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 Fleurs des enfers, Pierres du calvaire [Libre]
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MessageSujet: Fleurs des enfers, Pierres du calvaire [Libre]   Fleurs des enfers, Pierres du calvaire [Libre] EmptyLun 23 Mar - 17:27:24

Il allait obscur sous la nuit solitaire, à travers l’ombre, observant presque avec une certaine admiration cette nature changeante, admirant que tout pouvait changer comme lorsqu’on mentait et ainsi, de façon ravageuse, cette nature rampante était tueuse pour ceux qui se permettaient de la piétiner. Le temps des beaux jours ne semblait plus si loin, et tout en levant le nez vers cette immensité de noire, il se dit qu’il ne tarderait plus le temps qui l’obligerait à se terrer en lieu sûr, bien qu’il était nécessaire de trouver ce genre de refuge sur cette terre. Ou peut être, pouvait-il faire de la vie de ces autres un empire, au prix peut être de quelques larmes de sang et de multiples déchirures cardiaques, voilà ce qui pourrait faire sourire le malin.

Avançant sur le chemin du silence, et à travers les allés vides tant convoités par Dix pères (jeu de mot sur le nom « Dis pater » de la mythologie romaine), les noms des martyres dont leurs murs gardés encrées au plus profond leur soupir, alors qu’ils auraient mieux fait de faire saigner leur enfers. Ils auraient pu être plein…Et pour quelle raison ? Ne l’avaient-ils pas vu venir celle qui, dans le plus simple appareil, était venu frapper à leur porte, leur annonçant qu’ils connaîtraient un monde un peu plus pur, moins gorgé d’ivresse, de maladresse, de tristesse mais aussi de pourriture, de courbature et de salissure. Lui, il l’a guettait sans cesse, non pas de peur que d’un glaive, elle le transperce, mais au contraire, pour être sûr de pouvoir lui accrocher la jambe si par chance elle passait non loin de lui. Pourtant, depuis toutes ces années, elle ne s’était pas encore montrée. Etait-elle capable de ressentir de la peur ? Il en doutait fortement, mais dans un monde où tout n’est que magie, que pouvions nous qualifier d’impossible ?

Et de sa traine noirâtre, ayant trempée à mainte reprise dans l’eau qui parsemait sans relâche le sol instable du cimetière, le corps tacite d’une âme grise s’avança lentement, espérant croiser à mainte reprise, le deuil et les honteuses maladies, cachées perfidement au détour d’un tronc desséché. Des rafales de vent multiples, et toutes plus glaçantes les unes que les autres, venaient sans cesse s’engouffrer dans ses cheveux mi-long, luisant d’un noir de jais, sous une lumière incertaine, une lune maligne, sur ce chemin menant nulle part et sans doute partout à la fois. Et sans plisser les yeux une seule fois, laisser les bourrasques s’engouffrer sur son visage émacié, se brusquant, s’écrasant puis, filant sans un mot derrière lui, l’abandonnant jusqu’à revenir quelque seconde plus tôt. Sa marche cadencée, un pas après l’autre, comme s’il se balançait à chaque avancé, ses bras sous sa cape, cachant au mieux son cœur démuni de force et de caractère, et enfin, deux grands saphirs fixes et glacés, c’était lui, l’effroyable petit garçon tout vêtu de noir, perdu dans l’ombre, on l’appelait Qare.

Il n’y avait personne ici si non le vide lui-même, accrochait à une des branches de cet orme touffu, cachant avec élégance et discrétion plusieurs pierres tombales sous une de ses nombreux bras. Ce fut là qu’il décida de se s’arrêter, sans réelle motivation, si non qu’il s’agissait de tombes familiales, regroupant le père, la mère et une troisième personne dont il était impossible définir la nature, dû à la rayure traversant de long en large le prénom, laissant supposer qu’il s’agissait de l’enfant. A moins que là résidait un mari, une maitresse nymphomane et l’amant masochiste…Qui sait, beaucoup de choses pouvaient être dissimulés sous 5 mètres de terre. Puis, sans demander la permission, le jeune garçon grimpa aisément sur la pierre du centre, simplement parce qu’elle était la plus haute mais aussi la plus large pour lui permettre de s’asseoir, lui qui avait un gabarit restreint, il n’avait certes pas besoin de beaucoup de place, pourtant, un minimum lui était nécessaire.

