Après l'inspection mouvementée du vol sur balais, Percy retourna donc à Poudlard. Il pensait naïvement qu'après le froid hivernal qu'il a dû subir au parc, il serait enfin à l'abri à l'intérieur, près de la tropicale serre... Eh bien non! Comme par hasard, le vieux professeur a décidé de faire cours dehors, et près du lac, en plus !

*Quand ça ne veut pas...*

Que de mauvais souvenirs il avait près de ce lac. C'est là qu'il y a trois ans, il avait vu Ron comme enjeu du Tournoi des Troi sorciers. Sorti de sa réserve habituelle, il s'était précipité vers son jeune frère pour le secourir. Encore maintenant, malgré le mépris évident du meilleur ami de l'Indésirable et du reste de la famille Weasley, Percy ne pouvait s'empêcher de penser que Ron était le membre de la famille qui avait le plus de points communs avec lui, et pas seulement parce qu'il a été préfet, lui aussi. C'était son frère préféré. Il le concédait.

Le lac, c'était aussi l'enterrement de Dumbledore il y a quelques mois seulement. Le jeune Perceval n'avait jamais vu d'enterrement auparavant, et il n'aimait pas cela. Il avait eu l'impression d'avoir perdu une part de son enfance, de son innocence...

Le froid sec et une petite bourrasque lui remit les pieds sur terre. Beau temps pour faire cours dehors mais aussi pour attraper un rhume !

*Quelle idée stupide ! Le vieux ne pouvait pas faire comme d'habitude ? Je parie qu'il a décidé d'aller près de ce lac rien que pour me montrer qu'il sait être original malgré l'âge. J'aurais préféré un cours de Chourave !*

Par le froid qui régnait, même un cours de Binns aurait été accueilli avec joie.

Arrivé au lac, le jeune assistant du ministre eut la surpise de ne voir... rien ! Pas l'ombre d'un barbu blanc...

*Il s'est moqué de moi ! Exprès pour que j'attende une heure ou que le calamar géant ait l'idée géniale de me montrer son petit chez-soi...*

Le jeune Percy, alors en 6ème année, avait appelé le calamar "céphalopode", l'animal dut penser qu'il s'agissait d'une injure et depuis, il n'avait de cesse de tenter de l'attraper ou de l'éclabousser avec de la vase. Hagrid lui avait conseillé de s'excuser, mais le jeune Weasley avait refusé.

*Il n'a qu'à l'éduquer, ce n'est pas à moi de faire le moindre geste !*

Mais, déjà à l'époque, Percy se demandait si Hagrid savait ce que céphalopode voulait dire...

Têtu et peu enclin à se remettre en question, l'actuel assistant du ministre se disait que le calamar, malgré sa grosse tête, avait dû oublier et que de toute façon, il ne le reconnaîtrait sans doute pas.

*Ca ne change rien au fait que ce professeur gâteux soit absent ! Je vais commencer mon inspection par un sérieux blâme !*

Se retournant pour se réfugier bien au chaud vers la serre, il entendit un bruit de bulle. Quelque chose remontait...

*LUI ! Le calamar !*

Se retournant lentement, il sortit sa baguette, prêt à lancer un Protego et à courir à toutes jambes ensuite. Angoissé, il vit les bulles grossir. Le soleil gênait un peu sa vision, mais il avait la baguette à la main, les bras légèrement écartés le long du corps, il ne manquait plus qu'un bruit d'harmonica, que le vent se chargeait d'apporter en glissant sur l'herbe.

Ca y est ! Quelque chose sortait. Avant que le calamar put réagir, Percy s'écria:
"PROTEGO ! Arrière, monstre !"

...et il croisa le regard du vieux professeur de Botanique, dans une bulle d'air sur la surface du lac.
Le charme de Protego encore sur lui, et la baguette encore en l'air, Percy bredouilla:
"Euh... Je veux dire..." Se redressant, annulant son sort et rangea sa baguette, Percy reprit un air digne, se recoiffa d'un geste, et ressera son costume. "Bonjour, monsieur."

