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 [Thème 6] A mon corps défendant
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MessageSujet: [Thème 6] A mon corps défendant   [Thème 6] A mon corps défendant EmptyMer 25 Mar - 21:03:37

Présentation de la fanfiction :

* Titre : A mon corps défendant.



* Thème choisi (un des 6 présentés) : Thème 6 : Dans la peau de l'autre.


* Personnage(s) :

- Protagonistes
: William J. Craig (en focalisation interne), Précieuse McLane, Jason Lister, Page McHenry, Ange Dawster.

- Personnages secondaires : Ultan Bower, Pénombre Craft, Lou Allegra Brady et Kaelir Gammach.


* Résumé (3 lignes max.) : Directement inspirée de la dernière super fanfiction écrite par Will I love you (que je remercie avec enthousiasme au passage Yeux), cette histoire se propose de vous narrer une façon dont ces deux antagonistes auraient pu dissoudre leur haine et dégoût réciproque jusqu'à atteindre le paroxysme de l'amour.


* Cadre : L'école de Poudlard, peut-être également Pré-au-Lard ou le Chemin de Traverse.


* Année : 1997 et 1998 : l'année de la dernière guerre de Voldemort.


* Complet : Pas encore. Pour l'instant, seul le prologue et le premier chapitre sont entièrement écrit.



Dernière édition par Pénombre Craft le Dim 26 Avr - 1:51:51, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: [Thème 6] A mon corps défendant   [Thème 6] A mon corps défendant EmptyMar 21 Avr - 16:06:03

Prologue.


Le monde s’écoulait en ruines informes et disgracieuses autour de moi, me clouant cruellement sous ses ruines. Durant un insondable intervalle intemporel, je restai figé de la sorte, le cœur silencieux, l’esprit abasourdi et si l’on m’avait découvert ainsi, on aurait pu m’adresser toute la virulence terrible d’un Doloris sans pourvoir susciter la moindre réaction de ma part. En l’état d’ailleurs, je suis certain que le choc critique qui me pétrifia ainsi, me sauva également la vie car si ma salutaire paralysie avait moins duré qu’elle ne le fut, j’aurais probablement jaillit de ma cachette avec toute la fureur d’un exalté, sautant aussitôt à la gorge de Pénombre Craft, quand bien même une douzaine de baguettes magiques m’en aurait pétrifié le corps. Mais ils passèrent devant moi sans même soupçonner ma présence car une âme ne peut hurler concrètement de souffrance si bien qu’il n’y eût qu’un léger froissement sonore tandis que je m’écroulai contre le mur, enfouissant mon visage entre mes mains, en proie à une douleur bien trop intense pour être décemment supportée.

Tous mes espoirs, mes ambitions, toutes mes illusions imbéciles qui m’avaient jusqu’à présent tirées des cendres de mon existence annihilée depuis la mort de ma mère, tout cela n’était plus que caricatures défuntes, spectres amers et distordus et je ne pouvais plus nier cet état de fait que j’avais pourtant si longtemps ignoré, que je n’avais rationnalisé que pour mieux en accommoder mes tergiversations stupides, tenter de garantir ma survie dans ce monde aussi destructeur et cruel que profondément injuste. Mais maintenant, je le sentais, la vérité déchirait au plus profond de moi mes défenses fracassées tandis que pendant un long moment, un noir instant, mon esprit tourbillonna sans répit, aux abords dangereux de la folie et de la catatonie.

Je n’étais plus qu’un bouffondor tragique, mon visage réduit à un masque supplicié de douleur et de tourment trop grotesque pour être réel, trop abruti par cet enfer intérieur qui me consumait d’aliénation pour ne susciter autrement plus qu’un sourire de mépris.

Traînes-toi à terre, petit pitre. La vie crache sur tes larmes.

