Lorsque le cours de Défence contre les forces du Mal prit fin, Kelsey rangea en hâte ses affaires dans son sac en toile et se précipita dans les couloirs.

Les enfants de la Lune. Quel sujet rébarbatif.

Courir n'était pas très Serpentard, il est vrai que cette activité était plutôt attribuée aux Gryffondor ou aux Poufsouffle... Néanmoins, Kelsey ne pouvait plus se retenir. Elle descendit les escaliers de marbre blanc du hall rapidement et ouvrit avec fracas la porte menant aux cachots. Une fois ses chaussures au contact de la pierre froide et glissante du sol, elle accéléra le pas, se ruant à travers les élèves sortant du cours de potion, et s'arrêtant avec précision face à un pan de mur vaseux et vide.

Elle murmura le mot de passe et une fois la porte apparut, entra rapidement, pour que personne d'indésirable ne la suive.
Personne dans la Salle Commune. Certainements tous encore dans les couloirs ou dans la cour froide externe, pour profiter du peu que le soleil donnait.

De toute façon, il était grand temps de passer à l'acte.

Elle traversa la salle commune verte et argent d'un pas lent, souple, et précis, son coeur battant néanmoins la chamade, donnant une teinte rosée si rare sur les joues pâles de Kelsey. Elle descendit dans son dortoir et jeta son sac en toile sur son lit et le renversa dessus.

Elle fouilla dans ses affaires, mettant son lit sens dessus-dessous. Au détour de sa plume et de son cours de défence, elle tomba sur sa paire de ciseaux et un sourire bizarre s'étira sur les joues douces de la jeune-fille. Un sourire dénué de bon sentiment, et de mauvais. Juste un sourire de constat, une euphorie morbide pour un objet du quotidien. Un sourire effrayant, oui, même Gabriel le trouverait effrayant.

Mais Gabriel n'est pas là, et il ne voit rien, se réjouit Kelsey en riant hystériquement, les ciseaux en main.

Elle glissa les ciseaux dans sa chaussette droite du côté intérieur de son mollet, et prit la direction de la salle de bain.

A cette heure, nul doute que personne ne viendrait. Elle serait tranquille. Oui. Ils seront tranquilles, elle et le ciseaux.

Elle referma simplement la porte de la salle d'eau et s'avança vers le miroir qui ornait le lavabo blanc caillé de la salle humide.

-Salut Gabriel ! T'inquiètes frérôt, j'arrive, murmura-t-elle au miroir, avec un sourire forcé.

Elle ouvrit alors le robinet et glissa sa tête sous l'eau froide, retenant un glapissement honteux due à la différence de température. Une fois l'eau froide insinuée dans la moindre de ses particules capillaires, Elle releva la tête et essora grossièrement ses cheveux, les tenant devant elle tout en les fixant dans le miroir craquelé par le temps.

-Ils sont beaucoup trop long non, Gaby ? Et puis... il faut cacher cette immondice aussi, rajouta-t-elle en désignant du menton sa jeune poitrine naissante, c'est horrible comme boursoufflure. Je me demande si ce n'est pas un maléfice jeté à mon insue...

Elle quitta des yeux le haut de son uniforme et prit les ciseaux dans sa chaussette, les amenant à la hauteur de ses yeux.

Et alors, elle enfonça les lames dans ses longs cheveux blonds nacrés, la fierté de sa mère, et cisailla, coupa, arracha, la longueur, réduisant la distance entre la pointe et la racine à chaque coup de ciseaux.

Et tout en se regardant faire dans le miroir, Kelsey souriait en pleurant. Que ne devait-elle pas faire pour rester quelqu'un.

Elle continua le massacre arien et ne fut "contente" que lorsque ses cheveux eurent la forme de ceux de son frère.

-Ainsi, on continue de se ressembler, frérôt, déclara-t-elle à son reflet.

Mais elle ne put continuer, la porte venait de s'ouvrir, sur une autre personne.

Mais qui avait l'esprit suffisament dérangé pour venir ici lors de la première récréation de la journée, et de la semaine ?