Ainsi installé, il finit par sortir d’un geste lent et calculé trois petites choses : sa peluche décapitée, son carnet et sa plume. De là, il déposa soigneusement sa peluche sur ses cuisses, alors que le bas de ses jambes se balançait délibérément dans le vide le plus total, ses mains, l’une tenant le carnet, l’autre la plume, s’ordonnaient de sorte à griffonner le papier parchemin. Rapidement, plusieurs phrases firent leur apparition, mais pas n’importe quelle phrase : des phrases latines, des annotations, des noms rayés ici et là, des flèches des goutes d’encre, en somme la représentation concrète d’un esprit à la fois réfléchi et étendu, ne sachant ou donner de la tête. Et soudain, à travers le silence et le froid, le murmure d’une voix si peu utilisée, tel un aphone ayant recouvré la voix, Qare annonça :
« Expérience numéro 101 sur corps d’adolescent immature… »


Le grattement de la plume tel le son strident des ongles griffant un tableau noir :

« Perte de cheveux… Expérience numéro 38 sur peau grasse… Tâche violette semblable à la maladie moldue… »


Là, la phrase était en suspend, peut être par manque de connaissance, ou peut être parce que le sourire de tristesse de Qare en disait assez pour ne pas compléter la phrase :

« Sortilège de décomposition de la matière métallique… maitrisé à : 80%... »


Et puis des précisions sur des phrases types exprimés par des professeurs, des schémas complexes indiquant une hauteur, une largeur et une trajectoire, peut être pour un nouveau sort. Ainsi se présenter le carnet de mémoire de jeune Qare. On comprenait ainsi pourquoi jamais il ne se montrait sans pour autant savoir où il se rendait pour réaliser tout cela et jamais personne ne faisait le rapprochement des différents événements qui surgissaient ici et là, lorsque des élèves finissaient en pleur à l’infirmerie, et qu’une ombre fuyait au loin. Comme perdu dans ses méditations métaphysiques, le jeune garçon ne prêta plus attention au reste du monde, oubliant qu’il avait deux oreilles pour percevoir les bruits qui l’entouraient.
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MessageSujet: Re: Fleurs des enfers, Pierres du calvaire [Libre]   Fleurs des enfers, Pierres du calvaire [Libre] EmptyMar 14 Avr - 18:35:14

Helena soupira. Elle marchait déjà depuis des heures dans ces allées sombres. Elle n'aimait pas ces allées, vraiment pas, mais paradoxalement elle était attirée par cet endroit. Calme. Un endroit où plus aucunes histoires ne débutent. Seules des histoires finies étaient présentes de part et d'autre de ces allées. Des gens qui, contrairement à Helena, n'avaient plus rien à vivre. Plus aucun souci à se faire. Pourtant, Helena n'avait pas beaucoup de soucis, un ou deux, par-ci par-là, pas très important. Mais elle adorait entendre parler des soucis des autres. En fait, Helena adorait étudier la psychologie des humains. Elle adorait observer comment l'être humain évoluait, comment ils réagissaient, les décisions qu'ils prenaient.

Elle continua à marcher entre les tombes, lisant chaque noms, certains étaient presque illisibles, certaines tombes ne portaient pas, ou plus, de noms. Mais Helena connaissait par cœur ces tombes, tous les noms, et parfois même leurs histoires. Comment elle connaissaient ces histoires, personne ne le savait, mais Helena adorait les raconter. Avec respect certes, respect pour les disparus, mais sans modifier la vérité. Certaines histoires étaient bien farfelues, d'ailleurs. Helena sourit en se remémorant l'histoire de Gyl Turrey, mort en tombant dans les escaliers après avoir marcher sur un des ces 235 chats. En tuant le chat au passage, d'ailleurs.