Cette promenade dans le Lac avait été forte enrichissante malgré le froid qui reignait hors de l'eau. Le vieux professeur après une rapide coup d'oeil jettait aux plantes qui vivaient dans ses profondeurs remonta à la surface du Lac afin d'accueillir ses élèves comme il se devait. Mais en remontant il entendit des voix hors du Lac, Bachelard était heureux de voir que ses élèves étaient déjà présents, en sortant du Lac, il s'apperçu qu'il n'y avait qu'un seul élève de présent, mais en y regardant de plus prêt ce n'était pas un élève, c'était Percy Weasley, l'assistant du Ministre et depuis peu examinateur des professeurs de Poudlard. Bachelard n'aimait pas forcément qu'on vienne se meler de ses cours, mais bon une petite inquisition ne pouvait pas lui faire de Mal, après tout son niveau en Botanique avait peut être un peu baissé...

Bachelard se souvint de l'inquisition que lui avait fait subir Dolores Ombrage, qui malgré son physique séduisant, n'était qu'une sorcière aux pouvoirs fort réduit par l'ambition et la méchanceté. Celle ci alors que Bachelard venait d'arriver pour remplacer la Noble professeur Chourave, qui jugeait être une Botaniste médiocre. Dolores l'avait prévenu quelques jorus avant son inspection, et était venue à un cours sur la Mandragore, une plante que Bachelard appréciait fortement. Dolores avait emmené des caches oreilles roses lors de cette inspection, cependant comme le vieux professeur avait entendu parlé de ses manières de faire, il n'avait pas été très accueillant à son egard. Et lorsqu'elle ouvrait la bouche pour lui poser des questions sur ses manières d'enseigner, lui montrant clairement qu'il était certainement un bon botaniste mais certainement pas un bon enseignant, Bachelard lui avait répondu qu'il était certain que sa méthode était la meilleure et qu'elle ne pouvait que donner des bons résultats. Tout en caressant une mandragore, il lui expliquait que leurs cours étaient fort différents, elle préferait la théorie et lui pronait d'abord la théorie puis la pratique, alors qu'elle ne faisait jamais de pratique dans ses cours. Il avait donc conclut que son niveau en enseignante ne lui permettait donc de ne faire que de la théorie... Et malgré ce petit mal entendu Bachelard avait conserver son poste depuis trois ans.

Mais pour son inspection du jour, il devrait se montrer plus coopératif quoique... Le jeune Weasley avait malgré tout un poste important auprès du Ministère qui était aujourd'hui aux mains du Seigneur des Tenêbres, et ce dernier n'hésiterait pas à déchoir Bachelard de son poste. Bachelard avança donc vers le juene Weasley qui avait pointé sa baguette sur Bachelard et lançait le sortilège "PORTEGO", de peur certainement que Bachelard ne l'attaque. Et c'était mis à traiter Bachelard de monstre, ce que Bachelard trouva un peu déplacé face au vieil enseignant. Cependant aussitot qu'il s'apperçu que c'était Bachelard qui était sortit du Lac et non un monstre comme il le pensait, il s'était aussitôt excusé et salua le professeur Bachelard. Bachelard à son tour le salua et engagea la conversation:

- Bonjour Perceval, comment vas tu depuis que tu as quitté Poudlard?

Pendant que Percy lui repondait Bachelard poursuivit pour savoir exactement les intentions du jeune assistant:

- Vous êtes donc ici pour inspecter un vieil enseignant comme moi? Qui enseigne depuis plus de quarante années. J'espère pour vous que vous avez prévu votre combinaison, puisque le cours se déroulera dans le Lac...

Bachelard lui sourit et vit ses élèves arrivaient, il les salua de loin et leur fit signe de le rejoindre auprès du représentant du Ministère de la Magie. Bachelard pointa ensuite sa baguette sur lui, et se sécha, afin d'être un peu plus présentable auprès de ses élèves.

