C'est quoi ce sentiment qui grouille dans le ventre et la gorge ?
Ah, ça s'appelle '' être souillé '', je crois. Mwhahahaha, pauvre blond. souillé, il le sera après.

Et bien sur que non, le blond n'est pas (encore) souillé, c'est qu'un smack, disons, empressé. Mais par lui. A cet age, et dans ces conditions de ''marché'', si c'était sale. Très sale.

Et le brun qui se pose impunément, les jambes repliées sur lui, en croisant les bras. En ne se demandant même pas OU EST CE QUE, PUTAIN, IL EST ASSIT

- mh ? je vois pas de quoi tu parles. Je t'avais dit de fermer les yeux...

Le blond aurait voulu le jarter très loin, lui hurler que ce genre de truc ne font pas parti du contrat. S'expliquer, se justifier.

''Si il a crut qu'il pouvait faire ça, c'est que je lui ai laissé l'impression qu'il pouvait le faire."

Il allait ouvrir la bouche pour argumenter, quand le brun dégaina ( tin tin tiiiin) sa main pour s'amuser à passer un doigt sur la peau qui gesticule, horrifiée. La sonnette d'alarme sonna encore une fois entre ses neurones paniqués.

"Nan, faut pas, c'est sale, c'est sale, c'est sale. Si je suis sale plus personne m'aimera. "

Il avait déjà vus son père, faire ça, une fois. Passer son doigt entre les seins d'une des bonnes, alors qu'elle dégrafait son pantalon. Et quand il s'était rendu compte que les jumeaux ''regardaient'', il s'était empressé de leur mettre dans le crâne que ce n'était pas bien, que si jamais ils le disaient, ils seraient punis, et plus personne ne les aimera. Gabriel avait comprit, que c'est si on faisait ça, que plus personne ne nous aimera.
La bonne partie le jour d'après de la maison.

La terreur du tabou suprême se reflétait dans les yeux du blond. Et ça semblait amuser Morgan.

"T'amuse pas comme ça. Pas avec moi."
Les pensées étaient incohérentes. C'est un peu plus tard que le blond comprit que toutes ses phrases sans sens qui filaient à travers son crâne, voulait exprimer la même idée.

"Ne me réduit pas à l'état de jouet. Pas encore."


- bon, on dit que c'est suffisant pour un devoir. Il ne s'est absolument rien passé bien sur.

Comme si Gabriel avait envie que tout le monde sache qu'il avait été sali. Pire. En dessous.
Morgan le regarde encore un peu, avec ses yeux du '' je prend mon pied a te faire flipper, sweet don't you think ? '', et Gabriel le fixait avec une espèce de retenu. '' Je baisserai pas les yeux, je perdrai pas, même si je tremble je baisserai pas les yeux." Crétin de gamin.

On resiiiiiiiiiiiiiiste encore et toujours, et à force de s'entêter dans sa barricade on voit pas ce qui nous tombe dessus. Alala.

Finalement Morgan le laissa en paix, en s'asseyant tranquillement à côté, comme si de rien n'était. Ils étaient sur son lit. Le blond pouvait pas partir de son propre pieu, ça trahirai trop, et sa peur bizarre n'était pas encore concrète à ses yeux. On sait qu'on a peur, on comprend pas pourquoi, c'est tout.

Et tant qu'on ne comprend pas, on enterre tout.

- au fait c'est pour quand ton truc ?

Dit le renard en s'étirant après son repas.

-Après demain.

Le ton est sec, pas agressif, mais bref. Il faut qu'il garde un masque zeeeeeen, surtout pas faire sa fille fleur bleue qui s'est fait dépucelée, ca, se serait trop la honte.

Tain, c'est quoi cette scène ? Ca se tape dessus, ensuite ça essai de réconforter comme un gros lover qui fait son timide, et ça fini en roulage de patin. Après y a ben laden qui va sortir de sous le lit, et ça va finir en

1) film porno
2) soirée raclette.
Ça devait être un jeu. Surement. Juste un jeu, y a pas de quoi complexer pour ça Uwu. Gabriel se considérait comme ''Grand''. Okay. Les grands ça fait ça. Bon ptet pas entre mecs par contre O.o""... Mais ça fait ça ù///u. Alors c'est tout. Même si Gabriel avait la sérieuse impression de s'être fait avoir, pour ne pas dire entubé.

Mais bon, tant qu'on est pas sur, on dit rien.
Le blond se détendit un tout ptit peu.

- Et t'as intérêt à me rapporter une bonne note. Sinon, ce sera plus même genre de marché.

Message subliminal : '' un pas de travers et tu perds tes dents sur la cuvette, 'kay darling ? ''

Il avait craché sa réplique comme on crache du plomb, les crachats rouges de la mitraille sifflent tout le jour par l'infini du ciel bleu, ( allé, j'offre une clope à celui qui reconnait la référence ) .
Et il avait reposé son attention sur ses genoux.

Ouais bon, ça me saoule la 3ème personne, on va jouer les marginaux.

