Visite nocturne [Pv: Pansy]

Le ciel s'emplissait de Ténèbres à mesure que la nuit tombait amoureusement sur les habitations Londoniennes, les livrant à une obscurité oppressante. Les lumières vacillantes de la ville diffusait leur faible éclairage dans le quartier résidentiel ou vivait l'Allemande. La Ténèbreuse quitta sa demeure silencieuse lorsque la pendule indiqua 7 heures 30. Une couche nuageuse masquait la clarté rassurante des étoiles, et laissait présager que la pluie ne tarderait pas.

La mission qui lui incombait ce soir, en tant que recruteuse, différait catégoriquement des affaires qui l'occupaient d'ordinaire. Le Seigneur des ténèbres souhaitait recueillir de jeunes âmes dociles et dévouées pour le servir. Toute une génération d'élèves allait très bientôt finir sa scolarité à Poudlard, certains poursuivraient leur études à l'UMA, d'autres encore entreraient dans la vie active, mais tous sans exception seraient bientôt des adultes. De jeunes adultes au sortir de l'adolescence, encore pour la plupart fragiles, inexpérimentés et d'autant plus manipulables. Elle avait été de ceux là, mais elle avait muri et portait désormais un regard bien plus avisé et critique sur tout ça. On distinguait notamment parmi les Serpentards quelques éléments très prometteurs, rejetons de grandes familles de sang pur, mangemort de père en fils, tel les Malefoy par exemple. Mais, loin d'être le seul, Drago comptait dans son entourage direct quelques disciples prêts à suivre son exemple, à commencer par Crabbe et Goyle juniors, modèles miniatures et encore plus grotesques de leurs paternels respectifs, mais également la jeune et plutôt prometteuse Pansy Parkinson.

Cette dernière avait particulièrement retenu l'attention de la Ténébreuse, en raison de l'influence qu'exerçait son père au ministère de la magie. Les idées pro mangemort de l'homme n'étaient plus un secret et la Serpentard, toujours dans l'ombre du jeune Malefoy semblait toute disposée à rejoindre le cercle étroit des mangemorts. Naturellement l'idéalisme et la ferveur naïve qui animait sans aucun doute la jeune protégée suscitait quelques doutes et quelles réticences chez l'héritière des Schwarz. Cette gamine rêvait probablement de grandeur et de reconnaissance, mais serait elle capable de tuer et torturer sans états d'âme ? Ce pouvoir d'ôter la vie sans le moindre remord n'était pas donné à tout le monde. Pansy avait-elle l'étoffe d'une tueuse impitoyable ? Elle ne tarderait pas à le savoir..

Le manoir familial des Parkinson surplombait un domaine assez vaste, caché par une végétation florissante parfaitement entretenue. Des grilles grandes ouvertes accueillirent la ténébreuse lorsque celle ci se matérialisa devant le portail, semblant l'inviter à entrer. Elle n'avait pas laissé de message pourtant, rien qui puisse laissait présager une visite tardive, peut être les Parkinson recevaient ils ce soir ? Qu'importe, elle serait une invité inattendue si tel était le cas... Ce qu'elle devait transmettre ne pouvait se faire qu'en personne et cela serait fait ce soir puisqu'elle en avait décidé ainsi. Les vacances de Pâques touchaient à leur fin, et ce devait être fait avant que la gamine ne retourne à Poudlard. Par ailleurs, son statut lui conférait suffisamment d'importance pour qu'elle se permette de se présenter de la sorte. On ne remballe pas un serviteur du Seigneur des Ténèbres n'est ce pas ? Ce serait plutôt mal avisé.

Les gravillons de l'allée crissèrent sous les talons aiguilles de l'élégante Allemande qui s'avançait à pas mesuré, tel un félin se fondant dans la nuit. Un lierre dense recouvrait cette villa cossue, grimpant en arabesques improvisées sur le mur de pierres anciennes. La ténébreuse frappa deux coup à la porte, le heurtoir martelant le bois épais dans un bruit mat et profond. L'attente ne fut pas longue cependant. Des murmures, des pas étouffés et bientôt le cliquetis métallique d'une serrure qui se déverrouille..

La tension était presque palpable dans le manoir depuis que Pansy était rentrée de Poudlard. Sa mère et son père ne s'adressait plus la parole. Pas que madame sa mère soit très loquace habituellement, mais là ça en devenait franchement inquiétant. Monsieur son père l'observait avec une fierté à laquelle se mêlait une certaine inquiétude. Des rumeurs avaient circulé, et il était possible que sa chère petite soit recrutée. Lorsqu'il avait annoncer ça à sa femme, elle avait hurlé qu'elle était trop jeune, qu'il voulait sa mort. Mais dans la famille Parkinson c'était à l'homme de prendre les décisions, et il avait annoncer la nouvelle à Pansy. Rien n'était certains, ce n'était que des échos, de vagues rumeurs. Mais c'était tout de même une sacrée nouvelle. Bien entendu elle savait qu'un jour où l'autre une nouvelle comme celle là allait arriver. Contrairement à ce qu'elle avait songé, elle n'était pas terrifiée, elle acceptait cette nouvelle comme une continuité tout ce qu'il y avait de plus logique. Dire qu'elle n'appréhendait pas aurait été mentir, et puis elle se serait montrée sacrément sotte de ne pas s'inquiéter.

Chaque soir depuis qu'elle était rentrée passer les vacances, sa mère tournait en rond, et son père assis dans un fauteuil semblait attendre avec impatience. Elle avait interdiction de sortir jusqu'à nouvelle ordre, Pansy en avait donc profiter pour faire quelques devoirs, mais elle tournait en rond, observant par les larges fenêtres, guettant les ombres du jardins. Elle s'ennuyait mortellement au manoir, et la tension entre ses parents n'arrangeaient rien. Sa mère avait toujours été une femme effacée, se pliant à son mari presque docilement, pourtant lorsqu'il s'agissait de Pansy elle se rebellait. L'instinct maternelle peut-être ? Il n'empêchait que Pansy apportait peu de crédit à sa mère. Elle l'agaçait. Elle aurait pu se montrer un peu plus fière, sa progéniture allait gagner les rangs du seigneur des ténèbres et contribuer à leur faire gagner cette guerre.