Un vent glacial accueillit William lorsqu'il sortit du château, et une grosse larme coula de son oeil gauche sous la morsure de la bise. Il venait de passer un très agréable moment auprès de la cheminée de sa salle commune, à réviser la botanique en cas d'interrogation surprise, et quitter cette chaleur était difficile. Surtout pour le tout dernier cours de la semaine. À cette pensée, une vague de flemme envahit le garçon, qui se demanda s'il n'allait pas sécher, mais il était trop sérieux – et craignait trop, désormais, les retenues – pour le faire. Emmitouflé dans sa cape, son écharpe rouge et or entortillée autour du cou et du bas du visage, il se décida donc à affronter le froid en pensant par avance à la moiteur tropicale qui l'attendait dans la serre... Il traversa à grands pas la pelouse qui menait aux serres, soucieux de ne pas être en retard (il s'était bien assez fait remarquer au précédent cours), en regrettant amèrement d'avoir laissé son bonnet dans son dortoir...

Sur la porte de la serre, le professeur de botanique avait laissé un petit papier informant ses chers élèves qu'il les attendait auprès du lac. Cette note assombrit immédiatement l'humeur de William, qui n'était pas spécialement motivé pour se cailler en suivant un cours dehors. C'était bien les idées de ce vieux cinglé, tiens. Pestant à mi-voix, l'adolescent prit la direction du lac, tout en se demandant si ses oreilles gelées allaient tomber toutes seules.

Le professeur Bachelard se tenait au bord du lac, en compagnie d'un homme que William ne reconnut pas immédiatement. Le rouquin savait que des inspections du ministère avaient lieu fréquemment – même l'affreux Bower était venu – et songea que c'était au tour de Bachelard de passer l'épreuve de l'inspection... Mais vu ses nouvelles méthodes, il n'aurait aucune difficulté. Le ministère ne pouvait qu'approuver l'utilisation des châtiments corporels... et William, avec ses bleus, était un assez bel exemple du sort réservé aux nés-moldus dans ce château.

En s'approchant davantage, le garçon songea que la silhouette de l'inspecteur ne lui était pas inconnue, mais il ne parvint pas tout de suite à l'identifier. C'est en passant tout près des deux adultes pour les saluer qu'il reconnut Weasley, le garçon roux qui était préfet-en-chef lors de son arrivée à Poudlard. La terreur des première année, d'ailleurs, tant il était pointilleux sur la discipline.

-Bonjour professeur, fit William avant d'ajouter, après une hésitation, à l'adresse de Percy : Bonjour monsieur...

Fallait-il faire mine de le reconnaître, l'appeler par son prénom ?... Même à l'époque où ils étaient élèves de la même maison, William n'avait jamais porté le préfet-en-chef dans son coeur ; il l'avait toujours trouvé trop autoritaire, et même un peu maniaque sur les bords... Autant rester distant, et l'appeler « monsieur », ce qui ne pourrait que flatter son ego.

Le roux, respectueusement, s'éloigna des deux adultes, de façon à ne pas les importuner dans leur conversation ; il fit encore quelques pas puis s'assit par terre, en attendant le début du cours.

Après le déjeuner, le vendredi, c'était Botanique. Botanique, c'était la matière de Sigmund Bachelard, qui en plus d'avoir pris la place de cette chère Pomona Chourave, avait aussi hérité du poste de directeur de Poufsouffle. Et l'ami Kael, en fait, ne savait pas trop quoi penser du vieux professeur. Si ce n'est que cette année, il ne le portait vraiment pas dans son coeur. Pourquoi ? Parce que l'ancêtre avait choisi de soutenir le régime en place. Un collabo, quoi.

*Bouh, le vilain Pétain.* résumait la pensée du Celte.

Même s'il ne l'avait jamais exprimée tout haut. Personne n'aurait compris, de toute façon. Philippe Pétain, c'était une culture française et moldue. Donc, bon. On était en hiver, alors il fallait bien manger et bien s'habiller. Le menu avait été copieux, avec beaucoup de poulet et beaucoup de frites, le tout terminé par un assortiment de desserts plus caloriques les uns que les autres : tartes, gâteaux, et tout, et tout. Et pour sortir ensuite : sur la tenue habituelle (sous-vêtements, pantalon noir, chemise blanche, pull aux couleurs de sa maison), il avait mis une écharpe (là aussi, le jaune et le noir étaient représentés), un bonnet (encore) et une cape (toute noire, celle-là).

