Le jeune garçon s’était attendu à bien des choses, mais à ça? Ça, il ne l’avait vraiment pas prévu. Pas cette fois. Il réagit comme un gamin frustré aurait sans doute réagit dans sa position. Il sursauta en entendant son prénom, attrapant d’un geste brusque la feuille de parchemin qui froissa dans sa main crispée et nerveuse, tournant son visage vers l’intrus, près à lui en foutre une à la première occasion, lui coller la raclée de sa vie, et, par la même occasion, se prépara mentalement à se faire littéralement expulser de la bibliothèque, du même coup. Mais il arrêta tout, dans son élan, le poing serrer sur la table, maintenant le parchemin de son autre main, son visage blêmi brusquement lorsqu’il fini par reconnaitre la voix en question qui avait daignée s’adresser à lui. Il tourna la tête dans sa direction, lui offrant soudainement ce regard désespéré, du naufragé en détresse. Bon sang! Tout mais pas ça! Pas elle! Pas maintenant! Pas aujourd’hui, surtout pas! Il n’avait vraiment pas besoin de ça… Il plongea d’un seul coup dans la mer azuré qu’était ses yeux d’un turquoise envoutant, pour s’y noyer quelques secondes durant.

Toutefois, le commentaire qu’effectua la fillette eut raison des dernières goûte de sa patience. Il grogna, buté, bien décidé à se la fermé. Au fond, de quoi elle se mêlait? Qu’en avait-elle à faire de lui et de ses ennuis à la con? Ridicule! Rien! Elle n’en avait rien a faire! Comme tout le monde, d’ailleurs! Qui, seulement QUI avait remarqué son état lamentable, cette manie à se faire vomir volontairement dans les toilettes, à presque perdre connaissance à toutes les trente secondes parce qu’il était trop faible, trop épuiser? QUI? Certainement pas elle! Elle qui était trop parfaite! Qui avait une vie parfaite! Des amis parfaits! Une existence sans soucis ni petits bobos! Un éclair de colère paru passer dans ses yeux de cendre. Il se tourna brusquement, toujours assis sur sa chaise, baissant le visage vers la table pour ne pas la regarder, pour ne pas la voir. Non pas qu’il voulait absolument l’ignorer, mais il devait absolument se calmer, ne pas agir comme il agirait spontanément avec n’importe qui d’autre, parce qu’au fond de lui, même s’il tentait de se convaincre du contraire, elle n’était pas n’importe qui d’autre, justement. Il pianota nerveusement sur sa cuisse avec sa main encore valide. Que pouvait-il bien lui répondre! Elle n’aurait jamais dû lire ça… Même s’il ignorait ce qu’elle avait pu lire de la lettre. C’était de sa faute à lui, après tout. Il n’aurait tout simplement jamais dû la rédiger! Mentir… Il devait lui inventer une belle connerie pour détourner son attention de sa personne. Mais rien ne lui venait.

« Ce n’est pas tout le monde qui a une vie aussi parfaite que la tienne! » pesta-t-il sur un ton brusque, mêlé à l’hésitation trop évidente qu’il ressentait à chaque fois qu’il s’adressait à elle, comme si seule sa présence arrivait à confondre ses idées déjà confuses et fort peu clair dans sa petite tête de serpentard crétinus de dernière race. Il avait dit ça comme s’il avait cherche à se défendre du ton de reproche que la petite poupée blonde lui avait lancé en disant ces quelques derniers mots.

