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 Les joies de l'immigration [prio Nat]
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MessageSujet: Les joies de l'immigration [prio Nat]   Les joies de l'immigration [prio Nat] EmptyMer 27 Mai - 1:46:12

L'avantage des voyages magiques, c'est qu'ils étaient courts et que le trajet Nouvelle Orléans – Londres n'avait en tout et pour tout duré que quelques minutes. Le désavantage, lui, était le fait de ne pas avoir le temps de changer peu à peu de climat comme en bateau ou en avion. Et il faut dire qu'entre la fraîche Angleterre et la Louisiane au climat lourd, humide et chaud, il y avait une sacrée différence. Sans doute la raison pour laquelle en ce début de mois de juillet, le ressortissant américain conservait son épais manteau noir, marqué par les combats et usé par l'âge.
Charles, alors qu'il s'avançait vers le comptoir d'une célèbre auberge nommée Chaudron Baveur, entendit enfin ces fameuses rumeurs, celles qui commençaient à se propager aussi aux Etats-Unis et qui avaient certainement contribué à sa décision de déménager au Royaume-Uni. Ces rumeurs parlaient d'une tension grandissante, d'une histoire de conflit entre un mage noir mégalomane et les défenseurs de la cause nés-moldus. Ce qu'il entendait actuellement -le Chaudron Baveur était bondé- confirmait bel et bien la véracité des faits.
Cela lui rappelait un peu les histoires propres à la Louisiane, il y avait un cours très intéressant à Salem sur le sujet: les confédérés de la guerre de sécession avaient un point commun avec les mangemorts. Ces nobles pro-esclavagistes selon l'histoire moldue étaient en réalité des sorciers pour un bonne partie, ils s'arrangeaient pour mettre les moldus à leur service et prenaient en quelque sorte part à la guerre des mages africains, asservissant leurs descendants pour s'assurer que jamais plus ils n'utiliseraient la magie... Enfin, c'était une histoire très compliquée. Un peu comme celle des indiens: les mages amérindiens étaient bien plus puissants que ceux qui débarquaient d'Europe, alors certains sorciers malveillants réussirent à convaincre les moldus qu'il fallait créer une armée pour les vaincre et éviter que ces « fils de satan » ne les corrompent (les moldus étaient si naïfs à l'époque...). Il faut dire qu'à l'époque, les sorciers blancs immigrés aux Etats-Unis étaient de vrais ordures, peut-être un peu comme ces mangemorts qui sévissaient avant qu'un enfant réussisse par miracle à stopper leur maitre.

Charles, lui, pouvait prétendre à de meilleures origines. Ses ancêtres étaient des sorciers « yankee », d'autres étaient canadiens. Il possédait même un arrière grand père cherokee, bien qu'il ne soit absolument pas typé. La cause indienne était donc chose importante à ses yeux, c'est à son grand dam qu'il avait constaté que, outre le parcage barbare effectué par les moldus, les populations amérindiennes avaient été terrassées par les lycans. C'était sans compter la cohabitation avec les bigfoots -lointains cousins des yetis- qui, étant aussi des primates plutôt avancés, se nourrissaient des mêmes ressources mais en quantité bien plus abondante. Et ces fameux bigfoots, probablement descendants des néandertaliens, éprouvaient également une haine farouche contre l'humain.
Bref, tant d'histoires pour simplement dire que si Charles était venu s'installer en Angleterre, c'est que sa mission aux Etats-Unis était en quelque sorte achevée, que les seuls contrats qui lui étaient proposés en tant que mercenaire, s'avéraient être des broutilles stupides et immorales. Ici, tout restait à faire, la tension était palpable, les gens parlaient ouvertement de la mort du sorcier qui représentait l'espoir à leurs yeux, un certain Albus Dumbledore. Et pour avoir été durant des années au services des brigades d'élite (une sorte d'équivalent des aurors anglais) du ministère des Etats-Unis, il savait mieux que quiconque palper l'atmosphère, surtout lorsqu'elle était malsaine ou inspirait la crainte.

