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 Etre et avoir été (Nils)
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  • William J. Craig
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    William J. Craig
MessageSujet: Etre et avoir été (Nils)   Etre et avoir été (Nils) EmptyJeu 30 Juil - 19:24:56

Samedi, enfin... une journée sans cours, sans profs si l'on se débrouillait bien... Bon, il restait les devoirs, les dix tonnes de devoirs que chaque prof avait données en précisant bien qu'il n'était pas envisageable d'obtenir le moindre BUSE si on ne faisait pas tout le travail demandé... En garçon sérieux, William était bien décidé à décrocher le plus de BUSE possible, même si ça ne devait pas lui servir à grand-chose : les autorités avaient doctement expliqué que les nés moldus, même abondamment diplômés, devraient à l'avenir se contenter de postes subalternes, sans pouvoir de décision, où ils exécuteraient les ordres de vrais sorciers. Obéir, telle était leur vocation : c'était pour cela qu'on les gardait à Poudlard, par bienveillance, pour leur permettre d'avoir ensuite un travail- mais un travail de serviteur, puisqu'il était inconcevable qu'ils puissent avoir la moindre autorité sur les vrais sorciers.

William se réveilla de bonne heure, ce samedi, et se rappela en un éclair le rêve qu'il venait de faire, un rêve qui revenait régulièrement depuis quelque temps : Carrow mâle se tenait devant lui, baguette en main, un sourire cruel sur sa tronche de fou... et d'une voix glacée, il prononçait les quatre syllabes fatidiques... Endoloris !

Le rouquin s'était éveillé à l'instant où le sortilège allait le toucher, le coeur battant, en se reprochant pour la cinquantième fois d'avoir provoqué Carrow quelques jours auparavant. S'il s'était tenu tranquille, il n'aurait jamais subi ce sort... Peut-être que si, lui souffla une voix : peut-être que Carrow avait simplement envie de s'amuser, et qu'il l'aurait fait même si le roux n'avait rien dit... William tenta de se recoucher, de refermer les yeux, mais le sommeil l'avait fui pour de bon ; ses pensées étaient entièrement fixées sur l'école, les profs, les devoirs, autant de choses incompatibles avec le sommeil. Après un moment à essayer de se rendormir de force, le cinquième année finit par lâcher l'affaire, en soupirant. Il n'était que huit heures, il aurait pu dormir davantage... Mais bon, puisqu'il était réveillé, autant en profiter pour avancer un peu ses devoirs. Il prit donc son cartable, et descendit jusqu'à la Grande Salle pour un copieux petit déjeuner d'avant boulot. Rien de tel, quand on n'a pas assez dormi, qu'un bon gros petit déj pour se remettre...

La Grande Salle était presque vide lorsqu'il arriva- aucun vilain à la table des profs, c'était déjà bien beau ; très peu d'élèves à la table des Gryffondor, et personne qui comptât parmi les proche de William. Le garçon s'installa donc seul, et posa près de lui son manuel d'arithmancie. La prof avait donné un long et fastidieux devoir (pas pire que d'habitude, mais les lacunes de William n'allaient pas en s'améliorant) portant sur la dernière leçon, et une relecture de ladite leçon s'imposait. Le Gryffondor se mit à lire consciencieusement, entre deux bouchées de toast, sans se rendre compte que son attention vacillait et qu'il relisait plusieurs fois la même phrase sans rien y comprendre. Sa tartine beurrée et marmeladée en main, il se mit à fixer un schéma particulièrement menaçant, en se demandant pourquoi il n'avait pas abandonné l'arithmancie... Matière de fou... S'il obtenait un P à son BUSE, il serait déjà fier de lui.

Absorbé par sa pseudo-lecture et par ses considérations philosophiques sur l'arithmancie, William ne remarqua même pas que quelqu'un s'était assis près de lui. Pas plus qu'il ne remarqua quand son nouveau voisin lui parla. Il fallut que l'autre élève pose sa main sur son épaule pour qu'il sorte de sa torpeur et entende enfin le “tu peux me passer le beurre s'il te plaît ?” que répétait le garçon un peu plus fort.


-Désolé, j'étais dans la lune, fit William en attrapant le beurre près de lui, et en le passant à son voisin qu'il avait enfin reconnu. Tu vas bien ?
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MessageSujet: Re: Etre et avoir été (Nils)   Etre et avoir été (Nils) EmptySam 10 Oct - 23:51:47

Deux semaines que l'année avait commencé. Pas spécialement les deux semaines les plus réjouissantes de la scolarité de Nils à Poudlard, à vrai dire. Autant il avait connu des moments amusants en cinq ans, voire des aventures franchement inoubliables, autant ce début de sixième année n'incitait pas le moins du monde à l'enthousiasme. Rarement Nils ne s'était autant ennuyé que pendant ces quinze jours. Et il n'était pas seul en cause, puisque tous les élèves et la grande majorité des professeurs étaient touchés par cette morosité ambiante qui interdisait à chacun de passer de bons moments et les confinait dans un rythme banal partagé entre cours, repas, devoirs et sommeil, sans jamais la moindre incartade, la moindre fantaisie, le moindre plaisir. Pour un peu, Nils aurait presque perdu le goût de ses petits larcins, c'est dire le désespoir de la situation.