Helena arrivait près de sa partie préférée de cet endroit lugubre et pourtant plein de choses à découvrir. Elle aperçut au loin l'énorme arbre qu'elle chérissait tant. Combien de fois était-elle montée là-haut, grimpant agilement chaque branche, à une vitesse plutôt éblouissante. Pour une fille, diraient certains...

Elle marchait en direction du grand arbre quand elle aperçut, sur une des tombes se trouvant en dessous de l'arbre, un jeune homme. Un très jeune homme devrait-elle dire, tout habillé de noir. Elle se demanda qui donc avait, autre que elle, cette passion d'être assise négligemment sur les pierres tombales. Elle continua à marcher, mais en direction du garçon cette fois-ci. Elle marchait silencieusement, très silencieusement, de sa démarche féline. Comme d'habitude. Et le garçon semblait très occupé à écrire, il ne remarqua même pas la présence d'Helena. Comme d'habitude. Elle avait le don de ne pas se faire remarquer. Elle s'approcha encore d'un demi-mètre.


Bonsoir dit-elle, d'une voix à peine audible, presque un murmure, qui pourtant semblait être aussi audible qu'un hurlement, dans ce grand espace vide.
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MessageSujet: Re: Fleurs des enfers, Pierres du calvaire [Libre]   Fleurs des enfers, Pierres du calvaire [Libre] EmptyVen 17 Avr - 15:42:17

La plume continuait de gratter le papier, jusqu’à l’instant fatidique, où par inadvertance, la plume se stoppa à quelques millimètres du papier écorchée de part en part en partie à cause de la pointe de la plume, dont son seul but était de répandre son sang noir de jais sur toute cette surface assoiffée de liquide. Là, une goutte d’encre se forma rapidement, jusqu’à grossir à vue d’œil pour enfin pendre grossièrement de son support et enfin dévaler le vide pour venir s’écraser sur le papier, en plusieurs giclures difformes, entourant avec maladresse l’énorme tache maintenant bien visible sur le cahier de note. On comprenait aussi maintenant, pour bons nombres de pages étaient ainsi peinturlurées de taches d’encre. Mais la raison de cet arrêt soudain s’expliqua plus ou moins de lui-même.

Qare, qui tenait toujours de sa main squelettique la plume, la posa délicatement dans le creux du cahier, et tout en refermant délicatement ce dernier, il continua de scruter avec une très grande curiosité la jeune personne qui venait d’apparaître non loin de lui. Il avait tourné quelque peu la tête sur son côté droite, tel un hibou, comme s’il cherchait à la comprendre et à la percevoir sous des angles différents. Pourtant, il ne rêvait pas, c’était bien une élève, d’une maison qu’il ne connaissait pas puisqu’elle ne portait pas les couleurs habituelles. Elle avait même l’air bien plus âgé que les plus vieux élèves du collège. Il en déduit qu’elle était de l’université qui bordé Poudlard. Et en cela parce qu’elle avait cette posture particulière, celui de l’adolescente qui cherchait sans cesse à prévenir de sa présence, presque comme un surplus de maturité irritant, s’imposant parfois comme une tache sur un cahier au milieu de la rédaction. Qare ne pouvait juger si elle était jolie, ou si elle était plus laide qu’un ogre, simplement parce qu’il n’avait pas de critère de beauté. Il ne jugeait jamais les inconnus à la première rencontre, car pour lui, ils étaient tous pareils : soit magnifique d’extérieur mais incroyablement pourris dés qu’on franchissait les quelques couches de peau ; soit délaissé de tous pour leur laideur, se montrant alors comme des ambitieux hypocrites, rêvant d’être bien plus rongé de cupidité dans leur cœur que de faux semblant sur le joues.