Pourquoi écrivait-il des choses pareilles…? Parce que ces choses se trouvaient dans sa tête et que ça lui permettait d’évacuer ce trop plein de colère. Sil avait seulement pensé à faire cela plus tôt, peut-être qu’il n’aurait jamais commis le pire crime de ce monde! Jamais il n’aurait attenté à la vie d’autrui! Sans compter que, par-dessus le marché en plus, il n’aurait jamais attiré l’attention du ministère, jamais on ne se serait soucier de quoi que ce soit en ce qui le concernait, jamais il n’aurait eut aussi peur de finir ses jours à Azkaban, et ainsi de suite. Quel con il faisait, parfois… Il soupira intérieurement. Jamais il n’aurait dû venir ici, pour commencer, pour écrire cette stupide lettre à une stupide personne qui n’existait même pas. Il grogna pour lui-même, pestant toujours autant intérieurement, non pas contre la fillette puisqu’au fond de lui, il savait à quel point sa présence lui était réconfortante, seulement… Seulement, en cet instant précis, il avait trop peur de lui faire du mal par ses propres paroles, alors mieux valait encore qu’il ne se taise. Il serra des dents… c’était plus fort que lui…

« Tu ne crois pas que j’en ai déjà assez de me faire questionner par les zozos du ministère sans en plus que t… »

Il ne termina pas sa phrase, se rendant soudainement compte de l’absurdité de ce qu’il était entrain de faire. Il était carrément en train de lui avoué qu’il avait fait quelque chose et qu’il le regrettait – ou presque – et que cela aurait sans doute de très graves conséquences sur son avenir prochain. Il releva enfin le visage, tournant vers la jeune vipère un regard soudainement inquiet. Avait-il vraiment dit cela où n’était que dans sa tête? À voir l’expression de la serpentarde, il fut convaincu que oui, il l’avait vraiment dit.

«Ho et puis, laisse tomber… » laissa-t-il lui-même tombé sur on ton redevenu à la normalité, reprenant son ennui quotidien, sa lassitude si ordinaire qu’on lui connaissait si bien, retournant se cacher lui-même derrière ce masque de mots. Il chiffonna le morceau de parchemin entre ses mains, en en faisant une petite boule qu’il lança littéralement à la poubelle, quelques mètres plus loin seulement, préférant encore oublier cette histoire à la con.

Il ne fit rien pour stopper le mouvement qu’eut la jeune fille à son égard. Il observa même, suivant des yeux la main qu’elle avait doucement, délicatement posée sur son épaule, et ce, à son plus grand étonnement. Pourquoi restait-elle là? Pourquoi ne le détestait-elle pas? Il baissa finalement les yeux, paraissant mal à l’aise de la regarder, principalement devant une situation comme celle-ci, particulièrement embarrassante pour le jeune garçon. Elle semblait bien décidée à le faire parler. Autant que le petit flic et l’avocat? Aller savoir. Savoir? Au fond, il ne le voulait pas vraiment. Il préférait autant demeurer dans l’ignorance de la question, ne pas en connaître la réponse lui suffisait très bien. Quoi faire, maintenant? Il ne pouvait tout de même pas l’envoyer balader comme il aurait pourtant tendance à faire, n’est-ce pas? Il ne pouvait pas lui faire ça à elle, pas vrai? Voyons…

Brusquement, il releva un regard brillant, comme s’il avait été piqué à vif par l’une de ses propres pensés. Se servi d’elle comme alibis? Cela pourrait très bien se faire s’il arrivait à se coordonner parfaitement avec la blondinette qu’il avait à côté de lui en cet instant précis. Même s’il ne pouvait pas vraiment ce fier à cela… Rien ne lui disait qu’elle ne vendrait pas la mèche ou qu’elle ne le trahirait pas une fois son secret dévoilé. Non, décidément, il n’y avait pas trente-six solutions qui se présentaient à lui. Il devrait se démerder avec les moyens du bord, seul, comme un grand. Il attrapa la main de la fillette, la serrant doucement dans la sienne, froide parce qu’il n’avait pas l’énergie physique de garder la moindre chaleur, pour se lever de sa chaise et entrainer la vipère plus loin, dans les rangers de livres de la bibliothèque. Mieux valait éviter toute rencontre inappropriée, en fait. Une fois seulement qu’il fut certain d’être à l’égard du moindre petit regard trop curieux, avide de nouveaux potins car, il fallait bien l’avouer, son histoire pourrait en faire flipper plus d’un. À cette idée, sa sorti nocturne passée en compagnie des autres folles de serdaigle et de poussin jaune lui revint à l’esprit. Ce fut la première fois qu’il rencontra Hayden, de son nom, s’il se souvenait bien. Il avait très clairement menacé cette dernière de l’exterminer, littéralement. « Je vais te tué » qu’il avait dit à la fillette, le plus sérieusement du monde. Elle l’avait à ce point agacé qu’il était venu à cette conclusion totalement absurde. Pourtant, il en serait bien capable. Ne l’avait-il pas déjà fait une fois, dans le passé, quelques mois plus tôt?

