Consignes :
* Cet examen s'adresse uniquement aux élèves de 5ème année.
* Si vous avez choisi de passer cet examen, vous devez poster votre TP sur le forum à la suite de ce message.
* Les notes seront affichées dans le topic "Résultats".
* Vous avez jusqu'au 30 Mai à minuit (IRL) pour répondre à cet examen.


Sujet : Vous devrez préparer une potion d’insensibilité. Potion qui rend insensible à la douleur. Les ingrédients sont à votre disposition, les manuels sont bien évidemment interdits. A vous de faire marcher votre mémoire pour reproduire la recette vue en classe. Sur un parchemin, vous écrirez vous-même le protocole en détaillant chaque étape et justifiant l’usage des ingrédients. A la fin des l’épreuve, vous poserez une fiole de votre préparation étiquetée accompagnée de vos notes sur le bureau du surveillant.
L’épreuve dure 4h.

Liste des ingrédients à disposition :
- sang de salamandre
- scarabées séchés
- écailles de pangolin
- racines de gingembre
- écorce d’épicéa
- algues polaires
- graines d’ellébore
- crochets de couleuvre

Liste du matériel à votre disposition :
- chaudron
- votre baguette magique
- pilon
- mortier
- balance
- éprouvettes
- chronomètre
- cuillère en bois
- béchers
- couteau d’argent
- coupelle

Une potion d’insensibilité ? Mervin relut son sujet, il se résumait en quelques mots. Les ingrédients étaient mis à la disposition des élèves, la préparation se ferait de tête. Beaucoup appréhendaient cette épreuve. Les protocoles à réviser étaient tous assez longs et demandaient une extrême précision. Slughorn avait consacré les dernières semaines de cours aux révisions. Ils devaient réaliser des philtres parfaits sans consulter les recettes. Cela requerrait une bonne mémoire, et les élèves qui n’étaient pas doués de base subissaient des échecs cuisants. La potion n’était pas une matière facile. Chaque année, les Buse filtraient un grand nombre d’étudiants. Si leur nouvel enseignant était moins strict que Rogue, le Serpentard ne s’attendait pas à découvrir une classe surpeuplée l’année prochaine. Mais il était certain d’en faire parti. Il maîtrisait ce domaine magique. L’application des recettes ne lui avait jamais posé de problème. Sans atteindre l’excellence, il ne descendait pas en dessous d’un Effort Exceptionnel. Et, puisqu’il menait ses études avec un grand sérieux, il connaissait ses recettes sur le bout des doigts. Ses camarades verts et argent lui avaient souvent permis de les réviser en lui laissant leurs devoirs. A la bibliothèque, il n’était pas rare de voir le jeune gallois jongler entre trois parchemins différents. Il adaptait son écriture à celle de ses clients grâce à des encres modifiables, imaginait des plans différents pour chaque dissertation, mettait son nom sur la meilleure et rendait les copies aux éléments les plus paresseux de sa maison. Ces efforts ne le dérangeaient pas, ils étaient payants. On l’exploitait, et il héritait de tous les avantages de sa situation. Les Serpentard de bonne famille le protégeaient afin qu’il ramène de bonnes notes à leurs parents exigeants, et lui assuraient malgré eux la réussite de ses examens écrits. Au final, le mérite ne s’achète pas. Ceux qu’il avait aidés pouvaient tomber. Ils avaient accepté de perdre en réclamant ses services. Lui, il s’en tirerait.

Le protocole de la potion d’insensibilité n’était pas des plus simples, mais il s’en souvenait très bien. Les propriétés de cette composition étaient d’une grande utilité. Elle rendait le corps insensible à la douleur. Les coups, les morsures, les brûlures, les troubles dus aux infections n’atteignaient plus le sujet. Autrefois, les sorciers vidaient des chaudrons en quantité pour lutter contre les forces des gobelins ou des géants. Aujourd’hui, elle occupait surtout les étagères des pharmacies. Les sorciers gravement blessés en recevaient quelques gouttes avant les opérations, et, lorsqu’aucun médicomage ne se trouvait sur place, le philtre maintenait le patient éveillé. Il permettait d’éviter les malaises. A forte dose, la potion, essentiellement psychologique, dépossédait les hommes de leurs sensations. Ils oubliaient leurs corps et allaient au devant de tous les dangers. Ainsi, la consommation était devenue très contrôlée. Slughorn les avaient longuement mis en garde. Comme beaucoup de décoctions, la potion d’insensibilité n’était pas un sujet de plaisanterie. Mervin avait étudié les effets secondaires du philtre avec intérêt. Il ne comptait pas les mettre à profit, mais il se demandait jusqu’à quel point il était possible de manipuler un esprit qui se croit invincible. Les réactions humaines le fascinaient, et ses recherches lui avaient révélés beaucoup d’affaires historiques, dites légendaires chez les moldus, où l’on soupçonnait l’intervention maligne de la potion.