C'est toujours la même chose.
La même routine incessante.
Fatiguant ces stupides gamins !
Anazel se surprit à râler -une fois de plus- contre les microbes qu'elle était obligée de cotoyer chaque jour. Depuis le matin, elle avait encore et encore lancé des éclairs de ses yeux pâles à ces vermines qui l'insupportaient, la bousculaient, la prenant éternellement pour une enfant égarée.

Pourtant elle le savait, elle était bien plus mature qu'eux.

C'est d'un pas rageur qu'elle quitta son dernier cours, et se dirigea vers les cachots pour poser ses affaires, ayant l'intention d'aller ensuite se réfugier à la bibliothèque. Elle jeta un coup d'oeil vers les dernières foules d'élèves, et prononça le mot de passe, l'oeil morne. Elle se faufila à travers la porte, traversa à grands pas la salle commune en desserant un peu sa cravate et se rendit aux dortoirs. Elle jeta ses livres sur son lit en soupirant. Elle s'assit, et tourna la tête, faisant craquer une cervicale, s'étira comme un chat.

Finalement, elle retarderait sa visite à la bibliothèque, et décida de traînasser dans les cachots. Elle en fit le tour et remarqua qu'il manquait quelque chose d'essentiel : Le placard à balais !! (HAHAHA)

Pas que son habitude était de s'y terrer, mais un endroit si grand sans placard à balais, lui semblait étrange (c'est une école de magie, mais elle trouve ça étrange que y'ait pas de placard à balais). Elle divagua donc encore dans un coin où elle n'était pas allée fouiner et vit une porte !

-Trouvééééé !! chuchota-t-elle en se ruant sur la porte, ceci, non digne d'une serpentard, mais digne d'une petite fille stupide. Elle repensa brèvement à son père qui, s'il la voyait ainsi la deshériterait ! Elle s'arrêta donc au dernier moment, main posée sur la poignée. Anazel entendit une once de sanglots et de paroles derrière la porte. Et c'est inconsciemment qu'elle l'ouvrit se préparant à recevoir des balais tombés sur la tête comme dans les films.
Mais rien en vint.

Elle aperçut juste une personne, ciseaux en main, cheveux mouillés avec de multiples mèches décolorées sur le sol et un lavabo.

-J'étais pourtant persuadée que c'était le placard à balais, fulmina-t-elle, déçue.

La porte s'était ouverte, un peu au ralenti comme dans ces choses moldu où des images étaient projetés sur une surface blanche et large... les films voilà ! Kelsey en avait déjà vu un ou deux, à l'occasion d'un de ces rébarbatifs enseignements de sa famille sur le monde Moldu, histoire qu'elle ne soit pas inculte lorsqu'elle reprendrait la filiade commerciale de l'entreprise.

Et un grincement sonore se fit entendre lors de l'acte.

So much cliché, pensa Kelsey.

Elle fixa l'entrée à travers le miroir face à elle, analysant la personne se trouvant dans l'encadrure de la porte. Petite, plus qu'elle -ce qui est déjà en soit un exploit-, chatain brune, frêle et sans doute aussi fragile que la porcelaine des tasses Victoriennes que collectionnait sa mère. En parlant de porcelaine, son teint était très pâle. Comme les poupées. Néanmoins elle remarqua que si sa présence ici était possible, et si ses yeux ne l'abusaient pas quant à la couleur de son insigne et de sa cravate, la jeune-fille derrière elle devait posséder une force de caractère assez pesante et une définition des choses claires (dans le genre "si ça ne me rapporte rien, à quoi bon faire celà ?") pour se retrouver à Serpentard.

-J'étais pourtant persuadée que c'était le placard à balais, déclara la jeune élève avec colère.

Kelsey se retourna alors, son regard vide et vague fixant la jeune-fille, ses ciseaux ouvert retenu par deux doigts détendus. "Le ciseaux ne tenait que par l'oppération du Saint-Esprit" aurait déclaré leur première bonne, une chrétienne en bon uniforme et très pratiquante. Piquante aussi, car Kelsey et Gabriel s'étaient courbé face à la decision de cours de cathé.... du moins, s'étaient-ils courbés durant l'espace de quelques minutes. Le reste du temps suivant, ils s'amusaient à jouer avec les austies plus qu'autre chose, la bonne s'était contraint d'abandonné cette bataille, et du même coup sa guerre.