Le jeune Serdaigle n’était plus seul maintenant, il n’avait donc plus aucune raison de passer le temps, puisqu’il savait qu’il n’aurait pas été autorisé à compléter ses mémoires. Se relevant avec une certaine difficulté, presque comme celle qu’avaient les vieilles personnes, étant obligé de se pencher le plus possible en avant, se courbant monstrueusement, écartant un peu les jambes, posant les mains sur la pierre et ainsi s’aider au mieux pour se redresser. En général, toutes personnes réalisant ces mouvements finissaient rouge cramoisie sur le visage, mais étrangement, le petit garçon lui restait tout aussi pâle qu’au commencement. Enfin debout, on pouvait voir qu’il n’était pas vraiment grand, bien plus en dessous que la taille donnée à ses camarades du même âge. Malgré cela, il semblait tenir miraculeusement sur le haut de la croix de pierre, qui semblait pouvoir accueillir à peine ses pointes de pieds. Sous son vêtement couvrant simplement le bas de son cou jusqu’au milieu de son torse, le petit corps frêle se tourna vers la nouvelle venue. Le vent se levant de temps en temps, poussait ses cheveux, sa cape, mais aussi son corps légèrement, donnant l’impression qu’il s’apprêtait à tomber de son piédestal.

Le petit mot qu’elle s’était permis de prononcer trancha net le silence qui avait posé son lit parmi les allées sombres et vacillantes. Soulevant brusquement un sourcil, comme pour lui insinuer qu’elle n’avait pas le droit d’agir ainsi, il se dit qu’arrivé ce stade, autant jouer des politesses :

« Je te répondrais Bienvenue à toi… »

En effet, comme si ce lieu lui appartenait, Qare fit signe de son bras droit, à peine visible dans ce noir profond, que la jeune femme pouvait se permettre de pénétrer dans sa propre sphère et ainsi entamé une discussion plus ou moins platonique :

« Les jeune filles comme toi ne sont-elles pas, par habitude, entrain de ronfler fortement dans leur lit, couvert de masque en tout genre pour paraître au meilleur de leur avantage au lever du jour... »

Il n’avait pas dit cela sur un ton de moquerie, mais simplement sur celui de la constatation. Comme une information commune, un poncif s’étant répercuté, se pencha un peu plus comme pour vérifier qu’elle était bien une fille et que de ce fait elle ne portait pas de masque. Il n’était pas discipliné, il se serait permis de toucher du bout des doigts son visage.
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MessageSujet: Re: Fleurs des enfers, Pierres du calvaire [Libre]   Fleurs des enfers, Pierres du calvaire [Libre] EmptySam 18 Avr - 11:12:06

Lena regarda le jeune homme. Petit, maigre, frêle, le vent le secouant comme un fétu de paille. Il ne semblait pas être des plus amical. Plutôt dans le genre cynique, misanthrope. Pendant quelques secondes, le voyant devant elle, lever un sourcil et regarder Lena de cette horrible façon, comme si elle n'était qu'un détritus, comme si il était le maître de ce cimetière et qu'Helena ne pouvait rentrer ici sans son autorisation... Lena eut quelques frissons. Elle faillit s'excuser et partir, mais après tout, elle aussi, elle avait l'habitude de se balader dans ce cimetière. Elle aussi appréciait cette ambiance froide, solitaire. Cet endroit lui permettait de penser clairement, de dépenser ses insomnies dans de grands moments de réflexions. Elle appréciait cet endroit, et elle n'allait pas le quitter pour un petit gars qui la regardait de haut.

Je te répondrais Bienvenue à toi ...

La voix du jeune homme était claire, forte. Pas une voix timide comme elle avait l'habitude d'entendre chez les jeunes de Poudlard. Non, une voix limite autoritaire. Une voix sûre d'elle, qui indiquait clairement que le jeune homme se sentait chez lui ici. Le jeune homme ouvrit le bras dans un geste qui signifiait que Lena pouvait se permettre d'avancer dans sa sphère. Lena sourit gentiment, avança de quelques pas et s'appuya à une statue, qu'elle connaissait bien pour être passée plusieurs fois devant. Des centaines de fois, peut-être.

Les jeune filles comme toi ne sont-elles pas, par habitude, entrain de ronfler fortement dans leur lit, couvert de masque en tout genre pour paraître au meilleur de leur avantage au lever du jour...

