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 Déambulation nocturne [libre] [Cimetière]
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MessageSujet: Déambulation nocturne [libre] [Cimetière]   Déambulation nocturne  [libre] [Cimetière] EmptyMer 20 Fév - 12:49:44

Un corbeau noir se posa sur un piquet de bois à l’orée d’une forêt, non loin d’un petit manoir solitaire. Satisfait le sombre oiseau poussa un cri strident, attendant que l’une des fenêtres ne s’ouvre pour le laisser entrer, ce qui ne sut tarder. Excalia attendait impatiemment son noble messager. Malheureusement, il ne lui ramenait aucune réponse. D’après la mine satisfaite de son emplumé, elle sut que le parchemin avait été remis en main propre, selon ses instructions à l’homme qui lui avait confié une mission aussi importante et délicate que celle de recueillir le plus d’informations possibles sur la famille McBrien. Cette tâche s’était avérée beaucoup plus facile qu’elle n’y paraissait, et la jeune femme n’avait depuis plus aucune tâche ordonnée par son maestro à exécuter. Bien évidemment, elle n’avait encore exploré tous les trésors que feu son regretté paternel avait dissimulé un peu partout dans le manoir, et bien que cela en plus de la décoration qui était intégralement à refaire lui prit beaucoup de temps, la brune se gardait quelques heures le soir, au calme. Elle caressa doucement la tête du corbeau, les yeux perdus dans le vague.

Puis soudainement, elle se redressa, ferma la fenêtre d’un claquement sec et tourna les talons. Elle prit la direction de son dressing et entreprit de se changer, troquant son noir de travail contre une robe, ses baskets contre des chaussures fines. Jugeant que son apparence était convenable, elle saisit sa cape noire liserée de délicats fils d’argents et sortit, la baguette dans sa poche. L’air frais du dehors vint heurter son visage, mais sans violence, plus comme la douce caresse d’un amant que comme le coup de fouet du coche pour faire aller son cheval. Le corbeau perché sur son épaule, Excalia fit quelques pas, indécise.
En effet, si l’héritière avait envie de sortir, Londres ne la tentait guère. Elle trouvait cette ville d’un inintérêt déroutant, comparé à la froide Helsinki à laquelle elle s’était habituée durant les dernières années. Si quelques semaines plus tôt elle s’y était rendue par curiosité, l’envie lui avait passé d’y retourner. Le pub du vieux Tom était aussi crasseux que le barman de la Tête de Sanglier, l’allée des Embrumes lui semblait une bien pâle copie des quartiers sombres de la ville finlandaise, et à part ça, il ne restait pas grand chose d’intéressant, pour ne pas dire rien. En cette soirée de janvier, la magicienne avait besoin de calme mais pas de tristesse, de solitude mais pas d’ennui.

Le seul endroit qu’elle connaissait, capable de lui offrir ce qu’elle recherchait n’était autre qu’un cimetière. Celui de Londres ne la tentait pas, parce que trop fréquenté par de petits sorciers qui jugent leur valeur au nombre de fois ou ils tressaillent en traversant la demeure éternelle de vieux morceaux d’os en décomposition. Montrer à ces poules-mouillées indignes de porter de nom de sorcier ce que signifie avoir peur n’était pas pour déplaire à Excalia, et c’est avec grand plaisir qu’elle projetait de se livrer à telle activité, mais pas ce soir-là. Il lui fallait quelque chose de plus simple, moins physique, moins agité aussi. C’est donc tout naturellement que ses pensées se tournèrent vers Godric’s Hollow. Un village moldu si fort imprégné de magie, l’endroit qui avait vu le Lord choir aussi lamentablement qu’une serpillière mouillée. Sans compter que le cimetière dont il était pourvu était aussi riche en tombes de personnes célèbres qu’une fourmilière en fourmis. L’endroit idéal pour une étudiante en histoire, lors d’une sortie nocturne. La jeune femme fit un pas encore et transplana. Elle reprit pieds un instant plus tard dans une allée sombre pavée de pierres usées.

