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 Et quand le pire s'en mêle [PV]
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MessageSujet: Et quand le pire s'en mêle [PV]   Et quand le pire s'en mêle [PV] EmptyDim 14 Sep - 9:42:08

" C'est donc l'absence d'intention qui discernera au mieux la ligné pointilleuse du bien et du mal et non le sortilège en question. On peut donc partir du principe qu'il n'existe pas de manière bien concise de trancher la question en…". La fillette haussa un sourcil interrogateur devant l'ouvrage, hésita quelques minutes avant de parcourir la bibliothèque d'un rapide coup d'œil avant de caller son dos ankylosé par le poids des livres un peu plus dans l'imposant fauteuil. A cette heure de la matinée, la majorité des imposants poufs, chaises et fauteuils installés de manière aléatoire autours des tables d'étude étaient entièrement vide ou, a intervalles irréguliers, occupés par quelques érudits plus consciencieux ou matinaux que d'autres qui s'appuyaient sur de longs discours grandiloquents d'une voix de stentor, s'interrompant par moment pour jauger la petite assemblée du regard avant de repartir avec bonhomie. D'autres, moins éveillés, feuilletaient distraitement les pages des volumes d'un air absent tandis que quelques tables plus loin, un couple s'affrontait réciproquement du regard suite à une discussion que l'on devinait houleuse. La rouquine s'agita nerveusement. En un samedi matin plutôt frais mais au ciel relativement clair et dégagé, la plus grande majorité des élèves fuyaient les salles poussiéreuses aux étagères croulant sous le poids des livres aux épaisses reliures de cuir et aux pages cornées. Le mot d'ordre était grasses matinées et sorties, quoique ce dernier point soulevé par les règlements intérieurs se trouvait compromis. C'était simple, les élèves de première année du moins devaient se contenter de la vision morose du parc et des serres pour toute réponse à leurs maigres attentes. Pré au Lard, dans un souci de sécurité, fermait ses portes et laissait dans des matinées libres comme celle-ci plusieurs élèves sans grande occupation autre que quelques petits groupes de conversation éparses. La petite anglaise songea aux éléments de la journée et au pacte quelque pu étrange lié dans le secret de Poudlard. Il n'y avait pas réellement eu de mot pour conclure l'accord dans le secret ou par écrit mais les leçons que la rouquine tirait de l'entretien étaient claires. Seulement voilà, elle était partie d'un très mauvais pas. La stupidité de l'Effarouchée de rouge et or avait attisé la réflexion maussade et le tempérament naturellement débordant de franchise de la fillette n'avait pu contenir la remarque un peu amère. Elle savait pertinemment que les deux interlocutrices de la matinée ne lui faisaient pas confiance, d'une part pour la couleur de sa robe de sorcière et d'autre part, pour le grognement perspicace lancé d'une voix monotone.

En deux mots, cette sortie a pré au lard tournerait probablement au vinaigre avant d'avoir mis les pieds au dehors du souterrains. Parce que la hache de guerre était déterrée et que si Daithe s'était contenté d'une remarque – quoique stupide – innocente, la rivalité semblait s'étendre au conflit du point de vue de Cherry. D'autant plus que la blonde avait la langue aussi bien pendue qu'elle et qu'elle ne semblait pas en totale approbation avec la franchise de la douce Alison, phénomène étrange et incompréhensible. Mais elles étaient liées les unes aux autres par la nécessité et ce sentiment était certainement plus puissant que tout beau principe d'amitié : elles étaient complices. L'idée de faillir aux imperturbables règlements rédigés par des centenaires séniles avait quelque chose d'étrangement grisant. Maintenant, il restait à savoir sur quel pied danser. La fillette tira de son sac un morceau de papier plié en quatre qu'elle défroissa avec amour et minutie, observant avec soin les différents articles de ce qui s'avérait être une brochure pour le magasin de farces et attrapes Zonko, fronçant parfois les sourcil avec désapprobation ou esquissant un sourire devant la description élogieuse et attirante d'un produit de moindre qualité. Les produits bas de gamme étaient bon marché et les récents évènements n'étaient certainement pas de mise dans la hausse des prix des devantures de magasin. A cette époque que les adultes qualifiaient prudemment de sombre, les amulettes des miséreux se vendaient bien mieux et remportaient un étonnant succès. Dans les pages publicitaires de la gazette, de petits bonhommes replets et a l'allure chaleureuse et réconfortante ouvraient des mains chargées d'amulettes protectrices, de grigris ensorcelés rejetant le mauvais sort sur le voisin et de traditionnels portes bonheur magiques ou moldu.

Certaines boutiques ou mendiants peu respectueux du malheur commun tirait largement profit de l'atmosphère. D'ailleurs Tondry Basley, oncle de la délicate Alison et heureux propriétaire du journal suédois le Svenska avait abondamment ressassé que ce dernier tirait ces derniers articles a succès étaient tirés des tragiques évènements qui fourmillaient dans divers pays du monde. C'était regrettable mais ainsi et la petite anglaise haussait des épaules, négligente. Elle vivait dans le cocon protecteur de Poudlard, aussi exécrable que fut la population du château et se souciait peu, du haut de ses onze ans, de la politique instable et de tragiques incidents qui ne la concernait que de très loin.
" Tiens ! Mais c'est la petite demoiselle de l'autre fois inh Josh ? C'est pas elle ?! " Pouffa une voix quelques tables plus loin, attirant le regard de la rouquine qui obliqua vers les éclats et les rires, ses lèvres se crispant doucement en reconnaissant les deux gryffondors qui avait exigé ses cartes de chocogrenouille en échange des secrets du château. Le prix avait été exorbitant et la fillette n'avait pas protesté. Elle ne répondit pas, retombant dans la contemplation muette de la brochure avec une obstination fort peu naturelle.

"Salut gamine, tu te souviens de nous ? " claironna l'un des deux adolescents, grands au front trop étroit et au nez mystérieusement redressé et aux narines proéminentes.
" Non… "
" Mais si ! Allez, les deux trois souterrains de Poudlard… "
" Mais oui les deux trois souterrains ! " répéta en écho le second.
" Je me souviens du souterrain mais pas des perroquets " lâcha la petite rousse en fronçant un sourcil en signe de perplexité.

Et sur cet échange disgracieux d'amabilités gratuites, la fillette jeta un rapide coup d'œil a l'épaisse horloge magique suspendue au mur qui indiquait, imposante et écrasante, les alentours de midi. Saisissant donc son sac et les quelques livres, plumes et parchemins mouchetés d'encre trônant encore grossièrement sur la table, la petite rousse quitta la table occupé des deux cinquième années a l'air ahuris pour s'engouffrer dans un couloir a sa droite, descendant les marches des escaliers mouvants. Les premiers jours, elle avait longtemps pesté contre leurs caprices et les intransigeances des marches qui se déplaçaient de manière totalement aléatoire et offert une bonne douzaine d'occasion a la fillette de clamer sa rageur, sa colère et son profond dégoût de Poudlard. Oui, la douce Alison n'aimait pas le château ou du moins sa populace fourmillante qui grandissait dangereusement. Les lieux étaient déserts et c'est avec un certain dépit que la rouquine songea l'espace d'un instant que ses deux complices l'aient honteusement lâchée. Lorsque enfin les deux silhouettes firent leur apparition au coin du couloir sombre et poussiéreux, la rouquine opina avec suspicion, et désigna la statue en question qui devait leur ouvrir les portes de Pré-au-Lard. L'artiste en question avait choisie la représentation d'une sorcière borgne dont l'orbite peut reluisant scrutait lamentablement les visiteurs intrigués. Peut être une sorcière autrefois célèbre et aujourd'hui tomber dans l'oubli de l'esprit d'une fillette de onze ans.

" C'est là " lâcha la rouquine en hochant la tête en direction de ses deux acolytes et, d'une main experte, suivie les instructions années par les deux adolescents. La statue pivota lentement et sans grâce, dévoilant les escaliers grossiers et béant d'un sous sol ou d'une cave. "Ca mène jusqu'à chez HoneyDukes… Qui descend en premier ?! "
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  • Cherry Arraid
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    Cherry Arraid
MessageSujet: Re: Et quand le pire s'en mêle [PV]   Et quand le pire s'en mêle [PV] EmptyLun 15 Sep - 17:09:43

Le temps ne passait jamais aussi lentement que lorsqu’on attendait une heure précise. Cherry Arraid n’avait jamais eu aucun problème avec les samedis, mais alors qu’elle regardait les minutes défiler, impuissante, elle maudissait ce temps libre inutile qui ne semblait jamais finir. La jeune blonde n’attendait qu’une chose, que l’aiguille de l’horloge vienne se placer sur le douze, signifiant qu’il était l’heure du rendez-vous. Rendez-vous secret, qui plus est, car vu le projet que nourrissait Cherry, personne ne devait être au courant excepté les intéressées. Peu avant midi, elle se releva d’un bond du fauteuil où elle avait comaté toute la matinée, sortant de la salle commune des Gryffondors à toute vitesse. Dévalant les sept étages, elle retrouva Daithe en bas du Château, et ensemble elles partirent au point de rendez-vous. Si au début la Gryffone craignait encore un piège de la part d’Alison, elle fut rassurée en voyant cette dernière faire le pied de grue devant la statue de la sorcière borgne. La jeune fille en les voyant arriver ouvrit le passage secret : ça y est, elles étaient prêtes à partir à l’inconnu !

- Qui descend en premier ?!

Question posée par Alison, qui ne semblait guère encline à prendre les devants dans le tunnel noir et glauque qui s’ouvrait devant elles. Elle était là, la raison qui avait poussé Alison à mêler les deux Rouges et Ors à son secret : la Serpentarde avait peur, voilà tout ! Cherry n’était pas pour autant rassurée, tunnel secret signifiait surement bourré d’araignées, mais il n’était pas question de perdre la face devant la Verte. Et puis, le courage, c’était la principale qualité de sa maison, pas vrai ?

- Et bien, on a peur, Basley ?! Bon, ben, je me lance, on va pas passer notre vie devant cette statue.

Et joignant l’acte à la parole, elle s’engouffra dans le tunnel, et fit quelques mètres. On n’y voyait goutte, mais pour une sorcière, ce n’était pas vraiment un problème. Sortant sa baguette magique, elle l’agita rapidement, murmurant un mot à voix basse, qui résonna dans le souterrain.

- Lumos.

Immédiatement, une lumière jaillit de la baguette, illuminant les alentours. Désormais, elles pourraient explorer le passage sans encombres. Se tournant vers ses compagnes, elles leur fit signe de la rejoindre.

- C’est bon, suivez-moi... Basley, marche entre nous si tu as trop peur !

Provocation gratuite, certes, mais ça faisait tellement de bien ! Laissant passer les deux filles, le temps de refermer le passage secret derrière elles, et la jeune fille reprit la tête du petit groupe, Alison lui écrasant le pied au passage. Retenant un grognement de douleur, la Gryffondor décida d’attendre un peu avant de se venger. Pour l’instant, mieux valait avancer, si elles ne voulaient pas arriver à Pré-au-Lard à la tombée de la nuit. Marchant dans le silence complet, au bout d’un certain temps elles arrivèrent à ce qui semblait être le bout du souterrain, et par conséquent, l’endroit tant recherché : Pré-au-Lard ! Freinant brutalement, et enfonçant son coude dans le ventre d’Alison qui venait de la heurter, surprise par son arrêt brutal, elle montra du doigt la trappe qui devait leur permettre d’aller dans la boutique de bonbons, et donc au village. Une fois dans Honeydukes, elles sortirent rapidement de la boutique, pour fouler de leurs pieds le sol tant désiré. Elles y étaient, elles avaient réussi !