Le mercenaire renifla bruyamment, passant sa main sous son nez pour l'essuyer. Ce n'était peut-être pas poli, mais il avait oublié les bonnes manières lorsque sa femme lui avait été arrachée par une pourriture de lycanthrope. En parlant de manières, il n'avait même pas ôté son chapeau en entrant, ce qu'aurait fait toute personne éduquée. Déjà il s'imposait en marginal, vêtu de cuir noir odorant, son large manteau masquant sa carrure plus qu'imposante mais aussi l'arsenal qu'il transportait, dissimulé par le cuir. Il semblait plus grand que n'importe qui ici, se faisant immédiatement remarquer lorsqu'il vint prendre un siège au comptoir du bar.
Les habitués comme le barman posèrent instantanément leurs yeux sur lui: non seulement il n'était pas un modèle d'élégance, ses longs cheveux emmêlés bavant par dessus le col de son manteau, mais en plus il osait commettre l'affront de s'installer directement sur un tabouret du comptoir, place des habitués par excellence. Quel culot! Cependant, il suffit à Charles de dévisager un à un les curieux indignés avec sa moue la plus terrifiante, même le barman. Il avait l'habitude de ce genre de chose, car même aux Etats-Unis, ces sempiternels regards d'abrutis se posaient sur lui lorsqu'il entrait dans un lieu où il n'était pas connu. En revanche, lorsqu'un établissement le connaissait, l'ambiance était totalement différente, les gens le saluaient chaleureusement, n'hésitant pas la moindre seconde à lui donner une grande claque amicale dans le dos car ils savaient qu'il ne sentirait rien tellement il était épais.

L'Angleterre ne semblait donc pour le moment pas être la terre la plus accueillante, mais il faut savoir qu'il n'était pas venu pour ça. Installé sur son tabouret, Charles attendit finalement que le barman daigne venir le voir, son regard n'était pas passé inaperçu. Et enfin l'homme -qui devait bien faire deux têtes de moins- s'approcha en demandant d'une petite voix en quoi il pouvait être utile.


« J'voudrais une chambre simple. Et un whisky pur feu, s'vous plait. »

A voir la tête du serveur, son accent américain n'était pas des plus discrets. Mais avant d'avoir une réponse -le barman semblant s'apprêter à lui poser une question- il ajouta:

« Avec deux glaçons et un zeste de gingembre, le whisky. La chambre à durée indéterminée. J'peux payer au jour le jour. »

Le serveur osa enfin un sourire, constatant avec joie la faculté d'anticipation de l'américain. Quelques minutes plus tard, Charles fut servit: sa boisson favorite préparée comme il l'aimait ainsi qu'une clé comportant un numéro en sa possession.
Il se mit donc à siroter tranquillement son breuvage tout en observant, l'oreille à l'affut. Ce dont il ne se doutait pas, c'est que quelqu'un puisse l'aborder et entamer la conversation.
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MessageSujet: Re: Les joies de l'immigration [prio Nat]   Les joies de l'immigration [prio Nat] EmptyMer 10 Juin - 21:55:36