Les étoiles brillaient suffisamment fort, très loin au-dessus de sa tête pour qu’elle n’ai nul besoin de sortir sa baguette, ce qui ne l’empêchait pas de garder cette dernière contre sa main, bien au chaud dans sa poche. On ne sait jamais quelles rencontres l’on peut faire, à une heure ou les fillettes dorment sur leurs deux oreilles depuis quelques temps déjà, et rêvent du prince charmant. Excalia n’avait jamais fait de songes aussi stupides, et n’avait pas besoin non plus d’un futile prince, étant elle-même de noble lignée. Prenant une grande inspiration, elle s’avança, le pas assuré. Un petit vent se leva, comme pour accompagner la demoiselle d’une petite musique agréable. Elle sourit et se retrouva rapidement sur la place du village. Drôle d’endroit pour une Serpentarde adepte de magie noire et meurtrière de son géniteur. Pas vraiment l’endroit ou l’on se serait attendu à trouver une sombre personnalité, mais plutôt un héros de l’envergure de ce cher Gryffondor. Quelle ironie !

Sans s’attarder, l’héritière de Morgane passa rapidement et en arriva bien vite à pousser le petit portail noir du cimetière. Ce dernier crissa sur ses gonds mal huilés, comme s’il avait été abandonné et oublié de tous depuis longtemps. Peu probable… Excalia sourit de nouveau, laissant la lumière des étoiles se réfléchir sur ses dents d’une blancheur parfaite. Elle s’immobilisa un instant, et fit passer son corbeau sur son poignet.


_ Mon bel ami, je crois qu’il est temps de te dégourdir les ailes.
Va Echtach !


L’oiseau noir inclina la tête, étendit ses ailes et s’envola sans se faire prier. Il adorait partir en promenade avec sa maîtresse, surtout lorsque cette dernière le laissait agir à sa guise. La jeune femme le regarda s’éloigner, puis commença à déambuler de ci de là, s’arrêtant parfois devant une pierre pour en déchiffrer les lettres que l’érosion avait effacées.
Soudain, le cri d’un corbeau lui fit tendre l’oreille. Echtach avait repéré un sorcier, et la prévenait que quelqu’un s’approchait. Excalia ne modifia pas son comportement. C’est penchée au-dessus d’un monument qu’elle entendit enfin des bruissements de pas derrière elle. L’individu avait mis de longues minutes à la trouver, à compter bien sûr qu’il l’ai vue. Peut être que finalement un peu de compagnie ne lui ferait pas de mal…


Dernière édition par Excalia Pendragon le Mer 20 Fév - 12:50:55, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Déambulation nocturne [libre] [Cimetière]   Déambulation nocturne  [libre] [Cimetière] EmptyJeu 25 Déc - 22:53:45

Ambre marchait d’un pas cadencé, en direction du cimetière. Qu’est ce qu’elle fabriquait à Godric Hollow ? Rien de bien méchant, elle était venue rendre visite à une vieille connaissance. Une sorcière chère à ses parents, globe trotteuse, qui un jour était venue en Inde, dans l’ashram dans laquelle elle vivait avec d’autres enfants. La jeune femme avait à peine une vingtaine d’années, tandis qu’Ambre n’avait que 8 printemps, mais la douceur de la visiteuse, et son savoir avaient su briser la carapace de la fillette, et elles s’étaient rapidement appréciées. Ambre était alors toujours sur les talons de l’étrangère prénommée Jessie… Puis celle-ci avait du rentrer chez elle. Et si Ambre en fut très malheureuse au début, son jeune âge lui permit d’oublier, sous un certain point, la jeune femme.

Quelle ne fut pas sa surprise lorsqu’elle reçut un hibou lui annonçant le décès de son amie. Celle-ci avait fait une chute mortelle lors de son ascension d’une montagne dont Ambre avait oublié le nom. La fillette n’ayant pas pu assister aux funérailles, s’était à peine décidée à aller rendre hommage à Jessie… Et c’est ce qu’elle avait l’intention de faire, alors qu’elle évoluait dans les ruelles tristement désertes du village, un bouquet de fleur à la main. La fillette portait un saree blanc, – le blanc représentant chez elle le deuil – qui contrastait avec la couleur chocolat de sa peau. Elle était pieds nus, et ses cheveux lâchés tombaient en cascade sur ses épaules jusqu’au bas de son dos.

