direction de cette issue inopinée, tout juste eut-il le temps de voir un objet métallique se pointer dans sa direction. Il hésita une seconde de trop, entre se défendre et retenir la petite. Un coup de tonnerre retentit dans la pièce, tandis que la fillette s’écroulait au sol, retenue par une langue de flammes à la cheville. Elle cria à pleins poumons, étouffant le râle de douleur de Valère, qui n’avait pas été assez rapide pour dévier magiquement la balle. Cette dernière avait terminé sa course dans son épaule droite, trouant sa cape et libérant une giclée de sang qui tâcha son beau costume.

« A... Allez vous-en ! Je... Je l’ai déjà fait ! Je suis prêt à recommencer ! »

Un adolescent d’une vingtaine d’années tout au plus se tenait sur le pas de la porte, l’arme aux poings, la sueur perlant sur son front large. Malgré la douleur qui lui donnait la désagréable impression d’avoir l’épaule en feu, le mangemort pointa sa baguette en direction du véritable coupable campé sur ses jambes tremblotantes. Il éclata d’un rire aigre. Était-cet enfant qui avait tué l’un de ses cousins ? La honte était totale. Il n’y avait eu que cette misérable invention venant de lui percer la clavicule qui conférait à ce garçon un tantinet de pouvoir. L’arme était rapide, meurtrière, du canon fusait un appendice bien plus rapide qu’un sortilège. Son instinct lui soufflait que s’il tirait à nouveau, cette balle là lui ferait rencontrer la Grande Dame qu’il servait. Mais ce soir, le meurtrier de son cousin semblait rechigner, se débattre avec des affres inconnus à un prédateur comme Valère. La peur le rendait capable d’appuyer une seconde fois sur la détente, mais quand...? De la main gauche, le mangemort faisait signe à Ella de ne pas réagir.

« Ainsi donc, voilà le grand meurtrier. Responsable du trépas futur de toute sa famille... »

Le jeune homme arma une nouvelle fois le pistolet, mais d’un aguamenti informulé, Araley envoya un jet d’eau droit sur le canon puis sur le visage du moldu. Le coup parti en direction du plafond, totalement inefficace.

« Pathétique... Levicorpus. »

Sa baguette s’éleva langoureusement et le jeune homme s’éleva docilement dans les airs, à la manière de son petit frère. A la différence qu’il se trouva tout à fait au dessus de chaque membre de sa famille, incapable d’autre chose que d’assister à leurs futures souffrances. D’un nouveau sortilège, Valère l’immobilisa complètement, si bien que même ses yeux ne pouvaient se soustraire à la vision de ses parents enchaînés, et des enfants retenus prisonniers de leur propre salon.
Une nouvelle langue de flammes s’éleva comme un fouet en direction de la cadette, et lui lia les poignets ainsi que sa jambe douloureuse qu’elle tenait comme pour amoindrir la brûlure. Elle fut tractée dans une position grotesque, très lentement, jusqu’aux pieds du mangemort.
Cette enfant était pitoyable. Dénuée du moindre courage devant la mort qui lui tendait si tendrement les bras elle sanglotait à grosses larmes. Son sang indigne ne lui permettait pas de se montrer plus droite que cela face à son sort. Un instant, l’image de sa propre fille lui revint à l’esprit, si froide et forte devant la terreur. Il n’y avait aucune comparaison possible entre cette fille de personne et celle aux grands yeux verts, héritière de Valère. Ce fut sans le moindre plaisir qu’il informula un sortilège de lacération sur l’enfant. Même les hurlements à se rendre fou du père lui étaient indifférents. Des hoquets d’agonie s’extirpèrent de cette poupée de chiffon qu’observait Valère, amère, à des années lumières de la douleur qu’il insufflait en chaque être présent dans le salon, exception faite de la sorcière qui l’accompagnait.


« Pitié ! Pitié nooon ! Tuez-le lui mais pas elle ! Pas ma fille ! Elle est innocente ! Arrêtez !! »

Le diffindo que Valère réservait à la gorge de la puînée fusa en direction de l’abdomen du père, qui hurla de plus belle.

« Partagez-donc sa douleur, ce serait la moindre des dignités. »

D’un geste de la main, le mangemort retira son masque, le visage relevé en direction de l’adolescent qui sanglotait malgré ses muscles bloqués. Ses larmes roulaient sur ses joues blafardes, horrifié par ce qu’il venait d’entendre autant par ce qu’il venait de voir. Le mage noir lui souriait d’un air carnassier, hilare. Voilà qu’ils se torturaient entre eux par les mots, la tâche lui était grandement facilité ! S'il n'éprouvait aucun plaisir à faire d'une enfant dénué d'intérêt une martyr, sa haine éveillait un plaisir féroce à voir celui qui avait osé lever son arme contre lui mourir de l'intérieur, entraîné par le tourbillon infernal de la torture mentale.
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MessageSujet: Re: De l'art du meurtre, ou de l'âme d'un tueur [Ella]   De l'art du meurtre, ou de l'âme d'un tueur [Ella] EmptySam 5 Déc - 23:28:43

La ténébreuse éprouvait un certain plaisir à se trouver là, non pas que s'en prendre impunément à des gosses sans défense soit dans ses loisirs habituels, mais l'idée de remettre cette famille de vermine à leur place avait de quoi la séduire, sans doute la présence de l'héritier Araley n'y était pas totalement étrangère. Il est toujours plus plaisant de faire les choses à deux, ainsi cela prenait dans son esprit plus ou moins la tournure d'un jeu. Elle lui laissait toutefois en fixer les règles, car après tout il en était l'instigateur.

Parfaitement indifférente aux plaintes de la mère de famille et aux pleurs de l'enfant, l'étudiante se rapprocha du garçon, s'apprêtant à lui faire subir un nouveau maléfice quand une explosion au niveau de la porte verrouillée l'arracha à son plaisir. Ella oublia momentanément le gosse suspendu tête en bas, se moquant bien de l'inconfort occasionné par cette position et les désagréments d'un afflux surabondant de sang au niveau du cerveau. Son attention se focalisa sur la scène impromptue qui se déroulait sous ses yeux. La fillette tenta une fuite désespérée à travers la porte défoncée, le Rottweiler se précipita à sa suite pour la rattraper, obéissant toujours aux ordres de la ténébreuse mais son compagnon le devança, immobilisant la gosse d'un sortilège alors qu'un garçon à peine plus jeune qu'elle émergeait par l'ouverture, tenant un cylindre métallique dans sa main mal assurée. Le coup était parti, telle la foudre qui s'abat sur un arbre.

La sorcière resta tétanisée une fraction de seconde, s'attendant à ce qu'une telle déflagration fasse exploser la moitié de la pièce, son regard se portant machinalement vers son complice qui étouffait un cri de douleur alors qu'une coulée de sang tâchait sa chemise. Il n'en fallut pas à l'étudiante pour faire le lien, aussi stupéfaite par la tournure que prenaient les événements qu'intriguée. Sa réaction fut immédiate, elle s'avança d'un pas en avant d'un air menaçant; le sortilège aurait fusé de sa baguette en moins d'une fraction de seconde si Araley ne l'avait pas arrêter dans son geste. Cette fois, elle avait totalement délaissé le jeune garçon pour se focaliser sur l'inconnu armé de cette chose susceptible de de causer autant de dégât qu'un avada kedavra si tant est que la balle atteigne un organe vital. Elle était comme une gamine délaissant sa poupée pour un jouet neuf lui semblant soudain bien plus attrayant. La ténébreuse lança un regard déçu et frustré à Valère, comme s'il venait de lui confisquer le jouet en question pour une durée indéterminée. Toutefois cette entreprise était son idée, ainsi quelque part il lui semblait logique que c'était à lui de choisir les modalités. S'il ne souhaitait pas qu'elle intervienne, elle n'interviendrait pas; toutefois, son intérêt ne lâcha pas une seule seconde ce garçon, son maléfice prêt à partir à tout instant..

Elle ne prêta aucune attention au benjamin qui s'écrasa au sol dans un bruit de chute, son sortilège de lévitation venant tout juste de prendre fin,alors que le môme terrorisé dont les pleurs ne se tarissaient pas, gardait le regard fixé sur le chien menaçant ainsi que la scène qu'il avait sous les yeux, trop pétrifié pour tenter de se sauver.

L'imbécile qui avait osé attaquait, leur fit même l'affront de les menacer. Savait il qu'il avait en face de lui des tueurs sans l'ombre d'un doute bien que aguerris que lui et n'hésiteraient pas une seule seconde avant de le mettre hors d'état de nuire ? Le garçon paraissait pitoyable, indécis, effrayé. Il était peut être un meurtrier, mais il ne savait pas dans quoi il s'était lancé et la situation présente le dépassait. L'expression de la rouquine ne trahissait que son mépris. Le geste du moldu ne lui échappa pas mais Valère le devança et, une fois encore, Ella du se contraindre à l'inaction. Tant que son compagnon avait la situation en main, elle ne devait pas agir. L'adolescent_oui on ne pouvait décemment traiter comme un adulte un pauvre type aussi irresponsable de ses actes_ s'éleva dans les airs à l'instar de son petit frère un peu plus tôt, son arme mouillée désormais inutile. Estimant que le commandement de son complice ne valait que tant qu'il représenter un quelconque « danger » si faible soit il, elle exécuta un bref mouvement de poignet en se concentrant sur ce joujou inconnu.


- Accio !

