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 Entretien avec un assassin
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  • Tim Mondshmetterling
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    Tim Mondshmetterling
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MessageSujet: Entretien avec un assassin   Entretien avec un assassin EmptyMar 6 Jan - 22:10:22

[bien que le topic ne commence pas directement ici, je poste dans cette section vu qu'on devrait y arriver très vite...]

Et donc, ce matin-là, Tim était de bonne humeur. Il allait au bureau, et pourtant, il était de bonne humeur. Pour une fois. La raison en était simple. Pour une fois, le rouge n'allait pas passer sa journée dans un petit bureau à Londres à gratter des parchemins en se plaignant et en se faisant engueuler successivement par son collègue Vincent et par son supérieur Mahoney. Non, ce jour, il allait être envoyé en mission. Et pas pour une petite histoire d'usage abusif de la magie ou de toilettes régurgitantes, non ! C'était une histoire de meurtre. Rien de moins ! Et ça faisait on ne peut plus plaisir à l'ex-Gryffondor. Alors oui, ce matin là, il était de bonne humeur.

Pour un peu, quand il avait été chargé de l'affaire, il aurait presque embrassé le petit moustachu qui lui servait de patron. Malgré son air bougon, malgré le bruyant reniflement qu'il avait poussé en entrant dans le bureau de Tim, malgré sa voix en forme de grognement quand il avait annoncé à ce dernier qu'il allait être envoyé sur un meurtre, le rouge avait ressenti une violente poussée de sympathie envers son supérieur à cet instant. Et pourtant, il savait bien que Mahoney n'était probablement pour rien dans cette décision. C'était sûrement un haut placé du département de la Justice Magique qui avait tiré aux dés le policier qui se chargerait de l'affaire. Si Mahoney avait eu son mot à dire, il est évident que c'est Vincent, le fidèle Vincent, le servile gratte-papier, qui aurait hérité de l'affaire. Tant pis pour lui, et tant mieux pour Tim !

C'était pourtant une affaire sordide. Une pauvre femme, pas méchante d'après ceux qui l'avaient connue, mais apparemment un peu spéciale. Aucun ami connu. C'était une voisine qui l'avait retrouvée, vraisemblablement plusieurs jours après sa mort, le visage et le corps roués de coups, comme si elle avait été battue, soit par la main de l'homme soit par magie. Seule « famille » connue : un gamin de 11 ans qui avait été placé chez elle à la mort de ses parents. Il avait été admis à Poudlard quelques jours avant le meurtre, et semblait s'y être bien intégré en quelques mois. Tim, qui venait seulement de récupérer l'affaire, avait choisi de commencer son enquête à Poudlard, où il interrogerait le fils adoptif de la victime.
[et personne ne demande pourquoi l'enquête commence six mois après le meurtre, hein, sinon je mords na] Non pas qu'il le croie coupable, mais il y trouverait peut-être un début de piste.

Mais comme une mission à Poudlard n'était jamais une mission comme les autres, le ministère avait adjoint à Tim un chaperon chargé de s'assurer que tout se passerait bien, et surtout conformément aux procédures en vigueur. Comme si Tim était à ce point indigne de confiance et qu'il risquait de n'en faire qu'à sa tête dès que ses supérieurs auraient le dos tourné... Ça n'était pas faux, mais il détestait qu'on le lui rappelle avec autant d'insistance. Toujours était-il qu'il allait à Poudlard accompagné par un autre membre de son département, un avocat qu'il ne connaissait pas. Un certain Lawrence... Comme à son habitude, Tim avait porté attention au prénom et pas au nom de famille. Sûrement une vieille habitude qu'il avait prise à force de dire aux gens d'oublier son nom de famille à lui.

Les deux hommes s'étaient donné rendez vous à Pré-au-Lard, à quelques pas de l'entrée du château où leur petit témoin les attendait. Histoire de pouvoir échanger quelques mots avant de commencer le boulot proprement dit. Tim était, une fois n'est pas coutume, le premier arrivé. Quand son collègue transplana dans la rue prévue, le policier s'avança vers lui, un large sourire aux lèvres.


« Salut ! »

Salut qui, déjà? Ah oui, Lawrence... Lawrence Hawkesworth. Hawkesworth, vous voulez dire comme Lacey? Hawkesworth comme l'ancien camarade d'école de Tim, et qui faisait maintenant partie de l'Ordre du Phénix? Il lui semblait bien en avoir déjà entendu parler... A plusieurs reprises. En fait, il lui semblait bien que Lacey parlait de son frère à peu près à chaque fois qu'il prenait la parole. Rarement en bien, d'ailleurs.

« Hawkesworth... Me dites pas que vous êtes le frère de l'autre abruti ? »

Dans la bouche de Tim, c'était on ne peut plus affectueux.


Dernière édition par Tim Mondshmetterling le Ven 23 Jan - 11:55:53, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Entretien avec un assassin   Entretien avec un assassin EmptyMer 7 Jan - 0:20:31

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Dernière édition par Lawrence Hawkesworth le Sam 9 Jan - 23:00:15, édité 1 fois
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  • Tim Mondshmetterling
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MessageSujet: Re: Entretien avec un assassin   Entretien avec un assassin EmptyMer 7 Jan - 13:20:31

Tout bien réfléchi, il sembla évident à Tim que l'avocat qui se tenait en face de lui ne pouvait être que le frère que Lacey. Pas qu'ils se ressemblent particulièrement, mais Lawrence correspondait très exactement à la description qu'en faisait son aîné. Grand beau gosse, au regard sévère et à l'air un peu frigide. Tout à fait ce que Tim avait entendu dire de lui. Il ne comptait en effet plus les fois où Lacey s'était vu sauver la mise par son petit frère, apparemment bien plus posé et conscient des règlements que lui. Ça ne réjouissait pas particulièrement le policier, d'ailleurs : il avait espéré que le délégué du ministère ne soit pas trop de la famille des formalistes, qui l'aurait embêté avec des détails dont il n'avait rien à faire, pour une fois qu'il était envoyé sur une enquête un peu intéressante. Tant pis, ce serait à l'avocat de faire respecter la procédure et de perdre son temps à rappeler ses droits au témoin, à prendre des notes, et toutes ces choses passionnantes.

Le brun réussit toutefois, dès sa première prise de parole, un exploit qui ne manqua pas d'impressionner et de laisser une première impression positive au rouge. Il prononça parfaitement son nom de famille. Du premier coup. A la réflexion, Tim s'imagina l'avocat devant sa glace, répétant des centaines de fois le nom (Mond-shmet-ter-ling) avant de parvenir enfin à le prononcer correctement. Mais l'intention y était. Et puis, il semblait partager l'avis de Tim sur Lacey. Les deux s'accordaient sur la dénomination « abruti », mais avec dans les deux cas un sourire affectueux.


« C'est ça, Lacey Hawkesworth. On était dans la même maison à Poudlard, et maintenant on est ensemble... »

Non, pas bon, mauvaise idée Tim ! Il n'avait aucune idée de ce que Lawrence savait des activités nocturnes de son frère, mais mieux valait éviter de crier sur les toits qu'ils faisaient partie de l'Ordre. Surtout devant un représentant du ministère.


« ... au département de la Justice magique. »

Comme pour embrayer sur autre chose et ne pas insister sur sa quasi gaffe, le policier commença à se diriger vers Poudlard, où l'élève qu'ils devaient rencontrer avait normalement été convoqué dans la salle de conférence, qui pour l'occasion servirait de salle d'interrogatoire. Drôle d'idée, d'ailleurs, que de se rendre à Poudlard pour effectuer l'interrogatoire d'un élève. A la réflexion, Tim trouvait étrange que Dumbledore ait accepté un tel état de fait. Puis, dans un élan d'égocentrisme et d'estime de soi, il décida que c'était probablement sa présence, lui qui était membre de l'Ordre, qui avait fait que le directeur avait accepté.

« Drôle d'histoire, pas vrai? Et ce pauvre gosse qui se retrouve encore une fois sans famille... »

Les deux collègues se trouvaient à présent face aux grilles d'or qui marquaient l'entrée du parc de Poudlard, attendant que quelqu'un vienne leur ouvrir.


Dernière édition par Tim Mondshmetterling le Ven 23 Jan - 11:56:41, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Entretien avec un assassin   Entretien avec un assassin EmptyMer 7 Jan - 23:47:17

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Dernière édition par Lawrence Hawkesworth le Sam 9 Jan - 23:00:38, édité 1 fois
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  • Tim Mondshmetterling
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MessageSujet: Re: Entretien avec un assassin   Entretien avec un assassin EmptyJeu 8 Jan - 0:27:27

La première impression qu'avait eue Tim s'avérait de plus en plus exacte. Effectivement, le brun ne laissait rien passer. Pas même une très légère hésitation, un très peu perceptible changement de ton, qui cachaient il est vrai un gros mensonge. Ou plutôt, un mensonge par omission, ce qui était nettement plus louable. A bien y réfléchir, il était bien possible que Lawrence sache que Lacey était membre de l'Ordre, mais il était hors de question de prendre le risque. Vigilance constante et tout le toutim. Le policier se renfrogna donc un instant, perturbé par l'insistance de l'avocat qui semblait attacher beaucoup d'importance à la nature des relations entre les deux ex camarades de classe. Pourtant, franchement, ça n'avait aucune importance... Tim se dit, amusé, que la relation entre les deux frangins était quelque peu particulière. Dès qu'il en aurait l'occasion, il en toucherait un mot à Lacey et en profiterait pour se foutre un peu de lui. Amicalement, en bon camarade, comme toujours.

Toujours était-il que pour l'instant, il fallait répondre à ce tatillon avocat, qui semblait bien au courant de l'organisation des différents départements. Il était vrai que les relations entre Lacey et Tim dans le cadre du travail était bien rares. Quand ils se voyaient au ministère, c'était souvent pour se conseiller discrètement de venir profiter du dîner au 12, square Grimmaurd, ou pour se signifier par un langage plus ou moins codé que la mission de la veille s'était bien passée. Mais il fallait bien admettre que les relations entre le bureau des aurors et la police magique dépassaient rarement le niveau des simples échanges fonctionnels.


