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 [Castel] De bien sombres pensées [Libre]
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MessageSujet: [Castel] De bien sombres pensées [Libre]   [Castel] De bien sombres pensées [Libre] EmptyJeu 28 Jan - 16:03:45

L'atmosphère au Castel s'était peu à peu détendue, l'attaque n'avait pas été oubliée, pas plus que les marques indélébiles qu'elle avait laissé sur les corps et les esprits, mais au moins la plupart des membres présents ruminaient moins.

Thadeus n'en faisait cependant pas partie. Il n'avait pas eu à endurer l'attaque, mais il aurait préféré lui que n'importe lequel des autres présents. Il avait vu tellement de choses, enduré tellement d'autres, son corps était le témoignage visible des combats qu'il avait mené et qu'il avait pour la plupart remportés. Son esprit lui aussi avait souffert, il ne comptait plus le nombre de Doloris qu'il avait supporté, et puis cette constante paranoïa de tomber dans un piège, d'être suivit ou espionné. Sans compter la solitude, des années d'errance avec pour seul compagnon un chat, certes très humain, mais un chat tout de même.

En cette nuit d'hiver glaciale, une tempête de neige s'abattait sur les landes écossaises, et les assauts du vent faisaient trembler les vitres du Castel. Thadeus s'était réfugié à la bibliothèque, même si n'importe quel autre endroit aurait pu convenir à cette heure si tardive, il faut dire qu'à deux heures du matin, la plupart de ces hôtes étaient couchés, ou sur le point de l'être. Les bougies brûlaient dans leurs lanternes disposées à intervalles réguliers sur les murs et toujours éloignées des étagères pleines de livres. Un accident était si vite arrivé, on ne pouvait pas se permettre de perdre des centaines d'années de savoir inestimable pour une bête erreur de distance.

Le maître des lieux n'arrivait pas à dormir, son esprit n'était pas tranquille, et ses pensées ne cessaient de tourner et retourner dans sa tête. Il aurait préféré assister à l'attaque des Mangemorts au cottage, les choses auraient été bien différentes. On ne pouvait pas vaincre la folie de ces dégénérés avec de simples stupéfix, il fallait retourner leurs armes contre eux, utiliser la même violence, la même haine, la même folie. De fait, les Mangemorts avait trop peu l'habitude d'être accueillis par des des Sortilèges Impardonnables pour réagir correctement. C'est ce que les membres de l'Ordre n'arrivaient pas tous à comprendre, et pour une trop grande partie encore. Ce genre de mal ne pouvait pas être combattu par le bien, il fallait un autre mal.
C'est comme ça que Thadeus avait accueillit tous les Mangemorts qui l'avaient pourchassé, et certains n'en avaient pas réchappé.

Il savait que c'était absurde, qu'il n'avait aucune raison d'être là-bas à ce moment-là. Mais il aurait dû y être. Les blessures physiques, aussi graves soit-elles, il connaissait ces cicatrices le prouvait. Les soeurs Cadell n'auraient pas dû avoir à soigner des personnes à moitié mortes, couvertes de plaies et de brûlures atroces. Ce n'était pas un spectacle pour elles. Edward n'aurait jamais dû se retrouver seul avec un Mangemort, un Oubliator n'est pas formé à un véritable combat. Toutes ces choses, Thad savait qu'il aurait pu les empêcher, même s'il avait du y rester pour ça.
Il se sentait indigne de ces ancêtres, de sa famille. Depuis toujours elle combattait les mages noirs, depuis toujours des membres s'étaient sacrifiés pour sauver la vie ne serait-ce que d'une personne, peu importait son origine, son sang ou son pouvoir. Sa cousine passait ses journées à sauver des vies à St Mangouste, son cousin avait déjà inventé plusieurs remèdes contre des maladies graves, et lui, qu'avait-il fait?