Les ingrédients attendaient sur sa paillasse. Il les passa en détail, puis armé d’une plume traça la première étape sur une feuille de brouillon. Il ne se souvenait plus de la longueur exacte du protocole. Mais il occupait un bon parchemin. Les instructions, nombreuses, laissaient peu de place à l’imagination ou au hasard. Il n’avait pas intérêt à commettre une négligence. Tout d’abord, la préparation s’ouvrait avec les algues séchées. Les instructions lui revinrent peu à peu. A force de jeter des regards aux ingrédients, il combla les derniers vides de sa mémoire. La feuille se remplissait à grand renfort de ratures et d’annotations penchées. Il prenait son temps, en surveillant sa montre, revenait parfois aux premières étapes pour ajouter des éléments oubliés, ou modifier les minutes inscrites. C’était un travail fastidieux. Au bout d’une demi-heure, il justifia l’utilisation des ingrédients en suivant la chronologie de la préparation. L’exercice, plus facile, le rendit à la fois plus disert et moins sûr de lui. Il avait peur de ne pas en dire assez. Puis, lorsque la première heure sonna, il étala un parchemin vierge devant lui et recopia tout au propre. Pour le moment, il gérait assez bien. A côté de lui, des élèves se battaient encore avec leur recette. Il les plaignait. Un surveillant sévère circulait à travers les rangs afin de dissuader les candidats d’observer les activités de leurs voisins. Baguette en main, il était prêt à vider les chaudrons inquiétants à la moindre alerte. Ici, les catastrophes seraient récompensées par un zéro pointé, il n’était pas question de menacer la préparation des autres.

Citation :

Potion d'Insensibilité

Ingrédients :
- 20 cl sang de salamandre
- 2 scarabées séchés
- 4 écailles de pangolin
- racines de gingembre
- écorce d’épicéa
- algues polaires
- graines d’ellébore
- crochets de couleuvre