Mais où était donc passé cet être qui faisait de moi ce que j’étais ? Mais où était donc passé la vérité de mon identité ? Moi qui portais mon uniforme avec fierté, mes origines à même la peau, avec évidence. J'étais un Gryffondor, un battant, un sang de bourbe, un roux. Ce qu’ils appellaient un indigne. Mais je ne les craignais pas, je n’en avais pas peur. Pourtant ce soir là, je me sentais lâche, faible. Insignifiant, misérable et sale. Peut être parce que j’hésitais, parce que j'étais perdu. Je n’aimais pas hésiter et je ne savais pas si cet élancement amer dans ma poitrine, violent, mortel était une trahison à moi-même ou bien si ce n’est que l’aboutissement de mon élévation. Mon regard croisa brièvement son reflet dans un miroir noirci par le temps tandis que je marchais plus vite dans ce désert d’obscurité, la nuit noire ayant pris possession de tout ce qui m’entourait. Je ne savais plus depuis combien de temps j’errais ainsi dans ces cachots sombres et humides, mon esprit ressassant sans relâche les derniers événements car j’avais perdu toute notion du temps. Il aurait pu s’écouler des semaines, voire des mois, sans que je ne m’en rende vraiment compte. Le temps n’existait plus pour moi.

Puis vint la rage. Puis vint la haine.

Mais l’aveugle erre sans mal à travers une citadelle en flammes et jamais individu ne prêtait nulle attention à une ombre errante de plus, au cœur tumultueux de ces lieux maudits. Enfin, un germe de ruse animale guida finalement mon trajet chancelant loin de ceux qui auraient pu en arrêter la fuite et je titubai péniblement dans les boyaux vides tandis que l’alarme d'intrusion résonnait avec un entêtement frénétique, agaçant, à travers la toile d’araignée des couloirs sombres et dans ce chaos assourdissant, à travers la foule qui se dessinait à l’horizon, personne ne semblait consentir le moindre discernement ou la plus infime compassion au mort à la chair blême qui trébuchait en leur sein, les foudroyant d’un œil qui ne voyait rien à travers son masque triste de Préfet déchu. Devant moi, une porte s’ouvrait, fracassée sur ses gonds dans la nuit et je la passais sans réfléchir, émergeant avec soulagement dans la fraicheur salvatrice des ténèbres, sans m’étonner un instant que le vieux concierge censé en surveiller l’accès gisait à présent dans une effrayante mare écarlate, me fixait obstinément de ses yeux vitreux. Les morts ne hélaient pas les morts. Autour de moi, dans la nuit, les dieux de la guerre dansaient et hurlaient sans rémission ni accalmie car la Grande Faucheuse tenait joyeusement ses festivités vermeilles en Poudlard, cette nuit là. Des membres de l’Ordre du Phénix me dépassèrent soudain en courant, échangeant injonctions et directives dans les l'encre nocturne tandis que des hommes vêtus de noir leur lançaient des maléfices de l’autre côté de ce chemin de ronde se jetant dans le vide d'une muraille brisée. Les cris et les hurlements qui usurpaient le calme avant l’aube ne parvinrent jamais jusqu’à mon cerveau traumatisé car mon âme était trop à l’agonie pour s’en rendre compte et si ma rage s’écumait avec corrosivité dans ses cendres, mes pas aveugles n’étaient probablement plus guidés que par mon instinct de survie, de vengeance puisque c’était la rage qui animait mes chairs brulée de fièvre. Je ne savais rien d’autre, n’en avait même cure.

Je vacillai à travers la courbe sensuelle d’un colimaçon dans l’heure lugubre qui précédait l’aube tandis que lentement, l’anesthésie du violent choc que je venais de subir se retirait par vagues, au delà la souffrance de mon esprit. Sa fureur diabolique me laissa cependant gravement inconscient de toute autre sensation et c’est alors que je la vis enfin.