En revenant à l'espace temps T, Kelsey cligna des yeux et pencha sa tête sur le côté en s'adressant à la jeune fille.

-Il n'y a pas de placard à balai dans les sections du château réservé aux élèves. Si tu en cherches absolument un, vas donc demandez ça à la Salle sur Commande tu aura plus de chance, ou va fouiller ceux du rez de chaussé dans le Hall. Ils sont à Rusard et il y cache tous ses objets de sado-masochiste (dont une piñata... en forme de chatte accroché à un crochet) si ça t'interresses...., répondit-elle d'un ton monocorde, les yeux vagues fixant toujours un point imaginaire entre le front et les yeux de son interlocutrice.

Finit de jouer le jeu de l'hypocrite. Finit le temps des sourires convenus et des rires faux aux blagues vaseuses. Kelsey se désincarnait enfin, pour devenir elle-même. Les longues nuits passées seule dans son dortoir à réfléchir et à s'ennuyer lui avait apporté une seule et unique réponse à ses interrogations. Elle était vide. Vide de sens, vide de tout critère. Qui était-elle enfin de compte si l'on oubliait ses origines, son nom et son frère ? Qu'est-ce qui lui restait pour la caractériser ?
Rien. Le néant. Le vide.
Elle était, tout bien réfléchit, un tube. Et le tube qu'elle était devenu ne se formaliser plus de l'éthique et des bonnes manières, tout ce qui lui compter c'était d'oublier la vide présent entre sa paroie charnelle qu'était son corps, et pour celà, elle deviendrait ce que son frère avait réussit à devenir.

Elle allait devenir comme lui, pour qu'il soit fière d'elle, pour qu'elle existe à travers lui à défaut d'exister à travers elle-même.

Et le début du changement commençait par un changement d'apparence. Pour devenir comme son frère, il fallait lui ressembler. Aussi, ses cheveux étant la principale différence entre Kelsey et Gabriel, elle avait décider d'adopter la coupe de cheveux de son frère, et de faire disparaitre ce que ce sort de Gonflement faisait à sa poitrine : les boursoufflures.

Anazel remarqua alors plusieurs choses. A son entrée dans ce qu'elle croyait être le placard à balais (qui était en réalité une salle de bain), se trouvait une jeune fille de Serpentard qu'elle avait reconnu grâce au blason sur sa poitrine. Deuxièmement, elle avait un ciseaux dans ses doigts tendus, tremblant, une foultitude de mèches blondes sur les épaules, dans le lavabo et traînantes sur le par terre. Elle pencha la tête, cligna de ses yeux inconditionnellement vides et dit d’une voix morne :

-Il n'y a pas de placard à balai dans les sections du château réservé aux élèves. Si tu en cherches absolument un, vas donc demandez ça à la Salle sur Commande tu aura plus de chance, ou va fouiller ceux du rez de chaussé dans le Hall. Ils sont à Rusard et il y cache tous ses objets de sado-masochiste si ça t’intéresse...

Elle fit semblant de la regarder dans les yeux, sauf qu’Anazel, elle, vit bien l’étrange humeur de l’autre jeune fille. Puisque troisièmement...
Choc.
Ca lui sauta à la gorge, et la fit reculer d’un demi pas.
Cette fille, elle avait un regard bouleversant, un visage prosaïque et une expression anéantie. La petite fille ferma les yeux, avança d’un pas, le visage crispé.

-Qu’est ce que…

Elle reprit sa phrase, en tranchant de son regard celui de l’autre fille.
Pourquoi cette inconnue lui faisait ressentir ces choses ignobles ?

-Qu’est ce que tu fais ? fit Anazel d’un ton accusateur. Pourquoi cette humeur terne et blafarde ?