Rien. Avait-il seulement combattu une seule fois depuis qu'il était entré dans l'Ordre? Avait-il sauvé seulement une seule vie? Il se sentait inutile, il avait soif de revanche, de justice.
Il était injuste que les autres payent le prix du sang, et pas lui, alors qu'il était le plus à même de le payer. Il devait le payer, pour que les autres n'aient pas à le faire.

Il ressassait tellement de sombres pensées qu'il n'arrivait même pas à se concentrer sur le livre qu'il était entrain de lire, assis à une des tables de lecture de la bibliothèque. Il était vêtu d'un simple t-shirt noir à manche longues qui moulait son corps imposant, et d'un pantalon de toile sombre très simple. L'air était agréablement chaud à l'intérieur du Castel, malgré la tempête qui sévissait à l'extérieur. Pour une fois, Shadow ne l'accompagnait pas, mais c'était une habitude au sein du Castel. Le chat faisait sa vie, vagabondant à sa guise dans les couloirs.

Thadeus se reconcentra sur son ouvrage, un ancien manuel de Magie Noire datant du XVIIe siècle. Mais bien vite les pensées parasites venaient le tourmenter et il se trouvait à fixer la page, sans mêle la voir...
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  • Natalee Shevelin
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MessageSujet: Re: [Castel] De bien sombres pensées [Libre]   [Castel] De bien sombres pensées [Libre] EmptyMer 3 Fév - 23:17:15

Une silhouette floue se mouvait à la surface de l'eau remuante, contenue par la grande baignoire de la salle de bain du Castel. Enfoncée jusqu'à la tête dans l'eau chaude qui s'évaporait en filaments vers le plafond, Natalee écoutait les résonances de la guitare agressive et de la batterie d'un groupe moldu mythique, connu sous le nom d'AC/DC, généré par un petit poste de radio qu'elle avait prit le soin d'apporter. C'était pour "avoir de quoi se détendre et se régénérer". Car la louve était épuisée, aussi bien physiquement que mentalement, et les cris du chanteur à la voix si particulière semblaient vouloir lui rappeler qu'elle y était bien, sur l'"Highway to hell".
Elle avait apprit la nouvelle plus tôt dans la journée, alors qu'elle était en jour de congé, un de ces rares jours habituellement bénis. Le refuge de son frère, proposé et protégé de plusieurs sortilèges par l'Ordre, avait été repéré par le Ministère et Erin avait été... capturé. Son frère adoptif, était à l'heure actuelle en train de croupir dans les geôles du Ministère. Des contacts au Ministère lui avaient assuré que ce dernier n'était pas dans celles infâmes de la vieille Ombrage, mais bien dans les prisons "personnelles" de Hawkesworth puiné, et que ce dernier s'apprêtait à interroger et conduire au tribunal celui qui serait bientôt condamné pour fuite. A la façon d'un criminel de la plus triste sorte, Natalee en était convaincu. Il avait pour lui l'horrible désavantage d'être né moldu et cela était pour lui pire que d'avoir assassiné. C'était un pariat, et il n'y avait guère d'illusions à se faire, il serait traité en tant que tel. Et qui savait jusqu'où les discussions pour savoir qui lui avait fourni les protections magiques pourraient mener... Il risquait alors d'y mêler l'Ordre du phénix, et de couler pour terrorisme. Et Natalee, irrémédiablement, coulerait avec lui. Mais cela lui importait peu en l'instant présent. Peu importait elle et sa sécurité, elle devait le sauver des griffes du Ministère, toute la question était de savoir comment elle s'y prendrait.

