La pièce était vide, dénuée d'âme, la poussière en avait fait son repère, les areignées leur garde-manger. Soudain la lourde porte de chaîne fut poussée, rompant ce silence installée depuis des siècles. Une personne entra, vêtu d'une longue cape qui traînait sur le sol, balayant le sol dans son sillage. Un capuchon posé sur le visage de la personne empêchait de l'identifier. Seul un oeil bleu foncé et fixe, une lueur pétillant à l'intérieur était visible. La silhouette sortit une baguette magique et la dirigea vers une torche qui n'avait plus flambé depuis longtemps, celle-ci crépita et la flamme monta vers le plafond éclairant les alentours d'une puissance mortelle. L'inconnu retira son capuchon. c'était une jeune femme, petite et fine, assez frêle, aux yeux clairs et foncés. Ses cheveux qu'elle dénoua tombèrent dans son dos dans une cascade grise-bleue. Mizore Bachelard, 24 ans, professeur d'études des runes et des codes à l'Uma était entrée au service du Lord, du Maître. Elle avait longtemps attendu ce moment, celui où elle pourrait enfin s'installer dans le repère sacré des Mangemorts. Bien sûr, pour l'instant personne ne savait qui elle était vraiment, à part peut-être son père, et encore... Une folle à la double personnalité? Une gentille petite professeure digne de confiance? Un monstre sanguinaire se révélant dans les coins les plus obscurs? La jeune femme fit tourner sa baguette dans sa main, la poussière disparut, les toiles d'areignées aussi, laissant la pièce comme neuve. Mizore s'approcha de la fenêtre et l'ouvrit, laissant le courant d'air polaire s'engouffrer dans la pièce, fouettant son visage d'un souffle glacial. Un animal noir entra dans la pièce et se posa sur le haut de l'armoire, posant ses yeux jaunes sur sa maîtresse. Le corbeau secoua ses plumes tout en surveillant la jeune femme. Celle-ci posa la flambeau sur la table de nuit et s'assit sur le lit couvert d'humidité. Mais cela ne la gênait pas.
Pourquoi restes-tu prostrée?
je suis fatiguée...
Laisse moi faire alors.
Après...
Après quoi?
...
Mizore se releva et ouvrit la malle qui l'avait accompagnée dans son voyage. Elle en retira un vieux livre qu'elle déposa amoureusement sur son oreiller, ensuite elle rangea vite les quelques affaires qu'elle avait. Un rapide tour d'horizon lui indiqua que tout lui allait. Elle qui ne restait pas souvent au même endroit, qui aimait les petites pièces, cela lui convenait parfaitement. Elle rabaissa son capuchon sur sa tête et souffla sur la bougie. Sifflant légèrement, l'oiseau vint se poser sur la main qu'elle tendait. La jeune femme sortit de la pièce, seul son oeil foncé se reflétant dans la lumière de la lune, elle partait en laissant la fenêtre ouverte et le vent froid dans la pièce, elle partait en chasse.