Elle déglutit. Elle ne ressentait pas de peur, mais juste une curiosité bien étrange vis-à-vis de l’autre. Quel était son nom ? Pourquoi était-elle dans cet état, noyée dans les cheveux blancs, jointures blanchies autour des ciseaux ?

Qui était-elle ?

Kelsey remarqua le demi-pas en arrière de son interlocutrice.

Elle l'effrayait ? Laissez la rire. N'importe quoi effrayerait la gamine si frêle.

Elle la vit tenter de se reprendre et lui adresser la parole en la fixant dans les yeux.

-Qu’est ce que...

Sa question mourra dans sa gorge lorsque Kelsey décida de la fixer non plus au niveau du front mais dans les yeux. La jeune fille face à elle avait déjà tranché son regard morne et fixe un instant auparavant, mais elle la vit tressaillir un court instant lorsque leurs yeux se plongèrent dans ceux de l'autre.

La petite Serpent en face d'elle passa d'un oeil à l'autre, ne sachant lequel fixer. Kelsey en rit intérieurement, tout le monde hésitait à chaque fois.

Vert ? Bleu ? Lequel est le mieux ?

-Qu’est ce que tu fais ? Pourquoi cette humeur terne et blafarde ?

Tiens, elle avait réussit à se décider. Kelsey se mit à rire hystériquement et s'avança en envoyant son bras qui tenait le ciseaux se ballader un coup à droite, un coup à gauche. Comme une hache se balançant au bout d'une grosse corde, tentant de se libérer pour aller s'écraser sur le mur.

Ses gestes pouvait blesser la gamine, mais Kelsey savait ce qu'elle faisait. Elle voulait juste l'épouvanter, l'effrayer. Qu'elle la considère comme un cas à enfermer si ça lui faisait plaisir. Kelsey voulait juste la paix.

-Une humeur terne et blafârde... hihihihihi... tu n'as pas idée de la noirceur de mon âme ma jolie.

Elle se rapprocha de la fille et se pencha au dessus d'elle, franchissant le cap de la distance intime réservé à nos proches. Elle le fit exprès pour la mettre mal à l'aise. Puis, elle approcha le ciseau de sa tempe.

-Ce que je faiiiis ?? Hihihihi ! J'tente le tout pour le tout Miss ! Je te présente Kelsey McGween, fit-elle en se reculant et en écartant les bras comme une gymnaste, la folle aux ciseaux. La suicidaire pour les intime ! finit-elle avec un clin d'oeil.

Puis elle approcha la paire de ciseau de son poignet gauche et se mit à frotter la lame contre sa peau en fixant la jeune-fille dans les yeux tout en souriant. Les ciseaux ne coupant guère la peau, elle appuya très fort et lorsqu'un bout de peau assez grand commença à partir, elle jeta le ciseau au sol et le saisit à travers le sang avec ses dents, pour l'arracher.

Après les dents, les ongles sont la deuxième partie la plus dure du corps humain. L'on peut tuer avec son pouce si l'ongle est assez long et résistant. On peut facilement couper, trancher, arracher avec ses dents.

Alors jeune-fille. Que vas-tu faire ? Que reste-t-il à faire face à ça ?

Anazel regarda le liquide pourpre sortir de son enveloppe avec un regard stoïque. Elle avait enfin compris quelle genre de fille cette serpentard était. Du moins, elle avait l'air d'une dépressive suicidaire, qui essaye d'attirer la mort, en se mutilant. Se couper les cheveux devait être une manière pour commencer sa longue route vers le suicide.
Son regard vairon était cerné de rouge, des larmes déversées.

Kelsey McGween.

Anazel s'approcha, lentement, faisant raisonner ses pas contre le carrelage, de Kelsey.

-Je m'appelle Anazel McFly, annonça la petite brune une fois face à la pâleur du visage de l'autre fille.

Elle lui pris la main emprise sur le ciseau, et chuchota jusqu'à ce que son souffle touche le nez de Kelsey, avec un sourire sarcastique.

