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 Angoisse et potions [Terminé]
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  • James Kirkby
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MessageSujet: Angoisse et potions [Terminé]   Angoisse et potions [Terminé] EmptyMar 20 Jan - 20:37:52

[HJ : je poste ici, même si le sujet n'y commence pas réellement...]

Jeudi matin, huit heures trente-cinq. James était arrivé depuis un moment sur le campus, et il venait d'allumer la cinquième (déjà !) cigarette de la matinée, tout en soufflant sur le mauvais café vendu par la cafétéria. Le jeune homme n'avait pas cours de la journée, mais il était arrivé peu avant huit heures ; il devait aller travailler au laboratoire de potions en compagnie de Deryn, qui elle non plus n'avait pas cours. Les deux étudiants avaient pris l'habitude de passer la journée du jeudi presque entière ensemble, dans les effluves de potions... Plusieurs séances de travail s'étaient déjà déroulées, dans le laboratoire prêté par le professeur Wyrd, et les apprentis préparateurs de potions avaient estimé qu'ils avaient fait le tour de leur premier protocole, celui de l'Aiguise-Méninges. Ils avaient donc décidé, avant de passer à la potion suivante, de mettre toutes leurs notes en commun pour rédiger un compte-rendu détaillé des heures passées à étudier la potion d'Aiguise-Méninges sous toutes ses coutures, pour pouvoir le soumettre à l'enseignant. Rendez-vous avait donc été pris pour le jeudi huit heures, ce qui laissait deux heures de travail avant de gagner le laboratoire...
Mais Deryn n'arrivait pas, et James se sentait vaguement inquiet. Il était possible qu'elle ait oublié, ou qu'un contretemps quelconque l'ait retardée ; mais il n'aimait pas ce retard, sachant que Deryn était généralement ponctuelle. Et si le retard avait une cause plus grave qu'un simple contretemps ?... Pour un Mangemort, cette hypothèse prenait tout son sens ; si Deryn s'était trouvée au mauvais endroit, s'il l'attendait en vain alors que...
James secoua la tête, et écrasa sa cigarette. Huit heures quarante, et toujours personne en vue... D'une traite, il avala l'innomable bouillie indument nommée « café », et froissa le gobelet de carton pour taper dedans. C'est que cela devenait inquiétant, réellement inquiétant. Négligeant désormais la possibilité d'un oubli, d'un contretemps, d'une panne de réveil ou autres explications bénignes, James se concentra sur l'examen des hypothèses les plus noires ; témoin d'un crime odieux et obligée d'aller témoigner ; témoin d'un crime, toujours odieux mais inachevé, et portant secours, en tant que Médicomage, à la malheureuse victime baignant dans son sang ; prise à partie par des Mangemorts furieux, torturée, tuée, coupée en tranches... Mal à l'aise, James fit quelques pas. Ses hypothèses en revenaient toujours au même point : les Mangemorts, qu'il considérait ce matin d'une façon un peu extérieure, comme si lui-même n'en était pas un. Qu'avaient-ils donc fait pour que Deryn n'arrive pas ?
Pas une seule fois, le jeune homme ne songea que cette inquiétude était une chose bien nouvelle chez lui, et bien surprenante- et peut-être révélatrice. Il ne s'était pas rendu compte de la montée en puissance de son angoisse, et ne la mesura que vers huit heures quarante-quatre, lorsqu'une silhouette familière tourna le coin du bâtiment au pas de course. Soulagé, James s'avança à la rencontre de sa camarade, un sourire aux lèvres tandis que sa main fouillait machinalement ses poches pour y trouver une cigarette. Dès qu'il fut à portée de voix, il demanda :


-Que t'est-il arrivé ? Je commençais à m'inquiéter...

Il détailla Deryn, de la tête aux pieds ; tout semblait normal, pas de trace de mauvaise rencontre, pas de sang, pas de vêtements déchirés. Sans doute avait-elle eu un contretemps minime, une visite imprévue, un hibou de dernière minute...




[HJ : à toi de me le dire^^ désolé de t'imposer ainsi les circonstances de ton arrivée]


Dernière édition par James Kirkby le Dim 12 Avr - 16:12:33, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Angoisse et potions [Terminé]   Angoisse et potions [Terminé] EmptyLun 26 Jan - 0:10:24

Jeudi matin, six heures passées de quelques secondes. Deryn regarda d’un œil torve l’aiguille des secondes dépasser le douze pour continuer sa course folle. Enfin six heures. Déjà six heures. Un chtonk se fit entendre et l’alarme suraiguë du réveille se fit entendre, saluée gaiement par un :

« Nom d’un Jojarbille à roulette, ta voix pue autant qu’un Augrey couvert de Veracrasse, on dirait un fonctionnaire intègre, bougre de cervelle de Sinistros sous Impérium ! »

Deryn enfouit sa tête sous son oreiller, sa couette et ses mains. Non ! Par Merlin non ! Cela faisait une demi-heure qu’il dormait ! Trente longues minutes de silence et de repos , sans ces insultes incessantes. Non, s’en était trop. Cela ne pouvait pas durer. Elle allait devenir folle à ce rythme. Elle avait beau être jeune, elle avait besoin de ses six heures de sommeil par nuit. Quatre à la rigueur. Mais là elle tournait autour de trois quand elle avait de la chance et en fragmenté en plus. Non. Non. Non. NON. NON !! Elle allait rendre Haddock à cet idiot manipulateur de Livious et lui enfoncer dans le crâne qu’elle n’était pas là pour nettoyer toutes les bêtises de cette famille de psychopathes naturalistes à la manque. Par Cliodhna, voila qu’elle en devenait vulgaire.

L’oreiller fut lancé avec force sur l’espèce de furet qui trônait dans son panier, sur une armoire. L’objet n’étant malheureusement pas assez solide pour sonner l’animal, Deryn en fut quitte pour une nouvelle lancée de jurons et quitta tristement son lit pour la salle de bain. Une douche chaude la calma mais malheureusement, Haddock sut bien vite se faire remarquer en lui sautant sur la tête. C’était une matinée type depuis que Livie lui avait imposé ce « charmant compagnon ». Elle aurait du se douter qu’il se fichait de sa gueule.

Même fatiguée et de mauvais humeur, Deryn s’habilla avec soin, se (re)coiffa et transplana aussitôt jusque dans l’appartement moldu de son ami. Il était sept heures moins le quart.


« SULLIVAN ! »

Un bruit sourd lui répondit, lui indiquant que son ami s’était (encore) mangé la poutre et n’était pas de très bonne humeur. Le « ce n’est que toi » surtout la fit sortir de ses gonds et elle lui répondit plus sèchement qu’elle ne l’avait prévu.