Mais, vu de près, le lieu de leurs rêves ne ressemblait pas à ce que Cherry avait prévu. Un village de sorciers, c’était forcément fun. Mais là, c’était mort de chez mort, il n’y avait pas un chat dans les rues et la plupart des boutiques semblaient fermées. Sur les murs, des affiches à moitié déchirées alertaient les habitants d’évasions de mangemorts, et les incitaient à rester chez eux. N’avaient-elles pas fait une grave erreur en venant ici ? Le lieu était glauque au possible, et il y avait toujours cette brume qui gênait la visibilité, qui rendait chaque forme à la fois lointaine et proche, insaisissable et dangereuse. Pour un peu, on rajoutait un hurlement de femme, un pleurs de bébé et un rire noir, et on avait tous les ingrédients pour faire un parfait film d’horreur. Mais, jetant un coup d’œil à Alison, elle s’aperçut qu’elle ne pouvait faire aucun commentaire sans perdre de sa superbe, elle qui avait bien rit devant l’hésitation de la Serpentarde devant le souterrain. Quand à Daithe, elle imaginait qu’elle devait ressentir la même chose qu’elle, car l’atmosphère qui régnait ici n’aurait laissé personne indifférent.


- Bon, ben, on y est. C’est sympa, hein ?

La jeune fille avait adressé la question à ses deux camarades, l’accompagnant d’un sourire légèrement forcé. Sympa, tu parles ! Mais mieux valait ne pas rester trop exposées, si un adulte les voyait, elles pourraient être punies pour avoir quitter Poudlard sans autorisation. Entraînant ses camarades dans une ruelle juste à côté d’un bar à l’aspect miteux, elle soupira, s’adossant au mur, puis s’adressa à nouveau à Daithe et Alison.

- Et maintenant... On fait quoi ?
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MessageSujet: Re: Et quand le pire s'en mêle [PV]   Et quand le pire s'en mêle [PV] EmptyLun 15 Sep - 18:15:00

Jamais matinée ne fut plus longue pour la petite Daithe, sans cesse en mouvement, elle alternait les bonds sur un des fauteuils de la salle commune avec la course vers la fenêtre pour voir le temps qu'il faisait. De temps à autre elle prenait un livre et y jetait un oeil, lisait deux, trois mots puis le reposait sur la table pour reprendre son espèce de rituel complexe et incohérent. Ce rituel étant bien évidemment ponctué d'un regard sur sa montre toutes les sept secondes.
Cette frénésie ne se calma qu'un peu avant midi lorsqu'elle se précipita alors à une vitesse éclair hors de la salle commune, faisant ainsi bouger le tableau bouchant l'entrée un peu trop fort au goût de la Grosse Dame qui ne se priva pas de la traiter de quelques noms d'oiseaux. Mais qu'importe, elle descendit les escaliers à toute vitesse, sautant trois, quatre marches à chaque fois, ce qui eut pour effet qu'elle manqua tomber à plusieurs reprises.
Elle arriva finalement entière en bas du château où elle retrouva Cherry, elles se dirigèrent alors toutes deux vers le point de rencontre désigné par Alison.
La vert et argent se trouvait déjà là et ouvrit le passage. Elle n'avait visiblement pas envie de passer la première et Cherry prit les devants et pénétra la première dans le sombre tunnel.

Le trajet des trois filles se fit en silence, uniquement ponctué au début par leurs lumos. Au bout d'un temps qui sembla à Daithe interminable, Daithe n'était pas vraiment une adoratrice des longs tunnels obscurs, elles arrivèrent dans la cave de Honeydukes. Elles sortirent rapidement de la boutique pour se retrouver dans la rue.
Quelle rue...presque tous les magasins semblaient fermés, on voyait sur la majorité de grandes affiches représentant divers sorciers à l'air, soyant euphémistes, peu rassurant. Une brume semblait recouvrir tout le village de Pré-au-Lard.
Daithe avait espéré bien s'amuser en allant à Pré-au-Lard et pas se retrouver dans une ambiance lugubre. Mais après tout, cela pouvait s'avérer interessant, un peu d'aventure pouvait se profiler au de là de ces brumes...

Cherry finit par rompre le silence en demandant :



- Bon, ben, on y est. C’est sympa, hein ?



Sans aucun doute de l'humour, sympa n'était pas vraiment adapté à ce que Daithe avait sous les yeux, inquiétant, sombre, cachant de multiples dangers ou même terrorisant aurait pu convenir. Mais qui était terrorisé ?! Elle ? Certainement pas ! Enfin, il en fallait un peu plus qu'un peu de brume et d'ombre indistincte pour effrayer Daithe O'Conway.


- Et maintenant... On fait quoi ?


Excellente question mais visiblement rien n'était ouvert... peut être pourrait elle entrer par effraction ? Qu'importait les conséquences, elle était hors de Poudlard, plus d'autorité, plus de contrainte, ici, rien ne pouvait lui arriver...

L'innocence à onze ans est tout simplement impressionante, car que peut bien cacher une épaisse brume dans un village sorcier. La joie de s'echapper en douce du château ne pouvait être estompée par le décor lugubre, à onze ans on ne comprend pas les décisions d'adultes, on les trouve inadaptées, stupides, fruits d'esprits séniles et encroûtés par le temps, et pourtant...
Les ombres que l'on appercevait derrière les brumes, sans que l'on ne puisse savoir s'il s'agissait de personnes ne présageaient rien de bon... Daithe supposait innocément que le monde magique était moins dangereux que le moldu, mais comment lui en vouloir ? A cet âge l'âme d'une sorcière est encore pure de toute magie noire, comment se douter qu'un sort pire que la mort pouvait l'attendre derrière un sortilège ? Comment se douter qu'un mouvement de baguette suffit à souffrir mille tourments ?
Les ombres se faisaient de plus en plus distinctes, le temps de l'innocence allait visiblement se voir amputer de quelques précieuses années pour les trois jeunes filles...
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MessageSujet: Re: Et quand le pire s'en mêle [PV]   Et quand le pire s'en mêle [PV] EmptyVen 19 Sep - 21:06:28

" Et bien, on a peur, Basley ?! Bon, ben, je me lance, on va pas passer notre vie devant cette statue. " Lâcha la rouge et ors avec un mépris évident suintant au fond de la voix.
" Il y en a bien qui la passe devant les nuages " grommela la fillette avec un reniflement maussade, rajustant l'informe chandail violet d'un léger coup de tête.

Avait-elle peur ? Et bien oui, la douce et délicate Alison était morte de trouille tandis que se présentait à elle l'ouverture béante et les escaliers plongeant dans les sous sols d'une cave qu'elle ne connaissait pas. Respecter scrupuleusement les indications diverses d'une poignée béante d'élèves plus pagés, murs ou du moins expérimentés était une chose mais faire preuve d'une contenance digne ou d'un vernis maigre et superficiel de courage relevait d'une toute autre catégorie. La petite rousse n'avait jamais eu la prétention d'être particulièrement courageuse. Téméraire peut être mais les deux notions étaient singulièrement différentes bien que rares étaient ceux qui pouvaient en tracer une ligne droite et nette en une totale exactitude. Aussi, les critiques acerbes visant a son hésitation légitime et justifiée demeuraient elles moins blessantes que les regards moqueurs. D'une manière ou d'une autre, les dires de cette cinglée qui parlait aux nuages avaient quelque chose de, si ce n'était grisant, légèrement décalé dans les conseils que la blonde lâchait avec autant de naturel sans paraître vacillante dans ses dires. Seulement, cette insistance prononcée et cette évidente réticente a fouler de ses pieds la première le couloir lugubre s'engouffrant dans les ténèbres offrait une occasion évidente et attendue a la blonde de prouver sa fasse supériorité et de montrer une fois de plus son incroyable et persistante modestie. La petite anglaise grommela quelque chose qui se perdit dans le silence pesant des caves et releva la tête, mèches rousses flottant autours du visage mutin, essayant de retrouver une constance aussi hautaine que le voulait l'interlocutrice. Elle se dérobait et Cherry en profitait allégrement, assénant les coups, tenant compte du fait que la rouquine était aussi pointilleuse et langue de vipère que cette dernière, distribuant les réflexions maussades avec la même habilité et fréquence que la fillette qui débitait les remarques d'un ton monocorde.

Elle trouvait révulsant de le dire mais l'inquiétude avait affleurée a l'idée que ces deux complices improvisés et rencontres dû a cette dure surface que représentait le hasard aient ignoré le rendez vous ou mal interprété le lieu donné. Le destin l'avait mise en face d'une personnalité qualifiable de, hautement hystérique, forte et les deux visages s'affrontaient désormais mutuellement et avec une amertume loin d'être cachée. La douce Alison savait qu'elle était partie du mauvais pied et que sa réflexion badine avait attisé les flammes dansantes de l'animosité réciproque, hache de guerre savamment déterrée par ses soins. A présent, la fillette sautait sur la moindre occasion d'enfoncer un pieu à l'humiliation et au sarcasme. Si Cherry avait été plus âgée et plus costaude, peut être la petite rousse se serait elle d'avantage tenue loin du conflit mais la tentation avait été forte et les perches largement tendues. Elles étaient censées faire équipe et cette démarche bien mal partie ne facilitait pas l'entretien, pas plus que les piques régulières de son interlocutrice. Le débat et la discussion était plus aisée du côté de la seconde rouge et or, peut être moins marquante dans l'esprit de l'anglaise mais qui gardait une place de retraite polie que ne distinguait qu'une sympathie vague pour une fillette de sa maison. Elle ne prenait pas part au conflit, adoptait l'attitude de réserve un peu lointaine et refusait d'appuyer les dires un peu cinglants de telle ou telle partenaire de sortie. En un sens, elle avait parfaitement raison de cette réticence justifiée qui lui vaudrait certainement une avancée plus simple. La douce Alison était de cette race un peu teigneuse et les conséquences avaient été lourdes lorsque les étincelles avaient commencées a jaillir de sa relation avec Cherry.

La baguette pointée en avant, la blonde énonça un sortilège basique du bout des lèvres non sans une certaine prétention qui sciait à merveille avec son visage de poupée, les mots magiques d'une formule mollement récitée illuminant l'extrémité du bout de bois d'une vive lumière crue, raie scindant l'obscurité en deux tandis que son auteur rajoutait une couche épaisse de pompeuse mimique a sa collection d'ors et déjà des plus imposante, sourire moqueur et éternel figé sur le visage. Sa raillerie était pourtant justifiée et ce malgré tous les efforts de la rouquine pour refuser l'évidence : sa maison n'était pas réputée pour son courage et du haut de ses onze ans, elle n'en menait pas large. Pas tant pour les risques d'une infraction exempte d'une punition signalée dans un règlement élogieux mais d'avantage a l'idée de faire le trajet avec ces deux étranges compagnes et, admettons le, de s'hasarder dans les méandres de la petite bourgade magique. D'un signe de la main, Cherry invita ses deux complices à la rejoindre dans les souterrains, tout en signalant clairement a ces dernières qu'elles pouvaient prendre les devants sous le couvert de refermer le passage, chose aisée que l'une ou l'autre aurait pu faire d'une secousse et d'un peu de son temps. La statue pivota lentement tandis que Daithe emboîtait le pas de la blonde, la rouquine esquissant un regard en biais vers l'ouverture pivotante, sourcil doucement arqué et sourire un peu crispé sur le visage. Le couloir sinueux aux marches inégales et irrégulières était désormais plongé dans l'obscurité, l'avancée noire et silencieuse uniquement éclairé du faisceau jaillissant de la lampe de la rouge et or qui rythmait au doux son d'une marche un peu militaire le rythme de la petite troupe.