« Bah on a parfois l'occasion de se croiser... Et puis comme on est amis, on cherche à se croiser, aussi. Mais c'est vrai que le plus souvent, quand j'ai un auror dans mon bureau, c'est pour qu'il me dise qu'un dossier ne l'intéresse pas et que je dois me le coltiner à sa place. »

C'était parfaitement vrai. Beaucoup d'aurors adoraient se rendre en personne dans le bureau de la police magique pour leur refiler une passionnante affaire d'adolescent ayant fait usage de magie hors de Poudlard, ou de femme jalouse ayant transformé la maîtresse de son mari en veracrasse. Bande de sadiques.

Tim fut reconnaissant à l'avocat d'embrayer sur sa remarque suivante, qui était pourtant affreusement creuse et inutile. Ça évitait un silence gênant et ça faisait dévier la conversation, ce qui était exactement le but au départ. Par contre, la réponse de Lawrence étant tout aussi creuse et prévisible, le policier ne put que répondre d'un signe de tête affirmatif. Oui, l'affaire avait fait du vilain au ministère, oui il s'agissait d'une histoire un peu difficile puisque impliquant un gamin, et oui le destin était parfois cruel à s'acharner à enlever tous ceux qui étaient cher à quelqu'un. Tim était pas trop mal placé pour le savoir, mais préféra ne pas en rajouter, jusqu'à l'arrivée de Rusard, son éternel sourire sur le visage, respirant comme à son habitude la gaieté et le joie de vivre. Ah, cette bonne humeur communicative que Tim avait perçue des dizaines de fois quand il était étudiant, à chaque fois qu'il s'était retrouvé dans le bureau de Rusard... Ça lui aurait presque manqué.

Une fois dans l'enceinte du château, le brigadier put constater que Dumbledore leur avait réservé la salle de conférence, qui ne servait quasiment jamais. Peu d'élèves passaient devant, et c'était tant mieux, Tim ne tenant pas particulièrement à ce que tout Poudlard soit au courant de l'interrogatoire. Comme on le lui avait répété environ un million de fois depuis qu'il avait pris possession du dossier, il fallait faire preuve de discrétion, de calme et de prudence. Il ne s'agissait pas de traumatiser un gamin qui en avait déjà connu de belles.

D'ailleurs, pour faire bonne mesure, Lawrence en rajouta une petite couche, précisant une nouvelle fois les consignes à Tim. Celui-ci se contenta d'un sourire plus amusé qu'autre chose et répondit d'un air solennel, en levant la main droite :


« J'vous l'jure m'sieur l'avocat, je serai calme, prudent, et respectueux des procédures ministérielles. »

Mon œil.
La porte de la salle de conférence s'ouvrit lentement en grinçant, et une petite silhouette apparut dans l'embrasure.


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MessageSujet: Re: Entretien avec un assassin   Entretien avec un assassin EmptyJeu 8 Jan - 0:59:01

Ce n’était pas comme si c’était la première fois qu’on le convoquait, n’est-ce pas? Rectification… C’ÉTAIT la première fois! Sauf que, dans ce cas-ci, il se doutait bien du pourquoi. Pas vous?

On n’avait pas trop voulu lui expliquer grand-chose. À moins qu’on lui ait tout dit dans les moindres détails et qu’il n’avait pas écouté? Ça, encore, c’était fort possible venant de lui. On lui avait simplement dit qu’il allait rencontrer quelqu’un… enfin, non… Deux personnes, pour être plus précis. Et pour quoi faire? Hey bien, il semblerait qu’on voulait lui poser des questions. Ces derniers dires confirmaient ses derniers doutes. Tout, jusque là, semblait s’être déroulé comme il l’avait prévu… Comme la folle qui lui avait servit de belle-mère n’était pas spécialement connue de beaucoup de gens, les voisins avaient mis une éternité avant de se poser des questions et d’aller voir dans la petite maison qui ressemblait davantage à un chalet qu’à une demeure en pleine ville, en fait. Un petit chalet qui avait, par le passé, à deux reprises presque passé au feu, et ce, à cause de lui, évidemment. Parce qu’il était un vrai petit imbécile et qu’il réussissait à énerver la miss au caractère sans doute aussi explosif que lui, sauf qu’elle, et bien… elle, elle ne retenait pas ses coups. Et comme de raison, elle avait à mainte reprise essayer de lui mettre le feu aux poudre lorsqu’il lui tapait sur les nerfs avec ses répliques toutes plus acides les unes que les autres. Faute de raison, l’adolescent avait très vite apprit à se taire et à ne rien dire lorsqu’on s’adressait à lui sur un ton plus ou moins accusateur, reflétant un tant soit peu de mépris. Il était comme ça, on y pouvait rien…

Il s’obligea à passer à la Grande Salle avant de se rendre à la salle de conférences. Qu’est-ce qu’il pouvait bien y faire? Franchement, il n’en avait pas la moindre idée… Certains étaient encore là, attablés mangeant mille et une cochonneries. Pas étonnant qu’ils étaient si gros! On aurait dit des baleines écouées. Enfin… Ils n’étaient pas gros. C’était plutôt lui qui était trop maigre. Avec une drôle de petite grimace dégoûtée, le jeune garçon fit volte-face et s’en retourna. Hors de question qu’il ne resta là une seule seconde de plus en compagnie de ses goinfres.

Il lui restait bien encore quelques vingtaine de minutes avant cette entrevue, si ce n’était plus. Entrevue? Non, et bien, ce n’était pas exactement ça. Un entretien, appelons cela ainsi, plutôt. Perturbé, l’adolescent se dirigea d’un pas mécanique vers sa salle commune, empruntant les passages des cachots. Bien qu’il s’était attendu à ce qu’on vienne se renseigner auprès de lui et qu’on vienne lui poser des questions, toute cette histoire semblait le troublé plus que ce qu’il n’aurait pu s’imaginer. Il devait impérativement se ressaisir, et ce, immédiatement, sinon c’était la prison qu’il risquait, et ce, sans doute même s’il n’avait que onze ans.


**Et s’ils comprennent? **

Non, décidément, il devait trouver un plan de rechange, juste au cas. Tout prévoir, voilà. Il n’avait pas trop le choix. Aussi se tourna-t-il vers l’alternative restante, celle dont il essayait de se convaincre depuis son entrée au célèbre collège de sorcellerie. Que tout ça n’était qu’un accident… Un banal accident. Que tout ça n’avait été que de la légitime défense, ce qui, en réalité, passait parfaitement, étant donné des conditions pour lesquelles il l’avait ainsi attaqué. Pourquoi? C’était très simple, en fait… La femme avait une fois de plus eu une de ses crises de délires. Et à l’expression menaçante qui avait, à cet instant, pris place sur son visage, le garçon avait compris qu’il allait encore une fois mordre la poussière s’il ne faisait pas rapidement quelque chose. Enfin, c’est ce qu’il pourrait raconter, si on dénichait la vérité, bien que ce ne fût pas exactement ça… En fait, ses dires n’expliqueraient pas la raison pour laquelle la femme avait été retrouvée dans un si piteux état physique. Non, non, mieux valait trouver autre chose…

Lorsqu’il retomba les deux pieds sur terre, il était là, planté devant son lit, seul dans son dortoir. Soupirant, il se glissa sous le lit pour en sortir son écharpe aux couleurs de sa maison. Quoi? Était-il vraiment venu ici seulement pour ça? Il se mit finalement le foulard vert et argent au cou. Il semblait avoir perdu le sens du temps. Résultat? He bien… il allait finir par être en retard… Et ça ne le faisait pas trop, ça, pas vrai? Surtout lorsque certaines personne relativement hauts gradées dont il ignorait tout l’attendaient lui, simple morveux sans intérêt.

Soupirant de nouveau, le petit serpentard sortit de la sale commune, l’air encore plus blasé qu’à son habitude. Il avait beau chercher, il ne semblait toujours pas trouver de solution de rechange, si jamais les choses tournaient mal. Parce que, au fond, il n’avait pas moyen de vraiment se défendre, sauf peut-être lancé un truc dans le genre qu’il ne faisait que se défendre, sauf que, voyez-vous, cette excuse était beaucoup trop commune et facile à utiliser.


**… Bon sang… ça m’apprendra aussi à faire l’imbécile… **

Imbécile? Comme si c’était un terme suffisant pour décrire son acte, tien. Malgré tout, il savait parfaitement que ce n’était pas le bon mot. Il avait agit par impulsion sadique… Ou était-ce simplement parce qu’il s’était sentit coincé au pied du mur, comme un petit animal blessé qui n’avait cherché qu’une simple issue. Malheureusement, tout ne se termine pas toujours comme on le souhaiterait.

Les toilettes? Qu’est-ce qu’il faisait là? Encore une fois, de par sa confusion totale, il avait déambulé dans les couloirs sans trop se méfier et, résultat, il se retrouvait quelque part, sans doute un endroit convoité par son subconscient… Aussi poussa-t-il la porte pour se retrouver bien rapidement devant le premier miroir qu’il croisa sur son chemin. Il resta planté devant, comme un piquet pour tenir une fleur dans un pot de terre noire. À regarder son reflet, comme ça, il se dit qu’il faisait presque peur à voir. Son visage aux traits étirés et épuisés; on aurait dit qu’il n’avait plus la moindre volonté d’exister, bien que c’était faux. Ses joues creusées parce qu’il n’avait que la peau sur les os et ne semblait pas avoir le moindre gras… Et sa peau d’une blancheur cadavérique : n’en parlons même pas. On aurait dit un moribond, sortit d’on ne sait où. Décidément, son état physique paraissait de pire en pire. Et s’il continuait ainsi, on allait finir par le retrouvé mort, en plein cours, ou dans son lit, parce qu’il aurait été trop faible pour bougé. Le jeune garçon avait bien beau tout faire pour cacher cette défaillance mentale et physique chez lui, il commençait sérieusement à avoir du mal. Même avec les vêtements amples et tout, son visage, lui, par contre, ne cachait rien.