1) Coupez vos algues polaires en petit morceaux, jusqu’à en obtenir 2 g.
2) Versez la moitié de vos algues coupées dans une eau encore froide et plongez le reste dans le sang de salamandre.
La potion d’insensibilité rend insensible à la douleur. Cela implique une résistance au froid, c’est ce que l’algue polaire symbolise dans cette potion. Cette espèce peut supporter une eau glacée, voilà pourquoi il ne faut pas allumer le chaudron de suite, cela lui empêcherait de libérer ses propriétés magiques dans la potion.
La salamandre, qui se retrouve souvent dans les potions, incarne ici la symbolique du feu. La potion d’insensibilité rend insensible aux brûlures et à la chaleur. Il s’agit ici de lier deux éléments antagonistes afin que leurs effets se confondent et qu’ils puissent agir ensemble, donc, rendre le sujet invulnérable au froid et à la chaleur, à la morsure du gel, comme au baiser lancinant des flammes.
3) Remuez doucement le chaudron pendant 3 minutes environs et allumez un feu doux.
4) Avant que la préparation n’entre en ébullition, réduisez les racines de gingembre en poudre.
La signification du gingembre est moins forte, ce n’est pas un ingrédient essentiel, il permet d’associer les autres entre eux. Cette épice très forte garde néanmoins l’idée de force et de résistance. On donne du gingembre pour oublier le goût d’un aliment avant d’en prendre un autre. Ici, il permet d’ignorer, non pas le goût, mais la douleur en général.
5) Jetez une pincée de poudre de racines de gingembre sur l’eau en ébullition, puis émiettez une écorce d’épicéa au dessus. Cela ne doit pas prendre plus d’une minute.
Le gingembre et l’épicéa poussent dans des climats très différents. On garde l’idée d’adapter le corps à son environnement et à toutes les difficultés qu’il peut rencontrer. De plus, l’épicéa est un arbre très résistant, un résineux, qui garde ses épines par tous les temps, et supporte très bien le froid, et les tempêtes. Représenté par son écorce, il assure la solidité.
6) Remuez 5 fois le chaudron dans le sens inverse des aiguilles d’une montre, jetez une écaille de pangolin au milieu, remuez 4 fois la préparation dans l’autre sens et jetez en deux nouvelles.
Avec les écailles de pangolin, l’idée d’une armure, amenée par l’épicéa, prend forme. Car si les plantes servent à associer les ingrédients, les matériaux issus d’animaux ou de créatures donnent en général beaucoup plus d’effets à la potion. Les écailles préparent donc une peau insensible. Le nombre peut-être augmenté à la seconde étape car un ingrédient « lourd » comme celui-ci doit être assimilé par la potion d’abord. Il faut donc y aller de manière progressive, au risque de faire déborder son chaudron et de modifier les propriétés des ingrédients déjà versés. Ensuite, l’attente est plus longue, car les écailles doivent être correctement « digérées ».
7) Laisser mijoter 10 minutes.
8) Prenez 4 crochets de couleuvre et réduisez-les en poudre, en veillant à préserver la pointe. L’opération délicate requiert une grande application.
La couleuvre représente le contre-poison, la bonne santé, elle est, dans la mythologie grecque le symbole d’Asklepios, dieu de la médecine. Ici, il ne s’agit pas de prendre un animal toxique pour provoquer un effet de mithridatisation accéléré, mais de s’en protéger. Le crochet de couleuvre ne contient pas de poison. Cet ingrédient prévient des intoxications, et la pointe des crochets est gardée pour rappeler que la potion rendra insensible aux morsures.
9) Mélangez la poudre de racine de gingembre à celle des crochets de couleuvre, prenez une pincée hétérogène jetez une pincée au point le plus au Nord de votre chaudron à l’issue des 10 mn, tournez une fois dans le sens inverse des aiguilles d’une montre et reculez d’un demi-cercle.
10) A partir de là, plus de temps pour se reposer. Comptez 30 secondes et répétez l’opération 3 fois (avec la même intervalle de temps entre chaque étape) en visant avec vos pincées les autres points cardinaux. Sud, puis Ouest, et Est.
Cette manipulation permet de rassembler tous les composants au milieu et de renforcer leur fusion. Mélanger la poudre de gingembre aux éclats des crochets rend l’assimilation du dernier élément plus facile.
11) La potion devrait prendre une teinte violacée, il est temps d’ajouter, à l’aide d’une pipette 5 gouttes de sang de salamandre dans lequel se sont décomposé les algues polaires.
Lorsque la potion est bien chaude, le sang de salamandre peut entrer en action. Il est mêlé aux algues polaires afin de ne pas se faire rejeter par une potion débutée avec un élément antagoniste, qui rappelle l’eau. La réaction n’en reste pas moins assez vive.
12) La potion devrait s’agiter plus fortement, ajoutez un scarabée séché là où l’ébullition est la plus timide. Ne tournez pas mais attendez 2 minutes, et jetez le deuxième scarabée séché là où l’ébullition est la plus vive. La potion va se calmer un instant, et retrouver une agitation violente en tirant sur le purpurine.
Le scarabée est lié à l’idée de résurrection. Et un homme qui profite des effets d’une potion d’insensibilité n’est plus tourmenté par les affres de la mort, même si elle semble imminente. Il reste persuadé de sa survie, ce qui lui permet de garder ses forces. La carapace de l’animal peut aussi renforcer les vertus des écailles de tatou. Si la mixture s’agite davantage, c’est parce que, une fois de plus, elle rencontre un élément organique entier, l’absorption est donc plus pénible. Mais là, le deuxième scarabée ne calme pas ses ardeurs. Le calme revient grâce à une adition avec la dernière écaille de tatou, la quatrième, celle qui manquait à l’opération.
13) Laissez la préparation monter jusqu’à ce que le liquide soit sur le point de déborder et jeter la dernière écaille de tatou.
14) Elle descendra légèrement en s’éclaircissant. Filtrez le sang de salamandre afin d’en ôter les bouts d’algue, et jetez 1g d’algue dedans (attention, pesez bien, le poids aura changé à cause du sang !)
On remarque bien que la potion est réglée par deux éléments essentiels, le sang de salamandre et les algues polaires, le feu et l’eau, le chaud et le froid. Liés ensemble pour la fin, ils permettent d’atteindre un parfait équilibre.
15) La potion va s’éclaircir jusqu’à se rapprocher du bleu et redescendre. Mélangez là jusqu’à ce que la surface soit parfaitement lisse, et déposez une graine d’ellébore sur le côté.
La graine d’ellébore ne symbolise rien en particulier. L’ingrédient permet de finaliser la potion, de faire agir tous les composants ensemble en corrigeant les petites erreurs de préparation.
16) La potion terminée arbore une teinte bleue aux reflets mauves.