Ses yeux clairs me regardaient fixement sans me voir, me transperçaient sans m’atteindre comme la lune contemplait le monde de ses hauteurs inaccessibles et quelque chose dans sa condescendance habituelle sembla s’être égarée par delà l’obscurité du passage, dévoyée quelque part dans cet ailleurs perdu, silencieux et sauvage. Quelque chose d’étrange. Que je ne parvenais à nommer car elle me parut soudain tellement… Humaine ainsi. Là, figée loin de son éternel masque de froideur et cette humanité brutale me dérangea sans que je ne m’en explique la façon, me perturba de manière aussi pénible et brutale, que douloureuse, me heurta littéralement en me tirant plus violemment de ma torpeur que l’atrocité insoutenable de la mort omniprésente n’avait été capable de le faire, l’instant d’avant. Car tout en cette créature malfaisante m’avait toujours exécré, me répugnait avec force et démesure, m’attirant inlassablement à la détruire avec plus de férocité que tout ce que j’avais éprouvé jusqu’à présent, plus abrutissant que le reste comme un mauvais penchant récurrent, chaque jour d’un attrait plus agressif, plus irrésistible. Mais plus intense aussi. Sans effort, Précieuse avait si facilement su comment éveiller en moi les pires de mes instincts, les pires aspects de ma personnalité, écumer les plus obscures noirceurs de mon âme, déchainer la haine de mes entrailles. Elle était mon enfer personnel, mon fardeau tranchant, accablant. Je n’osais penser qu’elle avait fait de moi un monstre de haine et d’annihilation mais il m’était aussi impossible de nier la véracité de cette odieuse prise qu’elle maintenait implacablement sur moi. Cette tendance malsaine que cette créature attisait en moi. Cette force abominable, impétueuse qui tentait de me mettre à genou avec plus de fougue immorale et de cruauté que des Dieux amères.

Alors je ne sus pas vraiment pourquoi mais je cédai. Je lui cédai et je m’approchai. Sourd et silencieux au reste du monde, aux hurlements intransigeants de ma prudence, mon implacable aversion. Tout entier consumé à déceler la faille de son plan machiavélique, de sa traitrise, car j’en étais certain, c’était un piège !

Je lui rendis son regard avec tout l’aplomb dont je me croyais encore capable, contemplant les étranges émotions contradictoires qui la traversaient, le tumulte qui m’en égayait l’esprit tandis que je percevais plus nettement à présent l’hésitation déchirer l’apathie commune de ses prunelles. Elle se glissa à moi d’une façon telle que mon corps en réagit d’instinct, que je reculai, que je maculai, seul contre le mur. Et c’est alors que j’eus un instant fugace de pensée cohérente. Qu’est ce qui m’avait attiré ici ? Ce n’était pas un lieu de refuge. Et à qui donc est tout ce sang qui me baignait le torse, qui tâchait ma chemise de son incarnat effrayant, fascinant ? Ce liquide sombre exerçait sur moi une attraction qui confinait au vertige. Pourquoi ses yeux trahissaient-ils désormais cette gravité inquiétante d’une anxiété vacillante, palpable ?

Je l’avais frappée, heurtée si souvent à présent que mes rêves se teintaient parfois encore de ses cris, de ses pleurs et si je n’avais pas gravé ses traits dans ma mémoire, à force de haine et de rancœur, je ne l’aurais probablement même pas reconnue… La peau pâle de son visage luisait doucement sous les halos mornes d’une lune timide tandis que sa longue chevelure platine paraissait danser gracieusement au gré des courants d’airs invisibles, défaite, brouillonne… Non… Etait-ce réellement elle ? Quels démons sadiques se jouaient-ils de moi ?

Puis, lentement, le sol céda. Lentement mon âme se craquela tandis que je percevais plus nettement les battements de son cœur affolé, toujours plus près de moi, toujours plus proches. Mon esprit s’offusqua soudain de sa main éprise de mon visage puis ma conscience se tut enfin, mollement, doucement, comme éprise d’une mélancolie sourde, feutrée, étouffée. Je fermais les yeux, refoulant les larmes salvatrices qui menaçaient de m’engloutir puis je me perdis à nouveau dans des limbes d’une innocence déchue, corrompue par ses griffes manucurées tandis que mon inconscient la rappelait à lui, encore et encore, les blessures physiques qu’elle m’eût jadis infligées s’y harmonisant en un écho cynique et m’embrassa enfin toute cette démence comme une odieuse, une ignoble brûlure.

Qu’elle me sauve ou qu’elle m’abandonne là, cette autre, cette ennemie, cette vile créature. Qu’elle oublie cet éclat de verre que l’on m’a planté au corps ou qu’elle entende mes suppliques délirantes, qu’importe finalement car pendant que je cherche une raison futile à mon cœur désarmé par la tentative de meurtre de cette satanée Craft sur moi, j’attends. Je patiente la Mort.
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MessageSujet: Re: [Thème 6] A mon corps défendant   [Thème 6] A mon corps défendant EmptyDim 26 Avr - 0:58:25

Chapitre 1 – Indices.




Je la regardais me parler mais je ne l’écoutais pas vraiment.