Je fixais le jean un peu usé sur mes genoux, frottant ma rotule du bout de l'ongle. La scène passe et repasse dans la tête, et forcément on fuis.
" Qu'est ce que j'ai à faire comme devoirs, que je ne ferai pas ? Si je dors maintenant, combien d'heure de sommeil j'aurais ? Sachant que je met une heure à m'endormir, et me réveille une heure avant l'heure prévue ? Combien de clope ? C'est mon combientième paquet depuis le début ? J'en dois combien à Anazel ? Ah merde, elle va essayer de me frapper... ''
Je devais surement avoir les yeux dans le vide. Je ne savais pas depuis combien de temps je n'avais pas cligné des yeux, et voulais faire durer le plus longtemps possible mes paupières sous l'effort. ( truc très drôle et totalement inutile qu'on se dit quand on est défoncé, d'ailleurs).
Et Morgan bougea. Je ne l'ai pas regardé. Pas encore. Tiens, d'ailleurs j'aimerai ne plus le voir du tout.
C'est con, avant on s'aimait pas mais on pouvait se regarder, maintenant on s'aime toujours pas mais on peut plus se regarder dans les yeux.

J'ai la sérieuse impression de m'être fait royalement avoir. Encore.

- c'est ce truc là ? je te garantie rien, je suis pas un génie non plus, mais je vais faire mon possible.

J'ai relevé les yeux par réflexe vers toi. Putain, tu pourrais pas enfiler un jean ?
Je secoue la tête pour montrer que j'ai écouté, et que ça ne fait rien si ce n'est pas une thèse sur la révolution magicienne.
Et je repars dans mes élucubrations sans fin. A quoi je pense ?
Je sais plus. J'dois vraiment être crevé.
Mais est ce que ça m'a plut ?
Oui et non.
Oui parce que c'est un domaine inexploré qui fait monter l'adrénaline.
Non parce que... Enfin, même smacker mon ennemi en titre, c'est pas cool. Surtout quand l'ennemi est un mec. Ahem.
Bref. Au final c'est pas si grave, et c'est même plus intriguant que je sois aussi ''bouleversé'' par un smack entre mec, ce qui a mon âge est plus ou moins normal, alors que je ne me prive pas pour jouer avec la langue de ma soeur.
Enfin...
"Jouais''.
Putain merde, j'avais presque oublier, perdu dans mes nouvelles pensées comme ça. Je demanderai bien a Morgan de refaire un truc chelou pour m'empêcher de penser.
Merde.
Ne pas penser, ne pas penser.
Je me roule un peu plus en boule, enfin, je courbe mon dos car mes cotes joues aux dés avec mes nerfs. Je lâche une grimace en grognant en silence. Et là tu te retournes en me fixant, j'le sais. C'est fou comme tes pas discret. P'tet que t'as même pas envie de le cacher.
Je t'ignore royalement, me concentrant sur les aiguilles qui gesticulent entre mes côtes. Merde j'ai l'impression d'avoir mal au coeur, mais il est pas vraiment à gauche l'enfoiré.
C'aurait été tellement plus poétique !
" Oh mon âme souffre et mon coeur se tourmentent de tant d'absence ! Oh Vénus a allumé un feu dévorant en mon être et je me languis de l'objet de ma passion indigne ! '' ( la littérature grille le cerveau )
Bah naaan. Juste des putains de nerfs qui se coincent à cause du stress.
Bye bye tragédie.
Tu fais un mouvement vague, je ne te vois que du coin de l'oeil, et tu parles d'un air un peu embarrassé et peiné.

- ...... allez fait pas cette tête. C'est pas très grave tu sais. Et puis c'est ma faute, tu vas pouvoir me persécuter un peu plus.

J'ai tourné la tête vers la masse brune qui essayait de sourire. C'est assez flippant, là. Je trouvais mes émotions de gosse souillé un peu ridicule. Le bad me grandis, dis donc.
Le pied.
T'avais l'air triste. J'ai tout de suite senti une espèce de colère pointer le bout de ses griffes.
" Quoi ? Tu regrettes maintenant ? T'as fait, assume, et me fait pas chier. Si je vois une once de pitié dans tes yeux je te les arrache.''
Mais non, pas de pitié condescendante en vue. Juste un peu de regret.

- Hm ? J'pensais pas à ça. Nan c'est pas grave, puisque j'en tire quelque chose ( j'ai désigné le bout de papier que tu avais en main ). Bah, tinquiète pas, je trouverai bien le moyens de m'acharner un peu plus sur toi de toute façon.

Pas de sourire en coin. Pas d'ironie. Putain, j'suis vraiment défoncé au manque de sommeil pour pouvoir te dire ça comme ça, d'un air blasé et presque sincère.
C'était sincère ?
Aucune idée, m'en fiche. J'ai envie d'une clope. Je me lève, en appuyant mes mains sur mes genoux, dans un râlement. Je fais quelque pas, les paupières lourdes de fatigue. Je me penche pour ramasser le mégot au sol, et le mettre dans la boite de conserve sous le lit. Les cadavres de nicotine s'entasse. Ca commence à refouler le tabac froid. Tiens, d'ailleurs pourquoi le brun proteste pas ? Ca ne sent pas vraiment la rose, surtout pour quelqu'un qui ne fume pas.
J'suis trop fatigué pour penser à tout ça. J'ai attrapé mon paquet et mon briquet dans mon falsard en le dégageant loin.
Et je m'affale comme une gwooooosse mewde sur mon pieu avec délectation. =w= . Entouré de draps blancs, le monde est plus doux. Je remue un peu pour m'enterrer sous la montagne blanche, et laisse ma clope sortir de la caverne pour l'allumer.
Le brun qui avait gardé un oeil sur moi ne me gênait même plus, tout enseveli sous la fatigue que j'étais.

Ca, c'est cool.



[01h56 WAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAY !!! *slip sur la tête*. Ahem. Sorry. A little bit deïfonceï ]