Rena était couchée dans son lit, les yeux grands ouverts. Le sommeil ne venant pas elle se contentait de soupirer de temps à autre, exaltée par un tel problème. La Serdaigle était donc dans son lit, les couvertures remontées près de son visage, la cachant, regardant autour d'elle. Elle exagérait peut-être, elle devrait peut-être se calmer, mais la fillette avait bien trop d'imagination pour ce calmer. Toute ses camarades de dortoir dormaient. Enfin, c'était ce qu'elle voyait à travers ses rideaux bleus de son lit à baldaquin, rideaux qui l'aide à avoir un peu d'intimité dans ce dortoir. Bien qu'elle n'était pas habituée à partager sa chambre à coucher, elle aimait bien cette chambre où tout était bleu. Elle s'était fait de nombreux amis et la maison des Serdaigle représentait en effet une nouvelle famille.

Rena se tourna, et se retourna, cherchant le sommeil. Ce n'était pas le Week-end, et il fallait bien se lever à une heure avancée pour suivre les cours. Il ne fallait surtout pas ressentir de la fatigue le lendemain, surtout qu'elle avait des matières qui nécessitaient la plus grande attention. Tout le monde semblait dormir. Évidemment, dix heures avaient sonné depuis un long moment. La respiration calme de ses camarades en témoignait. Finalement, ses yeux se mirent à se fermer, pour finalement se fermer totalement. Enfin ! Elle sentait ses muscles se détendre. Elle commençait à s'endormir. Le sommeil était en train de la gagner. Elle afficha un mince sourire satisfait. Elle allait pouvoir enfin se reposer ... Ce qui s'en suivit était assez comique. Un bruit se fit entendre dans le dortoir. Une des camarades de Rena était tombée de son lit après un cauchemar des plus effrayants. Une série de hurlements terrorisés se firent entendre dans la chambre et on vit Rena sauter de son lit, trébuchant à cause des couvertures et des rideaux. Elle tomba par terre, les rideaux s'arrachant des barres qui tenaient ces affreux tissus bleus au lit, pour s'enrouler autour d'elle. La Serdaigle se releva, sa baguette tendue prête à se défendre en cas d'attaque. Une fillette rousse alluma la lumière dévoilant ainsi l'aspect comique des choses. Gênée par ses réflexes immédiats, la Bleue et Bronze se retira du dortoir sa baguette à la main sans prendre la peine de mettre une robe de chambre mais attrapa tout de même sa couverture bleue.

Simplement vêtue d'un pyjama blanc neige, la brunette descendit les marches pour rejoindre la salle commune. Un courant d'air traversa le carreau ouvert de la fenêtre ce qui fit trembler la fillette. Rena s'enveloppa dans sa couverture pour chasser le froid et remarqua qu'elle n'était pas seule. Un garçon brun qu'elle avait vu pendant les cours semblait se battre avec sa baguette magique qu'il accablait de reproches.

- Qu'est ce que tu fais ? demanda-t-elle, l'air intéressé et surtout pour l'alarmer de sa présence.

L'expression du jeune garçon révélait un profond ennui et aussi un début de colère pas très facile à calmer. Il semblait si concentré qu'il n'avait pas remarqué son arrivée mais il avait l'air de se réveiller de sa transe quand elle prononça quelques mots sans importance afin de marquer sa présence. La question n'attendait pas vraiment de réponse puisque Rena voyait bien ce que son camarade endurait. Il désirait vaincre les assauts de sa baguette refusant de lui obéir et de là il n'arrivait pas à réaliser un sortilège ce qui provoquait donc son mécontentement. La Bleue et Bronze se demanda un instant s'il s'agissait du sortilège de lévitation car il lui avait demandé de gros efforts avant de le maîtriser parfaitement. Le jeune garçon s'était donc retourné vers elle avec précipitation en la pointant de sa baguette. La fillette ouvrit la bouche pour rétorquer mais il eut l'obligeance de baisser son bâton magique.

Pour tout dire, la Bleue et Bronze n'avait nullement le désir de le déranger. Elle voulait tout simplement jouir de la chaleur du feu qui s'amusait à lécher de ses nombreuses langues l'âtre de la cheminée, de temps à autre. Sa couverture légère ne l'aidait pas à se réchauffer et le courant d'air qui passait à travers les fenêtres ouvertes s'amusait à lui discerner quelques frissons incontrôlables et voulant à tout prix la voir claquer des dents. La fillette s'avança à petits pas vers le canapé face à la cheminée et se pelotonna sur elle-même pour garder une chaleur suffisante lui permettant de chasser le froid glacial qui l'agaçait. Une brise froide lui susurrait à l'oreille pendant qu'un frisson lui parcourut l'échine.