Lena pensa tout d'abord que le jeune garçon se moquait d'elle, des filles en général, mais elle ne déçela aucune moquerie dans sa voix. Il dit ça comme si cette phrase était une loi. Une loi sur les filles. Une constatation qui était sûre à 100%. Lena rigola doucement, d'un petit rire qui ne laissait comme seul bruit qu'un petit soupir. Elle regarda le jeune homme droit dans les yeux avec un petit sourire en coin.

- Eh bien ... Si tu penses que toutes les jeunes filles sont comme ça, je ne dois pas en être une ... Déjà, je ne ronfle pas. Ensuite, je préfère passer mes nuits à me promener plutôt qu'à regarder le plafond de ma chambre et d'étouffer sous les odeurs de masques des autres filles. Enfin, je ne pense pas réellement avoir besoin de masque, si j'ai la mine chiffonnée le matin, tant pis pour moi.

Lena huma l'air, le vent secouant ses cheveux, sa mèche cachant ses yeux pendant quelques secondes avant de revenir à leur place. Elle regarda autour d'elle en s'imprégnant de tous ces signes que la nature laissait échapper.
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MessageSujet: Re: Fleurs des enfers, Pierres du calvaire [Libre]   Fleurs des enfers, Pierres du calvaire [Libre] EmptySam 18 Avr - 15:59:10

Déstabilisant, c’était sans doute le mot qu’aurait pu murmurer Qare s’il n’était pas du genre à être taciturne. Il se tenait très droit maintenant, semblant résister de mieux en mieux aux attaques du vent qui cherchaient à le faire vaciller. Son corps était resté face au reste du cimetière, comme un épouvantail ne savant plus trop quoi faire, la peur ne se lisant plus sur son visage, il ne pouvait plus qu’attendre, que le temps le submerge, le dévore, le ronge, le quitte et le délaisse. Par contre, sa tête s’était entièrement tournée à 90° vers la jeune fille qui avait élevée la voix, remballant simplement en quelques phrases les affirmations que s’étaient fondés le Serdaigle au cours de l’année. Ses oreilles loin d’être orgueilleuses ne s’étaient jamais trompé, mais il semblait que cette fois, l’erreur était dans son camp. Rabaissant alors tranquillement son sourcil, laissant ses lèvres, non pas tirées vers le font, ni même montantes vers le ciel, mais simplement plate, droite et presque invisible, se perdant dans la blancheur de ses joues creusés. Les bougeant lentement, on avait presque l’impression que la voix était décalée avec les paroles presque inaudibles :

« Je n’aime pas répéter cette horrible phrase qui sonne si faux… là « On m’a dit », cette impersonnalité menteuse, elle m’est exécrable… Je préfère avouer contre mon gré, que j’ai laissé pendre mes oreilles à quelques endroits du château, et ainsi réunir ces informations… »

Il avait été d’une franchise sans pareil. On ne pouvait pas dire qu’il trompé son monde, puisqu’il ne connaissait pas le mot « hypocrisie », et bien qu’il en connaissait la définition sur le bout des doigts, il ne l’avait jamais pointé du doigt, il trouvait bien trop impoli de désigner ainsi la nature propre de l’homme. Il commençait à se lasser de sa supériorité sur la jeune femme, du simple fait qu’il était quelque peu au dessus d’elle. Elle ne méritait pas cet affront. Levant machinalement le front vers les branches qui claquaient par endroit sur le tronc, raclant dans un bruit caverneux les pierres, le petit garçon tout vêtu de noir agrippa facilement une branche, et presque comme par magie, il se fit soulever par l’un des bras de l’Orme touffu qui se tenait derrière lui. On avait presque l’impression qu’il s’envolait dans l’air, son parapluie noir l’emportant sous la force du vent, comme cette étrange femme dans un film de la décennie dernière. A l’exception cette-fois qu’il n’alla pas bien loin, et qu’il retomba délicatement à la droite de la jeune fille, qui attendait toujours une réaction du jeune homme.