Ce qui devait arriver arriva. Il s’en suivit une bonne heure de dispute. Huit heures moins le quart. Ne voulant pas être en retard, Deryn invita son compagnon à se dépêcher (pour une fois), car elle avait rendez-vous. Que n’avait-elle pas dit là. Voilà que Pierrot s’était mit en tête d’offrir le charretier à James. Ni une ni deux, Deryn fut en la possession d’un mot pour l’ancien serdaigle et invitée à fiche le camp. Huit heures quarante. James était sûrement partit sans l’attendre ! Elle qui détestait arriver en retard, fichtre. Et qu’est ce que cet abruti avait bien pu mettre dans le mot en question ?

Huit heures quarante et une, Deryn se retrouvait à nouveau dans son appartement. Poussée par la curiosité, et après quelques secondes d’hésitations, elle se décida à décacheter le parchemin…. et failli le déchirer en lisant son contenu. Il était hors de question qu’elle donne ça à James ! Jamais de la vie, se dit-elle en mettant inconsciemment ledit parchemin dans son sac avec ses affaires de travail.


Spoiler:

Finalement, elle jeta un dernier coup d’œil dans la glace et redescendit à son rendez-vous, presque certaine d’être en retard et craignant à la fois que James soit partit ou qu’il lui en veuille.

Aussi, lorsqu’elle le vit s’avancer vers elle, un sourire aux lèvres et une cigarette entre les doigts, elle ne put s’empêcher de lui sourire. Il y avait quelque chose d’étrange dans son regard, comme s’il cherchait quelque chose ou qu’il y avait un truc étrange dans sa tenue mais sa robe de sorcière vert-de-gris était parfaite, simple et propre comme tous les jours et elle savait (pour avoir vérifié) qu’il n’y avait pas d’épi malencontreux dans sa chevelure ou de traces de dentifrice sur sa joue.


« Je suis désolée, y a un truc imprévu qui a débarqué tôt ce matin et je n’ai pas réussi à m’en dépêtrer jusqu’à maintenant. »

Elle soupira en repensant à Livie et son mauvais caractère puis chassa toute pensée négative de son esprit. Elle était fatiguée, elle le savait, et devait mobiliser toutes ses facultés pour suivre James dont l’esprit était souvent plus vif que le sien. Ils avaient un rapport à rendre. Leur premier. Il fallait que ce soit parfait. Elle sourit.

« Enfin, je trouverais bien une solution quelconque. Désolée de t’avoir fait attendre, on y va ? »

Espérant qu’elle réussissait à donner le change et sur la raison de son retard (l’idée de mentir et de parler de panne d’oreiller ne lui était même pas venu à l’esprit) et sur son état de fatigue, Deryn replaça son sac sur son épaule et s’avança dans le couloir avant de se tourner vers son camarade et de lui sourire à nouveau (comme on dit, jamais deux sans trois).

« Tu viens ? »

[HJ : A toi de voir si tu gobes ou pas son excuse. Je te laisse nous ammener à la bilbiothèque si tu veux (ou retenir Deryn, si tu lui dis d'attendre elle le fera). J'espère que mon excuse va. Parties avec Livious vues avec le joueur par msn comme d'habitude. La lettre est de lui, la joueuse décline toute responsabilité en cas d'apoplexie du personnage... ]
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  • James Kirkby
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MessageSujet: Re: Angoisse et potions [Terminé]   Angoisse et potions [Terminé] EmptyVen 30 Jan - 20:23:23

Vue de loin, Deryn semblait tout ce qu'il y a de plus normal ; une démarche parfaitement détendue, une tenue impeccable, rien n'indiquait qu'elle ait pu rencontrer quelque embûche sur sa route... Seule, l'allure précipitée à laquelle elle avançait témoignait de quelque chose d'anormal : elle d'ordinaire calme et posée s'efforçait de rejoindre James au plus vite, faisant virevolter sa robe autour d'elle.
Le jeune homme jeta sa cigarette et l'écrasa d'un coup de talon un peu trop vigoureux- il se sentait nerveux, sas doute parce qu'il n'aimait pas attendre. Ou parce qu'il n'aimait pas attendre Deryn et se demander ce qui avait bien pu lui arriver, mais il ne l'avouerait jamais. À mesure que sa camarade se rapprochait, James se rendait bien compte qu'elle n'avait vraisemblablement eu qu'un contretemps mineur, mais il éprouvait tout de même une pointe d'inquiétude rétrospective. Deryn tâcha de la dissiper d'une vague excuse, qui laissa James sur sa faim- mais il ne demanda rien ; la politesse, ça existe, et si elle n'avait pas envie d'en dire plus, ça la regardait. Le brun se contenta de murmurer :


-Rien de grave, j'espère.

S'il avait pu savoir que le contretemps en question se nommait Livious Sullivan, il aurait probablement trouvé au contraire que c'était très grave ; il ne s'était jamais expliqué comment Deryn pouvait avoir assez mauvais goût pour entretenir une quelconque amitié avec cet individu. C'était son problème à elle, après tout, et c'était ce qui retenait généralement James de faire des réflexions au sujet de Sullivan. Ça ne l'empêchait pas de manifester son hostilité à l'ancien Gryffondor dès qu'il en avait l'occasion, mais jamais lorsqu'il se trouvait seul avec Deryn ; pas question de lui faire payer la médiocrité de l'Auror en herbe.

Très vaguement rassuré, James demeura fiché sur place, indécis. Que faire ? Prendre la direction de la bibliothèque, l'air de rien, pour aller potasser ce rapport, ou profiter de l'occasion pour avoir une discussion plus approfondie avec Deryn ? Perdu dans ses pensées, il ne vit pas sa camarade remettre son sac sur son dos et se disposer à se remettre en marche ; il fallut qu'elle le rappelle à l'ordre, doucement, pour qu'il reprenne contact avec la réalité. Assurant son propre sac sur son épaule, il répondit un « bien sûr, j'arrive » sur le ton du rêveur qui veut faire croire que non, il n'était pas du tout à côté de la plaque... Le genre de ton qui ne trompe jamais personne, pas même celui qui parle... James se rendit compte en répondant que sa voix sonnait faux, et il eut un sourire. Elle avait raison, il valait mieux se mettre au travail le plus vite possible, et ne pas s'égarer en conversations frivoles... De toute façon, de quoi pourrait-il bien lui parler ? Lui dire qu'il s'était inquiété pour elle ? Lui dire qu'il avait craint pour sa sécurité ? Et après ? La seule idée de tenir ce genre de discours lui semblait ridicule, et il lui emboîta le pas en lui disant :


-Dis, tu as tes notes de TP ? J'ai toutes les miennes, mais il y a une feuille qui a un peu pris l'eau et je n'arrive plus à tout lire, alors j'aimerais bien regarder les tiennes...