Deux semaines, déjà. Et dire que Natalee avait compté fêter au plus tôt son non-licenciement comme il se devait ! Mais la malheureuse avait étouffé sous les missions et le travail, la paperasse, les rapports, les enquêtes, les visites aux indic's et les beuglantes à ceux qui faisaient mal leur boulot ou qui donnaient de fausses infos au Ministère... J'en passe et des meilleures. Ah ça, l'Auror pouvait toujours vivre à fond son travail qui la passionnait tant, dans ses meilleurs aspects comme dans les pires. En parlant du pire, sa vie privée déjà peu reluisante en avait prit un sacré coup. Après avoir contacté Erin son frère adoptif par poudre de cheminette afin de lui annoncer la bonne nouvelle, avoir reprit joyeusement du service dans l'Ordre du Phénix, s'être enguirlandé en beauté avec Tim pendant l'attaque de Poudlard et s'être mise à l'envers à la mort de Dumbledore – un pincement lui serra le coeur lorsqu'elle eut une pensée fugace pour l'honorable mage – il ne s'était plus rien passé d'autre dans sa vie que du travail. Si, un peu de travail, aussi. Et Natalee en était arrivé à un point où peu importait qu'elle sorte seule, elle devait se sortir de la tête les mille et un dossiers qu'elle étudiait en même temps, les soucis de l'Ordre, les craintes de tout un chacun et le problème que posaient certaines couvertures bêtement grillées par les plus jeunes, et donc... les plus faibles, de l'Ordre du Phénix. Natalee craignait autre chose aussi... Que son passé auquel elle s'efforçait tellement de ne pas penser ne ressurgisse et l'embarque dans des ennuis à l'aboutissement des plus incertains... Elle le savait, son cas était le genre qui intéressaient les Mangemorts. Sang-Pur ou au moins de bonne lignée, d'après ce qu'elle se souvenait, fille biologique de deux cagoulmen morts pour leur Grand Gourou, cela faisait déjà d'elle une proie alléchante pour cette secte infâme. Mais Auror, traître à son sang et pariat, faisait d'elle un vulgaire outil, si ça n'était une chose sans nom à éliminer au plus tôt. Mais en toute logique, Natalee était quasiment certaine que les Mangemorts chercheraient d'abord à l'utiliser, elle et son poste dans le Ministère car son talent et ses forces obscures, engendrées par sa malédiction, étaient de ces sortes de choses dont raffolait le Mage Noir parmi ses rangs. Shevelin frissonna sous sa longue cape de voyage noire et élimée et se frotta les bras vigoureusement tandis que cette pensée lui traversait l'esprit. Même une Auror aguerrie comme elle ne pouvait s'empêcher de ressentir un sentiment assez proche de la peur lorsqu'elle se rappelait sa situation. D'autant plus que dans cette histoire, elle avait décidé de faire chemin seule et n'en avait pas parlé à l'Ordre, qui avait à son sens déjà bien assez de difficultés à régler et d'obstacles à surmonter. Elle était une grande fille, après tout. Elle était une Auror et représentait l'Elite Magique. Une duelliste redoutable, une des plus brillantes qui étaient. Elle pouvait régler ses affaires internes seule, même contre un Mangemort. En plus, c'était son boulot !

Ainsi rassurée par ses propres moyens, Shev' poussa la porte du Chaudron Baveur et pénétra dans les lieux avec un sourire dépité bordant ses lèvres. Elle fit quelques pas dans la pièce principale puis ôta lentement sa capuche et détailla les alentours.
Pour une fois et bien qu'elle n'allait pas boire un verre pour se changer les idées dans un des lieux les plus huppés de la communauté sorcière, la jeune femme s'était décidé à glisser un fin trait noir sous ses yeux d'ambre et d'attacher ses longs cheveux auburn en une queue de cheval relevée haut derrière sa tête. Qui connaissait Natalee aurait comprit qu'il s'agissait là d'un immense effort pour avoir moins l'air dégingandée, mais au lieu de lui donner plus d'élégance ou de féminité, cela lui donnait l'air d'une guerrière. Il lui aurait manqué l'épée au côté pour avoir l'air d'une de ses amazones que les livres d'Histoire de la Magie contaient. Lorsqu'elle retira sa cape de ses épaules pour ne dévoiler qu'un simple jean noir allié à un débardeur de la même couleur, une exclamation de surprise mêlée de joie retentit du côté du bar.