Enfin toucha t-il le sol, qu’il remit en place sa mèche vacillante. Soufflant légèrement, insinuant qu’il était quelque peu dérangé par cette mèche trop souvent présente, il tenait encore son carnet, la plume coincé, dans sa main gauche, alors que sa main droite semblait avoir été sectionné, tellement elle se cachait si bien dans les méandres de ses habits. Il n’avait pas vraiment l’habitude de rouler des mécaniques, et encore moins d’user des rouages du dialogue pour tenir une discussion au minimum intéressant. Par habitude, on le fuyait après la première réplique, mais là, ce n’était pas le cas. Levant alors les yeux vers la jeune demoiselle qui était bien plus grande que lui maintenant, il agita de nouveaux ses lèvres, dans un murmure qui faisait presque ressentir la gêne, la confusion :

« Ai-je le droit de te demander ton nom ?... »

Il pensait que c’était le plus simple pour commencer, mais quelques secondes après, un chapelet de question s’extirpa sans difficulté de sa bouche :

« Tu es dans quelle maison ? Tu es bonne élève ? Tu as beaucoup de fréquentation ? Que penses-tu de la théorie de l’infini ? Tu aimes quelle matière ? Tu sais te battre ? Quelles sont tes couleurs préférés ? Tu as encore tes parents ? Connais-tu le chat qui se promène dans les dortoirs ? Tu parles d’autres langues ? »

Écarquillant les yeux, et posant brièvement ses doigts sur ses lèvres, comme pour montrer l’effet incontrôlable de la curiosité, il reprit lentement une apparence plus calme et neutre, comprenant qu’au font, les questions n’avaient rien de vraiment indiscrètes.
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MessageSujet: Re: Fleurs des enfers, Pierres du calvaire [Libre]   Fleurs des enfers, Pierres du calvaire [Libre] EmptySam 18 Avr - 17:33:41

Lena regarda le jeune garçon. Une expression sur son visage lui indiquait qu'il était étonnée qu'Helena ai répondu. Comme si il était habitué à ce que les gens fuient devant lui. Il chantonnait des paroles d'une chanson qu'elle ne connaissait pas, mais elle écoutait tout de même. Soudain, l'Orme souleva le jeune homme, qui s'envola de quelques mètres avec son parapluie noire. Lena sourit discrètement, cette image lui rappelant étrangement une certaine Mary. Le jeune garçon retomba à côté de Lena. Ses cheveux étaient légèrement décoiffés. Il souffla, et Lena pensa qu'il devrait peut-être passer chez le coiffeur pour couper quelques millimètres de ses cheveux. Il tenait toujours son carnet et sa plume. Le carnet intriguait Lena. Qu'avait-il donc bien pu écrire dedans ? Lena lui sembla que le jeune garçon avait l'air coupable en refermant son carnet. Mais bon, ce n'était pas son affaire. Lena le regarda, droit dans les yeux, avec un regard doux et gentil, mais assuré. Il murmura.

« Ai-je le droit de te demander ton nom ?... »


Lena ouvrit la bouche, légèrement, pour répondre, mais le jeune homme continua.

« Tu es dans quelle maison ? Tu es bonne élève ? Tu as beaucoup de fréquentation ? Que penses-tu de la théorie de l’infini ? Tu aimes quelle matière ? Tu sais te battre ? Quelles sont tes couleurs préférés ? Tu as encore tes parents ? Connais-tu le chat qui se promène dans les dortoirs ? Tu parles d’autres langues ? »


Lena avait toujours les lèvres légèrement entrouvertes, et pendant quelques secondes, elle écarquilla un peu les yeux. Le jeune homme semblait surpris de ses propres questions, et posa ses doigts sur ses lèvres, comme si sa curiosité était impolie. Helena éclata de rire et regarda le jeune homme, qui semblait tellement surpris, et tellement adorable pendant cette seconde.

