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 Gibouldingue d'Avril [Fini]
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MessageSujet: Gibouldingue d'Avril [Fini]   Gibouldingue d'Avril [Fini] EmptyMer 25 Mar - 16:53:27

Meurtre d’une famille sorcière : La communauté magique s’indigne.

Le Ministère a lancé mardi un appel à témoins pour tenter d'élucider le meurtre intolérable des Peters, sorciers d’origine moldue résidant dans une petite maison au nord de la capitale. Le couple et leur enfant non encore scolarisé ont été retrouvés exsangues, les entailles et perforations constatées en très grand nombre sont visiblement la cause des décès. Bien qu’ils fassent écho au génocide entamé par les criminels tristement reconnus se donnant le nom de Mangemorts, les meurtres n’ont pourtant pas été signés de la Marque.


Stop. Les yeux sombres et humides quittèrent le parchemin et fixèrent le ciment retenant les pierres du château entre elles pour éviter qu’elles leur tombent sur un coin de la face. C’était déprimant. Les journaux ne semblaient plus être autre chose qu’une chronique nécrologique. Même la virgule séparant "exsangue" d’"entailles" lui clamait « Tu vas crever » avec toute la netteté assassine du noir sur blanc. C’était même plus qu’une garce de certitude : c’était juste une banale question de temps. Evidemment on meurt tous un jour, vieux et ramolli de préférence, une fois bien usé par la vie et toutes ses vacheries, arrivé à un point qu’on espérera final sur toutes ces turpitudes traversées, essuyées, endurées. Mais quand on est du genre optimiste, ça vexe. Quand on a que douze ans, peu importe d’où l’on sort, on a pas envie de se faire faucher avant d’avoir eu sa chance de tirer, pas le gros lot, mais celui de consolation. Et Shelly n’avait pas non plus envie de savoir qu’une petite croix à son nom allait un jour griffer les pages de la Gazette. Ouais, cette croix glauque, elle la verrait jamais. Mais au moment de clamser, vu qu’elle n’avait personne à qui accorder sa dernière pensée, ce serait sûrement ce genre de réflexion à la con qui lui viendrait. Si elle se contentait pas de chialer sur le destin vraiment trop cruel.

Et on l’avait foutu à Gryffondor ? Qu’est-ce qui n’allait pas ? Pourquoi le Choixpeau avait capoté ? Elle souriait pas assez pour se faire expédier à Poufsouffleland, bien au chaud à côté des cuisines, c’est ça ? Les dyslexiques étaient privés de Serdaigle ? On s’était dit « Oh, celle-là, elle a l’habitude de se prendre des gnons : allez hop : GRYFFONDOR ! ». Ouais, parce que n’échouaient à Serpentard que ceux cumulant un lot de tares congénitales. Vu que l’addition commençait à être salée pour miss Fitzpatrick, l’ange préposé à sa naissance avait pas osé la rendre détestable, narcissique, tordue, ni crispante, ni trop chiante. Son petit bébé aurait même pas passé le cap de la première semaine d’existence si jamais il s’était mis à brailler trop fort dans la bicoque.

Bref.

Shell roula le torchon de papier en forme de tube, mais loin de s’éclater à mirer la perspective de murs gris à la longue vue, elle décida de s’en débarrasser. Conjugué au serment de plus jamais ouvrir un autre canard, sauf quand elle serait morte. Elle poussa la première porte capable de la soulager de son boulet de papier, résolue à dissoudre les mots, qu’il ne reste aucune trace de meurtre, de racisme et de peine. Sa contribution à un monde meilleur, elle la ferait dans les toilettes des garçons, première cabine en partant de la porte.

Un membre du sombre groupuscule masculin était déjà sur les lieux, mais elle s’en serait tamponnée l’oreille avec son journal, si elle ne tenait pas à ne pas passer définitivement pour dingue. Il risquait de laisser échapper sa savonnette, le propret. Sans mettre de frein à son pas décidé, elle se rentra dans la cabine de son accomplissement et, comme elle avait assez de sens civique dans la conscience, entreprit de déchirer les feuilles noircies de textes déprimants avant de les jeter dans la tinette. Les mauvaises nouvelles, elle les tuait, mais pas la peine d’emmerder le monde en bouchant les chiottes. Politesse pour un acte stupide, oui. Mais elle avait le sentiment de se sauver elle-même à chaque feuille laminée entre ses mains.


Dernière édition par Shell Fitzpatrick le Ven 17 Avr - 21:40:48, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Gibouldingue d'Avril [Fini]   Gibouldingue d'Avril [Fini] EmptyJeu 26 Mar - 17:21:24

Paradoxe de la vie quotidienne : l’eau coule, le savon reste. Victime d’une émulsion insoluble malgré l’eau glacée du robinet arrosant la peau du Serpentard, les mains d’Adrian semblaient recouvertes d’écume blanche. Les petites bulles transparentes fourmillaient le long de ses doigts comme les cloques répugnantes sur le dos d’un crapaud et il avait beau frotté, massé ou même gratté, elle continuaient d’éclore, baignées dans une mousse frissonnante. Il se retrouvait inexplicablement dans la même situation qu’enfant, lorsqu’un guérisseur novice chargé de lui administrer son remède contre une vilaine allergie avait confondu des pastilles fondantes avec des pastilles effervescentes. En moins de dix secondes, l’adorable bambin qu’il était ( toute modestie gardée ) se retrouva au stade de la bête enragée, bave écumante au lèvres, bon à abattre. Soit Poudlard traversait une crise financière et fabriquait ses mousses lavantes à partir des mêmes pastilles, puisque du moment que ça mousse, c’est forcément nettoyant, soit un petit malin n’approchant jamais du lavabo avait voulu faire une bonne blague à tous ces gens plus propres que lui.

Le jeune homme laissait ses mains se décrasser de leur excèdent mousseux sous le jet d’eau, les bulles régressant lentement, quand la porte s’ouvrit sur…une fille ? Et l’air assez pressé de s’enfermer dans une cabine avec un peu de lecture…Les lèvres de l’adolescent se pincèrent lorsque tous ces éléments réunis lui firent comprendre sur le champ ce que la jeune demoiselle venait fabriquer dans les toilettes des garçons. Non, vraiment, il ne valait mieux pas penser à ces choses là, aussi naturelles qu’elles soient, tel que l’instinct nidificateur chez les petits oiseaux ou l’éclosion des jolies fleurs au printemps, elles jouaient sur un autre registre peu ragoûtant.

Il ferma le robinet, essora ses mains, ramollies comme des éponges ayant trempé mille ans sous les mers, et s’essuya sur un coin propre de la serviette pendue au mur. Dommage qu’il n’ait pas pu voir son visage. Il n’avait noté que les distinctions rouges sur le noir de son uniforme, et savait qu’il était donc peu probable qu’ils ne soient jamais rien racontés qui ait pu marquer sa mémoire. Il ne comptabilisait plus depuis longtemps les points marqués lors de joutes oratoires ( et encore moins ceux perdus ). Mais peut-être s’agissait-il d’une des mascottes surexcitées de Gryffondor, toujours prêtes à mener les autres au bord de l’apoplexie foudroyante par un surcroît d’énervement, réaction type face à ces agitées hyperhystériques. Presque toutes ces irritantes convulsives étaient immanquablement rousses, par un mystérieux procédé qu’il ne s’expliquait pas, mais à partir duquel on pouvait certainement tirer tout un tas de conclusions en faveur des inégalités raciales au sein de l’espèce humaine.

En tout cas, ce qu’il pouvait constater de cette entrée éclair, était que les Gryffondors rattrapaient leur temps gaspillé en sottises pour se cultiver l’esprit lors d’une immobilité forcée dans les lieux d‘aisance. Certainement la raison expliquant que la plupart de leurs arguments, idées, ou début de réflexions soient toujours aussi étroniques…

Finalement toujours aussi satisfait de son sort comparé aux autres, le Serpentard s’apprêtait à laisser la miss s’alléger de son dernier repas en paix, d’autant plus que cette laisser-aller n’avait même pas fermé sa porte convenablement…Adrian se désola dans son coin, les yeux au plafond des toilettes antiques, qui devait en avoir vu des belles et des moins belles depuis qu’il surplombait cette pièce.

Le bruit d’une feuille déchirée, suivi d’un son identique, rapidement reproduit, reteint son attention qui avait pourtant mieux à faire. Qu’est-ce qu’elle fabriquait derrière cette porte ? Qui n’avait finalement pas l’air d’être assez rabattue pour permettre à la jeune fille de prendre ses aises en position assise…Honnêtement, ce mystère ne l’intriguait pas plus que ça…mais l’occasion était trop belle à laisser passer. Sa langue brûlait de mots qu’il devait absolument faire entendre.