Et sitôt une occasion trop belle et opportune pour la petite rousse que le vaste champ libre de se venger par des méthodes moins fines et orthodoxes des remarques dégoulinantes d'ironie et de cynisme de sa camarade. Prenant pour compte tout son poids et le plus de force possible, l'anglaise écrasa violemment son pied droit sur celui de Cherry, broyant au mieux les doigts de pied en s'appuyant sans grâce sur les malheureux points d'appuie de la fillette. Le sourire crispée de cette dernière tira un sourire satisfait et à peine voilé a la rouquine qui s'avança d'un pas plus léger devant l'aimable et juste réparation de ses torts. La suite du trajet fut plus calme, trève innocente des deux complices potentielle qui devait mener a bien une progression relativement lente en raison de l'incompatibilité des deux caractères et l'atmosphère un peu lourde céda bientôt sa place à un sentiment confus de soulagement et d'impatience, joie légèrement feutrée tandis qu'un énigmatique carré lumineux, signalant a des yeux même inexpérimentés la présence d'une trappe et la fin du voyage tendue. Profitant de l'occasion, Cherry freina brutalement et enfonça un coude rageur dans le ventre de la rouquine qui serra la mâchoire pour contenir le grognement douloureux s'éternisant dans sa gorge. Pliée en deux et sautillant lamentablement sous le coup, le regard noire et hystérique que la délicate Alison adressa à sa camarade se perdit dans la pénombre tandis que les trois fillettes poussaient la trappe et émergeaient dans la cave de la boutique. Et là, cruelle désillusion que l'affligeant spectacle qui se déroulaient devant leurs yeux, avec la brume insidieuse flottant dans les airs et s'infiltrant dans l'hideux chandail mauve de la petite rousse qui plissa les yeux.


Bon, ben, on y est. C’est sympa, hein ? Grommela Cherry, cynisme imperturbable derrière son sourire.
" Moui… " Marmonna l'anglaise, indifférente à la morne scène.

Après tout, elle était ici plus pour achat que par tourisme et l'aspect lugubre du village l'atteignait moins que par une visite de pure forme. Pourtant, l'ambiance glauque qui suintait de l'atmosphère présente était étrangement communicative et la nervosité se lisait doucement sur les traits ambigus de la fillette qui chercha des yeux le magasin convoité, objet de sa vengeance. Les murs sales avaient été délestés de l'habituel entretien de rigueur et les affiches de recherche couvraient les murs de bars sales et miteux que peuplaient des tables crasseuses pour la plupart vides. Les rares passants traversaient les rues au pas de course, les nez enfoncés dans les manteaux de fourrure, le visage revêche creusé par les cernes et la mine inquiète. Rejoignant Cherry dans l'ombre de la ruelle, la fillette se surprit a grimacer devant l'aspect délabré de boutiques autrefois richement décorées. Dans les coins de rue, les diseurs de bonne aventure clamaient de sombres prédictions de mort et promettait à quelques inconscients leurs services. Les façades peintes arboraient désormais des couleurs tristes et ternes et les visages grimaçant des mangemorts bougeaient dans leurs cadres d'affiches déchirées et détrempées.


" Des portes bonheurs pour de jolies demoiselles bien inconscientes de se promener seules par les temps qui courent… Un porte bonh… "
" On va par là "
s'enquit la rouquine en jetant un profond regard d'indifférence au mendiant qui tirait des poches d'un long manteau miteux des dizaines d'objets aussi nombreux qu'hétéroclites, exhibant sa marchandise en affichant a ses clientes un semblant de sourire aux dents jaunâtres. Entraînant les deux rouges et or dans une ruelle un peu plus étroite et entièrement déserte que les gens devaient avoir coutume d'éviter, la rouquine plissa le nez aux tâches de rousseur. Les murs hauts débouchaient sur plusieurs rues parallèles désertes et les appentis et devantures de magasins abandonnées formaient d'omniscientes barrières aux yeux de curieux de rues perpendiculaires. Et tout aurait été mieux dans le meilleur des mondes sans les deux silhouettes chuchotantes au fond cette rue en question.
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  • James Kirkby
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    James Kirkby
MessageSujet: Re: Et quand le pire s'en mêle [PV]   Et quand le pire s'en mêle [PV] EmptySam 20 Sep - 15:26:29

La rencontre avait eu lieu quelques heures auparavant, au Repaire des Mangemorts. James était installé à une table bancale, partageant son attention entre le sandwich qu'un elfe terrifié lui avait apporté et le rapport qu'il rédigeait. Le jeune sorcier mangeait sans faire attention à ce qu'il avalait, absorbé par son rapport ; le Seigneur des Ténèbres avait demandé une fiche sur le cercle d'Etudes de l'UMA, et le jeune Kirkby, étant pour l'heure le seul étudiant présent au Repaire, avait été chargé de la rédiger. Tâtonnant à sa gauche, il attrapa la bouteille de bière que l'elfe avait apportée avec le sandwich, et en avala un bon tiers. Le rapport était rapide à faire- les noms des professeurs responsables, ceux des étudiants participants réguliers, la date de la dernière réunion, voilà tout. Le Mangemort posa sa plume, s'étira et relut son travail, mâchant la dernière bouchée de son sandwich. Derrière lui, un Mangemort attendait, en silence, que le rapport fût terminé pour le livrer immédiatement au Maître : Lord Voldemort avait précisé qu'il voulait cette fiche sur-le-champ, et James l'avait rédigée aussi vite que possible. Il tendit le parchemin à l'homme qui se hâta de quitter la pièce, tandis que James terminait sa bière d'un seul trait.
Un léger bruit de pas résonna derrière lui, mais il n'y prit pas garde ; c'était certainement l'homme qui avait apporté le rapport au Maître qui revenait. Le Mangemort s'étira à nouveau, se leva- et sursauta lorsqu'une voix de femme se fit entendre :

-Il n'y a que toi, ici ?

James fit volte-face, et, inconsciemment, se redressa, comme pour se mettre au garde-à-vous. La voix sèche appartenait à Bellatrix Lestrange, Mangemort éminemment respectée ; un bleu comme Kirkby se devait de manifester du respect à cette sorcière. L'étudiant répondit d'un simple "oui", n'osant ajouter "madame" de peur de paraître obséquieux. Bellatrix déclara qu'elle ferait avec, et ordonna au jeune homme :


-Tu vas me rejoindre à la Cabane Hurlante de Pré-au-Lard, tout de suite. J'ai un travail pour toi. Ordre du Seigneur des Ténèbres, ajouta-t-elle d'une voix impérieuse.

Sans tarder, James avait donc transplané aux abords du village ; il portait une cape noire, le capuchon rabattu sur son visage, et s'était muni d'un masque, au cas où. Bellatrix n'avait guère tardé, et les deux Mangemorts avaient passé un bon moment à la Cabane Hurlante,où Bella avait donné ses consignes. Ils avaient fini par quitter ce lieu pour aller se poster dans les rues les moins fréquentées du village ; les recoins sombres permettaient de se dissimuler facilement, et il y aurait certainement du gibier : il n'était pas rare que des élèves viennent se cacher pour se livrer à de petits trafics, ou, dans certains cas, pour s'embrasser à l'abri des regards indiscrets... James se sentait particulièrement enclin à s'acharner sur un petit couple d'amoureux.
L'attente se prolongea un bon moment, dans un silence parfait ; dans l'ennui du guet, le Mangemort imaginait de nouvelles tortures, lorsque trois silhouettes s'engagèrent dans la ruelle- trois petites silhouettes, appartenant à des gamines. Sa main serrée sur sa baguette, James lança un regard appuyé à Bellatrix ; elle eut un léger hochement de tête, et murmura quelques mots à l'oreille de James. Le sorcier répondit d'un sourire malsain, et tous deux s'avancèrent vers les trois gamines- les trois victimes. Qu'elles essaient de fuir, et ils n'auraient aucun mal à les rattraper ; dans cette ruelle, aucun témoin ne viendrait se risquer à les défendre. Elles étaient là au mauvais moment, et cette balourdise allait leur permettre de servir la cause du Seigneur des Ténèbres.


-Vous êtes perdues, mes petites ? On peut vous aider ?
demanda James d'une voix qui sonnait horriblement faux, tandis qu'il faisait ostensiblement tourner sa baguette entre ses doigts.


Dernière édition par James Kirkby le Sam 27 Sep - 18:20:28, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Et quand le pire s'en mêle [PV]   Et quand le pire s'en mêle [PV] EmptyMer 24 Sep - 8:53:57

Les marchands d'amulettes qui avaient vu en ces trois gamines esseulées la proie parfaite pour leur trafic se faisant de plus en plus pressant, Alison entraîna ses deux camarades dans une ruelle perpendiculaire à l'allée centrale. Elle semblait donner sur une multitude d'autres petites rues. Daithe n'aurait jamais imaginé que Pré-au-Lard était si étendu. Les propos qui lui avaient été rapporté sur le village ne mentionnait que la rue centrale et ses magasins mais en aucun cas ces étranges ruelles sordides. Elle en était ravie, elle pourrait raconter en douce ses exploits et ses découvertes. De pareilles ruelles devaient cacher des magasins étranges vendant des produits illégaux, bien que Daithe ne sache pas vraiment ce qui était illégal dans le domaine de la magie. Mais qu'importe, ce serait sans aucun doute des découvertes interessantes et surement amusante, un peu de frisson et elle aurait sa dose d'adrénaline pour un petit moment. Cela calmerait peut être son désir d'echapper au règlement de Poudlard et aux hautes grilles du château, bien qu'elle ne veuille pas être renvoyée pour autant, elle avait encore bien trop de choses à apprendre.
La ruelle semblait aux premiers abords déserte. Daithe avait l'habitude de se promener seule dans des lieux pas toujours fréquentables et les quelques mois passé enfermée à Poudlard n'avait pas amoindri ses reflexes. Ses yeux se portèrent immédiatement sur les deux murs qui bordaient la ruelle. Deux très hauts murs, parfaitement lisse, sans aucune prise. Cette considération pouvait paraître stupide pour la sorcière qu'elle était, mais on ne se délaisse pas si facilement de ses premiers instincts. Elle n'était pas sure d'être capable de se retrouver brusquement sur un toit comme cela lui était arrivé lorsqu'elle était plus petite, alors le fait de se demander si elle pouvait escalader le mur en cas de besoin n'était pas complétement stupide.
Pour l'instant, rien ne semblait cependant signifier qu'elles allaient être confrontées à une situation dangereuse. De toute façon face à un sorcier la fuite n'avait aucun interêt, les sortilèges filaient beaucoup plus vite que ses maigres jambes.
Elle ne se sentait pourtant pas apeurée, elle n'avait jamais eu peur des ruelles sombres et en plus elle n'était pas seule, deux autre apprenties sorcières étaient avec elle. Elle ne put pourtant s'empêcher de penser que ce n'étaient pas les pauvres sorts qu'elles avaient appris qui pourraient leur permettre de se défendre contre un sorcier adulte et mal intentionné. Mais pourquoi quelqu'un leur voudrait-il du mal ?
La seule véritable peur qu'elle avait ressenti pour le moment était de se faire prendre et renvoyer.

Deux silhouettes sortirent de l'ombre tandis que Daithe songeait au désastre que serait de se faire renvoyer. Si elle s'était interessée un peu plus à ce que disait la Gazette du Sorcier ou si elle avait écouté discuter ses camarades plus âgés, elle aurait su que par les temps qui courraient le véritable désastre était de se faire tuer ou torturer. Mais peut-on en vouloir à l'innocence d'une fille de onze ans ? Que signifiaient pour elle ces problèmes d'adultes qui se déroulaient hors de Poudlard ?
Elle ne s'en souciait pas, il n'était même pas sur que si elle en avait eu conscience elle eut été plus prudente...
Ses deux comparses d'escapade ne devaient pas non plus porter un grand interêt aux dangers du monde extérieur, sinon elles ne se seraient pas lançées dans cette aventure.

Les silhouettes étaient vêtues de cape et leurs visages invisibles, elles se rapprochèrent. L'une d'entre elles était un homme qui leur demanda d'une voix qui avait l'air de tout sauf de se préoccuper de leur sort :


-Vous êtes perdues, mes petites ? On peut vous aider ?