Pourtant, paradoxalement, certains éléments auraient pu faire de la sixième année de Poudlard une année sympa. Tout d'abord, c'est écrit dans le titre, il s'agissait de sa sixième année. Après un an passé sous la pression des BUSE, ce début de deuxième cycle, dont l'aboutissement ne se situait que deux ans plus tard, était supposé être moins stressant pour les fragiles organismes des élèves de Poudlard. En plus, être en deuxième cycle conférait tout un tas d'avantages, ne serait-ce que via le regard que portaient les nouveaux vers les « anciens », les « vieux ». Nils avait toujours aimé se retrouver dans ce genre de position de pouvoir, et cela ne pouvait que lui convenir. Ensuite, il avait reçu au mois d'août, en même temps que sa traditionnelle lettre de début d'année, ce qui aurait pu être la cerise sur la gâteau.

A sa grande surprise, sa sixième lettre cachetée avait été plus lourde que d'habitude, lestée d'un feuillet supplémentaire mais surtout d'un flamboyant insigne rouge et or orné de la lettre P lui signifiant ses nouvelles fonctions au sein de Poudlard et de la tour de Gryffondor. La nouvelle avait évidemment beaucoup fait rire Livious, qui s'était acharné à répéter pendant une semaine entière que « aucune personne saine d'esprit n'aurait l'idée de nommer un Sullivan préfet », ce que Mathias s'était empressé de démentir. Il n'en était pas moins vrai que le choix de Nils pour occuper une quelconque fonction de responsabilité pouvait sembler saugrenu, même aux yeux du principal intéressé. Celui-ci voyait cependant le bon côté de la chose : qui disait préfet disait pouvoir, et donc, potentiellement, impunité. Il s'agirait d'en faire bonne usage pour optimiser le nombre de bêtises à faire en un an (car il ne se voyait pas suffisamment diplomate pour tenir ce rôle plus longtemps).

Seulement voilà, patatras, lorsque la bise fut venue et que septembre débuta, la réalité s'avéra être toute autre. Déjà, Nils découvrit qu'il n'avait été choisi qu'en vertu de son statut du sang, jugé favorable par la nouvelle direction. Au-delà de ça, ladite nouvelle direction semblait tout faire pour que Nils ne profite jamais, au grand jamais, de sa nouvelle position. Que ce soir le professeur Rogue ou les frangins Carrow, aussi antipathiques l'un que l'autre, tous semblaient bien décidés à imposer un régime de rigueur à Poudlard, interdisant tout débordement, et encore moins venant d'un préfet. Pour le moment, Nils avait donc du se tenir à carreau, ne tenant pas spécialement à se faire remarquer plus que nécessaire, souhaitant garder son poste le temps que la situation devienne favorable. Il avait trop d'expérience en matière de bêtises pour ignorer qu'à un moment ou à un autre, l'emprise des méchants perdrait de son intensité, et qu'il serait alors temps d'agir et de profiter de son insigne.

Ce samedi ne s'annonçait donc pas plus enthousiasmant que les autres jours de la semaine. Après tout, puisqu'il était désormais impossible d'occuper son temps libre en contournant le règlement, autant aller en cours, au moins ça permettait de passer le temps. Il était toutefois hors de question que Nils se laisse atteindre plus que de raison par la morosité ambiante, et c'est donc armé de son inséparable sourire qu'il pénétra dans la Grande Salle, seul, pour y prendre son petit déjeuner. Parvenu à la table des Gryffondor, il prit place aux côtés de son camarade de chambrée qui avait quitté le dortoir avant lui, et avec lequel il n'avait pas eu l'occasion de beaucoup discuter cette année. Plongé dans sa lecture, le rouquin ne répondit pas quand son préfet lui adressa un jovial bonjour assorti d'un franc et joyeux sourire. Pas vexé pour deux sous, Nils se plongea avec bonheur dans un bol de cacao, promenant son regard sur les différentes tables où chacun prenait son petit déjeuner plus ou moins en silence, mais sans effusion. Passionné par ce fascinant spectacle, Nils n'eut à réveiller William que quand il eut besoin du beurre que seul celui-ci pouvait atteindre. Tiré de sa rêverie et de son arithmancie, le rouquin s'excusa tout en passant ce qui lui avait été demandé.


« Pas de souci, on a tous bien besoin d'être dans la lune en ce moment... »

Aucune aigreur ni aucun abattement dans son ton, juste un constat prononcé avec le sourire. Le blond jeta un regard vers le bouquin dans lequel son camarade était plongé. Rien de bien folichon, mais William était connu pour être un élève studieux qui ne rechignait pas à faire ses devoirs.