Il tourna finalement les yeux vers la vipère qui allait forcément finir par ce demander ce qu’il avait. Le trouver étrange… Non, ça en fait, elle devait sans doute déjà le croire, alors… Il plongea son regard de cendre, presque désespéré, soudainement, comme s’il avait cherché chez la jeune fille la première perche, la première bouée de sauvetage dans ces yeux de mer, d’océan turquoise des îles paradisiaques. Dans son esprit, c’était clair : il ne pouvait rien dire… Il se résignait, même s’il aurait voulu avoué son propre crime, même s’il aurait voulu dire : « J’suis un psychopathe. » Enfin, peut-être pas à ce point là, mais tout de même, il fallait avouer que la seule pensée d’avoir mis un terme à un être humain était plutôt effrayante à considérer. Et à considérer tout ce qui va avec, soit que les ennuis ne font que commencer, entre autre, pour le jeune garçon.

« Je… ne peux pas… » souffla-t-il enfin, en détournant brusquement, la tête, jetant son regard esseulé à même le sol, fourrant ses mains tremblantes dans ses poches tant la situation présente le rendait nerveux. Fasse à n’importe qui d’autre, il se serait permis une histoire à dormir debout, un peu comme il l’avait fait aux deux zozos du ministère, bien qu’eux avaient réussit à le confondre à un tel point qu’il craignait qu’ils n’aient compris quelque chose. Cette seule pensée était atroce. Il se voyait déjà finir ses jours dans une cellule d’Azkaban… Ce simple geste physique de sa part semblait avouer lui-même que ce qu’il avait commis était bien pire qu’une simple bagarre dans les couloirs, qu’un vole à l’étalage ou que quoi que ce soit d’autre. « De toute façon tu… Tu… Enfin, peut-être si… tu pouvais me servir d’alibis, ça serait une autre histoire, mais… mais… »

La nervosité semblait avoir pris le dessus sur l’esprit du jeune garçon, confus, se perdant lui-même dans les explications inutiles, futiles et vagues. Au fond, il aurait voulu lui dire : « J’ai besoin d’aide parce que je suis foutu! Parce que je suis dans la merde jusqu’au cou! » Rien à faire, il en était incapable. Par peur d’être trahis, parce qu’il était incapable de véritablement faire confiance à qui que ce soit, s’étant lui-même fait manipuler trop souvent par le passé. Résultat? On obtenait un gamin perturbé… Mais…

« Enfin… Le ministère à voulu m’interroger comme témoin pour… pour l’assassina de ma belle-mère, tu vois…? Enfin, c’est un peu compliqué…»

Il se serait bien foutu toutes les baffes du monde que ça n’aurait pas suffit à le punir pour ce qu’il venait de dire, involontairement. Et faute de raison, il paru brusquement se raidire, comme quoi dire, même si c’était entre les lignes, qu’il n’avait plus ni famille ni maison était déjà, il fallait dire vrai, quelque chose de lourd à avouer pour un garçon de serpentard, déjà que la fierté était supposément trop élevée dans cette maison. Et le pire dans ce qu’il venait de dire? Témoin! Témoin, vous y croyez, vous? Lui non. Parce qu’il savait qu’il n’était pas le témoin qu’eux croyaient qu’il était. Bien le contraire. Il était même le suspect de choix le plus évident… Soupirant intérieurement, le gamin n’osait toutefois plus lever les yeux vers la fillette, retournant se cacher derrière le foulard qu’il portait en permanence à son cou, se noyant dans ses vêtements beaucoup trop grands pour lui. Pitoyable? Oui, peut-être bien…