Avant de passer à la pratique, Mervin examina ses notes une dernière fois. En théorie, tout se passerait bien. Il avait scrupuleusement veillé à ne pas faire d’association fatale. Joie, il allait pouvoir le vérifier. S’armant d’un petit couteau, le Serpentard coupa ses algues, humides et grasses, tout juste sorties de leur liquide de conservation, en petit morceaux. Lorsque la quantité lui paru raisonnable, il les rassembla en petit tas et les posa sur la balance en retirant le surplus jusqu’à en obtenir deux grammes. A partir de là, il fallait diviser la masse en deux quantité égales. Il répéta l’opération en poussa avec la lame de son couteau la moitié d’algues polaires dans un récipient de verre. Ses pesées effectuées, Mervin lança un aguamenti au dessus de son chaudron et vida sa coupe dans l’eau glacée. La deuxième partie, encore posée sur la balance, plongea dans le sang de salamandre. Les petits bouts bleutés disparurent sous le liquide vermeil, mais il ne les regardait déjà plus. Il remuait doucement son chaudron, l’œil fixé sur son chronomètre. Sa mémoire lui avait indiqué trois minutes. Le délai écoulé, il pouvait allumer un feu léger sur le bois sec. Les flammes léchèrent le fond noircit de son chaudron, la partie sérieuse allait enfin commencer. Lorsque l’eau entrait en ébullition, il n’était plus possible de revenir en arrière. Mais, avant que cet instant mystique n’arrivât, il devait réduire ses racines de gingembre en poudre. Ce n’était pas difficile. L’épice, déjà friable, diminua sous la pression du mortier. L’étudiant pilonna avec énergie, jusqu’à obtenir une belle poudre mordorée.

Plus qu’un examen à passer et Lellia pouvait enfin se considérer en vacances, plus qu’une seule petite potion à préparer et elle profiterait du soleil blafard de l’Angleterre pour assombrir un peu plus sa peau déjà brunie. Elle avait rêvé de cet instant depuis la rentrée et pourtant maintenant qu’elle s’y retrouvait elle avait purement et simplement l’impression qu’elle n’y arriverait jamais, non, jamais elle n’arriverait à passer cette dernière épreuve et à en ressortir vivante. Car il fallait se rendre à l’évidence : elle n’avait jamais été douée en potions, d’ailleurs elle se demandait bien pourquoi elle avait choisi cette discipline en matière principale. Pourquoi ne pas plus prendre la divination ou même l’histoire de la magie ? Non non elle aimait se compliquer la tache et la vie et du coup elle se retrouvait avec une mixture improbable à préparer. Enfin bon, normalement si tout s’était réellement passé comme elle le pensait ses épreuves facultatives devraient raisonnablement remonter toute mauvaise note qu’elle pourrait récolter en potions, par conséquent c’était le pas léger qu’elle s’était présentée à l’épreuve, sa robe de sorcière sur le dos ainsi que son uniforme de Gryffondor bien que des tongs ait gentiment pris la place des chaussures qu’elle utilisait d’habitude. Certes il ne faisait pas encore assez beau pour sortir avec de telles chaussures mais elle aimait l’impression de vacances imminentes qu’elles donnaient. Et puis hein, elle faisait bien ce qu’elle voulait encore !