A pas tranquilles, il s’approcha de la porte et y toqua discrètement.


-Tout va bien ? Tu veux que je te glisse du papier sous la porte si tu n’as plus de quoi t’essuyer ou tu te venges de ton illettrisme ?
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MessageSujet: Re: Gibouldingue d'Avril [Fini]   Gibouldingue d'Avril [Fini] EmptyJeu 26 Mar - 20:31:35

-Tout va bien ?

-Ben, ouais.

-Tu veux que je te glisse du papier sous la porte si tu n’as plus de quoi t’essuyer ou tu te venges de ton illettrisme ?

Wohow, c’te comique.

Shell jeta un coup d’œil morose à la planche sur ses gonds qui les séparait et l’empêchait de voir le visage de celui venu la narguer. Ça, c’était vraiment mal tombé. Elle aurait été en train d’éventrer et noyer les vieux cours d’Ombrage, elle se serait peut-être marré à l’idée de se torchonner avec ces feuilles quasiment jamais relues et se serait assise sur la deuxième solution proposée. Non, en soit, c’était vraiment pas mal trouvé. Si elle avait les entrailles nouées avec un double nœud, ben lui, il avait le boyau de la rigolade, pas de doute. Le problème c’était qu’il venait s’en payer une bonne tranche en découpant dans sa grande sensibilité. Tel un gourmet, avec sa petite cuillère d’argent et ses couverts en or, mais la viande qui se fait trancher n’est pas plus heureuse d’être sectionnée avec la précision d’un scalpel que d’être salement bâfrée.

Et puis même si ce qu’il venait de sortir n’était pas si pire, balancer ce genre de supposition aimable aux gens qu’on connaissait pas, c’était révélateur d’un caractère qui n’allait pas lui plaire. Déjà, il cherchait pas à se la mettre dans la poche, n’en avait probablement rien à carrer de ce qu’elle allait penser, et était pas plus bouleversé de savoir si elle allait se moucher ou lui retourner la porte dans le nez. Ou alors c’était pas un susceptible de nature et il pigeait pas le sens à poser derrière émotivité ultra réceptive. Ce serait étonnant, parce qu’il avait l’air de drôlement bien parler.

Rebref.


-C’est gentil, mais j’ai la peau qui s’irrite vite. Tu peux me prêter juste ta blouse ? Je te la rendrai dès que j’aurai fini.

Elle enclencha la chasse d’eau avec quelque chose de désabusé. Les papiers déchiquetés tournoyèrent, rapidement engloutis par le tourbillon des eaux purificatrices. Effectivement, ça servait vraiment à rien ce qu’elle venait de faire. La vie venait de le lui prouver en lui envoyant un nouvel imbécile. Encore une chance qu’elle n’ait imbibé qu’une seule Gazette. Si elle était partie dans un autodafé de toutes les sombres conneries qui avaient pu s’écrire jusqu’à aujourd’hui, elle se serait reçue une armée d’emmerdeurs.

*Rho, allez, il peut pas savoir que tu fais la gueule.*

Ben, il allait deviner.

La lionçonne rouvrit la porte mal fermée pour faire face au garçon debout derrière. En même temps que sa carafe, les grands yeux bruns de la petite irlandaise, génétiquement prédisposés à repérer la verte couleur de la lande à des kilomètres à la ronde, calculèrent les bandes du même ton sur son uniforme. Immatriculé Serpentard. La seule et unique Serpy qu’elle avait subi jusqu’ici, c’était la sœur de LA McLane, une espèce de godiche décolorée, qui avait apparemment plus la volonté d’être chiante qu’une réelle impossibilité à être positive. M’enfin, c’était sûrement pas la plus mauvaise du lot.

Muette, la jeune fille reposa son épaule contre le chambranle de la porte et ramena les mains sur le haut de ses bras fluets, comme pour se réchauffer. Ou s’éviter de lui en mettre une directe avant qu’il ne lui sorte une idiotie un cran au dessus de la précédente.


-Tu veux qu’on se fasse un pendu histoire de voir qui est le plus illettré ? J’ai un mot en quatre lettres.

Ah bah non, elle l’avait doublé.
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MessageSujet: Re: Gibouldingue d'Avril [Fini]   Gibouldingue d'Avril [Fini] EmptyDim 29 Mar - 19:59:48

Classique mais efficace, la première réponse de la Gryffondor amena un sourire sur ses lèvres. Au moins savait-elle construire des phrases au second degré, plutôt que de l’envoyer bêtement bouler d’une répartie sans vraie recherche. Ce n’était pas non plus avec ce genre de trucs mille fois rabattus qu’ils allaient atteindre le zénith de la réplique qui tue, mais elle prenait un bon départ qui lui donnait envie d’entendre ce qu’elle pourrait bien imaginer par la suite. Ce serait l’occasion pour lui de se garder au top en faisant autre chose que des mots fléchés. Il sentait que malgré des limites évidentes, il venait de tomber sur un bon potentiel pour passer le temps qu’il lui restait avant le début de son prochain cours. Elle ne risquait pas d’être décevante, puisqu’il ne plaçait ses espoirs qu’en ce qui ne le décevrai jamais, c’est-à-dire lui-même. Au pire, elle risquait simplement d’être plus ennuyante que l’imposé livre des sorts et enchantements, rédigé dans un style affreux. Et là il fallait y descendre à ce non-niveau de désintérêt le plus complet.

Le Serpentard regarda la pièce d’uniforme qu’elle lui réclamait, un léger pli de dégoût modérant son sourire. Quand on visualisait clairement la scène, c’était aussi ragoûtant que de voir tomber son sandwich dans une fosse à veracrasses et d’être obligé de le manger. Situation qui n’arriverait qu’à un Weasley, car il fallait être pauvre et idiot pour ne pas choisir de plutôt dévorer un des membres superflus de cette engeance prolifère.


-Si tu en es au point d’utiliser des vêtements, sers toi de tes mains. C’est juste le chaînon en dessous dans l’évolution.

Son conseil tombait à pique puisque le bruit distinctif de la chasse d’eau glouglouta dans les toilettes quasiment vides, excepté les deux élèves et une mouche qui bourdonnait contre la vitre qu’elle essayait stupidement de traverser, encore et encore.

Il croisait les bras quand la porte s’ouvrit sur la jeune fille entraperçue en coup de vent.


*Houlà.*

Un mot, un seul lui venait à l’esprit: hermétique. Non pas l’hermétisme étudié, qu’ils étaient nombreux à arborer sous la nonchalance d’une attitude détachée. Non, non. L’hermétisme à l’état brute, sans artifice, sans feinte, l’hermétisme dans son sens premier, l’interprétation zéro. Rien n’avait été laissé en remplacement du manque d’expression sur le visage de la miss en rouge et or. Il ne voyait que ses deux yeux sombres, comme des puits sans fond, où perçait quelque chose d’indéfinissable. Une sorte de défi qui n’aurait rien à voir avec la bravache coutumière des Gryffondors. Ce qui n’empêcha pas le serpent de les dédaigner aussitôt…Il ne voyait que le commun de l’apparence de la jeune fille, les couleurs ternes et banales habillant les yeux et les cheveux d’une gamine terne et banale comme on en croisait des millions. Malheureusement pour lui, à moins de faire un furieux effort de mauvaise fois, la lionçonne n’était pas moche, elle penchait même vers l’opposé. Autant de blagues faciles qu’il ne pourrait pas faire.

C’était tout de même une brave bête, bien maline. Dans son (manque de) style, mais avec un début d’intelligence surprenant venu d’une fille comme ça. Elle ne relèverait jamais le niveau de toutes ses sœurs désespérantes, cependant.

A sa question, il y avait tout un tas de mots, et le troisième année ne doutait pas qu’elle ait à l’esprit ceux des catégories « F » et « S ». Lui, en voyait un autre, qu’on aurait dit créé pour toutes les pauvres impertinentes de sa Maison. Il fit mine de compter sur ses doigts avant de lui répondre, sourcils haussés.