La petite marchait d’un pas rapide, rythmée par le tintement léger des grelots qui ornaient les bijoux qu’elle portait aux chevilles… A ce moment là, de discrets flocons glacés tombaient sur le village en une pluie argentée, pour le plus grand plaisir de la fillette. Elle était totalement en opposition avec l’environnement, habillée comme sortie d’un recueil de légendes indiennes, et ce sous la neige… Mais cela lui était égal, elle tenait à rendre un hommage digne de ce nom à cette amoureuse de l’Inde que fut Jessie…

Perdue dans ses pensées, elle se fichait pas mal de ce que les gens pouvaient bien penser de ce tableau, elle marchait droit vers le cimetière. Apparemment sûre d’elle. Cependant, elle se figea devant la grille du cimetière, en entendant un cri d’oiseau qu’elle identifia comme étant un corbeau. Levant la tête, elle le vit survoler le cimetière, se dirigeant droit vers un manoir solitaire. La fillette profita de ce « retour à la réalité » pour réfléchir un peu à ce qu’elle était en train de faire. Elle ne savait plus vraiment si elle avait réellement sa place dans ce cimetière. Jessy était la seule personne qu’elle connaissait à avoir été enterrée ici. Et de cette Jessy, elle n’en avait plus entendu parler jusqu’à ce hibou… Avait-elle véritablement le droit de venir lui rendre hommage ? La fillette secoua la tête. Après tout, si elle était venue jusqu’ici, c’était bien qu’elle en ressentait à défaut peut-être du besoin, l’envie… Aussi, elle décida d’entrer.

Le grillage grinça violemment, glaçant le sang dans les veines de la jeune fille. Mais elle ne se laissa pas démonter et entra d’un pas définitivement résolu. Il était apparemment vide, ce cimetière. Mais elle vérifia cependant machinalement la présence de sa baguette sous la blouse de son saree. Elle s’avança dans les allées grossièrement pavées, puis s’arrêta. Au centre du cimetière, elle venait de tomber sur le nom de son amie Jessie Wright gravé sur une des pierres… Elle inspira profondément, avant de s’agenouiller.

Ambre se releva précipitamment en voyant ses cheveux tomber devant elle : elle venait tout juste de réaliser qu’elle n’avait pas attaché ses cheveux, chose qui constituait un manque de respect dans les coutumes de son pays. Elle dénoua alors le ruban qui encerclait joliment son fin poignet, et tressa rapidement et grossièrement ses cheveux. Le résultat, sans être moche, restait bancal, et la natte menaçait de se défaire à la moindre brise trop puissante. Puis, elle l’attacha avec le ruban, et s’agenouilla de nouveau.

Elle entreprit tout d’abord de changer les fleurs, ayant avisé quelques instants plus tôt le vase en porcelaine bleu pâle, dans lequel pendaient lamentablement des fleurs séchées. Elle les retira délicatement, pour les remplacer par les siennes. Puis, elle ferma les yeux et, profitant de la piété du lieu, pria quelques instants pour le repos de l’âme de Jessie. Puis, elle se redressa, et après avoir regardé une dernière fois le nom gravé sur la pierre, comme pour se persuadé de sa réalité, Ambre se remit en marche, non sans frissonner légèrement sous les flocons glacés, semblant tout juste réaliser qu’il faisait froid, et qu’elle n’était pas habillée convenablement pour ce genre de température…

La jeune fille se figea à nouveau, en entendant, pour la seconde fois le corbeau. Mais tout près cette fois-ci. Il lui semblait que cela venait de l’entrée du cimetière. Sa méfiance habituelle la poussa à tirer promptement sa baguette, car à cette heure, qui sait quelle type de rencontre l’on pouvait faire dans un lieu pareil. C’est seulement à cet instant qu’elle réalisa le caractère incongru et quelque peu risqué de la situation. Ambre attendit un moment dans cette position, guettant le moindre frémissement… Il n’y avait plus aucun bruit à présent, et la jeune fille s’aperçut qu’elle ne tenait finalement pas spécialement à rentrer…

Alors, avisant un arbre non loin, elle grimpa sur la première branche, gracieusement malgré son accoutrement peu adapté à l’escalade, et s’y installa. Puis, elle tira un petit instrument arrondi de sa blouse, et entreprit d’en tirer quelques notes… Ses doigts couraient sur l’ocarina tandis qu’une douce musique envoûtante s’en échappait. Obnubilée par ce qu’elle faisait, elle ne vit pas la sorcière arriver.