« Arithmancie, hein ? On a connu plus sympa pour planer loin du quotidien... »
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  • William J. Craig
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MessageSujet: Re: Etre et avoir été (Nils)   Etre et avoir été (Nils) EmptyJeu 15 Oct - 20:22:42

Depuis plusieurs minutes à présent, William tenait entre ses doigts un toast à moitié mangé ; le beurre avait figé, et quelques gouttes de confiture étaient tombées de la table sans que le garçon plongé dans ses pensées s'en aperçoive. De même, le thé dans sa tasse avait cessé de fumer, mais l'adolescent l'avait oublié et n'avait même pas trempé ses lèvres dedans. La tête baissée sur son livre, le roux fixait les mots sans les voir, le regard devenu flou à force de ne s'attacher à rien ; les lignes du schéma avaient perdu de leur clarté, et les petits caractères des notes de bas de page devenaient carrément illisibles. L'esprit du garçon était tout entier absorbé par la pensée redoutable des BUSE. Des examens... Déjà... alors qu'il avait l'impression qu'il n'était entré qu'hier à Poudlard. Jamais il ne maîtriserait à temps tout ce qu'il fallait savoir pour ces épreuves... Les profs avaient tous insisté sur le sérieux et l'application indispensables pour réussir, et certains avaient commencé à prévenir leurs élèves qu'ils ne pourraient pas continuer leur matière en ASPIC s'ils n'obtenaient pas une note minimum... et William avait l'impression qu'il ne pourrait continuer aucune matière en sixième année. Bon, ça ferait des loisirs... Du temps libre pour des choses plus agréables que l'arithmancie...

-Tu peux me passer le beurre ?

Hein, quoi ? William eut un instant de panique en se demandant où il était et qui lui parlait. Il s'était tellement laissé aller à la rêverie qu'il ne se rappelait plus s'être assis à la table des Gryffondor, dans la Grande Salle de Poudlard... La stupeur fit place à un sourire un peu fatigué lorsqu'il reconnut Nils, son camarade de dortoir et désormais préfet, apparemment animé d'aucune intention belliqueuse sinon celle de beurrer un toast. Le sixième année rassura son cadet en affirmant que tout le monde avait besoin d'être dans la lune en ce moment – une allusion à l'ambiance détestable qui régnait à l'école ? Le rouquin estima préférable de ne pas creuser la question ; les Carrow, Rogue directeur, les vexations diverses que subissaient les nés-moldus, tout cela formait un ensemble de sujets à ne pas aborder, notamment à la table du petit déjeuner, sous peine de perdre l'appétit pour la journée. Sullivan ne méritait pas ça, alors qu'il tartinait avec enthousiasme un toast grillé dont l'odeur rappela au roux le truc froid et dégoulinant qu'il tenait entre ses doigts. Il déposa son toast défunt sur une assiette en face de lui, tandis que le tatoué faisait une réflexion plaisante sur le manuel ouvert devant lui. Rien de bien poilant, l'arithmancie, en effet... William s'essuya les mains et referma le livre d'un coup sec en expliquant :

-Oui... J'essayais de revoir la leçon, mais quand je lis ça j'ai l'impression de ne jamais en avoir entendu parler, alors qu'on a passé la semaine dessus.

Il posa un regard consterné sur son camarade, et, entraîné par son exemple, se resservit un toast qu'il tartina généreusement de beurre, puis de marmelade d'oranges, en regrettant un peu qu'on ne serve pas de pâte à tartiner au chocolat à Poudlard... C'était de cela qu'il avait envie, en fait. Un centimètre de pain chaud, et deux centimètres de chocolat dégoulinant dessus... Il croqua un morceau de son nouveau toast, le mâchonna, manquant singulièrement de motivation après l'évocation du chocolat, et précisa :

-En fait j'étais en train de penser aux BUSE, aussi... Je panique un peu, à vrai dire. C'est... ce doit être vraiment dur, non ?

Et là, évidemment, Nils allait jouer à l'ancien combattant et expliquer que c'était horriblement dur, et que seuls les meilleurs survivaient. Mauvaise idée, William, de poser une telle question à un garçon d'un an ton aîné... Sachant que les adolescents en général, et les Sullivan en particulier, ont un goût immodéré pour la mystification aux dépens d'à peu près tout le monde...
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MessageSujet: Re: Etre et avoir été (Nils)   Etre et avoir été (Nils) EmptySam 31 Oct - 15:58:40

Pendant le silence studieux que William observa, Nils se concentra sur la préparation de son propre petit déjeuner, se servant un grand verre de jus de citrouille et remplissant un bol de porridge dans lequel il s'apprêtait à plonger avec délectation. Il ne put réprimer un sourire quand son camarade roux sembla se réveiller d'un sommeil profond, regardant partout autour de lui, semblant vérifier l'endroit où il se trouvait. Il lui adressa un signe de main, comme pour lui indiquer que c'était lui qui l'avait tiré de ses rêves apparemment passionnant. Le cinquième année passa le beurre à son aîné sans dire un mot, définitivement semblable à quelqu'un qui venait d'être tiré d'une longue nuit et qui nécessitait quelques minutes de ré-acclimatation au monde réel. Nils respecta cet instant et répandit silencieusement une généreuse couche de beurre sur le toast qui attendait patiemment dans son assiette depuis plusieurs minutes.