Elle croyait bien sûr que je l’écoutais, elle en était persuadée. Mais je ne l’écoutais pas, sa façon d’agiter fébrilement les mains tandis qu’elle me parlait, m’amusait au plus haut point, me faisait rire et je crois bien que je l’adorais amplement plus lorsqu’elle s’adonnait à ce genre de choses invraisemblables que quand elle me souriait avec tout l’entrain de ces gens coupables d’honteuses incitations à la studiosité. Ses petits yeux pétillant de malice me fixaient par intermittences alors que cette poursuiveuse émérite recherchait un appui moral à la table voisine, affirmant bruyamment à qui voulait l’entendre que Will J. Craig irait bel et bien en Arithmancie après manger et que personne, insista-t-elle à plusieurs reprises, personne n’était autorisé à tenter de l’en dissuader sous peine de subir de terribles mesures punitives. Et bien sûr, qui ne pouvait croire que cette petite peste rousse hésiterait un seul instant à mettre ses menaces à exécution ?

Mais aujourd’hui plus que de raison, j’avais envie de la serrer fort dans mes bras alors qu’entre nous, comme souvent entre frères et sœurs spirituels, certains contacts physiques notamment ceux emprunt d’une écœurante niaiserie ou d’une de ces minauderies horripilantes dont certains en entretenaient le mauvais goût dès que s’annonçait le printemps, avaient depuis longtemps été bannis de nos relations d’un accord tacite et sous entendu, toutefois aussi limpide que la signification de la fumée rouge dans le Rappeltout. Néanmoins ce jour là quelque chose de puissant dans mes entrailles, comme un réflexe ronronnant en mon cœur et qui tardait à s’exprimer, me soufflait qu’il était plus que temps d’accomplir cette manifestation physique de mon affection pour cette demi-portion de crevette miniaturisée. Ce geste là même qui m’effrayait quelque peu dans les conséquences désastreuses qu’il pourrait ensuite avoir. Un long instant me vit hésiter avant que je ne passe soudain mes bras par-dessus ses petites épaules et que je ne l’étreignis brièvement tout contre moi, fermant les yeux un court moment. Je connaissais par cœur ce vil stratagème que je ne mettais pourtant que très très rarement en pratique, car je le savais être l’un des seuls fonctionnant efficacement dans mes exceptionnelles démonstrations affectives détournées. Page McHenry était l’une de ses personnalités si énergiques et si vivantes qu’ici, tenu si près de son cœur, j’avais presque l’impression de le sentir propager toute son électricité à travers ce corps raboté et filiforme, au gabarit de têtard des mers, battement après battement. La réaction tant redoutée après celle de la surprise ne manqua évidemment pas de se faire entendre et je regretta immédiatement de m’être laissé emporter par l’appréhension dans ma tête qui me gonflait encore l’esprit d’un sombre présage :

« -Will, ça va ? »


Me demande-t-elle d'un ton concerné, ses grands yeux bleus assombris par l'inquiétude. Et je me demandai déjà si je devais mentir à Page McHenry, ma complice et amie de toujours, ma très estimée Préfète. Non. D'une part, elle me sentirait probablement venir à des kilomètres à la ronde et de l’autre je ne mentais jamais.

Si, si, je le jure, je ne mentais jamais.

Je négligeais certains aspects de la vérité, ce qui était totalement différent.

Aussi je me contentais-je d'un vague hochement de tête évasif. C’était amplement mieux que rien et cela ne manquerait guère de la rassurer du moins, sur l’état intact de mes capacités motrices.

« -Juste un pressentiment étrange. Enfin, je l'espère.… »

Et la fillette me soupira littéralement au visage, tout en marmonnant quelques reproches brouillonnes concernant je ne sais plus quelle vieille photographie du passé avec laquelle je conservais une mauvaise tendance à m’endormir en la compagnie. Puis, elle me tapota consciencieusement l’épaule en un geste manifeste de soutien, repoussant finalement quelques unes des longues mèches flamboyantes qui me barraient carrément le visage. Venant de quiconque d'autre, cela serait probablement passer pour une attention des plus ambigües, mais avec Page McHenry, non, certainement pas. Parfois, la petite poursuiveuse se comportait d’ailleurs avec moi, comme si elle avait été ma grande sœur au lieu d’être la petite.