Le révolver s'éleva dans les airs dans sa direction et la mangemort le rattrapa au vol. Elle inspecta l'objet moldu avec curiosité, le frôlant de sa baguette pour tâcher de comprendre comment il fonctionnait et s'efforça de lui rendre son usage en séchant l'eau mouillant encore la poudre.. Elle semblait en cet instant complètement déconnectée de la situation présente, mais en réalité elle réfléchissait.. Finalement, elle releva la tête et dévisagea la pitoyable famille entièrement à leur merci et sur le coup d'une inspiration reporta son attention sur leur meurtrier. Jetant un coup d'oeil à son complice comme pour chercher son aval, elle s'approcha du garçon suspendu tête en bas, ses yeux plongés dans les sien pour sonder rapidement son esprit. La confusion, la peur, la douleur, le remords.. Il s'en voulait d'avoir entrainer sa famille dans cette situation, comprenant que ce qui arrivait ce soir était entièrement sa faute.. Il avait peur aussi, peur pour sa vie et celle de son frère et sa soeur et ce rejet.. ce devait être le pire.. Son père se moquait de le voir mourir, tant que les autres restaient en vie.. Il était prêt à le sacrifier.. Malgré tout ce qu'il avait fait.. il n'avait fait qu'essayer de les protéger... Elle s'arrêta là, un sourire étirant ses lèvres. Une idée venait de poindre dans son esprit. Elle se tourna alors vers Valère et lança soudainement:

- Libère le, s'il te plait.

Le révolver inutilement tenu dans sa main gauche, ne sachant s'en servir, la ténébreuse finit par se soustraire à sa contemplation, gardant dans sa main droite sa baguette prête au cas où. La belle s'adressa alors à lui, sur un ton apaisant et enjôleur, reprenant ses propres mots pour demander avec un intérêt feint:

- Tu es prêt à recommencer ?

Enserrant son regard du sien, elle laissa trainer sa phrase délibérément, faisant mine de réfléchir, puis tout aussi soudainement, elle lui tendit l'arme avec désinvolture..

- Mais je t'en prie... Impero !A peine l'arme remise entre ses mains, la ténébreuse le soumis à sa volonté_deuxième fois de la soirée qu'elle exécutait ce sort_ sans lui laisser le temps de réagir. Citant maintenant les propos de Valère, elle reprit:Après tout.. c'est bien toi le meurtrier, responsable du futur trépas de toute sa famille..

Le visage sans expression et le regard flou, sa marionnette s'exécuta au mouvement de sa baguette, se retournant vers les siens si pitoyablement pris au piège. Aucun d'entre eux ne semblait avoir vraiment compris ce qu'il venait de se passer. Ella, pour sa part avait parfaitement conscience du conflit intérieur auquel sa pauvre victime était soumise et elle savait qu'en cet instant, elle n'aurait pu torture plus appropriée ou plus efficace pour lui... Son pantin dirigea le révolver vers son petit frère avec une effroyable lenteur, ella aurait eu d'autres projets pour lui mais peut lui importait. Cette tournure ci lui semblait bien meilleure et bien plus amusante. Après tout quel intérêt le gosse avait il pour elle au fond ? Strictement aucun. Agir ainsi était lui faire une fleur, mais il était tellement jouissif de voir l'incompréhension se lire dans leurs yeux exorbités et de voir cette famille se déchirait de la sorte.. Inutile de se salir les mains..

La mangemorte savait bien qu'il était parfaitement conscient de ce qu'il faisait, seulement il ne pouvait pas lutter.. Comment un misérable moldu aurait il pu lutter ? Résister à son maléfice ? Il tira, l'explosion retentissant par dessus le hurlement du père et le cri d'effroi et les sanglots de la mère; le sang gicla, il tira encore, une fois, deux fois, trois fois, criblant de balle le corps frêle du gosse, laissant le gamin inerte telle une triste poupée de chiffon, privée de vie.

La légilimens ordonna alors à son pantin de déposer son arme, puis se tourna vers Valère dans un semblant de révérence pour lui passer le relais, d'un air de dire « je t'en prie, il est tout à toi.. » lui faisant ainsi comprendre qu'elle en avait fini avec lui, pendant que le moldu en question demeurait docilement immobile comme dénué de toute volonté.
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  • Valère Araley
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MessageSujet: Re: De l'art du meurtre, ou de l'âme d'un tueur [Ella]   De l'art du meurtre, ou de l'âme d'un tueur [Ella] EmptyMer 27 Jan - 22:07:37

Pourquoi tuer alors que cela ne soutirait aucun plaisir ? Pourquoi exterminer une famille entière, si la vue du sang laissait de marbre ? Car tel était le rôle d’un mangemort, car prendre la vie était comme l’absorber en soit, se sentir à l’instant fatidique tout puissant, immortel, vivant.
Cette famille en larmes n’était qu’un prétexte pour assoir sa suprématie et les larmes de ce garçon à peine sortit de l’enfance étaient les preuves que ses crimes débarrassait le monde des plus faibles. C’était la loi du plus fort, l’instinct animal, la prédation. Et il n’en avait pas finit avec lui, mais Ella réclama l’individu et, puisqu’il avait toute la soirée, Valère n’était pas contre le partage. D’un mouvement de baguette, il laissa le jeune homme s’échouer sur le sol et baissa son arme, s’improvisant spectateur.
Il avait noté que la langoureuse sorcière avait récupéré l’arme démoniaque du moldu alors que celui-ci se trouvait privé du pouvoir de s’en servir. Il sentait qu’une idée taraudait la cervelle de la criminelle et qu’elle escomptait bien la mettre à exécution aussi rapidement que possible. Dans le but de laisser une plus large possibilité de mouvement à la belle, Araley se déporta de côté, le regard fixe et neutre rivé sur le cou de la demoiselle.
Et à nouveau, la jeune femme utilisa le sortilège de l’imperium dans un but, cependant, bien plus intéressant. L’ombre d’un sourire satisfait glissa sur les lèvres pâles et fines du Mangemort qui se délectait de la scène, à la manière d’un amateur de théâtre. Le pauvre adolescent se tourna en direction de ses parents, l’impero conduisant à présent le moindre de ses gestes, l’empêchant même de trembler comme une feuille face à l’acte irréparable, meurtrier, dont il serait lui aussi témoin, mais dans son propre corps. Témoin de la sensation du coup tiré qui fit vibrer son corps, de la détonation tonitruante qui vrilla ses tympans, trois fois de suite, en pleine poitrine de son petit frère. Lorsque le sang s’échappa des plaies, c’était comme si le sien propre coulait...
Puis le revolver rencontra le carrelage et tout était finit. Pour le cadet, du moins, car la petite sœur, elle, hoquetait encore dans la mare de son sang qui ne semblait jamais vouloir arrêter de s’étaler.


« Veux-tu savoir ce qu’il va advenir de ta famille, à cause de ton inconséquente sottise ? »

Murmura le Mangemort d’une voix doucereuse, qui glissa dans l’air à la manière d’une langue de reptile, fugace, fouettant l’atmosphère de façon à flairer le désespoir qui soufflait son haleine de mort sur la famille.
Sans attendre de réponse, et alors que les cris se transformaient en sanglots étouffés tant l’oxygène manquait dans les poumons, Valère pointa sa baguette en direction de la fillette et lança un sortilège de combustion. Les flammes s’élevèrent sur le corps frêle de la petite, pour grignoter avidement les vêtements, le sang, puis se délecter de la chair à grands coups de langues alléchées. Une odeur âcre d’animal brûlé se répandit dans la pièce à la manière d’une effluve toxique. Puis alors que les flammes s’engouffraient dans la bouche hurlante, et que les derniers balbutiements de la vie eurent cessé de retentir, il fit un geste long et complexe du bras qui tenait son arme de bois, afin de métamorphoser l’infâme cadavre en un pathétique et insignifiant fémur. Voilà tout ce qui resta d’une âme innocente : un os jaunâtre.
La mère, les yeux révulsés, semblait en proie à une attaque, mais Valère ne se soucia pas de son sort. Il se tourna face à ses victimes, et demeura silencieux un long moment, profitant de l’effet d’un acte aussi cruel et gratuit pour ancrer définitivement le champ lexical de l’horreur dans les esprits qu’il avait frappé. Puis il s’approcha du couple entrelacés dans un étau de fer et caressa le visage dégoulinant de larmes ternes d’une main à peine plus lourde qu’un posé d’hétérocère. Elle se débattit contre ses chaînes, se refusant à observer le regard froid d’un véritable tueur, de voir à travers le cristallin de cet animal là la porte d’une âme pleine d’une haine viscérale.


« Voilà à quoi vous ressemblerez tous lorsque nous en aurons terminé avec vous... De misérables tas d’os bons à satisfaire l’appétit de votre animal. Lui que vous avez traité avec bien plus de respect que l’espèce sorcière, qui vous est pourtant supérieure, elle... Soyez donc les serviteurs des chiens jusqu’au bout. »

Dans un mouvement de talon, le sorcier se tourna vers le maître de maison, qui pleurait autant que sa femme, le corps secoué de soubresauts incontrôlables.

« Mais avant ça, mon enfant... Nous allons continuer notre petite démonstration de notre art... L'art du meurtre. Serpensortia... »

Le sort siffla entre les dents régulières du Mangemort. Aussitôt, un long et fin serpent tout d'écailles brunes et vertes s'extirpa dans un sifflement inquiétant de sa baguette magique, la gueule béante sur deux longues canines suintant de venin et une langue pareille à la fourche de Poséidon. Ou plus communément du Diable. La créature menaça, claqua des mâchoires en direction de l'homme, taquinant son coeur comme pour mesurer combien de temps il lutterait face à la vision de ses crocs. Puis, docile face à la baguette de son créateur, elle se faufila jusqu'à la plaie béante de l'abdomen de sa proie, afin de s'y glisser et pénétrer jusqu'au bout de la queue dans les entrailles du prisonnier. Gesticulant, hurlant de douleur et d'effroi, il excita la bête sans pour autant se défaire de son emprise musculeuse contre ses organes. Valère attrapa le criminel de son cousin par un bout de vêtement pour le placer devant son père. Il le verrait mourir aux premières loges lorsque la bête aurait enfin mordu, et le poison remonté jusqu'à son cœur.
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  • Ella Von Königsberg
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MessageSujet: Re: De l'art du meurtre, ou de l'âme d'un tueur [Ella]   De l'art du meurtre, ou de l'âme d'un tueur [Ella] EmptyLun 15 Fév - 20:20:24

Tandis que la dernière née de la famille se consumait dans les flammes cruelles que le sorcier avait conjuré, Ella observa la manière dont cette petite vie s'évanouissait dans des nuages de fumée. L'odeur de cochon brûlé lui piquait les narines et la répugnait même si ce corps enflammé procurait un curieux divertissement. Les deux jeunes enfants n'étaient plus désormais et rien ne saurait apaisait les cris d'agonie et de désespoir de leurs parents si ce n'est la mort elle même. Son complice ne semblait pas trop souffrir de la blessure causée par l'arme moldu, sans doute avait il eut de la chance et n'était elle que superficielle. Valère retourna bientôt sa baguette contre le chef de famille dont l'abdomen déjà entaillé laissait entrevoir une plaie sanguinolente qui lui donnait la nausée. Un reptile au poison mortel se matérialisa alors à l'extrémité de l'arme de son compagnon pour venir s'enrouler autour du corps enchaîné de ce moldu. La ténébreuse, elle, se tenait légèrement en retrait juste derrière Valère afin de ne pas le gêner dans ma manoeuvre, assistant à la scène en parfaite spectatrice.