Ses longues soirées d'attentes lui avaient permis de réfléchir. Elle avait toujours méprisé les Sangs de bourbe, mais était-elle capable de tuer froidement. Pansy pouvait mettre plus bas que terre, humilier et s'en réjouir, mais tuer, sans scrupule ? Elle aurait eut tendance à dire oui, après tout ils étaient inférieurs, ils étaient écœurants. Se mélanger était impropre, les sorciers se devaient de rester entre sorcier. Lorsqu'un sorcier naissait parmi les moldus ce n'était qu'une erreur, leur magie n'était pas pure. Les moldus étaient des êtres inférieurs et égoïste, après tout c'était eux avec leurs inventions stupides qui détruisaient l'éco système, qui polluaient les endroits, rendant les ingrédients dont ils avaient besoin pour leur potion moins efficace. Non, ils avaient toutes les raisons de les détruire, après tout ils détruisaient l'équilibre magique.

Assise dans le salon, vêtue d'une longue robe sombre, Pansy était comme ces derniers temps, plongé dans ses pensées. Soudain le silence fut rompus par des coups frappés. Sèchement, Pansy échangea un regard avec son père, et ils se levèrent en même temps. Ils laissèrent à l'arrière, la mère qui semblait tétanisé. Le couloir ne lui avait jamais parut aussi long. Elle laissa son père la devancer, et c'est lui qui ouvrit la porte sur une jeune femme aux cheveux écarlates. Son père la salua respectueusement, avec un respect qu'elle ne l'avait jamais entendu faire preuve devant aucune femme.

« Bonsoir. »

Elle espérait que sa voix soit assurée. Pansy scrutait la jeune femme, elle n'avait pas imaginer que son recruteur, enfin sa recruteuse en l'occurrence, soit aussi jeune. Pansy ne savait pas exactement comment se comporter, ni même à quoi s'attendre, elle se contenta de croiser les bras, une expression neutre placardé sur le visage, en attendant que la mangemorte prenne la parole.

Un homme de stature massive et imposante se tenait dans l'entrée, dégageant fierté et assurance. Ses cheveux grisonnant aux tempes le vieillissait un peu mais Ella ne lui donnait guère plus de la quarantaine. La patriarche s'écarta respectueusement et la jeune femme lui rendit son salut en inclinant brièvement la tête, son visage impénétrable.

- Monsieur Parkinson.

Son ton strict et neutre conservait un caractère formel et joli, pourvu de l'élégance de la simplicité. Légèrement en retrait derrière l'homme, se tenait la demoiselle pour qui elle s'était déplacée. Pansy s'avança à son tour, vêtue d'une somptueuse robe sombre. Sa voix était parfaitement maîtrisée, la demoiselle semblait sure d'elle et volontaire, un point positif. La mangemort posa un pied sur le seuil, sa longue cape de cachemire frôlant la marche dans un bruissement de tissu. Son regard attentif parcourut rapidement le hall d'entrée, décoré à l'outrage de façon passablement ostentatoire. Kitch au possible. L'une des pire faute de mauvais goût. L'accumulation d'objets aussi chers soient il ne signifie pas forcément que ce soit beau. L'Allemande se garda toutefois de commenter. Sa présence ici n'avait point pour but de faire la critique des éléments décoratifs de cet intérieur.

- Bonsoir Pansy.

Répondit l'héritière des Schwarz sur la même intonation légère et dénuée de sentiment qu'elle avait adressée à son père, bien qu'on puisse y déceler, si on connaissait bien la mangemort, un semblant de compassion. Peut être était ce lié à la connaissance de ce qui attendait la jeune femme ? Ou alors au sentiment presque maternel qu'implique le fait de prendre une cadette sous une aile ? Seules 3 années les séparaient pourtant, mais 3 années au service du Lord faisaient toute la différence. A en juger comment la famille se tenait sur le qui vive, Ella compris qu'elle était attendue.. Les rumeurs circulaient vite, il est vrai.. Bien. Cela lui faisait gagner du temps. Au moins ils savaient qui elle était et ce qu'elle était venu faire...

- Je n'ai pas l'intention de vous envahir..

Susurra l'Allemande au bout d'un moment à l'intention du père de famille. Elle ne savait pas vraiment ce que l'avait décidé, peut être la décoration en excès, l'envie de prendre l'air ou encore la gêne occasionné par des parents trop protecteurs.. A moins que ce ne soit la présence des parents elle même qui l'insupporte. Toujours est il qu'elle préférait éloigner Pansy de cette demeure. Se tournant vers la concerné, elle ajouta aussitôt:

- Veux tu bien m'accompagner ? Nous pourrons discuter en marchant..

La question était bien sur purement rhétorique, mais la politesse voulait que ce soit formulé ainsi. La réaction alarmée de la mère de famille, plus ou moins dissimulée au fond de la pièce, ne lui échappa pas. Celle ci devait se faire du mouron pour sa progéniture et il est vrai que l'exigence de la ténébreuse pouvait inquiéter. Toutefois, l'ancienne Serpentard fit mine de ne rien remarquer, s'amusant intérieurement des diverses réactions. A vrai dire seule la réaction de Pansy l'intéressait, le reste elle s'en moquait éperdument. Aussi froide et impassible qu'une statue de marbre, la somber demoiselle invita la Serpentard à la précéder, l'invitant à sortir d'un signe de tête. Naturellement, elle attendit que cette dernière jette une cape sur ses épaules. Les soirées d'Avril n'étaient guère chaudes en Angleterre.

- N'ayez crainte, nous n'en aurons pas pour bien longtemps..