-Brat ? , proposa-t-il en soutenant son regard sombre de ses yeux clairs. Je veux bien te donner ma cravate pour te pendre, ce sera ton lot de consolation.
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MessageSujet: Re: Gibouldingue d'Avril [Fini]   Gibouldingue d'Avril [Fini] EmptyDim 29 Mar - 23:14:27

Elle allait vraiment finir par se demander si elle n’était pas née pied gauche en premier. C’était pas croyable d’être une telle balise à cons. Où qu’elle aille, il s’en trouvait immanquablement un pour la retrouver. A la naissance, c’était son père, après il y avait eu son oncle. A Poudlard, elle avait réussi à brouiller les pistes, perdue dans la masse des élèves, puis y’avait le Saint Esprit de Dumby qui tenait les bons gros mauvais karmas à distance. A part quelques petits accrochages, des situations malchanceuses, la poisse ne s’était pas redérangée pour elle toute seule.

C’était chose faite avec ce gars-là.

Cette chienne de vie lui avait envoyé un de ses meilleurs limiers, un de ceux qui remuaient la queue à la perspective de pouvoir faire ses crocs sur un os. Car Shelly mangeait peut-être mieux à Poudlard, dormait et vivait à peu près tranquille, mais elle avait pas mal d’années malus à rattraper. Elle n’était pas aussi chétive que lors de ses premiers jours au Collège de Sorcellerie sans pour autant faire envie. En tout cas, elle ne se laisserait pas ronger, ni peau, ni os ! Surtout pas par un p’tit toutou d'salon. Et après avoir si brillamment retourné sa vanne il devait s’attendre à ce qu’elle lui file un sucre en s’extasiant sur le bon chien ? Hophophop ! Il allait un peu vite à la suicider, le mignonnet ! Elle allait lui relancer sa baballe.


-Y’a jerk aussi. J’te passe la mienne ? , lui demanda-t-elle, ton et regard interrogateurs, sa cravate rouge et or pincée entre deux doigts aux ongles ras, minces comme des brindilles.

Sans rire ! Bien sûr qu’elle le visait le lot de consolation ! Mais un truc un peu plus prestigieux que la cravate du fils prodigue bourré aux as qu’elle n’aurait jamais. Passer ce machin rayé tout glauque autour de son cou, ça serait l’ultime échec. C’était naze de crever par un truc cherros quand on avait jamais eu un rond. Et ça, elle le savait que sa cravate c’était pas le même tissage que la sienne, pas le même nombre de piécettes déboursées. Y’avait un côté brillant, un côté qui lui disait « ma vie est plus belle que la tienne ».

L’argent, les gens disent que c’est pas important. C’est vrai, dans ses priorités, c’était d’abord et surtout changer de vie. Il y avait pas une nuit où elle ne s’endormait pas en espérant se réveiller en quelqu’un d’autre. Pas forcément un riche, mais quelqu’un qui avait le B.A-ba : une famille sympa. Ça c’était inné, ça s’achetait pas. Remarque, que si son oncle avait été pété de thunes, sûrement qu’il n’aurait pas vécu les lèvres collées au goulot de bibines en tout genre, donc peut-être qu‘elle lui aurait découvert un cerveau et un coeur. Mais dans le cas où il aurait poivroté quand même, elle l’aurait carrément mieux pris, les fesses calées sur un fauteuil style coloniale, les pieds sur un pouf velours, une télécommande en or à la main et un super écran home cinéma qui prend tout le mur du salon. Quand on coche les petites cases réussites pour faire le bilan de sa vie, le ratage se voit vachement moins.

Rerebref.

Les prunelles maussades de la petite détaillèrent un peu mieux le visage du garçon. Ça c’est sûr, il devait kiffer sa vie. Le pire c’était qu’elle avait envie de le baffer, mais pas du tout à cause de sa tête. C’était juste l’air qu’il collait dessus, ça donnait carrément des démangeaisons dans la main pour le décrocher de ses traits et voir ce qu’il y avait en dessous.


-Et sinon c’est quoi tes autres passe-temps ? T’arraches les ailes des mouches ? Tu brûles des cierges à la gloire de Tu-Sais-Qui en priant pour un monde meilleur ? T'as p't'être déjà signé, nan ? C'est quand même autre chose que la BI pour faire chier le monde.

Juste ça, pour se renseigner sur la vie de l’emmerdeur type. Ensuite, plus cultivée en sortant des toilettes qu’elle n’y était entrée, elle se casserait. Elle avait sa vie à sauver du naufrage.
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MessageSujet: Re: Gibouldingue d'Avril [Fini]   Gibouldingue d'Avril [Fini] EmptyMer 1 Avr - 20:56:45

Au moins savait-elle compter jusqu’à quatre sans les doigts. Avec un joli petit nœud dans les cheveux et un peu d’entraînement pour passer la limite des unités, il pourrait la proposer à un cirque en tant qu’animal savant. Elle redonnerait un coup de jeune au numéro éculé de l’hippogriffe qui compte et connaît ses tables de multiplication en ressortant le résultat sous forme d’insulte au nombre adéquat. Grâce à lui elle ne finirait jamais à la rue et se trouverait une utilité, chose qui n’aurait pas été spécialement gagnée sans son génial esprit d’entreprise.

Mais derrière son cynisme, le troisième année était surpris de la réponse de la jeune fille. Il s’était attendu à une réplique, puisque les Gryffondors n’étaient jamais plus obstinés que lorsque leur cas était désespéré, mais pas à une réplique qui ferait mouche. Or, la gamine venait de trouver de quoi ne pas perdre la face et prétendait même le voir déconfis. Il était assez épaté, oui. Ce n’était pas de la virtuosité, la palme lui revenait en premier pour avoir eu l’initiative de détourner l’insulte déguisée de la petite brune. Il devait cependant reconnaître qu’elle l’avait assez bien imité. De là à surpasser le maître, il lui faudrait un billion d’années qu’elle n’aurait pas et qu‘il redescende simultanément à l’aube de ses premiers "Areuh" à majuscule. Mais une performance à applaudir, même s’il n‘était pas assez séduit pour la récompenser. Pourtant quelques mornilles n’auraient pas fait de mal à la gamine. Seulement s’il commençait à faire la charité à tous les pouilleux du château, il se retrouverait sans nul doute très vite assailli.


-Merci, non, garde la pour toi. Je ne veux pas te dépouiller du peu que tu as. Surtout que ce peu jurerait affreusement avec moi.

Pas besoin de posséder la science infuse pour s’en rendre compte. Qu’est-ce qu’il pourrait bien faire avec cette cravate aux couleurs outrageusement Gryffondoresques ? La coller en boule dans la bouche de ce voisin de dortoir ronfleur compulsif dès qu’il l’aurait identifié, chose non encore faite après trois années de recherche ? Sa cravate à lui par contre, serait sans aucun doute un vêtement inestimable pour la jeune fille. Non seulement elle toucherait à l’excellence qu’elle ne pourrait jamais atteindre, que ce soit au niveau spirituel par la symbolique du vert et de l’argent, mais aussi matériellement par la qualité du tissu qu’elle ne devait jamais éprouver qu’entre les draps prêtés de l’école. La pauvre petite…Une telle existence inutile…Il faudrait qu’il lui demande son prénom, tiens. Il était sûr qu’il s’agissait de quelque chose de populaire et de débile à la Bangkok, Page and Cie.

D’ailleurs, miss Bouffondor ramenait la conversation dans le registre grotesque qui leur correspondait si bien. Il ne fallait pas s’attendre à ce qu’elle soit efficiente sur du long terme, c’était sans doute la première fois qu’on la faisait autant réfléchir en si peu de temps et sans préparation. Note à lui-même : penser à lui faire prendre des cours de diction et de civilité avant de la refourguer à un montreur de phénomènes. Mais aussi ridicules que soient ses mots, il y avait un fond de vérité, et même une bonne idée. Dès ce soir, il ferait réciter des cantiques pour un monde plus propre à quelques elfes de maison. De quoi faire de beaux rêves avant de s’endormir. En tout cas, il en apprenait un peu plus sur cette fille, sur ses origines et son ressentiment manifeste. Amusant.


-Si je signe, tu seras sans doute une des premières à le savoir puisque je ne pense pas que l’on puisse te rentrer, même en étant inculte, dans la définition d’un monde meilleur.

La Brigade Inquisitoriale. Trop jeune à l’époque, aurait-il voulu se joindre à eux si l’occasion lui avait été offerte ? Il sourit à la jeune fille devant lui. Bien sûr. Il était bien trop perfectionniste pour laisser filer des cas pires que celui-ci. Les Mangemorts…Là il n’y avait aucune réponse.