Marrant qu'elle soit la nabotte du groupe.

« -T’es sur ? »

Ne put-elle s’empêcher d’insister, le regard plissé de suspicion.

« -Je… Heu…C'est…… »


Bravo William J. Craig, bravo. Brillante démonstration de ton bagout créatif !

« -Tu sais combien je redoute l’arithmancie, d’accord ? Alors fais pas ta mal peignée et va jouer ailleurs. »


La charriai-je dans un demi-sourire moqueur. Cette fois, la boutade eût exactement l’effet escompté et Page se renfrogna dans une mine contrariée dont un sourire mal contenu trahissait la supercherie, je lui ébouriffa les cheveux une dernière fois tandis que je me levais de la table des Rouge et Or en attrapant un dernier beignet à la crème pour la route, m’engouffrant finalement dans l’un des multiples couloirs conduisant directement aux salles de classe du sixième étage, accompagné par la joie inextinguible de son rire léger.

Lorsque je poussai enfin la porte qui protégeait l’accès à cette pièce dans laquelle trônaient aux murs toutes les tables d’arithmancie existant dans la sacro sainte dimension mathématique de cette science, je fus soudain surpris de découvrir la discipline horizontale d’une affiche griffonnée à la hâte, qu’un sortilège de colle temporaire maintenait sur le plein du bois. Le cours d’arithmancie avait été annulé en raison de l’absence du Professeur concerné et une heure d’Histoire de la Magie avait été greffée à la place, dans un souci financier de rentabilité. Penaud, je soupirais tandis qu’une part de moi éclatait d’un rire tonitruant quelque part dans ma tête, se souvenant avec quelle ironie le Destin semblait se jouer des désirs impérieux de ma petite crevette rousse. Non, je n’avais pas délibérément séché le cours d’arithmancie mais non, ma cocotte, je n’y avais pas non plus assisté. Je me rendis alors compte que je regrettai un peu de ne pas l’avoir charriée avec davantage d’un entrain qui m’aurait permit de la rendre encore plus en pétard quand je lui dirais ce soir, la façon avec laquelle je m’étais dérobé du cours tant redouté pour lequel elle m’avait si longtemps rabâché les oreilles. Cela me rappellait la fois où j’avais fait léviter un verre d’eau par-dessus la table, pour lui renverser sur la tête tellement elle était devenue irritante avec ses affirmations moqueuses comme quoi je suivrais effectivement les enseignements de divination avec la vieille chouette, cette semaine encore…

La vengeance était un plat qui se mangeait froid, n’est ce pas ? Froid et humide, c'était la cerise sur le gâteau.

Bon d’accord, je regrettai Beaucoup ! Mais pour une fois que ce n’était pas de ma faute, je ne voyais vraiment pas pourquoi je n’en profiterais pas un tout petit peu, un chouilla, un mini peu ? Aller quoi !

L’histoire de la Magie n’était certainement pas ma matière favorite mais puisque l’on ne m’avait pas laissé le choix en la circonstance, je pris la direction du premier étage, descendant les marches quatre à quatre afin de ne pas être au retard. Et au malheureux détour d’un virage serré, je croisa une bande de Serpentard marchant impérieusement au milieu de l’allée centrale qui traversait le bâtiment principal de la façade Est, me raidissant instinctivement. Cette saleté de Craft me jeta un regard malicieux et hautain puis se détourna aussitôt vers l’un des gros molosses qui l’accompagnaient. Je suivis machinalement le mouvement de sa tête vers sa gauche. Une silhouette robuste, trollesque même et terriblement familière se décrivait sous mes yeux incrédules. Ultan Bower. J’en frémis d’horreur et un spasme de panique m’hérissa l’échine alors qu’ils progressaient comme un seul homme vers moi. Aux côtés du couple infernal, se tenait le sixième année Jason Lister, lequel s’entretenait d’une passion ridicule avec un certain Adam Harper tandis que Pansy Parkinson roucoulait lascivement auprès de l’héritier des Malfoy. L’ambiance devint soudain aussi pesante et malsaine, que putride et menaçante, comme à chaque fois que je croisais seul, des années supérieures de Serpentard, rassemblées en une bande de hyènes cruelles et affamées de chair fraiche. Et sans compter qu’il ne faisait strictement aucun doute que j’appartenais à la maison des Rouge et Or, des Courageux, j’étais en plus de cela un roux et un sang de bourbe qui plus est et ce total cumulatif ne jouait définitivement pas en ma faveur. On me héla dans le couloir et je sus que mon calvaire ne faisait que commencer.