Meubler le silence, désespérément, résolument.

-Et puis, je pensais aussi... On n'a pas jeté nos potions, il faudrait qu'on retourne au labo pour prélever quelques échantillons, histoire de les donner à Wyrd... Il voudra peut-être les analyser, méfiant comme il est...

Petit sourire complice à Deryn, mais rien de plus. Ils avaient assez plaisanté au sujet de l'enseignant pour se permettre ce genre de piques, entre eux... Restait à ne pas être entendus de la gorgone blonde...
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MessageSujet: Re: Angoisse et potions [Terminé]   Angoisse et potions [Terminé] EmptyMer 4 Fév - 17:34:25

Il y avait quelque chose dans l’attitude de James qui n’était quand même pas comme d’habitude. Déjà, la plupart du temps ils ne parlaient que boulot ou autour de l’université (Vega pour ne pas le citer), et là, il …enfin c’était étrange, comme s’il attendait qu’elle parle d’elle. Sauf qu’elle n’ignorait pas l’inimité qui régnait entre ses deux amis et refusait de se laisser entraîner au milieu. Qu’ils se détestent tant qu’ils la laissent tranquille avec ça. C’était d’ailleurs pour cette raison qu’elle ne donnerait pas le mot de Liv’ à James. Et puis même, habituée à cacher l’identité de son père et son affiliation à l’ordre, elle n’était pas du genre à se dévoiler en général.

Toutefois, la sollicitude de son ami faillit avoir raison de sa discrétion naturelle. Une envie bien féminine de le rassurer, lui dire qu’elle était désolée mais qu’il n’y avait pas à se faire de soucis pour elle, qu’elle allait parfaitement bien. Mais non. Elle ne pouvait décidément pas. La seule chose qu’elle pouvait faire (et qu’elle faisait) était d’essayer de faire passer tout ça à travers un sourire.

Deryn reprit donc la route vers la bibliothèque, se concentrant sur la marche pour dissimuler le mini dilemme qui lui occupait l’esprit. Persuadée que James la suivait, elle mit quelques secondes à se rendre compte de son absence et à le rappeler, doucement (comme toujours) à l’ordre. La réponse qu’il lui renvoya la fit sourire encore plus et il lui vint la pensée étrange que James était mignon ce matin. Elle ne savait pas pourquoi, mais il y avait quelque chose dans son comportement qui la faisait fondre. Evidemment, elle ne le lui dirait jamais. Elle n’était pas folle.

Le moment passa et les choses reprirent leur cours normal, à peine dérangées par la nervosité des deux étudiants. James commença par lui demander ses notes mais, avant qu’elle puisse répondre, il enchaîna sur autre chose, rompant le silence comme s’il était soudain devenu un ennemi.


Euh...oui, bien sur. Pas de problème, je les ai sur moi justement. »

Elle sourit aimablement à sa boutade sur Vega, laissant ses yeux briller d’amusement. Elle aimait bien lancer des piques à leur professeur, surtout lorsque celui-ci était hors de portée. Elle l’admirait certes énormément mais il lui faisait également un peu peur et penser à lui comme à un être humain facilitait bien les choses.

« Il serait capable de les emmener au bureau des Aurors pour les faire contre-analyser par Fol-Œil après. » termina-t-elle tranquillement avec un peu de difficulté quand même. La fatigue n’aidait en rien un esprit de répartie qui était déjà mis à mal par l’étrange atmosphère.

L’atmosphère était plus feutrée en arrivant dans la bibliothèque. A cette heure matinale, il n’y avait bien évidemment personne. Toujours légèrement devant son ami, Deryn avisa une table dans un coin, tranquille même dans les pires moments d’affluence et non loin des livres pouvant leur être utile. Elle s’assit, posa son sac et se pencha pour chercher son classeur. Elle préférait ranger ses parchemins dans ce genre d’artefacts moldus, les trouvant plus organisés que ceux des sorciers.

Sans se relever, elle posa ledit classeur sur la table, inconsciente du fait que le mot de Livious se soit glissé dans l’une des pochettes plastique de TP, la mention « Pour James » bien visible à l’encre noire, et continua à chercher ses affaires. Livre de potion, nécessaire d’écriture, le tout avec son silence habituel. Elle se redressa alors, plongea sa plume dans l’encrier et écrivit la date, leurs noms et le titre avant de s’arrêter, indécise.


« Quelles informations attend-il a ton avis ? »
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  • James Kirkby
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MessageSujet: Re: Angoisse et potions [Terminé]   Angoisse et potions [Terminé] EmptyDim 8 Fév - 21:30:14

Rassuré au sujet des notes perdues, James adressa un sourire à sa camarade, ponctué d'un clin d'oeil lorsqu'elle y alla de sa petite pique contre Wyrd. Il était tellement agréable de pouvoir lancer des mesquineries sur l'enseignant de potions... Non qu'ils en eussent peur, mais l'un comme l'autre faisait son possible, en classe, pour ne pas se faire remarquer et ne pas subir les foudres de la redoutable gorgone blonde... Du coup, leurs plaisanteries privées leur permettaient de se défouler, et, parfois, en plein cours de potions, il leur arrivait de se lancer un regard complice... C'était plutôt rare, car la concentration était leur priorité, mais ces rares instants partagés leur donnaient parfois l'impression de partager quelque chose d'intense. C'était sans doute la raison pour laquelle James s'était senti inquiet ce matin, en attendant Deryn ; à force de travailler avec elle, de partager les mêmes railleries et les mêmes centres d'intérêt, il se sentait plus proche d'elle qu'il ne l'avait jamais été d'aucune jeune femme. Oh, ce n'était pas du tout ce que vous croyez... James n'éprouvait rien d'autre qu'une amitié toute platonique pour Deryn, le même genre de sentiment qu'il réserverait à une jeune soeur... C'est du moins ce qu'il se répétait à l'envi, peu désireux d'analyser ses sentiments réels.