Ambre jouait déjà depuis un moment, lorsque la mélodie enseignée par ses aïeules commença à faire son effet. Les flocons commencèrent à tournoyer autour de l’arbre, doucement d’abord, suivant le rythme de la musique, puis de plus en plus vite, toujours accordé aux fluctuations du rythme. Cela formait une sorte de rideau argenté qui dansait au fil d’une mélodie aux rythmes changeant, mais toujours empreinte d’une certaine mélancolie.
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MessageSujet: Re: Déambulation nocturne [libre] [Cimetière]   Déambulation nocturne  [libre] [Cimetière] EmptySam 27 Déc - 12:56:50

[hj] désolée si ma réponse n'est pas super... mas ça fait assez longtemps que je n'ai pas rp... je me suis aussi permis de faire un peu avancer l'action (de pas beaucoup promis), si ça te gène je peux éditer. Merci d'avoir répondu ... [/hj]

L’individu qui passait non loin d’elle ne s’arrêta pas, preuve sans doute qu’il ne semblait pas l’avoir vue, à moins que l’inconnu ne souhaite aucune compagnie, chose tout aussi possible. Avec un peu de chance, il s’agissait d’un simple moldu qui passait son chemin par respect, croyant sans doute que la jeune femme se recueillait sur la tombe d’un proche, triste à mourir de la perte de cet être cher. En fait de membre de sa famille, Excalia était simplement penchée au-dessus de la stèle d’un inconnu. La raison en était simple, la pierre bien que très ancienne et abîmée par le temps, présentait un dessin intéressant, sans doute l’œuvre d’un artisan de talent mort au travail un ou deux siècles plus tôt. Le pauvre homme, sûrement loin de se douter de l’ampleur de son talent avait du vivre dans la misère tout au long de sa vie, voire sa femme et ses enfants périr de la peste ou d’on ne sait quelle maladie. Ironie du sort, cet homme avait été un génie ! Si elle en croyait les ses yeux, elle avait devant elle une œuvre d’art qui aujourd’hui atteindrait un prix astronomique à une vente aux enchères. Un homme richissime se porterait acquéreur, un de ces snobinards qui n’y connaissent rien et il déposerait la pierre dans une vitrine en verre protégée par une centaine de caméras, dans une salle avec des gribouillis qui se voulaient être des tableaux. Au final, il valait peut être mieux que ce chef d’œuvre reste insoupçonné. Au moins elle, avait eu comme certainement d’autres avant elle et aussi certainement d’autres après elle, l’illusion de découvrir un trésor.
Dommage qu’il fasse si sombre, la jeune femme peinait à discerner les détails les plus minutieux et les plus beaux. Il faudrait qu’elle revienne de jour avec un appareil photo. Le dessin reprenait une figure celte très compliquée et modernisée. Excalia se redressa. Oui, elle reviendrait, mitraillerait le tout et montrerait ses clichés à Sayannel. Amoureux du beau, il ne pourrait que la féliciter et l’aider à retrouver l’auteur. Avec un peu de chance, ils retrouveraient le nom de l’artisan et d’autres œuvres et la jeune femme pourrait caser le tout dans une partie de son devoir pour l’Institut…

Que de pensées réjouissantes !

En s’éloignant, la brune put lire une inscription en tout petit en bas à droite, taillé d’une écriture fine et vraiment très belle : « A mon épouse, maintenant et à jamais, avec tout mon amour. » Il aurait tout aussi bien pu écrire qu’il voulait la rejoindre le plus vite possible dans la mort, ça aurait été moins pompeux. D’ailleurs c’était vraisemblablement ce qu’il avait fait si l’on en croyait la date inscrite à côté de son nom. Le pauvre homme n’avait survécu qu’à peine six mois à sa défunte bien aimée. Il avait du vraiment l’aimer de tout son être… Aimer… un sentiment que la jeune femme ne connaîtrait peut être jamais. Oh bien sûr, les Thompson la considéraient comme leur propre fille et l’aimaient en tant que telle mais pour elle ils ne représentaient que bien peu de choses. Elle n’avait jamais réussi à les considérer comme ses vrais parents, sentant que quelque chose de dressait entre eux. Enfant, elle rêvait d’une mère belle à mourir qui lui donnerait tout son amour. Elle avait existé, et l’amour en question avait existé aussi mais malheureusement ça n’avait pas duré. Il était mort avec elle quelques heures seulement après la naissance d’Excalia, emporté par une haine acharnée.
Aimer était un mot qui n’avait pas de sens pour la jeune fille.
Jamais jusqu’alors son cœur n’avait battu un peu plus fort devant un garçon (ou une fille d’ailleurs). Très vite elle s’était enfermée dans une solitude silencieuse, refusant le contact prolongé avec les gens de son âge et ne se liant avec personne.
Elle avait lu un jour qu’aimer signifiait souffrir.
Elle ne voulait pas souffrir, elle ne voulait plus …

