Salle de bains a deux, eau sirupeuse.PV Cyanur [Abandonné]

La lettre à bout de bras, que portait Eliad semblait peser une tonne. Une simple feuille de papier qui pourtant mettait à nue, tout les silences pesants qui avaient émaillé ces longs mois de distance. Il ne pouvait pas se fier aux lettres qu’avaient reçu Elza de la part de son père, car il ne lui disait pas tout… Il lui racontait quelques événements à la maison, mais rien qui ne valait vraiment la peine… Et sa sœur qui avec envie, lui rapportait ces lettres sous le nez, et le faisait languir d’avoir bientôt une réponse… Ca lui arrachait quelques rires, mais au fond, il avait tant attendu cette réponse que maintenant qu’il l’avait entre les mains…

Qu’est ce qui t’a retenu si longtemps, père… Pourquoi après tant de mois d’absence, tu te décides enfin à m’écrire et surtout pour ça… Pour cette unique phrase surtout, parmi toutes celles que tu as écrite, qui m’éveille le plus d’inquiétudes. On savait tous que tu cachais quelque chose, mais à ce point là, non… Pourquoi faire une erreur aussi grosse, est ce qu’on était les cibles de ces personnes là ? Est-ce qu’il risquait de nous arriver quelque chose d’horrible, et tu as voulu sauver mes sœurs et moi en acceptant ? Parmi ces choix cruels, il fallait que tu dises oui, alors qu’on aurait pu se débrouiller, je suis quand même, en… cinquième année…

La tête basse, penchée contre l’une des fenêtres de la volière, il avait lâché la lettre une fois, et elle s’était retrouvée au milieu des déjections d’oiseaux. A tâtons, il l’avait reprise, enfouissant ses mains, dans un profond recoin. Et la ressortant pleine de saleté… Pour autant, il ne pouvait s’empêcher de penser à son père, une nouvelle fois.

« Swan, dans quoi t’es tu engouffré encore… Quelle erreur as-tu commise pour qu’elle te poursuive dans le temps… J’ai bien besoin d’une douche moi… »

Il descendit la volière patiemment, pliant la lettre en plusieurs fois, pour la mettre dans la poche de sa veste et la cacher. Elza ne devait surtout pas la voir, elle ne lui était destinée qu’à lui… Ses secrets dedans étaient bien trop grands pour être dévoilé.

Il prit la direction de la salle de bains, destination le cinquième étage. Heureusement la pièce était vide. Il enleva ses vêtements rapidement et se plongea dans l’eau du bain. Là sous le regard des statues, il ressortit la lettre et la lut une nouvelle fois.

« Pourvu qu’un fantôme, que ce soit Peeves ou la Geignarde, n’essaye de me l’arracher des mains… »

Il reposa la lettre et enfouit sa tête dans l’eau, n’entendant plus rien. Pas même la personne qui approchait…

« Cette nuit… C’est cette nuit… »

Oui, il ne restait plus que quelques petites heures avant le grand départ. Cyanur Dedrak était si nerveuse. Elle avait du vérifier cent fois son sac afin de s’assurer qu’elle n’oubliait rien. C’était important car elle n’avait pas le loisir de revenir à l’école chercher ce qui lui manquait. Assise sur son lit, la blonde fixait le petit sac bleu avec insistance. Elle aurait presque pu le percer de son seul regard.

Ce sac…

Il était tout ce qu’il y a de plus pratique. Il était noir, de taille moyenne, fermé hermétiquement. Il contenait quatre baguettes, toutes volées à de pauvres élèves sans défenses. Il y avait aussi de l’argent. Beaucoup d’argent… Il y avait un peu de nourriture, rien de périssable. Un pantalon, deux chandails et quelques sous-vêtements complétaient l’inventaire de ce petit sac de voyage. Il devait être léger, robuste et imperméable, car la petite fuyait par le lac.