Se fut une main qui le tira de sa léthargie. Une main familière, en fait. Saleté. Ils n’allaient jamais lui foutre la paix? En fait, il n’y en avait qu’un, pour une fois, à son plus grand étonnement, sauf qu’il aurait sans doute préféré que ce soit quelqu’un d’autre que celui-là, justement… Il aurait préféré affronté un troupeau de centaure en colère plutôt que ce monstre obèse et horripilant. À vrai dire, l’adolescent considérait tout le monde comme étant des obèses, alors mieux valait ne pas trop se fier à son point de vue sur ce sujet. Un sourire étrangement machiavélique se dessina sur les lèvres du colosse qui lui faisait fasse. Oups, me direz-vous? En effet! Le garçon était plutôt dans un cul de sac et ne voyait vraiment pas comment s’en sortir, cette fois, étant donné qu’il n’y avait probablement personne dans les couloirs puisque tout le monde, justement, était supposé d’être en cours. Le géant l’avait attrapé solidement, l’entrainant dans une cabine des toilettes. Le gamin ne pouvait pas se laisser avoir comme ça, tout de même! Aussi décida-t-il de lui mordre la main. Moyen de défense complètement ridicule, quand on y pense, mais à défaut de faire usage de force physique, il utilisait ses dents.

Frustré, le colosse le frappa à la tête. Ho, rien de bien impressionnant, mais il frappa tout de même assez fort pour qu’il en tombe assis sur la cuvette. Sonné et étourdit, le gamin profita tout de même du moment d’inattention du géant qui lui servait de tyran pour filer hors de la cabine. Il fut toutefois bien rapidement rattrapé, malgré le fait qu’il courrait plutôt vite, mine de rien. Il entendit un « Aguamenti » bien prononcé juste avant de se le prendre en pleine gueule… Bon sang! Qu’est-ce qu’il avait fait pour mérité ça! Ah ouais, bien sûr… Il avait frappé la miss qui avait bien quelques six années de plus vieux que lui. Décidément, il ne choisissait vraiment pas ses batailles.

Quelle heure était-il? Ho, il devait bien être le temps, justement, de cette entrevue merdique. Mais dans cet état? Hors de question! Dignité oblige, tout de même. Aussi se donna-t-il la permission de filer à sa salle commune pour un minimum revêtir quelque chose de sec (parce qu’en fait il ne connaissait pas de sortilège de séchage, alors…). Non, vraiment, un de ses jours, il leur ferait tous payer…

Il se dirigea rapidement vers le lieu de rencontre, quelque peu en retard. Finalement, il l’était! Bien que, en fait, ce retard n’était pas du tout volontaire de sa part, seulement voilà, ce petit accrochage avait eu raison de lui. Devant la porte close, l’adolescent se passa une main dans ses cheveux trempe qui lui collait au front, cherchant tant bien que mal à se donné une image avec un peu plus de bon sens que ce qu’il n’avait en cet instant… Soupirant, son air blasé habituel reprenant place sur son visage fatigué, il poussa enfin le battant pour pénétrer dans la salle en question où il y trouva, comme prévu, ses prochains tyrans… Enfin, c’était ce qu’il s’imaginait d’eux, il fallait le dire franchement. Il s’avança vers eux dans ce silence qui n’appartenait qu’à lui, les détaillant tous deux.

C’était plutôt marrant de constater à quel point les deux hommes qu’il avait sous les yeux étaient très différent, sur tous les points. L’un paraissait morne, voir ennuyeux à mourir. Quant au second, et bien… il paraissait beaucoup plus actif, voir pipelette que l’autre. Il ne dit rien. Il ne faisait que rester planté là, comme s’il attendait une invitation quelconque.
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MessageSujet: Re: Entretien avec un assassin   Entretien avec un assassin EmptyJeu 8 Jan - 22:21:56

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Dernière édition par Lawrence Hawkesworth le Sam 9 Jan - 23:01:10, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Entretien avec un assassin   Entretien avec un assassin EmptyVen 9 Jan - 20:09:57

Tim ne répondit rien d'autre au scepticisme de son collègue qu'un sourire féroce et amusé. Ainsi, le perspicace avocat avait perçu le sarcasme derrière la fausse promesse du policier ? Voilà qui justifiait largement ses multiples années de droit, et la solide réputation qui faisait de lui l'un des meilleurs avocats du ministère. Le rouge apprécia toutefois la réponse qui lui fut faite, à savoir un nouveau sarcasme, largement préférable à une simple remontrance voire pire, un silence agacé. En fait, il était sûr que le brun n'avait pas un mauvais fond... Après tout, c'était le frère de Lacey, ils ne pouvaient pas être si différents. De toute façon, Tim n'avait jamais envisagé de le ménager et de respecter scrupuleusement les consignes. Faire attention et ne pas s'aventurer en terrain trop glissant oui, agir contre-nature certainement pas.

Il aurait volontiers enchaîné sur un nouveau petit sarcasme, mais il en fut empêché par l'ouverture, prévisible, de la grande porte de la salle de conférences et par l'irruption attendue du Serpentard de première année pour lequel ils étaient là. Tim se rendit compte que ce dernier avait les cheveux trempés, ce qui pouvait paraître bizarre chez quelqu'un qui avait un rendez-vous pour une affaire de meurtre. Habituellement, pour ce genre d'évènement pas banal, les gens faisaient un effort de présentation, histoire de faire bonne impression devant la police. Pas que ça dérangeât Tim, mais il nota tout de même cette négligence inhabituelle.

Ce fut Lawrence qui prit la parole le premier, et comme le flic s'y était attendu, ce fut pour rappeler au gamin le principe de l'entretien et les règles en vigueur. Que bien entendu, les deux représentants du ministère allaient respecter à la lettre. Quelles que soient les largesses dont Tim pouvait parfois faire preuve, il n'était pas dans ses habitudes de violenter un témoin, encore moins un gamin, ni de lui faire signer une déposition contre son gré. Il avait en effet suffisamment d'expérience en matière de paperasse pour savoir l'importance que ses supérieurs accordaient à la moindre phrase mal consignée.

Toutefois, il ne put s'empêcher de trouver que son collègue avocat se montrait un peu froid avec leur témoin. Après tout, ça n'était qu'un enfant, et il avait sans doute on ne peut plus besoin d'être mis à l'aise s'ils voulaient en tirer des informations aussi intéressantes que possible. Histoire de faire bonne mesure et de marquer une petite contradiction avec son collègue, il afficha un sourire aussi chaleureux que possible. La prudence et le travail n'empêchaient pas la bonne humeur. A moins que ça aussi, ça n'ait été déconseillé par notre cher ministre ?

« Bonjour Damien. Assieds toi, je te prie. »

Contrairement à Lawrence, Tim avait tutoyé l'enfant et l'avait appelé par son prénom. Venant de lui, c'était vraiment tout sauf de la condescendance. Il s'agissait plus d'un tutoiement de proximité, qui visait à éviter que les deux adultes passent pour des juges postés dans leur tour d'ivoire et qui examineraient en détail chacun des faits, gestes et paroles de Damien.

« Avant tout, je voudrais que tu saches que nous sommes tous les deux profondément désolés par ce qui est arrivé à ta belle-mère. Et que, comme te l'a dit maître Hawkesworth, tu es là en tant que témoin. »

Il avait volontairement impliqué son collègue dans ses affirmations. C'était autant une pique à son égard qu'un encouragement à se monter lui aussi compréhensif et amical avec le serpentard.

« Je voudrais juste que tu nous décrives un peu ta relation avec ta belle-mère. Et que tu nous dises aussi tout ce que tu sais de son emploi du temps le jour où elle a été tuée. »

Questions on ne peut plus banales pour un début d'interrogatoire dans une affaire de meurtre, que Tim avait posées en appelant un chat un chat et sans utiliser de périphrase. Il n'en voyait pas l'utilité. D'un coup de baguette magique, il fit apparaître un long rouleau de parchemin et une plume couleur or, qu'il posa en équilibre sur le parchemin. Elle aurait pour mission de prendre en note très exactement tout ce que diraient les interlocuteurs, de façon à ce que Tim puisse se concentrer sur les questions et les réponses plutôt que sur la prise de notes.


Dernière édition par Tim Mondshmetterling le Ven 23 Jan - 11:58:36, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Entretien avec un assassin   Entretien avec un assassin EmptySam 10 Jan - 2:04:23

À bien y réfléchir, toute cette histoire pourrait s’avérée intéressante… Si, tout du moins, elle ne tournait pas en queue de poisson pour le garçon. Son regard allait d’un homme à l’autre, bien qu’il semblait beaucoup plus persistant sur le plus glaciale des deux… Celui qui, d’ailleurs, s’adressa le premier à lui. On aurait dit que le garçon cherchait à le défier, comme pour tester lequel des deux pouvait garder une expression d’impassibilité le plus longtemps… C’était, à vrai dire, chose ridicule à faire, dans sa situation, mais c’était plus fort que lui, il n’arrivait pas à le lâcher des yeux.

Damien était un garçon plein de ressource. Il n’avait pas besoin de conseil pour savoir à quoi s’attendre de cet être plus froid que glace et plus dur que marbre. C’était que ce dernier, mine de rien, le fascinait, sans que lui-même ne puisse vraiment savoir pourquoi. Peut-être était-ce parce que l’adolescent avait toujours côtoyé des gens fulminants, bouillonnants, voir quelque peu agressifs, même, par moment, si ce n’était plus. Mais celui-là? Il avait ce petit quelque chose qui le dépassait, qui faisait en sorte qu’il s’y intéressait. Ce n’était pas qu’il se montrait impressionné d’aucune manière que se soit, seulement… Seulement, le côté curieux de sa personnalité faisait surface, ce qui l’obligerait sans doute à obéir sagement sans répliquer juste pour obtenir ce qu’il voulait.