Il se passa une main dans son épaisse chevelure d’ébène. Lorsqu’il la retira, il considéra d’une mine grave les quelques cheveux qui étaient restés dans sa main. C’était particulièrement horrible. Décidément, son état s’aggravait toujours un peu plus à chaque jour qui passait, le laissant toujours un peu plus amocher, sale, souiller, voir malade. Il soupira avant de frotter sa main contre son jeans, nerveusement, avant d’enfin daigner relever les yeux vers la jeune fille, la petite vipère, le petit mannequin trop parfait physiquement. Ce qu’il y avait dans la tête de la fillette? Ça, par contre, il n’en avait pas la moindre idée. S’il voulait vraiment savoir? Non, pas particulièrement. Tant que ses pensées n’étaient pas de mauvaises intentions à son égard, tout allait très bien.

Juste un témoin… « Vous n’êtes qu’un témoins, monsieur Taylor. » La voix sérieuse, sans émotion d’aucune, neutre. Cette voix, ce regard qui ne l’avait pas lâché une seule seconde tout l’entretien durant. Des yeux froids qui cherchaient à percer à jour le caractère du gamin. Des yeux gris, glacials, qui le regardaient comme s’il n’était qu’un morceau de chair. Peut-être était-ce ce qui l’avait fait cabrer. Peut-être le caractère des deux hommes avait été en cause dans son hésitation, dans son mutisme qui n’avait guère pris fin. Si seulement il n’était qu’un témoin… Mais ça, il ne pouvait pas vraiment en dire mot, n’est-ce pas? Il ne pouvait pas vraiment dire, de vive voix : « C’est moi qui l’ai tué. » Non, décidément, ça ne se faisait pas trop.

Il finit par décrocher un petit sourire, vaguement timide, mal à l’aise devant la situation. Non, il s’était bien décider à ne rien dire. Personne n’y ferait rien. Et au fond, connaissait-il vraiment la jeune fille qui lui faisait face? Il ne le croyait pas. Il la côtoyait, sans plus. Il devinait ses désirs, ses goûts, ses intérêts, son style. Mais de là à dire qu’il la connaissait? Et elle? Que savait-elle de lui? Peut-être s’il avait été certain de… de… Non, non. Rien à faire. Il ne pouvait rien risquer. C’était son avenir qui en dépendait. Son existence toute entière tournait autour de cela. S’il disait la vérité, qu’arriverait-il?
Ce n’était pas l’envie de pleurer, d’hurler de rage, qui manquait. Bien au contraire, il n’avait envie que de cela : d’évacuer. De dire ce qui se passait. D’avouer, tout simplement, parce que ça lui faisait trop mal. Parce qu’il souffrait de vivre comme ça, perturbé, effrayé, paranoïaque, délirant, terrifié par la simple idée, la simple supposition qu’il pourrait terminer ses jours dans une cellule de la si célèbre prison d’Azkaban.

« T’as raison… Il ne devrait pas y avoir de problème… »

Il ne devrait pas… Pourtant, s’il continuait d’agir comme il le faisait, il finirait involontairement par attirer l’attention sur lui. Décidément, il manquait de chance. Changer de sujet. Il en avait marre. Ne plus parler de quoi que ce soit en ce qui le concernait. Dévier le sujet, par tous les moyens, quel qu’il soit.

« Il ne devrait pas… C’est juste que… »

Horreur, il était incapable de garder le silence, de se taire. On aurait dit que la présence de la fillette le forçait à prononcer des mots sur les maux qui le rongeaient, sur ce qui le torturait. Il glissa de nouveau sa main blanche dans sa poche, paraissant se refermer, comme s’il avait été bloqué entre la vérité, qui était une porte un peu trop lourde à ouvrir, à pousser, et le mensonge, beaucoup plus facile à franchir.