Puis, lorsque cette contemplation commença à l'écoeurer, la jeune femme se détourna de l'homme et s'avança plutôt vers son épouse. Il fallait avouer qu'observer un serpent se glisser dans les entrailles ouvertes d'un corps n'avait rien de vraiment ragoûtant, Ella n'avait cure de la souffrance ou de la mort d'autrui mais trop de sang finissait toujours par lui donner la nausée. Elle préférait de loin employer des méthodes faisant moins boucherie. La légilimens pu lire l'horreur dans les yeux exorbités de cette mère de famille qui voyait ses rejetons se faire tuer devant elle par deux démons aux pouvoirs surnaturels venus tout droit des enfers.. Tout en la dévisageant avec une indifférence cruelle la mangemort se demandait de quelles manière il serait le plus approprié de la tuer ? Ella lui aurait bien fait goûter aux flammes mais Valère venait d'user de ceci sur la petite fille, il fallait donc changer un peu.. S'insinuant dans les pensées de la moldue, la jeune femme aux cheveux roux y découvrit alors une chose qui l'amusa beaucoup. Elle priait. Cette femme qui avait perdu tout ce qui pouvait comptait dans sa misérable existence suppliait un Dieu imaginaire de ne pas l'abandonner. N'était ce pas amusant ?

Son regard, figé sur le mur en face d'elle afin de ne pas voir les tortures infligées à son époux elle ne cessait de réciter des prières dans sa tête, pathétique. Les prunelles vertes de la mangemort suivirent le regard de cette femme pour se poser un instant sur une icône représentant le christ en croix. La religion.. quelle imbécillité. Comme si son dieu allait la sauver.


- Quelle belle dévotion.. mais tu pries en vain. Ce qui arrive ici n'est que justice, considère plutôt qu'il s'agit là du châtiment divin que ta famille mérite.

Levant cruellement son arme avec souplesse, l'Allemande manipula les chaînes qui s'enroulèrent à la manière d'un serpent, resserrant leur étau autour de la captive avec une effroyable lenteur. Suivant les mouvements qu'Ella décrivait avec sa baguette, les chaînes métalliques glissèrent, se séparèrent, écartelant progressivement les membres de la femme, l'opération se poursuivait avec une cruelle douceur, le corps ne pouvait résisté à la force exercée magicalement. C'était fascinant de voir jusqu'à quel point le corps humain pouvait tenir. Entre les cris de douleurs, ce fut bientôt le craquement des os qui se fit entendre. D'un nouvel élan de sa baguette, la tortionnaire conjura de fines lames métalliques qu'elle envoya de planter dans la chair de la victime. Une dans chaque main et chaque pied comme ce christ qu'elle adorait tant, la clouant ainsi que le mur du salon. Deux autres vinrent s'enfoncer dans les orbites oculaires, lui transperçant les yeux.

D'un mouvement sec du poignet, la mangemort conjura le sortilège de sectumsempra_plutôt répandu chez les mangemorts afin que son corps entier soit marqué par ses blessures. Aussitôt de multiples entailles apparurent sur le corps, tandis qu'un sang rouge tachait les vêtements. Une entailles plus large et profonde que les autres découpa la peau de l'abdomen sur toute sa largeur à l'endroit ou le sort avait frappé, laissant les entrailles encore chaudes se déverser hors du corps . Le molosse attiré par l'odeur du sang se précipita sur les intestins qui se déroulaient sur le sol pour les dévorer. Ce n'était pas exactement ce que la ténébreuse avait voulu, à vrai dire, elle se serait bien passé de cette vision répugnante. Le pire étant sans doute que la femme était encore vivante tandis que son fidèle chien se jetait goulument sur ses entrailles. Cela suffisait. D'un dernier coup de baguette, la sombre demoiselle brisa le cou de la mère de famille pour mettre un terme à sa misérable vie avant de la laisser retomber par terre au milieu de son sang et de ses tripes. Honnêtement, Ella n'avait plus qu'une envie, incendier cette villa pour se soustraire à la vision de tout ce sang. Elle préféra détourner le regard, ne supportant plus l'horreur dont elle était responsable.


- Finissons en.. Souffla-t-elle à son partenaire, ce qui trahissait sa lassitude et son dégoût. Plus qu'un dernier meurtre à accomplir et leur mission ici serait terminée.
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MessageSujet: Re: De l'art du meurtre, ou de l'âme d'un tueur [Ella]   De l'art du meurtre, ou de l'âme d'un tueur [Ella] EmptyJeu 18 Fév - 18:09:02

Ella était la spectatrice muette d'une mort abjecte et lente. Les cris de l'homme étaient si insupportables à l'oreille que Valère finît par utiliser un sort de mutisme. Non pas que cela le dérangeait, mais le sorcier n'aimait pas les cris, ni les manifestations trop intenses de douleurs, les hurlements cisaillaient ses tympans à la manière d'une craie crissante sur un tableau noir, il trouvait cela agaçant. Derrière lui, il sentait la présence charnelle de sa comparse, si bien qu'il eut presque la sensation d'un frémissement de répugnance. Toute son attention fut alors portée sur la belle rousse. Etait-ce la vue du sang qui la gênait, comme lui ? Le sang sale répandu avait quelque chose de vulgaire. Généralement, l'homme s'arrangeait pour ne pas faire couler le sang, mais, ces derniers mois, ses impulsions meurtrières le conduisaient à toujours plus de violence, comme si les procédés propres et efficaces l'avaient lassé. Etait-il en train de changer de méthode ? Que cherchait-il...? Le plaisir. Mais il n'en avait aucun. La puissance que les meurtres lui conféraient, preuves de son pouvoir sur la matière et les êtres vivants ne lui tiraient pas la satisfaction qu'il escomptait. Cette constatation le frustrait.
Ella se détourna du spectacle, alors que l'homme se faisait mordre de l'intérieur et que le venin foudroyant s'insinuait dans sa chair et son sang. Valère ne prêta qu'une attention très vague à la disparition de sa complice, observant les spasmes qui agitèrent le corps meurtrit, broyés, déchiqueté de sa victime. Une bave mousseuse coula le long de son menton, ses yeux se révulsèrent, puis il n'y eut plus rien. La frustration s'intensifia. Le Mangemort se releva violemment tandis que le serpent invoqué s'extirpait du trou béant de l'abdomen et allait se faufiler, tout sanguinolent, auprès des chaussures cirées de son maître. Sa tête se mouvait à la manière d'un balancier tandis que ses yeux aveugles se rivaient sur la sorcière, et il siffla, secouant sa langue fourchue pour capter la chaleur d'un corps encore vivant. S'il avait comprit le fourchelang, Valère aurait été certain que le reptile en redemandait, attendant les ordres de la baguette. Mais l'homme n'intervint pas, il observait Ella parler, se gausser du Dieu des moldus puis écarteler vivante la pauvre femme privée de toute possibilité de se défendre. Et elle, prenait-elle du plaisir à tuer ? Discrètement, l'homme tourna la tête pour observer les traits de la jeune femme. Ils étaient impénétrables, tandis qu'elle reproduisait sur la moldue l'icône de celui que l'on appelait le Christ. La sorcière faisait subir à cette femme les tourments d'un prophète vénéré. C'était presque de la poésie, cependant, il n'avait aucun plaisir à le constater, ni aucun plaisir à voir un sacrifice offert à la Faucheuse d'une autre main que la sienne. Il y avait pourtant crut à un moment, il avait presque sentit un frémissement agiter sa chair alors qu'il voyait l'allemande s'adonner à l'horreur comme une amante se donne aux bras de son homme. Il y avait là, dans cette tuerie, un plaisir charnel et sensuel, un rapport avec l'intimité brutal et enivrant. C'était entrer dans la vie d'un être, l'ouvrir et pénétrer au plus profond de son corps et de ses souffrances pour en repartir, une fois la victime vidée, abandonnée par son âme que le monstre a volé, avec un nouvel afflux de vie. La vision du sang et des organes violés étaient la preuve d'une possession qu'aucun acte sexuel ne pouvait offrir. Et pour assoir sa suprématie, il fallait posséder. Chez Valère, l'idée de possession allait jusqu'à devenir un besoin viscéral.

Pendant ce temps-là, Ella Schwarz relevait sa baguette et jetait un sectusempra qui vida la moldue de ses entrailles. Une vision d'horreur absolue s'ensuivit, et, face à la moue qu'eut la belle, Valère sentit que les choses avaient légèrement dérapées. Un petit sourire se dressa au coin de sa bouche : elle avait encore à apprendre pour, comme lui, parvenir à tuer sans qu'aucun élément perturbateur ne vienne précipiter les choses, ou... les gâcher.
Le Mangemort prit une profonde inspiration, avalant l'odeur infecte de la mort avec une grimace de dégoût, tandis que la Miss Schwarz lui demandait d'en finir. Il acquiesça et sans un mot, tourna sa baguette en direction du jeune criminel.