A peine la Gryffondor fut elle installée qu’on lui présenta un papier avec les instructions à suivre et soudain la panique la plus totale s’abattit sur l’adolescente : une potion d’insensibilité ??? C’était quoi ce truc ? Elle avait pourtant révisé la plupart des potions se trouvant dans son manuel mais ce truc là elle ne connaissait même pas ! Alors elle était sensée faire quoi maintenant ? Improviser ? Faire un truc à l’arrache comme elle savait si bien les faire ou bien réfléchir ? Elle n’avait quand même pas pu passer à côté d’un truc aussi énorme, surtout que la plupart des ingrédients qui étaient utilisés là dedans devaient aussi servir à confectionner ses précieuses pilules bleues. Elle regarda alors autour d’elle et s’arrêta un instant sur chacun des ingrédients présents.

*Bon le sang de Salamandre c’est pour la potion de force, si ça servait à autre chose je l’aurais forcement lu en même temps donc j’en ai pas besoin. Des scarabées séchés….j’ai lu un truc là-dessus aussi, c’est utilisé dans une autre potion, je sais plus laquelle mais c’était pas celle d’insensibilité, donc non. Des écailles de Pangolin….je connais même pas, ok, je prend ça alors. Des racines de gigembre….faut voir, je les met aussi de côté. Une écorce d’épicéa, ça non plus ça sert à rien d’autre donc je prend. Des algues polaires….mouarf ça pue ça ! Je prend, y a toujours un truc qui pue dans les potions. Et des graines d’ellébore….ça c’est pour le philtre de paix…la paix ça calme…alors ça insensibilise, je prend !*

Séparant les ingrédients qu’elle avait choisi des autres, Lellia se stoppa d’un seul coup avec un sourire étrange sur les lèvres, bon sang qu’est ce qu’elle pouvait être bête des fois ! Elle avait pas reconnue le nom de la potion uniquement parce qu’elle ne l’avait pas révisé sous ce nom là, elle. En fait, avec des filles de sa maison, elles s’étaient amusées à la rebaptiser la potion de Lellia, en gros parce qu’elle se montrait insensible autant au Quidditch qu’en amour ou en amitié et aussi parce que depuis qu’elle était revenue toutes les remarques blessantes qu’on avait pu lui faire avaient semblé lui glisser dessus comme de l’eau. Heureusement qu’elle avait fini par reconnaitre les ingrédients sinon elle aurait fait n’importe quoi pour rien du tout ! Soudain beaucoup plus confiante, elle attrapa le parchemin et commença à écrire de son écriture déliée toutes les étapes à suivre.

Le parchemin de Lellia a écrit:

Ingrédients utilisés :

10 grammes d’écailles de Pangolin : Utilisées pour leurs propriétés cicatrisantes, elles permettent avant tout à un sorcier de voir ses blessures se guérir beaucoup plus rapidement qu’habituellement.
3 Racines de Gingembre : Ici seul leur goût est important, ceci permet aux sorciers de pouvoir avaler la potion sinon son goût serait bien trop immonde.
1 Ecorce d’Epicéa : Elle permet de rendre la peau imperméable à toute sensation.
200 grammes d’algues polaires: Permettent de contrer toutes les températures extérieures, autant la chaleur intense que le froid polaire justement.
22 graines d’Ellabore : Utilisées pour leurs propriétés calmantes et reposantes.

Mais comme un doute soudain s’empara de la sorcière, elle rajouta ensuite les yeux de Scarabées séchés, en effet le reste ne servait à rien pour cette potion mais les yeux permettaient en revanche de fortifier les os, un atout majeur.

Le parchemin de Lellia a écrit:

Yeux de Scarabées séchés : Pour fortifier les os.

Différentes étapes à suivre :

1. Dans un mortier écraser les algues polaires afin d’en faire une bouillie compact et collante.
2. Allumer un feu et faire préchauffer un chaudron en y ajoutant une mesure d’eau.

S’arrêtant là, elle commença alors à faire ce qu’elle avait écrit, écrasant les immondes algues en retenant de temps à autres des hauts le cœur, c’était d’ailleurs en partie pour cette raison que cette potion était si peu souvent utilisée, son odeur et son goût étaient tout bonnement insupportables et Lellia se dit un instant que leur prof était vraiment un sadique pour oser leur demander ça en examen…ou alors il voulait se confectionner une bonne collection de ces trucs sans avoir à les faire… Une fois la pâte bleuâtre et puante confectionnée, l’adolescente alluma un feu grâce à sa baguette et pesa l’eau avant de l’ajouter, n’empêche certains sorts pouvaient vraiment être utiles parfois. Elle mit alors le minuteur en route et attendit 10 minutes en continuant d’écrire le reste de la recette.