L’étudiante fut tirée de ses sombres pensées par une douce mélopée qui s’élevait à quelques mètres de là. La musique était étrange mais captivante, répondant comme en écho aux pensées et sentiments de la brune. Excalia avait totalement oublié l’inconnu qui était entré dans le cimetière après elle et ce retour à la réalité aussi doux soit-il lui fit sentir son erreur. Ne jamais oublier la présence d’un ennemi potentiel était une règle élémentaire de survie. Elle secoua la tête, faisant tourbillonner ses longs cheveux de geais autour d’elle. Quelques flocons s’envolèrent pour retomber quelques centimètres plus loin et fondre paisiblement.
L’héritière quant à elle se dirigea calmement vers l’origine du son, un arbre un peu à l’écart des tombes. Autour de l’arbre un phénomène étrange se produisait et les flocons virevoltèrent d’abord doucement autour de ce dernier, puis de plus en plus vite puis ils calquèrent leur rythme sur celui de la musique.

Le spectacle était tout à fait ravissant.

Il se forma progressivement une sorte de rideau argenté qui ondoyait selon les fluctuations musicales et cachaient l’auteur d’une telle merveille. Excalia resta là, debout à écouter. La mélodie la captivait et semblait ouvrir son cœur. De nombreux souvenirs remontèrent, heureux. Au fur et à mesure, des larmes pointèrent le bout de leur nez au coin de ses paupières ourlées et tombèrent doucement sur ses joues comme autant de perles sous les rayons lunaires. Il n’y avait rien à dire, rien à espérer de plus que cette musique.
C’était juste beau…
La jeune femme resta un long moment qui aurait put paraître une éternité et qui pourtant ne lui sembla durer que quelques secondes, à méditer, à se recueillir. Et la musique cessa. Le rideau de neige retomba peu à peu, et perchée sur les branches, on put bientôt apercevoir une adolescente à la peau mate et en sari blanc. Elle était très jolie, et semblait habitée par sa musique.
Excalia s’approcha un peu, de loin elle ressemblait à un ange et si la jeune femme ne croyait pas que de pareils êtres puissent exister, la petite qui lui faisait face se rapprochait de l’idée qu’on pouvait se faire d’un tel être. La seul chose qu’elle put dire, de sa voix de velours fut une parole gentille. Pour une des rares fois, l’autre l’intriguait et l’intéressait.


_ Bonsoir… C’est vraiment très joli ce que tu as joué…
Vraiment très joli.
Je n'ai jamais rien entendu d'aussi beau...


Elle s’arrêta un instant, s’apercevant seulement que ses joues étaient inondées de larmes. Elle sortit un mouchoir blanc liseré de fils d'argent et s'essuya les yeux avant de poursuivre.

_ Je m’appèle Excalia et toi ?
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MessageSujet: Re: Déambulation nocturne [libre] [Cimetière]   Déambulation nocturne  [libre] [Cimetière] EmptyMar 30 Déc - 12:46:36

HJ : non c’est bien, ne t’en fais pas ! Et puis tu as le droit de faire avancer les choses !! ^^ Par contre, moi, du coup, ça va être un peu plus court que mon précédent post, par manque de temps…
Autre chose. Je pars en vacance pour deux jours. Je ne répondrais donc que Vendredi…

Ambre terminait son morceau, et le rideau d’argent tomba lentement sur le sol, révélant l’arbre nu, et la jeune fille perchée dans ce qui lui restait de branches. La petite fille revint doucement à la réalité, apaisée et heureuse… Comme si la mélodie, avait lentement drainé toute mélancolie de son petit corps frêle. C'était là le principal pouvoir, et la principale raison de sa musique... C’est alors qu’une voix la tira de ses songeries. Elle ne la réalisa pas immédiatement. Ce n’est que lorsqu’elle parla une deuxième fois, pour se présenter, que la fillette sursauta, et tourna la tête vers l’inconnue.