Alors, plutôt que de réagir sur le moment comme son naturel lui soufflait de faire, elle avait plutôt mis en œuvre sa formation d'auror, mais aussi les conseils de celui qui aujourd'hui, risquait sa vie, si ça n'était son âme, dans un tribunal froid et sans clémence vis-à-vis d'un être humain qui n'avait fait pour mal que de chercher à survivre. Elle avait réfléchit, s'était tempéré, puis avait décidé de remettre sa décision au lendemain, à tête froide. En attendant, elle avait quémander une chambre au Castel, dans l'espoir qu'un peu de réconfort et moins de solitude lui évite la bêtise de prendre une décision malgré sa résolution. Natalee était auror, certes, mais c'était avant toute chose la sœur éprouvée qui ressurgissait en cet instant.
Mais le château était froid, trop vaste, et les membres trop épuisés eux aussi, harassés par les fuites incessantes et la dernière bataille pour veiller trop longtemps. Une bataille qu'elle avait loupé, encore... Mais le destin était bien fait, finalement, car sa couverture préservée, elle avait encore une chance de sortir son frère du Ministère. Une faible chance, mais tout espoir n'était pas révolu tant qu'il n'était pas encore entouré de détraqueurs.

Les riffs de guitare s'enchaînèrent, et la lycane sortit la tête de l'eau tout en glissant ses mains le long de son visage dégoulinant. Elle ne perdrait pas le seul membre de sa famille, non, ça n'était pas possible. Elle ne laisserait pas cette chose là se faire. Déterminée par cette idée, elle rinça ses longs cheveux auburn et s'extirpa de l'eau d'un bond. Elle ne trouverait pas le sommeil, elle le savait, mais elle mettrait à parti la nuit pour élaborer un plan. Même si de ce plan, elle avait déjà une petite idée, car elle n'avait pas une centaine de solutions probables. Le tout était de mettre toutes les chances pour le réussir. Un véritable défi, lorsqu'il s'agissait de retirer des griffes du prédateur une proie qui venait à peine d'être attrapée. Après avoir enfilé un jean slim et un tee-shirt noir avec écrit "Je te pète les dents, rien qu'avec mon petit doigt", Shevelin fit disparaître d'un coup de baguette son poste de radio, coupant court aux beuglements hystériques et à un dodelinage de tête automatique, avant de sortir de la salle de bain, les cheveux encore humides tombants de part et d'autre de son visage. Mais l'idée de retrouver une chambre confortable tandis qu'elle imaginait Erin sur un banc dans une cage froide et humide l'écœurait trop pour lui permettre d'aller se coucher en toute quiétude.
Autant dire qu'elle erra longtemps dans le Castel, en quête d'un lieu de paix qui pourrait lui être familier. Mais loin de son canapé défoncé, Natalee n'était généralement pas vraiment bien. Surtout dans un lieu qui n'avait absolument rien à voir avec sa demeure.

Ses pas résonnaient lugubrement contre les murs des couloirs, alors qu'elle se dirigeait finalement vers la bibliothèque avec pour idée de lire un livre quelconque histoire de se détendre encore un peu. Se diriger vers la bibliothèque, du moins, l'espérait-elle, car elle n'était plus très sûre du chemin qu'on lui avait indiqué. Il fallait dire qu'à peine avait-elle eu le temps de se familiariser avec le cottage, qui n'était certes pas bien grand, le que les membres de l'Ordre devaient à nouveau migrer vers un nouveau quartier qui soit sûr. Le dernier, espérait-elle, le cottage serait le dernier rempart brisé avant la fin de la guerre...

Par chance, la porte qu'elle poussa s'ouvrit bel et bien sur le grand espace remplit de vide et d'étagères, tout en attirant vers elle un de ces relents familiers de lourdeur propre à tout espace similaire. Elle s'engagea en silence, allant effleurer du bout des doigts les rangées de livres entreposés sur leur soutien de bois, se faufiler à la manière d'une ombre à travers les rayonnage, dans l'espoir de découvrir à travers la pénombre un titre, une reliure qui lui serait, si ça n'était familière, attirante. Mais son regard d'ambre se posa sur tout autre chose. Sur un humain, plus précisément, en la personne du maître de des lieux, Thadeus. Son dos se raidit sous le coup de la surprise que représentait cette présence que ses sens surdéveloppés n'avaient pas soupçonnés, mais cette dernière passée, elle se relâcha légèrement, l'ombre d'un sourire un peu morne glissant sur son visage. D'un pas lent et fluide, elle s'avança dans le dos de l'imposant sorcier, puis frappa à trois reprise un de ses ongles contre une reliure de cuir pour ne pas surprendre l'homme dans la pénombre. Même si imaginer surprendre un tel homme était pour le moins cocasse. On ne s'imaginait pas qu'un sorcier d'une telle carrure, d'un tel charisme, puisse être impressionné par quoi que se soit, ou ne serait-ce que laisser échapper un sursaut. Pour cela, et pour le fait que ses pratiques de magies noires n'étaient pas cachées, la plupart des autres membres de l'Ordre craignait Thadeus sans se l'avouer. Natalee, elle, se sentait fascinée à la fois par son physique atypique que par cette espèce d'aura nébuleuse qui l'entourait. On ne savait pas grand chose sur lui, elle du moins n'en savait pas beaucoup, et c'était sûrement cela qui impressionnait d'autant plus.
Doucement, la lycane continuait de s'avancer, pour passer enfin à côté de la table à laquelle était assit le géant.


