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| | |  Sujet: Oxford Street [Darcyn] ![Oxford Street [Darcyn] Empty](https://2img.net/i/empty.gif) Mar 6 Oct - 13:17:22 | |
| Ils étaient en retard. Et pis que tout, ils l’obligeaient à attendre ici, dans cette rue commerçante du Londres Moldu où elle ne pouvait même pas étudier tranquillement sans se mettre en danger d’une façon ou d’une autre. Si elle sortait ses cours de l’UMA, elle risquait de dévoiler son appartenance au monde sorcier et si elle travaillait des matières bêtement anglaises (il en avait des intéressantes tout de même), elle risquait d’attirer le regard du gouvernement sur elle.
Assise sur un banc public, apparemment indifférente au trafic chargé du début de soirée, la jeune fille fixait obstinément les pages d’un livre de poche. Sa baguette, bien cachée, restait tout de même à portée de main (on ne savait jamais au cas où un détraqueur se pointerait. Elle n’avait pas oublié le Bal de l’année dernière), et elle avait une bombe lacrymogène si les « autres » devenaient violents. Elle se sentait seule. Et beaucoup trop entourée pour être vraiment détendue. Cette mission allait mal tourner, elle le sentait. Et les deux imbéciles étaient en retard.
Impatiente, la rouquine jeta un coup d’œil à sa montre, ajusta distraitement sa tunique verte foncée sur sa jupe et soupira. L’écossais n’était pas fiable, ça, c’était prévisible. D’abord parce qu’il était écossais, ce qui était une tare en soi (son nom, McLock, en était une autre mais il n’en était pas responsable, le pauvre), et ensuite parce que son caractère était celui d’un chien fou à qui l’on aurait promit une balade suivit d’un immense os à mœlle, mais le Professeur Darcyn lui avait semblé plus fiable.
Nouveau soupir. Qu’est ce qu’elle savait sur son professeur de droit finalement ? Qu’il n’hésitait pas à donner ses opinions politiques en cours et à fusiller du regard quiconque les discutait. Il était courageux, droit, visiblement sérieux et même s’il avait des progrès à faire en ponctualité (elle ne voulait pas rester seule dans Oxford Street !), plutôt organisé. Ça c’était cool. Mais il était également trop fier et puis…et puis zut, on ne lui demandait pas son avis, juste de le sonder pour savoir s’il était un traître ou pas. L’apprentissage de la légilimencie l’aidait bien pour ce genre de missions. Il lui arrivait parfois de « sentir » un mensonge et elle se trompait moins qu’avant lorsqu’elle jugeait les gens. Elle ne recommencerait plus l’Erreur Kirkby.
« Hey Cadell ! »
Deryn pâlit et se concentra à nouveau sur son livre, espérant que l’importun allait se lasser. Quelle idée de l’interpeller en pleine rue comme ça. Il ne voulait pas donner son adresse directement aux mangemorts pendant qu’il y était ? Un rapide coup d’œil lui apprit que son compère était arrivé, cheveux bruns courts, en bataille et son visage franc montrant une bonne humeur totalement hors de propos. Prenant sur elle, la jeune fille lui fit un pâle sourire tandis qu’il s’asseyait à côté d’elle et tendait les jambes.
- Bonsoir Monsieur McLock.
- Tu peux m’appeler Théo tu sais.
- Je m’en tiendrais au Monsieur si vous n’y voyez pas d’inconvénients.
Tant qu’elle n’arrivait pas à contrôler la rougeur qui lui montait aux joues en tout cas. Une conversation plutôt animée et presque enjouée se déclancha aussitôt (comprenez que l'écossais parlait et Deryn acquiescait quand il avait besoin de respirer), partant du temps pour parler de l’heure, du droit, des flaques d’eau en allant jusqu’aux français et leurs habitudes culinaires. Théodore semblait d’encore meilleure humeur que d’habitude. Et, finalement, ce n’était pas si mal. Au moins, avec lui, Deryn ne pensait plus à la foule. |
| | | | | | Sujet: Re: Oxford Street [Darcyn] Ven 9 Oct - 19:36:51 | |
| Darcyn se demandait toujours ce qu’il faisait là, à marcher dans un grand boulevard du Londres moldu. Ca le frustrait même un peu en réalité. A cette heure là, comme tout les jours depuis qu’il enseignait, il feuilletait sur le banc du parc du l’UMA qui était à l’abri du vent avec une vue sur la forêt, la dernière édition de la Gazette du Sorcier. Mais aujourd’hui, il avait du abréger ce moment pour se rendre en plein Londres.