Le jeune homme ouvrit la porte de la bibliothèque et s'effaça galamment pour laisser passer Deryn. Sans hésiter, elle se dirigea vers « leur » table, la plus calme, la plus proche du rayon des potions. La bibliothécaire les regarda entrer sans un mot, habituée à la présence de ces deux jeunes gens sérieux ; d'ordinaire, les étudiants qui venaient en cet antre cherchaient plutôt un coin chauffé pour jouer aux cartes, et les acharnés comme Deryn et James se remarquaient d'autant mieux.
À peine assise, Deryn se pencha pour prendre ses notes de potions, et elle tendit un étrange objet à James qui l'observa avec curiosité avant de s'intéresser aux parchemins. Jamais encore il n'avait vu de classeur, et il fit jouer les anneaux, amusé ; le claquement sec du métal résonna trop fort dans la bibliothèque déserte, et le jeune homme préféra cesser de jouer avec le classeur.
Il entreprit de tourner les pages couvertes de la fine écriture de Deryn, sans trop regarder ce qu'il faisait, réfléchissant à la question de la jeune femme. Quelles informations mentionner dans ce compte-rendu ? James cessa de tourner les pages, et, après un instant de réflexion, suggéra :


-Je pense qu'il faut mettre le protocole converti, comme en cours... et puis... le temps que nous a pris la réalisation complète.... euh... et puis les observations qu'on a faites... comme par exemple les drôles de bulles qui remontaient à la surface en fin d'ébullition, tu sais, on s'était dit que c'était peut-être les scarabées pilés qui avaient tourné... Et puis, je pense qu'il faut mettre les observations sur les rats... et ça devrait aller, non ?

Absorbé dans sa réflexion, James se remit à chercher dans le classeur les pages qui l'intéressaient. Il entendait le grattement de la plume de Deryn, le petit bruit familier qui accompagnait leurs séances de travail, tandis qu'il tournait précautionneusement les feuilles de parchemin... Soudain, entre deux pages, il l'avisa. Une petite feuille pliée, portant, bien visibles, les mots « pour James ». Le jeune homme se sentit pâlir. Un billet de Deryn ?... Avait-il le droit d'y toucher alors qu'elle ne le lui avait pas donné personnellement ? L'avait-elle laissé là précisément pour qu'il l'y trouve ?
Les doigts fébriles, James déplia silencieusement la feuille, pour y trouver... un message bien différent de ce qu'il avait imaginé. Signé- il s'étrangla- Livious Sullivan. Depuis quand cet imbécile lui envoyait-il des messages ? Depuis quand lui offrait-il un animal très affectueux nommé Haddock ? Incapable de se retenir, James fit, tout haut :


-Mais c'est quoi ce bordel ??
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MessageSujet: Re: Angoisse et potions [Terminé]   Angoisse et potions [Terminé] EmptyJeu 19 Fév - 19:12:03

L’atmosphère feutrée de la bibliothèque était toujours aussi agréable. Et la routine chassait les derniers relents de stress de Deryn. Cette matinée allait bien se passer, se disait-elle tandis que James, toujours aussi galant, s’effaçait pour la laisser entrer tout en lui tenant la porte – il n’y avait aucune raison pour qu’elle se passe mal.

C’est donc totalement détendue que la jeune femme se dirigea vers leur table habituelle, saluant poliment la bibliothécaire de la tête. Elle s’assit, sortit ses affaires sans perdre un instant (ils avaient déjà une bonne demi-heure d’évaporée par sa faute et comptait bien se faire pardonner par un surcroît d’efficacité) et se lança dans la rédaction du rapport. Le claquement des anneaux d’aciers dans la pièce la fit sourire. Qu’il s’agisse de Livie ou de James, les hommes restaient décidément de grands enfants. Il n’était probablement même pas venu à l’esprit de l’ancien Serdaigle qu’il ai pu se pincer fortement le doigt. Ils fallaient tous qu’ils testent les anneaux jusqu’à ce qu’ils se fassent mal. Enfin, James avait l’air un peu plus sérieux que les autres puisqu’il s’arrêta immédiatement, probablement ennuyé par le bruit. Deryn, quand à elle, hocha la tête.


« Je pense aussi. Il y avait ce rat qui avait essayé de forcer la serrure de la cage avec sa queue le jour où on s’était trompé dans notre conversion. Tu crois que la potion d’Aiguise Méninge peut être dangereuse si mal dosée ? »

Surveillant du coin de l’œil ce que faisait son ami avec ses notes, Deryn attrapa au passage une pochette contenant le résultats des séances du jeudi matin. Ils avaient recalculé les proportions un nombre incalculable de fois (au point même de les connaître par cœur), avaient fait la potion à deux dans un chaudron de taille 1, puis seuls pour comparer la puissance de la potion lorsque deux sorciers la faisaient par rapport à celle faite par un seul alors que les concentrations étaient les mêmes. Ils avaient également comparés leurs propres potions. C’était très pratique de travailler avec quelqu’un qui avait la même uC et, de plus, ils avaient le même niveau et absolument pas les mêmes faiblesses. Deryn ne l’avouerait à personne mais elle avait l’impression de plus progresser lors de ses entraînements qu’en cours de potion.

Elle écrivait. Perdue dans ses pensées, James travaillant à côté d’elle, en silence, comme s’il leur suffisait d’être côte à côte pour que les choses soient plus faciles, lorsque la voix de son compagnon s’éleva soudain. De surprise, Deryn lâcha sa plume et regarda son ami. Il avait un mot entre les mains. Un carré de papier qu’elle n’avait pas besoin de bien voir pour reconnaître. Comment James avait-il trouvé cette horreur made-in Sullivan ? Nerveuse, elle prit le billet des mains de l’ancien Serdaigle et le rangea dans sa poche.


« C’est rien. Livie qui se croit drôle. Aucun intérêt. Tu n'étais même pas censé le voir.»

Et comme elle n’avait pas, mais pas du tout envie de continuer sur ce sujet, elle posa d’autorité son travail devant James (sans violence hein, plutôt avec douceur même) et le regarda.

« Voila, tu en penses quoi ? »

Elle n’avait pas même fini sa phrase mais peu lui importait. Il fallait absolument que James se reconcentre parce que s’il se mettait à lui demander des comptes, elle ne savait pas du tout comment elle allait réagir. Cet Haddock était une vraie plaie ! Foi de Cadell, dès qu’elle aurait un moment, elle le mettrait à la SPAM !
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  • James Kirkby
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MessageSujet: Re: Angoisse et potions [Terminé]   Angoisse et potions [Terminé] EmptyJeu 12 Mar - 20:29:43

Beurk. Un message signé Sullivan, et commençant par "mon cher James". On venait de franchir un palier dans l'horreur, estimait le destinataire du billet qui songea gravement que certains s'étaient suicidés pour moins que ça. On nageait en pleine abjection, il fallait bien le dire... on commençait comme ça et on finissait dans la plus grande misère morale, à fréquenter (comble de l'abomination) des Sang-de-Bourbe et des membres de l'ordre du Phénix... Non, ce serait vraiment trop de déchéance. James se promit de ne jamais s'abaisser à un tel niveau- plutôt la mort que le déshonneur ! D'ailleurs, la prochaine fois qu'il verrait cet imbécile de Sullivan, il lui casserait la gueule, histoire de le remettre un peu en place. Deryn se plaindrait encore de leur mésentente (pour les euphémismes, c'est ici) et de leur tendance à recourir aux solutions violentes ; mais il était dans la nature des femmes de se plaindre, et James n'y prêtait pas vraiment attention.
En véritable pasionaria des causes perdues, Deryn tenta de noyer le poisson en déclarant que Sullivan se croyait drôle, et elle reprit le billet des mains de James, qui lâcha :


-Eh bien, tu pourras lui dire que c'est raté. Comme d'habitude.