« Imperméable… Est-ce qu’il est imperméable? »

Il s’agissait là d’un détail à ne pas négliger. Plus que quelques heures avant le moment du départ et la Vert et Argent avait complètement oublié de vérifier l’imperméabilité de son sac. Elle ne pouvait pas prendre le risque de perdre tout ce qui s’y trouvait. Sa survie en dépendait. Elle décida donc d’aller faire quelques tests dans la salle de bain. Elle submergerait le sac dans l’eau du bain. Elle pourrait ainsi vérifier que tout est correct.

Forte de cette décision, le Poison se leva de son lit et empoigna son sac plein à craquer. Elle sortit en douce du dortoir et n’adressa la parole à personne dans la salle commune. Un groupe de fille assises près du feu l’interpella, voulant son opinion sur un quelconque problème. Elle n’était tout de même pas psychologue. Et de toute façon, elle avait elle-même d’autres problèmes. Les ignorant magistralement, la petite sortit de l’antre des serpents. Elle gravit en hâte les escaliers qui menaient à la salle de bain. Elle prit le couloir qui se rendait à la pièce désiré quand elle croisa un Gryffondor de sixième année. Elle l’ignora aussi et posa sa main sur la poignée de la porte de la salle de bain. Le garçon, lui, ne voulu pas passer son chemin. Il se retourna vers elle et l’interpella.

« Hey! Détraquée! Dedrak, c’est à toi que je parle! C’est quoi ce sac? Tu as décidé d’apporter tous tes petits canards en plastiques pour jouer dans l’eau? »

« Non… Je vais me pratiquer à tenir se sac sous l’eau le plus longtemps possible. Quand je serai devenue bonne, j’essaierai avec ta tête! »

Bonne répartie… Mais mauvaise idée. Le Tout-Rouge se retourna, fixant la jeune fille d’un air déterminé. Rapidement, elle sortit sa baguette et prononça la formule qui ouvrait toutes les portes. Elle s’engouffra dans la salle de bain si vite que la porte eu à peine le temps de s’ouvrir un peu qu’elle était déjà fermée. Elle prononça à nouveau un mot étrange qui ferma la porte solidement. Heureusement pour elle, le garçon n’eut pas le désir de poursuivre l’altercation. Il ne fit que crier à travers la porte. « C’est ça Détraquée, cache-toi… Tu ne vaux même pas la peine que je dépense mon énergie pour toi. » Cyanur appuya son dos sur la porte close et se laissa glisser jusqu’au sol froid.

« Cette nuit, Cyan… Calme toi… Cette nuit, tout sera terminé… » , dit-elle, plus pour elle-même que pour quelqu’un pouvant potentiellement l’entendre.

La vipère se releva et tourna son regard de ciel vers le grand bain. Fait étrange, il était déjà rempli d’eau. Une fumée faible et vacillante de vapeur d’eau flottait au dessus de la baignoire. Un papier traînait sur le rebord de l’immense bain. La jeune fille s’en approcha et, au moment où elle posa ses doigts fins sur la feuille abandonnée un garçon sortit sa tête de l’eau, l’éclaboussant légèrement. La pauvre fut si surprise qu’elle poussa un cri d’horreur à déchirer l’âme. Même si, après un moment, elle avait reconnu le garçon qu’elle avait à maintes occasions croisé dans la salle commune, elle ne pouvait arrêter de crier. Elle avait eu si peur que l’adrénaline ne descendait pas. Elle criait et criait sans bouger. Quand finalement elle arrêta de hurler, elle recula d’un pas. L’eau qui avait éclaboussé lorsque le garçon avait cherché son air s’était répandue sur le sol, le rendant glissant. L’inévitable arriva. Cyan glissa sur une petite flaque d’eau et tomba sur le sol. Se faisant, son sac lui échappa et tomba dans le bain.

« Désolé… Heu… Heu… Eliad? C’est ça? C’est Eliad… Je suis désolé, je ne savais pas que tu étais là… Je… Je sors. »

La pauvre semblait véritablement apeurée. Elle n’était pas transit d’une peur telle celle qu’elle venait d’éprouver en voyant Eliad sortir de l’eau. Non… Cette panique était toute autre. C’était celle où on craint pour sa sécurité. C’était une peur, une terreur de la personne devant nous. Elle craignait que le Serpentard ne la frappe. Cette terreur se lisait dans ses yeux bleus de ciel.