Théodor McLock, son ancien associé avec qui l’aventure s’était terminée rapidement, lui avait envoyé une lettre. Il expliquait brièvement que la défense était nécessaire contre le nouveau gouvernement en place, que les sorciers honnêtes en avaient le moyen. Il lui donna ensuite rendez-vous dans un lieu très fréquenté en plein cœur de la capitale britannique, disant qu’il serait avec Deryn Cadell, une des élèves de Darcyn qu’il connaissait comme assidue et travailleuse. Après quelques heures de réflexion, il décida que Theodor n’avait aucune raison de le trahir ou de le piéger. Il écrivit donc la missive retour envoyant son accord.
L’avocat marchait, dans un impeccable costume moldu, la main crispée dans la poche. Il serrait nerveusement sa baguette, même s’il n’avait jamais eu de grandes compétences en action – il avait toujours privilégié le théorique -, ça restait une dernière défense qu’il n’espérait pas utiliser. A côté de lui, Darcyn entendit un grand éclat de rire et deux gamins se couraient l’un après l’autre. Bien qu’il ne fût pas du tout sentimental, il eut comme même une petite pensée pour tous ces gamins qui ont disparus dans d’étranges circonstances. Les journaux moldus appelait ça des ‘’Catastrophes naturelles ‘’, des ‘’phénomènes étranges ‘’ mais nul besoin d’être un imminent sorcier pour voir que ce n’était que l’œuvre des dégénérés qui avaient le pouvoir actuellement.
Au loin, il vit Deryn et Theodor assis tout le deux sur un banc. Il ne put s’empêcher de sourire ( /!\ Moment collector ) lorsqu’il vit l’image de son ex-associé, gesticulant dans tout les sens en exposant ses théories farfelues sur tous les évènements qui l’entouraient et en face, la jeune Cadell, qui peinait à acquiescer au bons moments. Une fois arrivé à leur hauteur, sans lâcher sa baguette, il lança :
Théodor, quelle surprise. Bonjour Mlle Cadell, un plaisir.
Il les avaient regardé chacun à leur tout, en s’étant efforcés de paraître le plus amical possible, enfin, à son échelle. On était pas en cours tout de même !
Que me vaut le plaisir de vous voir tout les deux ?
Dernière édition par Darcyn Pheonix le Dim 11 Oct - 8:29:26, édité 1 fois (Raison : Incohérence RPtique) |
| | | | | | Sujet: Re: Oxford Street [Darcyn] Mar 20 Oct - 12:15:33 | |
| Derrière un sourire de circonstance, Deryn se demandait quelle loi stupide avait décrété que les jeunes adultes n’étaient pas aussi capables que les autres de sonder de possibles postulants. Et qui donc avait cru bon de l’adjoindre d’un McLock bavard et à peu près aussi discret qu’un Livious atteint d’une crise d’étoilite aigue ? Il restait à espérer que sa missive n’ait pas été trop explicites parce que sinon, son « mentor » avait bien failli la tuer. C’était d’ailleurs peut-être le cas. Avec le prof qui n’arrivait pas…
Par chance, la galloise savait parfaitement cacher ses doutes et ses peurs derrière un écran de neutralité aimable et Théodore ne semblait pas s’en être aperçu. Il s’arrêta soudain, en plein milieu d’une phrase, pour saluer son ami, sautant plus que se levant du banc. Trois ou quatre passants se retournèrent sur ce fou joyeux qui criait dans la grisaille londonienne. Pour la discrétion, c’était foutu.