Avec quelques secondes de retard, l'ancien préfet répondit à la question qui lui avait été posée, confirmant à Nils l'a priori qu'il avait depuis plusieurs années sur l'arithmancie. Bidouiller des chiffres pour deviner l'avenir ne l'avait absolument jamais attiré. Autant la divination l'amusait bien, autant il n'avait jamais envisagé d'ajouter l'arithmancie à son programme. Un rapide coup d'œil au bouquin par dessus l'épaule de Will lui suffit, et il se replongea dans son petit déjeuner.


« Tu cherches les ennuis, aussi... Franchement, arithmancie, on n'a pas idée... »

Nils avait oublié que son camarade était en cinquième année et préparait donc ses BUSE pour la fin de cette année. Comme la plupart des élèves dans ce cas, on pouvait sentir que les professeurs lui avaient mis une certaine pression quant à ces examens qui, du point de vue du blond, n'avaient rien de bien dramatiques. Mais le roux était un élève studieux, et ses résultats depuis cinq ans en étaient la preuve. Par conséquent, il était logique qu'il stresse quant à cette échéance qui devait décider de son passage en deuxième cycle. Nils hésitait quant à la réponse qu'il devait apporter aux interrogations de son ami sur la difficulté supposée des BUSE.

« Moi j'en ai eu 6... »

Tant pis, au diable les pincettes et la sensibilité de son interlocuteur ! Will était un ami, il comprendrait la blague et ne lui en voudrait pas. En fait, il devait même se douter, en posant la question, que Nils n'y répondrait pas complètement sincèrement.

« Mais c'est vraiment dur, souvent. Les profs sont vraiment à fond, ils arrêtent pas de te répéter que c'est super important de les avoir, et les examinateurs sont des espèces de vieux machins poussiéreux payés pour que tu rates... Du coup j'ai du travailler beaucoup, mais je l'ai fait ! Enfin, heureusement que j'ai pas passé l'arithmancie... »

Le tout dit sur le ton le plus sérieux du monde. Il s'agissait de ménager un petit peu son effet, au moins d'essayer de faire un peu peur au rouquin. Mais c'était le jeu, Livious avait fait bien pire pour que Nils soit persuadé que les BUSE étaient le pire épisode de sa vie.

Ayant fini sa tirade, le blond mordit à belles dents dans sa tartine beurrée. Promenant son regard sur la table des Gryffondor, son attention fut attirée par un petit groupe d'élèves de première année qui semblaient s'échanger des objets sous la table, un air secret sur le visage. Peut-être quelque chose d'interdit... ou peut-être pas. Mais c'était une occasion de jouer au préfet et de faire valoir son autorité auprès des gamins. Juste pour s'amuser, tiens.


« Hé les mioches, qu'est ce que vous fabriquez ? »

Le blond eut instantanément la réponse à son interrogation : ils faisaient bien quelque chose d'interdit, ou en tout cas de pas très avouable puisqu'ils se levèrent et déguerpirent de la Grande Salle sans demander leur reste. L'air satisfait, le préfet se tourna vers son camarade toujours absorbé par son petit déjeuner.

« J'adore être préfet... »

Ça n'était pas forcément très malin de parler de ça à l'ancien préfet de Gryffondor, déchu en raison de statut du sang, mais Nils n'y pensait pas le moins du monde.
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MessageSujet: Re: Etre et avoir été (Nils)   Etre et avoir été (Nils) EmptyMer 4 Nov - 19:58:16

Comme prévu, Nils fit une grimace éloquente en recevant confirmation que son camarade étudiait bel et bien de l'arithmancie. La matière faisait cet effet à tout le monde, ou presque, y compris William qui cachait du mieux qu'il pouvait sa répugnance profonde pour cette discipline ; le professeur Vector avait toujours été très compréhensive avec lui, elle le poussait à continuer malgré ses difficultés, mais même en s'accrochant, le roux n'était pas un ami des chiffres... Il s'excusa d'un sourire et glissa le livre dans son sac, sous sa chaise ; Nils n'était pas spécialement un acharné des études, et sa réaction face à l'arithmancie n'avait rien d'étonnant : William le connaissait plutôt pour ses vannes, plaisanteries et sottises diverses, et pour les glapissements de McGonagall sur le thème « Où est Sullivan, Craig ? »... Enfin, à l'époque où il était préfet. Désormais, il était tranquille sur ce chapitre... À présent, c'était justement Nils qui subissait les convocations par la directrice de maison, mais ça n'avait pas l'air de le chagriner ou d'altérer sa bonne humeur...