Suite au fait qu’on lui demande d’aller prendre place, ca, il n’y vu aucun inconvénient. Un petit être comme lui, rester debout une éternité? Des plans pour qu’il en perde connaissance involontairement… Il obéit donc, toujours dans ce silence si prenant, laissant la voix plutôt ennuyeuse du dénommé Hawkesworth. Ça sonnait fort anglais, tout ça… enfin. Il n’en demeurait pas moins fasciné. Et fut en tant que témoin qu’il daigna s’asseoir, le dos plus droit qu’une barre de fer, lui donnant cette allure de fierté de petit serpentard qu’il était.
Il écoutait, aussi sagement que possible, toujours cloîtré dans son mutisme. Mutisme qui, en fait, n’était qu’une parade à toutes ses pensées plus horripilantes les unes que les autres… Lui-même s’en exaspérait par moment, tant elles se faisaient lancinantes dans son esprit. Il se passa une main rapide dans sa chevelure d’ébène, se disant qu’il n’avait pas fier allure, du coup, pour un entretien comme celui-ci. Sauf que, arrivé en retard ne l’aurait pas trop fait non plus, voyez-vous? Il n’avait pas eu trop le choix, finalement. Et puis, au fond, il s’en fichait…


**Oui, oui, je sais déjà tout ça… **

Il ne démontra jamais le fond de sa pensée, de son exaspération complète face aux déblatérations monologuées de son premier tyran. De toute façon, se montré agacer devant quelques choses qu’on lui racontait et qu’il savait déjà ne pourrait que les tentés davantage à en faire plus, alors autant se taire…

S’il lui prenait la soudaine impulsion de mentir? À vrai dire, il ne faisait que ça depuis l’instant même où il avait mis les deux pieds dans la salle de conférences. Il était déjà dans la merde jusqu’au cou de toute façon, alors autant continuer sur cette voie, non? Aussi se ramena-t-il lui-même à l’ordre : il ne pouvait pas se trahir en évoquant quelque chose que les deux petits moineaux n’avaient pas évoqués. De ce fait, il devait s’obligé à écouter attentivement, pour ne pas confondre toute l’histoire et le faire passer de témoin à suspect à leur yeux. Ça ne pouvait pas être si compliquer que ça, pas vrai? Vraiment…?
L’adolescent releva de nouveau son regard d’encre vers l’avocat, une étrange expression indéfinissable peinte sur son visage. C’était avec peine et misère que le garçon se retenait de sortir une belle sottise à cet homme-là qu’il lui était de toute évidence bien indifférent… Tant mieux! Il ne désirait pas qu’on s’en fasse pour lui plus que ça, c’était déjà suffisant comme ça.

Le jeune garçon tourna enfin son visage aux teintes blanchâtre vers le second… Comment il s’appelait? Monter… Mond… Ah, et puis, de la merde, hein! Il n’avait pas l’intention de les appeler ni un ni l’autre par leur nom respectif de toute façon, étant donné que ça ne lui paraissait pas particulièrement utile.

Un étrange sourire apparu alors sur ses lèvres. Ce n’était, à vrai dire, pas très positif venant lui, voir même franchement sarcastique. Et peu plus et il manquait d’éclater de rire tant la petit réplique du monsieur dont il n’oserait prononcer le nom lui faisait un effet hilarant. Aussi pencha-t-il la tête de côté, ce petit regard brillant et curieux, fixant l’agent qu’il avait près de lui (devant? À côté?).


« Désolés? »

Il répéta ce mot sur un ton faussement amusé, comme si le seul fait de dire qu’ils étaient désolés de la mort de cette femme pitoyable avait réussit à attirer toute l’attention du gamin. Ce dernier tourna d’ailleurs la tête en direction de l’avocat, lui offrant ce même regard curieux, presque amusé, pétillant d’un étrange sentiment.

« J’en doute fort. »

Voilà, il avait été clair, franc et net sur ses mots. Il n’allait pas non plus cacher ce qu’il pensait des autres toute sa vie, n’est-ce pas? Le petit avocat que voici ne semblait pas apprécier d’être présent en ce lieu, ni même d’être très convaincu d’avoir choisit de participé à cet interrogatoire. À croire qu’on l’avait forcé à venir.

Son petit sourire qui voulait dire beaucoup de chose s’estompa rapidement alors qu’il reporta toute son attention su l’agent au nom imprononçable. Il fit une moue beaucoup plus sérieuse, ne sentant plus le désire de s’amuser d’aucune manière que ce soit, en fait. Décrire sa relation avec sa belle-mère… Comment expliquer leur lien en mots, fait? C’était un peu compliqué. Ces deux là étaient mieux d’être patient et près à écouter, sinon quoi il n’aurait plus qu’à prendre ses cliques et ses claques et à ficher le camp, comme ça, sans demander son reste à qui que ce soit. Ses doigts blanc pianotèrent doucement sur le bras de son siège, cherchant comme s’exprimer, comment extérioriser la réponse à proprement parlé. C’est n’était pas un tic de nervosité, chez lui, aussi étonnant cela pouvait-il paraitre, seulement il faisait cela lorsqu’il se plongeait dans certaines pensées et certains souvenirs qu’il aurait sans doute eu préférence d’oublier.

La question l’obligea à se plonger en arrière dans le temps passé. Tous deux, lui et elle… Ils n’avaient jamais eut de très bonnes relations. Ils ne s’étaient jamais vraiment adressé la parole. Ils avaient toujours été des inconnus l’un pour l’autre. Et lorsqu’elle décidait de lui adresser la parole, ça se terminait pratiquement toujours mal pour lui. Non, vraiment, il n’avait pas grand-chose de bien à dire à son sujet… Il soupira légèrement. Non pas qu’il était agacé, seulement il aurait préféré trouver quelque chose de potable à dire au sujet de leur relation, justement, sauf qu’il ne voyait vraiment pas, du coup…


« Ma relation avec elle…, commença-t-il un peu évasivement, comme s’il cherchait encore ses mots. Ce n’était pas très… positif. On s’endurait plus qu’on ne se côtoyait. Et discuter avec elle n’était pas ce qu’il y avait de plus évident à faire non plus… »

Il s’arrêta momentanément sur un ton qu’il garda en suspend, quelques secondes. Secondes durant lesquelles il fixa son attention sur ce qu’écrivait cette saleté de plume, juste au cas où, quoi… Il ne tenait pas à se faire rouler dans la farine. Il avait bien beau n’avoir que onze ans, il n’était pas stupide. Loin de là, même. Il eut un léger froncement de sourcils, mais ne fit pas le moindre commentaire.

« C’était… en fait, notre relation se résumait plutôt à un petit bonjour le matin et un bonsoir avant d’aller dormir… Et sinon, dans les pires cas, c’était tout le quartier qui nous entendait nous engueuler toute la journée parce que j’avais oublié de nettoyer tel ou tel chose ou que j’avais laissé trainer une de mes affaires quelque part dans le salon… »

Il haussa les épaules, comme si avoir une vie comme celle-ci était tout à fait normale pour un enfant. Au fond, comme il ne se souvenait que très peu des ses parents biologiques, il n’avait donc que très peu connu autre chose que les frustrations du quotidiens avec cette femme plutôt hystérique, par moment… Et bien… Même si le garçon ne donnait pas l’impression de vouloir parler, lorsqu’il s’y mettait, il arrivait parfaitement à s’exprimer et à s’expliquer. Il s’en étonnait lui-même, même, quelques fois, ne se croyant pas particulièrement capable de communiquer comme il se devait avec autrui.

« J’crois qu’elle avait un problème entre les deux oreilles… Un court circuit quelque part… Parce que c’est pas possible d’être aussi changeante… Et j’crois pas non plus qu’elle savait vraiment qui elle était… S’entretenir avec elle égalait souvent une bonne raclée, en fait… J’évitais, donc… »

Que dire d’autre? Qu’elle lui envoyait des sorts dans la gueule pour le réveiller à quatre du matin parce qu’elle était somnambule et qu’elle ne trouvait pas les toilettes? Un drôle d’anecdote pour beaucoup de personne, mais à ses yeux, c’était misérable… À chaque fois que ça lui prenait, il s’en sentait plus que harcelé et, résultat, il explosait à son tour. Il était d’ailleurs arrivé assez fréquemment que les voisins ne décident de s’en mêler pour les faire taire pour qu’ils les laissent dormir. L’adolescent ne demanda pas, d’ailleurs, si ce monsieur ici présent était allé se renseigner auprès des voisins. C’est pourquoi le garçon n’aborda pas ce sujet.

Ses orbes de minuit lâchèrent la plume de vue pou se fixer sur le regard de l’agent, comme s’il avait cherché à lire dans les pensées de ce dernier, comme s’il essayer de deviner ce à quoi il pensait exactement en cet instant même. L’adolescent ne cru pas utile de s’avancer sur les brusques écarts de comportement de la femme. Ils devaient bien être au courant, non? C’était la principale raison pour laquelle on l’avait renvoyé de son premier et dernier emploi au ministère comme petite secrétaire… Lorsque le garçon avait parlé des raclées, il avait aussi évité de dire qu’elle s’amusait bien à lui lancer les nouveaux sorts qu’elle venait d’apprendre, par exemple, juste pour le tester et l’embêter… Ce n’était pas dans son genre de se plaindre de ses problèmes aux autres, et ce n’était pas non plus ce qu’on lui avait demandé de faire, alors autant passer cette partie, n’est-ce pas?
Pour ce qui était de « l’emploi du temps » de la folle qui lui avait servit de belle-mère le jour où il l’avait… le jour où elle avait été tuée? Ce n’était pas trop compliqué, puisque ce jour-là, justement, n’avait pas été différent des autres.