Le regard de Daithe se porta immédiatement sur une de ses mains, il faisait tournoyer sa baguette magique entre ses doigts. Cette considération, plus le fait que sa voix faisait frissonner Daithe, persuada celle-ci que cet homme là ne voulait certainement pas les aider. Elle serra sa baguette magique dans la poche de sa robe.
Son tempérament tête brûlée n'allait pas jusqu'à balancer n'importe quel sort à la tête de l'inconnu, déjà parce qu'il était évident qu'il était beaucoup plus fort qu'elle, ensuite parce qu'il passerait peut être son chemin...
Les deux adultes étaient face aux trois gamines et la ruelle était assez étroite, il était certain que leur but n'était pas de les laisser passer. Daithe se retint de jeter un regard derrière elle, cela montrerait immédiatement qu'elle voulait s'enfuir et s'était la dernière chose à faire si elle voulait s'en sortir, elle et ses deux camarades. Oui, quand même, ce n'était pas parce qu'Alison était à serpentard qu'il fallait la laisser tomber, d'un elle ne se pardonnerait jamais d'abandonner ainsi une fille de son âge à deux inconnus et de deux, Alison était un atout non négligeable si, situation extrême, elles allaient devoir se battre contre les deux inconnus.

Daithe répondit d'une voix étrangement assurée, non pas qu'elle ne craignait pas que la situation tourne mal, mais quoi qu'il advienne, elle combattrait jusqu'au bout :


- Non merci, nous n'avons pas besoin d'aide, nous devons retrouver quelqu'un un peu plus loin

Préciser que quelqu'un les attendait était le meilleur moyen de faire comprendre aux deux inconnus masqués que si elles étaient retardées ou s'il leur arrivait quelque chose, quelqu'un s'inquiéterait pour elles et les chercherait, encore fallait-il qu'ils la croient...
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MessageSujet: Re: Et quand le pire s'en mêle [PV]   Et quand le pire s'en mêle [PV] EmptyMar 30 Sep - 13:13:19

L’idée de se rendre à Pré-au-Lard qui, quelques heures plus tôt, lui semblait géniale ne lui apparaissait plus sous un aussi beau jour désormais. Pré-au-Lard c’était moche, c’était glauque, c’était mort, c’était lugubre, c’était gluant, c’était pourri, voilà tout. Une porte qui grince au loin, des bruits de pas feutrés dans la rue qui jouxtait la ruelle où les trois filles s’étaient réfugiées, tout était prétexte à sursauter. Il avait beau être aux alentours de midi, l’absence de soleil rendait le lieu aussi sombre qu’en soirée, et la brume, qui se glissait partout, entre les vêtements, glaçant les os, rendait encore plus cauchemardesque l’atmosphère du village. Dire qu’apparemment Pré-au-Lard avait été le lieu favori des élèves de Poudlard, un village vivant et animé. Aujourd’hui, il semblait désert, et ceux qui y rodaient n’inspiraient pas confiance.

Cherry avait longtemps ignoré toute cette histoire de mage noir, de guerre et de violence. Elle avait été élevée comme une moldue, et même son arrivée à Poudlard ne l’avait pas beaucoup plus renseignée. Il faut dire que ça ne la préoccupait pas vraiment. A onze ans, on vivait dans une bulle, et le monde des adultes ne l’intéressait pas. Le danger lui semblait irréel et improbable car elle n’était qu’une enfant. Mais face à la réalité, face aux rues sombres et délabrées de Pré-au-Lard, ornées des faciès grimaçants d’évadés à la charge de Celui-dont-on-ne-doit-pas-prononcer-le-nom, le danger paraissait plus proche que jamais. Comme si la gamine avait toujours vécu dans un rêve, un monde protégé pour l’empêcher de devenir adulte trop vite. Cherry avait l’impression d’avoir vécu dans un monde tout rose, pour se retrouver d’un seul coup propulsée au pays des croque-mitaines. Elle frissonna soudain à l’évocation de ce qui avait peuplé ses cauchemars petite, car elle avait l’impression d’être retournée quelques années en arrière, sauf qu’elle ne pouvait pas se réveiller.

La Gryffondor mourrait d’envie de proposer à Daithe et Alison de rentrer à Poudlard, mais elle ne pouvait pas : sa fierté était en jeu, son honneur. Après s’être tant moquée d’Alison, elle ne pouvait pas montrer qu’elle avait peur. Et pourtant, oui, elle avait peur, une peur indicible qui ne la lâchait pas, qui l’envahissait peu à peu et l’empêchait de réfléchir correctement, annihilant toute rationalité et sang-froid chez elle. Mais elle devait donner l’illusion d’être courageuse, d’être dans son élément, pour ne pas perdre la face. Et même si elle était terrorisée intérieurement, son égo l’empêchait de le montrer : c’est pourquoi elle affichait un air ennuyé du genre je-suis-trop-déçue-c’est-nul-comme-endroit. Plutôt mourir que d’avouer la vérité, elle jouerait la bravache jusqu’au bout. C’est alors que sorti de nulle part, un vendeur de talismans et autres protections diverses les aborda, manquant de la faire sursauter. Il était plus louche qu’autre chose et inquiétant, et la jeune fille s’apprêtait à l’envoyer balader quand Alison s’en chargea, les entrainant dans une autre ruelle encore plus glauque pour s’en débarrasser.

La ruelle se révélait de plus être un cul de sac. Pour ressortir, elles devaient repasser devant le vendeur, perspective peu enchantante. Bref, elles étaient pour le moment coincées dans un coin digne de Londres au XVIII siècle, du temps de Jack l’Eventreur. Mais bon, ce dernier s’attaquait aux filles de joie, et non aux gamines dans leur genre, Cherry en était sure, elle avait lu en cachette un livre sur lui, et même si elle ignorait ce qu’était une fille de joie, la gamine s’estimait sauve de ce genre de personnes. Car quel genre de monstre peut s’attaquer à des enfants, reflets de l’innocence à jamais perdue par les adultes ? Ce genre de personnes, ça devait pas exister, à part le croque-mitaine, mais le croque-mitaine c’est que dans les livres, se dit la blondinette, prête à tout pour se débarrasser de l’angoisse qui la glaçait. Rassurée, la jeune fille se décida à bouger, histoire d’explorer un peu le village, parce que c’était quand même leur but en venant ici, quand deux silhouettes encapuchonnées firent leur apparition dans la ruelle. Apparemment, ils les avaient suivies, sinon comment auraient-ils pu arriver là ? Et ça, ça n’avait rien de rassurante. Masqués, il était impossible de savoir qui étaient ces gens. Sans même y réfléchir, le mot croque-mitaine résonna dans l’esprit de la Gryffondor, s’imposant comme une certitude. Qui d’autre cela aurait-il pu être ?


- Vous êtes perdues, mes petites ? On peut vous aider ?

L’un des en capuchonnés avait prit la parole, sans doute un homme vu son timbre de voix, et avait proposé son aide d’une voix qui sonnait si faux que la jeune fille tressaillit. Elles allaient devoir faire face à des problèmes. Alors, elle poussait Alison sur celui qui venait de prendre la parole, et profitant de l’effet de surprise, elle frappait l’autre croque-mitaine d’un coup de pied bien placé, avant de s’enfuir à toutes jambes. Ouais, bon, cette stratégie était peu réalisable. La blondinette était une habituée des combats de rue, car ayant un caractère belliqueux par nature, elle s’était battue pas mal de fois à l’école primaire. Mais là, elle était face à des adultes. Des croque-mitaines qui emportaient les enfants pas sages, et elle savait que dans les histoires, les croque-mitaines gagnaient toujours. Incapable de réfléchir, tétanisée à l’apparition de ceux qui lui rappelait ses pires cauchemars, la jeune fille était en train de perdre tous ses moyens, quand Daithe, bravant la peur qui les animaient toutes, repoussa l’offre du masque.

- Non merci, nous n'avons pas besoin d'aide, nous devons retrouver quelqu'un un peu plus loin.

Mais oui ! Daithe n’était vraiment pas à Gryffondor pour rien, et elle faisait honneur à leur maison ! L’idée de l’adulte qui les attendait, c’était rudement bien trouvé, et Daithe s’était révélée assez convaincante. Bon, maintenant, fallait que les masques les laissent partir, ce serait une autre histoire. Mais là, Cherry avait quelque peu vaincu sa peur car dotée d’un instinct de survie très développé, elle n’avait absolument pas l’intention de se faire avoir par le croque-mitaine. L’intervention de Daithe lui avait fait retrouver ses esprits, et là, la jeune fille était dans son élément, sur son terrain habituel : le mensonge. Jouer un rôle, rien de plus facile. Surtout qu’il ne fallait sans doute pas compter sur Alison, encore plus froussarde que la normale. Enchainant sur ce qu’avait dit Daithe, entrant à son tour dans le manège de la brune, elle se tourna vers les deux fillettes, leur adressant la parole d’un ton assuré.

- D’ailleurs, nous sommes en retard... Faut qu’on se dépêche les filles, on va finir par le faire attendre !

Et la fillette, avec un sourire entendu en direction de Daithe et Alison, commença à avancer vers la sortie de la ruelle, priant pour que les deux encapuchonnés ne fassent rien pour les arrêter. Elle espérait que les deux autres filles allaient lui emboiter le pas, qu’elle sortent toutes les trois entières de cette galère. Le hic, c’est que les croque-mitaines bloquaient son chemin, mais elle espérait qu’ils allaient se décaler d’eux-mêmes, les laissant partir sans causer de problèmes. Face aux deux silhouettes masquées, la gamine attendit, un sourire plaqué sur les lèvres, tapant légèrement du pied par terre, histoire de dire on est en retard, libérez le passage. Malgré son air enjoué et confiant, la blonde n’en menait pas large intérieurement. S’ils refusaient, leurs intentions deviendraient encore plus claires, et là, elles seraient vraiment mal. Finalement, ça existait, les monstres qui s’en prenaient aux enfants. Les croque-mitaines c’était pas que dans les livres, et Cherry avait l’impression de se prendre la réalité de plein fouet. Le monde des adultes s’ouvrait à elles, et ce qu’elle y voyait ne lui plaisait guère : elle avait peur de ce qu’il pouvait leur arriver, même si elle ignorait de quoi était vraiment capable un croque-mitaine. Dans cette ruelle obscure et étriquée, la jeune fille était envahie par une appréhension qui ne la lâchait plus : cette sortie au village marquerait la fin de l’innocence, la fin du rêve.
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MessageSujet: Re: Et quand le pire s'en mêle [PV]   Et quand le pire s'en mêle [PV] EmptyDim 5 Oct - 15:00:41

Le retour du Seigneur des Ténèbres ne s'était pas exactement déroulé dans des conditions idéales pour la famille Lestrange-Malefoy. Bellatrix était fortement retombée dans l'estime de son Maître, et cela, elle ne se le pardonnerait jamais, même si elle tentait tout pour que LUI, l'excuse, et lui redonne sa confiance passée. N'avait-elle pas été sa plus fidèle servante ? N'avait-elle pas enduré le froid et l'obscurité n'ayant plus pour elle que sa seule foi, afin de lui rester loyale ? Et aujourd'hui, IL la considérait comme une incapable, la plaçant au niveau des sangs-de-bourbe et autres vermines, elle son ancien bras-droit. Tandis que Rogue s'attirait ses bonnes grâces en réparant le fiasco du Ministère, lui qui ne s'y était rendu à aucun moment pour venir en aide à ses alliés. Il était resté dissimulé dans les coulisses, tout tremblant dans les jupons de Dumbledore. D'après lui, sa lâche défection était la preuve de son allégeance envers leur Maître, qui lui aurait donné l'ordre d'espionner un vieillard sénile. Une excuse de plus pour éviter les audacieux importuns qui s'aviseraient de lui demander, où, exactement, se situait sa loyauté. Pour Bella, c'était vite vu; Rogue avait passé trop d'années auprès du Directeur de Poudlard pour être encore un tant soit peu digne de confiance. Si tu n'es pas avec nous, alors tu es contre nous. A cette conviction venait s'ajouter son antipathie naturelle pour le personnage, qu'elle supportait d'autant moins qu'il lui avait usurpé sa place de première confidente du Seigneur des Ténèbres. Cependant, était-il possible de l'abuser au point qu'IL soit incapable de remarquer la traîtrise de Rogue ? Quels arguments ce dernier avait-il bien pu avancer pour ne pas être exécuté sur le champ lors de son retour au sein des Mangemorts ?