-Tu veux un coup de main ? ^_^

Cette fois-ci, ce n’était pas du stoïcisme qu’elle ressentait, mais de la surprise et un rien de peur. Ce sentiment, elle l’avait si rarement ressenti.
Pourquoi devrait-elle en faire la connaissance maintenant ?
Pourquoi à cause d’une fille inconnue aux idées noires qui s’arrache la tignasse ?
Elle ne savait même pas pourquoi elle avait peur.
Avait-elle une quelconque raison ?

Littéralement jetée sur le sol, Anazel regardait maintenant le visage identique à celui de Kelsey. Le même oui.
Même visage. Version masculin.
Elle ne cessait de passer d’un visage à l’autre, troublée, cherchant une différence.

Les jumeaux, c’est pas de la science fiction ou une expérience surnaturelle, c’est du vrai.

Ah ! Les yeux.
Si on les mettait en face, les jumeaux étaient comme quelqu’un qui se regardait dans un miroir. Surtout que maintenant, Kelsey avait la même coupe de cheveux que son frère ; ils ne faisaient qu’un.

Le jeune homme soupira et dit :

-Hey toi, j'sais pas ce que t'as fait, mais pour mettre Kel en colère à ce point, t'as dut faire une connerie, et une belle. Pour cette fois ça passe, mais c'est simplement parce qu'on est gentil. Alors je te conseille de pas moucharder et d'oublier ce qu'il s'est passé ici, okay ?

Anazel comprit qu’elle devait oublier ce qu’il s’était passé, sauf que l’envie lui manqua.

Adrénaline ? Que fais-tu ? Je t’ai rien demandé.

Adrénaline. Ca faisait longtemps qu’elle n'était pas venue se placer dans son ventre. C’était une gentille petite chose, pourtant dangereuse.
Autrefois, quand Anazel avait sept ans, elle était allée à la mer avec une domestique. Elles étaient allées en bordure de falaise, là où l’horizon n’est qu’une ligne bleu et floue. Alors Anazel, petite, tremblante, s’était penchée. Elle avait regardé d’en haut, les profondeurs de l’océan, et à ce moment avait ressenti sa première bouffée d’adrénaline.
Si elle sautait dans l’eau, quelles seraient les sensations ?
Le cœur se lève ? Le vent fouette notre visage ?

-Et on ne pense plus à rien, susurra-t-elle en ravivant ce souvenir qui la fit se sentir nostalgique, puis baissant la tête, elle remarqua que ses poings étaient crispés.

Elle se détendit, et releva la tête en regardant Kelsey, puis son frère, dont le nom lui était encore inconnu.
Si elle laissait la poussé d'adrénaline montée, elle aurait pu être encore plus méchante qu'elle l'avait été en demandant à l'albinos de l'aider à se mutiler. Pourtant, Anazel, malgré qu'elle déteste l'ennuis, n'avait pas envie de faire d'histoire. Ce n'était probablement pas ce genre d'actions qui pourraient mouvementer sa vie. Ce n'était pas ce qu'elle cherchait.

-Désolée pour ce qui s’est passé. J’dirais rien.

Elle se leva avec nonchalance, abandonnant l’adrénaline qui était montée en flèche et reprit le regard de Kelsey, dont les yeux, explosés par l'émotion, étaient écarquillés.

Même si elle s'excusait, oublierait-elle le regard mort, dégouté et haineux de Kelsey McGween ?

Aaaaaah... L'insolente.

Anazel, en continuant de regarder Kelsey, avait vu sa main fragile se diriger en sa direction et ses lèvres composées ces mots:

-Désolée, McFly.

L'insolente.

Elle allait faire remonter l'adrénaline.

Anazel serra ses poings, se disant que c'était hyper sadique de s'excuser maintenant, alors qu'elle comptait tout oublier. Parce que dire "Désolée" ça impliquait la suite d'une relation, enfin peut être. Probablement. Quoique... Ces jumeaux, avaient l'air très lié. Un peu à l'écart du monde, de la populace. Un peu... associals ? Tellement similaires ils étaient. Ou alors Anazel se faisait des idées. Peut être que le fait de voir des jumeaux, ce qui lui était rare, lui donnait le sentiment que c'était unique.

