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| | |  Sujet: L'Allée des Embrouilles (prio Lukasz)  Lun 21 Déc - 10:54:19 | |
| Les vacances de Décembre n’avaient pas vraiment un goût de Noël cette année là. Lucretia regrettait presque d’avoir décidé de faire ce crochet par Londres avant de rentrer chez ses parents dans la banlieue d’Edinburgh, à l’autre bout de la Grande-Bretagne. Mais elle s’était attendue à voir au moins quelques sapins de Noël par ci par là, à entendre quelques cantiques, à passer devant quelques vitrines animées… Cependant, elle s’aperçut bien vite en arrivant à l’entrée du chemin de Traverse qu’on avait du mal à faire la différence avec l’allée des Embrumes. Elle pressa un peu le pas. Après tout, elle n’était pas venue ici pour faire du lèche-vitrines. Juste pour s’acheter un nouveau balai, c’est tout. Histoire de réapparaître en janvier, pour les fameuses courses de vitesse qu’elle attendait avec impatience, avec quelque chose d’un peu plus moderne que son vieux Brossdur 11 de location. Elle ne visait certes pas l’Eclair de Feu, mais au moins un beau Nimbus 2000… l’argent envoyé par sa tante ainsi que son parrain pour Noël devrait tout de même le lui permettre.
Tandis qu’elle poursuivait son avancée à travers la longue rue piétonne, la Poufsouffle eut un pincement au cœur en apercevant l’ancien stand du glacier Florian Fortarôme, désormais condamné par des planches aux clous déjà rouillés. Où pouvait-il bien se trouver en ce moment même ? Elle passa également devant la boutique d’Ollivander, le fabricant de baguettes magiques. Elle trouvait cela bien étrange d’ailleurs, que l’on kidnappe LE plus grand fabricant de baguettes de Grande-Bretagne… n’étaient-elles pas indispensables à tout sorcier digne de ce nom ? Et c’était justement les valeurs des « vrais » sorciers que les Mangemorts cherchaient à préserver, non ? Avec un léger soupir tandis qu’elle poursuivait son chemin, la jeune fille se dit qu’il y avait bien des choses du monde des adultes qu’elle n’arrivait toujours pas à comprendre. On vivait dans une bien drôle d’époque…
Le froid hivernal commençait à l’envahir et, mine de rien, Lucretia commençait à devenir légèrement paranoïaque. Elle n’aurait su dire si cela était dû à l’ambiance sombre des ruelles ou aux regards de travers que lui lançaient certains passants, mais elle se fit la réflexion que Poudlard et son environnement lui fournissait tout de même un sentiment de sécurité bien supérieur à ces quartiers Londoniens où elle ne connaissait personne et où elle savait que si son statut de sang-mêlée était affiché sur son front, elle ne ferait sans doute pas long feu…
Lucretia, perdue dans ses pensées, tourna soudain la tête vers une des devantures de boutique afin de vérifier qu’elle savait toujours où elle allait. Ses yeux se posèrent alors sur tout un étalage d’objets étranges et, sommes toutes, pas très attirants… De nombreux colliers poussiéreux côtoyaient des fioles aux liquides sombres et même des bocaux contenant quelque chose qui s’apparentait à du formol et renfermant ce qui ressemblait à des organes de petits animaux  Et, bien au centre de la vitrine, trônait une main pâlotte sur un coussin cramoisi.
**Euuh… ouais ouais ouais. J’ai du m’éloigner un peu là. J’ai jamais vu ça sur le chemin de Traverse… J’ai du dépasser la boutique d’accessoires de Quidditch…**La Poufsouffle s’empressa de tourner les talons, le froid la gagnant de plus en plus. Elle n’avait plus qu’une hâte : se retrouver au chaud dans le magasin de Quidditch, choisir son balai, et rentrer aussi vite qu’elle le pouvait dans sa maison familiale pour se poser au coin du feu à regarder son film Moldu préféré avec des chevaliers qui font « Ni ». De plus, elle commençait à être envahie de l’intuition de plus en plus persistante qu’elle venait de s’égarer dans la redoutable allée des Embrumes. Il faut dire qu’elle ressemblait tellement au chemin de Traverse à présent…
Elle se figea soudain sur place. Comme pour confirmer sa dernière impression, une vague de désespoir commença à s’emparer d’elle. Elle se dit alors que ça devait être psychologique… on lui avait tellement rabâché d’éviter absolument cette ruelle, que maintenant qu’elle s’y trouvait, la paranoïa l’envahissait… mais après tout, ce n’était qu’une rue, se disait-elle en essayant de se remettre en route doucement mais sûrement. Et bientôt, elle arriverait à un angle et pourrait tranquillement rejoindre….Lucretia fut interrompue dans ses pensées par son propre cri de détresse, qu’elle venait de pousser presque sans s’en apercevoir. Elle s’appuyait maintenant contre un mur de pierre humide pour reprendre son souffle. D’où venait donc cette atroce sensation que toute joie de vivre, d’habitude si présente chez la Jaune et Noire en toute situation, était en train de la quitter lentement ? Comment se faisait-il que tous les souvenirs désagréables étaient en train d’affluer dans son esprit alors que faire table rase du passé et se tourner vers le bon côté des choses avait toujours été sa devise ? Décidément, cette rue devait être frappée d’une malédiction… Elle comprenait mieux, maintenant, pourquoi on lui avait toujours interdit d’y aller. Les yeux humides, elle releva légèrement la tête et aperçut au bout de la rue, à l’endroit même vers lequel elle avait tenté de se diriger pour rejoindre le chemin de Traverse, une silhouette sombre encapuchonnée, qui paraissait étrangement – et même effroyablement – aérienne.**Mais dans quel traquenard j’ai été me fourrer, moi…**Un violent frisson lui parcourut l’échine lorsqu’elle se demanda si elle n’avait pas été repérée, elle ne savait comment, en tant que sang-mêlée… Elle se demanda si elle ne risquait pas de se faire kidnapper, sans se douter que ce qui l’attendait peut-être au coin de la rue était en fait bien pire : se faire voler son âme par ce Détraqueur en vadrouille… |
| | | | | | Sujet: Re: L'Allée des Embrouilles (prio Lukasz) Mar 22 Déc - 19:07:48 | |
| Décidément, Londres était bien mal fréquentée ces derniers temps. Il sortit de chez Gringotts, et s'arrêta le temps de s'allumer une cigarette. Mon dieu, ce qu'il ne pouvait pas supporter ces nabots à courtes pattes... L'hostilité et le mépris qu'ils dégageaient étaient presque palpable ; Lukasz se demandait comment certains pouvaient envisager avec réalisme que sorciers et gobelins arriveraient un jour à s'entendre. Il avait ouvert un compte dans la banque à son arrivée en Angleterre, mais il se demandait s'il n'aurait pas mieux fait de garder son argent avec lui. Pour le peu qu'il avait ici de toute façon... Le reste était en Pologne, et il n'en avait pas tant besoin en ce moment.