-Et si tu te demandes si le fait de t’écouter fait partie de mes loisirs, je dirais que tu tues le temps plutôt que de le faire passer. Sans rire, c’est tout à fait mortel.

Dans les deux sens du terme. Quel étrange paradoxe que cette élève au nom inconnu, entre ennui et humour.
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MessageSujet: Re: Gibouldingue d'Avril [Fini]   Gibouldingue d'Avril [Fini] EmptyJeu 2 Avr - 16:54:13

Des nuages d’orage électrifièrent l’impassible regard brun de la jeune âme blasée made in Gryffondor. Elle l’avait pas attendu pour se rendre compte qu’elle ne valait pas grand-chose aux yeux de la vie, que cette dernière ne prendrait même pas la peine de lâcher un "oops" de circonstance le jour où elle la piétinerait comme un éphémère après treize, quinze ou peut-être vingt laborieux tours de piste. Mais lui, là, le sale gosse de friqués, il venait carrément lui dire qu’elle était au même bas échelon qu’une grosse mouche un jour de pique-nique ou qu’un moustique bourdonnant la veille d’un examen, un truc nuisible qu’il fallait aplatir/griller le plus tôt possible, sinon il vous pourrirait l’humeur. Et pour l’aplatir, il avait en main le bon gros pavé de sa condition supérieure, de sa naissance foutrement chanceuse qui faisait un pare-feu idéal pour ses petites fesses bichonnées depuis les couches. Ah, ça il pouvait l’écraser de sa superbe et s’asseoir par-dessus s’il voulait s’amuser à faire une décalcomanie de Shelly, histoire de se garder un souvenir impayable à montrer aux copains de la tête qu’elle devait tirer.

Comme d’hab’, elle encaissa sans broncher. Lui taper dessus arrangerait rien, même s’il méritait de se prendre une volée magistrale, une correction à marquer d’une croix rouge et or dans sa mémoire ! Elle serait perdante de toute façon, ici comme à chaque fois. Qu’il la transforme en pièces détachées et qu’elle finisse ses tristes jours en ingrédients pour potion…Ou qu’elle décide de lui nettoyer les méninges en plongeant sa face arrogante dans la cuvette des WCs avec l’espoir que le siphon et l’avalanche de la chasse d’eau emporteraient encore une fois toutes ces débilités pour les amener là où elles devraient être : les égouts. Elle était sûre que Papa et Maman viendraient l’écorcher vive et l’inscrire en tête de liste sur les cibles à abattre de leurs copains mangemorts. Et faire retirer tout un tas de points à sa Maison. Vu que les serpents leurs collaient au train, c’était peut-être pas la chose la plus fine à faire. Il pouvait jouer le malin, lui faire son petit "bisque bisque rage", en juin, aussi nulle qu’elle puisse être, ce serait l’insignifiante miss Fitzpatrick qui serait en première place sur le podium, les Serpentards à ses pieds.

Elle se fichait bien de la coupe et de la gloriole, de toute façon, être dernière, c’était une habitude. Mais là, ça lui ferait un bien fou de se dire qu’elle et ses camarades pointeraient du doigt l’orgueil déculotté de cette bande d’arrogants bouffis de faux mérite. Naître c’était un effort que pour la mère, il suffisait de se laisser pousser et, hop, on se recevait des petites cuillères dans la bouche ou des torgnioles dans la pomme. Tout ce qu’elle pouvait conseiller au Serpy, c’était de jouer au loto avec un pot comme le sien.

Rererebref

Ok, elle était juste quelques minutes à flinguer dans sa merveilleuse vie de richard, la petite marionnette montée malgré elle sur la scène de la guignolade pour le faire marrer et se recevoir les coups de bâton. Conclusion : les passe-temps du gus craignaient.


-Mouais. Tu devrais continuer à te regarder le nombril et pas v’nir chercher la merde. Pauvre naze., lâcha-t-elle comme si elle larguait un leste qu’elle espérait voir abattre le brun pâlichon.

Le bousculant pour passer, Shell se dirigea vers la Porte des portes, finalement pas plus heureuse ni plus libérée de l’angoisse qu’avant d’avoir croisé la route du petit tragico-comique, simplement en voulant supprimer les preuves de son destin salement tracé. Pas plus désespérée non plus. Mais elle se demandait avec quel genre de savon elle se débarrasserait de la poisse qui lui collait à la peau avant qu'elle ne la tue un de ces quatre.
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MessageSujet: Re: Gibouldingue d'Avril [Fini]   Gibouldingue d'Avril [Fini] EmptyDim 5 Avr - 0:14:26

On y était finalement parvenu avec un peu de mauvaise volonté. Adrian s’autorisa une claque mentale dans le dos à l’expression tout à fait impayable de la Gryffy après ses dernières paroles. Il la sentait partagée entre le désir d’homicide et la bonne idée de mourir tout de suite, ce qui donnait à peu près le même effet dramatique qu‘une agnelle flageolante s’emmêlant les pattes alors qu‘elle chargeait le loup venu l’égorger. Il y avait exactement le même petit côté pathétique dans ce visage complètement éteint à l’exception des yeux sombres qui traduisaient la colère intérieure, et surtout inutile parce qu’impuissante, de la jeune fille. Même si elle décidait de lui faire ravaler ses mots, ce n’était pas cela qui changerait leur réalité. Elle paraîtrait simplement un peu plus désespérée, sentiment à l‘origine de bon nombre d‘actions stupides sur cette vieille terre, décidément bien mal peuplée de gens qui n‘avaient aucun rôle à y jouer. Comme au jeu d’échec, les pièces incompétentes étaient pulvérisées. C’était tout. Pourquoi s’en trouvait-elle affectée ? Elle avait environ trois cent soixante cinq jours par an consacrés à l’édification et acceptation de sa minable condition, et ce depuis plus d’une dizaine d’années.

De ce qu’il avait appris en cinq minutes chrono, la petite remplissait pas mal de qualités pour la faire rentrer dans un cas de figure qui ne concernait uniquement les pas aidés de naissance : Quand la moindre de vos pensées vous désolait, il valait mieux carrément arrêter de se poser des questions et rentrer dans ce qui pouvait vous renvoyer à la face la vérité vraie, éludée sous des tonnes de bêtise crasse. Ce qui expliquait qu’idiot et suicidaire aille de paire. Une personnalité à ce point vaine associée à une existence aussi dérisoire poussait à entreprendre les actes les plus m’as-tu-vu-je-vais-mourir-pour-m’offrir-une-réputation. Ou un sens à sa vie, s’il s’agissait d’un surdoué de cette espèce. Ça ne posait bien sûr aucun problème, le ménage était plus vite fait et sans corvée de nettoyage. Mais pourquoi la plupart d’entre eux était aussi susceptible puisqu’ils n‘avaient rien à défendre ? Quand on ne trouvait plus rien à opposer, c’était qu’il n’y avait plus rien à dire. Et vu leur sujet de discussion, il n’y avait donc plus rien à faire pour l’élève en rouge et or. Quel étonnement.

Le Serpentard releva la main pour tapoter l’épaule mince de la brune jeune fille, un geste d’une fausse commisération pour sa vie misérable sans qu’elle pût rien y faire si ce n’était s’écraser et raser les murs, mais elle rouvrit la bouche. Et il n’eut même pas à frôler le tissu de second prix affublant cette sale rosse qu’elle le bousculait en le plantant sur des déclarations très très très vilaines…Non dénuées d’un humour qu’elle n’avait sans doute pas cherché à faire, mais en dépit de son fond de tempérament Gryffondorien, elle avait au moins ce trait de caractère bien sympathique. Toujours LE mot pour rire et ça lui donnait des idées. Et d’une, parce qu’il avait envie de s’esclaffer un bon coup avant d‘empiler pour Histoire de la Magie. Et de deux, parce que cela lui faisait mal de constater que cette jeunesse soit si mal éduquée. « Pauvre naze nombriliste cherchant la merde ». Mais qui penserait à lui sous cette méchante description ?

Refroidi, le regard gris-vert du Serpentard fixa le dos de la gamine qui atteignait la porte des toilettes. Elle espérait vraiment s’en tirer comme ça ? Elle faisait une belle cible inconsciente. C’était à peu près tout ce qu’elle méritait pour l’avoir injurié, même s‘il n‘y attachait pas une importance capitale, les insultes n’ayant du poids que lorsqu’elle tombaient de haut, il ne pouvait tout de même pas les accueillir les bras ballants comme une lavette de chez Poufsouffle. Il tenait à pouvoir continuer de se regarder dans un miroir.