Pas question de taire son hostilité pour ce sombre crétin de Sullivan. La seule évocation de ce type dégoûtait le jeune Kirkby, un garçon pourtant modéré en tout.. .
Il regarda d'un oeil morne le compte-rendu que Deryn posait devant lui et, sans répondre, saisit vivement son sac pour y prendre un parchemin. Oh, pas pour rédiger un compte-rendu meilleur que celui de sa camarade ; il ne l'avait pas lu et d'ailleurs, il devait être excellent. Le jeune homme trempa nerveusement sa plume dans l'encre et entreprit de griffonner, de sa minuscule écriture, une réponse bien sentie à l'imbécile heureux qui lui avait envoyé ce billet :

Citation :
Sullivan,
Je te saurais gré de ne plus m'insulter en m'appelant « ton cher James », et surtout de cesser d'importuner Deryn avec tes sottises. Que tu sois assez stupide pour te complaire dans ce genre de plaisanteries idiotes, je n'en doute pas ; mais tu pourrais au moins avoir la délicatesse d'épargner une personne qui, paraît-il, t'est chère.

Il releva le nez, hésitant à ajouter quelque chose, et croisa avec surprise le regard de Deryn- irrité, ou perplexe, il ne savait. Il fallut un instant pour que le jeune homme revienne sur terre : les potions, le compte-rendu, Wyrd. L'air de rien, il remit le parchemin de Deryn sur le sien, et le lut en vitesse, commentant :

-On devrait lui mettre un calendrier des séances, pour qu'il sache pourquoi on a passé tant de temps sur une potion toute simple... et l'histoire du rat, c'est important, d'autant qu'il est mort dans la semaine. Je vais m'occuper du calendrier, pas de raison pour que tu fasses tout... La première séance, c'était jeudi 8, c'est ça ? Non, jeudi 7, je me trompe de mois.

Très naturellement, James signa d'un trait de plume la missive destinée à Sullivan, et la déposa sur le côté, le temps que l'encre sèche. Il n'imaginait pas que Deryn pourrait la voir, la lire, et même la désapprouver ; aucune provocation dans son attitude. Pour lui, écrire à « l'autre » était une solution très diplomatique, car il aurait du mal à se retenir de le frapper s'il devait lui parler directement.
Sans plus se soucier de la lettre, James se consacra à l'élaboration du calendrier des séances de travail, en détaillant au maximum la teneur de leur travail. C'était le genre d'activités bureaucratiques qu'il appréciait, et pour lesquelles il montrait des dispositions certaines ; classer, ranger, établir des listes de dates, c'était son rayon.



[HJ : désolé, c'est pas terrible... difficile retour au RP^^]
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MessageSujet: Re: Angoisse et potions [Terminé]   Angoisse et potions [Terminé] EmptyVen 20 Mar - 8:11:12

Deryn soupira. Ces deux là ne s’entendraient jamais. Ils étaient le jour et la nuit, deux faces d’une seule pièce. Mais elle avait besoin d’eux, tous les deux, pour se sentir bien dans le monde hostile et peuplé d’ennemis. Ne pouvaient-ils pas trouver un moyen quelconque d’oublier leur haine et de s’ignorer comme de grands garçons qu’ils étaient ? Pourquoi se sentaient-ils obligés de se lancer des piques et pourquoi, par Merlin, fallait-il qu’elle soit impliquée !

Assez agacée (et disons-le tout net, ennuyée par la situation), la galloise ne prit même pas la peine de répondre aux paroles froides mais polies de son interlocuteur. Qu’ajouter d’autre finalement ? James avait raison, ce n’était pas drôle. Cela dit, il n’avait pas été obligé de le prendre mal, il y avait d’autres façons de réagir. Non. Décidément ils étaient tous les deux en torts. C’était comme ces guerres lointaines qui duraient depuis des siècles. Tant que les deux camps ne décidaient pas réellement de mettre un peu du leur – tous les deux et en même temps – on n’arriverait jamais à rien.

En vain, la jeune femme essaya de changer de sujet en revenant aux potions. Les sourcils froncés, le visage fermé, James cherchait dans son sac de quoi noter. Enervée cette fois, la rouquine poussa un second soupir, plus fort que le précédent et se plongea dans son livre, attendant avec une impatience peu dissimulée que l’apprenti Langue de Plomb termine sa guéguerre stupide et revienne à des considérations plus terre.

Na.

Même si elle ne pouvait s’empêcher de glisser quand et quand un regard irrité à son compagnon, malheureuse, au fond, que leur complicité soit gâchée. Tout ça à cause de Livie et surtout de cet idiot d’Haddock. Elle allait tester son Filtre de Paix sur lui que cela n’allait pas faire long feu. Au moins, il se rendrait utile, pour changer.

Fort heureusement, la colère de James finit par retomber et ils purent reprendre une conversation un minimum sensée et constructive. Il ne put toutefois s’empêcher de laisser un paraphe sur son vieux parchemin avant de le mettre à sécher, naturellement bien en vue. Mais elle ne lirait pas. Elle était au dessus de ces considérations puériles. Au lieu de ça, elle reprit son parchemin et se mit en devoir de raconter l’histoire de ce rat, mort après s’être mutilé la queue par un surcroît d’intelligence.


« Le 7 oui. De quoi il est mort le rat à ton avis ? Je me souviens de ses lésions à la queue suite à sa tentative de crochetage le 21. Et des émanations étranges de celle du 14, tu sais quand la potion a changé trois fois de couleur avant de finir noire. On avait trouvé la raison mais je ne m’en souviens plus. Puisque tu as mon classeur, tu veux bien regarder s’il te plait ? »

Elle-même nota encore quelques détails qui lui paraissaient important, s’interdisant de regarder le stupide parchemin qui séchait devant son nez. Elle ne nourrirait pas leur dispute. Non monsieur. Jamais.