William se resservit une tasse de thé, dont il but une gorgée tandis que son voisin parlait des BUSE... Un peu naïvement, le cinquième année n'avait pas prévu que Nils en rajouterait, et son visage se décomposa littéralement en entendant à quel point c'était dur... Parti comme il était, il ne s'en sortirait pas. Lentement, il reposa sa tasse, complètement démoralisé, en se demandant pour la énième fois si ça valait vraiment le coup de passer ces examens. Il regarda sa tartine qui ne lui faisait plus très envie, prenant – erreur funeste – les paroles de Nils pour vérité indiscutable. Depuis le temps qu'il partageait le même dortoir, il aurait pourtant dû savoir que le tatoué était passé maître dans l'art de la mise en boîte... Les autres Gryffondor murmuraient derrière son dos, d'ailleurs, se demandant ce qui avait pris à la direction de le nommer préfet. D'habitude, on réservait ce poste à des élèves sérieux... mais là, donner l'insigne à Nils Sullivan, c'était à peu près aussi malin que confier la gestion d'un magasin de porcelaine à un éléphant... Il avait le sang pur, certes, mais il avait toujours beaucoup plus brillé par ses plaisanteries que par son sérieux. William, qui aimait bien son successeur au poste de préfet, répliquait aux curieux que Sullivan avait une poigne d'acier, et il s'était amusé à dresser un portrait apocalyptique du nouveau préfet aux élèves les plus jeunes ; il l'avait décrit comme un être cruel, avide de pouvoir, volontiers brutal, un peu cinglé en prime... Tiens, d'ailleurs, une petite bande de première année venait de détaler à toutes jambes, probablement effrayés que « Nils le sanguinaire » (le roux avait prétendu que tel était son surnom) leur adresse la parole. Retournant à son toast, William s'efforça de dissimuler le sourire que lui inspirait la crédulité des nouveaux ; le point positif était que ce petit intermède lui avait fait oublier l'arithmancie et les BUSE. Le roux croqua une bonne bouchée de sa tartine, de sorte qu'il ne put répondre immédiatement à la remarque de son camarade sur le plaisir qu'apportait l'exercice du rôle de préfet. Il adorait ? Les yeux ronds, le rouquin le dévisagea. Lui n'avait jamais adoré être préfet... Il avait eu une drôle d'impression en apprenant qu'il ne l'était plus, mais finalement, ça ne lui manquait pas. Il déglutit tant bien que mal et répondit :


-Tu adores ? Faut être cinglé pour adorer ça. Moi, je te laisse la place avec plaisir. Enfin... de toute façon, on n'a pas le choix, hein... ajouta-t-il avec amertume.

Ce qui l'avait le plus choqué n'avait pas été de perdre son insigne, mais la raison pour laquelle on le lui retirait. Sang de bourbe, voleur de magie, indigne de tout... On lui avait préféré Nils, mais on aurait aussi bien nommé une chèvre, pourvu qu'elle pût présenter un statut du sang convenable. Finalement, le choix de Sullivan n'était pas forcément le pire... Conscient que sa dernière remarque avait dû refroidir l'ambiance, William ajouta avec un sourire :


-De toute façon, les mioches ont peur de toi. Ils sont persuadés que tu es un tueur en série ou je ne sais quoi. Bon, ils ont pas forcément tort, il suffit de t'avoir dans le même dortoir pour savoir que tu pues assez des pieds pour tuer...
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MessageSujet: Re: Etre et avoir été (Nils)   Etre et avoir été (Nils) EmptyMer 11 Nov - 17:18:40

Bien. Il semblait que la blague était passée comme une lettre à la poste. Ou plutôt comme un énorme colis, tellement énorme qu'on se demandait comment il pouvait passer inaperçu. Toujours était-il que William, malgré son expérience et sa connaissance du phénomène Sullivan, avait pris pour argent comptant les paroles de ce dernier concernant la préparation aux BUSE. C'était un peu surprenant pour quiconque connaissait Nils, mais en même temps, Will était un élève sérieux, sans doute stressé par les mises en garde des profs concernant les examens, et par conséquent particulièrement sensible à toute information qui renforcerait cette peur, pourtant en bonne partie injustifiée. Satisfait, Nils osa un petit sourire en voyant la réaction catastrophée de son ami, sourire qui pouvait passer pour amical et sincère, mais qui était en fait plus moqueur qu'autre chose.

Il lui expliquerait un autre jour que tout cela n'était qu'une vaste blague et qu'il n'y avait aucune raison de stresser plus que ça, surtout pour un élève comme lui, qui n'avait pas de gros problèmes avec les matières de Poudlard. Il fallait juste le laisser paniquer un peu, laisser la plaisanterie faire son effet, et puis tout lui avouer. Ou peut-être pas. Peut-être le laissera-t-il découvrir par lui-même que les BUSE n'étaient pas si durs. Ça pouvait être amusant aussi. Un peu plus méchant, certes, mais ça restait beaucoup plus soft que ce que Livious lui avait fait subir à lui. Et puis, c'est le jeu ma pauvre Lucette, Will aurait tout loisir de faire la même chose à ceux qui passeraient leurs examens l'année suivante.

