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 Manuel scolaire, annexes p.198-199
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MessageSujet: Manuel scolaire, annexes p.198-199   Manuel scolaire, annexes p.198-199 EmptySam 29 Aoû - 20:49:21

Citation :
Jadis le roi des dieux brûla d’amour pour Ganymède, le jeune Phrygien, et un être se rencontra dont Jupiter put envier la forme. Il se change en oiseau, mais c’est l’oiseau qui porte son tonnerre. Soudain frappant l’air d’une aile empruntée, il ravit le pâtre du Scamandre. Maintenant encore Ganymède remplit sa coupe, et Jupiter, en dépit de Junon, reçoit le nectar de sa main.

Citation :
Mais interrogez Amathonte, la cité aux mines opulentes ; avoue-t-elle la naissance des Propétides ? Elle les renie comme ces monstres dont naguère une double corne surmontait le front hideux, ces infâmes Cérastes, dont le nom rappelle la difformité. Devant leurs portes s’élevait l’autel de Jupiter hospitalier, sinistre autel, monument de barbarie ! A le voir teint de sang, l’étranger pouvait croire que l’on égorgeait sur cet autel les tendres génisses et les brebis d’Amathonte. La victime, c’était lui-même. Indignée de ces épouvantables sacrifices, la bienfaisante Vénus s’apprêtait à déserter ses villes bien-aimées et les campagnes d’Ophiuse. Mais, dit-elle, ces demeures chéries, ces îles fidèles, de quoi sont-elles coupables ? Quel crime ont-elles commis ? Ah ! plutôt que l’exil me venge d’une race abhorrée ; l’exil ou la mort, que sais-je ? Entre la mort et l’exil n’est-il pas un châtiment ; et ce châtiment que peut-il être, sinon la perte d’une forme qu’ils déshonorent ? » Tandis qu’elle hésite sur leur métamorphose, les cornes de leurs fronts attirent ses regards. De tels attributs peuvent rester leur partage ; soudain ces monstres gigantesques se transforment en taureaux farouches.
Toutefois les impures Propétides osent refuser leur encens à Vénus. Mais en butte au courroux de la déesse, les premières elles trafiquèrent, dit-on, de leurs corps et de leurs baisers. Femmes sans pudeur, leur front s’est endurci à la honte ; pierres, elles n’ont fait que changer d’endurcissement.

Citation :
L’été régnait : c’était vers le milieu du jour ; brûlé par les feux du soleil, le Cancer recourbait ses bras douloureux. Etendu de lassitude sur la terre moelleuse, le cerf goûtait la fraîcheur à l’ombre de son épaisse ramure. L’imprudent Cyparisse lance un trait acéré ; le trait vole, perce son ami d’une atteinte cruelle ; l’enfant le voit mourir, et il veut mourir lui-même. Que de consolations lui prodigue alors Phoebus ! C’est un léger malheur qui ne mérite pas tant de plainte. Il l’encourage ; Cyparisse n’en gémit pas moins. La dernière faveur qu’il demande aux dieux, c’est de verser des larmes éternelles. Déjà ses pleurs intarissables ont épuisé tout son sang : une teinte livide se répand sur ses membres ; ces cheveux qui tout à l’heure pendaient sur son front de neige, ces beaux cheveux se dressent ; ils deviennent raides, et leur pointe aiguë menace le ciel étoilé. Le dieu gémit, et, plein de tristesse : « Toi que je pleurerai toujours, dit-il, tu seras l’arbre du deuil et le symbole des regrets ».

Citation :
Forcé dans sa retraite, un sanglier, dont les chiens ont suivi la trace fidèle, s’apprêtait à sortir du bois, lorsqu’un dard oblique part de la main du fils de Myrrha, et le perce. Soudain, le monstre à la hure effrayante secoue le javelot teint de son sang ; furieux, il poursuit le jeune homme, lui plonge dans l’aine ses défenses tout entières, et le jette mourant sur la terre rougie. Le char léger de Cythérée voguait dans la plaine des airs, et ses coursiers à l’aile d’albâtre n’avaient pas encore atteint les rivages de Cypre ; de loin, elle a reconnu les plaintes de son Adonis expirant ; elle dirige vers lui le vol de ses blancs oiseaux, elle descend des hauteurs du ciel, elle voit... Quel spectacle ! Adonis, glacé, qui nage dans les flots de son sang. Elle s’élance, elle arrache, elle déchire ses voiles, ses cheveux, tout, et d’une main désespérée, elle meurtrit ses appas. « Ah ! cruels destins ! non, tout ne sera pas soumis à vos lois, dit-elle ; non, mon Adonis devra l’immortalité aux monuments de ma douleur ! Chaque année ramènera des solennités funèbres, emblèmes animés de mort et de regrets : son sang produira une fleur délicate. Quoi ! naguère Menthe, la belle Nymphe, ne s’est-elle pas vue transformée en herbe odorante par la jalouse Perséphone ; et toi, fils de Cinyre, ta métamorphose trouverait des envieux ? »
Elle dit, et sa main verse un nectar embaumé sur le sang qui d’abord frémit et bouillonne. Telles, quand le ciel se fond en pluie, des bulles transparentes s’élèvent à la surface des eaux. Une heure ne s’est pas écoulée, et voici qu’une fleur naît du sang qui la colore ; on dirait la fleur de l’arbuste qui recèle une graine féconde sous l’écorce de son fruit, l’éblouissante grenade. Mais son éclat ne dure qu’un instant ; trop frêle, trop légère, elle tombe, et le vent qui lui donne son nom la détruit et la brise.