Faisant contre mauvaise fortune bon cœur, la jeune femme se leva poliment et salua son professeur de son habituel signe de tête respectueux. On n’était peut-être pas en cours mais il était avocat et elle n’était rien.
« Le plaisir est pour moi. Je vous remercie d’avoir accepté de me rencontrer. »
Elle ramassa son sac, le posa sur son épaule d’un geste très estudiantin et se mit à marcher. Il est plus difficile d’écouter une conversation quand les protagonistes se déplacent, en particulier dans un lieu public. C’était son frère qui lui avait apprit ça. Avec un temps de retard, son coéquipier la suivit, bavardant toujours avec son ancien associé. Les choses avaient été claires depuis le début. Contrairement aux apparences, c’était Deryn qui menait l’entretien.
« Je voulais vous demander quelque chose. »
Théodore s’arrêta de parler, restant légèrement en arrière pour guetter de possibles espions qui se promènerais par hasard, juste ce soir là, dans le Londres moldu. Deryn, elle, se mit à la hauteur de son professeur et sourit timidement.
« Voila, en cours vous avez dit plusieurs fois que l’actuel gouvernement laissait place à l’anarchie. Or, si j’ai bien compris mon dictionnaire, l’anarchie est un système d’autogouvernement, sans loi, basé sur le respect instinctif du droit de chacun. Or j’ai plutôt l’impression que nous vivons présentement la situation inverse. Enfin je ne sais pas mais moi, quand je lis la Gazette, j’ai plus l’impression de crouler sous les nouvelles lois que de les voir rétractée les unes après les autres. C’est comme-ci on avait un système plus… »
…dictatorial. »
… strict que vraiment anarchique non ? »
Elle avait ignoré l’interruption abrupte de l’adulte qui lui servait de garde du corps, sourit à nouveau et continua.
« J’ai bien demandé à Maître McLock ce dont il s’agissait mais comme vous le voyez, il tend plus à rejoindre mon avis. Je me suis donc dit que vous utilisiez ce mot dans un contexte particulier. »
Voila, s’il avait une petite idée de la vraie raison de la rencontre (et ça, elle ne pouvait pas le deviner vu qu’elle n’avait aucune idée de quoi ce taré avait parlé dans sa lettre), il pouvait deviner la vraie raison de la question. Et même s’il ne le savait pas, la réponse serait probablement assez pour sonder ses opinions. Quelqu’un qui n’hésitait pas à afficher son orientation politique en cours n’allait sûrement pas être plus prudent dans un lieu sécurisé, non ? Et enfin, s’il ne comprenait rien, elle avait une explication plausible et au rendez-vous, et à la présence ennuyeuse de leur « ami » commun. |
| | | | | | Sujet: Re: Oxford Street [Darcyn] Jeu 3 Déc - 11:41:40 | |
| Après avoir repoussé la tornade McLock à grand renforts de « moi aussi, ça me fait plaisir » ou autre « Ah oui ? Tu me raconteras ça plus tard, je te prie », il se mit à marcher au même rythme que son interlocutrice qui semblait impatiente de lui exposer les raisons de la convocation. Il relâcha la prise sur sa baguette, jugeant qu’avec Theodor derrière eux, ils auraient le temps d’appréhender les éventuels dangers. Mais il garda tout de même les mains dans ses poches, juste à côté. L’étudiante, posée et réfléchie, avait fait quelques recherches sur les termes que Darcyn avait employés en cours et lui demandait maintenant son avis. Deux solutions s’imposaient dans son esprit, soit il avait été attrapé par un groupe de deux mangemorts qui jugeait s’il méritait un pseudo-procès pour ensuite l’envoyer à Azkaban ou alors, il était en contact avec un groupe de résistant. Mais comment être sûr. Il devait donc faire attention aux termes qu’il allait utiliser. Surtout que McLock était derrière lui et le juriste ne pouvait pas voir ce qu’il faisait. Mais après tout, Theodor était ce que le pouvait apparenter le plus comme un ami, jamais il ne le trahirait. Enfin, par ces temps troublés, rien n’est sur…
Voyez-vous, Mlle Cadell, je regroupe sous le terme d’anarchie, en plus de la définition académique, tous les gouvernements arbitraires et autres régimes totalitaristes. Je considère que nous vivons actuellement dans un gouvernement ne permettant pas la liberté individuelle. Jugez par vous-même ! Pas un procès ne se fait sans condamnation pour une raison totalement futile. Les gens vivent sous la menace perpétuelle des mangemorts ! Même en ce qui concerne l’éducation, nous autres professeurs sommes étroitement surveillés. C’est un régime de la terreur !