« Avada Kedavra. »

Un éclair vert jaillit de sa baguette et frappa de plein fouet le jeune homme, qui s'effondra en un bloc sur le sol taché de sang et de matières plus repoussantes encore. Ella avait raison, la lassitude commençait à gagner les coeurs. Pourquoi tuer ne lui rapportait plus ce frisson d'extase qu'il avait connu lors de sa première expérience ? Le dégoût et l'ennui apparaissaient de plus en plus rapidement et ce fait inquiétait l'homme à l'aspect si sûr de lui... Que fera-t-il, lorsqu'il n'y aura plus aucun plaisir ? Il devrait trouver d'autres choses, d'autres expériences. Comme pour se consoler, il se rappela que la vie lui offrirait d'autres surprises, d'autres formes d'extases plus intenses.

Avec une douceur saisissante en comparaison à la lueur de folie qui gravitait dans ses prunelles, le sorcier glissa un bras dans le dos de la tueuse et l'accompagna jusqu'à la porte d'entrée d'un pas lourd aux échos feutrés.
Une fois la porte refermée derrière eux, et lorsqu'ils furent assez éloignés de la demeure, l'homme jeta un incendio sur la maison. Les flammes apparurent comme jaillissantes du néant, pour ronger la carcasse vide du refuge familial. Un aboiement désemparé retentit à travers le brouhaha crescendo de l'incendie. Toujours stoïque, absent, Valère leva plus haut le bras et murmura d'une voix sifflante.


« Morsmordre. »

Alors, la marque des ténèbres apparût dans le ciel et ouvrit sa mâchoire osseuse d'où sortit un serpent menaçant. La mort était derrière eux, tout était finit à présent. Comme à l'accoutumée, le Mangemort en ressentit un certain soulagement. Aussi étrange cela pouvait-il paraître.
Il rangea sa baguette et se tourna vers Ella.


« Ne nous attardons pas. »

Lâcha-t-il mécaniquement. Et il s'avança, cadençant son pas sur celui de sa congénaire, dans le silence que seul le feu grandissant entrecoupait.
Habituellement, Araley avait besoin de solitude et de calme après ses méfaits, mais ce soir était différent. Comme si, en invitant la sorcière à la chevelure rousse dans ses activités très personnelles, il l'avait invité aux portes de son jardin secret et permit de s'y attarder encore. Il avait encore envie de sa présence, comme cela ne lui était plus arrivé depuis... Depuis Karlia, cette femme qu'il avait initié aux arts obscurs et qui avait été son amante, faute d'avoir été complètement sienne. Cette femme qui lui avait donné une héritière sans qu'il ne le sache. Mais s'il n'avait put la posséder elle, par un heureux coup du destin, leur enfant était désormais sien. Valère se fendit d'un léger sourire.


« Je regretterais de vous rendre à la nuit aussi tôt, en vous abandonnant sur des images si violentes. Abuserais-je en vous proposant un verre en guise de remerciement, Ella ? »

Susurra-t-il tout à coup, tandis qu'il s'immobilisait. Son sourire s'élargit, plein de ce charme particulier qui conférait à Valère tant de charisme, contraste étrange entre cette soudaine aura chaleureuse et l'odeur du sang qui flottait encore sur lui, absorbant l'odeur musqué, violente mais raffinée de sa peau.
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  • Ella Von Königsberg
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MessageSujet: Re: De l'art du meurtre, ou de l'âme d'un tueur [Ella]   De l'art du meurtre, ou de l'âme d'un tueur [Ella] EmptyVen 19 Fév - 0:22:36

L'éclair vert illumina un bref instant l'habitation avant de frapper la poitrine de la dernière victime, ce jeune homme à peine sorti de l'adolescence qui avait eu la sottise de s'attaquer à un sorcier. Le garçon tomba telle une grotesque marionnette tandis que le tueur abaisser sa baguette. Comme si elle avait attendu ce geste, l'Allemande se glissa de nouveau dans l'ombre de son complice, le frôlant de telle sorte qu'il perçoive sa présence sans pour autant le toucher. Elle ne percevait en lui aucun plaisir à l'assouvissement de cette vengeance, finalement quand tuer était aussi facile, l'acte lui même perdait toute sa saveur, d'ailleurs, elle en avait assez pour ce soir. L'odeur putride des cadavres, de la chair brûlée et du sang emplissait la pièce imposant cette puanteur aux narines délicates de la jeune femme lui retournant l'estomac. N'ayant plus besoin de sa baguette, la jeune femme la rangea dans sa poche, et s'efforça d'afficher une mine impassible à son compagnon en tâchant d'ignorer les nuisances olfactives et visuelles de cet endroit. La ténébreuse ne se fit pas prier quand Valère, passant un bras dans son dos, l'invita à se rendre à l'extérieur de la demeure. La douceur de ce contact rompait de manière inattendue avec la violence et l'horreur ayant précédée, mais en dépit de tout le reste, de la crainte et du dégoût que cet assassin au sang froid aurait du lui inspirait, Ella apprécia cette soudaine proximité dont elle savoura chaque instant. Il faisait naître en elle ce léger frisson comme lorsqu'on s'expose au danger, insouciant, jouant avec la mort avec le risque qu'elle ne décide de nous prendre.

S'éloignant de la bâtisse aux côtés du mangemort, la ténébreuse ne put s'empêcher de s'arrêter pour admirer un instant les flammes qui se dressaient vaillamment dans le ciel d'encre, un séduisant tableau qui fut bientôt complété par la lueur émeraude de la marque des ténèbres flottant au dessus des toits, le serpent de lumière ondulant sur cette toile couleur de nuit de manière menaçante.

Plusieurs mois plus tôt, cette apparition n'aurait pas manqué d'alerté aussitôt des régiments d'aurors qui se seraient précipités sur les lieux pour intercepter les coupables, mais aujourd'hui, ils n'était plus que des rats effrayés, se cachant dans des trous. Il y avait fort à parier que la marque ne serait pas même mentionné dans les actualités des jours suivants, ce serait passé sous silence. Cependant Valère avait raison, il ne servait à rien de s'attarder plus long ici, il était grand temps de retrouver des lieux plus chaleureux. Mais avant que la légilimens ait pu répondre, son compagnon la devança et formula une invitation à laquelle l'Allemande ne s'attendait pas du tout de sa part, bien qu'elle en fut on ne peut plus agréablement surprise. Ne devrait elle pas se méfier de cette si aimable proposition venant d'un homme qui, elle était bien placée pour le savoir, n'aurait nul scrupule à la tuer ? Sans doute, mais c'était bien le goût du danger qui lui plaisait tant avec ce sorcier et puis, elle ne percevait aucune mauvaise intention émanant de lui.


- Bien au contraire Monsieur Araley, j'accepte avec plaisir..

Répondit la jeune femme en le gratifiant d'un sourire enjôleur. Si Ella avait toujours su plus ou moins instinctivement comme s'y prendre avec les hommes, des oeillades, des sourires, des compliments, avec Valère, le jeu était bien plus délicat; comme tenu de ses exigences, il était bien difficile de lui plaire. C'était comme tenter de charmer un serpent, sachant que si on échoue la morsure sera mortelle. Aussi la ténébreuse parlait peu, se contentant de dire le minimum tout en suggérant le reste afin de ne pas l'ennuyer et l'agacer par un flot de paroles inutiles. S'approchant encore, la lady saisit avec délicatesse l'avant bras de son compagnon, il faudrait bien évidemment qu'il les conduise tous deux par transplanage à l'endroit de son choix, mais la ténébreuse avisa tout d'abord son épaule blessée, sa chemise tachée de sang au niveau de l'impact de la balle.. Bien évidemment pour retirer le métal et refermer magiquement les plaies, il valait mieux attendre d'être posé dans un lieu plus adéquat où Valère pourrait au moins s'asseoir aussi.

- Mais avant, promettez moi, je vous prie, de me laisser soigner votre blessure.. Votre épaule doit vous lancer douloureusement et vous ne pouvez certes pas demeurer ainsi !
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MessageSujet: Re: De l'art du meurtre, ou de l'âme d'un tueur [Ella]   De l'art du meurtre, ou de l'âme d'un tueur [Ella] EmptyVen 19 Fév - 17:13:43

Tandis que la jeune femme observait les flammes répandre leur fumée noire sur un fond d'encre indigo, l'homme en profitait pour observer ses traits pâles, parsemés de tâches rougeoyantes que les reflets de l'incendie envoyait jusqu'à eux. Ils étaient facilement repérable à cause de cette lumière qui illuminait la nuit par ses tons infernaux, ils ne devaient pas s'attarder, même si tous deux avaient conscience que les risques était moindres depuis que le Ministère était tombé entre les mains du Seigneur des Ténèbres. Tout était devenu si simple que c'était à peine si les Mangemorts devaient prendre des précautions. Qui enquêterait sur l'identité des coupables ? Personne, la marque des ténèbres désigneraient les mangemorts, mais cette information, pour ne pas effrayer la masse grégaire des citoyens, serait passée sous silence, à moins que l'on incombe la faute à un désaxé. Valère n'était pas inquiet pour sa sécurité, mais il voulait quitter cet endroit qui ne leur rapporterait plus aucune source de plaisir pour cette nuit.
Inviter la Mangemort à poursuivre cette soirée de façon plus plaisante, autour d'un verre, était un phénomène particulièrement rare chez Valère, d'autant plus rare qu'il avait profité de son veuvage pour s'imbiber pleinement de la solitude et de ses bienfaits. Laisser une sang-mêlé passer le pas de sa porte était également un phénomène qui ne se répéterait sûrement que rarement. Mais Ella était parvenue à se donner une image supérieure à ce qu'elle aurait normalement symbolisé, aux yeux du tueur. Ses manières, sa subtilité et sa capacité à tuer avaient séduit le sorcier, assez pour lui donner envie d'en savoir davantage sur elle. Qui avait-il de plus propice à cela qu'une ambiance feutrée autour d'un thé ou d'un doigt de vin du meilleur cru pour délier les langues ? Valère, lui, ne s'imaginait cependant pas un instant qu'il se révèlerait en retour.