Conclut la ténébreuse à l'intention des parents en quittant le hall bien éclairé du manoir. La fine baguette d'ébène prolongeant naturellement son bras droit, Ella s'enfonça de nouveau dans l'obscurité grandissante aux côtés de la future recrue. La mangemort souhaitait parler à Pansy et à elle seule, aussi elle ne dit plus un mot avant qu'elles ne se soient suffisamment éloignées de la demeure.. Le calme implacable qui habitait l'Allemande masquait les plus sombres aspects de son être, le côté malsain, calculateur, manipulateur, machiavélique d'un esprit analytique pourvu d'une indifférente et froide logique, capable de tuer sans hésitation. Les deux femmes quittèrent bientôt le parc sécurisé du domaine et Ella s'arrêta, appuyée contre le mur d'enceinte pour faire face à sa cadette.

- Bien. Son regard vert miroitant vrilla pendant un instant les yeux sombres de son interlocutrice, avant qu'elle ne poursuive.. Dis moi deux choses, Pansy. Pourquoi voudrais tu rejoindre la cause du Seigneur des Ténèbres ? Et qu'es tu prête à faire pour cela ?

Le dos raide, Pansy ne savait pas vraiment comment agir. Tout cela ne concernait plus ses parents, c'était la suite logique, mais c'était son choix. Sa mère étouffa un sanglot lorsque la mangemort proposa qu'elles aillent dehors. Son père se tourna vers elle, Pansy n'échangea pas un regard avec lui, elle ne voulait rien lire dans ses yeux. Elle acquiesça silencieusement et pris me temps d'enfiler une cape un peu plus chaude, et elle rejoignit la mangemort. A bien l'observer, elle lui était vaguement familière. Elle avait été préféte en chef. Ella Schwarz. Le nom lui revint brutalement, c'était il y a deux ans. Et elle était déjà recruteuse pour le compte du mage noir, la progression semblait rapide dans ses rangs. Ou peut être était-elle particulièrement efficace.

L'air était frais dehors, un très léger vent soufflait, un frisson la parcouru. Le parc qui entourait le manoir n'était pas du tout éclairé, les ombres paraissaient presque menaçantes. L'ambiance n'aurait pas pu être plus parfaite. Elles passèrent le grand portail de fer forgé, et Pansy se senti un peu plus libre, elle aurait peu apprécier que leur entretien se fasse sous les yeux de son père et de sa mère. Ses parents avaient une image d'elle déformé, qu'elle avait soigneusement construite, celle d'une petite fille modèle. Mais Pansy s'ennuyait dans ce rôle, elle avait envie d'autre chose, de voir si elle était capable de se battre pour ce en quoi elle croyait, ce que ses parents lui avaient inculqué. Lorsqu'Ella s'adossa, Pansy s'arrêta et lui fit face. Elles n'étaient pas parties bien loin, mais elles étaient hors de vue de l'autorité parentale, de toute façon ils n'avaient pas autorité sur la mangemort.

Les premières questions tombèrent, Pansy s'y était préparée. Pourtant elle ne répondit pas immédiatement. Prenant le temps d'y réfléchir une fois encore. Qu'était elle capable de faire ? Tout. Tout ce qui lui paraissait justifier pour parvenir à leur fin. Atteindre l'utopie à laquelle ils aspiraient. Elle releva les yeux vers son aînée. Pansy n'était pas une complète fanatique, le seigneur des ténèbres l'effrayait, il paraissait si impulsif et prêt à tout, que sacrifier ses troupes ne devait pas lui paraître démesurer. Mais si elle devait mourir au combat, se serait lors d'une grande bataille, parce qu'elle se battrait pour ce en quoi elle croyait.

« Il y a des déchets sur cette planète. Il faut la nettoyer. »

Son ton avait été dur, sa bouche tordu en moue méprisante, son regard presque hautain. Elle pensait chacun de ses mots. Les sangs de bourbes contribuaient à leur ruine, à détraquer un système qui allait droit vers la ruine. Et les moldus pullulaient, trop orgueilleux pour se rendre compte de leur présence, trop égoïste pour ne pas se rendre compte du mal qu'il faisait. C'est ce qu'on lui avait appris, elle n'avait jamais chercher à passer outre, cette vision du monde lui paraissait juste, et il y avait tellement d'arguments pour les haïr.

« Je suis prête à faire ce que l'ont me demandera. »

Bien entendu, Pansy avait certaines limites, la mangemort devait en être consciente. Encore étudiante à Poudlard elle n'avait jamais vraiment eut l'occasion de les tester, insulter et pourrir la vie de quelques élèves étaient bien loin d'être la même chose que de prendre une part réellement active à cette guerre. Mais elle se pensait prête, elle avait peu de scrupule, d'une nature froide elle ne reculait devant rien. De plus, elle savait assez bien jouer la comédie pour berner n'importe qui, ses propres parents ne voyait que du feu à son petit jeu. Si, elle était capable de tuer, d'assassiner de sang froid, elle était incapable de le savoir. Elle ne pouvait mesurer ses limites. Mais elle n'était pas sotte au point de croire, qu'elle allait être crus sur parole, elle savait qu'on ne rentrait pas si facilement dans les rangs du seigneur des ténèbres, elle allait être testé. Elle était à la fois curieuse de savoir quel genre de teste cela pouvait-être. Il ne serait certainement pas simple. Le but était sans doute de savoir si elle pouvait tenir le coup, et si elle était véritablement fidèle à ses idéaux. Pansy avait toujours attendu le moment de faire ses preuves, bloquer dans son rôle, elle n'avait jamais pu prendre son envol. Par cette simple entrevue, elle venait de prendre de la valeur aux yeux de son père. Elle ne comptait pas rater ce texte, elle allait enfin s'affirmer, et entrer dans le camps des gagants. Il fallait se montrer réaliste, qu'est ce que cet imbécile de Potter, et sa joyeuse clique pouvait faire contre quelqu'un d'aussi puissant que le Lord. Un homme qui était redevenu d'entre les morts, qui avait littéralement ressuscité et redonner espoir à toutes les familles de sang purs brimé par les adorateurs des moldus. Enfin leur règne allait véritablement commencer.