Darcyn déglutit. La voie de la discrétion était ratée, il avait craché d’un coup pas mal d’éléments qui suffiraient aux mangemorts pour l’inculper. Il reprit sa baguette en main et jeta un bref coup d’œil par-dessus son épaule pour voir la réaction de Theodor McLock.
Voila l’idée que je me fais d’un régime anarchique. Vous le dites vous-même, « basé sur le respect instinctif du droit de chacun. », c’est presque ça, c’est aujourd’hui un régime basé sur le respect instinctif du droit d’une minorité. |
| | | | | | Sujet: Re: Oxford Street [Darcyn] Lun 7 Déc - 14:11:39 | |
| Le professeur était nerveux, la main soit serrés sur sa baguette soit dissimulée dans sa poche cachait une peur étrange, tout comme les regards fréquents qu'il lançait à l'écossais derrière eux. Stupide. Ils étaient en milieu moldu et en mouvement, un groupe de trois personnes se déplaçant dans une rue commerçante un après-midi d'hiver, soit rien qui puisse paraître suspect.
Deryn, quant à elle, restait parfaitement naturelle. Des années à cacher au mieux ses angoisses lui avaient donné l'habitude de se comporter de façon neutre quelque soit le milieu dans lequel elle se trouvait. De l'extérieur, on ne voyait donc qu'une jeune adulte s'adressant avec référence à ses aînés, se laissant parfois distraire par une paire de bottes ou un joli manteau dans une vitrine. Et pourtant, elle ne manquait pas un mot du professeur.
"Mais le droit de ladite minorité est tout de même un droit, non ? Enfin je vois ce que vous voulez dire mais j'aimerais être sûre. Car lorsque le régime en question est réellement élu, en accord avec la constitution et que ses lois sont approuvées par tous les parfeux instaurés par la démocratie alors que pouvons-nous faire ? Comment être certain que nous sommes en droit de juger notre gouvernement ? Cela ne risque-t-il pas d'engendrer une réelle anarchie ? Car enfin, les lois sont censées nous protéger tous, égalitairement, alors que devrait faire un citoyen dans l'hypothèse où le gouvernement ne protège plus son peuple ? C'est une question académique évidement mais j'avoue que ça me chiffonne un peu."
Elle sourit, douce et rassurante, presque amusée de voir l'angoisse de son professeur. Qu'on puisse la prendre pour un mangemort n'était pas surprenant -après tout, elle faisait très attention de rester parfaitement neutre. Elle ne savait pas si elle y arrivait toujours mais l'absence de problèmes la rassurait plutôt. Elle posa sa main sur le poignet tenant la baguette.
"Vous devriez ranger ça vous savez, nous sommes en zone moldue et je ne pense pas avoir ne serait-ce qu'un quart de chance de vous battre en duel. Vous n'avez rien à craindre."
Elle retira sa main, ne voulant pas qu'il se fasse d'idées non plus et laissa son regard se perdre dans une énième vitrine. Elle adorerait cette rue…si c'était moins peuplé. |
| | | | | | Sujet: Re: Oxford Street [Darcyn] Sam 12 Déc - 23:11:40 | |
| Immédiatement, l’étudiante lui répondit, toujours avec un grand esprit d’analyse. Décidemment, Deryn n’était vraiment pas une élève comme la plupart des autres, aillant vraiment un avis sur le monde qu’il l’entourait. D’ailleurs, il crut se souvenir qu’en cours, il en était de même. Mais cette intelligence pouvait cacher aussi un grand machiavélisme. Comment être sur… Il lui rendit tout de même son sourire (du mieux qu’il put) lorsque celle-ci eut terminé son raisonnement.