Lorsque la Mangemort accepta et prit son bras, l'homme éprouva la satisfaction de celui à quoi et qui rien ne résiste. Refuser une invitation de l'héritier Araley, descendants des rois d'Irlande, aurait été certes une erreur à ne pas commettre, mais en tant qu'alliée et membre de sa communauté, Ella Schwarz aurait courut bien moins de risques à se soustraire qu'aucune autre femme. Certes. Ce qui ne l'aurait pas empêché d'en courir tout de même, et d'en courir encore en s'offrant à la gueule du loup. Son sourire s'atténua légèrement, plus doux qu'il ne l'avait été un instant auparavant, mais, allié à l'étincelle qui brillait toujours dans ses yeux, n'en devenait que plus inquiétant. À ce moment, la Belle approcha sa main de sa blessure, et à ses mots, Valère redescendit dans le monde des mortels. Sa douleur et le sang qui s'était écoulé en tâches brunâtres le long de ses vêtements, il les avait oublié. La piqûre de rappel s'ensuivit d'une souffrance non négligeable, mais Araley n'en laissa rien paraître. Il se redressa légèrement, tiraillant encore un peu la plaie, comme pour la mettre au défi de le vaincre. Un tueur comme lui se devait d'être capable de subir des fléaux bien plus terribles, pour sa famille et pour son honneur. Infliger la mort était aussi accepter de souffrir soit-même physiquement. C'était le prix à payer pour l'honneur et le succès. Son sang ne coulerait jamais assez en comparaison à tout ce que ses ancêtres avaient du souffrir pour sauvegarder la grande et riche lignée irlandaise, qui grâce à eux et leur courage, dominait encore l'Irlande. Vaguement irrité, mais bien moins que si la belle rousse avait manqué de tact, l'homme balaya négligemment l'idée de la douleur d'un geste de son bras libre.


« Ca n'est que superficiel, rien qui ne mette ma vie en danger, mais vous avez raison Ella, d'autant plus que cet objet moldu qui s'est enfoncé dans ma chair me souille. »

Déclara-t-il malgré le sang qui recommençait doucement à s'écouler. Il posa une main blanche sur l'avant-bras de la jeune femme. Fit quelques pas en avant puis s'immobilisa à nouveau.

« Je vous invite dans mon humble demeure. Un honneur qui n'est réservé qu'à de rares élus ! Ce sera un endroit plus calme pour retirer cette chose. »

Dit-il d'une voix qui ne camouflait pas une légère et habile dérision sur ses propres propos. Il offrit un dernier sourire à Ella, puis raffermit sa prise sur son bras avant de transplaner.

Ils se trouvaient à présent sur une allée gravillonnée, encadrée de quelques bouquets éparses de lys blancs et mauves, dans une petite cour ou l'herbe rase brillait sous l'éclat de la lune. La brume s'étendait en volute disparates autour de la haute bâtisse de pierre, aux grandes fenêtres d'ébène, dont aucune lumière ni ombre ne filtrait à travers les vitres. Le toit de briques noires s'élevait tel une flèche en direction de la voûte céleste. Valère guida sa compagne jusqu'à la porte en chêne et frappa trois coups de butoir pour signaler sa présence à Cesair. L'elfe ouvrit une seconde plus tard et s'inclina respectueusement face à son maître, puis face à son invitée. La petite créature sembla étonnée de la surprenante compagnie au bras du maître des lieux, bredouilla légèrement, puis s'inclina de nouveau, craignant de parler et de révéler quelque secret bien caché dans une des chambres à l'étage. D'un geste de la main, Araley le congédia.


« Veuillez bien vouloir préparer le salon pour Miss Schwarz et moi-même, Cesair. »

L'Irlandais invita l'Allemande à entrer dans le court couloir qui menait au salon. Entrant lui-même, il prit le soin de défaire la jeune femme de sa cape de voyage pour l'accrocher dans la penderie, pour en faire ensuite de même avec la sienne.

« Faites comme chez vous Mademoiselle. »

Murmura-t-il, sur un ton feutré. Il la laissa s'avancer puis la précéda à quelques pas dans ce qui se révélait être le salon. Sur leur gauche, la pièce s'enfonçait dans des ténèbres entrecoupés par la lueur du feu paresseux, que Cesair avait préparé avant le retour de son Maître, dans la cheminée de marbre. Sur le tablier, deux statues de griffon protégeaient de leur torse vaillant une coupelle où s'alluma, entre leur pattes avants, une flammèche orangée qui répandit un peu plus de lumière. Un tapis rond oriental s'étendait sur le parquet vernis, entre deux fauteuils de cuir noir, face à l'âtre. Une douce chaleur se répandait dans l'atmosphère ouatée de la pièce, et, à travers les bruits de verres et de vaisselle que l'on discernait derrière la porte du fond, une horloge du XVIème siècle cliquetait à un rythme régulier, annonçant l'heure tardive qui continuait à s'écouler. Sans prêter attention au décor qu'il connaissait par coeur, le sorcier s'attarda sur les tâches qui parsemait sa chemise blanche et le trou qui avait déchiré l'épaule de son gilet d'homme noir.

« Mon elfe préparera les boissons pendant que nous nous occuperons du projectile moldu. Demandez ce que vous désirez, Cesair vous l'apportera. »

À peine avait-il achevé sa phrase que l'elfe de maison sortit de la cuisine en transportant un plateau où s'entreposait des verres en cristal, une coupelle remplie de glaçons ainsi qu'un service à thé. La créature, prévoyante vis-à-vis du désir des hôtes, tanguait sous le poids du plateau d'argent, mais parvint à cheminer sans encombres jusque la table basse qui se tenait près d'un canapé assemblé aux fauteuils, contre le mur de l'entrée. A quelques pas de ce dernier s'élevait une étagère surmontée d'une gravure gaélique, où s'offraient aux yeux nombre de livres sur des sujets divers. Psychologie, encyclopédie des plantes magiques, transes et magies de tous pays d'Europe et d'Afrique confondus. Il y avait aussi quelques livres de lois, et d'autres ouvrages ayant traits aux légendes irlandaises ainsi qu'aux grandes lignées sorcières.

« Je me permets de vous recommander le vin de Naoussa que je garde dans mes caves. C'est un vin grec qui vient de mon arrière grand-père maternel, une merveille. Cesair, apporte donc une bouteille, avec ce que désirera mon invitée. »

L'elfe attendit que la ténébreuse choisisse et s'inclina respectueusement, avant de disparaître par une porte en direction des caves. Pendant ce temps là, Valère retira son gilet et sortit sa baguette magique de la poche de ce dernier, qu'il déposa sur la table basse.


« Allons éponger tout ce sang à la salle de bain, si vous le voulez bien, je ne voudrais pas salir mon parquet de surcroît. »

L'héritier Araley agrémenta ses paroles d'une mimique méprisante. Il aurait volontiers passé outre sa blessure et agir comme si rien ne s'était passé plutôt que confesser avoir besoin de soins. Cependant, l'arme qui l'avait blessé lui était étrangère, et il préférait éviter tout risque plutôt que de se rendre à l'université, le lendemain, avec une épaule hors-service. Cela aurait été suspect. Il se dirigea donc jusqu'au couloir à la droite du salon, visible par une petite arcade et remonta ce dernier jusqu'à la porte du fond.

La salle de bain était une grande pièce aux murs marbrés, qui détonaient avec l'aspect des autres pièces. Le sol était fait dans de grandes dalles en faïence aux motifs bleutés. Une grande baignoire reposait au fond de la longue pièce, et, plus près d'eux, un lavabo encastré dans un meuble s'appuyait sur le mur de droite, avec au dessus, un miroir très simple, sans cadre. À l'opposé était fixé un autre miroir qui faisait facilement la taille de Valère en hauteur.
L'homme alla jusqu'à un des meubles qui entourait le lavabo et sortit quelques compresses qu'il imbiba ensuite d'eau. Puis, sans aucune gêne – car après tout, c'était Ella qui s'était proposée elle-même de le soigner – il retira sa chemise et appliqua les compresse autour de la plaie. Après un coup d'oeil dans le miroir, il se rendit compte que la plaie saignait toujours, et qu'un étrange métal brillait à travers le trou assez laid qu'il avait causé.


« Le projectile est resté niché dans mon épaule, il va falloir le retirer. »

Dans l'autre glace se reflétait une étrange cicatrice, légèrement noirâtre, très proche d'un tatouage. Il s'agissait d'une sorte de croix stylisée, agrémentée d'une canne sur la branche droite, située sur son homoplate droite.
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  • Ella Von Königsberg
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MessageSujet: Re: De l'art du meurtre, ou de l'âme d'un tueur [Ella]   De l'art du meurtre, ou de l'âme d'un tueur [Ella] EmptySam 20 Fév - 19:59:56

Valère était un homme plein de fierté et d'orgueil, aussi exigent envers lui même qu'envers les autres, mais au delà de cette façade imposante, il n'était bien qu'un homme. Quelque chose dans sa façon d'être fascinait la ténébreuse qui, d'une certaine manière, se retrouvait dans cette attitude. Elle aussi arborait en permanence un masque de glace, impénétrable, mais comme tout un chacun la légilimens savait aussi que cet homme devait avoir des failles. Il n'était sans doute pas aussi insensible qu'il le prétendait. Sa réponse à l'attention que la jeune femme venait de porter à sa blessure reflétait on ne peut mieux sa volonté de cacher ses faiblesses même s'il ne faisait aucun doute que son épaule était douloureuse. Ella lui admirait tout de même sa volonté inébranlable qui lui permettait d'endurer la souffrance sans rien laisser filtrer. Ignorer ainsi la douleur nécessitait à l'évidence force et détermination. Valère était le genre d'homme à obtenir toujours ce qu'il désirait et que rien ne pouvait arrêter. La fierté qu'il en tirait ne le rendait que davantage imbu de lui même. Se soustraire à ses attentes et refuser de se plier à sa volonté reviendrait à le défier. La mangemorte ne laissait personne lui dictait sa conduite, mais parfois il fallait faire taire son propre orgueil pour parvenir à ses fins. L'ambiguité de leur complicité rendait confus les véritables désirs de l'allemande. Quelque part, elle éprouvait le besoin inexplicable d'être reconnue à sa juste valeur, en dépit de son sang mêlé. De là venait sans doute son attachement à tout faire pour lui plaire, voire le séduire. C'était là un défi qui lui plaisait beaucoup.