« Bah… Son emploi du temps ce jour-là? Difficile à dire, elle avait décidé de me jeter dehors en me traitant de monstre… Je l’ai pas vu de toute la journée, quoi… »

Et ça, voyez-vous, c’était la totale vérité, impossible de démentir ses dires sur ce coup, ça il en était certain. Surtout que ce n’était pas mensonger… Sauf que voilà, il y avait un petit hic! Il ne pouvait pas dire franchement qu’il était retourné à la maison, qu’il l’avait tué le soir même au moment où il voulait quitter cette maison pour aller étudier…

**Dit le, ça vaudrait mieux…**

Non, il ne pouvait pas. Ça ne se faisait pas! Il ne pouvait pas juste dire qu’elle avait décidé de l’attaqué par surprise et qu’il en avait eu marre de servir de moyen de défouloir et que, du coup, il l’avait tué! Non, vraiment, ça ne marchait pas trop. Bon sang…

Son visage ne représentait pourtant pas le moindrement les pensées chaotiques qui se débattaient en cet instant même dans sa petite tête de garnement de première année qui ne savait pas trop où se mettre. Il devait se secouer… Et ce petit air d’enfant, ce physique maigre et fatigué semblait lui donner l’avantage de l’innocence… Au fond, peut-être était-ce ce qu’il aurait souhaité : l’innocence. Ne pas avoir fait ça, seulement… seulement voilà. Il n’y pouvait plus rien…


« Elle est bien sortie en fin d’après-midi… Et… Et je me suis dit qu’il valait mieux que je m’en aille avant qu’elle ne revienne, sinon quoi elle m’aurait piqué une crise de la mort et m’aurait empêché de me rendre au chemin de traverse… »

Voilà, ça coïncidait parfaitement. Il ne parla pas de l’argent volé, puisque, dû à ce qu’il venait de raconté, il n’était donc pas supposé d’être au courant pour ce vole, justement. Voilà, tout était dit… Que pouvait-il rajouter de plus, au fond? Absolument rien… Un parfait petit comédien...
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MessageSujet: Re: Entretien avec un assassin   Entretien avec un assassin EmptyLun 12 Jan - 17:09:10

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Dernière édition par Lawrence Hawkesworth le Sam 9 Jan - 23:01:38, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Entretien avec un assassin   Entretien avec un assassin EmptyMar 13 Jan - 17:04:13

Tim laissa par moments son regard s'évader sur son collègue avocat, qui lui ne bougeait des les yeux, fixant fermement le garçon, presque sans ciller, à la fois comme s'il le jaugeait et comme s'il le surveillait. Le policier le savait, Lawrence était en train d'analyser le serpentard, tentant d'intercepter chacun du moindre fait ou geste qui aurait pu lui permettre de se faire un avis sur lui. Rien à dire, c'était un pro. Et à son inflexibilité, sa prestance, sa façon de se tenir droit et de s'adresser avec le plus grand sérieux à ses interlocuteurs, il était la copie conforme de la description qu'en faisait parfois Lacey. Quelque chose lui disait que la vie au ministère ne devait pas toujours être simple pour ceux qui avaient la chance d'avoir cet énergumène comme collègue... Bien que dans le travail, il doive être très efficace, pour ne pas dire un modèle d'exemplarité.

L'attention de l'ex gryffondor se reporta toutefois plus exclusivement sur Damien quand celui-ci se mit à parler. Sa réponse était dite sur un ton sarcastique, qui apparemment se voulait cassant. Tim n'en fut pas déstabilisé, mais il se serait tout de même attendu à un peu moins de froideur de la part de ce gamin qui devait être mort de trouille, mais vis-à-vis duquel il faisait le maximum d'efforts pour être agréable et disponible. Tendez la main aux serpentard, qu'ils disaient ! Encore une fois, Tim avait la confirmation que les pensionnaires des cachots étaient bien moins fréquentables que ses camarades de la haute tour. Ce fut Lawrence qui répondit au garçon, d'une phrase assez sibylline qui rappela furtivement à Tim l'image de Dumbledore. Le vieux chef de l'Ordre du Phénix adressait souvent à ses compagnons ce genre de phrases, que Tim ne comprenait pas toujours pleinement, mais qui en y réfléchissant étaient toujours pleines de justesse. C'était là tout l'art de Dumbledore, qui savait en dire beaucoup, sans en dire trop, et qui avait la science de peser ses paroles. Lawrence semblait être le même type d'homme. Tim n'éprouva donc pas le besoin d'en rajouter, préférant laisser son témoin réfléchir à ça.

Le gamin prit quelques instants pour rassembler ses souvenirs, d'abord sur sa relation avec feu sa belle-mère, puis sur l'emploi du temps de celle-ci le jour de sa mort. Il utilisa tout d'abord un certain nombre de périphrases pour expliquer simplement qu'il ne l'aimait pas, et que c'était manifestement réciproque. A ce que compris Tim, le gamin servait plus à nettoyer la maison et à encaisser les remontrances de sa belle-mère qu'à assurer le rôle de fils, aimé et aimant. Le ton neutre, voire désintéressé, qu'il employait en parlant de sa défunte tutrice en disait très long sur la nature de leur relation. Apparemment, celle-ci ne lui manquait le moins du monde, et il semblait ne pas se porter plus mal d'avoir été de nouveau adopté, cette fois par le collège de Poudlard. A la réflexion, il était compréhensible qu'il se sente chez lui dans ce château, et qu'il le considère comme son foyer. De nombreux élèves avaient pu avoir cette sensation, et Tim le premier. Mais le fait qu'il semblât ne pas regretter la mort de quelqu'un laissait entrevoir une relation pour le moins conflictuelle qui ne disait rien qui vaille.

Tim haussa un sourcil étonné et interrogateur quand le garçon en rajouta une couche sur le fait que sa belle-mère avait « un problème entre les oreilles »... En gros qu'elle était dérangée et peu fréquentable. Il évoqua même le fait qu'elle lui tapait dessus... Ils en étaient donc à ce point. Mais ce que Tim trouvait le plus étrange, c'était cet espèce de détachement surnaturel dont faisait preuve Damien, comme si ce souvenir n'était pas plus douloureux que ça. Pourtant, être frappé par son tuteur était une expérience qui traumatisait bien des gamins, Tim en avait déjà été témoin. Avec un peu de recul, le policier se dit que le petit brun faisait preuve d'une étonnante maturité pour son âge, lui qui arrivait déjà à prendre autant de distance avec des évènements difficiles. Il ne savait pas trop quoi en penser. Il fallait chercher à en savoir un peu plus.


« Et tu peux nous en dire un peu plus sur elle ? Sa façon de se comporter, pas seulement avec toi, mais aussi avec les autres, ses amis, vos voisins... Et comment avais tu atterri chez elle si c'était pour qu'elle passe son temps à t'engueuler ? »

Tout bien réfléchi, « engueuler » ne faisait peut-être pas parti du vocabulaire habituel d'un représentant du ministère, et Lawrence n'approuverait certainement pas l'emploi de ce mot. Tant pis, c'était sorti tout seul, et Tim préférait parler sans ambages et de manière directe et compréhensible. C'était sa façon à lui d'être honnête et sincère vis-à-vis de son témoin.

Puis le gamin fit un aperçu assez évasif de l'emploi du temps de sa belle-mère le jour de sa mort. Il n'insista sur aucun détail, racontant en fait plus sa propre fuite vers le Chemin de Traverse. Comme s'il cherchait avait tout à se dédouaner, à bien expliquer qu'il n'était pas présent au moment du crime. Mais Tim ne s'en formalisa pas, c'était en fait une réaction très humaine et très habituelle qu'on retrouvait chez beaucoup de témoins. D'abord s'innocenter, puis éventuellement, aider la police à faire son travail et à trouver un coupable. Le problème, c'est que les coupables agissaient exactement de la même façon. D'où la difficulté de démêler le vrai du faux, le sincère du malhonnête. C'était le job !


« Et tu sais si elle a rencontré quelqu'un ce jour là ? Et les jours qui ont précédé, tu ne te souviens de rien de particulier, quelque chose de marquant ? Une dispute avec quelqu'un, peut-être ?

C'aurait été trop beau. Tim savait pertinemment qu'il était rare qu'un témoin raconte une dispute prise au hasard, survenue une semaine avant le crime, et que la piste s'avérait exacte. Mais il fallait bien commencer quelque part. Car il fallait bien l'avouer, en l'état actuel, ils n'avaient rien. Pas le moindre début de piste. Pas la plus petite ébauche de soupçon. Rien.


Dernière édition par Tim Mondshmetterling le Ven 23 Jan - 11:59:36, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Entretien avec un assassin   Entretien avec un assassin EmptyDim 18 Jan - 18:59:37

[HJ: Désolé pour le temps de réponse... Neutral ]

À observer les gens, comme ça, on apprenait rapidement à décelé qui vous croyait et qui se moquait de vous. On pouvait facilement repérer les boulets ou plus naïf avec qui jouer au pantin. Dans ce cas-ci? Il aurait dit qu’ils étaient tous les deux un peu naïf sur ce coup. Ils semblaient croire ce qu’il voyait du gamin. Du moins était-ce ce qu’il pensait.

Il cessa brusquement de pianoter sur le bras du fauteuil pour sagement poser sa main, immobile, sur sa cuisse toute maigrichonne. Ses yeux de jais, curieux, voir même fasciner ne cillait jamais. On aurait dit qu’il cherchait désespérément à lire dans les pensées de ses interlocuteurs. Il se demandait ce qu’ils pouvaient bien s’imaginer de lui, en cet instant même? Quel genre de personne croyaient-ils qu’il était? Un être sans émotion? Assez indifférent pour « paraitre » se foutre du décès de sa belle-mère? Un gamin sans scrupule ni remords d’aucune sorte? Un morveux de l’espèce des serpents, comme il semblait tant l’indiquer de par ce caractère froid et peu amical envers eux? Si c’était ce qu’il croyait tant de lui, ils allaient avoir des surprises… Il n’avait pas fini de jouer avec eux…Le jeu ne faisait que commencer.

Le jeune garçon resta buté, soudainement, une forte expression de résignation se peignant soudain sur son visage. Ils n’auraient pas pu trouver mieux pour les torturer mentalement? Et se n’était pas les questions qui manquaient, lui-même s’en posant dès lors énormément. Il passa d’un coup de la résignation à la curiosité, sans prévenir, penchant la tête un peu de côté, cela lui donna un air encore plus innocent et naïf. Il se mordait la lèvre inférieure, paraissant vouloir demander quelque chose. Quelque chose qui pourrait être ou ne pas être indiscret, tout dépendant de la manière dont les deux hurluberlus allaient le prendre s’il posait la question à proprement parlée. Il glissa une main sur sa joue, dardant ce regard fortement pétillant, brillant, voire même fasciner, tout dépendant, encore une fois, de la manière dont on daignait prendre sa façon qu’il avait de regarder les gens qu’il avait en face de lui. Il allait craquer, il allait finir par la poser cette maudite question de malheur, c’était presque trop évident, juste à voir la manière dont il agissait. Ça le brulait, l’enviait de répondre, non pas aux questions qu’on lui posait, mais carrément par autre chose.