« Aaaah ! Mais c'est ma petite Lee ! »

Il y eut un bruit de bois qui claque, signe que la porte battante menant au bar venait d'être repoussée, et Tom, le barman, s'approcha à pas précipité d'elle, son grand sourire à moitié édenté sur la bouche. Interloquée, Shev' le regarda venir à elle, puis son expression changea, ressemblant presque à une sorte de tendresse amicale. Tom, ce vieux Tom, comment l'avait-il reconnu ? Cela faisait des années qu'elle n'avait plus mit les pieds au Chaudron Baveur, si ça n'était pour se rendre au Chemin de Traverse. A croire qu'elle avait été un tel phénomène dans sa jeunesse qu'elle avait marqué les esprit de quasiment tous les gérant d'auberge du coin.... Ce qui était peut-être bien le cas !

« Alors tu nous avais tous abandonné ? Tu sais que j'ai crut que tu avais mal finit ou que tu avais passé la baguette à gauche ? Avec les fréque... »

« Ça va, ça va, Tom. J'ai juste un super boulot, mais qui grappille un peu trop de place dans ma vie pour me permettre d'en avoir une de privée. »

Coupa Shevelin en jetant un coup d'oeil à l'horizon tandis que les quelques curieux qui s'étaient retournés pour observer la scène revenaient à leur verre d'alcool ou à leurs occupations. Sur ces mots, Tom l'entraîna jusqu'au bar en lui parlant de toute l'importance d'avoir une vie privée en un record de quatre mots puis en enchaînant aussitôt sur la nature de son métier, spéculant sur une possible affiliation avec des choses dangereuses sans attendre sa réponse puis sur le fait que justement, il y avait un type louche qui venait d'arriver : un ricain. Rien que pour le fait qu'il était américain, Natalee était quasiment certaine que cela avait entraîné la suspicion de la part de Tom, mais lorsqu'elle vit le bougre tandis qu'ils arrivaient au comptoir, l'Auror comprit mieux. Le petit nouveau du coin était en réalité une vraie armoire à glace, même de dos. Natalee ne put s'empêcher d'hésiter un moment, observant – ou plutôt imaginant – la musculature qui devait se cacher derrière l'épaisse couche de cuir que l'homme portait.

« Eh bien...! »

Marmonna-t-elle pour elle-même, avant d'aller pour s'assoir sans plus de cérémonie à l'une des seules places qui restaient de libres, toutes auprès du géant (à croire qu'il avait fait fuir tout le monde). Mais Tom, l'attrapa par le bras et la tira à nouveau en arrière, afin de la prier de ne pas chercher les ennuis « comme dans le temps » mais d'avoir quand même à l'œil cet inconnu qui de toute évidence, l'impressionnait.

« Hey Tom, lâche-moi la grappe veux-tu ? Je suis ici pour me reposer et boire un bon verre d'alcool bien fort histoire de me purger un peu l'esprit, pas pour jouer les vigiles. En plus, désolée de te décevoir mais j'ai pas la carrure. Va donc me chercher un bon verre de Rhum glacé, avec un peu de menthe en sus. »

Sur ce, Shev' tapota l'épaule du barman et alla s'installer, non sans jeter négligemment sa cape à côté d'elle sur le bois auréolé du bar. Renfrogné, Tom retourna à son poste et prépara la boisson de Natalee qui lui jetait pendant ce temps quelques piécettes, dont l'une... roula et glissa sous la manche du blouson de cuir de l'étranger, soit juste sous son bras.

*Natalee, Nateleeee...! Tu es parfois un vrai stéréotype Poufsouffle...*

Maugréa-t-elle intérieurement, lasse des ses accès soudains de maladresse, qui, comme à l'accoutumée, s'éveillaient toujours au mauvais moment. Comme le Destin l'avait destiné à être celle qui réveillait le tableau de la mère Black quand elle entrait dans le QG de l'Ordre du Phénix, il l'avait destiné à devoir adresser la parole au type le plus impressionnant qui se trouvait dans la salle. Heureusement pour elle, elle n'était pas femme à craindre un homme, ni à avoir le contact difficile.
Lentement, la jeune femme se pencha en direction du coude de l'inconnu et tendit doucement la main, ses longs doigts fin en avant tels des serres afin d'agripper la pièce camouflée. Sa main effleura la veste et, histoire de ne pas paraître impolie, Lee offrit un de ses beaux sourires un peu carnassiers à l'individu, en braquant ses yeux droits sur lui. Ils étaient, comme toujours, d'une fixité surprenante qui lui donnait aussi bien une attitude franche que prédatrice.