Visiblement, j’ai fait une erreur en prononçant le terme « droits d’une minorité » car en réalité, ce sont les droits qu’ils se sont eux-mêmes attribués, par les évènements, par la force ou autre ! Mais ne vous inquiétez pas, n’importe quel citoyen de n’importe quel gouvernement à parfaitement le droit d’être contre un régime ou un gouvernement. On le voit parfaitement bien chez les moldus qui multiplient les partis politiques pour exprimer leur désaccord avec le gouvernement en place. Et puis, je ne vois pas comment cela peut engendrer une anarchie, au contraire, à part certains groupes extrémistes, la plupart militent pour un autre type de gouvernement.
Mais pour ramener les généralités à la situation actuelle, le gouvernement en place fait plutôt régner un régime de la terreur plutôt qu’un régime des libertés individuelles. Donc, les partis de l’opposition devraient agir de même, c'est-à-dire des actions d’envergure plutôt que des discours politiques ! Mais bien sur, seulement quand ils sont assurés et non juste persuadés que leur action est juste. Et là, nous revenons dans l’éternel débat légitimité-légalité.
De toute façon, il ne pouvait plus cacher ses affiliations alors autant ne plus les dissimuler bêtement. Il resserra tout de même sa prise une énième fois sur sa baguette s’il y avait réaction auprès de ses interlocuteurs. Et bien sur, toujours Theodor derrière lui dont il ne savait rien des actions… Soudain, son bras se gela littéralement de l’intérieur lorsque Deryn lui prit le poignet pour lui faire comprendre que sa baguette était inutile, -il fallait dire que le contact féminin lui était parfaitement étranger.
Avec le sourire gêné d’un gamin qui aurait été pris la main dans un paquet de bonbons, il remit sa baguette dans sa poche intérieure. Puis dans l’espoir de détourner le sujet de conversation, il demanda :
Bien que cet échange soit instructif et on ne peut plus intéressant, je me doute bien que vous ne m’avez pas fait venir au cœur du Londres moldu pour vous rencontrer accompagnée d’un garde du corps pour me poser des questions que vous auriez pu me poser à la fin d’un cours. N’ai-je pas raison ? |
| | | | | | Sujet: Re: Oxford Street [Darcyn] Lun 21 Déc - 18:28:05 | |
| C’était pas mal, mais ce n’était pas encore ça. Elle n’était pas convaincue. McLock dirait plus tard qu’il en fallait beaucoup pour la convaincre (évidemment un professeur de droit faisant l’apologie du terrorisme ça ne courrait pas les rues) mais elle préférait être sûre. Pas qu’elle prenait Mr Phoenix pour un mangemort mais plus comme…euh… il n’y avait pas vraiment de façon polie de le penser aussi préférait-elle rester dans le vague.
« Et comment détermine-t-on la justesse d’une action ? Y a-t-il un moyen objectif de le faire ou est-ce laissé à la discrétion de chacun selon sa propre conscience ? Parce que si c’est le cas, cela veut dire qu’à partir du moment où les mangemorts pensent être dans le « droit du plus grand nombre » alors leurs « actions d’envergures » sont pardonnables et pourtant, ils restent recherchés par la loi, non ? »
Ils en revenaient peut-être à l’éternel débat légalité-légitimité mais elle n’avait commencé le droit que depuis quelques mois et la question était encore toute neuve pour elle. Jusqu’ici, elle s’était contentée d’obéir aux lois, comme toute bonne citoyenne lambda, baissant la tête pour se faire oublier. Mais Darcyn continuait à être nerveux. Preuve probable qu’il n’était pas totalement convaincu de la légitimité (et encore moins de la légalité) de ses propos.