Ça le faisait bien, non? Répondre aux questions par une autre question. Il avait été évasif parce qu’il n’était pas au courant de l’emploi du temps de la folle aux cheveux poivre et sel. Il avait été flou dans ses réponses parce qu’il ignorait pour elle avait voulu le prendre sous son toit. Et non, il n’était pas soulager qu’elle ne fut plus. Où irait-il? Ça aussi, il aurait pu leur dire. Sauf qu’ils semblaient croire, de part cette unique intensité fort étrange dans leur prunelles, qu’il s’en fichait. Non, en fait, il était convaincu que c’était ce qu’ils croyaient de lui. Lui-même aurait agit de la même manière. Sauf que, dans ce cas-ci, le petit serpent était un comédien parfait, sans défaut d’action dans son jeu.


« … »

Mais c’était quoi, ça? C’était quoi cette manie de se la fermer au mauvais moment? Il n’y arrivait pas, tout simplement. Ce qu’ils ne savaient pas, et bien… Et bien le fait qu’il ait été malmené un bon moment de sa vie le rendait muet. Il ne paraissait jamais nerveux, comparé beaucoup d’enfants ayant pu être maltraité. Non, dans son cas, c’était le silence oppressant qu’il offrait aux gens avec qui il essayait de discuter un tant soit peu. Il était enfermé dans un mutisme, ce qui l’amenait automatiquement à mentir rapidement, lorsqu’on abordait de trop près ce sujet.

Ça, c’était le vrai lui. Pas celui qu’il cachait aux yeux des deux cocos amusants qu’il avait sous les yeux en cet instant. Le vrai lui était quelqu’un de plus attachant, de plus sympathique que ce qu’il s’efforçait de démontrer de lui. Il semblait toutefois avoir disparu. Le garçon semblait avoir commis le meurtre de sa propre personne depuis bon nombre d’années déjà. Il avait assassiné son vers lui le jour où on l’avait lâchement abandonné au froid de l’hiver… Pourquoi cette femme l’avait recueillit? C’était sans aucun doute bien plus par pitié que par compassion pour un enfant comme lui. Déjà à cette époque, il n’était pas spécialement fort physiquement parlant, mais depuis, il se laissait dépérir. Son état était devenu très lamentable uniquement au cour de la dernière année. Parce qu’elle savait qu’il était sur le point d’avoir onze ans et qu’elle ne voulait pas se retrouver seule, elle l’avait poussé à bout de nerfs, au point de le rendre si nerveux qu’il n’avalait plus rien. Depuis, même à Poudlard, il entretenait cette maladie mentale qu’était l’anorexie…


« Ça… Ça ne serait pas plus simple d’utiliser la légilimencie et le véritacerum? Parce que… parce que rien ne vous dit que je n’invente pas des histoires pour vous faire tourner en bourrique… »

Baffe! Dans les dents! Il venait littéralement de sortir le fond de sa pensée, sans répondre aux questions qui lui avait été posé. Enfin, si, mais non. Il leur offrait l’opportunité de ne pas se casser la tête et d’utiliser les moyens qu’ils leur semblaient utile. C’était, après tout, moins difficile pour lui d’avouer sans en avoir « conscience » qu’avouer et risquer de mentir, même si c’était son intention depuis le début, en fait. Ou pas? Tout devenait vraiment confus, dans son esprit, comme s’il ne savait plus s’il devait ou non ressentir des regrets ou de la tristesse en raison de son geste ou s’il devait s’innocenté. Non, vraiment, il ne savait plus très bien.
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MessageSujet: Re: Entretien avec un assassin   Entretien avec un assassin EmptyMer 21 Jan - 22:28:35

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Dernière édition par Lawrence Hawkesworth le Sam 9 Jan - 23:02:00, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Entretien avec un assassin   Entretien avec un assassin EmptyVen 23 Jan - 12:17:34

Que s'était-il passé ? Depuis ses dernières questions, et avant même qu'il ait eu le temps d'en placer une, l'attitude de ses deux interlocuteurs changea presque du tout au tout, pour l'un comme pour l'autre. C'est du côté de Damien que le changement fut le plus évident, car soudain et radical. Alors qu'il avait tâché depuis le début de se montrer calme et posé, presque indifférent à ce qui se passait, le petit brun semblait s'être soudainement braqué, comme si la question que lui avait posée Tim avait réveillé en lui des sentiments ou des souvenirs qu'il tentait depuis le début de la conversation de dissimuler aux yeux des deux fonctionnaires. Il avait longuement gardé le silence, comme paralysé. Ne savait-il donc pas quoi répondre ? Ou bien n'avait-il pas envie de le dire ? Était-il en train de faire l'aveu silencieux qu'il les menait en bateau depuis déjà de longues minutes ? Alors qu'il lui avait jusqu'ici semblé lire dans le jeu du serpentard, sa conduite se faisait de plus en plus dure à analyser, et le rouge ne savait plus quoi penser. L'interrogatoire prenait un tour inattendu.

Quand il reprit la parole, ce fut pour faire aux deux adultes une proposition qu'il était hors de question qu'ils acceptent, eux qui connaissaient quand même un tant soit peu les lois du ministère. Ce qui n'était pas le cas du gamin. Le veritaserum était soumis à des règles d'utilisation très strictes, et l'utiliser ici, dans l'enceinte de Poudlard, sur un élève, qui était a fortiori considéré comme un simple témoin et absolument pas comme un suspect potentiel, était inenvisageable. Quelles que soient les méthodes parfois expéditives dont Tim faisait usage, il était hors de question qu'il extorque par la force des renseignements à un gamin. Et de toute façon, il ne savait pas utiliser la légilimencie. Il n'avait jamais appris, malgré les propositions régulières de formation au ministère. Il n'avait jamais voulu apprendre, tout simplement. Il répondit à la proposition du gamin par un sourire à la fois amusé et compréhensif. Avec le recul, c'est typiquement le genre de bêtises qu'il aurait pu dire lui-même quand il avait l'âge de Damien.

Ce fut Lawrence qui fut le plus prompt à réagir à cette proposition saugrenue. Il était vrai que le policier ne manquerait pas de vérifier chacune des affirmations du gamin. C'était son travail de flic de ne pas prendre pour argent comptant tout ce que déclaraient les témoins, mais de mener un travail exhaustif de vérification et de croisement des sources, car il fallait être sûr de tout. Hors de question que toute l'enquête dans une affaire de meurtre repose sur une fausse déposition. Mais pour cela, il n'y avait pas besoin de recourir à des artifices magiques. Un peu de bon sens, et surtout beaucoup de travail, sans oublier une dose de chance, étaient bien plus nécessaires. C'était sans doute ce qu'avait voulu signifier Lawrence. Qui avait également raison quand il évoquait les complications qui intervenaient très régulièrement quand on avait affaire à l'administration. L'avocat en était d'ailleurs la preuve vivante, puisqu'il était là justement pour satisfaire les besoins formels du ministère. Ce détail amusa Tim, qui se garda toutefois bien de le relever à haute voix.


« Maître Hawkesworth a raison, Damien. Nous ne te ferons pas ça car cela serait inutile. Il va donc falloir que tu nous dises la vérité. Sans quoi nous le saurons. »

C'est à ce moment que l'attitude de l'avocat changea le plus radicalement. Sans que Tim puisse vraiment comprendre pourquoi, le ton de Lawrence se transforma, se faisant plus proche, moins formel. Sa voix devint également moins froide, elle n'était plus celle du glacial fonctionnaire qui enchaînait les questions sans états d'âme. Et, ce que Tim remarqua le plus rapidement, il s'était mis à tutoyer l'enfant. Alors que jusqu'ici, il l'avait vouvoyé et appelé par son nom de famille. Était-ce Tim qui déteignait sur lui ? Ou s'agissait-il encore d'une consigne du ministère, se montrer plus proche d'un témoin quand on le sentait au bord d'avouer quelque chose ? Toujours était-il que le changement était notable, d'autant plus que le brun s'était mis à son tour à poser des questions, bien que ce ne fût pas son rôle. Le policier ne s'en formalisa pas. Il était tout à fait prêt à laisser son collègue participer un peu à la fête. Quitte à ce qu'il soit là, autant qu'il soit utile !

Il se contenta donc simplement de vérifier une nouvelle fois que sa plume prenait bien fidèlement en notes chacune des paroles que les trois interlocuteurs prononçaient, se mettant en retrait tandis que Lawrence interrogeait Damien.
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MessageSujet: Re: Entretien avec un assassin   Entretien avec un assassin EmptyDim 1 Fév - 16:00:30

Cette étrange impression de se faire lamentablement piéger. Ce n’était certes pas la première fois qu’il se sentait ainsi, seulement… Seulement dans sa situation, il ne pouvait se le permettre. Il avait fixé son regard de cendre, fiévreux, sur l’avocat, comme s’il cherchait l’os. Il y avait toujours un os. Lui qui était si habituer d’en créer, il le savait, tout simplement. Et le changement de comportement de ce gars, à son égard, n’en était que la preuve absolue. Du moins, à ses yeux.

On pu entendre un fort et étrange gargouillis en provenance du garçon qui, au même instant, eut une expression nauséeuse, une moue un peu bizarre, comme s’il aurait eut envie de vomir ou on ne savait trop quoi. Ça, c’était bien un estomac que l’on torturait, qu’on ne nourrissait pas. Ça lui arrivait de temps en temps, et à chaque fois, ça semblait de déconcentrer, comme si son propre corps l’agaçait profondément. Il se haïssait lui-même, se méprisait. C’était, d’ailleurs, presque trop évident, en fait, à voir l’état dans lequel il s’était présenté à la petite réunion.

Il eut bien envie de prendre sa propre défense sur ce qui était de cette tête toute trempée qu’il avait, mais il n’en dit jamais rien. Ce n’était vraiment pas la question du jour. « Pourquoi êtes-vous trempé, monsieur Taylor? » « Parce que je me suis fait attaquer, what else? » Non, décidément, ça ne le faisait pas trop. Il semblait vraiment vouloir les prendre pour une bande de demeurer insignifiants et bêtes, même s’il savait parfaitement que ce n’était pas le cas, qu’il lui faudrait être plus brillant que d’ordinaire s’il voulait sortir de la salle de conférence les mains libres et non liées. Heureusement pour lui, ils ne semblaient pas encore avoir jeté leur doute sur sa personne. C’était déjà un bon début… Peut-être que s’il apparaissait comme le gamin sans chance et blessé qu’il était vraiment il… Non! Hors de question! Menti sur ça aussi, voilà. Il ne pouvait pas être franc. Il ne l’avait jamais été, même avec les suivit que certains « professionnels » avait effectué sur son « mental déréglé ».