Elle découvrit une grande femme, plutôt jolie et surtout assez jeune qui la regardait. Mais ce qui l’intrigua sans pour autant la surprendre, furent les larmes qui inondaient les joues de la jeune femme. Celle-ci les chassa promptement avec un mouchoir délicat. Ambre lui sourit, dans un premier temps. Puis, elle se redressa, et bondit gracieusement de sa branche pour retourner au sol à quelques pas de la jeune dame.
Elle joignit ses mains sur sa poitrine, comme pour une prière, et se pencha en avant, effectuant ainsi le salut de chez elle. La petite indienne tira alors de son saree un stylo et petit calepin noir, dans lequel elle inscrivit d’une écriture fine et penchée :

« Namaste-ji ! Merci pour le compliment, je m’appelle Ambre… Enchantée Excalia… »

Puis, elle tendit le carnet à la jeune femme, accompagné d’un sourire crispé. Crispé car elle s’attendait à ce qu’Excalia tique, au vu de sa façon de s’exprimer…
Lorsque la femme se saisit de son calepin de velours noir, Ambre baissa les yeux, et regarda ses pieds. Excalia ne parlait plus à cet instant, il n’y avait plus un bruit, et la fillette concentra ses pensées sur cette délicieuse constatation. Elle aimait le silence qui suivait toujours ses performances musicales. Non pas qu’elle était prétentieuse et qu’elle allait considérer que c’était la beauté de ses notes qui créait cette ambiance, non… C’était juste un constat qu’elle faisait à chaque fois, après une démonstration sonore quelle qu’elle soit, la nature semblait présenter un silence différent de ce qu’elle pouvait proposer en temps normal…
La fillette ferma les yeux, et en attendant que la jeune femme ait terminé de lire, elle savoura l’instant présent.

Cela n'avait strictement rien à voir avec l'ambiance de la nature chez elle, non... C'était différent... Mais non moins délicieux. Ambre aurait voulu passer les vacances chez elle, près des siens, de sa famille et dans son pays si différent... Mais cela n'était pas possible... LA fillette ne s'en plaignait pas pour autant, non. Elle savait s'adapter et se plier aux situations qui se présentaient, qu'elles lui plaisent ou non. En plus, depuis qu'elle avait quitté son pays, elle avait découvert la neige à cette période de l'année qui n'existait pas chez elle, l'hiver. Et Ambre adorait ça. Ces flocons glaçés l'enchantaient, la fascinaient, par leur pouvoir de changer un paysage en quelque chose de magnifique et de féerique... Oui, elle adorait définitivement l'hiver, même si elle n'était pas vêtue en conséquence...
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MessageSujet: Re: Déambulation nocturne [libre] [Cimetière]   Déambulation nocturne  [libre] [Cimetière] EmptyMer 31 Déc - 20:31:00

La jeune fille perchée dans son arbre ne sembla pas s’apercevoir tout de suite de la présence d’Excalia. Mais cette dernière en retour ne s’en aperçut pas non plus, préoccupée par ses propres pensées. Pourquoi était-elle nostalgique d’un amour qu’elle n’avait pas eu ? Elle s’était pourtant juré bien des années plus tôt que c’était sans importance, qu’un jour elle se vengerait et que c’était tout ce qui comptait. Elle s’était vengée. Elle ne le regrettait pas, non, loin de là, mais elle n’était pas pour autant satisfaite. La mort de son géniteur ne lui rendait pas sa mère, ne lui rendait pas l’amour que Caelia lui aurait donné. Parce que oui, elle en était persuadée, elle l’aurait aimée, plus que tout, plus que sa propre vie. Ironie du sort, c’était de sa faute si elle était morte. Il arrivait parfois à la jeune femme de se dire qu’indirectement elle avait tué sa mère… mais elle se reprenait. Non ce n’était pas elle. Etait-ce de sa faute si elle était née fille plutôt que garçon ?! La brune se sentait parfois perdue. C’était peut être ça qui expliquait certaines bizarreries chez elle, comme par exemple sa tendance pour l’alcool lorsque les souvenirs refluaient, son affection pour le noir, couleur qu’elle portait quasiment tout le temps, son goût pour la musique un tantinet trop fort surtout quand il s’agissait de métal ou de hard rock…

Un mouvement. Fluide. Doux. Gracieux.