Voulant bien faire, la jeune femme posa une main légère sur son poignet, n s’attendant pas du tout à un froideur aussi brûlante. Rougissante, elle enleva ses doigts qu’elle avait pourtant posés sans aucune arrière pensée et regarda ailleurs. Il réagissait bizarrement et elle en avait presque peur. Presque. Parce qu’elle avait une mission et ne pouvait se permettre d’être aussi couarde que d’habitude. Le professeur changea alors de sujet, les calmant tous les deux. Même s’il avait encore tout compris de travers.
« Maître McLock n’est pas mon garde du corps, il est là uniquement parce qu’il est votre ami. Enfin c’est ce qu’il dit mais je suppose que si vous lui dites de partir, il le fera. »
Elle le regarda, surprise. Elle pensait vraiment que l’écossais étrange avait un passé commun avec son interlocuteur sinon elle ne se serait vraiment pas obligé à le supporter comme ça. Elle avait d’autres chiens fous dans sa vie qu’elle appréciait beaucoup plus. Beaucoup d’autres gardes du corps bien plus efficaces aussi. Deryn n’était jamais aussi vulnérable qu’on la pensait. Mine de rien, elle connaissait du monde.
« Et en fait, si. Je me suis dit que poser de telles questions dans l’enceinte de l’UMA pourrait porter préjudice à nos deux carrières surtout en ce moment avec les inspections ministérielles et tout le toutim. Je ne voulais pas que la peur pour votre emploi vous empêche de me répondre et je suis vraiment curieuse. J’ai pris le cours juste cette année et parfois les bases me manquent. Pourquoi ? Que pensiez vous que cela puisse être d’autre ? »
Là. On y était. Elle avait réussi à poser la question sans trop se mouiller. Restait à voir s’il ammenait l’Ordre ou pas. Il y avait un moment où il fallait arrêter de se poser des questions. Le groupe n’avait pas besoin de gens indécis – y en avait déjà bien assez avec Remus – mais de décisionnaires et d’hommes courageux. Enfin normalement courageux. Parce que les imbéciles il y en avait un bon nombre aussi. A croire qu’on ne trouvait jamais de juste milieu. |
| | | | | | Sujet: Re: Oxford Street [Darcyn] Lun 28 Déc - 22:32:16 | |
| Toujours avec le même tac-à-tac, l’étudiante lui posa une nouvelle série de question. Dans l’esprit de Darcyn, ce n’était surement plus une élève curieuse qui s’intéressait au droit mais plutôt un interrogatoire en bonne et due forme préparé auparavant bien qu’elle le niait. Et il n’aimait pas ça ! De tout les réquisitoires qu’il avait du faire, il a toujours eut le temps de se préparer à l’avance, de sous peser le pour et le contre de chaque argument mais là, il était pris au dépourvu par, il fallait l’avouer, une quasi-inconnue. Il commença à se sentir mal à l’aise mais pas comme au début, cela cachait quelque chose. Et à vrai dire, il n’avait plus envie d’épiloguer longuement sur le droit alors qu’il était engagé dans cette pente glissante. Il lui répondit simplement :
Des personnes qui tuent, pillent, brulent, torturent vous semble-t-elle dans la raison ? A mon avis, non.
Il jeta un coup d’œil vers Theodor, celui qu’il venait de nommer « garde du corps » de Mlle Cadell, malgré ce qu’elle disait, il en avait tout l’air. Lui, habituellement si bavard, marchait maintenant en retrait et semblait guetter. Cela ne fit qu’emplir son malaise.
Puis elle exposa les raisons de cette rencontre mystérieuse. Il était vrai qu’une telle conversation ne pouvait se tenir dans l’enceinte de l’UMA, peut-être même dans le monde magique. Mais était-ce là ses seules raisons. A vrai dire, il ne fallait pas voir le machiavélisme chez chacun, peut-être la jeune demoiselle désirait réellement connaitre de nouvelles notions de droit pour les rapprocher à la situation actuelle mais le doute subsistait. À la notion de peur pour son emploi, il ne put s’empêcher de sourire.