( Ella est particulièrement horrible dans ce post je préviens siflote

)

Des déchets... Sans aucune doute, le monde en était pleins, mais ceux auxquels faisaient probablement référence Pansy ne devaient pas être ceux qu'Ella avait en tête.. Au final, moldus, sorciers.. les hommes étaient tous les mêmes, on trouvaient des bon samaritains et des crapules et vermines en tout genre.. Des violeurs, des politiciens véreux, des bandits, des psychopathes.. il y avaient dans les deux mondes et c'était ces gens là que la ténébreuse voulait éradiquer en premier. Des êtres misérables qui ne méritaient aucune pitiés. Puisque la justice semblait incapable de se débarrasser de ces gens là, Ella se chargeait de la rendre elle même.. Quant aux moldus ma foi.. Tant qu'ils se contentaient de mener leur petites vies ternes et monotones, qu'est ce qu'elle en avait à faire ? Elle n'aimait pas non plus les insectes, les chiens et les gobelins, elle n'allait pas pour autant les éradiquer massivement. S'il s'en trouvait un plus gênant que les autres, il ne vivrait guère longtemps c'est tout.

Quoi qu'il en soit, bien qu'elle ne partageât pas les idées pré-conçues qu'on avait implanté dans la tête de tous les jeunes sang pur, que pouvait guère reprocher à Pansy que son manque flagrant de réflexion et de discernement. Elle serait un bon soldat, disposé à obéir aux ordres du Seigneurs des ténèbres et faire tout ce qu'on lui demanderait pour reprendre ses mots.. Le lord noir préférait de toute manière les mangemorts dociles que ceux qui se posaient trop de question. Ella par exemple avait franchit en un temps record les différentes missions pour monter en grade jusqu'au stade de recruteuse, mais si le Lord récompensait son efficacité, elle savait qu'elle ne deviendrait jamais l'une des proches du maître. Et en tout honnêteté c'était bien mieux ainsi. Mois elle se trouvait exposée à sa présence et au risque qu'il vienne fouiller son esprit, mieux elle se portait.. Avec ses idées déviantes et ses doutes, ainsi que sa déception grandissante et ses désillusions, mieux valait qu'elle se fasse discrète. Enfin qu'importe, ses propres interrogations n'avaient pas lieu d'être ce soir et si Pansy voulait suivre cette voix, libre à elle. Son rôle impliquait seulement qu'elle s'assure que la Serpentard en face d'elle dispose des « qualités » nécessaires..

- Voilà qui est parfait..

Susurra la mangemort avec un soupçon d'ironie, dans un souffle balayé par la brise. Son regard, lointain, semblait comme perdu dans de profondes réflexions. Puis ,semblant revenir brutalement à la réalité, la jeune femme quitta son appui mural et s'avança d'un pas en avant et braqua un instant ses iris émeraudes dans les yeux de la jeune Parkinson.

- Suis moi.

L'ordre ainsi lâché ne donnait pas lieu à discussion. Sans attendre une seconde de plus, la ténébreuse se hâta le long de la rue principale qui bordait le domaine du manoir, ses talons claquant le sol goudronné et sa cape ondulant dans son sillage. L'allemande ne jeta pas un regard en arrière, elle savait que Pansy pressait le pas pour ne pas se laisser distancer.. La sorcière bifurqua dans une ruelle adjacente, donnant sur une zone un peu plus animée_ à savoir qu'il y avait deux pubs isolés ouverts un peu plus loin et un restaurant d'après ce qu'Ella pouvait en juger. Il devait être près de neuf heures. Les gens étaient rentrées du boulot et les fêtards commençaient à peine à sortir. Il n'y avait décidément pas grand monde dans ce quartier résidentiel, mais cela serait parfait pour ce qu'elle prévoyait.. Il fallait juste attendre un peu. A l'angle de la rue, la jeune femme s'arrêta, restant parfaitement immobile et aux aguets tel un félin guettant sa proie.

- As tu déjà lancé un sortilège impardonnable, Pansy ?

Questionna la ténébreuse avec une touche d'amusement, sans vraiment attendre de réponse puisqu'elle la connaissait. Sa jeune recrue se vantait de vouloir éliminer les moldus et de faire tout ce qu'on pourrait lui demander, et bien Ella comptait bien la mettre devant le fait accompli pour voir vraiment ce qu'elle avait dans les tripes. Après quelques temps de silence quasi total, à l'exception d'une voiture qui avait traversé l'avenue, une femme d'une quarantaine d'année environ trainant un mioche qui devait pas dépassé les 10 ans, s'avancèrent le long du trottoir, sans se douter une seule seconde qu'ils étaient épiés.. De là où les deux sorcières se tenaient, elles pouvaient percevoir quelques bribes de conversation..

- … était trop cool le film, hein maman ! Tu pourras m'acheter le jouet de Buzz l'éclair ?
- Oui, on verra; si tu continues à avoir de bonnes notes l'école.

Des moldus.. Les yeux de la ténébreuse, rivés sur la mère, étincelaient d'une lueur meurtrière. De simples citoyens innocents, une mère et son jeune fils. Elle ne pourrait guère trouver mieux pour la leçon de cruauté pure qu'elle souhaitait donner à sa bien naïve recrue. Il fallait qu'elle sache de quoi les mangemorts dont elle tenait tant à faire parti étaient capables. La femme s'arrêta à quelques mètre de l'endroit où elles se trouvaient, regardant de chaque côté de la rue. Tenant la main de l'enfant, elle s'apprêtait à traverser. C'était le moment d'agir. Levant tout doucement sa baguette, l'Allemande la pointa amoureusement dans le dos de la femme et prononça l'incantation interdite. La vie semblait tellement fragile lorsqu'on voyait avec quelle facilité, elle pouvait quitter un corps.