La jeune musicienne toute de blanc vêtue venait de sauter de son perchoir. On aurait dit un chat en pleine action. Elle s’approcha timidement d’Excalia. La jeune femme put constater que l’adolescente avait la peau un peu mate, sans doute une asiatique. C’était amusant le contraste entre les deux. L’une avait la peau blanche comme neige et était vêtue de noir, l’autre, la peau mate, portait du blanc. Improbable tableau qu’un peintre tout aussi improbable aurait pu créer.
La jeune fille joignit les mains devant son visage et s’inclina devant la brune, à la mode hindoue, renseignant Excalia sur ses origines par la même occasion. Puis, chose étrange, elle sortit un petit carnet noir accompagné d’un stylo et se mit à écrire. Lorsque cela fut fait, elle tendit le cahier à la brune qui lut en quelques secondes les lettres joliment tracées. L’écriture était fine et penchée. Raffinée en un certain sens. Elégante même, bien que sans fioriture entre nous souvent inutiles.


Citation :
« Namaste-ji ! Merci pour le compliment, je m’appelle Ambre… Enchantée Excalia… »

L’Irlandaise arqua un fin sourcil, presque imperceptiblement.

Il était tout à fait curieux que quelqu’un préfère s’exprimer à l’écrit plutôt qu’à l’oral. La petite était peut être muette, ou, moins exotiquement, timide avec les personnes qu’elle ne connaissait pas. Normal. Pour y avoir vécu, Excalia avait qu’à Poudlard le nombre d’élèves timides était loin d’être faible. Tout le monde ne possédait pas le don du verbe et l’assurance qui porte les êtres à s’en servir. C’étaient là deux choses à distinguer. Mais cela ne la regardait aucunement.
Elle commença tout d’abord par joindre ses mains devant son visage et s’inclina soigneusement devant Ambre puisque tel était le prénom de l’adolescente. Elle avait beau être de sang noble et aussi pur que possible, elle n’en restait pas moins polie. « Si tu veux qu’on te respecte, commence par respecter l’autre. Mais ! Mai ne te montre jamais trop empressée. Garde tes distances. » Le conseil était judicieux et la petite fille qu’elle était alors avait enregistré le message. En rendant son salut à Ambre, elle se montrait respectueuse et polie, mais elle conservait cette grâce innée qui la caractérisait tant. Si elle avait du jouer au théâtre dans un rôle de servante ou de femme dominée, elle aurait été très mauvaise. Son naturel fier ne pouvait être dompté.
Elle rendit son carnet à la jeune fille et ses bras se perdirent dans sa cape. Même si elle était attendrie, elle n’en conservait pas moins ses habitudes de duel. Ne jamais sous estimer un ennemi était l’une des règles les plus importantes. Hors, si Ambre semblait amicale et inoffensive, elle pouvait à tout instant se métamorphoser en piège diabolique… Comment ça elle voyait le mal partout ?!


_ Je suis également enchantée de te rencontrer, bien que l’endroit soit étrange pour faire connaissance. Mais dis-moi, quel est cet instrument dont tu tires des sons si beaux ?
Oh.. je ne suis pas musicienne, c’est tout juste si je tire quelques notes d’un piano mais … je suis curieuse…


Et c’était vrai !

Les Thompson, Mr surtout qui jouait divinement bien du violon et savait se servir de quelques autres instruments avaient voulu qu’Excalia apprenne la musique. Mais cela ne l’avait pas vraiment intéressé sur le moment et aujourd’hui elle le regrettait. Néanmoins, elle s’était mise à la cornemuse depuis quelques années et jouait de façon acceptable. Rien de bien palpitant.
Une question la tourmentait. Qu’est-ce qu’une gamine comme elle fabriquait dans un cimetière à une heure aussi tardive et surtout seule ? Elle avait bien envie de poser la question à son interlocutrice mais avait peur qu’elle le prenne mal. Après tout c’était une intrusion dans sa vie privée….
Elle tenta donc une approche un peu détournée.


_ Tu es à Poudlard ?
C'est là que j'étais ....
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