Quelques révélations fraternelles [Pv Warren]

Une affreuse nouvelle s’était abattue sur la famille Wainwright tandis que Rosalie goûtait à quelques jours de vacances en solitaire. Elle avait loué une petite chambre d’auberge afin de ne pas être retrouvée, et pourtant la nouvelle d’un malaise de son père lui avait été transmise sans le moindre problème. Ainsi, bien qu’elle ne se trouvait pas à Londres ce jour là, il avait fallut qu’elle prenne le train avec tout ce que la engendrait comme désagréments pour rejoindre son géniteur, lui ayant demandé d’être à son chevet au plus vite. La jeune femme n’avait pas eu plus de détails que cela concernant le dit malaise, mais elle n’avait jamais réussi à dire non à son père…Aussi s’était-elle empressée de se rendre à l’hôpital Sainte Mangouste, sans la moindre idée concernant ce qui allait lui être annoncé. A sept heures du soir, l’héritière des Wainwright s’était présenté à la réception de l’hôpital, et lorsqu’on l’avait conduite dans la chambre de son père, elle n’y avait trouvé qu’un jeune homme dont elle n’avait pas encore reconnu l’identité, ainsi que le fidèle majordome de la famille, qui lui l’accueillit avec une chaleur qu’elle ne trouva pas déplacée pour l’occasion. Un bref instant, Rosalie se demanda qui était ce jeune homme à l’air désabusé semblant s’éloigner le plus possible du lit d’Aaron Wainwright, mais elle s’en désintéressa tantôt lorsque le vieil homme qui s’occupait des affaires de la famille depuis des dizaines d’années prit la parole. Son ton désespéré laissait toutefois entrevoir que son père allait certainement s’en sortir, et que seul un surmenage bête et méchant pouvait être à l’origine d’un malaise aussi brutal. Il la remercia ensuite de s’être déplacée aussi vite, n’évoquant même pas Warren, le jeune frère de Rosalie, faisant comme s’il était transparent…Ce fut sans nul doute la raison pour laquelle l’étudiante en élite magique n’y prêta plus aucune attention…Le silence ayant gagné la pièce, elle pensa à toute autre chose qu’à la venue d’un frère auquel elle n’avait jamais parlé et qui ne devait même pas encore connaître son existence. Elle se contenta donc de serrer très légèrement le majordome dans ses bras, demandant simplement où se trouvait sa mère Camélia, donnant ainsi un premier indice quant à son identité, et cela sans même s’être présentée à quiconque. Sa génitrice semblait évidemment en voyage d’affaire, ce qui n’étonna guère la jeune femme qui poussa un léger soupir aussi impromptu que prévisible la concernant. Finalement, puisque son père était en soins intensifs, elle s’était en quelque sorte déplacée pour rien…Et cela acheva de la mettre d’une humeur massacrante. Elle reprit donc la parole sans même attendre que quelqu’un d’autre ne se manifeste, bien décidée à quitter cet horrible endroit dans les plus brefs délais, surtout si rien ni personne ne la retenait.

« Bien, mon père est donc en soins et je ne suis d’aucune utilité ici…Pourquoi diable m’avoir appelée alors ? Votre paie en sera divisée, soyez-en assuré. Si ce n’est pas moi qui m’en occupe, mon père s’en chargera pour moi. En attendant, je vais retourner à la demeure familiale, afin d’essayer de contacter ma génitrice. Elle ne répond jamais qu’à mes appels et à mes appels seuls. Et sortez ce molasson de cette chambre ! Mon père désapprouvera fortement sa présence s’il le voit ici ! Qui qu’il soit d’ailleurs… »

Aussi vive qu’un serpent, Rosalie n’avait guère attendu avant de déverser son venin sur son jeune frère, même si elle ignorait totalement qu’il s’agissait de lui. Elle avait d’ailleurs claqué la porte de la chambre d’hôpital avant même qu’il n’ait la possibilité de lui poser la moindre question. Elle se dirigea ensuite vers la voiture familiale, dont le chauffeur l’attendait patiemment…Ainsi, en moins de temps qu’il n’en fallut pour le dire, Rosalie se retrouva dans cette immense demeure dans laquelle son père lui avait interdit de remettre les pieds avant que la scolarité de Warren ne soit complètement terminée…Avec le recul, elle se demandait encore pourquoi il cachait son identité, pensant que comme il voulait la faire hériter en premier, c’était une chose bien ridicule…Mais elle goûta néanmoins à ces quelques heures de répit lui permettant de redécouvrir sa chambre, dans laquelle rien n’avait bougé, pas même les quelques photographies que sa mère lui avait elle-même encadré avant de lui interdire de les prendre. Finalement, elle n’avait guère été mieux lotie que son frère, puisqu’elle avait dû faire face à un manque cruel de compréhension de la part de ses géniteurs…Ce fut la raison pour laquelle, en une vague de colère non négligeable, Rosalie mit tout à sac dans sa chambre…Des peluches jusqu’aux photographies, cherchant certainement à punir ses parents qu’elle n’avait pas vu depuis son entrée à l’université et qui ne prenaient de ses nouvelles que pour connaître la magnificence de ses notes. Finalement, lorsqu’elle eut enfin fini de tout détruire dans cette chambre dans laquelle elle n’avait plus l’intention de mettre les pieds, elle descendit avec une valise vide afin d’y ranger tout ce qu’elle comptait emmener. Elle commença par le salon, qui renfermait les quelques parchemins précieux qu’elle avait gardés de Poudlard, et que sa mère avait cachés afin que Warren ne tombe pas dessus…Puis par la cuisine, se contentant de prendre quelques vivres en attendant de pouvoir trouver une autre solution pour subvenir à ses besoins…Finalement, elle prenait le taureau par les cornes, ne redoutant pas le lendemain et surtout pas la colère de ses parents ! Idée qu’elle n’hésita pas à mettre en lumière devant sa nourrice, venue lui demander ce qu’elle fabriquait à mettre la demeure sans dessus dessous…

« Je me suis cachée trop longtemps ! Je suis une Wainwright que diable ! Ménager un frère à qui je n’ai jamais parlé, je l’ai fait bien trop longtemps. Je sais comment il est, je sais très bien que mon père le considère comme un moins que rien…Et pourtant il continue à le protéger encore et toujours ! Trouvez-vous une justice là-dessous ? PAS MOI ! Désormais, ma vie est ailleurs. Mon frère comprendra ou pas, s’il sait un jour qu’il possède une sœur aînée, je m’en fiche ! Je ne resterais pas un instant de plus dans cette maison ! Cela dit…Je vais d’abord me rendre à la grande Bibliothèque, où ma mère a prit soin de garder certains parchemins me concernant. Je laisse cette valise jusqu’à mon retour, n’y touchez pas sans quoi vous le payerez cher ! »

Restait à savoir si la nourrice allait tenir sa langue si son frère Warren posait des questions…Rosalie ne s’en souciait guère pour le moment, mais elle était dans un tel état de rage que s’il venait la retrouver à la Bibliothèque Magique de Grande Bretagne, elle n’allait certainement pas hésiter à le gifler s’il se montrait insolent…Ce fut pourquoi, dès qu’elle pénétra à l’intérieur de cet immense bâtisse remplie de savoir, elle dirigea directement aux archives, espérant bien qu’elle y resterait seule dans cette pièce tant qu’elle n’avait pas trouvé ce qu’elle cherchait…