Finalement, plus pour exprimer sa nervosité que par confort, elle se leva de sa chaise et lissa distraitement sa jupe. Ses yeux tombèrent alors « par hasard » sur la réponse de son ami et elle ne put retenir un troisième soupir en le lisant. C’était… Enfin ça n’allait rien arranger. En tout cas, hors de question qu’elle se charge de cette bombe à retardement. Qu’ils se débrouillent tous seuls. Elle n’était pas un hibou ! Mais quand même…


« Tu n’as pas l’intention de lui envoyer ça j’espère ? »

Elle se mordit la langue. Et c’était repartit. Par sa faute en plus. Elle était vraiment la reine des idiotes.
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MessageSujet: Re: Angoisse et potions [Terminé]   Angoisse et potions [Terminé] EmptyDim 22 Mar - 19:03:56

Guéguerre stupide ? Non, mademoiselle, affaire d'honneur. Les Gallois ne connaissaient peut-être pas cela, mais en Angleterre, et particulièrement dans les vieilles familles comme celle de James, on ne badinait pas avec l'honneur. Et encore, on était au XX° siècle, dans une époque soi-disant évoluée, malheureusement ; sans quoi, l'offense aurait été lavée dans le sang, sur le pré, comme au bon vieux temps. Quelle offense ? Euh... eh bien déjà, le fait que ce tocar de Sullivan se permette d'appeler James “son cher”. On en avait pendu pour moins que ça, des manants, au temps béni où la famille possédait un vaste domaine peuplé de serfs. Autant dire au Moyen Âge, mais chacun des Kirkby gardait une certaine nostalgie de cet âge d'or... James se demandait parfois si son grand-père n'avait pas un peu enjolivé l'histoire familiale en racontant que la famille possédait “le quart de l'Angleterre”, mais il s'interdisait de trop mettre en doute la parole ancestrale ; il était rassurant d'y croire, même si tout cela semblait un peu excessif.
Les questions d'honneur étant réglées, on pouvait se mettre au travail ; ils étaient là pour ça, après tout, et ils avaient déjà perdu presque une heure. James sélectionna dans le classeur de Deryn ce qui l'intéressait, et mit le parchemin de côté ; il le recopierait plus tard, selon une méthode magique bien connue des étudiants et nommée Sort de Photocopie. En attendant, le rat... le fameux rat qui s'était sectionné la queue et avait fini par trépasser dans d'étranges convulsions. James se mit à compulser ses notes, tout en surveillant Deryn du coin de l'oeil ; elle avait l'air bien nerveuse, et ne cessait de jeter des regards courroucés à sa réponse à Sullivan. Elle demanda à l'étourdie s'il comptait l'envoyer, et il répondit simplement :


-J'vais me gêner.

Pas la peine d'en dire davantage, ni de préciser qu'il avait l'intention d'utiliser un hibou et non Deryn pour porter son courrier... Le manque de savoir-vivre de Sullivan le stupéfiait.
Bref. La mort du rat. C'était beau comme un titre de poème romantique. “Le rat vient et s'assoit... Et sans daigner savoir comment il a péri, refermant ses grands yeux, meurt sans jeter un cri”. Oui, pourquoi pas. Le brun tourna quelques pages, et finit par glisser à mi-voix :


-Tu sais, le rat, j'y ai bien réfléchi... Il est mort pile le jour où Wyrd avait mis cette magnifique robe bleu nuit, tu te souviens ? Il n'a peut-être pas survécu à une telle épreuve, je dois avouer que moi-même j'ai eu du mal....

Il y avait si longtemps qu'ils n'avaient pas balancé un peu sur leur cher professeur... Il fallait bien renouer un peu avec les saines traditions. La référence à la potion devenue noire avait quelque peu agacé James : il avait oublié cet épisode, et s'en souvenir à présent le contrariait. Ils avaient passé leur séance de travail à tousser, tant les émanations étaient irritantes, mais avaient tenu bon pour analyser le fiasco et en faire, au péril de leur vie, un compte-rendu détaillé. James rouvrit le classeur de sa camarade et y trouva rapidement, bien classé sous l'intercalaire “compte-rendus de TP”, le parchemin que réclamait Deryn.

-Alors... voilà le compte-rendu... Attends. “Potion instable dès l'ajout des scarabées”... on avait dit que c'étaient les scarabées fermentés qui avaient fait tourner le mélange... On avait senti une sale odeur en ouvrant la boîte de scarabées, elle était mal fermée ou je ne sais quoi... “la potion vire au vert pomme (après 19 minutes).... au mauve pâle (32 minutes)... au rouge sombre (41 minutes) avant de devenir noir d'encre (44 minutes). Odeur persistante de poivron pourri”. Où on avait trouvé cette comparaison ? Poivron pourri, je sais même pas à quoi ça sent...

C'était sans doute Deryn qui s'était lâchée. Après tout, c'était elle la littéraire du duo. Et elle avait dû trouver que “odeur pestilentielle” n'était pas assez précis ou assez parlant, allez savoir.
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MessageSujet: Re: Angoisse et potions [Terminé]   Angoisse et potions [Terminé] EmptySam 28 Mar - 15:37:42

Les Gallois connaissaient l’honneur mais il n’y avait que les hommes (toutes origines confondues) pour s’entretuer sous ce prétexte. Les femmes, plus posées et respectueuses de la vie (après tout, leur rôle premier était de la donner, la vie, pas de la prendre. Le jour où les hommes connaîtraient les douleurs de l’accouchement, peut-être arrêteraient-ils de se taper dessus sans raison. C’était une idée à tenter.) trouvaient d’autres moyens pour se venger. C’était plus douloureux et surtout bien moins dangereux. Parce qu’à quoi bon gagner si l’on était plus en état de profiter de la déconfiture de ses ennemis, je vous le demande.

Incapable de suivre le mode de pensée moyenâgeux de son ami, Der’ n’arrivait pas à comprendre la réaction de James. S’il considérait Livious comme un moins que rien – et c’était ce que son discours laissait supposer – alors ses provocations n’auraient pas du marcher. Le mieux était de l’ignorer. En plus c’était le pire que l’on puisse faire au Gryffondor qui n’aimait rien tant que de voir qu’une de ses piques avait porté. Mais ça, elle le gardait pour elle, ne voulant pas favoriser un camp par rapport à l’autre et surtout par un reste de loyauté qui lui tenait presque plus à cœur que l’honneur. A chacun sa vertu et les gamins seront bien élevés.

Et elle ne voyait pas du tout pourquoi elle pensait soudain faire des gosses avec James !

Heureusement, le sujet de la lettre vint la distraire de ses pensées. Si elle en était à être soulagée d’en revenir à la pomme de discorde, c’était qu’elle était très mal barrée. D’ailleurs la réponse de James lui fit froncer les sourcils. Son regard brun devint noir l’espace d’une seconde tandis que tout un tas de jurons gallois lui revenaient en mémoire dont « Allez jouer avec vos grands-mères, gamins mal dégrossis, elle pourrait vous apprendre deux trois trucs.» n’était pas le pire. Pendant quelques fractions de seconde elle fut à deux doigts de se fâcher pour de bon et de partir en claquant la porte (mais sans bruit quand même, on est toujours dans une bibliothèque) mais décida d’hausser finalement les épaules.