L’eau couvrait les bruits alentours, rendant ses oreilles insensibles au moindre bruit extérieur. Que ce soit les gouttes qui tombaient lentement du robinet, ou même l’ouverture d’une simple porte. Il sentait l’eau autour de lui qui jouait avec son corps dénudé, petites vaguelettes légères, à bonne température. Contrairement à beaucoup d’élèves qui s’étaient essayés à cette pratique ici même, lui n’ouvrait jamais les yeux sous l’eau, il détestait ça et ne trouvait pas ça naturel, il avait cette impression de s’infliger de la souffrance. L’air commençait à lui manquer, alors après cette très courte apnée, et après avoir recraché ce qui restait d’air dans ses poumons en direction de la surface, il remonta sa tête hors de l’eau, tout en repliant ses cheveux en arrière.

Mais son geste fut accueilli par un cri déchirant. Rapidement, il plaqua ses mains contre ses oreilles, pour ne plus entendre, puis il hurla pour couvrir le bruit qui lui faisait baisser la tête.

« Mimi Geignarde, tais toi !!! Si tu ne te tais pas, je vais te lancer un sortilège qui t’empêchera de rire à tout jamais ! »

Lorsque le hurlement cessa, il se retourna pour ne pas apercevoir un fantôme, le sourire aux lèvres, mais une jeune fille visiblement apeuré… La mousse avait du cacher son visage sous l’eau et elle ne s’était pas attendu à ce qu’il sorte de l’eau à toute vitesse. Quelle ne fut pas sa surprise de s’apercevoir qu’il s’agissait en plus de ça, de Cyanur… Mais il ne parvenait pas à s’expliquer le regard qu’elle lui lançait encore, alors que nu dans l’eau, Eliad ne représentait pas vraiment une menace pour elle. L’eau projetée sur le sol s’était rejointe pour former une flaque qui précipita la jeune fille dans une chute. Très vite, il sortit de l’eau, attrapant au passage sa serviette, la laissant pendante, ne cachant que son intimité, avec son autre main, il l’aida à se relever. Sans se plonger une nouvelle fois dans le bain, il se contenta de se baisser et, tout en manipulant comme il le pouvait le mieux possible ce qui cachait sa pudeur, il s’empara du sac qui flottait encore et le hissa sur le carrelage.

Puis la peur s’empara soudainement de lui, alors qu’il revenait à la réalité. La serviette ainsi mise ne cachait au final pas grand-chose, alors il l’attacha rapidement à son corps par un nœud léger. Il était d’une pudeur étonnante en cet instant, mais il n’aurait jamais pensé être surpris nue ce soir….

« Non, c’est bon, reste. Je suis désolé de t’avoir causé cette frayeur… Je pensais au départ que c’était Mimi Geignarde qui venait me jouer un sale tour. Entre Peeves et elle, je suis gâté pour tout leurs tours et toutes leurs farces. Et comme elle ne résiste pas en général quand un garçon prend son bain ici… Ah et euh… »

Il observa le sac posé au sol, il n’avait pas fait attention à savoir ce qu’il contenait, ni si l’intérieur était plein d’eau.

« J’espère que ton sac n’a rien… Je suis vraiment désolé de te faire peur. Mais si ce sont des affaires de toilettes, tu peux peut-être te laver quand même, je ne te générais pas… »

Troublante demande, mais au fond de lui, il s’en voulait un peu de l’avoir fait sursauter. Il entendait encore ses cris dans ses oreilles, c’était dire comme ils avaient été puissants… Il retoucha la serviette pour qu’elle ne tombe pas. Il voulait avant tout qu’elle reste avec elle, et qu’il puisse la voir se calmer… Oui, c’était peut-être pour ça, sa demande qu’elle prenne un bain…