Ces interrogations taraudaient Bellatrix, qui ne parvenait pas à savoir comment réagir. L'inactivité renforçait son humeur maussade, à tel point que la pauvre chérie en était réduite à torturer les rats et autres charmantes créatures qui venaient à s'approcher du Repère, dans lequel le Lord l'avait "consignée", la rendant responsable de l'échec de juin dernier. Elle ne doutait pas que ses compagnons d'infortune du Ministère subiraient un châtiment plus ou moins égal à leur retour d'Azkaban, mais en attendant, elle était la seule Mangemorte à se tourner les pouces dans leur QG. Une situation ironique quand on songeait que son cher cousin - que son âme erre dans les tourments de l'enfer pour l'éternité - s'était trouvé dans la même position quelques mois auparavant, pour le camp adverse. Elle s'était donc rendue avec enthousiasme auprès de son Maître lorsqu'IL lui avait fait de nouveau l'honneur de l'appeler, après plusieurs semaines de silence méprisant. IL avait une mission à lui confier, et souhaitait qu'elle emmène avec elle l'un ou l'une de ses collègues. La moue boudeuse qu'arborait son visage depuis un certain temps avait aussitôt disparut pour laisser place à un sourire, et dans ses yeux, brillait une lueur d'enthousiasme nouveau. Bella s'était confondu en remerciements pour la clémence et la confiance du Mage Noir, jurant sur sa vie – la seule chose qu’elle aimait en-dehors du Seigneur des Ténèbres, sur lequel jamais elle n’aurait osé jurer – qu’elle ne le décevrait plus.

Dès qu’elle était sortie de la pièce où s'était déroulée son entrevue avec le Lord, le visage de Bellatrix avait retrouvé sa morgue et sa suffisance habituelles. De nouveau, elle allait pouvoir faire ses preuves ! Se racheter une réputation, laver les tâches de la honte, faire disparaître son erreur sous les traits de ses nouvelles actions menées à bien, et avec succès. Elle s'était rendue immédiatement dans le salon du repère, afin de choisir dès à présent celui ou celle qui l'accompagnerait pour cette mission. Quelle ne fut pas sa déception lorsqu'elle trouva un gamin occupé à écrire ! Ce devait certainement être passionnant pour qu'il ne daigne pas la saluer, mais ce n'était cependant pas une excuse à tant de grossièreté. Heureusement pour lui, dans l'excitation encore toute fraîche de son statut de future amnistiée, elle décida de passer sur cette impolitesse. La Mangemorte s’assura tout de même qu’aucun de ses autres collègues n’était présent, avant de se contenter du garçon. Elle le jaugea un instant du regard, puis lui ordonna d’un ton sec, auquel on ne refuse rien, de la suivre sur-le-champ jusqu’à la Cabane Hurlante. Le jeune homme avait immédiatement transplané. Bella, elle, était d’abord passé dans sa chambre, chercher une cape et un masque. Lorsqu’elle parvint dans le cabanon délabré, il était là à l’attendre. Elle prit quelques minutes pour lui expliquer quelles étaient les directives du Seigneur des Ténèbres, sans lui expliquer en quoi elles seraient utiles à leurs causes. S’il était assez intelligent pour le comprendre, tant mieux, sinon, tant pis. Tant qu’il n’aurait pas montré de capacités particulières, il ne serait qu’un pion parmi tant d’autre, seulement moins récalcitrant que ceux qu’elle était obligée de soumettre à l’Imperium lorsqu’elle voulait les voir servir SON nom.

Une fois que ce fut fait, ils se dirigèrent vers les ruelles les plus désertées de Pré-Au-Lard. Dans chaque ville, même un charmant village comme Pré-Au-Lard, il y avait ces passages qui n’étaient jamais exposés au soleil, et que l’on hésitait toujours à emprunter, de peur d’être happé par l’ombre et la solitude qui y régnait. A moins de ne pas être aussi seul qu’il ne le semblait au premier abord. Etrangement, les élèves de Poudlard aimaient pourtant à y pénétrer, pour prouver leur bravoure ou tout simplement pour s’adonner à des trocs que leurs parents, professeurs, ou tout autre représentant de l’autorité, n’approuveraient certainement pas. Ces impudents n’oseraient sans doute plus jamais se promener seuls, de nuit ou en plein jour, lorsque les deux Mangemorts en auraient terminé d’avec eux. Bella se sentait habitée d’une joie plus grande au fur et à mesure que le temps s’écoulait. La course des aiguilles ne tarda pas à leur apporter sur un plateau ce qu’ils attendaient.
Tapis dans l’obscurité, ils avaient vu s’approcher trois fillettes, chacune guère plus haute que trois pommes. Leur taille aurait pu faire douter de leur appartenance à Poudlard, si elles n’avaient pas porté leur uniforme. Deux Gryffondor, en compagnie d’une Serpentard, et qui ne se battaient pas comme des chiffonnières. Voilà une chose qu’il n’était pas donné à tout le monde de contempler dans sa vie. Un spectacle écœurant auquel les deux criminels allaient mettre fin, sans aucun remords.


- Depuis quand les premières années ont-ils le droit de venir à Pré-Au-Lard ? Il me semble que ces trois vermines méritent une punition…

A ces mots, James Kirkby, c’était le nom du jeune homme, elle venait de s’en rappeler, eut un sourire. De toute évidence, Bellatrix n’était pas la seule à se délecter d’avance de la peur qui suinterait des gamines comme le pus d’une plaie, des cris qui trancheraient bientôt le silence pesant de la ruelle. Une partie de plaisir, qu’il était temps d’entamer. Elle regarda Kirkby s’avancer vers les trois petites, leur demandant du ton mielleux de celui qui ne pense pas un mot de ce qu’il dit, si elles étaient perdues et avaient besoin d’aide. La réaction fut immédiate : une Gryffondor inventa un mensonge plus gros qu’elle, arguant qu’elles avaient un rendez-vous, et la seconde ajouta qu’elles étaient en retard. Devant tant de bravoure, le sourire de Bella s’élargit. Elle sembla ne faire qu’un pas, d’une démarche féline, et se retrouva derrière les trois gamines, désormais encerclées.

- Oh, vous n’allez pas déjà nous quitter ? demanda-t-elle avec une moue boudeuse.

Puis, adoptant une voix de gamine, que ses cordes vocales rendaient encore plus aigue que son ton normal, elle poursuivit en tapant des mains, dans un enthousiasme hystérique :


- D’abord, on joue ! Et je veux jouer au loup-garou !

Son ton redevint soudain beaucoup plus calme, bien plus inquiétant tandis qu’une lueur malveillante s’allumait dans ses yeux et sortait sa baguette, son sourire de folle restant gravé sur son visage :

- Si j’t’attrape, j’te mange…
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MessageSujet: Re: Et quand le pire s'en mêle [PV]   Et quand le pire s'en mêle [PV] EmptyJeu 6 Nov - 16:59:03

Si l'homme qui leur avait parlé était effrayant, ce n'était rien en comparaison de la femme qui l'accompagnait. Sa simple présence donnait à Daithe la chair de poule, mais le pire fut sans doute lorsqu'elle leur parla. Elle s'était retrouvée « comme par magie » derrière les trois filles.

 « La fuite est désormais exclue » pensa Daithe.

La femme répondit à la confirmation de Cherry des propos qu'avait tenu Daithe quelques instants auparavant. Elle avait une voix un peu trop aigue qui écorchait les oreilles et c'est en affichant une moue boudeuse qui ne la rendait que plus effrayante qu'elle leur dit :


- Oh, vous n’allez pas déjà nous quitter ?

Le pire fut cependant lorsqu'elle s'écria en tapant des mains, d'une voix de petite fille encore plus suraigüe :

- D’abord, on joue ! Et je veux jouer au loup-garou !

Daithe était tétanisée, son regard était pétrifié, elle s'était retournée sans vraiment réaliser vers la femme, tournant ainsi le dos à l'homme. Si au départ la Gryffondor avait eu la chair de poule, à cet instant elle avait l'impression de ne plus avoir de chair du tout, comme si tout son corps était soudain devenu pierre.
Une lueur étrange qui n'annonçait rien de bon apparut dans les yeux de la femme en face d'elle et elle dit d'un ton qui avait perdu tout son enthousiasme de petite fille :


- Si j’t’attrape, j’te mange…

Daithe était si apeurée, prise d'une sorte de perte totale du contrôle qu'elle pensa :

 « Elle ne va quand même pas nous manger... »

Non, bien évidemment qu'elle n'allait pas les manger, mais elle pouvait bien les tuer ou les torturer pendant des heures et les réduire en petits morceaux. Le regard de Daithe était soudainement passé du visage au rictus diabolique de la sorcière à la baguette qu'elle tenait dans sa main.
Elle sentait à côté d'elle la présence des deux filles qui elles n'ont plus ne semblaient avoir bouger, d'ailleurs la serpentard n'avait pas ouvert la bouche depuis le début. Que pouvait-elle faire, que pouvait-elle dire ? Daithe avait sa baguette dans sa poche, mais la femme verrait tout de suite qu'elle était en train d'attraper sa baguette. Et d'ailleurs, même si elle arrivait à la sortir, que pourrait-elle bien faire ? Même si elle avait le temps, ce qui était déjà pure afabulation, de lancer un des quelques sorts qu'elle connaissait, il était complétement improbable que cela fasse quoi que ce soit à une sorcière adulte, expérimentée et dangereuse. Daithe avait pensé à se défendre jusqu'au bout lorsqu'elle avait compris les intentions inamicales de l'homme, mais à présent elle se rendait compte à quel point cela avait été puéril. Aussi puéril que de croire que cet après midi à Pré au Lard serait des plus amusants.
En plus de ces reflexions qui ne la menait nulle part, Daithe était persuadée d'avoir déjà vu ces yeux étranges, ce visage...mais où ? Où avait-elle pu entrapercevoir cette expression démente ? Elle était persuadée de ne jamais avoir croiser cette femme, sinon il y aurait eu peu de chance qu'elle soit encore en vie, plantée dans une ruelle à attendre une mort certaine.
Si elle ne pouvait mettre sa main dans sa poche, elle pouvait toujours effleurer la main de Cherry, peut être que celle-ci aurait une idée lumineuse ? Ou alors Alison qui n'avait pas souffler mot ?
Daithe fit bouger de quelques millimètres sa main et effleura celle de la gryffondor, il n'y avait pas de réel message dans ce geste, juste pour dire je suis encore là, il faut faire quelque chose. Faire quelque chose mais quoi ?

Pendant que Daithe, le regard à nouveau posé sur le visage de la femme, effleurait la main de Cherry, son visage se glaça d'horreur. Elle savait exactement où elle avait vu le visage de cette femme. Un visage de démente au milieu d'une foule d'autres, placardé sur toutes les vitrines de Pré au Lard... Cette femme était une criminelle échappée de la prison des sorciers et au vu de son attitude, elle n'avait certainement pas été victime d'une erreur judiciaire.