« Bonsoir Thadeus... Insomnie ? »

Engagea-t-elle poliment, avant de poser une main sur la chaise qui se trouvait face à celle de son vis-à-vis.

« Ça... Ça ne te dérange pas que je m’asseye un peu avec toi ? ...J’ai prit la liberté d’utiliser la salle de bain, très chouette ta baignoire. »

Elle ajouta, avec un clin d'œil qui se voulait léger, malgré les traits tirés de son visage encore rouge de la vapeur qui l'avait caressé.

« J'espère que ça ne t'ennuie pas... »
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MessageSujet: Re: [Castel] De bien sombres pensées [Libre]   [Castel] De bien sombres pensées [Libre] EmptyJeu 4 Fév - 10:55:29

Thadeus avait appris à ne pas redouter les craquements et les bruits étranges qui parcouraient le Castel, c'était un endroit sûr, mais aussi très agité pour celui qui savait où regarder. Un telle bâtisse ne s'entretenait pas facilement, et les vieux planchers avait tendance à grincer tout seul, sans compter quelques rongeurs qui élisaient domicile dans les remises. Et puis il y avait les Elfes, ils ne dormaient jamais tous en même temps, et se trouvaient toujours une occupation. Thadeus avait pris le parti de les laisser vivre leur vie, il leur avait aménagé une pièce dans une annexe qui leur servait de dortoir, pour le reste ils étaient libre d'aller où ils voulaient quand il le voulaient. En échange, ils lui avaient proposer de s'occuper du château pendant qu'il n'était pas là, et même quand il était là d'ailleurs. C'était un marché équitable, ou tout le monde y trouvait son compte.

Le Castel était donc plein de bruits, de grattements, de frottements, l'activité y régnait de jour comme de nuit. Néanmoins, il avait fallu du temps à l'Ecossais pour réapprendre ses bruits, depuis son retour et l'état de paranoïa dans lequel il était, il avait plusieurs fois faillit blesser des Elfes qui s'occupaient simplement de leurs tâches journalières. Mais au fil des semaines, puis des mois il avait perdu de plus en plus cette habitude de constamment regarder par-dessus son épaule, du moins au sein du domaine.

Aussi ne se retourna-t-il pas quand il entendit gratter sur des couvertures de livres. Il faut dire que le plancher avait grincé à l'entrée de la personne dans la bibliothèque, une femme au son du poids. Le Castel était devenu plus qu'un refuge, c'était même devenu une arme. Si jamais il devait tomber, Thadeus aurait le temps de tuer beaucoup de Mangemorts ici, car il savait où tendre les pièges et où mener les intrus dans les cul-de-sac. Sans compter les passages secrets...


Natalee Shevelin a écrit:
« Bonsoir Thadeus... Insomnie ? »

"Bonsoir Natalee... Non pas vraiment, je ne dors jamais beaucoup de toute façon, et toujours que d'un oeil."

Son expression était plus lasse qu'il n'aurait voulu le montrer, mais il n'avait pas vraiment envie de faire d'effort pour sacrifier à la bienséance.