Surprise et confusion… La tête de la jeune Cyanur n’était occupée que par ces deux sentiments. Elle avait hurlé si fort que l’écho porté par la grande salle de bain résonnait encore dans ses oreilles. Suivant le choc émotif, le choc physique. La pauvre blonde avait maladroitement glissé sur le sol mouillé. En quelques secondes, elle s‘était retrouvé assise par terre, manque flagrant d’équilibre sur ce sol couvert d’eau. Ses pantalons étaient détrempés. Les deux mains dans l’eau, diminuant l’effort qu’elle devait faire pour rester assise droit, la jeune fille fixait le sol. Elle avait entendu le garçon sortit tout droit de l’eau l’appeler Mimi Geignarde. Elle releva ses yeux bleus vers lui, l’aidant à confirmer qu’il s’était trompé de coupable.

Alors que la vipère se confondait en excuses de tous genres, Eliad sortit de la baignoire afin de l’aider à se relever. Sans plus de cérémonies, la petite attrapa la main qui lui était offerte et se remis sur ses pieds. Eliad était plutôt gentlemen, ce que la jeune fille ne manqua pas d’apprécier. D’ailleurs, elle pu apprécier beaucoup d’autre côté du Serpentard quand elle le vit se présenter à elle dans son plus simple appareil. Elle posa ses yeux sur le corps du garçon et un petit sourire se dessina sur son visage. Il était beau, il ne fallait pas s’en cacher. Doucement, comme caressant le corps du garçon de son regard d’azur, elle remonta ses yeux jusqu’à croiser son regard. Elle mit quelques secondes pour réagir quand il lui tendit son sac tombé dans l’eau du bain.

« Ah oui, mon sac… Merci Eliad. Je… Non, je ne suis pas Mimi Geignarde. Cette espèce de caricature de spectre n’a absolument rien en commun avec moi. Et Peeves non plus d’ailleurs. Rassure-toi, je ne suis pas ici pour t’embêter. Je venais seulement faire… Un test. »

C’était la stricte vérité. La jeune animagus venait vérifier l’imperméabilité de son sac avant le grand départ. Elle décida volontairement de ne pas en parler à Eliad, du moins, pas maintenant. Quand celui-ci lui présenta ses excuses pour lui avoir causé une telle frayeur, Cyan ne pu s’empêcher de lever un sourcil. Il s’excusait? Rares étaient les héritiers de Salazaar qui s’excusaient. Cela la surprit quelque peu. C’est en balbutiant et en fixant le carrelage mouillé qu’elle arriva à lui dire que ce n’était pas grave et qu’elle ne lui en voulait pas. Eliad, en gentleman qu’il était, lui proposa de rester et de se laver, comme elle avait du vouloir le faire au départ. Il prit même la peine de lui dire qu’il ne la gênerait pas. Instantanément, le rose monta aux joues de la petite. L’envie de prendre un bain avec Eliad était forte et la pauvre luttait contre ses pulsions. Mais la pudeur et la bienséance n’approuvaient pas que deux adolescents se retrouvent dans une baignoire, nus, très près l’un de l’autre. Ils pouvaient à tout moment se toucher, se regarder, se… Oui bon… On voit le tableau.

« Tu veux que… Enfin… Ça ne te dérange pas que je sois là? Je veux dire… Tu étais là avant et… Heu… Comment dire… Tu semblais occupé. Et… »

Le regard d’océan de la Vert et Argent passait alternativement des yeux du beau jeune homme, à sa serviette qui tenait à sa taille si faiblement qu’un rien aurait pu la faire tomber. D’ailleurs, elle se surprit même à espérer secrètement que cette serviette se décroche et s’étende sur le sol. Avec un sourire non dissimulé, elle accepta finalement. Quoi de plus agréable que de prendre un bain avec le beau Eliad. En un instant, les peurs de la jeune fille disparurent, laissant place à ses désirs et ses pulsions. Son jeune âge la rendait vulnérable aux charmes masculins alors que les hormones s’activaient en permanence dans son petit corps menu.