« Gamins. »

C’était plus murmuré que vraiment dit mais l’intention était là. Elle avait exprimé ses pensées profondes face à cette dispute idiote et pouvait passer à autre chose. Si on exceptait le fait qu’elle était de mauvaise humeur et avait sans arrêt envie de le contredire même quand il disait quelque chose de drôle.

« Je ne suis pas sure que les rats puissent voir les couleurs. Ce devait être sa coiffure qui a remporté le prix. Tu sais, quand on s’est mit à l’imaginer en chignon avec des crayons dans les cheveux, genre à la japonaise… ou alors le coup des couettes…»

Comme la dernière fois, l’image de son professeur avec des élastique roses à pendentif « cerise », une raie au milieu du front et quelques mèches bleues assorties à sa robe s’imposa dans son esprit. Heureusement qu’il n’était pas légilimens et ne se demandait pas pourquoi ils souriaient tous les deux comme des idiots… puis se plongeait soudain, comme maintenant, dans leur travail.

« Ah ouiiiiii, je me souviens. Y avait pas une sorte de jus marronnasse au fond de la boite ? On s’était dit que c’était dommage de ne pas pouvoir l’analyser. Tiens d’ailleurs faudrait bosser la potion d’analyse un jour. Tu sais, celle qui sépare les ingrédients d’une potion en plusieurs couches ou un truc du style. »

Sans attendre, la jeune femme ouvrit son livre et se mit à le feuilleter pour trouver la potion en question. Elle nota également de voir ce qu’ils pouvaient trouver sur les scarabées. Travailler sur leur mode de conservation et les dangers de leur fermentation pourrait sûrement être utile. Parce que si cela avait raté cette fois, certaines potions pouvaient probablement être améliorée avec des ingrédients de ce genre…

« Le poivron pourri ça pique les yeux et prend le nez. C’est une odeur âcre et agressive avec un rien d’alcool et de fermentation. La faute aux sucres. La dernière fois que j’en ai senti un c’était l’autre soir quand j’ai nettoyé le frigidaire de Liv… quand j’ai nettoyé un frigo. »

Ne pas parler de Livie, c’était plus sage mais difficile. L’écossais était aussi important pour elle que Cad et Niallàn. Enfin presque aussi important.

« A propos, tu es là pendant les vacances ? Pour savoir si l’on continue nos rendez-vous ou si je planifie autre chose. Au pire, moi je reste, c’est ma sœur qui vient, je pourrais donc garder un œil sur les préparations qui reposent si tu veux. »

Deryn arriva finalement à la fin du livre qu’elle feuilletait sans trouver la préparation désirée et se perdit un instant dans la contemplation des « autres ouvrages recommandés par l’auteur ». Cela lui donnait une très bonne raison pour ne pas regarder James et surtout ne pas rougir comme si elle lui avait proposé un rendez-vous.
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MessageSujet: Re: Angoisse et potions [Terminé]   Angoisse et potions [Terminé] EmptyDim 29 Mar - 16:44:08

Il était heureux que James ne connaisse pas la teneur des pensées de Deryn à ce moment, car il eût sans doute été terriblement gêné de savoir que sa camarade pensait à... des enfants... ensemble. Horreur. Le concept même d'enfants était terrifiant, avec tout ce qu'il impliquait d'horreurs ; une femme, une vie de famille, une routine, des responsabilités, des pleurs nocturnes, des scènes de ménage... Encore que pour les scènes de ménage, il n'y avait même pas besoin d'être marié ; Deryn lui en faisait très bien, alors qu'ils n'étaient que des camarades de classe. Le brun soupira, bénissant le célibat, en espérant qu'il durerait le plus longtemps possible. Un jour viendrait, forcément, où la sainte famille pourvoirait au bonheur (?) du jeune homme ; par la grâce des relations paternelles, une jeune femme finirait par s'imposer comme fiancée, et James l'épouserait, pour le plus grand profit du jeu d'alliances paternel. Toutes les familles de son milieu procédaient ainsi, et il était bien conscient que son sort ne diffèrerait pas de celui de ses frères et cousins. Il envisageait cet avenir sans éprouver de sentiment particulier ; qu'on le laisse profiter de sa vie de garçon le plus longtemps possible, il ne demandait rien d'autre.
Deryn avait la faculté exaspérante de mener de front deux affaires très différentes : ainsi, elle continuait de rédiger son compte-rendu tout en s'intéressant à la querelle qui opposait ses deux amis. James éprouva une pointe d'agacement en l'entendant marmonner un « gamins » qu'il jugea parfaitement déplacé, et il dut se retenir pour ne pas lui répondre vertement. Qu'elle se taise donc, si elle entendait rester en dehors de tout ça ! Mais si elle choisissait la neutralité, qu'elle ne fasse pas de commentaires... D'autant que James était à peu près sûr qu'elle ne gratifierait pas l'imbécile heureux de Gryffondor d'autant de remarques acerbes.
Irrité, James n'eut pas le moindre sourire lorsque Deryn évoqua leur conversation au sujet de la coiffure de Wyrd, et il se contenta de laisser tomber un « peut-être » plutôt frisquet. Son enthousiasme pour le travail était retombé comme un soufflé, et il n'avait plus qu'une hâte, quitter cette bibliothèque et rester seul.
Par souci d'efficacité, il attrapa ses notes, et se mit à faire un résumé précis des incidents de préparation. Il avait consigné chaque point qui leur avait semblé litigieux, et il trouva une description exacte du contenu de la boîte de scarabées... Sans prendre la peine de rédiger, il lista tous ces points, et releva brusquement la tête en entendant d'où venait la connaissance de l'odeur de poivron pourri. Le frigo (qu'était-ce donc que cela ? ) de Liv... de Livious Sullivan, donc. Un rictus dédaigneux passa sur les lèvres du jeune homme, qui s'abstint cependant de tout commentaire ; sa camarade lui semblait désormais bien à plaindre, réduite qu'elle était à faire le ménage d'un bon à rien. Et ils appelaient cela de l'amitié... Lui se serait cru déshonoré de faire faire son ménage par un ami. Le brun secoua enfin la tête et chassa ces pensées pour répondre à sa camarade qui l'interrogeait sur les vacances :

-Non, je ne pense pas être là pour les vacances... Je risque de ne pas être à Londres, ce n'est pas sûr mais au cas où....