Citation :
Elle ne peut d’abord le distinguer ; mais bientôt le flot s’avance, et malgré l’éloignement, Alcyone peut reconnaître un cadavre. Elle ne sait quel est ce corps, mais c’est celui d’un naufragé, et ce présage la trouble : elle lui donne des larmes sans le connaître. « Ah ! malheureux, dit-elle, qui que tu sois, malheureuse est ton épouse, si tu en as une ». Poussé par les ondes, le corps s’approche, et plus elle le regarde, plus elle se sent troublée. Déjà le cadavre touche la terre ; elle peut le reçonnaître : c’est celui de son époux : « C’est lui ! » s’écrie-t-elle ; et elle déchire son visage, ses cheveux, ses vêtements, et, tendant ses mains tremblantes vers Céyx : « C’est donc ainsi, cher époux, que tu devais m’être rendu ! »
Au bord des eaux s’élève une digue construite par la main des hommes, pour briser la fureur des flots et fatiguer leurs efforts. 0 prodige ! elle y monte, ou plutôt elle y vole, et, d’une aile qui vient de naître, frappe l’air et rase les ondes. Elle vole, et de son bec effilé sort un cri semblable aux cris de la douleur. Elle s’abat sur le corps froid et inanimé de Céyx ; elle embrasse de ses ailes ces membres chéris et de son bec leur donne de vains baisers. Ont-ils ranimé Céyx ou la vague a-t-elle imprimé ce mouvement à sa tête ? on en doute. Mais non, Céyx a senti ces baisers. Les dieux, enfin touchés de ses malheurs, ont métamorphosé les deux époux en oiseaux ; leurs nouveaux destins n’ont pas changé leur amour : oiseaux, ils sont encore époux ; ils s’unissent, ils se reproduisent ; et, pendant sept jours d’hiver, Alcyone couve ses petits dans son nid suspendu sur les vagues ; alors l’onde est paisible, les vents sont contenus dans leurs prisons profondes, et, en faveur de ses enfants, Eole assure la tranquillité des mers.

Citation :
Emu des sons divins qu’Apollon fait entendre, le Tmole prononce que les roseaux de Pan sont vaincus par la lyre. Tous approuvent la sentence du dieu ; seul, Midas la condamne, et l’accuse d’injustice.
Le dieu de Délos ne voulut pas laisser la forme humaine à des oreilles si barbares : il les allonge, les remplit de poils grisâtres et les rend mobiles. Midas a tout le reste d’un homme : il est puni dans cette seule partie de son corps, et ses oreilles sont celles d’un âne.

Citation :
Il revient, il vole à l’objet de sa flamme imaginaire, il se penche sur le lit, il couvre la statue de baisers. Dieux ! ses lèvres sont tièdes ; il approche de nouveau la bouche. D’une main tremblante il interroge le cœur : l’ivoire ému s’attendrit, il a quitté sa dureté première ; il fléchit sous les doigts, il cède. Telle la cire de l’Hymette s’amollit aux feux du jour, et, façonnée par le pouce de l’ouvrier, prend mille formes, se prête à mille usages divers. Pygmalion s’étonne ; il jouit timidement de son bonheur, il craint de se tromper ; sa main presse et presse encore celle qui réalise ses vœux. Elle existe. La veine s’enfle et repousse le doigt qui la cherche ; alors, seulement alors, l’artiste de Paphos, dans l’effusion de sa reconnaissance, répand tout son cœur aux pieds de Vénus. Enfin ce n’est plus sur une froide bouche que sa bouche s’imprime. La vierge sent les baisers qu’il lui donne ; elle les sent, car elle a rougi ; ses yeux timides s’ouvrent à la lumière, et d’abord elle voit le ciel et son amant. Cet hymen est l’ouvrage de la déesse ; elle y préside.

Citation :
Hélas ! son flanc portait à peine le fardeau de la maternité ; alors, ne sachant quels vœux former, partagée entre la crainte de la mort et le dégoût de la vie, voilà les prières qu’elle adresse aux dieux : « Ah ! si le repentir vous désarme, entendez-moi, dieux justes ! Oui, j’ai mérité mon sort et j’en accepte la rigueur ; mais épargnez aux morts comme aux vivants l’opprobre de ma présence ; bannissez-moi de l’un et de l’autre séjour ; changez mon être, et que la mort et la vie me soient également refusées ». Le ciel, que le repentir désarme, bénit les vœux suprêmes de Myrrha. Elle parle encore, et déjà la terre recouvre ses pieds, ses ongles se divisent ; il en sort des racines tortueuses, solide appui du tronc qui s’allonge ; les os deviennent bois, et la moelle y circule toujours ; le sang a formé la sève ; les bras sont les grands rameaux ; les doigts, les branches légères ; la peau se durcit en écorce ; déjà l’arbre s’élève : il presse le sein que le crime a fécondé ; la gorge est ensevelie : le cou même va disparaître. Myrrha n’attend pas son destin ; elle prévient le bois qui la gagne, et s’affaissant sur elle-même, elle se plonge au fond de son tombeau. Mais tout en perdant, avec sa forme, le sentiment de ses douleurs, elle pleure encore, et l’arbre qui l’emprisonne distille goutte à goutte de tièdes et précieuses larmes ; cette liqueur embaumée, c’est la myrrhe qui conserve son nom, et qui perpétuera sa mémoire jusque dans les siècles futurs.
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