La mère s'écroula lourdement sur le sol, semant une panique palpable dans le coeur du jeune garçon. Il regardait sa mère, les yeux écarquillés d'effroi sans comprendre cette réalité trop dure qu'il ne pouvait accepter. Abandonnant Pansy derrière elle, Ella s'avança vers le gamin, le visage fermé et indéchiffrable. La voyant approcher, il leva les yeux vers elle, désemparé et horrifié, s'attendait il à ce qu'elle lui porte secours ? Dans un sens, il n'avait pas tord.. Lorsque la sorcière fut à sa hauteur, il balbutia quelques mots tandis que des larmes noyaient ses yeux bleu clair.

- Ma maman.. elle..

- Ta mère est morte. Le coupa l'impitoyable tueuse d'un ton sec. Mais ne t'en fais pas. Tu la rejoindra bientôt.

Avant que le gosse ne puisse intégrer ses paroles, l'héritière de la lignée Schwarz l'attrapa fermement par le bras et le tira sans ménagement en direction de la ruelle où attendait Pansy. Le gamin était trop accablé pour seulement résister ou se débattre. Il était faible et tellement simple à achever.. La mangemort tourna le garçon pour qu'il fasse face à sa jeune disciple, tandis qu'elle se tenait juste derrière, ses mains telles des serres refermées autour de ses épaules pour le contraindre à demeurer immobile en dépit des tremblements qui l'animaient... Ella planta son regard, dur et impitoyable, dans celui de la jeune Parkinson. Pourtant lorsqu'elle reprit la parole, sa voix étonnamment douce et caressante contrastait effroyablement avec la cruauté de la situation.

- Tue le Pansy.

( HS: A vrai dire Ella ne s'attend pas à ce que Pansy réussisse, hein. Pansy est une grande gueule mais pas une tueuse, il est plus probable qu'elle avoue de pas pouvoir, ou si elle essaie qu'elle rate le sort... Au final c'est pas plus mal qu'elle tue personne vu que c'est bientôt la fin de Voldy aha

Enfin je te laisse réagir comme tu le sens siflote

)

L'ironie perçait dans la voix de Ella, elle n'aurait pu l'en blâmer. Pansy était un peu perdue, ne sachant quelle réponse donnée, ne sachant même que penser. Elle préférait donner des réponses brèves, qui ne soulevaient aucune question auxquelles elle ne pourrait sans doute pas répondre. Bien qu'elle ait toujours sut que ce moment viendrait, elle le redoutait à présent, elle redoutait le test, et lorsque la mangemort lui demanda de la suivre, elle sentie son sang se glacer dans ses veines. Il était hors de question de reculer, et elle emboîta le pas de la femme, devant se presser pour suivre son allure. Son test, le test que jugerait si oui ou non elle pouvait rejoindre les rangs du seigneur des ténèbres.

Elles ne marchèrent pas longtemps, et Pansy ne comprit pas immédiatement pourquoi elles s'arrêtaient dans cette rue quasi déserte, exceptée un enfant et sa mère. L'évidence lui vint, au moment même où Ella posa la question. Est ce qu'elle avait déjà jeter un sortilège impardonnable, la réponse était non, et elle le signala d'un mouvement de tête silencieux. Elle n'en avait jamais eut l'occasion, et répugnait à s'entrainer sur des animaux, ces pauvres bêtes n'avaient rien fait à personne. L'écho d'une conversation dont elle ne comprit pas le sens résonna à ses oreilles, elle les observa un moment, ressentant comme à son habitude un sentiment de révolte devant les moldus. Êtres inférieurs. Son coeur rata un battement lorsqu'elle entendit l'incantation, la mère s'effondra, sans vie. Pansy resta paralysée, c'était bien la première fois qu'elle voyait quelqu'un mourir. Soudain, elle réalisa qu'ils étaient des personnes, que derrière les insultes et la haine, il y avait de la chair et du sang. Dans son petit univers protégé, elle n'avait même jamais cotôyé de moldus, ne se déplaçant que par le réseaux cheminette, jamais elle n'avait été si loin à pied dans son propre quartier.

Elle observa d'un air un peu absent Ella s'avancer vers l'enfant. Alors ça allait être à son tour. Lui aussi allait mourir. Un enfant. Un gosse sans défense qui réclamait sa mère. Puis soudain, l'ordre, c'était a elle de le tuer, Ella avait montrer l'exemple, elle lui laissait l'enfant. Pansy croisa son regard, il était dur, inflexible. Elle porta la main à sa baguette, mais fut pendant un moment incapable de la dégainer, l'enfant l'observait de ses grands yeux noyés de larmes. Se serait si simple. Elle jeta de nouveau un regard vers la mangemort. Quel mal pouvait-il faire ? Il n'était pas en âge de prendre les armes, ce n'était pas un adversaire, c'était un enfant. Ce mot tournait sans relâche dans son esprit, la torturant. Elle sortie lentement sa baguette, la pointant vers lui. Elle connaissait les mots, les gestes, elle pouvait le faire, mais ce regard, son regard, elle n'arrivait pas à en faire abstraction. Quelle était la différence entre lui et un petit sorcier ? Cette pensée même était blasphématoire, la différence c'était leur destin. Les moldus rampaient, une espèce mal adapté obliger de détruire pour se faire une place. Ils étaient primitifs, violent, leur société était dégénérée, ils en étaient à se faire la guerre entre eux pour des raisons de ressources d'après ce qu'elle avait cru comprendre. Mais ce gamin, qu'avait-il à voir avec tout ça ? Lui et sa mère s'étaient retrouvées au mauvais endroit au mauvais moment. C'était le choix le plus dur auquel elle était confrontée. Que se passerait-il si elle n'y parvenait pas ? C'est la réaction de son père qu'elle craignait le plus, jamais il ne s'était énervée contre elle, mais quelque chose lui disait qu'il vaudrait mieux que ça n'arrive jamais. Son bras tendus, sa baguette tremblait presque imperceptiblement. La mâchoire crispée elle laissa finalement tomber son bras. Pansy tenta de masquer le trémolo qui marquait légèrement sa voix.