*C'pas humain d'nous faire sortir avec ces températures polaires...*

Direction, donc, logique, normal, normal, logique, aussi claire qu'une eau de glacier, les serres. Mais non, là, sur la poporte, un petit momot de la papart du proprofesseur. Le cours aurait lieu au lac. Pourquoi le lac ? Qu'est-ce que c'était encore que cette invention ? Bachelard avait-il l'intention de perdre ses élèves dans la vaste étendue de flotte glacée ? Le Poufsouffle se promit donc de rester sur ses gardes.

"Ah ! Lulu l'bidule est là ! Et Willou !" s'exclama Kael pour lui-même en arrivant à proximité de la rive.

Son grand sourire fondit, comme si le soleil avait soudain choisi de se concentrer sur son visage constitué de neige. Zlioup. Comme ça. Aux côtés de Grand-Père Bach', il y avait quelqu'un. Un inspecteur du Ministère. Après Ombrage, le crapaud rose, et Bower, le corbeau à tête de mort, c'était... Weasley ? Percy, ancien Préfet-en-Chef à Poudlard.

"Messieurs, bien le bonjour à vous !" les salua-t-il, retrouvant son sourire, comme si ce dernier ne l'avait pas quitté.

Pas la peine de se mettre à dos le duo, et surtout Weasley... Après tout, le Celte n'avait pas répondu à la convocation du Ministère... D'ailleurs, il n'y avait pas encore eu de représailles... Etrange.

"Salut Will ! Salut Lulu !"

Il désigna du pouce le délégué ministériel.

"J'espère que Weasley va s'concentrer sur Bachelard... Pas envie de me coltiner un des caniches d'Ombrage..."

Bien sûr, il avait dit ça à voix basse. Pas fou, le Kael. Ou un petit peu. Mais pas assez, on va dire.

Machinalement, William avait coupé quelques tiges d'herbe un peu plus hautes que les autres, et il s'occupait à essayer de les tresser entre elles – futile occupation, mais il ne voyait guère de meilleure solution pour tromper son ennui en attendant le début du cours. Le vent interdisait de sortir un livre, et de toute façon, l'adolescent n'avait guère le coeur à lire. Pourtant, il aurait bien pu avancer un peu la lecture demandée par le professeur de runes – la bagatelle de quatre-vingts pages, à lire en trois jours. Les profs devenaient cinglés, avec les BUSE... William était obligé de travailler comme un fou, sans savoir si les nés-moldus seraient autorisés à passer les examens. On avait commencé par dire qu'ils ne passeraient pas les BUSE, puis on avait parlé de les y autoriser en fonction de leur bon comportement... Personne ne savait exactement comment seraient organisés les examens. Les professeurs gardaient le silence à ce sujet, et encourageait simplement leurs élèves à marner sans se poser de questions, en leur donnant de pleines charrettes de devoirs pour les y aider...

Agacé, le roux jeta ses brins d'herbe dans le vent, et esquissa un sourire en voyant approcher Lucretia, une élève de Poufsouffle victime des BUSE comme lui. À mi-voix pour ne pas risquer d'être entendu par les deux adultes, William répondit à sa camarade :

-Salut... Le mec là, c'est Percy Weasley, il était préfet-en-chef quand je suis arrivé à Poudlard... Un bon psychorigide, et ça m'étonnerait qu'il ait changé. Salut Kael, ajouta-t-il comme son ami faisait une arrivée tonitruante sur les lieux du cours de botanique.

Alix arriva ensuite, salua ses condisciples avant d'aller parler à Weasley. Intrigué, William murmura à l'adresse des deux Poufsouffle :

-Qu'est-ce qui lui prend à fayoter comme ça ?

Il n'eut guère le temps d'approfondir ; il était presque l'heure de commencer le cours – juste le temps de dire bonjour à Clarisse – et William se leva, époussetant sa robe, non sans continuer de s'interroger sur l'attitude d'Alix.

Le garçon jeta un regard quelque peu effrayé sur le lac ; il faudrait donc s'immerger... Même avec le sortilège de Têtenbulle, ça n'avait rien de réjouissant. Sans rien laisser paraître de son appréhension, il pointa sa baguette magique vers sa bouche en marmonnant la formule, et se retrouva avec l'impression d'avoir un aquarium sur la tête. Il s'approcha du professeur et lui demanda, d'une voix qui résonnait bizarrement :

-Monsieur, on prend nos affaires ?