« Excusez, je ne veux pas vous déranger, je suis juste un peu grippe-sous vers la fin du mois. …J'espère que vous comprenez mon accent, 'paraît que vous êtes étranger... Et je parle parfois un peu vite. »

Lança-t-elle de sa voix un brin éraillée sur le ton de l'humour. Et la louve ferma sa main sur l'égarée avant de la ramener d'un geste rapide jusqu'au petit tas de monnaie. A ce moment, Tom lui rapporta son verre de rhum et jeta un regard ainsi qu'un sourire maladroit au yankee, en même temps qu'un regard mi hésitant, mi appuyé à Natalee. Qu'il était chiant ce type, quand il s'y mettait.

« Tiens, si tu m'offrais quelque chose à diner, je viens de revenir du boulot et je pourrais avaler l'auberge en entier... Enfin pas ses gens, bien sûr... Haha... Hm. Bref, ce sera une côte de bœuf, saignante. »
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MessageSujet: Re: Les joies de l'immigration [prio Nat]   Les joies de l'immigration [prio Nat] EmptySam 13 Juin - 1:49:10

Si le serveur croyait que Charles n'avait pas remarqué son petit manège, il se fourrait le doigt dans l'oeil, et bien profond. Tellement profond que l'américain n'en aurait rien à cirer s'il s'éclatait l'oeil en question. Qu'on le prenne pour quelqu'un d'étrange, ça, ça passait. Mais qu'on le prenne pour quelqu'un d'aussi étrange dans un pays où un mage noir sévissait, ça c'était de la paranoïa accrue. Pauvre type, comme si il croyait que d'une minute à l'autre Charles allait casser son bar en deux. La bonne blague. Il était sans doutes l'homme le plus calme ici, mais de par sa masse, le plus infime de ses mouvements pouvait certainement sembler très visible.
Ce barman craignait même tellement de faire dans son slip qu'il avertit une bonne femme de la présence du mercenaire. Phénomène de foire, quand tu nous tiens. Il imaginait bien la conversation « t'as vu ce mec? Il va casser mon tabouret » et la nana lui répondrait qu'elle voyait pour la première fois un semi géant. A ces pensées, Charles esquissa un petit sourire tout en regardant le morceau de gingembre déposé au fond de son verre. Semi géant, ouais, mais non. Tout au plus, huitième de géant, il n'avait jamais entendu parler de ses arrières grands parents côté grande mère paternelle. Mais la grand mère en question, dans ses souvenirs de gamin, était si voutée par la vieillesse qu'il la dépassait à l'age de 10 ans. Alors les origines géant, on oubliait un peu.

Bref, même s'il avait des yeux -et des oreilles- partout de par son expérience professionnelle, il ne tint pas rigueur de la petite scène pour se concentrer sur son verre. Il ne buvait vraiment pas vite, comparé à un jeunot, plus loin, qui enchainait les verres d'une traite. Une mode venue des moldus ça, les shooters, dont le seul but était de vous saouler en un temps record. Non, Charles, lui, il prenait le temps de déguster, parce que mettre du gingembre dans du whisky, ça rendait 100 fois mieux qu'un Château Merlin millésimé 1900 et des mornilles. En tous cas, il était facile de comprendre pourquoi il n'était jamais ivre, en comparant sa vitesse de descente à sa masse corporelle. Parce que l'alcool, pour lui, c'était avant tout une saveur, pas un tord boyaux.