Kelsey était emmitoufflée dans le dos de son frère. Se cachait-elle ?
Avait-elle honte ? Honte de s'être fait prise en train de mentir ?

Bah... c'est pas grave.

Anazel ferma ses paupières, pour y voir plus clair après. Elle desserra ses poings en priant.

Adrénaline... S'il te plait. Ne m'ennuis pas. Va-t-en.

Elle faillit dire tout haut quelque chose d'horrible, mais au dernier moment, se retint, se pinçant la lèvre.

Adrénaline... DEGAGE !

Anazel rouvrit les yeux, détendue, et sourit à Kelsey. Elle marcha, là, où les ciseaux avaient attérit, puis, les ramassa de sa main gauche, et revint à Kelsey.

-Fais attention à toi, murmura la petite brune d'une voix consolée.

Elle serra la main de Kelsey de sa main droite, les ciseaux dans le dos, et lentement, partie vers la porte, qu'elle ouvrit pour partir.

Si elle avait de l'adrénaline à revendre, ça ne serait pas en étant cruelle avec les autres, mais en faisant des choses dangereuses avec elle même. Toute seule, toujours toute seule. Seule, seule, seule. Toujours seule. Parce qu'enfermée dans sa chambre pendant de longs moments, c'était confrontée à elle-même qu'elle était.

La porte grinça lorsqu'elle la referma sur les jumeaux McGween.

-Bah. C'est pas grave, dit Anazel en souriant à elle-même, de l'autre côté.

[Note: je l'aime ce post owo je sais pas pourquoi.]

[ un peu court, sorry >_<]


La gamine avait franchis la porte sereinement. Ou du moins en avait l'air.
Il soupira en passant une main sur sa tempe. Sa sœur l'avait encerclé de ses bras tremblant, comme une excuse enfouie dans sa chemise.
Ça faisait un moment que c'était froid entre eux. Pas au point de les séparer, mais une espèce de silence pesant. Et c'en était assez pour les déstabiliser complètement. Il avait toujours été ensemble, toujours. Tout pour l'autre, au point de s'exclure des autres. Dans le monde, ils étaient seuls.

Mais une espèce de caniche a poil long a tout gâché -_-.

Ça tombe, c'est à cause de lui que Kel a fait ça. Il se retourna dans son étreinte, et sa sœur se cacha le visage dans sa chemise. Il leva une main, doucement, et s'attarda sur les mèches courte de sa sœur.

Ça tombe, c'est à cause de lui.

Il passa sa main dans la tignasse encore humide de sa sœur, la débarrassant des cheveux coupés restant, encore pris dans les fils blancs. L'autre main avait entourer son dos. Il posa son menton sur la tête de kel en observant d'un air las le lieu.
Les chiottes collectives, il avait toujours trouvé ça glauque.

Le problème avec la gamine semblait résolut, sa sœur s'était même excusée, et la fillette avait répondu positivement. Ca, c'était arrangé.
Maintenant.. C'était le froid entre lui et sa soeur qu'ils devaient arranger.

Il devait simplement le dire. Juste le dire. C'est tout simple. Juste quelques mots. Confesser la faute, et tout redeviendra comme avant.

- K..kel... je....

Elle leva ses grands yeux vers lui, dans une attente mal dissimulée, serrant un peu plus sa chemise de ses poings fermés.

- je...

" Je t'ai trahi "

- Je suis désolé. J'ai peut être était distant ces temps.

Elle baissa son visage en une moue déçue. "ah".

Il serait prêt à chialer sur place si elle n'était pas là.

Il avait l'impression de perdre le seul lien qu'il voulait à tout prix sauvegarder. Il ne pouvait pas lui dire, bien trop honte.

"pardonne moi, pardonne moi, pardonne moi"

Ces phrases passaient en boucle dans son esprit torturé. Il chercha sa main, et bredouilla quelque mots.

-Allé viens, il est l'heure d'aller manger




Pardonne moi.