« D’accord, je vais rester. Vas-tu venir dans l’eau avec moi? »

La demoiselle n’était pas très pudique d’avance, mais depuis quelques mois, elle avait ce goût pour la provocation. Elle aimait attirer le regard des hommes. Était-ce une façon de prouver à Orion qu’elle n’avait plus besoin de lui? Ou alors, une façon de se le prouver à elle-même? Était-ce seulement un moyen de vérifier qu’elle était toujours attirante? Chose certaine, elle voulait qu’on la regarde. Elle voulait qu’Eliad pose ses yeux sur elle et la désir. Ce qu’elle avait fait avec Emmanuel, elle voulait le refaire. Au moins une fois avant de partir.

Cyan regarda Eliad du coin de l’œil sans trop insister. Elle retira lentement son chandail et le jeta grossièrement sur le sol. Elle enleva ses bas et les envoya valser ailleurs. Elle détacha ses pantalons et leur fit subir le même sort qu’au pauvre chandail. La blonde se retrouva en sous-vêtements. Ils étaient noirs et mauve foncé, rehaussés d’un peu de dentelle. Elle se dirigea vers le bain et trempa un pied dans l’eau. C’était chaud, très agréable. L’autre jambe rejoignit la première et la petite se laissa réchauffer par l’eau. Elle tourna son regard azur, étrangement plus calme vers le garçon.

« Tu viens? »

Eliad esquissa un sourire. Dans cette situation un peu gênante, il trouvait le moyen d’être amusé par les paroles de Cyanur. Il fallait dire qu’il voyait très mal une élève vivante avoir un quelconque point commun avec une bêcheuse et un gamin hystérique, tout les deux morts depuis déjà quelques siècles. Cyanur n’avait pas ri en le voyant, elle s’était contentée de le regarder… Lui et sa serviette pendante. Alors que Mimi Geignarde aurait rigolé et aurait tout fait pour que le tissu s’envole. Il était aussi plus facile de lire dans ses yeux verts, et il ne savait pas quoi penser de ce qu’il en ressortait… Sa manière de s’attarder sur ce qu’il essayait de cacher. Mais il n’en fit pas mention, s’il se trompait, mieux valait qu’il reste silencieux au risque d’avoir honte.

« Je suis content que tu ne sois pas Mimi Geignarde, mais tes cris ont été tellement surprenants que j’ai vraiment cru que c’était elle qui s’amusait. Elle doit traîner dans les toilettes pour filles en ce moment. Et tant mieux, je préférais vraiment prendre un bain tranquille. Mais quel est ce test dont tu me parlais ? J’espère aussi que l’intérieur de ton sac n’a pas pris l’eau ou sinon il va te falloir un moment pour qu’il sèche… »

Il ramassa ses affaires posés ça et là dans les recoins de la salle de bains et les réunis en un petit tas assez proche de l’endroit où il prenait son bain. Au cas où, il devait se dépêcher de partir en vitesse.

« Je semblais occupé ? Euh disons que… Je me lavais c’est tout, je ne suis pas arrivé il y a longtemps. Quand à me rejoindre, et bien. Si tu pars avant que la mousse ne disparaisse entièrement, ça devrait pouvoir le faire, et soit assuré que je tournerais le regard quand tu te changeras et que tu plongeras dans l’eau du bain… »

Il avait fait preuve de politesse, sans le penser pour autant. Mais de toute manière, Cyanur ne l’avait pas attendu. Lentement, très lentement, elle commençait à plonger la pièce dans un érotisme troublant. Alors qu’Eliad n’avait pas tellement réfléchi lorsqu’il était sorti de la salle de bains pour l’aider à se relever, le corps quasiment dévoilé, elle, au contraire, mesurait pleinement chacun de ses gestes. Le chandail rejoignit son sac trempé au sol. Toujours aussi lentement, elle finit par se débarrasser de ses vêtements, tout comme un serpent qui ferait sa mue, elle se débarrassait de sa peau synthétique. Sur le sol fleurissait maintenant les vêtements jetés à travers la pièce. Un chandail, un pantalon, des bas… Et une culotte avec de la dentelle sur sa jolie personne, qu’Eliad avait du mal à ne pas regarder. Il rapprocha la serviette encore, sa pudeur grandissant au fur et à mesure du défeuillage de la jeune fille.