Se replongeant avec plaisir dans son porridge, Nils continuait d'écouter son camarade qui exprimait son désaccord sur la fonction de préfet. Il n'avait pas aimé ? Bizarre, c'était amusant d'avoir le pouvoir de gronder les petits, d'être respecté par ses pairs, d'avoir des responsabilités auprès des profs – et bien évidemment, de draguer en salle des préfets, mais c'était une autre histoire. Alors comment Will pouvait-il à ce point ne pas regretter son ancien poste, que Nils avait récupéré avec bonheur ? Une histoire d'ego, peut-être. Car oui, le blond aimait bien avoir son petit pouvoir. Tout comme être perçu comme « Nils le sanguinaire » par les première année le flattait assez agréablement. Il aimait bien être préfet, malgré tout ce que pouvait en dire son grand frère. Et il n'avait pas l'impression d'être cinglé. Ou en tout cas, pas pour cette raison.


« Comment ça, cinglé ? Moins que ceux qui font de l'arithmancie de leur plein gré, hein ! Surtout aux BUSE... »

Hop, subtil mais toujours efficace rappel de la plaisanterie qui devait tenir quelques semaines, voire quelques mois. Ne pas laisser l'effet comique s'essouffler en même temps que la peur, c'était la règle numéro un. La règle numéro deux du blagueur de cour de récré étant de toujours répondre aux moqueries dirigées contre sa personne. Si possible par une moquerie bien sentie et de circonstance.

« Oh, je te permets pas ! Monsieur "mes-ronflements-empêchent-tout-le-monde-de-dormir-depuis-cinq-ans" ! »

Chamailleries de collégiens partageant le même dortoir depuis années. Débat déjà tenu une bonne centaine de fois entre les camarades. Même si Nils tâchait d'adopter un ton outré par la moquerie de Will, son sourire trahissait la complicité qui unissait les deux Gryffondor.

« Moi qui voulais te rendre ce machin dès qu'on aurait mis les affreux dehors, je vais ptêtre le garder en fait ! », ajouta-t-il en pointant son insigne du doigt.

Car oui, pour lui il ne faisait aucun doute que les Carrow n'étaient que de passage, et que ça n'était qu'un mauvais moment à passer, comme avait pu l'être le règne d'Ombrage. Après tout, Amycus Carrow n'était-il pas titulaire du poste maudit de prof de Défense contre les Forces du Mal ?
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MessageSujet: Re: Etre et avoir été (Nils)   Etre et avoir été (Nils) EmptyMer 18 Nov - 17:38:40

Il n'avait pas fallu trente secondes aux première année désireux de fuir un préfet de sinistre réputation pour franchir la haute porte de la grande salle. William eut un sourire amusé et tendit la main vers un plat de muffins qui venaient d'apparaître sous ses yeux. Les petits pains étaient encore fumants, et répandaient une délicieuse odeur de pâtisserie chaude ; difficile d'y résister... Le rouquin se sentait soudain affamé ; il ouvrit son muffin, étala une mince couche de confiture de fraises, et croqua dedans avec une sensation d'indicible bien-être. Il y avait bien longtemps qu'il ne s'était senti aussi bien, tout cela par la grâce d'un mets qui lui rappelait les petits déjeuners dominicaux en famille. Sa mère confectionnait des muffins incomparables, et avec la confiture maison... La gorge un peu serrée à ce souvenir, l'adolescent fit un sort à la fin du malheureux muffin, et le noya sous une bonne gorgée de thé, avant d'en attaquer un second. Nils, à côté de lui, dévorait un bol de porridge, non sans marmonner quelques paroles qui sonnaient comme des menaces, principalement parce qu'elles contenaient le mot maudit entre tous, « BUSE ». Il insinua ensuite que son compère de dortoir ronflait, le sale menteur... Sans relever la provocation, William entama son deuxième petit pain, dont il avala posément une bouchée avant de répondre posément :

-Moi je ronfle ? Ça m'étonnerait... Tu passes tes nuits à péter, mon vieux, y a pas moyen de fermer l'oeil, alors je ne risque pas de ronfler.

Dispute puérile, sans intérêt, indigne d'un ex-préfet et d'un préfet en exercice, direz-vous. Possible... mais les sujets sérieux étaient tellement déprimants qu'il valait mieux s'en tenir à des conversations de gamins. Tiens, par exemple, parler des insignes de préfet n'était pas franchement réjouissant : le rouquin ne regrettait pas vraiment son poste de préfet, mais la façon dont on le lui avait retiré était difficile à digérer. Si encore il avait fait une énorme sottise, quelque chose qui soit passible d'une sanction exemplaire (et donc, une bêtise dont le souvenir aurait au moins quelque chose qui puisse consoler le préfet déchu)... Mais sa seule sottise était de ne pas avoir un arbre généalogique du goût de messieurs-dames les nouveaux maîtres... alors que Sullivan, lui, alignait les quartiers de noblesse requis. C'était son seul mérite et, finalement, ce n'était pas forcément plus agréable pour lui que pour son prédécesseur. D'ailleurs, il parlait déjà de rendre l'insigne à son précédent détenteur... William, qui attaquait avec enthousiasme son troisième muffin, reposa la pâtisserie pour répondre :

-Bof, tu peux bien le garder, il ne me manque pas. C'est quand même bien d'être tranquille, de ne pas se faire convoquer tous les deux jours à cause des Sull... des élèves qui font les cons (il adressa un clin d'oeil à son camarade)... Y a longtemps que j'étais préfet, je peux bien laisser la place à d'autres.