« Enfin, c’est pas grave… C’est une histoire comme une autre… J’essai juste d’éviter quelle ne tombe aux oreilles de mauvaises personnes… Dans le genre de Craft, tu vois? »

Non pas qu’il avait une dent contre la Ténébreuse, loin de là. Seulement, comme elle se fichait fort probablement de sa personne, elle pourrait très facilement le foutre encore plus dans la merde si jamais l’histoire qu’il avait interrogé ici même, dans la salle de conférence du collège. Elle pourrait facilement inventer une histoire, voir dire la « vérité » en croyant que c’étant mensonge. Bref, il serait foutu… Il ne pouvait tout simplement pas se le permettre, n’est-ce pas?

« Dit-moi… A-Ange… » commença-t-il enfin, changeant brusquement de sujet. « Comment ça… Comment ça fait, d’avoir de l’argent? Une famille? »

Quelle question… Mais il était curieux, parce qu’il ne l’avait jamais vécu, qu’il ignorait ce que cela faisait d’avoir une existence facile, remplit de paillette et tout le tralapoin.

- T’as raison… Il ne devrait pas y avoir de problème… Il ne devrait pas… C’est juste que…

Si Ange pouvait aisément deviner quelque chose c'était que Damien lui cachait des choses, elle mentait trop souvent elle même et avec une telle facilité, qu'elle pouvait difficilement ne pas s'en rendre compte. Qui plus est c'était un peu comme si une part du garçon aurait voulu se confier, lui faire comprendre quelque chose sans se résoudre à le dire. L'intuition de la petite vert et argent lui soufflait que Damien n'était pas tout blanc dans cette histoire et qu'il devait avoir des choses à se reprocher et à cacher, sinon il l'aurait jamais agit ainsi. Tout dans son attitude trahissait un sentiment de culpabilité et d'inquiétude. Pourtant, Ange n'avait que faire de le juger, elle se fichait qu'il est pu faire quelque chose de mal, elle même, en dépit de son apparence angélique, n'était pas un modèle d'innocence et de vertu.. L'ennuie, c'est que ne connaissant pas précisément ce que son ami avait bien pu faire, réduite à faire des suppositions, la petite blonde ne savait pas comment s'y prendre pour tenter de le rassurer..

- Bah, t'en fait pas, tu sais avec le retour de Tu-sais-qui et tout, il y a tellement de morts bizarres et disparitions, qu'ils doivent être assez occupé comme ça au ministère. A mon avis il te laisseront tranquille..

Franchement pourquoi ces dindons viendraient ils interroger un élève de 11 ans, alors que les mangemorts courent les rues, et que les meurtres s'enchaînent à tout va ? Ce serait vraiment absurde. Quand bien même Damien serait impliqué d'une façon peu enviable dans cette histoire, il ne risquait pas grand chose. Combien de meurtre avait été élucider jusque là ? Ils sont tellement débordé qu'ils oublient même d'en mentionné certain. Le vendeur qui avait tué sous ses yeux, transformé en bûche et brûlé, avait selon eux, quitté précipitamment la boutique sans laisser de trace sans doute pour ne pas risquer une arrestation car il n'était pas en règles et son magasin refermait de nombreux objets illégaux et volés.. Alors qui sait si les gens du ministère n'était pas venu lui parler par crainte qu'il soit une victime potentielle ou quelque chose dans le genre, à ce rythme là ce ne serait guère étonnant..

- Enfin, c’est pas grave… C’est une histoire comme une autre… J’essai juste d’éviter quelle ne tombe aux oreilles de mauvaises personnes… Dans le genre de Craft, tu vois?

Pour être la cible préférée de la septième année, Ange ne comprenait que trop bien. Voir tous ces faits et gestes rapportés et déformés pour laisser entendre des mensonges et faire naître des rumeurs, n'était jamais très agréable. Enfin, la gamine n'y prêtait pas attention, de toute manière l'animosité qu'entretenaient les deux vipères de la même maison n'était plus un secret, alors qui allait encore croire tout ce que Pénombre pouvait bien raconter sur elle ? Ange ne se donnait même plus la peine de contre attaquer dans ces articles, préférant s'attaquer aux membres de maisons rivales. D'autre part, le trop plein d'attention que lui portait son aînée n'avait fait qu'accroître sa popularité en lui donnant bien plus d'importance qu'elle n'en avait en tant que fillette de 11 ans fraîchement débarquée à Poudlard. Elle devrait même la remercier dans un sens

- Hum.. Tu devrais peut être m'éviter alors, vu que c'est après moi que Craft en a....