La bonne femme à qui le barman avait parlé venait de s'assoir à côté de lui. Elle avait du cran, celle-là. Mais elle ne suscita pas son attention. Tout du moins pas avant de s'approcher de son bras pour une obscure raison. Charles n'avait rien senti. Jusqu'au moment où la petite main entra en contact avec son manteau. Surpris, il tourna la tête vers l'inconnue, l'air de se demander ce qu'elle lui voulait. Elle lui sourit, d'une manière douteuse. Il n'en tint pas rigueur et revint à son verre pour en boire une gorgée.
C'est seulement lorsqu'elle s'adressa à lui pour lui présenter ses excuses, qu'il l'observa de plus près. Il renifla fortement. Cette femme... Ce n'était pas le fait qu'elle le traite d'étranger -puisqu'il l'était- qui le dérangea, mais bel et bien son physique. Il renifla de nouveau, un peu plus fort. Ses sens étaient et resteraient ses plus grands pouvoirs. Non pas qu'ils ne surpassent la magie, non pas que ses facultés sensorielles soient plus développées que chez un autre individu, il avait juste appris à en faire un grand usage, à les développer, à attacher beaucoup plus d'importance à ce que son corps lui permettait de percevoir: la magie ne pouvait pas tout faire, elle n'était utile qu'une fois les sens exploités. Et là, il avait senti quelque chose. Et vu aussi. Mais pour le moment, il ne laissa rien paraître, répondant le plus naturellement du monde, presque sympathique.


« Pas d'soucis Lady... Hum, vous dites bien Lady par chez vous? Pas tord, j'viens d'Louisiana, Etats-Unis, donc j'vous comprend niveau anglais. Z'êtes d'ici, j'parie? »

Sa dernière question était parfaitement inutile puisqu'elle était sans aucun doute du coin, ça s'entendait quand elle parlait. Comme quoi l'ouïe jouait aussi son rôle. Maintenant que quelqu'un avait osé lui adresser la parole, Charles se sentait plus à l'aise: il ne mordait pas. Et un peu qu'il ne mordait pas puisqu'il traquait justement ceux qui mordaient de trop.

La dame avait donc récupéré sa pièce, et le barman revenait avec un verre -pour elle- tout en lançant un drôle de sourire à Charles, et un regard suspect -que l'américain ne manqua pas de repérer- à sa cliente. Fallait que cet abruti de rosbif comprenne que américain ne rimait pas forcément avec con. Ou pas, en fait c'était plutôt distrayant de le voir dans tous ses états dès qu'il approchait. Il n'y avait pas plus inoffensif que Charles. Même quand un abruti le provoquait juste comme ça, cela ne se finissait que rarement avec une mandale dans la façade. Bon bien sûr, cela n'englobait pas le contexte professionnel, dirons nous. Parce qu'un sorcier qui se ballade avec deux vieux révolvers moldus en argent massif sous son manteau en plus de sa baguette, ça ne relève pas du champs
lexical de l'inoffensif.

Monsieur muscle entendit sa voisine de comptoir commander une côte de boeuf. Sacré appétit la nana! Enfin tant qu'elle n'essayait pas de se tailler un steak sur lui -puisqu'elle disait vouloir manger l'auberge- tout irait bien, en plus elle plaisantait. Ah l'humour anglais, ou comment faire des bides auprès de toutes les autres nationalités! C'est justement le ridicule de la mauvaise blague qui lui décrocha un petit sourire. Cependant, il n'allait pas s'introduire en tant qu'individu lourd et dénué du sens de la plaisanterie -puisqu'il l'avait- et décida d'entamer la conversation.


« Sacré appétit, hein! »

Oui, enfin la conversation, façon de parler. Il en profita cependant pour détailler plus longtemps la sorcière. Plus particulièrement ses yeux. Ils n'étaient pas normaux. Quelque chose n'allait vraiment pas chez elle. Des yeux d'une telle couleur, il n'en avait vu que chez un type d'individus auparavant, et c'était loin d'être des camarades de jeu. Plutôt du registre cibles à traquer en fait. Mais c'était pas possible. Il aurait fallu que la seule dingue capable de s'assoir à côté de lui soit une lycanthrope. Ça, il en doutait, ces bestioles le flairaient d'habitude. Mais les détails...
Et puis de toutes façons les garous, ça sortait pas à l'auberge prendre un verre et de la viande. Pas aux États-Unis. Après, en Angleterre, il n'en savait rien. Mais quitte à anéantir (ou confirmer) ses soupçons, il osa une nouvelle question quelque peu indiscrète.