Voilà qui n'annonçait rien de bon pour les trois élèves de Poudlard...
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  • James Kirkby
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MessageSujet: Re: Et quand le pire s'en mêle [PV]   Et quand le pire s'en mêle [PV] EmptyMer 19 Nov - 20:16:45

Les doigts crispés sur sa baguette, James observait, derrière son masque, le visage de Bellatrix Lestrange en songeant qu'il valait mieux être du même côté qu'elle. Etant une Mangemort connue et reconnue, elle n'avait plus besoin de se masquer pour commettre ses forfaits, et son jeune collègue pouvait donc voir chacune de ses expressions, tantôt folles, tantôt sadiques... Finalement, même s'il peinait à se l'avouer, lui-même ne se sentait pas tranquille en compagnie de Bellatrix. Il la connaissait peu, mais savait, comme tout Mangemort, quel fanatisme était le sien ; et il craignait de ne pas la convaincre de sa propre ferveur, qui pourtant ne faisait aucun doute. Que la dame Lestrange le juge tiède, et elle n'aurait pas peur de le châtier aussi cruellement qu'elle le pourrait. Bien sûr, elle n'irait pas jusqu'à le tuer, les exécutions de Mangemorts étaient le domaine réservé du Maître, et Bellatrix avait trop de respect pour Lui pour ne pas accepter ce fait... Mais elle avait largement assez d'imagination, d'après la rumeur, pour punir un Mangemort jugé trop timoré. Il fallait donc la convaincre de son zèle, de sa dignité, par un comportement aussi dément que le sien... Chose étrange, James parvenait très bien à faire preuve de cruauté en compagnie de n'importe qui, mais se savoir observé par Bellatrix Lestrange, une figure parmi les Mangemorts, l'intimidait. Il laissa la femme prendre la direction des opérations, en espérant se contenter de ce rôle de subalterne ; elle avait commencé par se moquer des trois gamines, d'une insupportable voix d'enfant contrefaite, avant d'annoncer qu'elle voulait jouer. Au loup-garou. James n'avait pas la moindre idée de ce qu'était ce jeu, mais le ton hystérique de Bellatrix lui suffisait ; c'était le signal de la curée, voilà tout. Les enfants ne s'y étaient pas trompées, d'ailleurs ; leurs mains se rejoignaient, leurs regards se cherchaient, et leurs respirations semblaient s'accélérer... Elles avaient compris, elles savaient désormais entre quelles mains peu recommandables elles étaient tombées, et elles se demandaient peut-être laquelle allait mourir la première...
Fascinées par Bellatrix, les trois gamines semblaient avoir oublié James, dont la discrète présence était réellement moins inquiétante que les glapissements de sa consoeur. Profitant de cet oubli, le jeune Mangemort intervint soudain, pour le plaisir d'accroître la peur de ces demoiselles :


-Moi, je n'aime pas le jeu du loup-garou. Je préfère jouer à... voyons... à "stop ou encore". Vous connaissez ? je vous lance un sort, et ma collègue dit "stop" ou "encore". Si elle dit "stop", c'est à elle de lancer un sort... Un jeu très intéressant, vous allez voir. Vous bien sûr, vous n'avez pas besoin de baguettes. Levez donc les mains...

Sur la fin, pour donner l'ordre, sa voix s'était faite moins cordiale, plus menaçante. Il consulta Bellatrix du regard, et lut une approbation sur son visage fin ; il leva donc sa baguette, hésita longuement sur la cible, visant tantôt l'une, tantôt l'autre, et finit par se décider en une fraction de seconde. Baguette pointée sur la gamine choisie, il murmura une formule peu connue, une variante de l'Incarcerem, mais qui emprisonnait la victime dans des liens de fer brûlants. Un sourire aux lèvres, James exerça une légère torsion du poignet, pour serrer les liens et augmenter la chaleur. Concentré sur sa tâche, il ne voyait plus le visage de Bellatrix et attendait qu'elle dise l'un des deux mots du jeu.


[HJ : je vous laisse choisir qui reçoit ce sort... je suis gentil, hein ?^^]
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MessageSujet: Re: Et quand le pire s'en mêle [PV]   Et quand le pire s'en mêle [PV] EmptyJeu 20 Nov - 22:27:33

Bellatrix s'amusait comme une folle. En réalité, elle l'était bel et bien, et ce n'était plus un secret pour personne. Oui, l'idée de torturer quelques âmes innocentes fraîchement sorties de la bulle de protection que leur offrait jusqu'à ce jour-là, Poudlard, la réjouissait au plus haut point. D'autant plus que les trois minois des fillettes ne lui disaient absolument rien. Ce qui signifiait de toute évidence, qu'elles n'étaient pas des sang-pures. Et dans la politique extrémiste de Bella, cela signifiait qu'elles étaient des sang-de-bourbes, ni plus, ni moins. Il était d'ailleurs impossible de faire moins. En avisant l'insigne Vert et Argent de la petite rouquine, qui traduisait son appartenance à la noble maison de Serpentard, l'ex-détenue d'Azkaban pensa que Salazar devait se retourner dans sa tombe. Du temps où elle-même était à Poudlard, ainsi que sa famille, belle-famille et leurs amis, ils prenaient tous un malin plaisir à lyncher les impurs. Ils n'avaient jamais laissé aucune trace de leurs actions, et n'avaient pas revendiqué haut et fort la gloire qui leur revenait, mais tout le monde savait qu'ils étaient à l'origine de ce genre d'évènements.

Et aujourd'hui, la Mangemort se délectait à l'idée de réitérer ses exploits passés. Bien sûr, elle ne s'attaquait plus à des jeunes gens de son âge, mais elle agissait toujours dans un but purificateur, et plus particulièrement, elle allait prendre soin de nettoyer la maison des Serpents. Voilà à quoi son esprit dérangé pensait tandis qu'elle prenait un malin plaisir à terroriser les fillettes qui s'étaient aventurées dans la ruelle. Bella savourait chacune des émotions qui passait sur les trois petits visages, à commencer par la peur qui les engloutissaient lentement, ne cessant de raffermir sa prise autours d'elles à chaque instant qui passait. Elles étaient manifestement très effrayées à l'idée de se retrouver seules, coincées en leur compagnie sans échappatoire, mais la criminelle ne se sentit redevenir chasseresse que lorsque ses proies furent suffisamment terrifiées pour ne plus bouger. Elles s'étaient immobilisées, déroutées, choquées, le souffle court et la respiration saccadée, mais qui adoptait un rythme trop rapide pour être normal. Pourtant, leur bouche entrouverte, cherchant définitivement la goulée d'air frais qui les sortiraient de leur torpeur et de leur cauchemar, était incapable de lâcher un mot, un cri. On pouvait presque entendre les battements de leur coeur jouer un requiem en crescendo, où les notes s'affoleraient, cherchant à éviter leur fin inexorable, se répétant infiniment pour mieux dissimuler leur évaporation dans les airs. Elle eut un sourire moqueur en voyant l'une des Rouge et Or tenter de soutenir sa camarade, par un contact bref, mais pas des moins forts. Ce simple geste appelait à la résistance, dans un élan de courage déplace, une témérité inconsciente qui ne récolterait que souffrance et douleur, si ce n'était la mort.

Non, la sentence finale ne devait pas être donnée. Ils étaient là pour relâcher ces adorables créatures une fois traumatisées, suffisamment marquées pour que le directeur de Poudlard saisisse le message que souhaitait lui adresser le Seigneur des Ténèbres: Albus Dumbledore pouvait se dissimuler longtemps dans son château, mais il ne pouvait assurer la protection individuelle de chacun de ses élèves. Et cette incapacité à prendre soin de ses protégés était une faiblesse sur laquelle ils pouvaient jouer, atteignant ainsi le vieillard de plein fouet. Les trois premières années ne semblaient toujours pas oser faire le moindre mouvement, hormis la Gryffondor qui avait touché la main de son amie. Elles semblaient ne pas pouvoir détacher leurs regards de Bella, dans une fascination morbide devant celle qui détenait visiblement le pouvoir de faire cesser leur vie d'un simple coup de baguette. Oh oui, elle imaginait déjà le jet de lumière verte éclabousser un à un les corps des petites filles, qui tomberaient une à une, sans aucune résistance, telles des poupées de chiffon, leurs adorables visages refermés pour l'éternité sur un sommeil sans rêves. Une nuit qui ne connaîtrait jamais d'aube, alors même que leur dernier jour ne verrait pas le coucher du soleil.

Des images délicieuses se formaient déjà dans la tête de Bellatrix, que sa baguette démangeait. Evidemment, elle ne comptait pas en finir tout de suite avec ses victimes, elle aimait jouer avec la nourriture avant de la déguster, du moins lorsque la chasse avait été trop facile pour libérer le plaisir qu'elle en attendait. Mais la rappelant à la réalité alors qu'elle se laissait entraîner dans un tourbillon de folie dévastateur, son collègue prit la relève, se rappelant ainsi au bon souvenir des fillettes, sous un jour nettement plus inquiétant que celui qu'il leur avait déjà montré, mais cependant toujours moins exubérant que Bella. Le jeune homme proposa d'ailleurs un jeu très intéressant, dont il expliqua brièvement les règles, après avoir cherché son autorisation et l'avoir trouvée, accompagnée d'un sourire appréciateur. Ce garçon se trouvait finalement être plein de ressources. Un peu plus, et la Mangemort ne regretterait plus de n'avoir eu d'autre alternative que de le prendre avec elle. Il leur ordonna de lever leur mimines bien haut. Elles étaient complètement soumises à leurs aléas d'humeur. James leva sa baguette, pointant tour à tour les gamines, faisant durer le suspens. Pendant ce temps, Bellatrix s'empressait de faire planer la menace autours d'elles, en chantonnant d'un ton des plus inquiétants, une comptine d'apparence innocente, qui revêtait alors des airs de promesse mortelle, rappelant par la même occasion leur condition. Dans ses yeux brillait une lueur sadique et ses lèvres s'étaient étirées en un sourire machiavélique


- Ainsi font, font, font
Les petites marionnettes
Ainsi font, font , font
Trois petits tours et puis...
- elle laissa un blanc, puis son sourire s'évanouissant et son regard se faisant dur, termina sèchement : -
...s’en vont.

La comptine s'acheva au moment même où James avait définitivement choisie sa victime. Il lança le sortilège, et les cris qui percèrent le silence devenu en une fraction de seconde, aussi pesant qu'avait du être la voûte des cieux pour Atlas, furent comme une bouffée de cigarette pour un accro en manque depuis plusieurs jours, aux oreilles de Bella. Depuis combien de temps n'avait-elle pu écouter cette musique formidable retentir autours d'elle ? La symphonie enchanteresse de la torture, dont elle et son collègue étaient les chefs d'orchestre. Le morceau ne pouvait être que parfait, et les instruments répondaient forcément tôt ou tard aux mouvements de baguette qu'ils effectuaient. Tout alors n'était plus qu'harmonie, alors que justice était donnée, et que les sang-de-bourbes et les rejetons des traîtres expiaient une partie de leur péché, celui d'exister. De toutes les manières, seule la mort pouvait les laver entièrement de la honte qu'ils représentaient et ils n'étaient généralement pas volontaires pour la purification si personne n'était là pour les y encourager. Aussi les Mangemorts étaient-ils là pour leur rappeler où se trouvait leur devoir, en utilisant des arguments convaincants, et en achevant la tâche si celle-ci était trop difficile à surmonter. Oui, il s'agissait au final de nettoyer la population sorcière de fond en comble, en n'en conservant que les meilleurs éléments. Un service admirable rendu au monde, pour lequel ils n'étaient récompensés que par la prison et un châtiment qui n'aurait du être appliqué qu'aux traîtres impurs; le baiser du Détraqueur. Mais leur cause humanitaire finirait par triompher s'ils s'y mettaient avec suffisamment d'ardeur et d'enthousiasme, Bellatrix en était persuadée. Elle jeta un regard amusé à la fillette qui s'était tordue de douleur, et prononça la sentence d'un ton tranquille et velouté, sans cesser de la fixer, cherchant à capter son regard.

- Encore.