Malheureusement, s'il y avait bien une chose qui allait de pair avec la popularité dont bénéficiait la petite mannequin, c'était la jalousie de certaines personnes et la haine viscérale de Pénombre Craft. La septième année semblait épier ses moindres faits et gestes, allant même jusqu'à planifier avec un Gryffondor une attaque de bombabouses pour tenter de souiller sa réputation en la traînant dans la boue avec l'un de ses articles infamants. Pourtant, Ange s'en moquait pas mal, elle avait simplement dit cela sur le ton de la simple constatation pour rappeler à Damien que sa vie n'était pas si parfaite que cela, et qu'il y a toujours des gens pour chercher à lui nuire. Enfin, ils en auraient pour leur grade c'était tout.. Soudain, le garçon posa une question à brûle pourpoint qui ébranla la petite poupée sur sa franchise abrupte et ce qu'elle impliquait.

« Dit-moi… A-Ange… Comment ça… Comment ça fait, d’avoir de l’argent? Une famille? »

Une famille ? De l'argent ? Alors Damien n'avait ni l'un ni l'autre ? Pas étonnant qu'il est l'air si malheureux.. Mais la en revanche elle pouvait difficilement y changer quoi que ce soit_ à moins de fonder une famille avec lui, mais elle était encore loin de ce genre de considération Les parents, on ne pouvait pas les prêtait, ni les remplacer. Ils étaient ce qu'ils étaient, parfois lourds, contrariants, sévères, mais on fond, elle était bien contente de les avoir même si elle s'en plaignait tout le temps. En revanche jamais elle ne s'était posé ce genre de question. Elle avait une famille, ils étaient riches, elle était gâtée, alors pourquoi chercher plus loin. Ange réalisa qu'elle avait en fait toujours tout considéré comme argent comptant. Comme si tout lui était du, que n'était normal, mais au fond elle était bien chanceuse.

- Euh.. et bien c'est..

Et là ça bloquait. La petite peste peut être trop gâtée, n'avait rien à répondre, incapable de décrire faute de moyen de comparaison. Ne pouvait elle pas s'en sortir par une pirouette ? Changer de sujet et lancer la conversation vers quelque chose de moins gênant ? Sans trop savoir ce qui la poussait à dire cela, le seul moyen de faire un peu partager à Damien son univers, Ange répondit simplement:

- Tu sais, si tu veux... tu pourrais venir chez moi pendant les vacances.. Tu verrais comment c'est comme ça..

Réalisant alors toute la portée de sa proposition, la fillette se mordit légèrement la lèvre, appréhendant en fait la réaction de son camarade.. C'est vrai, elle le lui avait pas parlé souvent en dehors des cours et tout d'un coup elle l'invitait à passer les vacances avec elle ! Pourtant, Ange ne regrettait absolument pas cette invitation inattendue, elle était certaine que ces parents accepteraient avec plaisir et elle ne s'ennuierait pas toute seule chez elle pendant deux mois. Etant fille unique, les activités étaient vites limitées une fois qu'elle avait fait le tour de toutes les boutiques une dizaine de fois, et dans sa piscine toute seule, elle avait la vague impression d'être un poisson tournant en rond dans son aquarium.. Bien sur elle invitait aussi ses amies, mais comme elles partaient souvent en vacances à des moment différents, elle ne pouvait les voir tout le temps.. Mais elle était bien stupide.. jamais Damien n'accepterait de toute manière.. Il refusait toujours tout.. U_u Pourquoi avait elle dit ça ? Elle n'osait même pas regarder dans les yeux Damien du coup, d'autant plus qu'elle lui avait dit juste avant qu'il ferait mieux de l'éviter.. Ce qu'elle pouvait être idiote parfois..