Il tira une bouffée, et examina les passants autour de lui. Têtes baissées pour la plupart, regards craintifs ou indifférents, ou au contraire une arrogance affichée et hautaine. Sûrement les sangs-purs qui suivaient le gouvernement en remuant la queue, pensa-t-il cyniquement. L'esprit de Noël était peu présent, tout du moins pas dans les rues. Il se remit à marcher tranquillement, sentant à peine le froid londonien. Lukasz cherchait un cadeau pour Marcus, quelque chose d'original et de beaucoup plus intéressant que de banaux banals chocolats. Le polonais n'avait jamais été doué pour offrir quelque chose ; généralement, il errait dans quelques magasins, fouinant, se promenant, et finissait par tomber sur l'objet qui convenait. Mais à quelques jours de Noël, cela se compliquait...
Il s'était donc efforcé de réfléchir à ce qui pourrait intéresser son ami, et finalement, il avait peut-être trouvé quelque chose. Marcus était passionné par tout ce qui touchait à la Magie Noire, d'un simple point de vue théorique. Il aurait sûrement du s'inquiéter, mais Lukasz ne se faisait aucun souci. Son ami était la personne la plus prudente et réfléchie qu'il connaisse, et il lui faisait entièrement confiance. Mais un livre original traitant de Magie Noire, cela ne courrait pas les rues... Le polonais avait presque laissé tombé l'idée, quand il avait entendu parler d'une ruelle à éviter, non loin du Chemin de Traverse, où on pouvait trouver quelques magasins assez glauques, entre diverses autres choses plus ou moins fréquentables.
D'où sa présence sur cette rue sombre et oppressante... Ou plutôt l'une des allées qui la traversait. Il fronça les sourcils. La ruelle serpentait tellement qu'il avait du se tromper à un moment. Tout à coup, un frisson lui parcourut l'échine. Manquait plus qu'il attrape froid, tiens... Toute une expédition dans cette grande ville pour rien, rien du tout. Déprimé, il fit demi-tour, lorsqu'il sentit comme un vent léger lui refroidir chaque parcelle de sa peau, malgré son manteau et sa cape. Lukasz lâcha sa cigarette et s'arrêta, interloqué. Non il ne se trompait pas, la température avait bel et bien baissée, et d'une façon très peu naturelle. Une sensation de détresse et de panique lui glaça le ventre.
*Non, c'est pas possible, c'est pas naturel...*
Il sortit sa baguette, tentant de se calmer. Un cri aigu perça alors le silence étouffant. Le polonais se raidit. Sans réfléchir, il courut dans la direction d'où venait le bruit. Au bout d'une trentaine de seconde, il débarqua sur la ruelle principale. Il se rendit compte que la sensation de froid et de désespoir ne faisait qu'augmenter, l'empêchant presque de respirer. Soudain il comprit.
*Détraqueur...*
Des souvenirs, des pensées affluaient, l'empêchant de se concentrer. Il commença à trembler. Non, il devait réagir, il devait se reprendre. Il poussa un léger cri de rage, et réussit à regarder autour de lui. A une dizaine de mètres, le Détraqueur s'approchait d'une jeune fille en glissant, doucement et silencieusement. Il rassembla ses idées, se forçant à penser à la fête de son diplôme à Durmstrang, à ses amis, à son père... Il leva sa baguette et articula :
" S... Spero Patronum ! "
Un forme à moitié transparante bondit et s'interposa devant la créature, grognant et hérissant le poil. Sentant une légère bouffée de chaleur l'envahir, Lukasz fonça vers la fille, lui attrapant le bras et la soulevant à moitié.
" Allez viens, on s'en va ! "
Il repartit en trébuchant quelque peu. Mais au même moment, le loup fantômatique couina, et recula avec eux. Bon sang, pourvu qu'il tenait assez longtemps... Il hésita à relancer le sort, mais pour le moment la priorité était de s'éloigner au maximum. |
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