Il ne répondit plus rien, se mutant dans ce silence dérangeant, détachant enfin ses yeux des deux hommes pour les poser dans ce vide envahissant. Il eut fortement envie de répliquer une de ces petites phrases qu’il lançait dans le vent, pour piquer ses « adversaire » lorsque le besoin se faisait ressentir, mais il n’en fit rien. Et même s’il paraissait égarer dans ce monde qui n’appartenait qu’à lui, il écoutait, toujours attentif à ce qui se passait autour de lui. « Une question à la fois, merci! » eut-il envie de gueuler, sans rien dire, gardant toujours tout pour lui. Il fallait dire que c’était ce qui faisait de lui un air au caractère particulièrement explosif, parce qu’il gardait pour lui ce qui le dérangeait jusqu’à ce qu’il y ait la goutte de trop qui fait déborder le vase… C’était aussi ce qui était arrivé, cette nuit là. Était-ce vraiment ce qu’il avait souhaité, la tuer? La voir mourir? Non, pas vraiment, même si tout de son comportement disait le contraire, il regrettait amèrement. Et même s’il disait qu’il avait eut peur d’elle, en cet instant fatidique, ça ne changerait rien parce que personne ne se préoccupait d’un être tel que lui.


« Ça va, hein… c’était une question comme une autre… Pas obligé d’en faire toute une histoire…» avait-il finit par lâcher, en marmonnant de manière presque incompréhensible, pour lui-même plus que pour eux, n’ayant pas cherché à se faire comprendre.

Les questions… Ah, oui… Bien sûr… C’était son tour de répondre, s’il avait bien compris? On répondait à la sienne, il lui fallait donc répondre aux leurs. Ils en demandaient trop à la fois pour l’esprit perturbé du gamin, lui rendant cette analyses du jeu un peu plus complexe que ce qu’il avait prévu, dès le départ, en mettant les pieds dans cette pièce. Réfléchir, réfléchir… C’était ce qu’ils lui demandaient de faire, en cet instant même. Réfléchir… Il ne savait pas très bien quoi leur répondre… Réfléchir…

[Flash Back]


Il y avait un petit garçon, âgé de quatre, peut-être cinq ans, sur le bord du trottoir, pleurant à se vider toutes les larmes du corps. Qu’est-ce qu’il faisait là? C’était à se le demander. Ho, quelques passants ont bien voulu s’approcher de lui, mais aucun ne trouvait place à ses yeux. Effrayé par cet univers qui n’était pas le sien, avec comme seul bagage cette petite valise contenant un doudou qui dépassait et autre bagatelles futiles de ce genre. Chose peu étonnante, rien ne semblait le calmer. Il y eut cette femme, tout vêtu de fourrure animale qui s’était approché de lui, à son tour, tentant sa chance auprès de l’enfant comme beaucoup avant elle. Elle s’était penché vers lui, avait essuyé du revers de la main sa joue droite, trempée. Un geste qui le fit taire, d’un seul coup, paraissant l’étonner. [Passage à vide…]

[Fin]


Le garçon paru brusquement retomber les deux pieds sur terre, relevant son regard vers le policier, toujours planté devant lui, lui jetant un air un peu hébété comme s’il ne comprenait plus rien, d’un seul coup. Il paru quelques secondes vouloir leur demander de répéter gentiment pour la tête en l’air qu’il était par moment, mais n’en fit rien, toujours cloîtré dans son mutisme. Il était facile de lire en lui comme dans un livre ouvert. Du moins lorsqu’il réagissait de la sorte, du moins lorsqu’il s’enfuyait vers un monde tout autre, qu’il semblait avoir oublié. Oublié… En effet, c’était le cas. Son cerveau semblait avoir voulu effectuer un ménage de tout ce qui pouvait être douloureux pour le garçon. Résultat? Ses souvenirs étaient brisés, il manquait des morceaux, il ignorait certaines choses qu’il aurait pourtant dû savoir. Il restait là, les yeux un peu étrange, poser sur ses interloquteur, paraissant des plus confus, à cet instant précis.

« C’était quoi… les questions? »

Et voilà. Il avait décroché. Il s’était complètement déconnecté de la réalité qui l’entourait. Ce n’était pas la première fois que ça lui arrivait, mais en une situation comme celle-ci, oui. Il semblerait que ce qu’on lui demandait de faire remuait certaines choses dans sa petite tête d’écervelé, et que donc, il en perdait toute contenance.
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MessageSujet: Re: Entretien avec un assassin   Entretien avec un assassin EmptyMer 4 Mar - 22:51:31

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Dernière édition par Lawrence Hawkesworth le Sam 9 Jan - 23:11:31, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Entretien avec un assassin   Entretien avec un assassin EmptyVen 13 Mar - 9:40:36

Pendant un long moment consécutif à la dernière réplique de Tim, aucun bruit ne se fit entendre dans la vaste salle de conférences, à l'exception de la plume magique corrigeait quelques fautes d'orthographe dans la déposition. Le policier fixa intensément son témoin, comme pour tenter de percer à jour ce qui lui passait par la tête. C'était la deuxième fois qu'il s'emmurait dans un silence profond, comme s'il se déconnectait de la réalité de l'interrogatoire. Et Tim n'aimait pas ça. Il n'aimait pas qu'on ne l'écoute pas, il n'aimait pas qu'un plan ne se déroule pas comme prévu. Or en l'occurrence, il avait organisé une stratégie, préparé son interrogatoire, avec comme objectif final d'apprendre tout ce qu'il avait besoin de savoir. Il fallait avancer. Et là on n'avançait pas. La faute à ce gamin peu coopératif qui semblait être aussi présent mentalement dans la salle de conférences de Poudlard que dans la jungle patagonienne. Il y avait sans doute une très bonne raison à cela, mais ça ne limitait pas l'agacement que ressentait le policier.

De son côté, Lawrence semblait prendre la chose avec beaucoup plus de sang-froid. Quand le gamin ressortit de sa léthargie et agit comme s'il avait complètement oublié ce qu'il faisait là, l'avocat réagit posément, appelant un elfe de maison et lui demandant un verre d'eau, remède minimal au mal qui semblait ronger Damien. Gardant ses yeux fixés sur le Serpentard, il semblait l'encourager à reprendre sa déposition, sans pour autant le forcer à s'y mettre immédiatement. Lawrence n'avait pas l'air de vouloir bousculer leur témoin, ce qui était sans doute la procédure la plus acceptable. Mais il tenait tout de même à ce que cet entretien se poursuive. Tim commençait à comprendre le mode de fonctionnement de l'avocat : celui-ci n'allait rien lâcher, il ne quitterait pas Damien des yeux avant que celui-ci ne lui ait donné toutes les informations dont il avait besoin. En un sens, le policier était impressionné par la volonté et l'opiniâtreté de son collègue.

Cependant, quelque chose au fond de lui qui n'avait rien à voir avec un quelconque tact lui disait qu'il valait mieux que cet interrogatoire se termine. Il le sentait, le gamin s'était braqué, et avait atteint un point de non retour. Il ne suffirait de quelques questions complaisantes et d'un verre d'eau pour le ramener à la réalité et le faire se replonger sans encombres dans des souvenirs douloureux. L'entretien de ce jour n'avait donc pas été bien fructueux, mais c'était un début, un premier contact. Du point de vue de Tim, l'enquête ne faisait que commencer. Il espérait que Lawrence comprendrait cela.


« Ça suffit pour aujourd'hui, Damien. »

Tim n'accorda pas un regard à son collègue, devinant que celui-ci devait lui lancer un regard désapprobateur. Ce ne serait pas encore aujourd'hui qu'ils auraient les réponses à leurs questions. Il faudrait, pour cela, plus de temps, de nouvelles rencontres, sans doute avec d'autres personnes. En matière criminelle, la prudence et la patience étaient des alliées précieuses. Et Tim sentait que si cet entretien se poursuivait, quelqu'un, lui le premier, en manquerait. Mieux valait revenir.

« Peux-tu relire et signer ta déposition, s'il te plaît ? »

D'un coup de baguette, la plume s'arrêta, et vint se ranger sagement à sa place, puis le parchemin s'envola pour atterrir juste devant Damien, de manière à ce que celui-ci puisse le lire à son aise. Un nouveau mouvement du poignet de Tim et sa cape vint s'enrouler autour de ses épaules. Pour lui, c'était clair, l'entretien était terminé, et il fallait à présent partir au plus vite. Il avait tout de même réussi à glaner quelques informations, notamment sur le profil psychologique de Damien, et il lui revenait maintenant de les utiliser au mieux. Mais pour cela, il lui fallait retrouver le calme de son bureau au ministère.

« Nous nous reverrons très bientôt, je pense. »

C'était sa façon à lui de dire au revoir. Et aussi de signifier au gamin qu'il n'en avait pas fini avec lui. La prochaine fois qu'on parlerait à Damien de l'affaire, ce ne serait probablement Tim qui l'interrogerait, mais plutôt des membres du département de la Justice spécialisés dans la psychologie. Il espérait que de cette manière, il en apprendrait de nouveau beaucoup sur les relations entre le Serpentard et sa belle-mère. Toujours debout au milieu de la salle, Tim attendait que son collègue le suive pour saluer Damien et prendre congé.