Le parchemin merveilleux de Lellia la merveilleuse a écrit:

3. Laisser chauffer l’eau pendant 10 minutes puis ajouter les yeux de Scarabées préparés auparavant.
4. Tourner trois fois sur la gauche avec une cuillère en bois puis une fois à droite et ajouter les algues polaires préalablement écrasées. Laisser chauffer pendant 10 minutes supplémentaires.
5. Couper 10 grammes d’écailles de Pangolin en fines lamelles avec un couteau en argent et les mélanger à 3 racines de gingembres coupées en rondelles et les ajouter très exactement à la fin des 10 minutes de repos.

Après avoir écrit cela, le minuteur sonna et Lellia ajouta les yeux de Scarabées qu’elle avait eu le temps de préparer entre temps. Une fumée bleue et jaune s’échappa de la mixture mais elle continua sans y prendre garde. Elle mélangea donc la potion comme il se devait avant d’ajouter les algues et de remettre 10 minutes sur le minuteur. L’odeur nauséabonde et presque suffocante de ce qu’elle était en train de faire la prenait presque à la gorge mais elle s’efforçait de ne pas y prendre garde, restant concentrée sur ce qu’elle faisait et sur ce qu’elle avait encore à faire. Elle pesa donc les écailles de Pangolin pour en obtenir pile 10 grammes et les mit dans la coupelle avant de les couper finement, heureusement qu’elle avait toujours été douée à ce petit jeu sinon il est clair qu’elle n’aurait jamais eu le temps vu la dureté des écailles en question. En revanche les racines de gingembre furent bien plus faciles à découper et elle eut même le temps de continuer ses explications avant la fin des 10 minutes.

Le parchemin de Lellia, toujours a écrit:

6. Laisser refroidir le chaudron pendant 15 minutes et préparer les graines d’ellabore en les écrasant dans le mortier (Important : Nettoyez bien le mortier et le pilon si vous utilisez les mêmes que pour les algues polaires !!!). Ne vous arrêtez qu’au bout des 15 minutes et les rajouter dans la mixture.
7. Remettre le chaudron sur feu doux et tourner 10 fois à droite puis 10 fois à gauche avec l’écorce d’épicéa avant de la mettre dans la potion.
8. Laisser chauffer sur feu moyen pendant 5 minutes supplémentaires.

FIN

Quand le minuteur sonna, elle ajouta les écailles de Pangolin ainsi que les racines gingembre et éteignit le feu avec sa baguette avant de passer à la suite. Il ne lui restait plus beaucoup de temps mais normalement elle devrait avoir le temps de finir. La Gryffondor nettoya alors le pilon et le mortier d’un recurvite savamment exécuté et se mit immédiatement à la préparation des graines d’Ellabore, se montrant méticuleuse et minutieuse pendant quinze minutes. Même si c’était particulièrement ennuyeux elle savait que l’art des potions ne tenait qu’à la justesse des temps de cuisson et de la préparation des ingrédients, par conséquent elle devait tout faire très exactement comme c’était écrit. Enfin, elle rajouta les graines dans la mixture et ralluma le feu avant de prendre l’écorce d’épicéa et de tourner très exactement 10 fois à droite puis 10 fois à gauche et de la laisser dans la potion. Elle remit alors le minuteur et attendit cinq minutes en regardant avec appréhension le chaudron, elle savait qu’elle devait normalement prendre une couleur jaune, presque or et pour l’instant il y avait encore des reflets bleus à certains endroits, elle n’avait plus qu’à espérer que cela passe.

Et en effet, après cinq minutes elle prit une magnifique couleur or, cela voulait sans doute dire qu’elle avait réussis mais elle ne devait pas vendre la peau de l’hypogriffe avant de l’avoir tué, elle ne saurait si elle avait réussi qu’au moment des résultats. Pressée de retrouver sa liberté et de profiter de ses premiers instants de presque vacances, elle versa un peu de la potion dans une fiole, inscrivit son nom et apporta le tout jusqu’au surveillant qui semblait aussi inexpressif qu’une porte d’Azkaban….si il y avait eu des portes à Azkaban bien entendu. Mais le pas léger, elle lança un au revoir tonitruant et couru littéralement dehors, elle était enfin libre !!!!