La meurtrière faisait habilement tourner sa baguette entre ses mains, comme s'il ne s'agissait là de rien d'inhabituel ou d'illégal, et qu'elle eût été en train de parler de la pluie ou du beau temps. La tension palpable contrastait étrangement avec son visage calme, et détendu, sa voix froide et posée, sans un seul tremblement. Pourtant, on devinait derrière ce masque les yeux de la folie, qui attendait avec impatience que vienne son tour de regagner la scène pour y laisser exploser toute la cruauté et l'incohérence dont elle serait capable, au point même, si le jeune homme n'avait pas été présent, de faire le pas de trop, et de déplaire à son maître, le fanatisme. Aussi Bella concentrait-elle son attention dans les gestes qu'elle produirait ensuite, afin de ne pas déroger aux ordres du Lord, auquel revenait son admiration sans borne.
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MessageSujet: Re: Et quand le pire s'en mêle [PV]   Et quand le pire s'en mêle [PV] EmptyLun 19 Jan - 14:17:43

[HJ : Désolée Cherry je poste à ta place j'espère que tu m'en voudras pas mais comme ça fait un moment maintenant que tu m'as dis que tu posterais et que tu ne l'as pas fait...désolée aussi envers les deux mangemorts pour leur longue attente]



Était-ce cela la mort ? Avait-elle été un tel monstre pour mériter d'être envoyée en Enfer ? Non, Daithe ne croyait pas en l'Enfer, la mort était censée être le néant, le calme absolu et la formule qu'avait prononcée l'homme n'était pas la formule de mort. Alors, où était-elle ?
Elle ne pouvait parler de douleur, non à ce stade là le terme douleur est tout bonnement inapproprié.

Les langues de feu qui emprisonnaient son corps la brûlaient à un tel degré qu'il était presque impossible qu'elle ne soit pas encore tombée en cendres. Mais ce n'était pas tout, les longues cordes de flammes semblaient entrer profondément dans sa chair, lui tailladant la peau. Après tout le mélange des deux permettait de cautériser la plaie, cela éviterait une infection à la rouge et or.

Pourtant la brunette aurait été incapable d'analyser la situation, encore moins avec humour. Ce sort était décidément une perfection de sadisme. La douleur n'était pas suffisante pour que la victime tombe dans l'inconscience et ne sente plus la douleur tellement elle était forte, non la brûlure était ressentie dans toute son ampleur. Chaque contact entre les langues de feu et la peau de Daithe provoquait en elle une douleur qui ne saurait trouver de description suffisante pour en rendre compte pleinement. Qui aurait pu imaginer qu'une telle souffrance puisse exister ? Elle avait lu de nombreux ouvrages mais jamais aucun d'eux n'avaient su décrire avec exactitude ce qu'elle ressentait en l'instant. Il était d'ailleurs impossible de décrire cela avec des mots. Non, nul terme n'aurait pu permettre de représenter ce qu'elle éprouvait en cet instant.

Daithe ressentait tout, aucun de ses sens ne semblait vouloir soudain cesser de fonctionner. Ses yeux étaient toujours grands ouverts mais elle ne distinguait que vaguement les formes et les couleurs en raison des larmes qui lui brouillaient la vue. Le pire était sans doute l'odeur de chair brûlée qui lui montait lentement dans les narines la renvoyant à sa douleur. Comme si elle aurait pu l'oublier un seul instant.
Quelque chose n'était pas normal et dérangeant. Quelqu'un criait. Mais qui ? Ses tympans lui donnaient l'impression qu'ils allaient exploser tant les hurlements étaient forts et déchirants.
C'est alors qu'elle comprit que c'était elle qui hurlait de la sorte. Dès l'instant où elle prit conscience que sa bouche était grande ouverte et que ce cri était le sien, elle hurla encore plus fort. Cette prise de conscience lui donna l'impression que les brûlures s'intensifiaient de plus en plus.

Cela ne finira donc jamais ? Daithe était trop occupée à hurler pour prononcer la moindre parole. Son cerveau semblait lui aussi être en train de se consumer à cause de la douleur. Mais dans l'absence totale de pensées qui habitait son cerveau en raison de la souffrance insupportable, quelques unes semblaient filtrer.

Tuez moi. Tuez moi. Pitié que cela s'arrête. Pitié tuez moi, tuez moi maintenant.

Comment avait-elle pu l'espace d'un instant songer à défendre chèrement sa peau, non, la seule chose qu'elle désirait à présent c'était qu'ils la tuent, oui mourir enfin pour être délivrée de cette torture. Elle sentait la folie s'emparer peu à peu de son esprit. Son cri s'élevait toujours plus déchirant, écorchant ses tympans comme jamais.

Soudain tout fut fini. Le hurlement cessa. Elle réalisa alors qu'elle était étendue sur le sol, elle ne se rappelait pas être tombée. La torture lui avait semblé durer depuis des heures, des jours, des siècles même. En réalité cela n'avait duré qu'à peine quelques minutes.

C'est alors qu'une voix tranquille prononça un mot, un seul :


« Encore »


La terreur s'empara soudain de la gryffondor. Pire que la première fois où elle ne s'attendait pas à ce qui allait lui arriver. Toute la différence de la douleur qui l'attendait était là. Maintenant, elle savait...
Elle pouvait par avance ressentir les brûlures bien que comme tout souvenir elles étaient bien moins douloureuses. Elle tentait en vain de fixer son regard sur quelque chose mais elle en était incapable. Ses yeux ne cessaient de tourner dans leurs orbites. Elle aurait voulu crier, supplier, se jeter au pied de la femme qui venait de prononcer sa sentence, la prier de l'achever au lieu de lui faire subir cette torture à nouveau. Et elle n'aurait pas eu honte, non son orgueil de lionne n'aurait même pas daigner se manifester, son courage n'aurait même pas pu lui permettre de se relever, non pas l'ombre d'un instinct de survie, nulle volonté de se battre, nul désir de supporter fièrement la douleur. Qui avait pu inventer de pareilles inepties ? Qui avait pu songer un jour à subir la torture en silence ? Qui avait oser émettre l'idée que les Gryffondors devaient prouver leur courage ? Sans doute quelqu'un qui n'avait jamais connu pareille douleur. Dans pareille circonstance la seule preuve de courage était de se traîner aux pieds du bourreau et de supplier, de prier celui-ci de lui accorder la mort. Oui la mort était une grâce, un cadeau divin face à cette souffrance. Mais Daithe n'eut pas le temps de se traîner aux pieds de la mangemorte.

Les brûlures revinrent. Il était évident que le souvenir de cette douleur était une tendre caresse comparée à ce qu'elle ressentit lorsque les langues de feu l'enveloppèrent à nouveau. Cette deuxième fois fut plus terrible que la première. Qui l'eut cru ? Ainsi le paroxysme de la douleur avait son propre paroxysme. Peut être était-ce parce qu'elle s'attendait à ce qu'elle subirait que ce fut encore plus douloureux. Ou peut être était-ce parce que les langues de feu tailladaient les brûlures déjà existantes ?

Cette fois Daithe sembla ressentir chaque chose avec plus de puissance que la fois précédente, elle sentait chaque partie de langue de feu s'enfoncer dans sa chair, chaque infime millimètre de la corde brûlante enflammer sa peau. Elle pouvait aussi sentir le sol sous elle et les coups qu'elle se donnait en se tapant dessus en raison des spasmes qui l'agitait semblant enfoncer un peu plus la liane enflammée dans son épiderme. Elle sentait la sueur coller ses longs cheveux d'ébène, elle sentait ses poings se serrer avec violence, elle sentait son coeur battre à tout rompre. Elle n'avait jamais eut une telle conscience de chaque partie de son corps, justement au moment où elle aurait voulu ne plus rien sentir du tout.
Elle n'entendait plus son hurlement, était-elle devenue sourde ou son corps trop épuisé par ce supplice ne pouvait plus émettre le moindre son ?
Le martyre semblait ne jamais vouloir s'arrêter. Depuis combien de temps vivait-elle ce calvaire ? Cent ans ? Mille ans ? L'éternité ? Nul ne viendrait donc mettre fin à son tourment ? La mort ne devait-elle pas venir la délivrer ?
Mais son esprit était trop préoccupé par la torture qu'on lui faisait subir pour pouvoir songer à quoi que ce soit. A ce stade il semblait qu'elle n'était même plus capable de supplier mentalement qu'on l'achève, elle n'était plus capable de rien. Avait-elle seulement été un jour dotée de pensée ? Y avait-il eu une époque où son esprit avait été occupé à autre chose qu'à supporter ce martyre ? Existait-il autre chose en ce monde ?
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MessageSujet: Re: Et quand le pire s'en mêle [PV]   Et quand le pire s'en mêle [PV] EmptyDim 27 Sep - 21:44:49

Ce qu’aurait dû être leur sortie à Pré-au-Lard : elles trois gambadant joyeusement dans le village, faisant leurs emplettes, visitant la Cabane Hurlante (en enfermant Basley dedans par la même occasion). Une balade paisible, loin des règlements stricts et étouffants du Château. Ce qu’était devenue leur escapade enchanteresse : un cauchemar éveillé. Jamais Cherry n’avait autant regretté de ne pas avoir suivi les règlements à la lettre. Jeune et con, comme on dit. Quand on nous dit que quelque chose est interdit, on va le faire automatiquement, par curiosité, par rébellion, ou juste comme ça, pour embêter. Bloody Dumby, ce vieux papy gâteux aurait dû détruire tous les passages secrets menant à Pré-au-Lard. C’était trop de sa faute si elles se retrouvaient dans cette galère, d’abord. Même que Cherry elle lui collerait un procès pour négligence si… Si elle revenait vivante.

Cette pensée la glaça. Elle n’était pas sure de retourner à Poudlard un jour. Les croque-mitaines n’avaient pas l’air décidé à les laisser partir, loin de là. Le masque avec la voix de petite fille hystérique semblait complètement taré. Et le jeu du loup-garou, non ça la branchait pas plus que ça. C’est alors que l’autre prit la parole.

« Moi, je n'aime pas le jeu du loup-garou. Je préfère jouer à... voyons... à "stop ou encore". Vous connaissez ? je vous lance un sort, et ma collègue dit "stop" ou "encore". Si elle dit "stop", c'est à elle de lancer un sort... Un jeu très intéressant, vous allez voir. Vous bien sûr, vous n'avez pas besoin de baguettes. Levez donc les mains... »

Visez Daithe, visez Alison- surtout Alison-, visez tout le monde sauf moi, par pitié. Cette idée s’était à peine formulée dans l’esprit de la gamine qu’elle la rejeta avec honte. Non, elle ne devait pas penser ça, elle était à Gryffondor bon sang, elle était hardie, courageuse et tout et tout. Les trois élèves allaient affronter ça ensemble. Mais s’il vous plait, pas moi, pas moi, pas moi, ces quelques mots résonnaient dans l’esprit de la fillette en boucle, et tout aussi lâches que ces mots aient été, même si Cherry en avait honte, elle les pensait. Un geste brusque du masque, le jeu avait commencé. Tu parles d’un jeu. La Rouge-et-Or se raidit, ferma les yeux, se préparant à souffrir, mais le hurlement déchirant qui s’éleva à côté d’elle lui fit comprendre qu’elle n’était pas encore le jouet des masques. Pas encore. La peur est une sensation pire que tout. Une fois qu’elle nous envahit, impossible de s’en débarrasser, et le pire c’est qu’elle nous rend lâche. Cherry savait que c’était Daithe qui hurlait à ses côtés, mais elle était incapable de bouger, tétanisée, incapable de venir en aide à sa camarade. Le hurlement cessa soudain, la blonde n’osant toujours pas regarder Daithe, les yeux résolument fixés sur le sol, quand la tarée sadique prononça un seul mot, qui relança le cauchemar.