Elle plongea ses jambes dans l’eau… Puis avec un regard qui en disait long, elle se tourna vers Eliad qui lui répondit dans la seconde.

« Je viens. »

Mais lui n’était pas en sous vêtements, contrairement à Cyanur. Remettre son boxer ne serait pas évident, il y avait ce risque qu’il lâche sa serviette. Alors il s’asseya sur le rebord tout comme Cyanur… Puis il glissa dans l’eau, jetant le tissu. Il respira enfin lorsque son corps nu fut totalement enfoui dans l’eau, à l’abri du regard de la jeune fille… Bien qu’elle en ait déjà vu une bonne partie, il ne se sentait pas qu’elle en voit plus…

Son regard s’attarda sur la surface de l’eau avant de se poser sur la jeune fille. Qui des deux verrait en premier la mousse disparaître… Et dévoiler ce qu’ils ne devaient pas voir…

Il reignait dans la salle de bain une chaleur incroyable mais si douce à la fois. L'eau réchauffait le corps menu et élancé de la jeune Cyanur mais sa peau restait couverte de frissons. Toute sa peur et ses tourments avaient disparus, comme lavés par l'eau bouillante. Il ne restait dans la tête de la jeune fille que la vision du Serpentard qui était avec elle. Elle ne pouvait se défaire le l'image de l'eau sur sa peau miroitante, la serviette qui menaçait de le laisser seul avec sa nudité, son regard si inquiet de lui avoir fait peur. Il était si minion dans sa gène que la blondinette en avait oublié les raisons mêmes qui l'avaient mené dans cet endroit. Elle se laissait bercer par l'eau du bain jusqu'à ce qu'Eliad la tire de ses pensée par une question. Quel était donc ce test dont elle venait de parler. Encore une fois, le tout était ponctué d'une pointe d'inquiétude, s'enquérant de savoir si le contenue de son sac était détrempé. La petite émis un rire cristalin.

"Le test? C'est exactement ce que tu as fait. Je venait vérifier si mon sac prenait l'eau. Je crois qu'il est imperméable mais je tenait à vérifier avant... Avant... D'en avoir vraiment besoin."

Allait-elle vraiment dire à ce garçon qu'elle connaissait à peine, aussi minion soit-il, qu'elle contait fuire le chateau, la ville, sa vie dans la nuit qui suivait? Non... Elle ne pouvait pas se dévoiler ainsi. Elle se contenta donc de se plonger plus profondément dans la baignoire en attendant que son jouet du moment vienne la rejoindre. Avant de la bénir de sa présence si agréable, Eliad lui demanda de partir avant que toute la mousse ne disparaisse. La vipère feignit une moue déçue et attendit que le garçon soit entièrement plongée dans l'eau. Contrairement à elle, son entrée à lui se fit brusque, pressée, un rien maladroite.

"Partir avant que toute la mousse n'aie disparue. Hum.... Je craint de ne pouvoir accederà ta demande. Si tu y tiens à ce point, tu devras toi-même partir. Mais attention... Tu n'as plus ta serviette pour te cacher."

C'était vraiment un jeu. Allait-il se laisser prendre? Cyan s'approcha d'Eliad en faisant de grands mouvements de ses bras fins. La mousse s'écartait de son chemin mais elle y retournait aussitôt. La Vert et Argent s'amusait à regarder alternativement le visage du garçon, puis l'eau qui se brouillait. Elle se braqua devant lui, posant son regard d'océan dans celui du garçon. Elle parla tout bas.

"Qui es-tu Eliad Midnell? Tu te hâtes de me rejoindre dans l'eau mais tu deviens pudique à mon seul regard. Que veux-tu exactement?"