« Vous faites quoi dans la vie sinon? »

Il ne pouvait PAS avoir l'une de ces saloperies à ses côtés, il faisait erreur, c'était qu'une petite dame avec de drôles d'yeux... Et beaucoup d'appétit. Il avait quitté les USA pour ne plus entendre parler des lycans.

[HJ: je savais pas si il devait tilter dès le premier post, donc dis moi si je dois modifier, ça ne me gêne pas, j'crois que je suis amoureuse de mon charlounet Yeux ]
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MessageSujet: Re: Les joies de l'immigration [prio Nat]   Les joies de l'immigration [prio Nat] EmptyJeu 2 Juil - 14:32:00

Les joies de l'immigration... Débarquez dans un patelin inconnu (patelin qui s'appelait tout de même Londres), dénotez avec le paysage et lorsque vous irez boire un verre en bon client tranquille, le barman vous regardera d'un œil inquiet comme si vous alliez lui démolir le bar. Étant bien placée pour connaître les joies de la peur et de la suspicion qu'attirait la présence d'un être inconnu ou que l'on ne comprenait pas, Natalee avait décidé d'aborder l'homme comme elle aurait abordé n'importe quel autre cependant... Elle ne put s'empêcher de tiquer quand il renifla en l'observant, prise d'un mauvais pressentiment. Danger. Le signal d'alarme propre au loup qui sommeillait en elle cria ce mot avec une puissance soudaine, déstabilisante, si bien qu'une angoisse inattendu ébranla Shevelin. Elle perdit à moitié son sourire mais se calma lorsque le type prit la parole. C'était ridicule, sûrement était-ce la suspicion d'autrui qui avait faussé son jugement, que risquait telle d'une armoire à glace dans un bar, après tout ? Elle en avait déjà cassé quelques unes dans son métier, mais aussi dans le club de duels illégal qu'elle avait longtemps fréquenté. Mais dans le mouvement qu'avait fait le sorcier pour se tourner vers elle, Natalee avait entr'aperçu l'éclat argenté d'un objet qu'elle n'avait vu que de rares fois à la télé moldue. N'était-ce pas un pistolet qu'il avait à sa ceinture ? Chose peu commune, mais qui ne signifiait pas que l'autre était prêt à s'en servir. D'ailleurs, il s'était juste contenté de lui répondre poliment.

« Ouais, ça se dit, mais bon c'est plus trop d'actualité... Ou alors on ne m'a jamais appelé comme ça, je ne sais pas. »
Répondit-elle d'une voix rieuse.
« Même à cent pour cent Londonienne. Ça s'entend tant que ça ? »