Il hésita un instant, prit une gorgée de thé pour masquer son trouble, puis ajouta sans regarder Nils :

-En fait, c'est pas de ne plus être préfet qui me rend triste. C'est de ne plus être préfet parce que je suis un né Moldu. C'est du racisme, et franchement, ça m'a fait bizarre d'être traité comme ça.

Il n'avait pas beaucoup parlé de cela, sauf à Page qui était dans le même cas que lui, et ne savait pas trop quels mots mettre sur ses sentiments. Colère ? Humiliation ? Révolte ? Tristesse ? Il avait préféré ne pas analyser ses impressions de trop près, et s'en voulait d'ailleurs un peu d'avoir parlé de cela. Il avait plombé l'ambiance, et il s'excusa d'un sourire gêné avant d'ajouter :

-En plus, Gryffondor n'a pas forcément gagné au change avec les baltringues qui ont hérité de l'insigne. La nana, ça va encore, mais le mec... tu parles d'un idiot...

L'air de rien, il se servit un verre de jus d'orange, dont il but une gorgée en évitant soigneusement de regarder Nils, dont la réaction, de toute évidence, ne tarderait pas.
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MessageSujet: Re: Etre et avoir été (Nils)   Etre et avoir été (Nils) EmptyLun 7 Déc - 10:02:57

Tout en se servant une nouvelle tasse de thé fumant, Nils adressa un sourire complice à William tandis que celui-ci faisait un sort à un muffin innocent. Sa blague en référence à ses prétendues flatulences nocturnes n'était pas fine, tellement peu que le blond ne prit même pas la peine d'y répondre, se contentant d'afficher un air du genre « la bave du crapaud n'atteint pas la blanche colombe ». C'était une habitude entre les deux garçons, qui avaient déjà eu ce genre de pseudo-conversation environ un million de fois. Mais après tout, c'était deux gamins de quinze et seize ans, il ne fallait pas trop leur en demander... Ils partageaient le même dortoir depuis que Will était rentré à Poudlard, et il est humainement impossible de n'avoir que des conversations intéressantes pendant cinq ans. Surtout quand on s'appelle Nils Sullivan. Alors, une fois de temps en temps, entre une déprime partagée quant aux examens et une séance d'insulte collective des Carrow, échanger des amabilités débiles faisait du bien.

Cependant, quoi qu'il en dise, le rouquin semblait affecté par la perte de son insigne. Enfin, comme il le précisa très vite, ça n'était pas tant le fait de ne pas être préfet qui le dérangeait. Nils ressentit comme un serrement dans son estomac quand son camarade lui rappela qu'il n'avait été nommé que parce que ses deux parents étaient sorciers. Voilà bien une chose dont il n'était pas spécialement fier. Will avait occupé le poste avec brio pendant longtemps, et du jour au lendemain, il avait récupéré la place, simplement parce que la direction et la philosophie de Poudlard avaient changé. Cette constatation donnait au blond l'impression d'être l'homme des Carrow, qu'il détestait pourtant par dessus tout. Cela suffisait à le mettre mal à l'aise, surtout quand il en parlait à William, bien placé pour ne pas apprécier cet état de fait.


« T'inquiète, on va les mettre dehors ces chacaux... Et là, fini le racisme, et toi tu redeviens préfet ! J'ai un plan du tonnerre. »

Bon, en fait il avait un plan uniquement pour jouer un sale tour qui mettrait mademoiselle Carrow dans tous ses états, mais qui a priori ne suffirait pas à lui donner l'envie de quitter l'école et de laisser quelqu'un de compétent reprendre son cours. Mais c'était mieux que rien, et là, il avait besoin de détendre un peu l'atmosphère et de desserrer l'étau qui lui appuyait sur l'estomac. Et l'opération qu'il avait prévue avec Shell était tout à fait de nature à lui remonter le moral.

