Morgan dégustait tranquillement ses croissants lorsqu'il remarqua une personne qui venait de s'installer face à lui, lui masquant quelques peut le reste de la salle. Il n'y fit d'abord pas attention. Et puis cela lui parut bizarre. Cette personne ne semblait pas partager un quelconque lien avec les groupes d'élèves autour, c'était donc probablement quelqu'un qui comme lui affectionnait sa propre compagnie plutôt que celle des autres.
Mais ce genre de personne évite tout le monde, même ceux qui se comportent comme elle, alors pourquoi venait-elle sciemment à cette place ?

Il se demanda une seconde s'il ne s'agissait pas d'un de ses ennemis, mais cet ennemi l'aurait déjà attaqué d'une manière ou d'une autre dans ce cas. On ne mange pas avec quelqu'un qu'on ne peut pas voir en peinture sans en profiter pour l'emmerder.

Le brun releva les yeux. La personne se trouvait être une jeune fille de sa maison, et elle le fixait avec insistance. Apparemment elle lui voulait quelque chose, ou alors elle le confondait avec un autre. Elle semblait pourtant calme, à manger comme si de rien n'était. Et elle lui était parfaitement inconnue.
Dans sa grande paranoïa, il se demanda si elle n'était pas l'envoyée de ses ennemis. Ils devaient se dire qu'il ne se méfierait pas s'il ne la connaissait pas.
Mais ça, c'était sans compter sur le jeune Serpentard. Tout ce qui vient des humains est suspect à ses yeux. Les humains sont les seuls à cacher leurs vrais sentiments. Ils sont les seuls à vous souhaiter du mal.
Les animaux sont dangereux aussi biensûr, mais ils sont francs, et ils n'attaquent que si nécessaire.
L'Homme est l'espèce la plus sournoise qu'il soit.

Morgan cligna des yeux sans bouger. Il reposa sa nourriture et la fixa une seconde à travers ses mèches.

- ...... je peux faire quelque chose pour toi ? Demanda-t-il d'un ton neutre.

Il aurait pu se montrer plus sympathique, mais des fois que les intentions de la nouvelle venue se révéleraient hostiles, on est jamais assez prudent.

Lorsqu'il la remarqua enfin, Anazel continua de le regarder en savourant avec allégresse un pain au chocolat. Elle se servit un verre de jus de fruits sans le quitter du regard et le porta à ses lèvres avec une lenteur extrême. En plus il était dégueulasse, buvable, mais dégueulasse. Celui de Blackpool était meilleur, voir celui de chez sa … sa… mè… mère () à Kelso. Anazel s’étonna tout de même qu’ici, le jus de fruits ne soit pas meilleur. Elle détacha un instant son regard du gens en face d’elle et remarqua enfin l’horreur qu’elle avait bu : du jus de citrouille ! Arg. Elle avait été traumatisée par ce truk l’an dernier. Elle reporta son attention sur le voleur de place inconscient, en mordant sa viennoiserie pour faire passer le goût désolant de la chose. (woh la phrase !)

Il s'était arrêté de manger un instant et avait repris. Un froncement de sourcil était légèrement apparu derrière ses mèches bouclées et elle eut l'espoir de déranger un temps soit peu... ou pas. Un froncement de sourcil ! C'est tout è_é ? Elle allait l'appelé No-expression-man à ce train là !
Pendant qu’Anazel s’excitait sur le fait que quelqu’un n’ait pas réagit à sa présence, son camarade posa sa nourriture après un clignement de paupières pour demander :

-Je peux faire quelque chose pour toi ?

Oh my god ! L'innocent, il avait même pas capté ? Quoique, si il aurait capté, il se serait pas mis là, naméoh !
Anazel se leva après avoir fini son pain au chocolat, lissa sa robe de sorcier et contourna la table avec un air grave et compatissant. Elle se plaça debout près de lui. Le garçon tourna la tête, intrigué, comme s'il flippait qu'elle l'étrangle avec sa cravate ou même de l'étouffer avec de la mie de pain. Elle le fixa encore plus, paupières plissées avec suspicion, en avouant avec sérieux:

- .......... Tu m'as piqué ma place.

La parole avait sifflé entre ses lèvres.





Lol.

[HS: Et voici mon post le plus caca XDD... --"]

Le brun d’abord sans réagir, comme si elle était cinglée. « C’est tout ? tu m’pètes un caprice pour une place ? » devait être sa pensée, car oui c’était saugrenu. Non y’avait pas le nom d’Anazel McFly sur le banc, écrit sous les fesses du gars, mais n’empêche qu’une place reste une place !

Il émit un petit « ah » après plusieurs secondes, durant lesquelles Anazel s’empêcha de le snober, pour prendre son mal en patience –grande épreuve de courage et de volonté-, puis pivota la tête vers le groupe d’élèves verts et argents et se décala d’une place avec son p’tit dej’. Il ajouta avec une once d’ironie dans la voix et les yeux :

-Si mademoiselle veut bien se donner la peine ...

Tout en présentant la place vide d’une sorte de révérence qu’Anazel aurait trouvé bien placé sans moquerie. Pfeuh ! Tant qu’à faire. Elle passa ses jambes sous la table et attrapa ses consommations en face. Qu’est ce qu’il fallait pas faire dès le matin pour se sentir comme chez soi.
Anazel remercia avec détachement et bouderie le chevelu sans le regarder. Elle se fixa plutôt sur la table des Gryffondor qui semblaient converser de cours, du beau temps, et du dernier match de Quidditch, certains souriaient tous avec entrain, d’autres étaient un rien endormi. Puis lassée de la tronche des Lions, Anazel observa les têtes qui entraient dans la grande pièce.

Une fille de poufsouffle avec le visage orange et le cou blanc : elle n’avait pas peur de montrer le contraste. Elle avait un léger sourire. Anazel la regarda avec pitié.

« Nooooon… Souris pas plus, tout va foirer ! Ton font de teint va se craqueler ! AAAH o_o pitié arrête de bouger tes stigmates ! »

En plein tripe intérieur, Anazel se dit que c’était le parfait exemple d’une fille qui était venue –par accident- au casino de son père. Le souvenir de la sang de bourbe de 19 ans, complètement saoule à la bierre, s’excitant devant la roulette « COMME CAAAAAA HANNN ROULE ROULE ! », avec le string qui dépassait, la fit frissonner. Le string qui dépasse, c’est nul.

Elle s’était trompée de casino, la pauvre jeune fille.

Anazel soupira alors bruyamment, se rappelant qu’elle n’était pas seule. Une sueur froide la prit soudain : le chevelu stone avait du la capter. DAMN IT ! Elle tourna la tête lentement à sa gauche et sursauta sous les yeux noirs blasés de son vis-à-vis. Se reprenant, elle lui lança une réplique pour se rattraper.

-Bah pourquoi tu m’regardes comme ça ? T’as déjà piqué ma place, m’ennuie pas plus avec tes regards blasés !