La jeune femme, toujours pendue au bras du mangemort, ne put que constater avec un sourire l'orgueil de son compagnon qui se considérait à l'évidence bien au dessus de ces compatriotes. Se pensait il aussi supérieur au Seigneur des Ténèbres ? ne put s'empêcher de s'interroger intérieurement l'étudiante aux cheveux de feu. Elle éprouva néanmoins une agréable satisfaction personnelle face à cette marque d'estime de la part de son complice.


- Vous m'en voyez flattée Monsieur Araley.

Répondit elle juste avant que la poigne du sorcier ne se fasse plus ferme, précédant les habituelles sensations du transplanage. Lorsqu'elle sentit de nouveau ses pieds se poser sur la terre ferme, la ténébreuse déserra sa prise sur le bras de son compagnon avant de porter un regard méticuleux sur le lieu où ils venait juste de se matérialiser. Ella examina les moindre détails des alentours, curieuse de découvrir l'antre privée de cet homme si élitiste. Les graviers de l'allée crissant sous leur pas, les deux sorciers s'avancèrent vers l'imposant édifice de pierre, un château visiblement ancien, à la foi sombre et majestueux qui se découpait dans le ciel d'encre. Le maître des lieux cogna trois coup à l porte qui s'ouvrit presque aussitôt, laissant apparaître un elfe de maison qui s'inclina bien bas pour saluer les sorciers. La chétive créature semblait surprise que son maître ne rentre pas seul, ce qui était compréhensif vu qu'il ne devait pas avoir souvent des invités. Obéissant, l'elfe se hâta de disparaître pour préparer le salon comme le souhaiter le sorcier sous le regard de la demoiselle, passablement étonnée de constater que l'héritier Araley vouvoyait son serviteur. La ténébreuse pénétra dans le hall où son compagnon la débarrassa de sa cape en parfait gentleman.

- Merci.

S'avançant lentement, l'étudiante promena un regard attentif autour d'elle, le posant parfois pour admirer tel ou tel élément décoratif. L'ensemble du mobilier et des divers ornements correspondait parfaitement au caractère strict et fier de son hôte. Désormais vêtue d'une simple robe noire à manches longues, tombant juste au dessus du genou qui épousait ses formes tout en offrant un joli décolleté, la jeune femme se laissa guidée jusqu'au salon où un feu brûlait déjà dans l'âtre de la cheminée. Finalement le château ressemblait beaucoup au manoir de son oncle dans son style ancien et raffiné, bibliothèque, horloge et mobilier d'époque..rien de manquait. L'Allemande fit deux pas vers le centre de la pièce avant de porter de nouveau son regard sur Valère, examinant à la lumière du salon le sang qui tâchait sa chemise. Elle acquiesça d'un signe hochement de tête à la demande du sorcier même s'il ne s'agissait pas d'une véritable question. A peine eut il fini de parler que l'elfe se hâtait déjà encombré d'un lourd plateau d'argent chargé de verreries diverses ainsi que d'une coupelle à glaçons, attendant leur commande. Indécise sur ce qu'elle désirait, la ténébreuse laissa Valère lui suggérer un vin de sa cave et décida finalement.

- Le vin conviendra parfaitement, mais je prendrais également volontiers un peu de thé.

La créature s'inclina, son énorme nez touchant presque le parquet avant de s'éloigner servilement. Pendant que l'elfe allait s'occuper des boissons, la jeune femme emboita le pas du mangemort jusqu'à la salle de bain., où celui ci ôta sa chemise afin d'appliquer des compresses imbibées d'eau sur la plaie. Sans éprouver la moindre gêne, la demoiselle s'approcha pour prendre les choses en main, car en dépit de la fierté de son hôte il n'était jamais aisé de se soigner seul.

- Laissez moi faire.

Avec des gestes habiles, la belle posa ses doigts glacés sur la peau nu du sorcier pour maintenir elle même les compresses en place, le temps qu'elle examine de plus près la blessure. L'arme moldue avait creusé un trou sanguinolent dans la chair à l'endroit de l'impact dans lequel était venu se loger une sorte de petite bille métallique. Saisissant sa baguette de sa main libre, Ella pointa son arme au dessus de la plaie et sans prévenir, formula mentalement le sortilège Waddiwasi pour retirer le projectile le plus proprement et rapidement possible. A quoi bon annoncer « attention ça va faire mal » alors que plus vite l'opération était effectuée mieux il se porterait. Sous l'effet du sortilège, la minuscule balle fut aussitôt expulsée et expédiée dans le lavabo tandis que la ténébreuse appliquait une compresse stérile sur la blessure pour limiter le saignement. Puis, pour ne pas passer de précieuses minutes à chercher inutilement ce dont elle avait besoin, elle formula un sortilège d'attraction pour faire venir à porté de main la petite fiole de dictame qui pas chance se trouvait là. Demandant l'approbation de l'homme d'un regard interrogateur, la jeune femme en versa finalement un peu sur une nouvelle compresse afin de nettoyer la plaie dont le sang ne cessait de s'écouler. Le produit ne tarda pas à stopper l'hémorragie, laissant la blessure nette et propre afin que la mangemort s'essaie aux sortilèges de soin qu'Arsène leur avait enseigné. Inutile de mentionner à son compagnon que si elle en connaissait parfaitement la théorie, elle n'avait aucune expérience de la pratique. La belle était cependant certaine d'y parvenir sans problème dans la mesure où la blessure n'était que superficielle. Ella évalua rapidement les différents tissus qu'il fallait reformer puis conjura le sortilège avec assurance.

- Curo.

Tout comme lorsqu'elle était élève à Poudlard, elle réussissait la grande majorité du temps les sortilèges qu'on leur enseignait dès son premier essai. Finalement seul le manque de concentration et de confiance en soi risquait de faire échouer un sort, et aucun des deux ne lui posait le moindre problème. Sous l'effet du sortilège qui prodiguait une douce chaleur, les chairs se reformèrent d'elles mêmes pour finalement ne laisser qu'une légère cicatrice sur l'épaule musclée de l'homme, qui ne disparaîtrait totalement qu'au bout de quelques jours. Avec délicatesse, l'Allemande essuya enfin de ses mains agiles les fines traces de sang séché qui marquaient encore la peau de son compagnon avant de jeter les compresses désormais inutiles.

- Voilà la plaie est refermée.

Déclara-t-elle en rangeant sa baguette. Puis, s'approchant du lavabo, la ténébreuse passa ses mains sous l'eau fraiche pour les débarrasser du sang qui avait coulé. Dans l'évier, la jeune femme récupéra le projectile moldu et le rinça, découvrant avec intérêt comment cela était conçu. Etonnant qu'une si petite chose puisse tuer quelqu'un songea t-elle avant de la jeter avec le reste des compresses sales. L'étudiante observant du coin de l'oeil le mangemort torse nu, fichtrement bien foutu avant de détourner le regard pour chercher son vêtement. Elle avisa la chemise abandonnée sur le sol, maculée de sang et trouée à l'endroit de l'impact. On pouvait sans doute tenter de la raccommoder par magie mais le résultat ne laisserait probablement à désirer.

- J'ai bien peur que vous n'ayez besoin d'une nouvelle chemise cependant.
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  • Valère Araley
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MessageSujet: Re: De l'art du meurtre, ou de l'âme d'un tueur [Ella]   De l'art du meurtre, ou de l'âme d'un tueur [Ella] EmptyDim 21 Fév - 14:31:01

La plaie n'avait rien de très rassurant, mais dans le monde magique, peu de blessures laissaient de véritables cicatrices, si ça n'était la magie en elle-même. Une blessure causée par une arme moldue n'inquiétait donc pas Araley, qui observait les dégâts avec un stoïcisme parfait.
« Laissez moi faire. » La Belle rousse dont il avait oublié un instant la présence s'approcha de lui et posa ses doigts frais, délicats, sur les siens qu'il retira afin de lui laisser prendre les choses en main. Il ne pouvait nier que le contact de la jeune femme contre sa peau lui était agréable, ce malgré le contexte qui les faisait, malgré lui, se rapprocher physiquement. Le regard émeraude parsemé d'éclats jaunes se baissa jusqu'au visage concentré de la sorcière. Ces mains qui quelques minutes auparavant avaient causé la mort s'évertuaient à présent à adoucir le mal du Mangemort, avec assurance et délicatesse. Habituellement, cette attention l'aurait importuné, mais l'aura envoûtant et le parfum suave d'Ella rendaient cette opération plus agréable qu'agaçante. La proximité d'une si belle femme adoucissait la sauvagerie de son caractère, après tant de mois passés dans la plus stricte solitude. Gonflait son poitrail imberbe d'un désir de proximité qu'il n'avait plus ressentit depuis des années. Mais cette soudaine montée de chaleur en lui s'apaisa aussitôt que deux mots s'imposèrent à son esprit. Sang-mêlée. Ella n'était n'était qu'une sang-mêlée. Malgré l'envoûtement qu'exerçait sa présence, cette tare coulait dans son sang comme un poison.