« Quelle gloire y a t-il à tuer un enfant ?. »

Elle se mordit légèrement la lèvre, signe d'anxiété. Mais Pansy ne pouvait pas, elle en était certaine. Il n'avait rien d'agressif, il ne suscitait aucune haine en elle, de la pitié, voir du dégoût. La fille Parkinson n'avait aucune fibre maternelle, et les enfants avaient tendance à la terrifier, elle ne parvenait à savoir comment cela fonctionnait, pensait. C'était beaucoup plus simple un adulte. Elle fuyait comme la peste jardin d'enfants et petits cousins. Et remerciait le ciel d'être fille unique, et de voir les sanglots, d'entendre les reniflements cela lui soulevaient le cœur. Le sentiment de pitié la révoltait, et pourtant elle en éprouvait. Qu'il connaisse un minimum la vie avait de connaître la mort. Elle poursuivis cependant, préférant jouer la carte de la nouvelle recrue perdue. En réalité Pansy était surtout profondément égoïste, bien entendu s'il mourrait se serait dommage, mais elle-même ne pouvait pas le tuer. Elle s'était toujours arrangée pour refiler le sale boulot aux autres, elle savait manipuler, être sur le terrain, c'était autre chose. Si, Ella tuait l'enfant devant elle, elle s'en sentirait mal. Mais cela arrivait tous les jours, et elle ne les pleurait pas. Faire périr un être innocent était misérable, ça n'avait aucune valeur. A cette pensée, elle reprit un peu contenance.

« J'ai beaucoup à apprendre, je dois me perfectionner avant de pouvoir servir convenablement le seigneur des ténèbres. »

Elle ne savait si l'argument était recevable. Mais elle savait qu'elle ne montrait pas en grande rapidement. Elle devait apprendre de sa recruteuse. Elle serait un minimum formée, n'est ce pas ?

Elle attendait, immobile et imperturbable retenant entre ses mains l'enfant tétanisé. Son regard, aussi dur que l'acier demeurait encré dans celui de sa jeune recrue, lisant avec satisfaction les changements d'expression sur son visage en amande. L'incompréhension, l'effroi, le dégoût, la pitié et pour finir la perception aigue de l'horreur de la situation. Les chose ne venaient pas nécessairement dans cet ordre, mais se brassaient et s'entrechoquait dans un mélange confus. Pansy venait elle de réaliser que les si méprisables moldus que les sang purs haïssent ne sont autre que des êtres vivants ? L'hésitation transpirait sur son visage et, comme Ella s'y était attendue, mise en situation, directement confrontée à la gratuité et la cruauté de l'acte, elle semblait incapable de l'accomplir.

Quelque part, la ténébreuse lui enviait cette humanité qu'elle avait fini par perdre au profil d'une implacable indifférence. Mais comment pouvait il en être autrement ? La jeune parkinson vivait dans un monde de paillettes, entourée, choyée, comblée, maintenue tellement loin de la froide réalité. Pansy n'avait jamais eu de véritables raisons de haïr. Il fallait une sacrée force de volonté pour jeter tout ça au feu comme elle même l'avait fait. Lentement, Pansy leva sa baguette, mal assurée, sa main n'était pas ferme comme elle aurait du l'être. Il fallait être décidé pour réussir un tel sort... mais l'Allemande sentait que le sortilège ne viendrait pas. Finalement, la serpentard lui posa la question, question à laquelle elle s'attendait depuis le début de sa mise en scène. En effet, il n'y avait rien de glorieux dans l'acte de tuer, qu'importe que ce soit un enfant, un homme ou une femme. On ne devient pas mangemort pour rechercher la gloire. Le pouvoir peut être, mais certainement pas la gloire. La réponse vint en un mot, posé et dénué de sentiment.

- Aucune.

Non, elle n'allait pas l'aider. Le but du test consistait à voir comment Pansy allait réagir et si Ella se doutait qu'elle refuserait, elle ne comptait pas lui faciliter la tâcher. Oh c'était peut être un brin sadique, mais la jeune fille n'avait elle pas affirmé qu'elle était prêt à faire tout ce qu'on lui demanderait ? L'héritière des Schwarz ne faisait qui la confronter à la réalité de ses propos. Les secondes semblaient s'étirer jusqu'à ce que la jeune recrue prenne sa décision face à l'évidence qu'elle ne pouvait tuer cet enfant de sang froid. Un refus merveilleusement formulé. Oui elle avait beaucoup à apprendre, si tant est qu'elle veuille véritablement l'apprendre. Ce test particulièrement dur auquel elle l'avait soumise était il sa manière de la pousser à abandonner cette folie ? Un moyen de lui dire « tu ne veux pas devenir comme moi » ? Peut être.. Pansy avait encore une âme pure, alors que dans son cas, il était trop tard. Elle était déjà allé trop loin. Et puis, elle était si douée pour tuer..

Bon.. Il restait le cas de l'enfant.. Devait il mourir quand même à présent ? Le message était passé il n'y avait pas de doute, mais devait elle le tuer tout de même pour achever cette leçon en bonne et due forme ? Ou écouter ces restes d'humanité enfoui en elle et le laisser filer dans la mesure ou sa mort n'était d'aucune utilité ? Honnêtement pour elle, qu'il vive ou qu'il meurt c'était du pareil au même.. Brusquement, la jeune femme relâcha l'enfant, désormais livré à lui même, le repoussant froidement dans la ruelle. Pataugeant dans l'incompréhension le gamin se retourna vers les deux femmes, puis guidé par l'instinct entama sa fuite loin de cet endroit maudit, animé par l'espoir qu'il allait vivre. Toutefois il n'eut guère parcouru que quelques mètres, que la mangemort avait de nouveau levé sa baguette meurtrière.

- Avada kedavra.

Pourquoi ? Elle même n'aurait su le dire. C'était une chance sur deux. Elle aurait pu le laisser filer, mais elle l'avait tué. Cette fois, le leçon était bel et bien terminée. Le gosse gisait sur le sol inerte, tombé comme un vulgaire pantin, à quelques mètres de sa mère. Jamais il ne grandirait, mais qu'est ce que cela pouvait bien lui faire ? La ténébreuse rangea sa baguette et tourna son regard vers la jeune fille et ajouta sur un ton de confidence.