Pas autant que lui, espérait-elle, mais elle garda cette remarque pour elle, préférant éviter de trop franches familiarités avec un homme qu'elle ne connaissait pas et qui toujours, malgré son raisonnement, lui donnait des frissons. A peine eut-elle le temps de se frotter le bras à cette constatation que le barman arriva avec le verre qu'elle avait commandé. Décidée à le voir disparaître de son champ de vision – ce type était sympa mais avait le don de l'agacer – elle lui commanda de quoi apaiser l'appétit féroce qui commençait à gêner son estomac. Tom eut un petit rire nerveux à la blague de Natalee. Bon, c'était sûr que Shevelin ne brillait pas avec un humour détonnant, mais on faisait ce que l'on pouvait quand on avait passé une journée à courir partout entre le Ministère et le terrain, le terrain et la paperasse, l'appel des Oubliators sur les lieux d'un crime fraîchement nettoyé mais qui avait malheureusement laissé quelques moldus traumatisés. Même en pleine campagne des violences contre les moldus et des meurtres se perpétrait. La vague de xénophobie s'étendait jusque dans les coins reculés du Royaume-Uni depuis le retour du Lord, si bien que quelques sang-purs déchéants ou sang-mêlés ignorés jugeaient bon de prouver de loin leur soutien au carnage que laissait les mangemorts derrière eux. Alors le consanguin du coin sortait de sa cabane miteuse et allait torturer un homme, une femme, un enfant, une famille entière parfois, sans pour autant rappeler leur existence à la communauté sorcière car leur œuvres étaient gardées secrètes par le Ministère, et sans créer d'effroi dans la communauté moldu puisque les Oubliators, utiles collègues des Aurors, faisaient le ménage dans les esprits témoins et choqués par la scène qu'ils avaient vu ou découverte. Car oui, même dans un village où il y a cent vaches pour trois maisons il fallait qu'il y ait des chanceux pour voir ça et – bien sûr – aller le répéter à tout le village avant d'appeler les flics.

Enfin tout ça pour dire que Natalee était à la fois harassée et affamée. Elle accueillit la remarque du sorcier avec un rire ou disons, ce qui s'en approchait. On aurait plutôt dit un grand éclat qui, malgré l'intonation amusée, ressemblait un peu à une sorte de jappement. Un client non loin d'elle se retourna dans leur direction avec surprise, avant de comprendre que c'était la femme qui semblait plus petite qu'elle ne l'était à côté de l'Américain et plus maigre qu'à l'accoutumée qui avait produit un tel son. Natalee n'y fit pas attention mais se calma aussitôt : ce genre de choses lui arrivaient souvent quand approchait la pleine lune et elle détestait cela.


« Vous pouvez le dire ! Mais j'ai souvent les yeux plus gros que le ventre. »
L'Auror reporta un regard aimable en direction de l'homme, qui la détaillait maintenant avec une grande attention. Gênée par cette inspection, elle ébouriffa ses cheveux avant de reporter un regard au niveau de la ceinture de ce dernier. Il portait non pas un, mais deux pistolets, et cette excentricité étonnante éveillait malgré elle son esprit d'enquête. Elle avait beau ne pas être d'astreinte ce soir là, elle se fit la réflexion qu'elle devait savoir pourquoi un homme se promenait armé de la sorte. Certes, il paraissait que le port d'arme à feu était une coutume sur l'autre terre, mais de ce qu'elle avait vu dans les films, c'était un truc moldu. Pourquoi un sorcier porterait-il un revolver lorsqu'une baguette pouvait largement suffire ? Ça n'était pas son tour de poser les questions malheureusement, aussi se contenta-t-elle d'hausser les épaules d'un air nonchalant avant de répondre, tout en restant vague.

« Je travaille au Ministère de la Magie, dans les forces de l'Ordre, disons. Je peux vous retourner la question ? Je vois deux pistolets à votre ceinture, je ne savais pas que c'était aussi de coutume chez les sorciers américains, je croyais que c'était entièrement moldu comme engin... »
Demanda-t-elle innocemment.
« Faites attention à ne pas vous pointer comme ça du côté moldu de la rue, vous risqueriez de vous faire embarquer par leur police. »

Shevelin ricana, l'air parfaitement détendu. Il n'en était rien en vérité, impatiente qu'elle était d'en savoir davantage sur la présence des deux revolvers et sur ce que pouvait bien faire dans la vie un tel homme. Elle le voyait bien tueur à gage ou Texas Ranger ! Pensa-t-elle non sans en rire intérieurement, avec sa carrure, son chapeau et son cuir, deux flingues, armes redoutables contre ceux qui n'en connaissent pas l'utilité, et sa baguette derrière l'oreille... C'était tellement cliché qu'elle trouva sa propre blague ridicule. Mais une chose était certaine, 'il ne lui répondrait pas qu'il grattait les papiers derrière un bureau.
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