Le jeune Serdaigle, perdant espoir se laissa tomber dans un fauteuil proche du sien et semblait avoir mis terme à ses relations avec sa baguette magique. La brunette lui adressa un sourire encourageant, signe qu'il devait s'entraîner d'avantage s'il voulait réussir. Son bâton magique demeurait son bras droit après tout. La sienne à elle était serrée dans sa main dans un élan de tendresse. Elle trouvait qu'une baguette magique représentait bien plus qu'un objet, c'était un ami ou un porte bonheur... Une expression peinée sillonnait les traits du jeune brun, il annonça son problème avec un soupir assez exagéré témoignant de la totale difficulté qu'il endurait.

- Eh bien, tu sais, ce n'est pas très difficile comme sortilège. Ça doit juste être un problème de mouvement de baguette, attends, je vais te montrer, dit-elle avant de lever sa baguette. Lumos !

L'extrémité de sa baguette lança une lumière nacrée capable d'éclairer une personne dans un endroit sombre. Mais la boule ne tarda pas à disparaître après un court moment. Rena essaya une nouvelle fois, la lumière réapparut mais disparut aussitôt.

- Tu vois bien ? Moi, non plus je n'arrive pas à garder la lumière longtemps. Il vaudrait peut-être demander au professeur Flitwick, non ?

Rena donna une secousse lasse à sa baguette comme si cela pouvait l'aider à user du sort dans la meilleure façon. Elle répéta l'incantation une nouvelle fois mais la lumière plus faible encore ne tarda pas à disparaître. La fillette haussa légèrement les épaules signe qu'elle laissait tomber et que même avec de gros efforts, elle n'arriverait jamais à garder la lueur un peu plus longtemps. Le sortilège de lévitation, bien que plus dur à réaliser ne lui avait pas pris beaucoup de temps pour arriver à le dompter. Jusqu'à maintenant, elle était même arrivée à faire léviter la grosse malle contenant les balles de Quidditch grâce à sa simple baguette. Mais pour tout dire, les sorts qu'elle connaissait se comptaient sur les doigts de la main, à part quelques incantations dignes pour former des sorciers de ménage, Wingardium Leviosa restait l'un des seuls sorts à lui être utile. Elle avait entendu parlé d'un certain alohomora et elle avait hâte qu'ils l'étudient pour pouvoir s'en servir. Sa particularité était de pouvoir ouvrir la plupart des portes scellées... Très important lorsqu'on se trouvait devant une issue fermée à clé et que le désir de connaître des champs inconnus vous hante depuis votre tendre enfance ^^.

Le jeune Serdaigle avait regardé sa technique, même si elle semblait être fausse. L'air las et fort ennuyé, il ne fit l'effort que de lever sa baguette et de dire l'incantation d'une voix pas si convaincue que cela. Rena, encore pelotonnée dans sa couverture bleue jouissant de la chaleur, eut un sourire radieux en voyant l'extrémité de la baguette de son condisciple même si elle ne mit guère plus de temps que la sienne. La joie du jeune garçon ne tardait pas à produire son effet. Il se précipita vers elle pour lui coller un baiser sonore sur la joue. La réaction de ce fait se révéla aussitôt ; les joues de la Bleue et Bronze s'embrasèrent mais cela n'avait rien à voir avec le feu. La brunette détourna les yeux vers les flammes pour dissimuler sa gêne. Elle regardait les reflets du feu jouant sur les murs en créant des ombres chinoises. En effet; la salle commune n'était éclairé que par le feu de la cheminée ce qui rappela à Rena les longues soirées passées avec sa mère. Le silence régna dans la salle commune, on n'entendait plus que le crépitement des bûches consumées... Par l'embrasure de la fenêtre, on pouvait apercevoir un ciel sombre comme de l'encre noire parsemé d'étoiles lumineuses qui brillaient comme des diamants. Le croissant de lune était visible de la place, elle leva donc les yeux vers le ciel pour admirer la beauté de l'astre lunaire. Le jeune garçon ne tarda pas à prendre parole même si son ton était largement intimidé. Rena lui en était redevable, ne se voyant pas en train de relancer la conversation aussi vite qu'il l'avait fait. Elle répondit donc :

- Eh bien, nous ferons bien d'attendre demain, tu ne crois pas ? Il doit être en train de dormir, à cette heure-ci. Et puis tu sais, je pourrais demander à mon frère aussi, demain, il doit pouvoir nous corriger. Enfin je crois... continua-t-elle, même si elle aurait aimé ne pas avoir à discuter avec son frère de ses problèmes d'école afin d'éviter tout commentaire ironique.