- N'oublie pas, tu es ma complice.

Ce n'était qu'un simple rappel, avec néanmoins une menace sous-jacente. Pansy n'avait certes pas commis le meurtre elle même, mais elle était présente sur les lieux et y avait assisté. Elle était donc complice et partageait désormais avec Ella cet horrible secret. Sait-on jamais, mieux valait quelques piqûres de rappel au cas où l'idée lui viendrait un jour de vouloir la trahir.. Sur ces mots, la ténébreuse entraîna la jeune Pansy en sens inverse, marchant posément cette fois. L'heure à présent était à la discussion.

- Tu veux devenir Mangemort... Tu sais désormais ce que ça implique.. Que recherches tu exactement ?

L'enfant relâché, Pansy songea amèrement avoir lamentablement échouer à son texte. Mais elle trouvait abjecte de tuer un enfant, une larve incapable de réfléchir. Elle rangea sa baguette lorsqu'elle entendit Ella prononcer à nouveau le sort; Un flash, et elle entendit le corps s'affaisser contre le bitume. Elle ne prit pas la peine de regarder, elle savait déjà que toute vie avait déserté l'enfant, il n'y avait plus rien à faire. Elle ressentie un pincement, mais se reprit bien vite, elle n'était décidément encore assez dure, la carapace autour de son cœur pas assez solide. A côté d'Ella et de son sang froid, elle paraissait bien tendre. Les élèves de Poudlard qu'elle tourmentait, ne tarderait pas à la regretter s'ils devaient passer du temps avec Ella.

Une complice. Elle avait assisté à ses meurtres et n'avait pas tenter de les empêcher. Elle était donc en effet, en quelque sorte une complice. Pansy percevait la menace qui planait sous cette affirmation, mais elle ne la craignait pas. Elle n'aurait aucun intérêt à dénoncer ce crime, Pansy choisit donc ne rien répondre, et se laissa entraîner dans le sens inverse, cette fois la mangemort marchait plus doucement, elle n'avait pas besoin d'allonger le pas pour se maintenir à son niveau. Ella reprit la parole, pour une question compliquée. Ce qu'elle recherchait ? La fierté de son père ? Non. Se sentir mentir, cela faisait bien longtemps qu'elle se moquait de l'envie de ses parents, et n'affichait en leur présence que la façade qu'ils attendaient d'elle. Alors quoi ? Sans doute un certains prestige. Se prouver qu'elle était capable de faire des choses, qu'elle n'était pas une potiche décérébrée. C'était une excuse également, Pansy avait confiance en elle, peut être même un peu trop. Aucune des réponses auxquelles elle songeait n'était la bonne, trop habitué à mentir, à jouer la comédie, qu'elle s'égarait lorsqu'il s'agissait d'une vérité. Après un court temps elle parvint à répondre.

« La guerre se prépare. Il faut choisir un camp, ça ne servirait à rien de se voiler la face. Il y en a deux, les amoureux des sangs de bourbe, les traitres à leur sang. Et les Mangemorts se voulant purificateur, toutes les familles qui n'oublient pas les véritables valeurs en font partie. Je n'aime pas perdre, je veux me faire une place dans la société, et ce étant utile au plus grand sorcier de tous les temps. J'ai beaucoup à apprendre j'en suis consciente. Mais j'apprends vite. »

Pansy s'avérait être une bonne élève, bien entendu elle doutait que les mangemorts demandent le bulletin de note, mais elle saurait apprendre à se plier à leur règle. Et elle était assez douée en comédie pour paraître dévouée corps et âme à leur cause. La seule chose qu'elle désirait vraiment, et elle l'avait sous entendu à demi mot, c'était de ne pas perdre sa place dans la société. Pansy était trop habitué à son confort, à son compte en banque, jamais elle ne supporterait de se retrouver à faire un métier minable, et vivre pauvrement, elle souhaitait le meilleur pour elle-même, et envisageait. Peut être qu'elle n'était pas capable de tuer un enfant, mais elle était éloquente, avait des capacités de meneuse et aimait manipuler. Elle pourrait se rendre utile, il fallait de tout dans une armée. En outre, il était important pour elle, qu'on ne pense pas d'elle, qu'elle se montrait neutre. Pansy avait un besoin viscérale, d'être vue et remarquer, d'être respecter, crains. Jouer à la suisse ne l'intéressais pas, observer le conflit de l'intérieur sans vouloir y être mêlé serait stupide, tout le monde finirait être obligé de prendre conscience de la société.

L'expression impénétrable, Ella regardait un point imaginaire derrière la jeune Parkinson. Une esquisse de sourire ourlant ses lèvres vermeilles. La réponse était bonne, dans un sens. Sa vision des choses qu'elle exposait semblait bien utopique, mais le fait est que Pansy disait la vérité. A quoi peut on s'attendre d'autre venant de quelqu'un ayant grandit dans un univers protégé, détaché de la réalité et qui ne connait que la vision qu'on a voulu lui donner du monde ? Il n'y avait pas de doute qu'elle croyait dur à ses prétendues valeurs, même si ce n'était pas au point de tuer. Au final sa véritable motivation résidait plus dans le soucis de se faire une place dans le monde que Voldemort remodelait à sa manière.

Pansy avait du potentiel pour être une future mangemort, mais elle manquait encore de la dureté de caractère nécessaire.. Il y avait un tel fossé entre l'implacable tueuse qu'Ella était devenue et cette jeune Serpentard toute droit sortie de l'adolescence avec sa candeur, sans voir dans quel pacte elle s'apprêtait à signer avec le diable. Après, sa vie ne serait plus qu'une longue descente aux enfers. Mais après tout, si tel était le destin que Pansy avait choisi. L'allemande devait simplement remplir sa mission, que lui importait le reste ?

- Tu as de l'ambition et de la volonté, c'est bien. Conclut la légilimens après un moment de silence. Ta motivation est justifiée... Mieux vaut assurer ses arrières et se placer du côté des vainqueurs pour se réserver une place de choix..