Depuis quelque temps, il essayait de convaincre Grim de l'emmener en Russie pour lui montrer le laboratoire de son père, et il espérait emporter le morceau pour les vacances. Le Russe n'avait donné aucun signe indiquant qu'il accepterait, mais James allait continuer l'offensive. Il inscrivit un dernier mot sur le compte-rendu des incidents, et le tendit à Deryn en disant :

-Tiens, les observations au sujet des problèmes. Et ça devrait suffire, non ?
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MessageSujet: Re: Angoisse et potions [Terminé]   Angoisse et potions [Terminé] EmptySam 4 Avr - 17:33:40

Deryn était partagée entre la déception, l’ennui, et la colère. Finalement, James n’était pas plus mature que Livious, les deux hommes se comportant comme des abrutis, cherchant tous deux à envenimer leurs relations déjà mauvaises. Il n’y en avait pas un pour rattraper l’autre. Elle qui avait espéré que l’ancien Serdaigle se montrerait plus réfléchit que le Gryffondor, c’était raté. Elle ne savait même pas pourquoi elle lui en voulait mais elle lui en voulait. Beaucoup même.

Ah si, tiens, rien que pour prendre un exemple, il n’avait pas accepté son changement de sujet et lui avait répondu super froidement alors qu’elle faisait de son mieux pour être de bonne humeur. Et juste après, il l’avait envoyée bouler en lui disant qu’il ne serait sûrement pas disponible. En tout cas pas pour elle. Deryn faillit répondre vertement (elle était très fatiguée et se sentait particulièrement susceptible) quand il lui vint à l’esprit que ce n’était peut-être pas seulement de la faute de cet idiot d’étoilé et qu’elle avait probablement une part de responsabilité dans la dispute. Elle haussa donc les épaules, comme s’il ne s’était rien passé et que son refus n’était qu’un détail et sourit, elle l’espérait, de façon convaincante.


- D’accord, tant pis. Enfin si tu changes d’avis, je serais probablement là avec ma sœur, elle veut que je l’aide pour ses ASPICs de potion.

Ou pas. Qu’il ne vienne pas comme ça elle serait tranquille avec SA tribu à elle qui ne lui causait pas d’ennuis et ne se disputait pas avec ses amis. Il y eut un silence, comme si aucun des deux amis n’osait parler en premier avant que James lui pose son compte rendu. Deryn remercia d’un nouveau sourire doux, refusant à montrer ses véritables sentiments, et relu vite fait le travail de son compagnon (de potions, cela va sans dire).

- C’est parfait, comme d’habitude. Ça ne te dérange pas d’aller le lui porter toi-même s’il te plait ? Je crois que je vais prendre le reste de ma journée, je rattraperais les cours plus tard…

… mais là fallait qu’elle dorme parce qu’elle n’en pouvait vraiment plus. Heureusement que le jeudi était une journée soft pour elle. Elle allait aller square Grimaurd et emprunter un lit en attendant la réunion du soir. La maison était tellement fréquentée que personne ne ferait attention à elle et les hurlements de la mère de Sirius Black étaient moins stridents que ceux de Haddock. Quand aux quelques cours qu’elle aurait manqué, elle les rattraperait, elle le savait. C’était sa première école buissonnière de l’année, probablement la dernière et puis quoi, elle avait bien le droit d’être «malade » de temps en temps non ?

- Tiens, voila le compte-rendu au propre. Avec tes observation il y a tout je suppose.

Elle lui tendit les parchemins, sortit de la pochette celui du TD de potion qu’il avait raté pour lui donner avec le reste et rassembla ses affaires avant de se lever.

- Bon, ben à la prochaine alors.

Elle n’était même plus sure d’être en colère. Elle voulait juste dormir un peu. Quelques dizaines d’heures, pas plus.
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MessageSujet: Re: Angoisse et potions [Terminé]   Angoisse et potions [Terminé] EmptyDim 12 Avr - 16:11:59

James était probablement un garçon abondamment pourvu en défauts de toutes sortes, mais il n'estimait pas mériter l'ire de Deryn. Il se comportait sans détour avec elle ; certes, il avait été plutôt sec, mais elle-même ne se gênait pas avec lui... Le brun soupira, en songeant que finalement, la jeune femme ne valait pas mieux que le commun de la gent féminine ; il l'avait crue moins impulsive, moins injuste, moins égocentrique que les autres, mais il avait visiblement eu tort ; il devait se laisser enguirlander sans rien dire, baisser la tête, et s'il avait l'audace de répliquer, on lui tirait la tronche. Bon, ça lui passerait, inutile de se mettre la rate au court-bouillon pour ça.
Elle ne digérait pas son refus de travailler les potions pendant les vacances, ce qu'il ne s'expliquait pas. Il disait qu'il ne serait sans doute pas à Londres, il ne s'agissait pas d'une offense personnelle....
Très tranquillement, James lança son sort de Photocopie sur les notes de Deryn, sans cesser de s'interroger sur les raisons de son comportement ; il détestait cordialement Sullivan, elle le savait depuis toujours, ce ne devait pas être ça ; qu'avait-il donc fait ? Il avait refusé de la rejoindre pendant les vacances, il lui avait parlé un peu sèchement, il avait tous les torts... Sans rien laisser paraître de son irritation, il remit dans l'ordre les parchemins de sa camarade, vérifia qu'il avait tout dupliqué et les lui rendit :


-Tiens, tes notes, merci beaucoup. Je vais essayer de bien travailler pendant les vacances, les examens arrivent très vite maintenant et Wyrd ne va pas nous rater sur le sujet de potions...

L'enseignant avait clairement annoncé que le sujet risquait de leur paraitre très difficile, vu le niveau général de la classe, mais James avait estimé qu'avec leur travail personnel assidu, Deryn et lui avaient de bonnes chances de s'en tirer. Il n'en avait guère parlé à sa camarade, et le moment était mal choisi pour aboder le sujet.

-Je lui porterai ça dans un moment, assura James en montrant leur compte-rendu. J'espère que ça lui conviendra...

Il jeta un coup d'oeil aux parchemins couverts de leurs écritures, et pensa que l'enseignant serait très difficile si le compte-rendu ne lui convenait pas. Il couvrait plusieurs pages de leurs écritures serrées, en rubriques bien classées, bien soulignées....
Du même coup, son regard tomba sur sa réponse à Sullivan, dont l'encre avait fini de sécher. D'un geste lent, il récupéra le parchemin, et le plia ;: l'enverrait-il, il n'en était plus très sûr, mais il n'en dirait rien à Deryn... De tute façon, elle ne semblait pas disposée à parler. Elle s'était levée et accrochait son sac à l'épaule, l'air las. James lui adressa un signe de tête et un sourire, sans chercher à parler davantage ; elle lui en voulait pour quelque chose, peut-être son refus de la rejoindre, et il n'était pas temps de tâcher de la détromper.
Elle passa la porte de la bibliothèque, sa robe flottant derrière elle, et James déchira la réponse à Sullivan. Qu'il crève dans sa médiocrité, il ne méritait rien d'autre.
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