« Encore. »

Le même hurlement à glacer le sang, Daithe, à nouveau. Ils allaient la tuer, ils allaient tuer sa camarade de maison à même pas un mètre d’elle, et elle, elle ne bougeait pas, priant pour que cela s’arrête, et priant en même temps pour ne pas être la prochaine victime. C’était de sa faute si les trois filles se retrouvaient ici. C’était elle qui avait voulu aller à Pré-au-Lard en premier lieu. A cause de Cherry et de son arrogance immature, à cause de sa prétention à l’égard du règlement, elle s’était mise dans de gros gros problèmes. Et la Gryffondor avait entraîné ses camarades avec elle. C’était de sa faute, c’était elle qui devait trinquer. Mais non, non, bouge pas, reste immobile, sinon c’est toi qui finiras par terre en train de hurler. L’instinct de survie rend lâche. Mais de toute façon, elles allaient toutes y passer, pas vrai ? Même si la gamine essayait de refuser cette vérité inéluctable, elle le savait au plus profond d’elle-même : elle ne couperait pas à la souffrance, à la douleur. Alors autant accélérer les choses.

« ARRETEZ !!!!!!!!!! »

Juste un cri, qui fut étouffé par les hurlements de Daithe. Cherry regarda alors pour la première fois depuis le début sa camarade, et la vue de son visage défiguré par la douleur la rendit folle furieuse. Sa peur avait disparu, remplacée par un accès de rage incontrôlé, qui lui fit perdre toute sa raison. Après tout, les croque-mitaines devaient bien avoir des points faibles, non ? Un sorcier au courant de l’actualité aurait reconnu les masques comme des mangemorts, mais pas Cherry, qui en ignorait jusqu’au terme, la laissant dans l’ignorance la plus totale quant aux capacités de leurs agresseurs. C’est cette ignorance cumulée à sa fureur qui la poussa à se jeter sur le masque le plus proche, l’homme, celui qui avait jeté le sort sur Daithe. Ils ne devaient pas s’attendre à ce que les enfants ripostent, la gamine avait donc un dixième de seconde pour agir à peine, et elle fit ce que son instinct primaire immédiat lui dicta : elle se jeta sur l’homme pour le mordre au bras, celui qui tenait la baguette magique. Les dents de la Gryffondor s’enfoncèrent dans la chair du croque-mitaine, tandis qu’elle s’agrippait de toutes ses forces à son bras pour lui faire baisser sa baguette magique, et qu’elle essayait de lui donner des coups de pied dans le tibia par la même occasion.
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  • James Kirkby
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MessageSujet: Re: Et quand le pire s'en mêle [PV]   Et quand le pire s'en mêle [PV] EmptyJeu 29 Oct - 11:14:17

L'une des gamines s'était effondrée, hurlant de douleur, d'une voix aiguë de fille qui exaspéra James. Voilà pourquoi il préférait tourmenter des hommes ; les voix féminines lui perçaient les tympans, surtout lorsqu'elles appartenaient à de jeunes femmes capables de battre tous les records de volume sonore. Mais Bellatrix avait choisi, et son acolyte n'avait qu'à s'incliner... Ce qu'il faisait de bonne grâce ; la redoutable Mangemort était, après tout, l'une des plus proches du Seigneur des Ténèbres, et un mot d'elle pourrait avoir des conséquences non négligeables ; qu'elle se plaigne du jeune homme, et il serait condamné, d'un simple mot, aussi facilement qu'on jette une bouteille de Bièraubeurre après l'avoir vidée. Mais qu'elle apprécie sa compagnie, et elle pourrait lui permettre de s'élever dans la hiérarchie... De toute façon, il émanait de sa personne une autorité que James, en homme conciliant qu'il était, n'aurait pas eu l'idée de contrarier. Il ne s'était jamais opposé à l'autorité, quelle qu'elle fût, préférant de loin obéir tranquillement que risquer des problèmes ; avec Bellatrix, il se conformait à son éternelle ligne de conduite, fidèle second de la brune, n'apportant sa touche personnelle que pour des questions secondaires.

Lassé d'entendre glapir, il donna un coup sec de baguette, faisant cesser le sort sur la gamine ; ce sortilège avait un avantage, qui était que la douleur s'arrêtait aussi brusquement qu'elle avait commencé, laissant la victime face à une impression de vide très étrange ; c'était comme si plus rien n'existait en dehors de la souffrance, et son absence vous laissait déstabilisé... Comme prévu, les hurlements s'interrompirent immédiatement, et la sentence tomba, de la bouche de Bellatrix : Encore. Un sourire sous son masque, James se disposa à obéir, mais il n'eut pas le temps de relever sa baguette magique qu'une des deux gamines restées debout se jeta sur lui, en proie à un accès de rage, ou de témérité – le résultat était le même. Beau courage, au demeurant ; parfaitement démunie, elle n'abandonnait pas la lutte, et tâchait de combattre avec des armes dérisoires...

Dérisoires, mais douloureuses. James poussa un bref cri lorsque la peste planta ses dents dans son avant-bras droit ; à travers l'étoffe légère de sa robe, il sentait parfaitement la morsure. La mioche serrait les mâchoires comme une brute, avec une puissance insoupçonnée, mais cela ne lui suffisait pas ; elle jetait des coups de pied désordonnés, dont quelques-uns atteignirent les tibias de James. Tous n'étaient pas appliqués avec la même vigueur, mais il y en eut tout de même plusieurs assez forts pour faire bien mal...

Sans attendre que Bellatrix intervienne – c'eût été prouver une incompétence rare – James fit passer sa baguette magique dans sa main gauche, et, visant tant bien que mal, lança un sortilège d'Expulsion sur la gosse. La douleur l'avait rendu absolument furieux, et il était bien résolu à s'acharner sur cette vermine qui osait mordre... Débarrassé de ce parasite, il pointa aussitôt sa baguette sur elle, en lançant d'une voix moqueuse :


-Bien joué, mais on n'est pas chez les Moldus... Bon, puisque tu insistes pour prendre la place de ta copine... et puisque tu as eu l'insolence de me mordre...

Il effectua un mouvement compliqué de sa baguette, et marmonna une incantation assez longue ; le sort, un petit maléfice immonde mais injustement méconnu, faisait chauffer les dents comme du métal en fusion, causant des brûlures insoutenables dans la bouche, et l'impression atroce que les dents, les gencives, les mâchoires, la tête entière, tout allait exploser. James avait appris ce sort à Poudlard, avec les amis bizarres de son frère Edward, mais il ne l'avait plus guère utilisé depuis l'école ; mais puisqu'on était à Pré-au-Lard, c'était le bon moment pour renouer avec les jeux du collège...
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  • Cherry Arraid
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MessageSujet: Re: Et quand le pire s'en mêle [PV]   Et quand le pire s'en mêle [PV] EmptyMar 10 Nov - 20:18:00

Lorsque la fillette planta ses dents dans le bras de leur agresseur, le cri qu’il poussa ne fit que la motiver à continuer son attaque, serrant les dents sur le bras du croque-mitaine à s’en faire saigner les gencives. Les quelques coups de pied touchèrent également leur cible, qui réagit brutalement, envoyant un sortilège qui propulsa la gamine quelques mètres plus loin, droit contre le mur de la ruelle. Légèrement sonnée sous le choc, la Gryffondor reprit bien vite ses esprits, son état de fureur s’étant également calmé. Mais qu’est-ce qu’il lui avait pris de se jeter sur lui ? Regardant l’homme masqué dresser sa baguette vers elle, Cherry avala nerveusement sa salive, incapable de calmer le tremblement de son corps et son claquage de dents, envahie par une terreur soudaine. Oh mon dieu elle aurait du le laisser attaquer Daithe tranquillement, se taire, rester dans son coin, rester transparente. Elle était lâche, et cette pensée ne la dégouta même pas, oui elle était lâche, elle ne voulait pas souffrir, et encore moins mourir.

- Bien joué, mais on n'est pas chez les Moldus... Bon, puisque tu insistes pour prendre la place de ta copine... et puisque tu as eu l'insolence de me mordre...

Non, non, elle n’insistait plus, retournez faire souffrir Daithe, telles étaient les paroles que la gamine aurait prononcé si les tremblements de peur qui l’avaient envahie lui avaient permis de dire une phrase. Son impossibilité à prononcer un mot avait au moins un avantage, cela l’empêchait de supplier son agresseur, de l’implorer, remarqua une petite voix dans la tête de la Gryffondor, dans le seul coin de son cerveau qui avait réussi à garder le contrôle. Parce que oui, si la fillette avait réussi à articuler quelques mots, malgré sa fierté, malgré son écharpe aux couleurs rouge et or qui clamait son appartenance à la noble maison des Lions, dont la principale qualité était le courage, elle se serait jetée aux pieds du croque-mitaine. Elle mourrait donc en conservant sa fierté et son honneur, juste après son action kamikaze héroïque. Tu parles d’une consolation. Et en plus le masque prenait tout son temps pour lui lancer un sort, baragouinant un langage compliqué dont la fillette ne comprit goutte, alors qu’elle, tétanisée, attendait « sa punition ». L’attente, pensa soudainement la gamine, une lueur de lucidité l’envahissant, c’était pire que la souffrance, parce que… Un hurlement la coupa alors de ses pensées, un hurlement bestial qui n’avait pas grand-chose d’humain. La fillette réalisa tardivement que ce hurlement, c’était le sien.

La douleur était indescriptible car insoutenable, et la fillette avait juste l’impression que sa tête allait exploser. Ses dents la brulaient, une brulure atroce, comme si ses dents étaient passées au chalumeau. La fillette avait l’impression d’avoir du métal en fusion dans la bouche, métal qui se propageait pour mettre feu à son cerveau entier. La douleur l’empêchait de réfléchir et lui faisait peu à peu perdre conscience. C’était tout ce que Cherry souhaitait, s’évanouir, pour ne plus souffrir, mais à chaque fois que ses yeux commençaient à se clore, un pic de douleur encore plus atroce que les précédents la transperçait de part en part. La tête entre les deux mains, qui la serraient comme si cela pouvait atténuer la douleur, la Gryffondor ne pouvait s’empêcher d’arrêter d’hurler. Un hurlement continu, qui ne voulait rien dire mais qui contenait toute l’horreur de ce qu’elle vivait. Assise par terre, le dos adossé au mur de la ruelle, la fillette profita d’un moment où la douleur s’atténuait pour se dire qu’il ne fallait pas que Daithe ou Alison vive ça. C’était inhumain. Toutes ses pensées du genre torturez-tout-le-monde-sauf-moi s’étaient évanouies. Sortant sa baguette de sa poche, essayant de dépasser la douleur qu’elle ressentait pour sauver la vie de ses camarades, la Rouge leva sa baguette en direction de Daithe tout d’abord, pour marmonner un sortilège dont elle avait entendu parler mais jamais pratiqué car bien trop élevé pour son niveau, Stupéfix. Evanouies, ces camarades ne représenteraient aucun intérêt pour les croque-mitaines, la Gryffondor ne soupçonnant pas en raison de son jeune âge qu’il puisse exister des sortilèges pour annuler la stupéfixion. Le sortilège avait peu de chance de réussir vu l’inexpérience de la fillette, mais il fallait tout de même qu’elle tente sa chance, pour ses camarades. Mais une nouvelle vague de douleur se propagea soudainement en elle, et, poussant un nouveau cri de souffrance, Cherry lâcha sa baguette, son bras levé vers Daithe retombant mollement par terre, tel un pantin désarticulé, une poupée cassée. Elle avait échoué.

La fillette n’en pouvait plus de souffrir. Elle voulait juste que la douleur s’arrête, par n’importe quel moyen, même si ce moyen signifiait la fin. Tout plutôt que d’endurer des souffrances inimaginables. La seule chose qui l’empêchait de se rouler par terre en hurlant à cause de la douleur, c’est que ses jambes, sans doute en raison du choc émotionnel, ne lui répondaient plus. Serrant les dents pour retenir tout cri, la gamine releva la tête pour la première fois vers son bourreau, lui lançant un regard brouillé par les larmes. Un regard que les croque-mitaines devaient voir souvent, le regard vide de celui qui n’attend plus rien, si ce n’est la mort. Qu’on en finisse une bonne fois pour toutes, qu’on arrête le jeu. Game over.
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