Au ton qu’elle avait employé, la lionçonne avait réellement voulu lui balancer un combo fatal. Sans bilan moral poussé, Adrian pouvait affirmer qu’elle avait juste réussi à mettre un coup de patte dans sa fierté, section « Je ne peux pas laisser cette petite dinde prendre ses libertés avec moi » sans point d‘exclamation rageur/ulcéré/revanchard. Elle ne manquait pas de hargne, seulement elle n’avait pas les crocs assez grands pour pénétrer son Ego blindé. Une ombre de sourire naquit sur les lèvres fines du jeune garçon. Il pourrait l’y aider.

Sa baguette se retrouva dans sa main droite, prête à être utilisée.


-Tu manques encore de mordant, ma pauvre..., dit-il autant pour la retenir que pour lui faire percevoir le tour ironique qu’allaient prendre ses paroles, Mais je vais t’arranger ça. Dentesaugmento !
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MessageSujet: Re: Gibouldingue d'Avril [Fini]   Gibouldingue d'Avril [Fini] EmptyDim 5 Avr - 17:13:31

*Mais il s’arrête jamais !*

Qu’est-ce qui n’allait pas avec ce casse-couilles ? Elle avait la main sur la poignée, ça voulait donc dire qu’elle avait l’intention de l’actionner et de tracer sa route loin de l’énergumène en vert et argent, plus la peine de l’accabler. Mais non, lui, en pro du noble art oratoire, il repartait pour le round ultime des dernières secondes, histoire de lui prouver qu’il n’était pas KO et que sa connerie avait encore assez de punch pour l’assommer en une phrase. A cette reprise de la joute orale, elle ne pourrait que lui asséner un « merde », parfait résumé de sa pensée, dernier coup à porter avant le gong définitif quand elle claquerait cette foutue porte qu’elle n’aurait jamais dû ouvrir. Comment aurait-elle pu savoir qu’elle monterait sur le ring qu’elle faisait habituellement tout pour éviter ?

Se retournant de moitié, Shelley ouvrit la bouche en même temps que la porte, exaspérée par l’acharnement du serpent à vouloir lui pourrir le moral. Comment on devenait comme ça ? C’était de naissance ? Une maladie du cerveau ? Parce que si on enfermait les fadas qui se prenaient pour des gentils papillons bleus, il faudrait peut-être aussi songer à s’occuper des enragés du bocal, tordus, pervers, chieurs compulsifs et vicelards pathologiques qui semblaient rassemblés sous la bannière vert moisi des Serpentards.
Heureusement il y avait des exceptions, ou plutôt il y avait l’air d’en avoir, mais trop peu, bien trop peu pour que le nom de cette Maison au blason reptilien ne déclanche pas toutes sortes de sentiments, allant de la lassitude profonde à une bouffée étouffante d’énervement. Déjà, avant qu’ils aient parlé, on attendait le coup fourré, quand ils vous bassinaient gentiment, on attendait le coup fourré , et s’ils vous souriaient, on le cherchait. Ben ce fut pareil quand il lui dit qu’il pourrait arranger son problème de dents pas assez acérées. Pas sa faute. Elle avait peut-être été élevée par des loups, mais était restée une brebis. Ou un genre de petit loir furtif qui comatait en attendant les beaux jours.


-Hey !

Hey, mais t’es givré ! Hey, mais c’est dégueulasse !

Prise de court, la petite n’eut pas le temps de faire autre chose qu’empoigner le bout de sa baguette dépassant de sa vieille sacoche. C’était trop tard pour répliquer vu que môssieur la fourbasse avait déjà la sienne bien en main et avait fait feu quasi immédiatement. Elle avait juste l’opportunité de voir le sort lui arriver droit dessus ! Surprise, elle s’embrouilla les méninges et entra en standstill de quelques minuscules secondes, comme l’animal prit dans les phares d’une voiture, la lumière du sortilège emplissant tout l’espace de sa vision, inondant ses rétines de sa clarté agressive. Et tout aussi instinctivement qu’un animal, elle se jeta hors de la trajectoire du trait offensif.

Emmêlées par sa précipitation subite, ses jambes fléchirent et elle projeta une main du côté où elle tombait pour s’éviter de se retrouver sur les rotules. Son genoux gauche heurta tout de même la dureté de la pierre massive pavant tout le château, sa paume accusant le choc avec un claquement net, mais anodin. Mal réceptionnée, elle avait dû lâcher sa baguette pour se récupérer et s’en ressaisit prestement de la main droite afin de tenir en joue le sale perfide, les cheveux dans les yeux, véritablement enragée par sa traîtrise. Bras radicalement tendu, son naturel contrarié de gauchère propageait pourtant jusqu’au poignet l’inconfortable "gêne de la main droite", une sensation de maladresse handicapante alors qu’elle n’aurait qu’à viser dans la perpendiculaire que la silhouette du sournois formait avec le sol. Mais c’était pas la peine de compter sur la coopération de l’élève au teint fade, surtout pas avec un « Pouce, je change de main histoire d’être plus à l’aise pour t’allumer. » Il lui sortirait immanquablement un « Crache Limaces ! Ça t’apprendra à baver ce genre d’âneries ! » vu qu'il aimait se garder dans le ton, comme tout à l’heure avec le sortilège de dents longues. Mais quel humour merdique !


-Ah, mon salaud ! Avis !

Une dizaine de petits piafs rondouillards montèrent à l’assaut du Serpentard en nuée piaillante pour lui voler dans les plumes et le mitrailler de coups de bec, le bombarder de chiures, le sabrer de griffures à la manière de leurs congénères d’acier dans le film Apocalypse Now sur l’air épique de la Chevauchée des Walkyries. Enfin, elle espérait qu’elle lui avait envoyé des foudres de guerre et pas des emplumés touchés par la saison des amours qui viendraient parader devant sa tête et roucouler sur ses épaules. L’avantage était qu’avec ça, elle se gourerait d’un mètre qu’elle serait encore certaine de faire mouche et de peut-être le distraire assez, qu'elle puisse avoir l'avantage et lui passer l'envie de jouer l'électron chiant dans la vie des gens.

-Crâne Chauve !

Bon, celui-là il était sorti, il était sorti, hein...

-Lashlabask !

Sa baguette cracha un mollard au centre de la dalle à vingt centimètres devant elle.

-Tarantalile...Tarantallegra !, articula la gamine furieuse sans se démonter.

[HJ : http://www.deezer.com/track/1905689

Parce qu'avec la musique c'est homérique. niarkhéhé]
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MessageSujet: Re: Gibouldingue d'Avril [Fini]   Gibouldingue d'Avril [Fini] EmptyLun 6 Avr - 21:46:33

Manquée !

Le Serpentard vit avec dépit son sort passer largement à côté de la fillette, laquelle s’était brusquement jetée sur le côté. Sa baguette se pointa aussitôt sur la maigre silhouette ramassée sur le sol, alors qu’elle-même le visait de la sienne, une espèce de rage un peu folle au fond de ses yeux transformés en charbons ardents. En considérant la posture préhistorique et l’air échevelé et hagard de la jeune fille, il eut le sentiment d’être transporté quelques millions d’années en arrière, aux balbutiements de l’espèce humaine, en pleine guerre du feu. Congratulation : Il avait retrouvé le chaînons manquant entre l’Homme et le Primate. Sans rire, une flexion inverse des genoux et elle aurait pu lui faire face un peu plus dignement. Enfin, elle tentait déjà de lui lancer un sort, pas trop d’effort à la fois sinon elle finirait par se rouler par terre, la bave aux lèvres par trop de surmenage…

La petite brune ouvrit la bouche et il releva sa baguette, prêt à neutraliser ce qu’elle se croirait fine de lui envoyer au visage. Il imaginait clairement son air déconfis lorsqu’elle se rendrait compte qu’elle n’avait aucune chance contre Lui. Elle était déjà en bonne position pour se prosterner à ses pieds et lui cirer les chaussures avec ses manches. Le Serpentard plissa les yeux en se recevant l’insulte braillée à travers les toilettes, les échos désagréables retentissant jusque dans les canalisations en vibrations métalliques. Il allait même les faire briller avec la langue impure de cette grognasse en jupette courte.


-Avis !