Alors que l'Allemande pointait sa baguette en direction de la blessure de Valère, la balle coincée dans son épaule fusa à toute vitesse de la plaie jusqu'au lavabo. La douleur fut fugace mais intense. L'homme serra les dents, comprimant un grognement au fond de sa gorge. Ses épaules se crispèrent, puis se détendirent lentement, tandis qu'il expirait afin de repousser le souvenir de la douleur. Sa tête bascula en arrière et il ferma les yeux, avant de porter son regard sur l'objet métallique que l'on venait de lui extraire. C'était donc cette chose, qui avait tué son cousin éloigné ? Le sorcier ne comprenait pas comment une si petite chose, si dénuée de magie, pouvait tuer. Mais son peu d'intérêt pour les objets moldus l'empêcha d'étudier davantage le projectile. Et la pression qu'exerçait Ella sur sa blessure lui demandait trop de concentration afin de vaincre le mal pour réfléchir aux inventions des sans-magie.
Cette dernière, après avoir attiré à elle d'un sortilège un flacon de dictame, avait levé les yeux sur lui comme pour lui demander l'autorisation de continuer. D'un acquiescement, Valère lui pria de continuer. Il ne comptait pas rester avec une épaule sanguinolente et voulait éviter tout risque d'infection. Merlin savait de quel genre de produits pouvait être imbibé cette balle. La concentration de plante n'était guère très douloureuse en application, mais elle eut tout de même l'effet, sur une telle ouverture, d'un poignard s'enfonçant dans une plaie à vif. Par un réflexe incontrôlé, l'homme attrapa d'une poigne ferme le poignet de la Mangemort. Les doigts de Valère serrèrent à la manière d'un étau de fer, puis se détendirent tandis qu'il emmagasinait la souffrance. Sa main glissa finalement, et retomba son flanc. Lorsque l'étudiante retira la compresse, l'impact de balle n'était plus qu'un trou propre et net, rond rouge auréolé d'une peau déchirée, contusionnée.
Quand elle lança un curo, il n'en resta en un instant plus rien qu'une légère cicatrice. La chaleur du sort de soin avait annihilé la douleur et Valère en ressentit aussitôt un soulagement ainsi qu'un regain d'énergie. Sa pâleur était plus spectrale que jamais cependant, du fait de la perte importante de sang. On ne pouvait aller contre les faiblesses de son corps.


« Vous faites une tueuse et une infirmière parfaite, Ella. Je vous remercie. »


Murmura-t-il d'une voix devenue légèrement rauque, presque grondante.
Lorsque la jeune femme s'eut rincé les mains, Valère lui apporta une serviette propre et lui essuya lui-même les mains, avec une douceur qu'on ne lui aurait pas soupçonné. Son regard pénétrant se posa dans les yeux d'émeraude de la demoiselle, avant qu'un sourire ne se dessine sur ses lèvres alors qu'elle avisait la chemise couverte de sang qui gisait au sol, telle le fantôme d'un cadavre. L'amusement se dessinait sur son visage lorsqu'il répondit.


« Je crains que oui. Laissez-moi le temps de me vêtir d'une manière plus décente, je suis à vous dans un instant. »

L'Irlandais retira des mains fines d'Ella la serviette de bain et la reposa sur son socle, avant de tourner le dos à la jeune femme, non sans l'avoir invité d'un signe à aller prendre place dans le salon. Lui se dirigea jusqu'à son bureau, dont la porte se situait au milieu du couloir, et alla ouvrir l'armoire qui se trouvait dans la pièce. Après une courte inspection, il en retira une chemise noire, fait dans un tissu fin, presque aérien, dont le jabot gonflait son torse, souligné par un col long. Il la glissa sur ses épaules carrées, la boutonna et ne s'attarda pas, afin de rejoindre son hôte auprès du vin, des koulourakias, kourabiethes et autres petits gâteaux grecs ainsi que du thé qu'avait servit Cesair. L'elfe avait disparut pour laisser les deux sorciers dans l'intimité. Il savait que Valère ne pouvait souffrir très longtemps sa présence lorsqu'il accueillait un invité.
Le ténébreux Mangemort s'installa dans le canapé et porta sa main jusqu'à son verre de vin de Naoussa avant d'en sentir l'arôme, tout en faisant tourner délicatement le verre de cristal sous ses narines. La flagrance qu'il inhalait promettait d'agréables saveurs au palais.


« J'espère que les arômes de Grèce vous plairont, c'est un des vins les plus raffinés de ce pays. »

Il posa le regard sur la Miss Scwharz, puis, tandis qu'il laissait retomber le silence, ajouta un léger sourire à la fixité de marbre de son regard.

« Voyons... À quoi pourrions-nous trinquer ? Pourquoi pas à notre prospérité, qu'en dites-vous ? »

Son sourire énigmatique s'accentua tandis qu'il leva élégamment le bras, son verre entre les doigts.
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  • Ella Von Königsberg
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MessageSujet: Re: De l'art du meurtre, ou de l'âme d'un tueur [Ella]   De l'art du meurtre, ou de l'âme d'un tueur [Ella] EmptyLun 22 Fév - 20:27:02

L'eau achevait de purifier les mains de la jeune femme, emportant dans l'évier les dernières gouttes écarlates lorsque Ella sentit la proximité de Valère dans son dos. Alors qu'elle se retournait face à lui, l'homme lui saisit délicatement les doigts dans une douce serviette d'éponge pour les lui essuyer lui même. Bien que surprise de cette attention, la ténébreuse ne se défendit pas. Elle apprécia au contraire le geste, profitant de l'intimité du lieu et de la situation. Un sourire ourla ses lèvres au compliment de son hôte. S'il est vrai que son travail sur la blessure était impeccable, la belle ignorait jusqu'alors ses talents de guérisseuse. Les leçons de médicomagie qu'Arsène délivraient à l'UMA venaient semble-t-il de faire leurs preuves. Malgré son intérêt limité pour la matière, Ella avait finalement bien intégré ses cours. Certes, ce n'était pas vraiment la première fois qu'elle expérimentait ce type de sortilège, mais en général il ne s'agissait que de maintenir un peu plus longtemps en vie ses victimes, aussi le résultat n'importait guère.

- Je m'efforce d'atteindre la perfection dans les domaines que j'exerce, déclara la sombre beauté d'une voix envoûtante.

Dès que le mangemort lui libéra les mains, reposant la serviette humide à sa place, la légilimens laissa là son hôte. Le frôlant en passant devant lui, elle quitta la salle d'eau pour regagner le salon sur son invitation. Tandis que l'homme s'isolait afin de revêtir une tenue plus décente, la demoiselle revint ses pas, regagnant la pièce principale. Elle y trouva la table basse agrémentée des boissons que l'elfe venait d'y déposer, ainsi qu'un assortiment de biscuits et de pâtisseries inconnus de l'étudiante. Celle ci s'installa sur l'un des divans à proximité du plateau d'argent pour plus de commodité. Se tenant assise le dos bien droit avec dignité, Ella croisa les jambes et lisse les plis de sa robe en attendant le retour de son hôte. Valère ne la fit guère patienter. Il la rejoignit presque aussitôt, paré d'une élégante chemise noire et de posa à ses côtés. L'Allemande referma ses doigts arachnéens sur le verre à pied. Imitant son complice, elle humma l'arôme raffiné du vin rouge afin de mieux en apprécier la saveur.

- Trinquons à notre prospérité ainsi qu'à cette soirée.

Joignant le geste à la parole, la belle ténébreuse leva son verre devant ses yeux, son regard plongé dans celui de son complice. Ella porta à ses lèvres une gorgée de liquide dont le goût relevé et subtil excitait ses papilles. Fort et tannique, le vin de Naoussa était légèrement acide mais sa dégustation restait une pure merveille. L'Allemande préférait généralement des vins blancs, plus fruités mais cela n'était qu'une question d'habitude. Il fallait avouer que le vin rouge avait la fâcheuse tendance de lui monter rapidement à la tête. Bien qu'elle n'eût guère faim, la demoiselle goûta l'une des pâtisseries grecques, se laissant séduire par ce péché de gourmandise. Tâchant de grignoter sans éparpiller de miettes partout, la sorcière épiait son compagnon du coin de l'oeil. Difficile de savoir quelles étaient les véritables motivations du mangemort en l'invitant ainsi à partager son intimité. Il demeurait tant austère et distant en toute circonstance qu'elle ne savait plus vraiment quoi en penser. D'ailleurs, il possédait nombre de traits de caractère qui lui évoquait son oncle et comme lui il vivait seul avec l'unique compagnie d'un elfe de maison. Ce détail intriguait d'ailleurs l'ancienne Serpentard. L'absence d'épouse. Après une autre gorgée de vin, elle décida d'entamer le sujet pour satisfaire sa curiosité.

- Si je puis vous posez une question, n'êtes vous pas marié ? Vous n'avez pas d'héritiers ?

Toute à son intérêt poli, la jeune lady espéra cependant qu'il ne serait pas offensé par sa question assez personnelle. Elle doutait que Valère soit le genre d'individu à s'étendre sur sa vie privée. D'ailleurs elle même, de caractère plutôt secret, parlait peu de sa personne. Ainsi, il était préférable que la conversation s'oriente de la sorte. Naturellement quelques verres de vin supplémentaires auraient tôt fait de lui délier la langue mais par chance, elle avait eu la présence d'esprit de demander du thé pour la suite. Ses mirettes étudiant les traits de son hôte, Ella songea que la solitude devait se faire sentir, surtout lorsqu'on résidait dans un tel lieu. L'Allemande se voyait mal vivre en solitaire dans son manoir en Bavière avec pour seule conversation, celle du majordome_ et encore le brave homme était à la retraite depuis que son oncle avait été porté disparu. Inutile de tenir compte de l'elfe de maison.. L'héritière Schwarz songea d'ailleurs qu'elle devrait retourner au manoir un de ces jours ne serait ce que pour s'occuper de certains papiers administratifs. Heureusement que la servile créature continuait à l'entretenir et à nourrir l'hyppogriffe. Retournant à son vis à vis, la rousse reprit:

- A vivre seul dans ce château, ne ressentez vous jamais l'ennui et le désir d'une compagnie ?
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  • Valère Araley
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MessageSujet: Re: De l'art du meurtre, ou de l'âme d'un tueur [Ella]   De l'art du meurtre, ou de l'âme d'un tueur [Ella] EmptyMer 3 Mar - 17:35:19

La jeune femme qui se tenait non loin de lui était tout en élégance. Ses formes de femme se devinaient derrière la robe gracieuse qu'elle portait, sans trop de pudeur, qui auréolait sa féminité avec charme. Valère hocha lentement la tête tandis qu'elle levait son verre et ajoutait d'une voix susurrée qu'ils trinquaient également à leur soirée. Il but à son tour une gorgée de vin, tout en observant par dessus les rebords du verre, toujours, la ténébreuse rousse qui se tenait auprès de lui. Un faible sourire se dessina sur ses lèvres alors qu'elle attrapait l'une des pâtisseries goûteuses qui s'étalaient dans une coupelle, soigneusement disposées.