[HJ: Je suis vraiment désolé de la longueur pitoyable mais je tenais à te répondre. En plus je suis malade alors ça n'aide pas à faire un message de qualité. Désolé encore...]

Le regard de Cyanur posé sur lui, ne faisait que renforcer son impression de nudité, et sa gêne naturelle. Il ne blâmait pas son corps, mais il n’aimait pas le montrer. Pas digne du séducteur et de sa réputation hein… Avec Ceres, il n’avait pas ce problème. Lorsqu’elle le touchait pour le « voir », c’est qu’il était déjà pleinement consentant et prêt à aller plus loin… Et il n’y avait pas ce caractère érotique que cela pouvait avoir avec les autres filles. Pour Ceres, ses mains étaient ses yeux. Et il était rare que l’érotisme parte de ça… Il réprima une moue avant de s’apercevoir qu’il était resté à fixer la mousse sans dire un mot. Pas digne du garçon qui s’était tenait nu devant Cyanur, il y avait quelques secondes. En fait si, ça allait dans la continuité d’un garçon timide, qui n’osait pas imaginer Cyanur, portant la simple tenue d’Eve… Et pourtant il savait très bien à quoi les relations garçons, filles pouvaient mener…

Il ne commença vraiment à la regarder que lorsqu’elle répondit à sa question. Mais ses explications n’étaient pas très claires. Pourquoi une fille emportait avec elle un grand sac en pleine nuit, qui contenait beaucoup plus que de simples affaires de bains, et qui en plus avait besoin d’être imperméable… Surtout que Poudlard ne comportait pas vraiment d’endroits inondés, et les toits étaient à l’abri des fuites. Ce n’était pas dans la salle commune des Serpentards qu’il y aurait une inondation de sitôt…

« Ainsi il te faut un sac imperméable. Je suppose que tu ne me diras pas pourquoi ? Parce qu’à bien chercher, j’ai du mal à trouver un endroit à Poudlard où ton sac pourrait craindre de prendre l’eau…»

Il lui sourit largement. Chacun avait ses secrets ici, mais les connaître était sûrement le plus intéressant.

« J’en garderais le secret, si c’est ce dont tu as peur… »

Il lui adressa un clin d’oeil. Il était honnête sur ce point. La gêne commençait à disparaître, il se détendait finalement.

« C’est vrai que je commence à être pris au piège, ça te donne tellement de plaisir de me le faire remarquer ? *Léger sourire* Ma baguette n’est pas loin, je pourrais toujours attirer ma serviette avec un Accio… Je ne suis pas totalement sans ressources. Mais et toi, tu n’as donc pas peur que je te vois en sous-vêtements, surtout qu’ils vont très vite devenir transparents. »

Cyanur brisa le calme relatif de l’eau, par les mouvements larges de ses bras, elle savait qu’elle pouvait rendre Eliad mal à l’aise et elle y prenait plaisir… Elle faisait disparaître la mousse et Eliad rougissait.

Plantant son regard dans le sien, serpent aux yeux verts, elle le questionna à son tour. Une sorte d’interrogatoire où elle voulait apprendre ses motivations… La concernant sans doute. Mais il n’en avait aucune, elle avait débarqué par surprise, et rien de ce qui se passerait dans cette pièce, n’avait alors pu être prémédité à l’avance…

Eliad voulut se garder de répondre à sa question, du moins tant qu’elle n’avait pas répondu à la sienne. Et cela lui plaisait de conserver une part de mystère, alors qu’elle avait quasiment tout vue de lui… A cette pensée, il n’en rougit que plus. Mais étant donné que toute une nuit à se regarder dans les yeux sans prononcer un seul mot, deviendrait vite ennuyeuse, alors il lui répondit.

« Ce que je veux ? Et bien disons que je voulais simplement prendre un bain… Tu es arrivé par surprise, plaisir inattendu. Et c’est très difficile de savoir ce que je veux vraiment, je ne le sais pas moi-même… Ah si. Je veux que tu ne me caches aucune vérité ce soir… C’est possible ? »