Mlle Cadell, croyez bien qu’aujourd’hui, la perte de mon emploi ne serait qu’une mince péripétie. Mais vous avez tout de même bien fait, vous avez là un exemple du régime de la terreur qu’ils ont instauré, vous n’osez plus parler librement à l’un de vos professeurs dans l’enceinte même de votre propre université. En revanche, je ne peux que féliciter votre intérêt pour le monde qui vous entoure.
« Que pensiez vous que cela puisse être d’autre ? » Pour dire vrai, il avait déjà pensé que cela pouvait être de nombreuses choses. Mais il voyait que cela tournait creux. Cela ne pouvait pas être une simple rencontre entre une élève intéressée et un professeur. Puis soudain, il fit le rapprochement dans sa tête. Enfin, de sa version de l’histoire. Deryn le convoque et le bombarde de question dans un style d’interrogatoire. Elle se fait accompagner par une personne en qui Darcyn à confiance mais qu’elle ne semble à peine connaitre. La rencontre se fait dans un lieu le plus neutre possible. Et surtout, plus que des simples notions de droit, on lui a demandé son avis. Cela pouvait peut-être être…
Dites, je me trompe peut-être, mais connaitriez-vous vous-même une des organisations que nous avions cité précédemment ? Vous et toi aussi Theodor ?
ajouta-t-il après s’être retourné. Peut-être allait-il enfin comprendre le pourquoi du comment ! |
| | | | | | Sujet: Re: Oxford Street [Darcyn] Dim 28 Mar - 2:58:57 | |
| Mouais. Elle n’était pas convaincue. Parce que oui, les gens qui tuent, torturent, pillent et ceatera lui paraissaient totalement folles mais ce n’était pas à elle de juger. Parce que si c’était le cas, un mangemort aurait également raison de « nettoyer » le monde sorcier. Après tout, dans l’esprit de ces malades, les sangs impurs cherchaient à envahir leur monde et ils avaient raison de les repousser. Alors où commençait la raison ? Impossible à dire. C’était d’ailleurs pour cela qu’il y avait des lois. Elle haussa les épaules et lança elle-aussi un regard à Théodore. Elle n’était pas du tout convaincue. Au contraire même, admettre dans les rangs de l’Ordre quelqu’un de visiblement aussi instable était dangereux de son point de vue. Même s’il semblait animé des meilleures intentions.
« Critiquer un régime public dans un établissement public lorsque l’on vit d’une bourse publique n’est jamais une bonne idée. Vous connaissez le proverbe Professeur : Il ne faut jamais mordre la main qui vous nourrit. Mais oui, vous avez raison, c’est une bonne illustration du climat qui règne. La preuve, une étudiante vient vous poser des questions et vous êtes tellement sur vos gardes que les gens nous regardent bizarrement. »
D’un geste doux de la main, elle montra un vieillard sur un banc qui les fixait depuis quelques temps, visiblement perdu dans ses pensées. Ce n’était probablement pas un mauvais bougre et il était trop loin pour entendre leur discussion mais attirer l’attention n’était pas une bonne chose. Elle haussa les épaules.
« Quand à connaître une «telle organisation », je vous avouerais que oui. Qui ne connaît pas au moins de nom l’Ordre du Phénix ? Il est même cité sur la carte de Chocogrenouille du Professeur Dumbledore, et… »
« Oh, ça suffit. Darcyn. L’Ordre. Ça te dit oui ou non ? »
Deryn fusilla du regard l’imbécile qui lui avait coupé la parole mais c’était trop tard. Théodore en avait visiblement assez des hésitations de sa cadette et s’était décidé à prendre la direction de l’entretien. Il avait de toute façon toujours eu confiance en son ami. Ce fut donc au tour de l’apprentie médicomage de rester en retrait, surveillant attentivement les environs et plus particulièrement le vieux sur son banc. On n’était jamais trop prudent…surtout quand on était entouré d’imbéciles. |
| | | | | | Sujet: Re: Oxford Street [Darcyn] | |
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