[désolé pour le temps de réponse... et pour la qualité de post]
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MessageSujet: Re: Entretien avec un assassin   Entretien avec un assassin EmptyLun 16 Mar - 17:48:00

L’adolescent n’obtient finalement jamais de réponses. Le genre : « On ne répète pas! T’avais qu’à écouter, petit nabot! » Du moins s’était-il un peu attendu à cette réponse-ci… qui ne fusa jamais de la bouche de l’un ou de l’autre. Qu’est-ce qu’il devait donc en conclure? L’enfant observa des yeux chacun des gestes qu’effectuait l’avocat, un brin de curiosité brillant dans le fond de ses prunelles de jais. Qu’est-ce qu’il cherchait à faire exactement, en appelant une elfe de maison dans la pièce? Ce dernier quitta sous les ordres plus ou moins clair de l’homme. Un verre d’eau? Quoi? Maintenant? Il n’aurait pas pu attendre que l’entretien ne soit fini pour ça? Pour assouvir ses petits caprices, tiens, pourquoi pas? Une tasse de thé avec ça? Absurde. Le jeune garçon ne rajouta toutefois pas le moindre commentaire, entendant simplement dans le silence, les yeux fixé sur l’homme en question. On aurait dit qu’il faisait justement tout pour agacer l’autre, tout aussi présent.

Lorsque finalement l’elfe revint avec la commande, et que l’avocat posa le verre en question devant lui, sur la table, ce fut un regard déconcertant de la part de l’adolescent qui l’accompagna dans se geste. S’il s’était attendu à cela… De mieux en mieux! Pire! Il avait demandé ça pour lui… Comme s’il n’avait d’autre préoccupation que sa personne! Le garçon s’apprêtait à répliquer au quart de tour, cherchant le ton le plus acide qu’il pouvait employer à l’égard de quelqu’un mais fut bien asse vite interrompu. Le petit flic venait de parler, quel chance…

S’il avait prit la parole, c’était, finalement, pour le congédier lui et lui dire de foutre le camp, dans ses termes propres et presque trop poli à son goût. Il paraissait… agacé? Était-ce lui qui le mettait dans un tel état mental? Peut-être. Peut-être parce qu’il ne lui avait pas dit ce qu’il voulait entendre. Alors pourquoi ne pas insister? Le chasser, comme ça, était chose plutôt ridicule, aux yeux du gamin. L’adolescent suivit des yeux la feuille qu’on fit glisser vers lui, dans le but qu’il ne la signe et ne la remette au policier. Lire? Oui, bien sûr… Comme s’il n’était pas certain de ce qu’il avait dit. Il posa le bout de la plume sur parchemin lorsque la voix de l’homme s’éleva de nouveau, provoquant chez le garçon un mélange de frustration refoulée et d’amertume. Il défia du regard le petit flic pour que celui-ci ne lui fasse une belle démonstration de son manque de patience à son égard, cherchant délibérément les ennuis. Se revoir? Ouais, il pouvait toujours courir celui-là… Une chose était certaine, Damien ne le chercherait pas. Il baissa finalement les yeux, traçant son nom sur e parchemin, sans se préoccuper de sa calligraphie laissant vaguement à désirer. Il n’était pas un artiste, après tout…


« C’est ça… » lâcha-t-il en même temps qu’il déposait la plume et se levait de son siège, sentant un douleur agaçante au niveau de ses jambes qui n’avait, depuis qu’il s’était installé là, pas bougées une seule fois. Il ne cacha pas son agacement face à la situation. Ça n’en valait pas la peine. Ils voulaient faire et établir un profil détaillé de lui? Soit, il ne mentirait donc pas sur ce point. Ils pourraient ainsi dire : « Il était énervé, ennuyé, non coopératif… » et bref, tout ce qui s’en suit.

Il lança un dernier regard, étrangement anéanti, à l’avocat avant de quitter les lieux, sans demander son reste à personne, sans vraiment prendre la peine de les saluer ni un ni l’autre, trop absorbé par ses propres pensées dévastatrices. Ouvrant la porte, sans plus attendre, il se retrouva à l’extérieur de la salle de conférence. Dans un soupir, il s’adossa au battant maintenant refermé, qui le séparait désormais de leur monde d’adulte. Son regard s’attarda toutefois sur deux étudiants, beaucoup plus âgés que lui, qui le fixèrent avec curiosité.


« Quoi! Qu’est-ce qu’il y a? Vous n’avez vraiment rien de mieux à faire? »

Le garçon grogna avant de se redresser pour s’avancer de quelques pas vers l’intrus dans ses pensées. Ou plutôt les deux intrus, dont l’un ne faisait qu’observer sans dire le moindre mot. Le serpentard les défia du regard d’essayer de dire ou de répliquer quelque chose. Chose qu’ils firent aussitôt, en fait, à sa plus grande exaspération :

« Qu’est-ce que tu foutais là dedans? Y’a pas de conf… »

Un bruit claquant, d’un point percutant un visage, fut entendu dans le couloir. Non, vraiment, le serpentard n’était pas du tout d’humeur à se faire questionner davantage, et encore moins par des crétins comme ceux-ci. Sans faire ni une ni deux, alors que les voix commençaient de nouveau à s’élever, alors que le compagnon de l’autre se mettait à gueuler sur le première année en le traitant de tout les nom, ce dernier fila, sans demander son reste, le visage crispé et buté pour disparaitre dans les couloirs…

[Voilà! Topic terminé pour moi, merci à vous deux pour le RP ^^]
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MessageSujet: Re: Entretien avec un assassin   Entretien avec un assassin EmptyMar 24 Mar - 16:10:10

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Dernière édition par Lawrence Hawkesworth le Sam 9 Jan - 23:11:56, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Entretien avec un assassin   Entretien avec un assassin EmptySam 2 Mai - 15:02:33

[hé mais faut m'envoyer des mp d'insultes quand je suis à ce point en retard... j'avais oublié ce topic ^^ du coup je conclue]

Comme Tim s'y était plus ou moins attendu, le gamin ne protesta pas quand on lui signifia la fin de l'entretien. Il ne prononça pas un mot, se contentant d'obéir et de venir signer sa déposition. Sans l'avoir lue outre mesure, comme si cela ne l'intéressait pas. C'était encore un élément que le policier avait remarqué dans le comportement très décalé de Damien : toute cette histoire semblait l'ennuyer profondément, ou au moins feintait-il le détachement dès qu'il en avait l'occasion. Car ses réactions excessives à certaines questions ou à certains souvenirs laissaient penser qu'il n'était pas si indifférent que ça à l'enquête. Que fallait-il en conclure ? La réponse viendrait plus tard, bien plus tard. Pour l'instant, tout ce que pouvait faire le policier, c'était laisser partir le Serpentard, quoi qu'il marmonne entre ses dents. Qu'il le veuille ou non, il entendrait de nouveau parler de département de la Justice.

Une fois le gamin parti et la large double porte refermée, Lawrence se tourna vers Tim, affichant un air peu convaincu. En effet, cet entretien n'avait pas eu la réussite probablement escomptée par ses supérieurs. Mais il allait falloir faire avec. D'abord parce qu'il n'avait pas le choix. Ensuite parce qu'après tout, tout n'était pas à jeter dans cette première rencontre. Tim avait déjà pu commencer à se faire une idée de la personnalité du jeune garçon, et cette première impression serait bientôt confirmée ou infirmée par les experts du ministère, qui n'allaient désormais pas manquer de l'examiner. Peut-être cela révèlerait-il quelque chose, n'importe quoi. Quelque chose qui ferait démarrer l'enquête, qui dévoilerait une piste. Ça n'était plus du ressort ni de l'avocat ni du policier.


« Il faudra bien que ça suffise... Et puis ça n'était pas si mauvais que ça. Je compte bien en effet faire appel aux psychologues du ministère. Votre appui ne sera pas de trop. »

C'était sa façon à lui de dire « oui, je fais appel à vous maître Hawkesworth, et vous remercie du fond du cœur pour votre aide ». Mais son humeur n'était pas exactement aux démonstrations excessives de reconnaissance. Cela viendrait peut-être un jour, mais son esprit était pour l'instant tout tourné vers l'enquête. Pendant que Lawrence scrutait des yeux et des oreilles la porte de la salle pour déterminer la provenance des cris et des injures, Tim se replongea d'ailleurs dans la déposition de Damien, comme si elle allait dévoiler quelque chose de nouveau. Il fallut cependant se rendre bien vite à l'évidence : il n'y trouverait rien, ou en tout cas pas maintenant. Il lui faudrait l'étudier plus en détail plus tard, à tête reposée, dans son bureau du ministère, en compagnie d'une bonne quantité de café.

Il releva la tête de son parchemin quand son collègue lui annonça, l'air amusé, qu'ils ne se reverraient probablement plus. Voilà qui était une bonne nouvelle... Non pas que Tim ait quoi que ce soit à reprocher à Lawrence, mais cela signifiait que celui-ci considérait que sa présence n'était plus utile. Et donc que Tim était un adulte responsable et professionnel. C'était peut-être stupide, mais gagner de la sorte la considération de quelqu'un d'aussi respectable que Lawrence, surtout après tout ce que Lacey lui en avait dit, lui faisait extrêmement plaisir. Si tout le monde au ministère pouvait être du même avis, sa vie n'en serait que plus simple...


« Je vous remercie. Si vous pouviez également laisser un mot à Mahoney à ce sujet, ça m'arrangerait. »

A son tour, Tim sourit à cette proposition stupide d'expliquer au vieux chef de la police magique qu'il avait sous sa juridiction des adultes capables de réfléchir et d'agir par eux-mêmes. Il ne semblait toujours pas avoir intégré cette donnée, ce qui se traduisait régulièrement par des décisions comme celle d'assigner un chaperon à un policier en opération, et qui de toute évidence déplaisaient fortement à celui-ci.

Il semblait que l'entrevue était terminée. Il était plus tôt que prévu, ce qui laissait à Tim le temps de relire la déposition de Damien et de s'aérer quelques temps avant de retourner à Londres. Il balaya une dernière fois la salle du regard, vérifiant qu'ils la laissaient dans le même état que celui dans lequel ils l'avaient trouvée. Par courtoisie, et parce que cela avait été prévu de la sorte, Tim marmonna une formule qui fit apparaître sa fidèle mangouste argentée, qui fila tout droit vers le bureau de Dumbledore, avec pour mission de lui dire que l'entretien était terminé et que tout s'était bien passé. Refermant la porte de la salle de conférences derrière lui, Tim avisa son collègue, lui aussi sur le départ.


« Hé bien, au plaisir. On se recroisera sans doute au bureau. »

Et sans plus de cérémonie, le policier pressa le pas jusqu'à la sortie du parc, d'où il transplana.

[merci à tous les deux !]
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