Natalee Shevelin a écrit:
« Ça... Ça ne te dérange pas que je m’asseye un peu avec toi ? ...J’ai prit la liberté d’utiliser la salle de bain, très chouette ta baignoire. »

"Pas de problème. Quant à la salle de bain, toutes les chambres en ont une. Ta chambre, donc ta salle de bain."


Il eut un petit sourire, qui étrangement passait effectivement encore pour un petit sourire dans sa face de cauchemar, exempte pour une fois de toute ombre inquiétante.

Natalee Shevelin a écrit:
« J'espère que ça ne t'ennuie pas... »

"Pourquoi ça m'ennuierai? J'ai prêté le Castel à l'Ordre, vous êtes ici chez vous, autant que moi. Et puis je ne vais certainement pas vous reprocher d'utiliser des chambres qui auraient probablement pris la poussière si personne ne s'y était installé."

Il pris une moue pensive quelques instant, puis repris.

"Quoique je doute que les Elfes aient permis ça..."

Cette fois son sourire s'élargit, et redevint inquiétant. Mais bon, il ne pouvait pas se retenir de sourire simplement pour ne pas faire peur aux gens.
Il ne connaissait pas beaucoup Natalee, ils s'était croisés souvent dans les anciens QG de l'Ordre, mais n'avaient finalement pas vraiment eu le temps d'échanger autre chose que des politesses. Et pour cause, Thadeus ne restait jamais vraiment longtemps dans les QG, il ne s'y sentait jamais vraiment à l'aise. Il n'aimait pas s'inviter chez une personne, même si elle avait fait dont de sa demeure à l'Ordre, sa politesse en prenait un coup. En revanche, la situation inverse ne le gênait pas du tout, qu'on s'invite chez lui lui apportait un peu de fraîcheur, et puis le Castel n'avait pas vu autant de monde depuis des décennies.
La Lupine avait quelque chose de très mystérieux pour Thadeus, il y avait un passif lourd derrière ces beaux yeux, et ça avait le don d'intriguer le professeur de Magie Noire.
C'était l'occasion ou jamais d'en apprendre plus. Et puis elle semblait être l'une des seuls à supporter sa présence plus de quelques minutes, ce qui était assez rare, même au sein de l'Ordre.


"Tu cherchais de la lecture en particulier?"

Finit-il par dire, au bout de quelques secondes de silence.
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MessageSujet: Re: [Castel] De bien sombres pensées [Libre]   [Castel] De bien sombres pensées [Libre] EmptyDim 7 Fév - 15:12:12

Lorsque Thadeus porta son regard sur Natalee, celle-ci ne put s’empêcher d’éprouver un de ces fascinants frissons qui parcourent l’échine lorsque l’on se retrouve face à un personnage atypique et impressionnant. Pas un frisson de peur, non, Natalee était auror, elle en avait vu de toutes les couleurs, elle avait côtoyé, combattu et arrêté des personnages de toutes sortes, de véritables criminels sans scrupules, parfois si corrompus par la magie sombre qu’ils en devenaient presque inhumains dans leur comportement. Elle n’était pas du genre à avoir peur d’un physique, d’autant plus si elle savait que cet homme si effrayant d’apparence était un allié. Tout en s’asseyant, elle acquiesça aux parole du professeur de Magie Noire. Bien sûr, elle n’avait pas imaginé une seule seconde que le fait de prendre ses aises dérangerait le possesseur des lieux, mais part politesse, et un peu afin d’engager la conversation, Natalee préférait avertir, plutôt que de râler sur le fait qu’il n’y avait pas de sel de bain.
Tandis que Thadeus lui expliquait qu’il préférait prêter le Castel à l’ordre plutôt que de laisser les chambres prendre la poussière, la lycane sourît pour elle-même. Dans ce grand château isolé, un peu de vie, en effet, ne devait pas faire de mal... Hormis les elfes qu’elle avait vu trotter de ci de là, affairés, c’était vrai qu’il n’y avait guère grand monde pour empêcher de sombrer le Castel dans l’oubli, si l’on excluait, bien sûr, son propriétaire. La jeune femme eut un léger rire malgré le sourire terrifiant de son collègue de l’Ordre.