Ah, la….! Cette fois, Adrian écumait de fureur indignée lui aussi. Impuissant face à un tel coup bas, l’adolescent recula de quelques pas inutiles, un bras relevé devant sa tête afin de se protéger du bataillon ailés fondant sur lui. Bras qu’il agita dans tous les sens, cherchant à disperser les oiseaux qui gravitaient follement autour de sa personne déboussolée, s’accrochaient à ses cheveux comme des chauves-souris, se disputaient sa cravate et…Interceptaient des sortilèges pour lui. L’ombre d’un sourire triomphant apparut sur ses lèvres pincées de colère quand un volatile ayant pris le bout de son nez comme cible où se planter fut brusquement dépouillé de ses plumes. Elles restèrent un moment en suspension alors que leur propriétaire tombait sur le sol et fut rapidement dégagé par un coup de pied exemplaire du Vert et Argent qui l’envoya voltiger.

-Immobilus ! , parvint-il à prononcer avant qu’une des boules de plumes ne s’engouffre dans la cavité de sa bouche, favorablement grande ouverte.

Les saletés aviaires furent comme stupefixées et s’écroulèrent lamentablement sur les vieilles pierres grises, laissant un horizon à nouveau dégagé au jeune homme débraillé pour régler son compte à cette foutue Gryff‘. Elle allait déguster, s’en prendre plein les dents, ravaler son extrait de naissance ! Ah, elle voulait faire joujou avec ces piafs !? Puisqu’elle aimait les animaux, il allait lui renvoyer un compagnon de jeu selon ses préférences !


-Serpensortia !
-Tarantallegra !

Les sorts s’entrecroisèrent, manquant de s’entrechoquer. A l’instant où un long serpent aux écailles d’un vert profond fusait hors de la baguette du troisième année, ses jambes tressautèrent, l’envoyant d’une seule détente sur le carreau, après un bond ridicule de Leprechaun où ses deux pieds se cognèrent, comme s’il eut cherché à applaudir avec ses chevilles. Désarçonné, sa baguette lui échappa et partit rouler sous une des portes closes à l’opposé. Pestant contre la maudite jeune fille, il tenta de se relever, mais ses jambes pédalèrent sur la gauche alors que sa volonté exigeait la droite. Il s’écroula de nouveau, la danse ridicule de ses jambes rendues dingues le faisant ressembler à une carpe hors de sa mare. La sueur au front, l’héritier Moriarty serra les dents et se traîna tel un crocodile épileptique vers la cabine et sa précieuse baguette sans laquelle il ne pourrait pas jeter le contre sort. Or de question d’aller frétiller dans les couloirs du château jusqu’à ce qu’un de ses camarades veuille bien le libérer du grotesque maléfice ! Il serait la risée de tous à cause de cette gerce ! Totalement humilié ! Sa seule satisfaction féroce restait la pauvre fille au prise avec son serpent. Il la tuerait si jamais quelqu’un le voyait comme ça !
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MessageSujet: Re: Gibouldingue d'Avril [Fini]   Gibouldingue d'Avril [Fini] EmptyMer 8 Avr - 0:35:08

L’oiseau déplumé victime du coup de shoot du Serpentard voltigea jusqu’à une Shelly affreusement culpabilisée. Avec un couic pathétique, la petite chose rondouillarde retomba à quelques centimètres de ses genoux, les moignons d’ailes en croix, sa fine langue pendante hors de son fier bec jaune. Seul le tic nerveux agitant sa fragile petite patte lui indiquait qu’il n’était pas mort au combat. Comme ayant senti son regard posé sur son corps dégarni, le courageux volatile entrouvrit faiblement un œil sombre et luisant, un œil misérable, encore digne pourtant, un œil qui lui disait « Venge moi, camarade ». Le cœur de la Gryffondor se sera à l’étouffer devant l’honorable noblesse de son compagnon à plumes sans plumes, devant cette absence d’accusation et de rancœur. Et ce fut grâce à cette grandeur d’âme qu’elle fut sauvée.

Refusant d’abandonner sur la pierre froide des WCs un si valeureux membre de la gent aviaire, l’irlandaise élança le bras vers la boule de chair rosâtre pour s’en saisir. Elle ne bougea que d’un poil, un cheveu, une fibre, mais se fut suffisant pour que le serpent éjecté hors de la baguette du vert et argent s’écrase contre le mur plutôt que dans sa face. Un sifflement de colère ponctua un bruit lourd de chute alors que le garçon s’effondrait à terre, pas mieux qu’un con d’ivrogne ayant raté le trottoir. Dans la seconde même où les doigts-brindilles de la lionçonne accrochèrent l’oiseau comme les grappins à peluche des fêtes foraines, elle roula sur le sol, nuque tordue, épaules courbées, dos voûté, emportée par l’élan de son mouvement paniqué. Elle se déplia de tout son long face à la porte de la cabine ayant servi à dissoudre par l’eau et le liquide WC la saleté du monde mise en page. Ses pieds heurtèrent le battant vert de plein fouet et elle s’y précipita, mi marchant mi glissant, le reclaquant derrière elle. Gryffondor, toujours premier sur la bravoure.

Mais un serpent, quoi !!! Ce dingue venait de lui envoyer un putain de reptile dans la cafetière ! Elle l’avait vu voler droit sur elle !!! Il était complètement allumé !!! Hagarde, Shell ouvrait des billes énormes dans l’obscurité des cabinets, ses yeux comme des soucoupes lui donnant un vague air de ressemblance avec un lémurien tombant museau à gueule avec un jaguar. Un serpent, un vrai serpent !!! Et s’il l’avait mordu !?! Il était complètement givré ce mec ! Elle le lui aurait hurlé si elle n'avait pas eu autant de mal à respirer !

En hypertension paroxystique, la petite aurait aussi très bien pu se taper un coma entre deux planches si la tête du rampant ne s’était pas fourbement glissée sous l’espace réduit de la porte et ne lui avait donné l’envie de remettre ce plan libérateur à plus tard.

Poussant un cri perçant, la fillette en mode " big frousse totale" se hissa sur la cuvette, regrettant de ne plus avoir sa besace afin d’écraser la bestiole dont le corps ondulait sans encore s’avancer. Le reptile goûta l’air de sa langue bifide, ce qui fit à nouveau hurler Shell comme s’il venait de lui tirer une balle. Le tuyau de son corps longiligne s’amassait dans l’interstice sans qu’il prétende pousser sa progression jusqu’à la gamine terrifiée qui cherchait désespérément un échappatoire. Il avança finalement un anneau de son corps, traîtreusement, sans la quitter de ses yeux sans paupière et lui tira à nouveau la langue.


-Ah non non ! Reste là ! Où tu es ! N’avance pas saleté ! Recule !

Bien entendu, il ne l’écouta pas et continua son avancée jusqu’à pousser la Gryffondor à grimper en équilibre précaire sur le réservoir. Manquant de trébucher à cause de la chasse d’eau, la gamine releva bien haut la main qui tenait son oiseau, comme si le serpent eut été capable de sauter pour l’atteindre. Son esprit paralysé cherchait depuis tout à l’heure un sort à balancer, mais ne trouvait que du vide et une angoisse atroce.

Soudain, le serpent frappa d’une détente fulgurante que Shell n’aurait certainement pas pu éviter s’il avait réellement voulu planter ses crochets dans ses mollets. Mais la perfide bestiole souffla tel un chat en colère, sans la toucher, évaluant les techniques de défense de sa proie acculée. Laquelle ne put rien trouver de mieux que de pousser un autre hurlement et de s’agripper au haut des parois des toilettes avec ses coudes, relevant aussitôt les jambes pour ne pas offrir de belles cibles à la sournoise créature qu’elle ne pouvait plus voir. Par contre, elle avait pleine vue sur le maître.

-Aide moi ! , l’implora la petite au regard humide en essayant de se glisser dans la cabine d’à côté. Vite ! , rajouta-t-elle alors qu’elle parvenait à enjamber le rebord en bois et à se glisser derrière, une ombre de colère et d’accusation dans le fond de ses yeux noirs de peur.
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MessageSujet: Re: Gibouldingue d'Avril [Fini]   Gibouldingue d'Avril [Fini] EmptyJeu 9 Avr - 16:23:39

La main du Serpentard s’abattit sur sa baguette avec le même bruit sec que ferait la tapette à mouche en écrasant le répugnant insecte volant. Ses longs doigts pâles s’y enroulèrent aussitôt et serrèrent le bois familier. Le bras tendu, les traits du visage contractés, il ressemblait à un rescapé d’un portoloin déficient ayant traversé la moitié du désert, alors qu’il n’avait rampé que sur à peine deux mètres, trois s’il prenait en compte les détours non voulus. Mais ces foutues cannes ne lui laissaient pas le choix, à présent agitées de battements inutiles, ayant délaissé la gigue au profit de tapotements cinglés, tel un compositeur fou qui se serait mis à jouer du piano avec ses pieds. Derrière lui, il entendait la fille de Gryffondor s’agiter et essayer d’entamer d’affligeants pourparlers avec son serpent. Elle sortait bien de chez les moldus, celle-là. A moins qu’elle ne soit qu’en première année, si elle ne connaissait pas le contre-sort, elle aurait toujours pu carboniser le reptile. Il avait toujours su que les inaptes, contrairement aux imbéciles trop souvent qualifiés "d‘heureux", ne battaient jamais des recors de longévité. Preuve était faite et son "pourquoi" magnifiquement illustré.

