Titre de ta nouvelle : Journal de Finn McHenry
* Présentation de l'histoire :
Les aventures de Finn McHenry durant ses tumultueuses années de combat souterrains. Histoire de sa lutte clandestine qui l'amena vers une prise de conscience brutale et douloureuse, cheminement de pensées et trame inventée de fond de personnage : Lien vers son histoire complète.
* Protagonistes : Finn McHenry pour l'instant.
* Catégorie : Passé de personnage.
* Genre : Action/Aventures
* Nombre de chapitres : 7 normalement, .
* Complet : non
Prologue.
Année 1988.Je m’appelle Finn McHenry. Il y a deux semaines encore, je travaillais secrètement pour une branche de l’IRA en pleine scission avec le parti du Sinn Féin, lequel s’engageait fermement sur le chemin d’un processus de paix à long terme. Certains de mes camarades d’idéologies et moi-même avions estimé que le gouvernement anglais n’avait pas effectué de geste suffisant qui aurait pu nous inciter à entamer des pourparlers d’apaisement durable et nous avions voté à la majorité, la poursuite de nos actions souterraines. Evidemment, nos opinions inflexibles nous avaient mis considérables plus en danger que nous ne l’étions déjà et j’avais alors pris la décision de mettre ma famille à l’abri dans un quartier de Londres, puis de disparaître afin de semer les hommes qu’ils avaient lancés à mes trousses.
Deux semaines seulement avaient passé depuis la dernière fois où j’avais serré tendrement mes petites jumelles dans mes bras mais si vous me demandiez mon avis ce soir, je vous affirmerais qu’une éternité s’était écoulée. J‘avais troqué ma patrie bien-aimée pour une autre, mon identité contre une banalité passe-partout, ma famille pour mes frères d’armes. J’étais quelqu’un d’autre, dans la peau d’une autre personne et malgré toutes ces précautions prises, mes habitudes paranoïaques, mon esprit inquiet ne s’apaisait pas.
Je me tenais à présent sous cette pluie grasse et tiède qui vous trempait cruellement les os et mon visage en ruisselait comme s’il avait été le squelette de cette peau aqueuse, crachée par un ciel maussade et sombre. Il était trop tard pour les regrets et de toute façon, je ne regrettais rien. Les manches marronnées de mon vieux manteau me couvraient les mains, l’appréhension me tenaillait tandis que je progressais avec prudence parmi les noirceurs de la nuit, en direction du hangar délabré qui renfermait mon repère secret. Certaines choses exigent beaucoup de nous-mêmes. Je l’ai toujours su, c'est le prix à payer pour nos idéaux, en contrepartie de nos espoirs, de nos aspirations et de nos rêves mais j'étais suis sûr, j’étais certain que c’était la bonne décision à prendre. La seule.
Deux longues semaines qui avaient fait de moi, un fantôme. Mes cheveux plus longs qu’à l’accoutumé me dévoraient le front comme une barbe foncée envahissait mes joues creusées par la fatigue. Dans mes yeux sombres tournait encore cette lueur insondable et déterminée qui trahissait de moi ce que j’étais à présent, ce que j’avais toujours été. Un combattant de l’ombre, un patriote. J’avais pourtant abandonné une certaine partie de mon humanité. Je l’avais laissée sur l’autel de la conviction, de la justice et de l’honneur. Ceux qui m’avait menacé, qui avait osé évoquer devant moi les ignobles tourments qu’ils infligeraient à ma famille, ma femme, mes petites filles en cas de résistance de ma part m’avaient offert ce qu’ils appelaient traitreusement une seconde chance. Une occasion maudite d’exorciser ce passé tumultueux que j’avais vécu. Mon passé, ma fierté. Si mon plus fidèle frère d’arme, Patrick, ne m’avait pas retenu à cet instant là, je n’aurais pas donné cher de la peau de ces malfrats ! Qu’ils s’approchent ! Qu’ils essayent seulement ! Et je leur montrerai ce qu’il restait de mon humanité !
J’avais violemment refusé leur suggestion lourde d’intimidations et ce fut ce qui m’amena finalement au centre de cette cour boueuse, sous une pluie féroce qui battait violement mon visage, entouré par un silence morbide et nerveux. Je guettais le moindre détail suspect de mon environnement. J’avais peur.
Je pressentais qu’ils m’attendaient plus que cela n’était évident car rien ne semblait avoir été laissé au hasard. Tout semblait parfaitement normal. Trop normal. Je les devinais déjà tout autour de moi, tapis dans l’ombre omniprésente. Je percevais bien toute l’ironie qu’il y avait à me retrouver ici, sur mon terrain, avec la lie de l’humanité. Je n’avais pas gagné la partie mais je ne comptais pas non plus la perdre. Pas vraiment. Dans ma chute inévitable et brutale, tellement prévisible à présent qu’elle se profilait nettement dans la nuit, j’entrainerais plusieurs d’entre eux. Derrière ces murs, au milieu de ces hurlements. Comme dans ‘La Divine Comédie’ de Dante, des hommes s’échappant du purgatoire pour mieux plonger dans un enfer où il ne cessait de pleuvoir. D’un combat à un autre. D’une lutte à une autre.
Car c’est au fond de cet abime que j'étais enfin parvenu à assembler les pièces du puzzle macabre auquel j’avais décidé de prendre part, dans mon combat nationaliste.
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Sujet: [Fic'] Journal de Finn McHenry