« Te serais-tu perdu, Craig ? »


Commença cette espèce de dangereux psychopathe, ogre et orc à la fois, crachant ses mots entre ses dents tandis que son visage insipide de Play boy de seconde zone n’était plus qu’un masque tordu de haine et de dégout, de répugnance disons-le franchement. Les autres commencèrent à se positionner en arc de cercle autour de moi, me forçant à reculer sous leurs menaces silencieuses et je m'acculai fatalement contre un pilier inopportun. D’un réflexe que je pensais salvateur, je fourrais hâtivement ma main à la poche, tâchant de me saisir le plus rapidement possible de ma baguette magique, de coller une raclée aussi sentencieuse que phénoménale à ses espèce de crapules dégénérés. Une de celles qui les dissuaderaient enfin d’attaquer à nouveau un élève de maisons adverses, isolé. Mais trop tard.

S’enroulant autour de mon avant bras avec la force d’une sportive entrainée, je sentis la caresse froide et injonctive de la Capitaine des Serpents, prompte et directive, glisser jusqu’au creux de mon bras, de ma paume, dérobant sournoisement l’objet magique que je venais juste d’empoigner, d’un seul geste. D’une seule attaque. Mon coude cogna furieusement ses côtes dans un bruit sourd, mat et je n’eus que cette brève satisfaction avant que son bestial petit ami ne réagisse immédiatement en m’agrippant le col de la chemise, me projetant violement contre le mur, l’instant d’après. Je hais cette femelle. Je hais ce type. Profitant du fait que j’étais encore sonné par le choc qui avait secoué mon crâne de douleurs, il plaqua son avant bras sur ma gorge, m’immobilisa ensuite les bras par la pression conjuguée de son corps sur le pauvre mien et de son autre main qui m’écrasait littéralement le poignet avec sadisme :

« Tu vas immédiatement présenter tes excuses à la demoiselle, sale Sang de bourbe ou je te jure que tu vas regretter d’être né sous le signe de la déchéance, c’est moi qui te le dis. »

Je me débattais péniblement de toutes mes forces, de toute ma volonté, déterminé à ne pas lui fléchir mais Bower était malheureusement battit dans la pierre, autant de cœur et d’âme que de corps et je ne possédais plus la liberté totale de mes mouvements. Sa pression sur mon cou se fit plus oppressante à mesure qu’il décelait la combativité à travers mes yeux furieux et je commençais à paniquer sérieusement. Il n’y avait personne à qui demander de l’aide dans ce couloir déserté pour les cours. Aucune possibilité d’hurler, la gorge ainsi écrasée par ce cinglé. J’étais piégé.

« Crè…ve. »

Parvins-je tout de même à articuler, espérant rien d’autre désormais qu’une intervention divine. La tête commençait méchamment à me tourner alors que l’irrigation de mon cerveau était retardée et je me sentais doucement sombrer dans l’inconscience. Une pensée pour ma crevette préférée m’effleura l’esprit et je patientai la Mort, gravement révulsé à l’idée de laisser Page toute seule, de mourir de la main d’un infect raciste meurtrier. Mais je glissai toujours plus loin, toujours plus profond, à contre cœur, vers le néant noir qui me happait avec insistance, indifférent aux protestations endiablés de mon esprit. Mon heure semblait venue.

On hurla au loin, un cri éprouvant, crispant.