-Finite !

Adrian se contorsionna du mieux qu’il put, sa baguette pointée sur ses jambes folles et prononça la formule d’une voix basse, nouée par la colère qu’il ressentait à l’égard de la petite cruche en train de hennir dans son box. Elle pouvait toujours essayer d’hurler à la lune ou d’imiter le cri de la truie qu’on égorge, il ne bougerait pas d’un pouce pour la sortir de là. Elle s’était mise toute seule dans cette situation, elle devrait s’en sortir toute seule, c’était les lois de la guerre.

Les jambes étrangement légères, le jeune homme se releva précautionneusement en s’aidant du chambranle de la porte ouverte à portée de sa main. Accompagné des sons non identifiés qui lui venaient de la cabine d’en face, il commença à épousseter la saleté qu’il avait ramassé à se traîner sur le sol, puis s’approcha des lavabos et des miroirs les surplombant. Il humidifiait des mèches de cheveux pour les remettre en place quand la tête de la brune aux yeux sombres surgit dans sa ligne de mire. Leurs regards se croisèrent dans la glace et le Vert et Argent se retourna, plutôt circonspect face à la tournure rocambolesque qu’elle donnait aux évènements. La voir perchée en haut des cabines le fit sourire, son expression amusée contrastant avec la peur qu’exprimait la petite.

Sur le coup, il savoura sa victoire et plus encore, le plaisir de lui refuser le secours qu’elle lui demandait. Sa panique ridicule était un véritable baume passé sur son orgueil malmené et il trouvait qu’elle marinait trop bien dedans pour faire quoi que ce soit. Surtout pas lui apporter son aide. Elle n’aurait qu’à s’en dépêtrer comme une grande, le front haut, suivant le type Gryffondor, n’écoutant que sa stupidité travestie en courage. Mais comme toujours, sa logique reprit le dessus, il oublia les insultes et les sorts de la lionçonne, sa peur et son air suppliant rachetant son comportement. Elle s’abaissait à lui demander de l’aide et elle aurait certainement beaucoup de mal à digérer le fait de lui être redevable quand elle serait à nouveau capable de réfléchir à peu près. Il aurait plus d’avantages à la sauver de la bête à sang froid et de son incapacité. Rien que pour avoir l’opportunité de la regarder comme une elfe de maison manchote à chaque fois qu’il la croiserait dans les couloirs. Pour sûr, il ne perdrait jamais une occasion de lui rappeler et sa dette et sa redescente au niveau du primate arboricole venu se réfugier sur les branches les plus hautes.

Mais son exhortation à se dépêcher lui déplu. Le jeune garçon croisa les bras, haussant les sourcils en réponse à l’intimation presque hargneuse de la fillette. Pourquoi pensait-elle être en mesure d’exiger quoi que ce soit ? C’était la meilleure façon de faire languir les choses, juste pour agacer.


-Je veux bien te tirer de là, mais tu sais, je ne serai pas toujours derrière toi. Une devinette pour te mettre sur la piste ? Ou tu peux toujours t’excuser, avec un petit s’il te plait, ça me motiverait…Attention, il t’attend déjà en bas, avertit mollement l’adolescent sarcastique qui voyait le serpent se glisser hors de la cabine pour rentrer dans l’autre.
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MessageSujet: Re: Gibouldingue d'Avril [Fini]   Gibouldingue d'Avril [Fini] EmptyDim 12 Avr - 22:49:32

Shell l’équilibriste bloqua sa descente avec ses pieds, propulsés sur la paroi opposée de celle où son bras s’appuyait avec sa tête dans une position inconfortable. Non mais il aurait fallu l’enregistrer celui-là ! A chaque fois, il sortait des perles ! Attrapant le haut de la cloison avec sa main libre pour tenter de se hisser, poussant avec ses pieds, la petite Rouge et Or se tracta jusqu’en haut, jusqu’à ce que sa tête décoiffée dépasse, un mèche plate de cheveux bruns recouvrant son œil droit, fusillant le Serpy du gauche. Elle n’aurait pourtant pas eu trop de ses deux yeux noirs de fureur pour faire feu sur le sale orgueilleux. De le voir comme ça, pépère, limite à regarder ses ongles et à siffloter l’hymne de Poudlard transforma l’indignation suffocante de Shelly en colère asphyxiante. Son petit visage rond tourna au rouge, un sans faute en conjugaison pour cette réaction colorée accordée à la fièvre rageuse qu’elle ressentait, si violente dans son corps frêle.

-Tu veux pas que j’t’appelle Milord et qu’je te coupe les ongles de pied aussi ?!, s’indigna la gamine sur un ton indiquant que si séance de manucure il y avait, elle se ferait au sécateur, Dégage va !

Il avait une façon de se faire implorer à lui mettre des coups de pied au cul ! Et ça, elle le ferait ! Ça prendrait le temps qu’il faudrait, mais un jour elle imprimerait sa semelle vengeresse à la surface de ses fesses ! Il s’attendait à quoi l’autre demeuré ?! Qu’elle joigne les mains en prière et implore Son Divin Coup de Baguette pour la sortir de là ?! Et pourquoi pas à genoux tant qu’on y était !!! Franchement, elle était peut-être un cas, mais dans son genre enfariné, il était pas non plus loin du top niveau ! Qu’est-ce que ça lui aurait coûté, à lui, de simplement défaire son sortilège ? Ça l’étonnait pas qu’il soit le prototype du "Œil pour œil, dent pour dent", mais des piafs et un tarantallegra c’était quand même autre chose qu’une saloperie de rampant ! Et c’était lui qui l’avait attaqué en premier, quasi dans son dos, et avant, avec son humour de merde ! C’était pas elle la gentille dans cette histoire ? C’était pas elle qui ne demandait jamais rien à personne, sauf qu’on la laisse tranquille ? C’était pas elle qui, en héroïne de roman où tout fini toujours pile poil bien en very happy end, devrait gagner ?

Ouais, elle s’en tirerait toute seule, sans l’intervention de Monsieur l’Nabab de Serpentard ! Du nerf, Shelly, du cran ! Tu voudrais qu’il rapatrie lui-même son foutu reptile avec son insupportable petit air de petit bourge ! Ça te tuerait !


-Gneu !

Glissant le long de la paroi, la Gryffondor surénervée, redégaina sa baguette de bois brute et chercha à localiser le serpent verdâtre dans l’idée ultra claire de le pulvériser comme elle regrettait de ne pas pouvoir le faire avec son odieux créateur. Elle se sentait crispée de partout, ses articulations étaient douloureuses, bloquées par la tension nerveuse qui l’agitait. Son oiseau déplumé dans sa main droite, elle repéra la sale bête rampante, l’œil torve et fixe, enroulée sur elle-même juste devant la porte close. Ses anneaux se mouvaient lentement, sans qu’elle n’avance, produisant un effet hautement dérangeant sur la gamine pas fière sous sa colère.

C’est là, ses prunelles vives dans celles inexpressives du serpent, qu’elle se rendit compte que son répertoire de sortilèges ne lui permettait pas de dépecer la bestiole comme sa hargne le désirait. Elle ne voulait plus le faire disparaître, mais l’annihiler le plus salement possible, il n’était sauvé que par sa relative ignorance de sorts destructeurs et nocifs à sa peau froide. Un pauvre Rictusempra dans sa poire reptilienne n’avait aucune chance d’être efficace.

La lionçonne releva sa main gauche, un air sinistre et résolu à la fois sur sa figure encore juvénile. Le reptile ayant senti le dérapage de l’aura de la Shelly vers le côté Obscur de la Force siffla un avertissement en se dressant lentement. Il faisait toujours une belle cible. La baguette de la Gryffondor zébra l’air au moment où le serpent mordit le vide sous elle, trop loin pour l’atteindre.