La mangemort marqua une pause. Sur ce point précis, les motivations de la jeune femme étaient pour ainsi dire similaires aux siennes, à la différence qu'Ella recherchait surtout le pouvoir et la puissance qui la fascinait chez le Seigneur des ténèbres. La cause, au fond elle s'en moquait bien, elle même de sang mêlé, il aurait été aberrent qu'elle s'estime inférieure à quelqu'un d'autre fut il sang pur. Le Lord d'ailleurs n'ignorait sans doute pas ce point, mais il se fichait pas mal des véritables motivations de ses mangemorts tant que ceux ci le servaient bien. La chose à ne surtout pas faire était de lui mentir.

- Dans ce monde, il n'y a que deux catégories de gens, ceux qui sont assez forts pour survivre et ceux qui trop faibles n'ont aucune chance de s'en tirer. Appelle ça la sélection naturelle si tu veux.

Commenta la dangereuse demoiselle avec une pointe d'ironie dans la voix. Ce soit deux personnes avaient trouvé la mort. Pansy se montrant incapable d'aller jusqu'au bout, Ella avait fait le sale boulot. Cependant, le jour de son initiation, la jeune femme devrait démontrer au Seigneur des Ténèbres ce qu'elle était capable de faire pour lui. Et cela consistait à infliger à une autre personne le plus de souffrance possible avant de la tuer. Naturellement, il fallait faire dans l'originalité car mieux valait ne pas le décevoir. La ténébreuse caressa amoureusement sa baguette du bout des doigts d'un air distrait, faisant ainsi jaillir à son extrémité une gerbe d'étincelles argentées. Regardant sa jeune recrue dans les yeux, l'héritière Schwarz ajouta un petit avertissement.

- Comme tu dis, nous sommes en guerre.. Tu te retrouveras bien assez tôt dans la situation où tu devras tuer ou être tuée. Souviens toi que le Seigneur des Ténèbres n'est pas aussi conciliant que moi.

Quelque part au loin le carillon d'un clocher se fit entendre dans la nuit. Cela faisait donc bientôt une heure qu'Ella avait quitté son domicile, il était peut être temps de prendre congé. Elle avait transmit le message, le reste dépendait de Pansy.

- Bien.. J'ai dit à tes parents que nous ne tarderions pas. Je n'ai qu'une parole.. A moins que tu n'aies des questions, je te propose de rentrer..

La sélection naturelle. L’expression paraissait un peu étrange, après tout, les mangemorts avaient pour but premier d’aider cette sélection, elle n’avait rien de normal. Vraiment rien. Pas que cela ne pèse réellement sur sa conscience, elle se moquait des méthodes utilisées tant que cela servait leur cause. Mais Pansy avait bien perçut l’ironie dans sa voix, Ella paraissait être une femme très étrange, avec une ambition bien précise en tête, elle ne parvenait pas à la cerner, mais c’était sans doute normal. Une aura inquiétante semblait l’entourer, et la façon dont elle cajolait sa baguette en disait long sur ses prédispositions. Un instant elle se demanda si elle deviendrait pareille, mais elle en doutait. Son caractère était bien différent. Même si étant encore jeune, elle ne pouvait pas vraiment comment se muerait sa personnalité.

Choisir entre elle-même et tuer quelqu’un d’autre. Elle savait qu’elle n’hésiterait pas. Elle tuerait sans pitié la personne qui mettrait sa vie en péril. Et ce ne serait que de la légitime défense après tout. La mention au Seigneur des ténèbres fit courir un frisson le long de sa colonne. Pansy ne doutait en rien du caractère intransigeant du lord en question, et elle n’avait pas spécialement hâte de se retrouver face à lui. Même si ce soir, elle n’avait pas pu, ça n’avait été qu’un entrainement, elle n’hésiterait plus, même si elle doutait de trouver un jour un intérêt à une mort gratuite. Si ce n’est faire de l’esbroufe. Mais après tout, pour instaurer un climat de terreur, il fallait sans doute en passer par là. Le clocher coupa là ses pensées, cela faisait déjà une heure qu’elle avait quitté le domicile familiale, elle imaginait sans mal sa mère rivé à la fenêtre, et son père tranquillement installé à lire la gazette. Pansy n’avait pas hâte de rentrer, ces vacances familiales l’ennuyaient, et elle savait qu’elle aurait le droit aux inquiétudes de sa mère, son père serait égal à lui-même austère. Heureusement, tout était bientôt terminé, elle retournerait à Poudlard en début de semaine prochaine.

Une question ? Elle n’en avait aucune. Ce n’était qu’un entretien, et ça n’était pas si catastrophique. Ella ne paraissait ni furieuse, ni méprisante. Elle n’était que le messager, et elle l’avait bien reçut, elle devrait encore s’endurcir. Et se serait sans doute les élèves de Poudlard qui en ferait les frais les premiers. Autour d’elles tout paraissaient si calme, si serein, qui aurait pu imaginer qu’une guerre couvait, et que Pansy, sous ses airs de filles de bonne famille, de pimbêche, s’apprêtait à devenir ni plus ni moins qu’un soldat au service d’un Lord plus sombre que tout.

« Rentrons. »

Pansy tourna les talons, reprenant le chemin qu’elles avaient fait à l’allé. Le nœud, qu’elle avait dans le ventre était parti. Elle s’était retrouvée face à face avec ce qu’elle devrait faire. Ce n’était plus de simples mots, de lointains échos. Il faudrait bientôt prendre part à cette guerre, et se battre contre ceux avec qui elle était en cours, qu’elle côtoyait, sans les apprécier pour la plupart. Se serait sans doute dur, mais elle savait également, qu’elle ne serait pas la seule. Au moment de se battre, les élèves de Poudlard se déchireraient. Et en toute honnêteté, elle avait hâte de voir ça. Elles étaient déjà devant le portail de la maison familiale. Et elle pouvait voir que la lumière brillait encore dans le salon. Elle tourna à nouveau le regard vers Ella.

« Je ne décevrai par le Seigneur des ténèbres. »