La voix, suraiguë, manqua de me briser les tympans tandis qu’elle renouvelait son commandement, d’une intonation impérieuse :

« LACHEZ-LE, JE VOUS l’ORDONNE ! »

De mauvais gré, cela ne faisait pas le moindre doute, mes tortionnaires se retirèrent lentement de moi et ce troll de Bower lâcha finalement le col de ma chemise au bout d’une longue série d’interminables minutes où je me voyais déjà m’évanouir, d’un mouvement sec et bref qui tira brutalement sur ma nuque. Ma gorge retrouva enfin son diamètre normal et je chuta lourdement au sol, secoué d’une puissante quinte de toux. Je restai là, ainsi prostré devant ma sauveuse, bien trop longtemps pour m’en rendre compte. Mais lorsque je releva enfin le regard du sol grisâtre, j’étais seul avec elle. Ses longs cheveux platine coulaient joliment sur ses épaules, sveltes, tandis que la finesse de sa taille s’offrit un bref instant à mon attention alors qu’elle s’abaissait sensiblement vers moi, murmurant d’une voix éteinte, dans la confession d’un souffle acide :

« Ne vas pas t’imaginer quoi que ce soit, Craig. Si je les ai empêché de te défigurer plus que tu ne l’es déjà au naturel, c’est seulement pour que l’on puisse vous rafler la Coupe des 4 maisons sous le nez. »

Précieuse McLane. Ma surprise fut entière. Mon désarroi total et douloureux. Elle. Ma sauveuse...



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MessageSujet: Re: [Thème 6] A mon corps défendant   [Thème 6] A mon corps défendant EmptyDim 26 Avr - 0:59:17

[Fin du Chapitre un.]

Etrangement, sa voix ne sonnait pas la sincérité dédaigneuse qu’elle m’adressait coutumièrement mais mon état physique incertain ne me permettait pas d’en affirmer la remarque. Que lui prenait-il soudain de s’abaisser à moi ? Pensait-elle réellement que j’allais ramper à ses pieds en guise de remerciements ? Non mais qui croyait-elle être, cette espèce de blondasse prétentieuse ?

« Dégage. Mc…Lane. »

Ce qu’elle fit, me gratifiant au préalable d’un ‘avec joie’ venimeux. Je me relevai lentement, non sans mal, m’appuyant contre la pierre glaciale du mur tout en massant doucement mon cou contusionné. Seul désormais, je ramassai mes affaires éparpillées au sol avant de tenter de réactiver mon système de navigation. Ils étaient partis, ma baguette magique abandonnée sur le dallage régulier de l’allée, je n’avais plus rien à craindre.

Pourtant, en me dérobant au dernier moment à l’intérieur du virage qui bifurquait vers le hall des escaliers, je surpris de nouveau ses obscures prunelles cruelles sur moi, glissant calmement sur les évidences rouquines de ma peau comme autant d’insultes muettes et implacables. Craft me sourit sans l’ombre d’un remord, d'une esquisse carnassière qui exsudait le mépris et la haine, avant de se détourner de mon visage et je la vis échanger de nouveau le même regard que tout à l’heure avec Ultan Bower, lourd d’un sens qui m’échappait encore tandis que je disparaissais précipitamment de l’autre côté du mur.

Ces deux sorciers là n’étaient pas personnalités à sous-estimer quand bien même seraient-ils à terre et la proximité de cette sale sorcière de sang pur avec cette brute sanguinaire qu’était son infect petit ami n’était pas des plus rassurantes. Cette fois j’avais sensiblement perçut le pouvoir sombre et doux comme du velours noir qu’il émanait de Craft et je n’avais pu m’empêcher de le comparer à un lasso de suavité obscure. Avais-je soudain quelque chose à me reprocher pour attirer de la sorte l’attention de ses deux ordures racistes ? Cela n’augurait rien de bon si on considérait de fait, les tendances maladivement malfaisantes et destructrices du garçon et sa haine viscérale, psychotique même, des Gryffondors.

« - Vieilles faces de champignon… »

Grognai-je, agacé. Dire que l’après-midi ne débutait pas de la façon la plus agréable qui soit était d’un horrible euphémisme alors que persistait toujours cette pénible sensation de malaise dans mes entrailles, ce cri d’alerte étouffé que je ne parvenais à raisonner, en dépit de mes efforts démesurés pour en comprendre l’origine ou le sens. Cela n’aurait-il pas dû s’arrêter à présent que j’avais réchappé à leur sournoise attaque ? Je pensais que le mauvais présage venait de se réaliser alors pourquoi ressentais-je encore ce trouble inquiétant au fond de moi ? Pressant hâtivement le pas dans les escaliers facétieux qui menaient sans détours aux salles de classe destinées aux enseignements d’Histoire de la Magie, je surveillais nerveusement mes arrières, peu rassuré pour autant, en proie à un terrible doute, des plus ténus.
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