« Ah oui... Les elfes... Heureusement qu’ils sont là pour nous éviter les tâches ingrates ! J’en kidnapperais bien un pour chez moi, c’est un de ces bordels en ce moment ! »

Encore une fois, Natalee faisait preuve de son humour renversant. Un sourire mourant toujours présent sur son visage pâle, elle s’installa plus confortablement contre sa chaise et laissa ses yeux errer en direction du livre qu’avait ouvert McLipswitch. Lire à l’envers n’était pas son fort, cependant, la curiosité l’obligeait à tenter de découvrir le sujet à travers les lignes ou plutôt, les mots qu’elle devinait. Ainsi découvrit-elle que l’ouvrage avait attrait à la Magie, mais elle n’eut pas le temps d’en découvrir davantage, Thadeus venant de s’enquérir de ses propres recherches de lecture.

À vrai dire, Natalee était entrée dans la bibliothèque du Castel sans idée précise quant à ce qu’elle y chercherait mais, à présent qu’elle s’y trouvait, sa curiosité était piquée. Quels genre de livres trouverait-on chez un professeur de Magie Noire ? La question ne se posait pas longtemps. Sûrement avait-elle des chances de trouver quelques perles rares concernant cette magie dangereuse et redoutée qui se pratiquait depuis le début des temps. Et Natalee n’était pas l’une des dernières personnes à s’intéresser à ces pratiques taboues. Pour le fait même qu’elles étaient taboues. Mais aussi parce que c’était une véritable source de puissance, souvent pratiquée par l’ennemi qu’elle combattait. Et on ne se débarrassait pas d’un Mangemort en lui lançant un expelliarmus. Mieux valait à ses yeux combattre le mal par le mal, si on voulait survivre plus de quelques semaines lorsque l’on était auror. C’était là une philosophie qui s’était déjà vérifiée, même si mieux valait être discrète lorsque l’on utilisait la magie sombre. Ses supérieurs le toléraient à cette seule condition.


« Et bien, je cherchais quelque chose qui sorte de l’ordinaire... Je ne te cacherais pas que, connaissant ta profession, j’avais l’espoir de trouver quelques manuels introuvables en librairie sur la théorie magique. Dans mon travail, connaître la théorie autant que la pratique est nécessaire pour savoir ce que l’on affronte. Et survivre. »

Et il fallait aussi avouer que Shevelin était réellement fascinée par ce qu’elle appelait "ce qui sort de l’ordinaire". Ses parents avaient été mangemort et lui avait donné une éducation très particulière. Si elle s’était écartée du chemin qui semblait lui avoir été prédestiné, cela ne l’empêchait pas de garder cela en elle, comme un interdit que l'on éprouve le besoin de transgresser, et en ressentant du plaisir lorsqu’on le faisait. La lycane avait été jusqu’à inventer un sortilège de combat, qu’elle n’utilisait cependant qu’en cas d’extrême besoin. Une sorte de patronus inversé, capable d’attaquer physiquement et terriblement redoutable... Elle ne l’avait utilisé qu’une fois, sur un coup de sang, lors d’une rixe dans un club de duels illégal sur l’allée des embrumes. Un loup démoniaque s’était extrait de sa baguette magique pour lacérer de toutes parts son rival qui l’avait lâchement attaqué. Des années de mise au point, pour un résultat efficace à n'utiliser que sur les très méchants...!
Peut-être lui parlerait-elle de ce sortilège. Malgré le fait qu'elle ne connaissait pas réellement Thadeus, la louve était persuadée que cette expérience intéresserait le professeur de Magie Noire. Elle garda ce souvenir pour elle cependant et pour le moment opportun, tandis qu'elle adressait un regard équivoque à son vis-à-vis, ses yeux de prédatrice pétillants à l'idée de cet échange éventuel.
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