Will n'était d'ailleurs pas en reste. Enchaîner une conversation sur les terribles BUSE et une autre sur les non moins effrayants Carrow, ça faisait beaucoup pour un seul homme, a fortiori pour un gamin fort affecté par les deux. D'où la vanne bienvenue sur l'assiduité de la famille Sullivan dans le bureau de leur directrice de maison, qui semblait leur avoir vendu un abonnement à l'année en salle de colle. Mais ça faisait partie du jeu, pas vrai ma pauvre Lucette... Nils et Livious n'auraient pas été Nils et Livious s'ils ne s'étaient pas affirmés comme les clients préférés de Mac Gonagall. Enfin, ça, c'était avant l'arrivée des affreux et la promotion de Nils, évidemment... Depuis la rentrée, le blond se tenait étonnamment à carreau.


« Fais gaffe à ce que tu dis sur les Sullivan, toi... C'est des potes à moi, et j'ai le droit de te coller une retenue si je veux ! »

Ouh la vieille pression qui faisait pas peur du tout. Jamais Nils n'aurait envoyé son ami en retenue, et celui-ci le savait très bien. Il ne pouvait pas non plus enlever de points à sa propre maison, lui qui était censé tout faire pour que Gryffondor remporte la Coupe. Mais bon, la blague faisait toujours son petit effet. Ce qui n'empêcha William de surenchérir avec une nouvelle attaque très direct contre son préfet... qui accueillit la blague avec le sourire.

« C'est clair que le nouveau préfet est une vraie catastrophe sur pattes... Je le connais pas, mais bon... J'ai entendu dire que l'année dernière, il avait passé autant de temps dans la Forêt Interdite qu'en cours de Potions, tu te rends compte ! On n'a pas idée de nommer préfet un incapable pareil... Enfin, Gryffondor à l'habitude, hein... »
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MessageSujet: Re: Etre et avoir été (Nils)   Etre et avoir été (Nils) EmptyMer 16 Déc - 10:54:15

D'un geste nonchalant de la main, accompagné d'une mimique blasée, William indiqua à son camarade qu'il se fichait éperdument de redevenir préfet. Bon, d'abord, pour redevenir préfet, il fallait que ce soit mathématiquement possible : donc, plus de Carrow, plus de Rogue, plus de cinglés en tout genre au ministère pour faire passer des lois débiles... Ça faisait déjà un paquet de conditions qui risquaient de ne pas être remplies dans l'immédiat. Ensuite, quand toute cette première vague de pré-requis serait au rendez-vous, il fallait que le rouquin soit toujours vivant, en état de remplir un office de préfet, et qu'il possède encore une poitrine en état de marche pour y épingler un insigne... encore quelque chose qui n'allait pas de soi, vu que les nouvelles méthodes pédagogiques en vogue au collège étaient fondées sur le découpage méthodique des élèves en tranches. Et, dernière condition, il fallait qu'il ait envie de récupérer cet insigne – et c'était encore la condition la moins évidente. Finalement, c'était plutôt bien de ne pas être préfet, on était tranquille, on avait du temps, et on échappait aux habituels sarcasmes qui accompagnaient les détenteurs des insignes. William prenait goût à cette liberté nouvelle, et il estimait que quelqu'un d'autre pouvait bien occuper cette place qui ne lui manquait pas.

L'adolescent accueillit d'un grand éclat de rire la menace d'une retenue, sachant bien que ce n'était qu'une plaisanterie... Il ne résista d'ailleurs pas à le dire à voix haute :


-Arrête, j'ai peur... Franchement tu crois que tu m'effraies ? Tout ça c'est des paroles en l'air, comme tout ce que tu racontes d'ailleurs... C'est pas parce que t'as un insigne que ça t'a donné l'air sérieux, ma poule...

Une fois, Nils avait réussi à rester sérieux quatre minutes trente-sept secondes d'affilée, c'était, à ce que savait William, son record. Alors s'il croyait impressionner avec ses rodomontades, il se flanquait le doigt dans l'oeil...

Le traître venait d'insinuer que son prédécesseur au poste de préfet était un incapable... Alors là ça méritait la mort, la torture, une nuit avec la Carrow, un truc horrible... Bon, OK, une nuit avec la Carrow, c'était un peu radical tout de même... Une tape derrière la tête, ça devrait faire l'affaire. William l'appliqua sans violence, juste pour la forme, et se pencha vers Nils pour l'informer, dans un murmure à peine audible :


-Tu sais... Faut pas le répéter mais... il paraît qu'à une époque... j'sais pas si je dois te le dire... Bon, courage mon gars... Ben à une époque il paraît que les deux préfets de Gryffondor étaient des rouquins ! Alors c'est dire s'ils ont l'habitude de la médiocrité... mais là ils sont tombés encore plus bas.

L'air tragique, il se redressa, et adressa un signe de tête affligé à Nils. Pire que deux rouquins, oui msieur. Toujours très cérémonieux, il leva sa tasse de thé pour un toast :

-À Gryffondor et à ses abrutis de préfets passés, présents et à venir !

Et il avala les deux dernières gouttes de thé (oui, il avait oublié de remplir la tasse avant le toast, la classe) avant d'ajouter sérieusement :

-Mais l'insigne, je te le laisse, Carrow ou pas. Je comprends que tu veuilles t'en débarrasser, mais moi j'en veux plus.
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