- Et bien... Que de questions ! Bien... Tes questions ne me dérange pas, et arrête avec ce petit air surpris, c'est vraiment trop adorable. Mon nom est Helena, tu peux m'apeller Lena. Je ne suis pas de Poudlard, je suis la filière Elite Magique à l'UMA. Je ne suis pas la meilleure, mais je fais le minimum, je n'ai pas vraiment envie de me casser la tête. Je viens d'arriver ici, alors je ne connais pas des masses de personnes. La théorie de l'infini reste à prouver, mais l'idée qu'on puisse continuer à tout jamais me semble très bien, pas de forntières, pas de limites ! J'adore les soins aux créatures magiques, et l'astronomie. Je sais me battre, j'ai appris ça de mes grands frères. Mes couleurs préférées sont le vert et l'or. J'ai perdu mon père il y a quelques mois, mais j'ai toujours ma mère. Je ne pense pas connaitre le chat qui se promène dans les dortoirs, et enfin, je parle Suédois, Français et Anglais. Et toi, c'est quoi ton petit nom ?
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MessageSujet: Re: Fleurs des enfers, Pierres du calvaire [Libre]   Fleurs des enfers, Pierres du calvaire [Libre] EmptyDim 19 Avr - 19:43:13

Toujours ces routes, ces lignes droites, ces allés démunies de couleur. Il avait bien sûr des idées en vrac, peut être à commencer par marcher sur les pavés tout en se balançant sur ses chevilles usées, un petit chemin tout en douceur, mais aucun trésor à trouver au bout. Il n’était pas comme les autres, même s’il le voulait tant. Plus qu’un souhait, un rêve, tel une idylle sans fin. Toujours à côté de s’appelait Lena, il sentait les bras du noir lui effleurer les courbes, du bas des anches jusqu’au milieu de sa nuque, l’obligeant presque à boire sans cesse ses paroles, pour ne pas lui permettre de paraître un peu plus comme le monde au quel tout le monde s’intéresse. Il avait rangé depuis bien longtemps ses histoires et ses rêves dans une boite à ressort, comme pour se vider la tête qui était bien trop pleine maintenant. Se déplaçant lentement pour arriver face à l’élève de l’UMA, le petit garçon finit par lever la tête presque au ciel, simplement parce qu’elle était vraiment plus grande que lui, et avec difficulté, comme s’il s’y était reprit à plusieurs reprises, avant de comprendre le mécanisme, il esquissa ce qui ressemblait à un sourire ondulé. Ses lèvres asséchées de douceur n’arrivaient pas à s’y faire ; la fixant de ses grands yeux entièrement plats et vides, juste unis d’un bleu profond, il rétorqua :

« Je ne sais pas si j’ai un nom… Peut être n’est-il pas le mien… Peut être que je ne suis pas moi… qui sait ? »

Plissant les yeux un instant, comme si le sourire qu’il continuait de montrer lui faisait mal, (bien que ce n’était pas le cas), il continua tout de même sa réflexion :

« Je suis celui qui aimerait passer son temps assis sur un banc, voir les foules défiler, la voir filer entre les passants, et ne pas pouvoir la rattraper… »

Son sourire commençait enfin à ressembler à quelque chose et à s’élargir, comme une poussée de gaité :

« Est ce que vous auriez du feu? Une minute ou deux ? Lui parler du beau temps, lui dire que c’est celle qui pourrait remplir mes jours… »

Puis ses lèvres rétrécirent rapidement, la trace de joie avait disparue, la morosité avait repris son siège, revenue plus forte, plus grande, plus dangereuse. Qu’était-il pour ce monde ? Menteur, amnésique, amoureux transi ? Il n’avait pas de nom, pas de fierté ni d’orgueil ni même de courage. Il aurait pu être bandit, pirate, voleur, aviateur, civil ou à 200 à l'heure. Et s’il n’était pas clair, c’est qu’ici c’est l’enfer, bien qu’il n’y arrive pas à s’y faire. Reculant d’un petit pas, comme pour se protéger de nouveau du monde, il reprit, la tête baissé, la neutralité encore maîtresse de son corps :

« Qu'est ce que tu va faire dans la vie? Qu'est ce que t'as tiré au sort ?... »

Lui tournant alors le dos, il finit par laisser complètement tomber sa tête en avant, ses épaules plongeant lentement vers le font. Et dans un petit murmure, il se permit une friandise :

« Qare… On m’appel Qare… »
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