Ce qu'il faisait froid dans son dortoire ! Valky, n'arrivait pas à dormir. En plus ce feu qui menaçait de s'éteindre.... "Bande de bons à rien d'elfes de maison..."
Elle hésita à le rallumer...
"Et puis non, je ne suis pas une servante, plûtot mourir de froid que de faire le travail de ces petits monstres", se dit-elle.

Mais cela ne reglait pas son problème, elle n'arrivait pas à dormir. Elle eu beau essayer, réessayer,...rien n'y faisait. Le sommeil tant attendue se dérobait...
Elle était enervé par sa journée de cours, par les devoirs interminables que les professeurs demandaient. Et puis elle en avait assez de l'internat. La présence des autres permanente des autres, les piques des serpentards, l'arrogance de ces stupides gryffondors, le bruit permanent...Elle saturait.
Non décidement, elle était trop nerveuse pour dormir. Et dans ce cas là, une seule solution s'imposait : la musique !
Il lui fallait trouver l'appaisement en tirant quelques mélodies de son violon.
Bach, Mozart, Wagner...eux seuls avaient le pouvoir de l'appaiser, ses seuls supports lorsque sont moral venait à flancher.
Elle se leva.
"Ouf ! Ce que le sol était froid." Frissonant, elle enfila ses chaussons fourrés. "C'est déjà mieux !"

Mais où jouer ? Dans la chambre ? Non il faisait bien trop froid. Vu l'heure, la salle commune devait être déserte. Et là bas un bon feu devait ronfler dans la cheminée.
Oui ! Il ne devait y avoir aucun raleur dans la salle commune...

Ouvrant sa valise elle en sortit une belle robe de chambre ; de velour noir, aux manches et au col de fourrure. C'était un principe qu'elle avait pu apprendre au conservatoire : "Une violoniste se doit d'être toujours propre de sa personne.
Un rapide coup d'oeil au miroir. "Parfait !"

Son étui à violon sous le bras, elle descendit l'escalier pour arriver à la salle commune.
Elle poussa la porte...
"Mince une conversation ; raté pour la salle commune déserte !"pensa t'elle surprise.

Elle regarda qui était là, incertaine sur la conduite à tenir. Elle restait dans l'encadrement, son violon dans les bras.

Elle eu un soupir de soulagement. C'était deux premiers annés de sa classe. Elle n'avait jamais vraiment eu l'occasion de leur parler.
Le premier un certain Gauvain, sa baguette à la main se tenait face à la cheminé. Un agité, surtout en cours d'enchantement ; elle désapprouvait fortement ses bavardages intempestifs...
La seconde, une certaine Rena, lové dans un fauteuil ; semblait être aussi frileuse qu'elle.

Entschuldigen Sie mich ! euh, je veux dire pardon de déranger. Je ne pensais pas trouver des gens ici à cette heure. Mais, euh...si je dérange je peux partir...dit elle avec son fort accent germanique.

"Eh dites donc vous, ça vous direz de faire moins de bruit?? Non parce que c'est pas qu'on vous entend à l'autre bout du chateau mais presque!"
Valky sursauta en entendant cette voix, et se retourna, manquant de lacher son violon. Un jeune garçon, où plutôt un de ces condisciples de classe venait de descendre de son dortoir...et semblait de fort mauvaise humeur.

Evan Summerbee, c'était comme cela que les professeurs l'appelaient. A vrai dire elle n'avait jamais eu l'occasion de lui parler...et ne le regrettait pas. Non mais pour qui il se prenait de :
Premièrement arriver discrètement et de la faire sursauter.
Deuxièment, de parler parler sur ce ton.

Ah, il avait mauvais caractère ? Ce n'était rien comparé à l'arrogance de la jeune allemande. Il allait trouver à qui parler.

Elle le détailla de haut en bas...
Il était mignon...Raison de plus pour lui en faire baver. Elle constata avec joie que contrairement à beaucoup de garçons de son âge Evan Summerbee, évitait de se présenter dans la salle commune vétu de façon negligente.

L'ignorant superbement, elle déposa son violon sur son fauteuil, avec une application surjouée. Voyant que les deux autres personnes ne répondaient pas. Elle repréta attention au fort impoli gamin qui venait de lui faire peur.

-Plait il ? Tu pourrais faire l'effort de ne pas crier et d'ouvrir les portes, de façon plus discrète espèce de Bauer. Il est tard, et avec le bazard que tu causes tu risque de reveiller toute la tour. Certaines personnes doivent essayer de dormir...Mais tu voulais demander quelque chose je crois ?

Valky le regarda, un léger sourire (très désagréable) sur les lèvres. Pour provoquer, et faire damner les gens....elle avait un certain talent....inné.