-Petrificus Totalus !

Si la jeune élève eut le temps de lancer son maléfice, l’attaque éclair du reptile la fit sursauter ce qui la désarçonna de sa position précaire. Elle s’écroula telle une masse sur le sol, son oiseau toujours dans sa dextre qui heurta la cuvette des toilettes. La fillette poussa un faible cri, non de douleur, mais le cœur serré à en éclater, le cœur serré de peur. Elle écrasa le rampant sous son poids, révulsée de sentir son corps longiligne, heureusement inerte, sous le sien. Elle savait avoir frappé juste, mais l’appréhension panique de sentir les anneaux glisser sous son ventre, autour de ses bras, la perturbait autant qu‘elle pouvait encore l’être.

Répugnée, la gamine attrapa le reptile par un bout de son corps rigidifié, souleva le couvercle des toilettes, le jeta avec dégoût dans l’eau trouble et tira la chasse. Avant que le corps du serpent ait disparu dans le tourbillon fou elle avait rabattu le couvercle et s’était assise par-dessus.


-Non de dieu.
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MessageSujet: Re: Gibouldingue d'Avril [Fini]   Gibouldingue d'Avril [Fini] EmptyMer 15 Avr - 11:18:57

[ HJ : Petit dernier post I love you]

Mignonne comme un cœur cette petite. Elle débordait de bonnes idées et l’adolescent appréciait cet esprit créatif…C’était toujours un vrai plaisir que de l’entendre répliquer, parce que si elles tombaient dans le genre attendu, ses réponses n’en étaient pas moins surprenantes d’originalité. Et cela semblait lui venir tellement naturellement, dans la seconde même où on touchait la partie inflammable de l’esprit habitant cette petite tête brune, elle crachait des ripostes fumeuses très imagées. Peut-être que l’année prochaine, elle serait en mesure d’aborder le degré supérieur des métaphores avec cette imagination là.

La colère impuissante de la gamine était plaisante au jeune Serpentard qui, personnellement, ne se sentait pas plus agité que cela maintenant qu’il avait repris les rênes de la situation dans ses mains habiles. Et pas elle. Bien qu’il n’ait jamais ne serait-ce que posé le bout de sa chaussure vernie au cours de divination, il prévoyait une difficulté au moins égale à la deuxième tâche d’Hercule pour la fillette : abattre l’Hydre de l’Herne que constituait le reptile, pourtant monocéphale, en regard de l’incapacité échue de son héritage pressenti molduesque. Mais il ne pouvait rien pour elle. Il avait présenté son aide à prendre ou à laisser, la jeune fille avait une fierté surdimensionnée pour quelqu’un de sa pauvre condition qui l’empêchait de faire le choix le plus judicieux. Il n'avait exigé "que" d'innocentes excuses et de la politesse...sachant pertinemment que cela l'énerverait. Bien sûr, où aurait été le plaisir de déplair sans cela ? Mais il avait assez cru en la jugeote conférée par la peur pour supposer qu'elle accepterait cette mince, et pourtant terrible, concession à son orgueil de lionçonne. Tant pis. Elle aurait tout le loisir de s'en mordre les doigts si le serpent ne le faisait pas avant.


-Milord, tu peux. Garde le en mémoire pour me saluer la prochaine fois que nous nous croiserons. Bonne continuation, ma petite Gryff'.

Un pressentiment. Maintenant qu'il avait repéré sa frimousse ternie par des yeux et des cheveux sans éclat, ils n'allaient cesser de retomber l'un sur l'autre. Comme avant. Sauf qu'à présent, il avait noté son existence parmi la foule sans intérêt du château, ce qui la faisait monter en grade de notoriété. Cela n'avait rien à voir avec sa personnalité palpitante, néanmois, elle offrait tout de même une bonne distraction et un entraînement d'un certain niveau en matière de duel. C'était déjà bien suffisant, et sans aucun doute, tout ce qu'elle avait à offrir d'utile à ce monde. Ne restait que son nom à découvrir pour achever le portrait de cette Bouffondor particulièrement spirituelle comparée à ses copains de Maison.

Il referma la porte derrière lui et s'éloigna dans le couloir désert vers sa salle de classe. Avec un peu de chance, elle ne l'aurait pas mis en retard de plus de trente secondes.
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MessageSujet: Re: Gibouldingue d'Avril [Fini]   Gibouldingue d'Avril [Fini] EmptyVen 17 Avr - 21:40:21

[T'es en sursis na]

Assise sur le trône de la victoire, la lionçonne fixait d’un regard sans émotion la porte légèrement entrouverte sur les toilettes. Vides ? Elle n’entendait que le silence, troublé par l’écoulement expirant de la chasse d’eau et un goutte à goutte inlocalisable. Elle était seule. Toute seule. Le garçon, il était réellement parti pendant que la Shelly affrontait son reptile. Sans doute ses échasses galopaient à la vitesse d’un éclair de feu pour le porter jusqu’à son cours qu’il ne fallait surtout pas manquer. Ce serait mal. Peut-être son postérieur princier était-il déjà calé sur sa chaise anoblie par ce contact, et lui, bon élève, en train de prendre des notes appliquées, comme si de rien était. Comme un brave petit. Dix contre un que le Serpentard pensait avoir accompli son humble devoir en la remettant à sa place, elle, la pauvre, misérable petite Gryff‘. Il devait se trouver génial, se prendre pour le type bien qu’il n’était pas. A cette heure, il arborait ce petit sourire insupportable qu’était le sien, avec un air satisfait au possible, sûr et certain. La dernière fois qu’elle l’avait transpercé du regard, il était tellement gonflé d’orgueil qu’elle avait cru voir double !

-Pauvre naze. , répéta la jeune fille dans l’intimité de sa cabine.

Mais sa voix manquait de conviction. Il n’était même pas resté pour savoir comment elle s’en sortirait, au cas où ça tournerait mal pour elle. Non, il l’avait abandonné à son sort qui n’intéressait personne. Oui, elle lui avait ordonné de la débarrasser de sa présence infernale, mais quel genre de personne l’aurait fait pour de vrai ? Qui ?


*Un pauvre naze comme lui !*

-Mais quel pauvre naze !, rajouta derechef la petite, indignée.

Jamais deux sans trois et ça commençait à faire son effet, la Gryffondor reprenait peu à peu du poil de la bête. Parce qu’à coup sûr, la plus déprimée ici, c’était-elle. Lui, il dormirait sans doute sur ses deux oreilles ce soir, dans son petit pyjama en matière douce sur sa peau de bébé. Il avait dû empapaouter sa conscience pour qu’elle assassine sa part ailée il y a longtemps. A moins que l’ange de son épaule droite n’ait préféré le suicide devant ce cas désespéré.

Un bref cuicui lui fit baisser les yeux sur sa main droite renfermant toujours l’oiseau de combat à la peau granuleuse sans son doux plumage. Le brave dégarni agita ses moignons qui lui servaient autrefois à planer et ses serres attrapèrent le pouce de Shell. Sa façon de lui serrer la main. Aussitôt, l’élève à plat se sentit plus légère et son moral décolla. Un sourire illumina enfin son visage taciturne tandis que son compagnon se redressait dans sa paume.


-Ouais, c’était du bon travail ! T’as vu sa tête quand il vous a vu arriver ? J'suis sûre qu'il s'est fait dessus !

Ragaillardie, elle tira la porte, prête à éclater Volditruc s’il commettait l’erreur de la croiser en ce moment d’optimisme invincible. Mais avant qu’elle n’ait récupéré son sac, que l’autre crétin avait heureusement laissé indemne, les corps plumeux tombés au champ d’honneur interceptèrent son attention.

-Mince !

Les aviateurs à plumes gisaient encore sur la pierre grise et froide de l’endroit, assommés par le sortilège du Serpentard. Très vite, la Rouge et Or couru s’emparer de sa besace, puis vint s’agenouiller auprès des camarades aviaires pour les fourrer à l’intérieur. Par précaution, elle retira les pavés qu’étaient ses livres de cours, et cette tâche pourtant facile aviva une douleur à son poignet gonflé qui avait heurté la cuvette, sa peau blanche colorée d’un joli hématome. Elle n'irait pas chez Mrs Pomfresh pour rien.

La dizaine d’oiseaux en cargaison, les livres serrés sur son flanc gauche et l'unique volatile éveillé toujours dans la main droite, elle prit le chemin de l’infirmerie, le Serpy occupé à se traîner sur le sol comme un phoque frénétique sautillant dans son esprit serein.
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