« Encore des spécialités grecques, celle que vous avez prise s'appellent koulourakia. »

Expliqua l'héritier Araley, en imitant parfaitement bien les intonations grecques. Il fallait dire qu'en plus de sa langue maternelle, gaélique, le Mangemort maîtrisait à perfection celle de sa génitrice. Il avait d'ailleurs passé cinq années dans le pays d'où provenait une partie de ses origines.
S'échappant un instant du présent, Valère se laissa emporter au gré de ses souvenirs sur la Grèce, ce pays où il avait pour la première fois vécu à la manière d'un homme, loin du château familial et de ses obligations qui le conduirait plus tard à épouser l'une des rares Sang-Pur d'Irlande qui demeuraient, sa propre cousine. Ses études au collège d'Illion l'avaient passionnés, sa vie avait été un enchaînement de libertés dont il avait jouit avec toute l'intrépidité de la jeunesse... avant son retour aux sources. Mais à présent qu'il s'était débarrassé de son épouse, de la suprématie de son père qu'il dépassait à présent en pouvoir, il était enfin à nouveau libre. Si l'on excluait la contrainte que représentait sa fille récemment découverte. La voix d'Ella sortit le greco-irlandais de sa torpeur, prononçant une question fort à propos. Il tourna lentement la tête vers elle, tandis qu'un éclat mystérieux allumait son regard d'or et d'émeraude. Son expression ne révéla rien de ce que pouvait penser le Mangemort de la curiosité soudaine et déplacée de sa vis-à-vis. Avec lenteur et un soupçon de désinvolture, l'homme se laissa tomber contre le dossier rembourré du fauteuil en cuir épais.


« Je suis un grand solitaire, la liberté que confère la solitude me sied. »

Répondit-il avec détachement, tandis que ses yeux fixaient l'âtre murmurant paisiblement, crépitant par instants. Comme tout acte qu'il faisait, Valère n'avait regretté à aucun moment d'avoir empoisonné l'esprit de son épouse afin de la conduire jusqu'à la mort. Sa présence ne lui manquerait pas, d'autant plus qu'il avait toujours sut ne jamais pouvoir obtenir d'héritier avec elle. Toucher sa propre cousine ne lui avait été possible qu'une seule et unique fois, plus par épuisement que par envie. Il n'en gardait qu'un vague souvenir, particulièrement fade, très loin des conquêtes enflammées qu'il avait vécu en Grèce, et dans bien d'autres pays.

« Mais j'avais une épouse, oui. La pauvre avait une santé fragile... Elle était en phase terminale lorsque mon devoir m'a envoyé en Angleterre. »

Araley ne prenait même pas la peine de feindre ne serait-ce qu'un soupçon de tristesse. Les yeux verts flamboyants se posèrent à nouveau sur Ella, qu'il parcourut lentement du regard, jusqu'à s'arrêter sur ses yeux tout aussi étincelants. Il s'y égara un instant, tout en réfléchissant à ses propos futurs. Puis, tranquillement, il s'accouda contre le dossier du canapé, avant de glisser un index blanc comme la mort sur ses lèvres. La solitude lui plaisait, oui, mais il restait une créature charnelle, aux besoin sociaux bien que moindres, existants. Avec leurs appétits, aussi opposés les uns aux autres étaient-ils.

« Il y a un avantage à vivre seul... On apprécie d'autant plus la présence d'un tiers, lorsque l'occasion se présente. D'autant plus lorsque cette personne est aussi... fascinante que vous, ma chère. »

Un fin sourire s'étira au dessus de son doigt qu'il avait laissé retomber sur son menton. Il semblait être le prémisse d'un rire, cependant, il n'y avait que de la vérité dans ses paroles. Ella était fascinante, malgré ses ascendances déplorables. Sûrement était-ce son physique atypique qui l'y aidait beaucoup, ce faciès de femme fatale malgré son jeune âge, qui ne pouvait se dédaigner.

« Mais vous, Ella... Sûrement avez vous un homme dans votre vie... Bien sûr, vous avez encore le temps pour penser au mariage et à toutes ces choses officielles. Bien que ce soit un aspect de votre couverture à ne pas négliger pour l'avenir, les solitaires sont toujours plus aisément victimes de la suspicion. »
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  • Ella Von Königsberg
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MessageSujet: Re: De l'art du meurtre, ou de l'âme d'un tueur [Ella]   De l'art du meurtre, ou de l'âme d'un tueur [Ella] EmptyMar 9 Mar - 18:34:46

Tout tueur au sang froid qu'il était, il ne faisait aucun doute que Valère disposait de la noblesse et des valeurs qui font les grands hommes. Le sens de l'honneur transpirait dans le moindre de ses gestes, dénotant une éducation stricte dans le respect des traditions familiales. Ce n'était donc guère étonnant que le sorcier se révèle un hôte d'exception. Il savait recevoir et gâter ses invités les rares occasion où il en accueillait. L'homme lui appris que la pâtisserie qu'elle venait de goûter se nommait Koulourakia_ mot qu'il prononça avec un accent grec irréprochable. Ce n'était pas le genre de produit que consommait habituellement la ténébreuse, par ailleurs peu gourmande, mais ce goût un peu exotique lui plaisait bien.

Ses prunelles émeraudes ne quittaient pas le séduisant sorcier, le détaillant au dessus de son verre de vin dont l'arôme l'enivrait. Cet homme l'attirait cela ne faisait aucun doute, comment ne pas être captivée par son tempérament si mystérieux et imposant à la fois et son attitude si prédatrice ? La ténébreuse avait le sentiment de tenter d'apprivoiser un animal sauvage potentiellement dangereux. Un être solitaire oui, comme l'un de ces grands félins qui peuplaient l'Afrique et quelque part elle aussi était ainsi. Ils étaient tels deux tigres se tournant autour, s'évaluant, tolérant la présence l'un de l'autre. La jeune femme s'égara un instant en contemplant les yeux limpides de son compagnon, se plongeant dans la fascinante profondeur de ses iris or et émeraudes, reflet vivant de son âme. De vagues images prenaient forme dans son esprit; des paysages inconnus, ne ressemblant en rien aux contrées britanniques, des lieux étrangers et enfin une fillette, ne devant pas excéder les 5 ans qui s'imposa à elle comme la fille de Valère. La voix grave et plaisante de son compagnon arracha son esprit à cette brève intrusion fortuite dans l'intimité de son hôte. Araley lui appris qu'il était veuf sans le moindre sentiment à l'évocation de sa défunte épouse. Pouvait on s'en étonner ? D'ailleurs, dans bien des familles nobles au sang pur, les mariages arrangés restaient courant et Ella ne serait pas surprise qu'il n'ait jamais aimé sa femme.


- Je suis navrée.

Répondit elle néanmoins la légilimens par pure formalité . En réalité la demoiselle s'en fichait éperdument. Par ailleurs, si le fait que Valère soit marié ou non ne changeait rien pour elle, cela simplifiait tout de même les choses. Après avoir bu quelques gorgées, la ténébreuse reposa son thé sur la sous-tasse prévue à cet effet, ressentant progressivement les bienfaits de la boisson chaude. Un sourire effleura les lèvres de la jeune femme sous le compliment de son interlocuteur. L'homme avait habilement esquivé une partie de sa question mais cela n'avait aucune importance, Ella ne comptait pas mener une enquête policière et d'ailleurs elle connaissait désormais la réponse. Inutile de revenir là dessus donc, elle se contentait amplement de ce que l'homme souhaitait lui révéler, même si cela était un mensonge.

- Vous allez me faire rougir.

Susurra la belle ténébreuse, le regard brillant, même s'il n'y avait en réalité peu de chance pour que cela se produise. Il en faudrait bien plus pour que la demoiselle aux allures de séductrice implacable, habituée à plaire et à recevoir des flatteries, ressente une gêne quelconque. Pourtant, bien qu'elle n'en montra rien, Ella était loin d'y être insensible, surtout venant d'un homme comme Valère. Vint ensuite le moment où son compagnon lui retourna la question. En réalité Ella avait beaucoup d'hommes dans sa vie, multipliant les aventures sans jamais s'attacher pour ne pas s'encombrer de choses aussi stupides que des sentiments. Quand au mariage, le sorcier avait sans doute raison, mais la belle estimait qu'elle avait largement le temps et puis, honnêtement elle préférait être seule pour l'instant_ du moins ne pas être officiellement en couple.

- Pas vraiment en réalité... J'entends bien profiter encore un peu de ma liberté avant de laisser quiconque me passer la bague au doigt. Autrement je ne pourrais pas jouir d'une si agréable soirée en votre compagnie.

Naturellement, la ténébreuse ne se révélait que partiellement, prenant soin de donner une réponse suffisamment vague. Elle estimait parfaitement inutile de s'étendre sur ces différentes conquêtes, gardant implicites ses habitudes plutôt volages. Certes, son complice avait raison, un jour, elle devrait songer à prendre un époux mais elle avait le temps. La ténébreuse préférait profiter de sa jeunesse et de sa liberté. D'autre part, elle tenait à son indépendance. Ella restait une personnalité assez secrète et mystérieuse alors partager entièrement sa vie avec une autre personne lui semblait pour l'instant impensable. Reposant son verre de vin rouge, la jeune femme versa un peu de thé encore brûlant dans sa tasse. Pinçant la hanse entre ses doigts, la mangemorte porta le récipient au niveau de son visage. Elle souffla doucement sur la surface du liquide avant d'y tremper précautionneusement les lèvres. Le parfum était subtil et un peu différent des thés dont elle avait l'habitude mais cela ne lui déplut pas. De la violette lui sembla t-il. Bien que particuliers, les goûts de son hôte ne manquaient pas de raffinement. Sirotant posément son breuvage à la manière d'une geisha, la ténébreuse avisa le verre de vin de son compagnon qui se vidait peu à peu, mais aucune pâtisserie ne semblait l'attirer. Se penchant légèrement, aguicheuse, la jeune femme glissa une main audacieuse sur la cuisse de son compagnon dans un geste attentionné avant de s'enquérir d'une voix suave:

- Vous ne mangez rien ?
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